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La réserve du Banastié (Défense d'entrer - Piège à loup)

--Pascarel


Une étrange atmosphère plane sur la maisonnée. Depuis quelques temps, sa mère est devenue raide, toujours présente et aimante mais cuirassée de douleur, comme insensible.

Pascarel, dans un état cotonneux traverse cette période de sa vie, une sensation au coeur de déjà vécu. Une douleur exquise aux tripes, l'inéluctable dont il apprend à composer.

Amael... Il le pensait immortel.
Lui reviennent des moments avec lui, les rires au moment du coucher quand maman les croit à faire la prière, bien agenouillés avec lui et que les oreillers volent, que Tanita hurle de rire et que lui rebondit sur le lit, excité tandis qu'Amael fait mine de ...
de mourir sous leurs assauts de linge et de plume.


Tutututututu... crois que c'est du mmmmmoummmmourru de faux ? commmmme qqqquand on pppppr... ppprriait ? demande-t-il à Tanita

Celle-ci le toise avec hauteur, elle, la grande ,manifeste combien cette question la dérange et combien Pascarel est un ... bébé qui croit des choses impossibles.

Il est mort mort ! pis tais toi ! tu m'embêtes ! et arrête de bégayer... ça m'agace.

Pascarel n'en veut pas à sa soeur. Il l'a surprise à pleurer, les bras autour de l'encolure de son cheval.
D'ailleurs, elle passe presque tout son temps à l'écurie à présent, à parler au poulain que sa mère lui a confié et qu'elle soigne avec l'aide de CasseTrogne.
Pascarel sait que sa soeur est une "braque" qui ne montre pas ses émotions mais qu'elle aussi est ravagée de chagrin.


Assis sur le sol, sous le tilleul de la cour, il construit une cabane de brindilles pour s'occuper les mains. Son esprit vagabonde et s'interroge.

Tu es où Amael ? Tu avais dit à maman que tu allais rentrer, elle l'a lu l'autre soir après la soupe. Tu l'as écrit sur une lettre. Alors ? tu es où ? Tu nous vois de ta mort ? C'est comment ? ça fait mal ?

Dans le doute, il lève le visage vers le soleil et adresse un sourire à l'espace puis se replonge dans ses pensées. Ses lèvres le trahissent quand il parle et lui occasionnent un bégaiement ridicule qui énerve sa soeur et chagrine sa mère.Alors, il se tait et pense....

Il revoit Amael, sa bâtarde en main, qui virevolte devant lui, le contourne avec aisance, enchaine les passes, les parades et les estocs.

Les buissons frémissent au frôlement de la lame, l'air devient électrique.
Amael s'entraîne sous les yeux ébahis du garçon, les deux mains sur la poignée de son épée, il maîtrise son arme, de sa démarche coulée et sûre, il danse son ballet de guerrier autour de l'enfant fasciné.

Si Pascarel n'avait crainte que sa soeur ne le soufflète, il courrait lui raconter ça... qu'il vient de voir Amael lui tourner autour en s'entraînant à l'épée.
Paquita
Mais... qu'est ce que tu me racontes mon bicou... ce n'est point possible... tu auras fait un pénéquet sous l'arbre et tu auras rêvé.

Paquita se veut rassurante auprès de son petit. Déjà que l'annonce de la mort d'Amael l'a troublé au point de lui chambouler la parole.... voilà qu'il se met à avoir des cauchemars .. ou plutôt des visions.
Elle le fait asseoir à ses pieds et poser la tête contre son giron. D'une main tendre, elle caresse le front et les boucles de l'enfançon.
Elle le câline longtemps et quand elle le sent apaisé, reprend.


Tu sais bien qu'Amael ne s'entraînait jamais devant personne. Seuls Saino et moy l'avons vu en exercice et encore... quand c'était imposé ! Sinon, il s'est tojorn entraîné en grand secret. Tu ne peux l'avoir vu ! Et il t'aurait encore moins tourné autour de crainte de te grafigner. Là.. là... c'est fini moun Pouli... je suis là... calme...

Pascarel s'agite contre sa jambe, elle tente de lui communiquer une assurance qu'elle est loin de posséder. Parler d'Amael la met au supplice. Pourtant, il le faut bien... pour son pitchoun qui va si mal et qui vient de lui révéler d'un ton détaché qu'il a vu de ses yeux vu Amael s'entraîner à l'épée.
Elle aimerait tant le croire mais elle est rationnelle. Amael est mort au loin. Duflan lui a donné sépulture et jamais plus elle ne pourra se blottir dans ses bras les soirs de grande lassitude. Elle cherche les mots pour rassurer Pascarel.


