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La réserve du Banastié (Défense d'entrer - Piège à loup)

Paquita
Quand les hommes entrèrent, faisant trembler le parquet de leur pas pesant, Paquita eut un mouvement de panique.
Déjà ?!
Les jours et les nuits passés à veiller Tancrel lui avait semblé si courts....
Elle avait l'impression qu'elle n'avait pas fini de se gorger de son image et le regarda alors avec une intensité désespérée, gravant chaque détail en sa mémoire.
Les hommes posèrent la longue caisse de bois clair dans un coin. Paquita mit un long moment à comprendre. Un long frisson glacé et impérieux lui enserra la poitrine et lui tordit les entrailles. Elle eut envie de hurler sa révolte mais savait ses cris vains et elle ravala son désespoir.
On la poussa avec ménagement sur le côté et des dos lui occultèrent le défunt.
D'un commun accord, les braves soulevèrent Tancrel après l'avoir enveloppé du drap et le portèrent dans le cercueil qu'ils venaient de poser non loin.
D'un mouvement coulé et assuré, ils posèrent la bière sur leur épaule, l'affirmèrent et au signal, ils s'ébranlèrent d'un même pas.


Le caractère grave de leur démarche semblait envouter ceux qui était présent et, sans un mot, tous les suivirent. Dehors, le cortège prit rapidement forme.
Le crieur qui avait passé la veille à annoncer la nouvelle par les rues de la ville les rejoignit et accorda son pas à celui des porteurs. Sa chasuble dansait au rythme de la cloche qu'il agitait. Sa voix forte, éraillée d'avoir tant crié, résonnait encore suffisamment pour atteindre le coeur des vivants.

Priez pour lui ! Priez pour lui ! Gens qui dormez, réveillez-vous et priez pour le trépassé !....
Des pleureuses, alertées, s'étaient rassemblées à l'écart. Leurs cheveux et leur visage couverts de cendre, leurs yeux cernés au charbon offraient une note tragique à l'événement. Devançant le cortège, elles ouvrirent la voie de leurs lamentations continue.

Paquita, le pas mal assuré, Tanita accrochée à un pan de sa houppelande, Pascarel sur le bras, suivait.
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Toto.dangely
Une grande faim en ce petit matin

Ce jour là, ignorant pourquoi, il avait envie de prendre l’air, son appétit était à son idée démesuré, aussi, descendant de la chambrée il alla prendre comme à son habitude son pain. Son pas n’était pas encore très habile, il avait tendance à s’incliner de gauche à droite, faisant grincer les marches en bois, menant de l’étage à la salle. Ce jour, il n’avait pas vu le baquet, et sa barbe commençait à ce voir, ses cheveux étaient hirsutes, et les yeux si clairs d’habitude, encore bien vitreux.

Cherchant le panier à pain, il eut la surprise de ne pas le trouver, grimaçant, sentant la mauvaise humeur le gagner, il se décida d’aller à la réserve se servir espérant ne pas mal faire.

Aussi ses pas prirent-il cette direction, son mouvement était lent, encore bien endormi il était finalement, mais cette faim, si grande faim, ne pouvait lui permettre de se rendormir encore.

Il était tout prêt de la porte de la réserve, et plaqua son oreille contre le bois, écoutant.
--Pascarel

Paquita, leur mère, pressait Tanita tout en apprêtant Pascarel qui tentait de se dégager en se faisant le plus lourd et le plus mou possible afin d'échapper à la poigne maternelle.
Zou, nine, dépêche-toi ! que l'on va arriver en retard au spectacle de marionnettes ! Vous allez voir comme c'est bien mes pitchouns ! NOOOON Pascarel ! Reviens ici que je finisse de t'habiller ! Rhaaaa ! Tanita lâche ce chat ! Et viens donc ici que je te coiffe !
Posant Pascarel enfin prêt au sol, la mère agrippa Tanita et entreprit de lui démêler les cheveux et de les lisser pour les tresser.
Tandis que les "femmes" s'affairaient, Pascarel, l'enfant rêveur, attiré par un bruit dans la salle se dressa sur ses jambes et balin-balan s'approcha de la porte. Des pas derrière le vantail l'intriguèrent et il colla son oreille contre l'huis.
Toto.dangely
Il entendit une voix au loin, enfin au loin, pas si loin que cela finalement, voix qu’il reconnut facilement c’était celui de la Tavernière du Bonastié. Mais, lui qui pensait être dans la réserve, du moins devant la porte menant à la réserve, compris alors qu’il était devant la porte menant à l’habitation de dame Paquita. Il se sentit d’un coup mal à l’aise, qu’allait-il faire si la porte s’ouvrait et qu’on le trouvait là, l’oreille collée à écouter aux portes…

