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[RP] Armagnacais et anguille en goguette.

Johanara
[ Au départ de Lectoure - Comté d’Armagnac.]

Ils avaient quitté la taverne fort tardivement. Sa dame de compagnie flânait devant , ses jolies mèches brunes voletant autour d’elle , tandis que son beau seigneur fermait la marche, l’air revêche , tenant l'anse d’un seau empli d’une eau limpide avec fermeté.

La Baronne quant à elle n’y voyait rien. Pestant contre son cocher qui avait une fois de plus dérogé aux ordres , elle plissait les yeux à la recherche du coche et du chariot.


M’enfin ce bougre d’âne bâté n’en fait qu’à sa tête! Je lui avais pourtant dit devant l’auberge!
Le misérable pourceau en répondra!

Quelques pérégrinations plus tard, le seau semblant peser de plus en lourd , l’attelage parût enfin.
Tout semblait paisible. Le jeune écuyer dormait dans le chariot au milieu de toutes les malles de Valezy qui rivalisait en coquetterie avec la Baronne et Gaspard le nain tenait les rennes de la carriole prêt à partir. Au devant le coche mais nul trace de Serguei. Le basin devait encore s’enivrer dans quelques bouges infréquentables!

Quand à son cousin et à sa fiancée…S’ils n’étaient pas dehors… C’est qu’ils devaient être dedans!
Seuls , sur la banquette de velours pourpre…


Ils ont intérêt à être vêtus! Je ne souffrirai aucune débauche en mon coche! Mon amour , prépare le seau au cas où! M’en vais calmer leurs ardeurs à ces asticots lubriques!


Glissant sa tête rousse à l’intérieur du coche , la jeune fille poussa un soupir de soulagement en trouvant le couple profondément endormi, une épaisse couverture de laine recouvrant leurs corps enlacés.


Ils sont décents. On va donner l’eau aux chevaux et prier pour que ce rimailleur ivrogne de cocher ne soit pas en train de compter fleurette à quelque lectouroise sans vergonde. Nous en aurions pour la nuit connaissant l’animal!

Finalement , Serguei , plus aviné encore qu’à l’accoutumée , surgit des fourrés , débraillé, les braies négligemment relevées et une lueur concupiscente éclairant ses prunelles grises.

Levant les yeux au ciel , la Baronne pénétra dans le coche et bientôt tous furent en route pour la Guyenne.


[ En route vers Agen. ]

Fichtre que la route était longue et sinueuse!

Si la conduite tumultueuse du cocher ne manqua pas réveiller les amoureux , la nouvelle lubie de la jeune noble empêcha quiconque aurait tenté recouvrer les bras de Morphée et ce malgré les soubresauts que l’enragé faisait subir à l’attelage , filant à vive allure en faisait fi des obstacles , prenant un malin plaisir à rouler sur les grosses pierres.

Johanara lisait donc le livre des Vertus -et à voix haute hein sinon c’est moins drôle- prétextant profiter des longues heures de voyage qui s’offraient à eux pour expier leurs fautes.

On tenta bien de protester. Rivant ses iris pétillantes de malice aux prunelles azuréennes de son beau rouquin, elle lui glissa quelques mots à l’oreille :


Il suffit beau seigneur. Malgré ton minois angélique , c’est à toi que je dois la plupart de mes péchés!
Tiens lis donc , mon anguille me réclame!

_________________
Valezy
[Sur les routes de Guyenne…]

Un voyage… Pour nombres de pauvres hères, là se trouvait le dépaysement et l’aventure. Pour Valezy, là se trouvait la routine. Tant et si bien que l’homme ne prenait même plus la peine de compter le nombre de villages et de contrées qu’il avait traversé.

Toutefois, force lui était d’avouer que cette expédition était, en tout point, particulière pour lui.

Tout d’abord, car c’était la première vraie escapade qu’il effectuait avec sa belle, ce qui lui était, bien entendu, des plus agréables et en retour à cette éphémère pensée, le regard céruléen de Valezy vint se poser sur le doux visage de la jeune femme rousse qui se trouvait à ses côtés dans le coche…

C’était d’ailleurs là que se trouvait le revers de la médaille.
Voyager en coche… Quelle idée saugrenue. Le tout jeune seigneur n’avait en rien l’habitude de cette lubie et à vrai dire, le tout premier carrosse dans lequel il avait jamais mis les pieds était celui de la baronne de Lignières, il y avait de cela quelques mois, après ses péripéties avec des brigands qu’il serait d’ailleurs bien laborieux de raconter en détail ici même.