Il ne reviendra pas mais... tu peux penser à lui souvent et très fort. Tu peux même lui poser des questions quand tu auras des soucis... je suis sûre qu'il te veille de là où il est et qu'il saura te guider. Il t'aimait beaucoup, tu sais.

Son timbre se voile. A elle aussi, il manque.
Chaque matin, elle s'éveille, terrifiée, soupire d'aise, ce n'était qu'un cauchemar, il....
Elle tend la main et le lit froid la ramène à l'atrocité de sa situation........................

Paquita s'inquiète. Comment élever ses enfants sans père ? Quel modèle doit-elle leur donner ? Quel sera leur avenir à présent qu'il n'est plus là pour les protéger ?

_________________
--Tanita


Les bras passés autour du cou de Flammèche, Tanita laisse aller ses larmes à longs sanglots déchirants. Copiant ce qu'elle voit faire à sa mère, laquelle ne manifeste que peu son désespoir, elle prend sur elle en public. Mais, petite fille encore, elle n'a pas la force de caractère de Paquita et s'épanche parfois dans le secret obscur des écuries. Son poulain donne du chanfrein contre son front, étire ses lèvres frémissantes et boit délicatement l'eau salée sur les joues de la fillette. Le souffle chaud chatouille la peau duveteuse de l'enfant et lui arrache une moue. L'animal lui répond en fouettant l'air de la queue.
Tanita libère un soupir tressautant et douloureux, elle affermit ses bras autour de la gorge de l'animal et absorbe avidement la chaleur qui émane de sa monture.

Dans les stalles voisines, les chevaux s'agitent, des raclements de sabots, quelques hennissements étouffés trahissent leur nervosité. Etincelle, la haquenée de sa mère donne du fer sur le sol, emplissant l'air d'une sonore inquiétude.

Un sifflement lancinant s'élève, tournant, rebondissant dans la vaste écurie de pierre.
Tanita retient son souffle et tend l'oreille. Dans la grande stalle vide, non loin.. des bruits, des pas, un piaffement, le souffle frémissant d'un palefroi. Le tintement de harnais pendus au mur et que l'on bouscule.
Les chevaux présents piétinent, au comble de la nervosité. Tanita inquiète n'ose glisser un oeil.

Un doux murmure tournoie dans l'air, apaisant bêtes et enfant. Un voix mâle résonne, un souffle éthéré, un sifflement tranquille. Chuintement discret, néanmoins présent, un air monte dans la pièce, non loin d'elle.
Un ébrouement rauque lui répond en écho. Les sons croissent s'entremêlent, envahissent l'espace.

Tétanisée, Tanita n'ose bouger un cil. Elle tremble de tous ses membres. Le courage se rassemble et grandit en elle. L'enfant avance le visage hors de la stalle que Flammèche partage avec sa mère. Elle glisse un regard à la ronde.

Dans la stalle vide, des ombres mouvantes scintillent, une clarté opaline. Les bruits en émanent. Envoutée l'enfant fait quelques pas silencieux. Fascinée, elle regarde la haute silhouette harnacher un destrier baigné de lumière. Elle fait un pas...


Tanita ??? Tu es là ? Viens m'aider ! Il y a des draps à plier.

Tanita cligne des yeux. Disparue la lumière, évanouie la mélopée. L'écurie obscure renvoie les sons d'habituels soupirs équestres.
Paquita ouvre la porte en grand et l'attend sur le seuil.
Isalineardais.
isaline entre à l’auberge par la porte dérobée, celle qui mène aux étages sans passer par la taverne.
A force, elle connaît bien les lieux.
Elle vient de rater une entrevue avec la Mairesse sur la place du village, espère croiser Paquita chez elle à Lo Banastié mais elle ne découvre âme qui vive dans l’auberge.
« Faut qu’on y aille, de toute façon » Songe-t-elle.

Elle grimpe l’escalier quatre à quatre, galope dans le couloir, pousse la porte de sa chambre, pile net et rebrousse chemin, appelle :

-Yanc …
Elle passe à la porte d’à côté, frappe au chambranle.
-Yanc, tu es là ?
Ca remue à l’intérieur, elle est soulagée : « Il est là !! ».
Elle frappe à nouveau, trépignant d’impatience.

-Yanc, ouvre la porte …
-Voilà, voilà, j’arrive, … Il ouvre qu’y …
Elle le coupe :
-On fait les bagages et on dégage Yanc … Maintenant !
-Mais … !!? Tout emporter ?
-Euuuh … Réflexion …
-Non ! Prends ce qu’il faut pour quatre jours … Ou cinq ; rien qu’un aller-retour à Saint-Bertand … Je vais m’équiper …
La jeune femme pivote sur ses talons, se ravise.
-N’oublie pas tes parchemins et ton matériel d’écriture, s’il te plaît, j’aurai des messages à envoyer.