Mais sa curiosité était plus grande que son mal aise, aussi resta t’il à écouter un peu, parfois des sourires se dessinaient sur son visage, à écouter il comprit qu’il y avait plusieurs enfants, sûrement de bas age, pour aller voir une présentation de pantin. Cela lui fit penser à ses premiers enfants, disparu en bas age, enlevés par leur mère. Tendant l’oreille, il entendit comme des traînements sur le sol, quelqu’un approchait en se traînant vers sa position.

Son ventre émit alors un grognement, pour sur qu’il avait faim. Aussi de peur d’être trouvé là, il leva sa main droite, la replia et frappa à la porte tout en disant


Pardon de vous déranger, mais il n’y a plus de pain dans le panier !

D’un coup il imagina qu’il parlait peut être dans le vide, qu’il avait imaginé ce bruit, ces voix et qu’il finirait sur le bûcher si on l’entendait ainsi, ce qui le fit rire.
--Pascarel

Pascarel écoutait avec étonnement les pas qui raclaient le sol de l'autre côté de la porte. Son petit coeur restait paisible car rien ne pouvait l'épouvanter. L'inconscience de son jeune âge ne lui avait pas encore permis d'apprendre la peur. Il décelait dans ces pas une hésitation, un recul, une avancée et se demandait bien quelle créature pouvait bien se comporter ainsi.
Sa mère lui narrait chaque soir une histoire empreinte de merveilleux pour lui assurer des rêves colorés et il se plaisait à glisser dans le sommeil accompagné d'une kyrielle de lutins, fées et autres farfadets. Pour sûr que la créature de l'autre côté de la porte devait être bien plus volumineuse.
Il jeta un coup d'oeil à sa mère et sa soeur. Celles-ci installées dans une flaque de lumière étaient trop occupées pour prêter attention à lui. La mère démêlait les longs cheveux de Tanita en la gourmandant de ne pas en prendre soin d'avantage et Tanita poussait de petits cris stridents quand Paquita tirait sur un noeud et elle pestait de sa petite voix aigüe le reste du temps.
Pascarel indécis se tourna vers l'huis fermé. A cet instant, on toqua contre la porte.
Pascarel recula d'un pas, chancelant sur ses jambes encore mal assurées.

Pardon de vous déranger, mais il n’y a plus de pain dans le panier !
Reconnaissant la voix d'un client que sa mère tenait en haute estime, il se hissa sur la pointe des pieds et s'agrippa à la poignée. Puis recula pour laisser la porte s'ouvrir.
Toto.dangely
Le temps, après qu’il ai frappé à la porte de bois, lui sembla durer une éternité. Durant tout ce moment, il hésita, rester, partir, il pouvait aller au marché chercher son pain, cela lui ferait prendre l’air, rencontrer d’autres villageois, découvrir plus encore ce village, plutôt que de déranger la tavernière ! Pourquoi se permettait-il cela ? De quel droit allait-il toquer à sa porte ? Il se souvint quand lui-même avait sa taverne, à l’auberge du Peuple, il ne supportait pas qu’on vienne le déranger dans sa réserve ou dans sa chambre, pourtant cela était arrivé moult fois.

Qui était-il pour cela, un client, juste un client, qui certes était là depuis plusieurs lunes, mais néanmoins juste un client comme tant d’autre.

Mais d’un coup, un grincement se fit entendre, un trait de lumière s’élargit à mesure que la porte s’ouvrit, laissant découvrir une pièce. Le regard de Toto parcourut l’endroit, voyant la table où il distingua dame Paquita, et ……..une fille. La lumière baignait l’endroit où elles se trouvaient, ce qui rendu difficile de deviner l’age de l’enfant.