Aussi ce n’était pas sans une certaine gêne, qu’il contemplait les paysages, qui défilaient à travers la fenêtre du coche, tout en sentant immanquablement ses jambes s’ankyloser. Son corps s’agitant alors quelque peu, comme pour trouver une place qui lui serait plus confortable… Ne sachant par la même que trop bien, que tout ses efforts allant dans ce sens se révéleraient vains et infructueux.

Mais, au moins, Valezy eut il le mérite de souffrir en silence et de garder pour lui toutes ses jérémiades… Il n’en demeurait pas moins que sa monture commençait à lui manquer terriblement.

A côté de cela, Johanara tenait ses promesses, se lançant ainsi dans une lecture du fameux Livre des Vertus. Et si l’homme de grande foi qu’il avait été par le passé, s’était convaincu au fil des ans et des batailles de l’ineptie du dogme que se plaisait à arguer le culte aristotélicien, l’homme amoureux qu’il était aujourd’hui ne pouvait que gouter, avec un grand plaisir, le son de cette voix si mélodieuse.

Dès lors, se fut avec un sourire qui n’était pas dénué d’amusement qu’il accueillit les derniers propos de sa compagne. Des péchés… Certes, mais de bien agréables péchés pensa t’il alors tout en s’emparant à son tour du Saint Livre.

Bon… Bon…

Et à ces simples mots, ses longs doigts firent courir les pages de l’ouvrage richement calligraphiées, ne tardant guère à trouver le passage qu’il recherchait.

Parlons donc un peu des vertus, et plus particulièrement de la plus importantes des sept.

Se fut sur ce préambule qu’il déclama alors d’un ton monocorde qui se voulait sérieux et ceci malgré l’espièglerie clairement perceptible sur les traits de son visage.

« Le plaisir…

Est la faculté qu’a l’homme d’œuvrer à réunir les conditions de son propre bonheur. Elle est la conscience de soi, de son corps, de son âme, et des besoins de ceux-ci pour rendre son existence heureuse et facile. Au plaisir correspond l’acédie, qui est le vice de celui qui entre en dépression spirituelle, qui reste passif, qui n’a plus goût à la vie, et qui ignore sa propre satisfaction. »


_________________
--Tuco
[Sur les routes de Guyenne. Discret..Le plus possible..Et surtout ..ne pas bousculer la charriote]

Le Tuco s'en pose bien des questions. La première c'est pourquoi lui ? Pourquoi toujours lui ? Foutre de chapeauté suivit des terres de Castille. Ça vous promet la lune et c'est à peine si vous voyez la couleur du ciel !

Viens voir la royaume de France et je te promets l'abondance !
Qui disait !

J'lui en collerais d'ses rimes à la con à l'usurpateur ! Le résultat c'est qu'on a à peine descendu les montagnes que déjà l'air est devenue malsain pour le Tuco. Il aurait du écouter la Madre. Elle lui avait dit !

Le suis pas celui-la hombre il est encore plus bon à rien que toi !

On écoute jamais assez sa mère. Avec ce baltringue c'est droit à l'échafaud. Un jour ou l'autre la tête du Tuco se détachera de son corps. Et même pas sur qu'un des treize soit la pour le pleurer, Regarde aujourd'hui si je suis pas tout seul à errer sur cette route. Et pourquoi ?

Parce que monsieur est parti sans l'essentiel et que son dernier pigeon à dit qu'il fallait ramener au plus vite l'attirail de l'irlandais. Seulement l'irlandais il fait grève alors qui c'est qui s'y colle ?
M'sieur pas d'bol ! Ouais les rimes ça déteint....
Y'avait bien la Préciosa qui était du voyage..Ils devaient jouer le couple qui déménage...Va donc y croire...
Tu vois les yeux de la Préciosa et son allure guindé tu comprends de suite un truc ! C'est pas le Tuco qui a les moyens de se payer un canon pareil et aussi que la dame a pas un séant à se poser dans une carriole de paysan qui mange un mot de français sur deux...

Quand la lettre est arrivée elle à eu un orgasme faciale ! grand sourire ! Le chapeauté l'envoyait à Paris !
Sur que ça allait la changer des routes abandonnées d'Armagnac. Et donc le Tuco déménage tout seul ?
Fallait monter surveiller la blonde ! Ça..si le baltringue à bien une faiblesse c'est du coté des femmes qui faut la chercher. Un jour y' en a une qui lui a dit « les femmes te perdront » Elles arrivent quand ?
Faut dire la lettre était explicite!

