Paquita
Quand les hommes entrèrent, faisant trembler le parquet de leur pas pesant, Paquita eut un mouvement de panique.
Déjà ?!
Les jours et les nuits passés à veiller Tancrel lui avait semblé si courts....
Elle avait l'impression qu'elle n'avait pas fini de se gorger de son image et le regarda alors avec une intensité désespérée, gravant chaque détail en sa mémoire.
Les hommes posèrent la longue caisse de bois clair dans un coin. Paquita mit un long moment à comprendre. Un long frisson glacé et impérieux lui enserra la poitrine et lui tordit les entrailles. Elle eut envie de hurler sa révolte mais savait ses cris vains et elle ravala son désespoir.
On la poussa avec ménagement sur le côté et des dos lui occultèrent le défunt.
D'un commun accord, les braves soulevèrent Tancrel après l'avoir enveloppé du drap et le portèrent dans le cercueil qu'ils venaient de poser non loin.
D'un mouvement coulé et assuré, ils posèrent la bière sur leur épaule, l'affirmèrent et au signal, ils s'ébranlèrent d'un même pas.
Le caractère grave de leur démarche semblait envouter ceux qui était présent et, sans un mot, tous les suivirent. Dehors, le cortège prit rapidement forme.
Le crieur qui avait passé la veille à annoncer la nouvelle par les rues de la ville les rejoignit et accorda son pas à celui des porteurs. Sa chasuble dansait au rythme de la cloche qu'il agitait. Sa voix forte, éraillée d'avoir tant crié, résonnait encore suffisamment pour atteindre le coeur des vivants.
Priez pour lui ! Priez pour lui ! Gens qui dormez, réveillez-vous et priez pour le trépassé !....
Des pleureuses, alertées, s'étaient rassemblées à l'écart. Leurs cheveux et leur visage couverts de cendre, leurs yeux cernés au charbon offraient une note tragique à l'événement. Devançant le cortège, elles ouvrirent la voie de leurs lamentations continue.
Paquita, le pas mal assuré, Tanita accrochée à un pan de sa houppelande, Pascarel sur le bras, suivait.
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Déjà ?!
Les jours et les nuits passés à veiller Tancrel lui avait semblé si courts....
Elle avait l'impression qu'elle n'avait pas fini de se gorger de son image et le regarda alors avec une intensité désespérée, gravant chaque détail en sa mémoire.
Les hommes posèrent la longue caisse de bois clair dans un coin. Paquita mit un long moment à comprendre. Un long frisson glacé et impérieux lui enserra la poitrine et lui tordit les entrailles. Elle eut envie de hurler sa révolte mais savait ses cris vains et elle ravala son désespoir.
On la poussa avec ménagement sur le côté et des dos lui occultèrent le défunt.
D'un commun accord, les braves soulevèrent Tancrel après l'avoir enveloppé du drap et le portèrent dans le cercueil qu'ils venaient de poser non loin.
D'un mouvement coulé et assuré, ils posèrent la bière sur leur épaule, l'affirmèrent et au signal, ils s'ébranlèrent d'un même pas.
Le caractère grave de leur démarche semblait envouter ceux qui était présent et, sans un mot, tous les suivirent. Dehors, le cortège prit rapidement forme.
Le crieur qui avait passé la veille à annoncer la nouvelle par les rues de la ville les rejoignit et accorda son pas à celui des porteurs. Sa chasuble dansait au rythme de la cloche qu'il agitait. Sa voix forte, éraillée d'avoir tant crié, résonnait encore suffisamment pour atteindre le coeur des vivants.
Priez pour lui ! Priez pour lui ! Gens qui dormez, réveillez-vous et priez pour le trépassé !....
Des pleureuses, alertées, s'étaient rassemblées à l'écart. Leurs cheveux et leur visage couverts de cendre, leurs yeux cernés au charbon offraient une note tragique à l'événement. Devançant le cortège, elles ouvrirent la voie de leurs lamentations continue.
Paquita, le pas mal assuré, Tanita accrochée à un pan de sa houppelande, Pascarel sur le bras, suivait.
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