Il n’osa avancer dans la pièce, ne voulant déranger, aussi, restant planté dans l’entrebâillement de la porte, il bafouilla juste


Je ….je….pardon de vous ennuyer…….mais…..euh………plus…..de pain


Il se mit alors à baisser la tête, regardant ses chausses, comme si il voulait leurs parler, leurs faire comprendre qu’elles devaient se hâter de partir et de cesser de déranger ainsi.
Paquita
Paquita finissait de natter les longs cheveux de sa fille quand le grincement de la porte tournant sur ses gonds lui fit tourner la tête.
Dans l'encadrement, Messire Totoriflette, se tenait, un peu mal à l'aise semblait-il.

Je ….je….pardon de vous ennuyer…….mais…..euh………plus…..de pain.
Paquita fut embarrassée pour plusieurs raisons.
Le fait qu'il s'aperçoive qu'elle avait fait de sa vaste réserve son lieu à vivre, y prenant ses repas, y lavant son linge dans un coin qu'elle avait aménagé et y gardant ses enfants qui en avaient fait leur salle de jeux.
Le joyeux désordre ambiant, la pile de linge plié qui attendait le fer, les bouquets d'herbes à tisane pendant des poutres, les cubes de Pascarel qui jonchaient le sol détonnaient singulièrement avec l'ordre qui régnait dans la salle où elle recevait ses clients.
Elle le fixait, captivée par ce client si peu ordinaire, d'une politesse et d'une aménité exquises.
Elle s'ébroua, reposa le peigne de corne qu'elle tenait encore à la main et en quelques enjambées se rendit au grand panier où elle entreposait ses pains.
Elle prit le temps de lui en choisir un, bien cuit, à la croûte dorée et craquant sous le doigt qui exhalait un délicieux fumet de froment.
S'approchant de lui, elle s'arrêta à bonne distance afin de ne pas empiéter sur son espace, marquant par là le respect et la déférence qu'il lui inspirait.
Lui tendant le pain...

Pardonnez Messire, je suis un peu bousculée ce matin... J'ai promis aux enfants de les emmener au spectacle et ...
Elle espérait qu'il se satisferait de ces excuses et ne lui tiendrait pas rigueur de ce manquement à l'hospitalité de sa taverne.
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Toto.dangely
Jamais il ne s’était senti aussi mal à l’aise, mais quelle idée lui avait-il pris de venir la déranger, il s’en voulait, que croyait-il donc, elle aussi avait droit à une vie, à son intimité, et lui, ce manchot venait la perturber !

Mais sa curiosité lui fit lever les yeux, qui doucement s’habituaient à la lumière de cette pièce. Et plus son regard parcourait l’endroit, plus il comprit que ce n’était pas la réserve, mais sa demeure, encore plus confus alors il fut.

Entrouvrant la bouche pour s’exprimer, il n’en eu pas le temps, déjà dame Paquita, était debout proche de lui, tendant ce pain. Une fragrance agréable se dégagea alors, emplissant ses fosses nasales, activant ses glandes salivaires, retenant un hummm de plaisir. L’imaginer un moment, rouler sous ses mains la pâte, la modeler avant de la mettre dans le four. Se souvenir du jour ou lui-même avait bruler sa boulangerie, esquisser un sourire timide en avançant la main pour prendre le pain.


Ne vous excusez pas, et surtout acceptez mes excuses………je ne savais pas

Ajouta t’il d’une voix gênée, n’osant la regarder, prenant le pain dans sa main essayant de ne pas la toucher, et ajouter.

Je vous poserai les écus sur le comptoir, si vous voulez bien ?

Sa main étant prise avec le pain, il lui était impossible de fouiller dans sa poche pour sortir le montant de sa dette.
Guillhem
Cet après midi Amael s'en revenait du bois , chargé comme une bourrique de son fardo, 6 stères qu'il trainait sur son charriot car Amiral Maltais, son fier mulet, avait préféré rester à l'étable surveiller les cochons, atteint de quelque flemmite aigue. Il faudrait qu'il en touche un mot à Saino, qui faisait office de vétérinaire au village. Il l'avait d'ailleurs vu à l'oeuvre sur un drole d'animal, Spartan qui s'était senti mal une fois en taverne. Impressionnant le vicaire!
Donc Amael s'en revenait de la forêt, et venait tout naturellement livrer son bois, tout essoufflé malgré son imposante stature, chez Paqui, à la réserve dou Banastie. Arrivant à proximité de la demeure, il vit un jeune freluquet *à la calvitie déjà naissante qui semblait coincé là en travers de la porte, contant fleurette à la belle.