Il bouge un cil, il dit un mot, il offre un regard, un verre, un bras pour la raccompagner ou un sourire pour la charmer. Il est à toi et tu en fais ce qu'il te plait !

Autant dire que le prince charmant allait droit à la mort. La précieuse c'est une araignée..
Elle régurgite pas une fois qu'elle a consommé. Le dernier s'est retrouvé sans bourse dans une auberge le crucifie d'Aristote obstruant l'orifice buccal. Soi disant qu'elle aurait pas aimé quand il a voulu lui donner un age et qu'il s'est trompé...
A Eauze elle avait prit un canasson et vamos vers la capital

Et voilà comment le Tuco se retrouvait comme couillon au bord de la route avec une roue de charriote dans le fossé sans réussir à la sortir...
Un homme seul épuisé par sa tache qui s'endort, un transport tirait par deux mulets aveugles et un sol boueux détrempé par les dernières pluies abondantes...
Heureusement la cargaison est bien ficelée et bâchée. La masse du déménagement c'est dirigée vers l'arrière mais elle reste encore sur le plateau du carrosse à foin
Maintenant va falloir trouver un coup de main pour sortir de la et vite. Le chapeauté veut ça à bordeaux au plus vite.
Et puis bon le Tuco a jamais eu confiance dans les préparations de l'Irlandais et la y'a tout le stock à ses cotés.
Vingt beaux tonnelets de salpêtre, de souffre et de charbon de bois mélangé. Deux caisses complètes de ces grenades que le Castillan aime tant manipuler sans oublier de quoi travailler les longueurs de mèche.
L'irlandais à ramené ça d'Italie. En partant il lui à dit au Tuco..


Fait bien gaffe au chargement ! C'est encore plus explosif que la Précieuse ça ! Si ça te pète au cul on pourra rien renvoyer à la madré !

Pourquoi toujours lui ? Ils sont treize mais non...C'est toujours lui...Sur qu'à cette heure il aimerait bien en voir arriver un au plus vite sur ce chemin ! Va bien trouver quelqu'un pour le tirer de ola avec une bonne corde et deux bons bourrins...Bon maintenant avec le chargement va falloir être méticuleux..Se demande bien ce que chapeauté veut faire avec tout ça quand même.....

Johanara
[Sur les routes de Guyenne.]

Elle avait posé sa tête sur l’épaule de son beau seigneur , bercée par la voix grave aux accents harmonieux, ses doigts délicats courant sur le fin tissu soyeux de sa tunique tandis qu’il lisait quelque plaisant passage.

Ses pensées eurent tôt fait de partir en caravane…Pas bien loin, toutes entières tournées vers le jeune homme dont la Baronne avait saisi la main avec tendresse.

Il avait ouvert un coin de ciel pour elle , doré ses horizons. Elle sentait son cœur gorgé d’une sentiment jamais éprouvé de certitude , d’harmonie, et d’unité qui lui faisait bénir leur rencontre.

Les heures fuyaient prestement et, toute absorbée à sa rêverie , Johanara ne s’était point aperçue que le coche avait fait hâlte.

Se redressant , elle fronça son petit nez parsemé de quelques jolies tâches de rousseur et tendit l’oreille , les sens en alerte. Une embuscade? Encore?

Jetant un regard irrité à son compagnon s’étant convaincue qu’il lui portait la guigne - faut dire que depuis qu’elle vivait sous l’azur de ses grands yeux , elle avait été attaquée deux fois par de vils brigands et qu’un ours enragé avait bien failli lui bouffer l’épaule! - avant de secouer ses compagnons de route qui avaient fini par rejoindre Morphée.


Serguei? Tout va bien? Pourquoi nous sommes nous arrêter?

La voix éraillée et alcoolisée du vieux cocher s’éleva alors, donnant réponse à sa maîtresse :

Y rien m’dame la Baronne. Juste un basin d’baziot qu’a perdu une roue. Moué vais l’aider , avec sa foutue charrette , peut point passer!

Soupir de soulagement. Point de coupe-jarrets trousseurs de nobles jupons en vue! Juste un pauvre hère égaré en ces routes boueuse et guère praticables.