Pardon mon bonhomme, je dois livrer ce bois de toute urgence au banastie, sans quoi notre charmante boulangère ne pourra jamais faire de ce délicieux pain dont elle seule a le secret! Et tenez profitez donc du moivement pour aller voire ce que peut faire le père Saino contre cette écheveulure qui semble affecter la base du crâne! On dit qu'il a des potions qui font miracle! A moins que vous n'envisagiez la vie monastique, auquel cas vous seriez déjà en bonne voie! Laissez passeeeer!!!
Il posa sa charette sans ménagement à côté du fâcheux et prit le temps de souffler
Ah Paqui je suis bien aise de te voir, tiens voilà tes 6 stères comme convenu, tu me les paieras quand tu pourras.
Bien le bonjorn jeune Pascarel, comme tu es bien apprêté, tu les emmènes au cirque?

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Paratgejam mos fraires, paratgejam!
Toto.dangely
Alors qu’il attendait le consentement de dame Paquita pour quitter l’endroit, un malotru qui lui rappela la vieille, mais bien moins éduqué s’adressa à lui, le bousculant presque. Vraiment aucun respect dans cet endroit. Mais pour qui se prenait il ? Déjà l’odeur qu’il émanait on aurait dis un gibier faisandé ! Et en quoi ses cheveux ou le reste de sa personne le regardait. D’ailleurs, mis à part que ses cheveux étaient hirsutes aucune tonsure n’en pointait ! Il pensa plutôt que ce bûcheron avait quelques idées derrière la tête, l’entendant parler ainsi à dame Paquita.

Son visage se ferma d’un coup, il serra les dents, il n’était pas le bienvenu, il venait de le comprendre.

S’adressant à dame Paquita, tout en ignorant l’immonde odorant près de lui ajouta


Si vous voulez bien me préparer ma note pour demain, je vous en sais gré

Il partit alors avec son pain en main, et retourna à sa chambre pour y préparer son départ.
Paquita
Paquita, courroucée, regarda Amael entrer en bousculant Messire Totoriflette, ce client si courtois qu'elle tenait en haute estime.
De sa voix aigre, il apostropha le client qui se recula, gêné par les remugles qui émanaient de la tenue crasseuse et avinée d'Amael.
Pire encore, celui-ci se permit des remarques désobligeantes !
Paquita était atterrée.
Mais Amael n'en avait cure, il entra, portant son bois, et elle fut bien obligée de le laisser passer. Lui indiquant du doigt où se délester de son fardeau près du four à pain, elle pinça les lèvres pour retenir les mots désagréables qui lui montaient à la bouche.
Elle mâcha sa rancoeur, quand, comble de l'horreur, Messire Toto lui réclama sa note pour le lendemain, lui signifiant par là même qu'il se sentait indésirable en ce lieu et qu'il entendait changer de logis.
Toute de fureur contenue, Paquita traversa la salle à grands pas. Elle fouilla dans un tiroir et en tira une bourse et un flacon.
Elle déposa la bourse dans la main qu'Amael lui tendait et lui glissa le flacon dans la poche. En temps ordinaire, elle l'aurait fait avec discrétion mais elle était trop en colère.

Té ! n'oublie pas ton élixir parégorique ! dit-elle à voix claironnante afin que Messire Totoriflette qui s'éloignait en silence n'ignorât pas que le cuistre a des flux de ventre et qu'elle le soignait pour cela.
Puis, elle empoigna Amael par le col et lui fit franchir la porte.
Ensuite, elle prit ses enfants par la main et les emmena voir le spectacle sur la place.

Zou ! les enfants ! allons nous distraire un peu !
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Paquita
Le retour de la place se fit joyeusement, Tanita, courant devant, revenant, feu follet souriant. Elle avait fort apprécié le spectacle et s'arrêtait tous les dix pas pour imiter l'un ou l'autre des personnages avec des mimiques bien appuyées qui faisaient rire sa mère.
Pascarel, lui s'était endormi dans les bras de Paquita, bercé par son pas balancé. A presque deux ans, il pesait aux bras de sa douce mère qui se cambrait pour le porter avec moins d'effort.

Arrivée au Banastié, les deux enfants, bien mis en appétit par cette sortie, s'attablèrent devant de belles tartines tandis que la tavernière, s'enquérait des dernières nouvelles auprès de Casse-Trogne, le valet d'écurie, homme à tout faire, et tout spécialement, homme de garde de la taverne. Il intervenait avec un zèle appuyé auprès des inconvenants qui se permettaient des privautés en bonne compagnie. Sa stature imposante en tiédissait plus un que les vapeurs d'alcool avaient échauffés.
Il tendit à la maîtresse un billet qui était arrivé durant la promenade.
Paquita, étonnée de voir un pli cacheté, le tourna en tous sens avant de l'ouvrir.




Bien le Bonjorn Ma Mie.
Nous sommes resté très agréablement surpris de votre accueil si chaleureux.
Nous vous écrivons car nous souhaitons pouvoir prendre les devants et faire réservation pour ne point vous prendre au dépourvu.
En effet nous envisageons de vous louer quelques chambrées en ville le temps que dureront les travaux pour la construction de notre demeure.
Nous avons bien une petite échoppe où travaillent nos gens, mais celle-ci est beaucoup trop étroite, surtout pour une famille qui s'agrandit.
Il vous faut donc compter pour au moins trois chambres : celle de ma promise Donà Marie-Victoire de Lasteyrie Kamps, Vicomtesse de Lautrèc, au moins une pour son personnel, et également une autre pour moi.
Que Sainte-Boulasse vous protège et vous apporte la joie dans les moments difficiles.

Natale


Paquita haussa un sourcil à l'intitulé la missive. Elle avait eu le plaisir de recevoir et de servir Messire Natale en sa taverne... mais elle ignorait qu'il eut si vive gaieté en la compagnie qu'il pût se prévaloir son ami.
En tout cas, elle se sentait flattée qu'il ait choisi de passer quelques jours sous son toit. Flattée et bien contente aussi, voilà qui allait faire du Banastié un lieu fort bien fréquenté... et par la meilleure compagnie ! Sûrement qu'elle pourrait demander plus que cinq écus la semaine ! Peut-être même sept !
Elle appela Casse-Trogne qui cassait du bois dans la cour. Le géant s'approcha de son pas chaloupé et se pencha avec grande douceur, étonnante chez un être si frustre, sur la petite stature de sa patronne.


Casse-Trogne nous allons devoir nous activer ! Du beau monde va arriver et loger céans ! Lorsque l'équipage arrivera, il te faudra porter les bagages de ces gens dans les belles chambres du haut, celles qui sont claires, spacieuses et donnent sur la rivière. Ensuite, après avoir vérifié qu'un bon feu brûle dans les âtres, tu t'occuperas des chevaux. Attention, hein ! Ce seront certainement chevaux de prix et point de louage! Prends en grand soin.

Elle hésita un instant, sachant Casse-Trogne parfois trop zélé pour la chose, mais après mûre réflexion, ajouta:

Tu veilleras à ce qu'ils ne soient pas importunés par des faquins. Ces gens, bien que de haut lignage, sont parfois bien mal entourés. Et certains se plaisent à les harceler pour mille et une sottises.

Ayant donné ses ordres, elle monta dans les étages pour aérer les pièces, mettre des draps fins aux lits, épousseter les meubles et placer des fleurs fraîches dans les vases.
Quand Casse-Trogne lui monta des brassées de bois sec, elle arrangea celui-ci dans les cheminées, passa un dernier coup de balai et descendit préparer un festin de gibiers à plumes et à poils pour ces hôtes de marque.
Quand elle entendit le roulement de la voiture fermée dans la cour, elle donna un coup de la paume de la main sur sa vêture, remonta prestement une mèche de cheveu et sortit en souriant pour les accueillir.