Profitons en pour nous dégourdir quelque peu!

C’est ainsi que la voluptueuse silhouette de la Baronne se détacha sous les pâles rayons d’une lune à demi voilée par une ténébreuse nue.

Étirant son long corps mis à rude épreuve dans l’espace restreint de la voiture , elle fut fort aise de sentir le vigoureux vent de février lui cingler le visage avec rudesse, rougissant ses pommettes et brûlant ses grands yeux véronaises.

Ses amples jupes de cendal était recouvertes d’une fine poussière et ses longs cheveux en bataille obstruait sa vision. Elles les tressa habilement , avec une grande célérité en deux lourdes tresses flamboyantes tout en rêvant à quelque auberge respectable où elle pourrait faire brin de toilette et se rendre à nouveau présentable.

Un regard circonspect enveloppa l’homme qui s’affairait aux côtés de son cocher avant d’inspecter la charette avec une légère moue dubitative.

Sanguienne! Que pouvait il transporter dans ces tonneaux et ces caisses?

Si c’était de l’alcool ils étaient fichus! Serguei ne cessait de renâcler , ses fioles étant toutes vides , et Aristote seul savait de quoi il était capable quand il était en manque de breuvage!

Posant ses larges prunelles sur son domestique , l’air conspirateur de ce dernier ne lui échappa guère! Ni les regards de convoitise qu’il lançait à la cargaison !

Misère , misère…

_________________
--Tuco
[Il fait vite..Il arrive..Pas taper..Pas crier...]

Serguei ! Le gus avait dit s'appeler comme ça quand il s'était approché. Il promenait sa maitresse et son fier compagnon. Les présentations furent brèves . Tuco n'avait pas vraiment le temps de trainer en route. Ne connaissant la situation du chapeauté valait mieux s'activer. Il avait dit urgent donc ça voulait dire on se magne le Tuco....
Le gars lui proposait son aide et c'était le principal. D'un autre coté l'avait pas trop le choix l'aviné. Si il voulait passer fallait qu'il mette la main à la patte.

Si tôt dit si tôt fait. Les deux bourrins béarnais avaient été dételé et les deux hommes s'étaient mis en tache de réparer cette roue. Le Tuco restait attentif aux attentions de l'étranger. Pas qu'il soit pas aimable mais sa curiosité sur le contenu de la charrette pouvait finir par être déplaisante. Hors de question de le laisser approcher des tonnelets. Sa simple haleine pourrait foutre le feu à l'attirail...
Tant que le matériel restait dissimulé sous la bâche y'avait juste à esquiver les questions...


Non je déménage les babioles de madame. Y'a la dedans les fripes pour l'hiver de ma belle et quelques écuelles puis autres ustensiles fragiles. Si je casse quoi que ce soit pas la peine pour moi d'arriver la-bas !

Faut qu'on soient méticuleux mon gars !


Suspicieux le coche ! Mais il s'était mi à la tache avec vaillance. La réparation serait de fortune mais elle suffirait pour aller jusqu'à la prochaine cité où un forgeron pourrait changer la roue pour voyager plus en sécurité...
C'est alors que le regard du Tuco fut interpellé par la dame qui sortie du carrosse ! Sur que Cendrillon avait pas l'allure d'une citrouille !! Avec ce genre de femme il déménagerait partout dans le royaume. Il envia un instant le coche de promener si belle marchandise alors que la femme prenait ses aises à se détendre dans la nature jetant vers eux un regard autant inquisiteur que songeur.
Mais il fut ramené à la réalité par la parole assez sèche de Serguei !


Allons mon gars ! Maintenant pour te sortir de la faut décharger ta carriole et la faire tirer par tes bourrins. Ensuite on pourra tous repartir...

Repartir ? Ah mais non il voulait plus la ! Mais décharger ces trucs encore moins....Fallait réfléchir et vite..Le Chapeauté , Cendrillon, la poudre à bouger, le poids des caisses de grenade à déplacer. Au pire sa dague pourrait maitriser la curiosité du serviteur de la dame. Mais le gars à l'intérieur qui était censé accompagner la noble il valait quoi lui ? ..

Ça urge Tuco...Ça urge....Il se pencha alors à l'oreille de Serguei...


Bon écoute l'ami..Je vais retirer cette bâche et on va sortir les quelques tonnelets qu'il y a la..On va poser ça tout doucement..doucement ...sur la route..Et ensuite on fera le contraire avec autant de délicatesse d'accord ?