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Natale
C'est rasé de près et fraichement vêtu que le vicomte accueilli sa promise au devant du Banastié là où attendaient déjà la remarquable aubergiste au cœur d'or.
Il savait qu'en ces périodes il lui fallait trouver le temps de se reposer. La bonté de Paquita l'avait touché et il savait qu'avec sa promise c'était peut-être bien les deux seules personnes qui, sans mots et sans regards pouvait comprendre ses humeurs.
Il vint se porter près de l'attelage attendant que le voiturier ouvre la porte. Il aiderait la jeune jouvencelle à en descendre et lui présenterai leur hôte le temps de la réalisation des travaux du logis

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- Bonne année 2013 à tous ! -
Marievictoire
Elle était un peu échevelée et ses joues avaient un hâle que nulle ombrelle en ces contrées de soleil n'était parvenue à éviter. Comme la voiture s'arrêtait en grinçant elle s'approcha de la porte, souriante, et attendit non sans émotion que Basile se porta au devant d'elle pour ouvrir la portière laquée de noire et frappée de l'aigle d'or des Lasteyrie. Elle s'appuya sur l'infaillible poing qu'elle devinait invariablement tendu devant elle et descendit avec l'aisance que confère l'habitude. Un bruit mat de bottes sur les pavés l'informa de la présence de son promis avant même qu'elle n'eût perçu le son de sa voix roulante et grave. Elle fixa son regard étrangement rêveur dans la direction de ce bruit point encore familier, la tête légèrement inclinée sur le côté ainsi qu'une mésange. Basile s'écarta non sans un grognement presque inaudible auquel Marie ne prit pas la peine de répondre. Il faudrait qu'elle le remercie de son attachement et qu'elle lui rappelle quelle était sa place.

Elle ôta prestement le gant de chevreaux de sa main droite et la tendit en direction des pas qui se rapprochaient.

- Bonjour mon ami, entama-t-elle comme il parvenait enfin devant elle.
- Je suis bien aise de vous revoir,
ajouta-t-elle avec un enthousiasme enfantin. Il y eut un silence gêné puis elle poursuivit, plus bas, en rosissant.
- J'ai souvent pensé à vous.

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Le temps d'un soupir
Natale
Accueillir et être accueilli, c'était là un grand privilège.
Il laissa Basile grogner un peu. A vrai dire il en éprouvait un certain plaisir, comme cela il se sentait à sa place, auprès d'elle.
Cependant un petit je ne sais quoi le taraudait. La jeunesse et leurs âges respectifs peut-être, ce qui faisait qu'il se sentait plus comme un - second père - aimant, avant d'être un futur mari.
Leur avait on demandé véritablement leur avis avant de lier leurs destins ?
Aussi apprenaient-ils à se connaitre et à s'aimer. Il avait également une autre crainte concernant leur descendance, même si, il devait avouer que l'expérience semblait lui conférer de grandes facultés.

Il baisa tendrement sa main et releva le chef en sa direction.

- Ma Mie, loin du bruit assourdissant de notre capitale j'ai compté les jours qui me séparaient de vous.
Un pas de côté, il lui donna le bras et repris doucement.
- Votre teint vous va à ravir, vous êtes charmante.
Il continua un ton plus haut.
- Adonc laissez-moi vous présenter notre hôte qui nous fait l'honneur de nous accueillir en son si bon logis : Donà Paquita, aubergiste au Banastié, ainsi que toute sa maisonnée.
Natale s'adressa alors directement à Paquita.
- Grand mercé à vous ma dame, votre hospitalité n'a d'égal que votre bonté d'âme et nous vous remercions pour l'aide que vous nous apportez avant qu'aboutissent les travaux de notre demeure.
Laissez moi vous présenter ma promise : Donà Marie-Victoire de Lasteyrie-Kamps, Vicomtesse de Lautrèc, fille de feue Laurre de Lasteyrie-Kamps ancienne Consol Magere de Tolosa et de feu Ben-Elazar Kamps, ancien Coms de Tolosa.

Puis il continua sur la forme du questionnement.
- Tout a été préparé comme convenu ?
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- Bonne année 2013 à tous ! -
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