Faut pas se tromper hein ? Si on casse quoi que ce soit ma douce va me découper en rondelles..Tu voudrais pas me voir en rondelles hein Serguei ? …


La femme se rapprochait du fossé alors que les deux hommes commençaient à transvaser le chargement. Le regard de Serguei lui fit comprendre qu'il s'interrogeait sur ce qu'il y'avait dans ces tonnelets. Sur que le poids devait pas être celui escompté...

Doucement Serguei..Crois moi..Tout doucement..

Maintenant il fallait se débarrasser de la situation au plus vite. Charmante ou pas y'avait un ami pas loin qui avait besoin de lui et il sentait venir les ennuis. Il avait toujours su les récolter les ennuis mais d'habitude y'avait un joker avec lui pour l'en sortir....Pourquoi lui ? Pourquoi le chapeauté l'avait choisi lui !

Dis moi Bordeaux est tout prêt non ? Quelques lieux je crois ?...

Valezy
[Embouteillage sur les routes de Guyenne – Fallait écouter le bison futé.]

Les quelques escales effectuées auparavant lui avait bien vite faits connaître les charmes de ce beau pays appelé Guyenne… Ses guerres, ses frasques politiques, son armée de talent… Finalement, il n’y avait pas à tortiller, quand on croyait que c’était nul chez soi, il suffisait d’aller ailleurs pour voir que c’était bien pire à côté.

Tant et si bien que Valezy n’avait plus qu’une seule hâte : franchir la frontière dans les plus brefs délais.

Aussi, se ne fut pas sans un mécontentement certain que le râleur de service accueilli le brusque arrêt de leur convoi. Et une sombre pensée s’immisça alors dans son esprit. Où était donc passé sa chance légendaire? Était-il condamné à voir la déveine le rattraper ?
Un soupir vint ponctuer ce terrifiant constat.

Son regard se déporta alors sur ses compagnons de voyage pour les détailler brièvement, tandis que sa compagne et son horripilant cochet étaient partit à la rencontre de l’accidenté de la route. Décidément, ils étaient complètement amorphes, à croire que le livre des vertus avait fini de les assommer… S’il avait été méchant, il aurait même dit qu’ils avaient un air bovin… D’un autre côté, s’était justement ce qu’il venait de se dire, alors autant continuer :


« Ce n’est plus un coche… C’est une bétaillère ! »

Ses derniers propos furent alors ponctués par un ricanement pendant que le jeune seigneur quittait le coche pour rejoindre enfin la terre ferme.

Quel soulagement s’était de sentir le sol sous ses bottes et de pouvoir enfin se tenir debout… Il allait enfin être en mesure de retrouver l’usage de ses jambes.

Son attention se déporta alors vers la carriole, ses iris embrassant les deux hommes qui s’affairaient sur le chargement du véhicule. Sa contemplation fut toutefois des plus brèves. Non seulement parce qu’à chaque fois qu’il voyait Sergueï, il se retrouvait inondé par une furieuse et irrésistible envie de faire pleuvoir les gifles sur le berrichon. Mais aussi et surtout, car bien plus charmante vision attira ses yeux de safre, un peu comme la lueur d’une bougie emprisonne les papillons de nuit…

Incontestablement, elle était magnifique ainsi nimbée par les rayons blafard de l’astre nocturne. A cette vue, son souffle s’en retrouva coupé, encore et toujours, comme s’il était incapable de s’accoutumer à cette image. Et, il ne pouvait qu’espérer de tout son cœur qu’il en demeure ainsi. Aussi, se ne fut pas sans une fierté et un orgueil clairement perceptibles qu’il se rapprocha de sa compagne pour admirer le labeur des deux hommes.

Une voix claqua alors dans les airs pour se faire entendre par la petite assemblée. Car sur le trajet il était venue à l’esprit de Valezy, l’idée de remonter le moral des troupes comme seul pouvait le faire un ancien Capitaine…


« Allez bande de feignasses ! On s’active un peu, c’est qu’on n’a pas toute la nuit non plus. »

Se disant sa main se posa alors sur l’un des tonneaux de bois, déchargés quelques minutes plus tôt et ses longs doigts entreprirent de pianoter avec légèreté le couvercle de ce dernier…
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Johanara
[Sur les routes. Mais c’est qu’on est pressé nous, tudieu!]

Bien sûr il commença à pleuvoir. Pas grand-chose. Quelques gouttelettes glacées. Juste assez pour indisposer la Baronne.

Elle resserra les pans de son châle finement brodé sur ses épaules graciles et sentit un long frisson lui parcourir l’échine.
Fichtre qu’ils étaient lents! L’impatience commençait à la gagner faisant étinceler ses prunelles jade lorsque son beau compagnon s’approcha d'eux et y alla de son petit commentaire.

Un rire cristallin fusa dans l’air , tandis que Johanara se blottissait dans ses bras pour chasser la froidure qui s’insinuait en son être , endolorissant son épaule blessée.


M’enfin…Regarde mon amour , c‘est presque fini. Plus qu‘à recharger la cargaison. Tu n’irais pas leur prêter main forte?

Léger rictus moqueur aux lèvres vermeilles de la jeune femme tandis qu’elle se saisit d’une de ses mains douce et soignée qui ne lèverait pas le petit doigt pour si basse besogne.

L’infortuné pérégrin avait presque bondi en voyant Valezy s’approcher de ses précieux tonneaux , si bien que la rouquine commençait à devenir suspicieuse!
Certainement le butin d’une marauderie! Quel larcin cette infâme fripouille avait elle bien pu commettre? Sans nul doute, ils allaient finir aux cachots pour complicité!

Exhortant son cocher à accélérer la cadence, Johanara affichait un air inquiet tout en surveillant l’hurluberlu du coin de l’œil.

Bientôt tous purent repartir. Quelques politesses furent échangées avec l’homme , on lui souhaita bonne route et bon voyage et on s’empressa de quitter cette route sinistre et boueuse!



Le Bonjour chez vous Messire!


Lança la Baronne avant de s’engouffrer dans le coche et de maugréer contre le retard que le fâcheux avait provoqué.

Le voyage se poursuivit sans autre incident majeure, la présence de Valezy suffisant à changer les mornes routes en véritable coin de paradis.

Mais le moins que l’on puisse dire , c’est que notre joyeuse petite troupe n’avait point choisi le meilleur moment pour faire balade et flânerie!

Ça grouillait de soldats armés jusqu’aux dents , et le risque de se faire faucher par une armée se profilait plus menaçant à mesure qu’ils visitaient le Comté.
Malepeste! En voila des façons! Déclarer la guerre alors que la Baronne de Lignières avait quelque envie de découvrir la faune et la flore locale!

Agen , chaleureuse bien que désertée. Montauban , aussi avenante que la trogne de duègne décrépie de la Comtesse d’Armagnac et de Comminges. Des batraciens amorphes et des goujons faisandés auraient été plus accueillants et de compagnie plus amène.

Enfin, ils étaient probablement bien trop préoccupés par la défense de leur terre que part l’arrivée inopinée de quelques voyageurs , fussent ils de grande qualité!
Ne restait que Cahors dont le cousin n’avait cessé de faire la dithyrambe , le ton exalté et impatient.

Trouver quelque endroit cossu où loger et oublier le bouge détestable et insalubre de la nuit dernière!
Ventre-saint George! la peau lui grattait encore! Maudit soit ce taudis et ces draps rugueux!
Assurément elle ne souffrirait plus sommeiller en de telles conditions! Johanara eut alors souvenance de quelques badinage amoureux où elle avait confié à son compagnon que ses bras valaient tous les châteaux luxuriants et tous les draps de satin!

Balivernes! Comme la passion pouvait faire dire bien des sottises!

On laissa donc les montures et l’attelage à la charge des domestiques , et on se mit en quête d’un établissement fréquentable où faire bonne pitance et satisfaire les coquetteries de la jeune noble.

Le village semblait animé , des rires fusaient des tavernes et le séjour en Guyenne s’acheva bien agréablement.

Le plus heureux fut Serguei qui passa la plus grande partie de son temps au bordel de Cahors à boire plus que de raison et à flatter quelque doucereuse gourgandine.
C’est un cocher ragaillardi qui reprit les rennes et les mena hors du Duché tandis que la Baronne adressait une prière silencieuse au Très Haut quant au sort de la Guyenne afin que ses habitants connaissent des lendemains meilleurs.


(Désolée d’avoir mis fin au rp si précipitamment mais nous ne serons plus en Guyenne demain et donc nous n’aurons plus accès au forum étant donné que la synchronisation se fait désormais automatiquement! Au plaisir d’un autre rp avec vous^^ )

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