Peu de temps après, porteuse d’un baluchon et vêtue comme pour le cœur de l’hiver, la marchande repasse la tête dans l’entrebâillement de la porte de la chambre du scribe.
-Je vais harnacher Caracole, Yanc ; je t’attends … Dis, tu veux bien laisser un mot à Paquita ?
_________________
La langue des Royaumes est l’écriture et on l’entend par les yeux.
Yancugazsiu
Après avoir soigneusement fermé la porte de sa chambre, fermé également celle d’isaline laissée entrouverte, Yancugazsiù descend l’escalier et s’arrête au comptoir d’accueil des voyageurs, y dépose un court parchemin informant Paquita de leur départ.
Avant de sortir toutefois, par réflexe il relit son mot et en vérifie l’orthographe.

Citation:
Dame Mairesse Paquita,

Sans m’en justifier un seul mot, Damisela isaline m’a signifié que nous partions ce soir vers Saint-Bertrand.
En un sens, c’est rassurant puisqu’il s’agit de son village de résidence.
J’ignore cependant ce qui se trame derrière ce départ précipité et regrette de ne pouvoir vous en dire plus pour l’instant.
Mais nos chambres ne sont pas libres d’occupation, il est probable que notre absence sera de courte durée, à mon avis du moins.


Je vous salue respectueusement, Dame Paquita.

Yancugazsciù,
Scribe
Vladtsepech
Après un bref passage au bureau de la maréchaussée, et une nuit de garde en milice, Juan revint au Banastie pour s'enquérir du moral de sa petite chérie de soeur.
Et peut être qui sait, lui soutirer un de ces délicieux saucissons qu'il affectionnait tant et lui tenaient compagnie le soir avant de s'endormir.
Hmmm... En fait il était toujours inconfortable de présenter ses adieux... Le moment qu'il détestait.
Ce soir là pas un chat dans l'auberge. Ou plutôt si, Le chat était là, sur les genoux de sa maitresse. En fait ce n'était pas encore l'heure de l'apéro mais qu'à cela ne tienne! Ravalant la boule nerveuse qui lui tenaillait le ventre il n'eut pas grand peine à laisser un large sourire remplacer les traits de fatigue et d'inquiétude qui lui entaillaient le visage quelques instants encore avant d'entrer.


Adioù feignante! Je te prends enfin dans un moment de lasse solitude. Désolé mais point de répis pour les braves! Que sers tu à boire à ton exécrable frère pour le requinquer de cette épouvantable nuit ?!


S'approchant de la belle au chat bienheureux, il appuya contre sa joue fraiche la césure d'un fraternel baiser, avant de s'en presque laisser choir sur le dossier d'une chaise, rustique mais robuste... Celle à laquelle on assignait d'office le Duflan.
Il retira ses chausses et étendit ses jambes encore raides de la nocturne marche citadine.


Ah je suis... fané. Comment s'est passée ta journée?
Paquita
Perdue dans d'obscures pensées, pétries de deuil et de chagrin, la brune laisse courir inconsciemment ses doigts sur le pelage de son aimable chat.
Les yeux perdus dans le ballet des flammes, elle ouït à peine la porte grincer dans son dos. Un vent coulis passe sur son échine et lui fait bouger légèrement les épaules pour mieux se rencogner auprès du feu.
Un mouvement près d'elle lui fait tourner la tête. Avant que de le voir, elle a déjà reconnu le pas de son frère, Juan. Elle lui adresse un sourire confiant.
L' arrivée de celui-ci auprès d'elle a mis un peu de baume à son coeur. L'affliction où l'a plongée la mort d'Amael meurtrit ses jours et plus encore ses nuits.
Dans la vaste bâtisse silencieuse, elle veille chaque nuit. Point que la fatigue ne se fit lourde à ses épaules et ses paupières mais elle redoute trop l'instant du réveil.
Ce passage soyeux du rêve à l'éveil, témoin de ce qu'elle imagine chaque matin être un cauchemar et qui, paume passée sur le drap froid à côté d'elle, la saisit d'épouvante.
Elle a perdu l'homme qu'elle aime.
Comment peut-on être aussi négligente?...
Passe encore un ruban, ou une poule mais son promis !...

Le danse chatoyante du feu sculpte le visage de Juan et fait luire ses prunelles sombres. Les ombres s'étirent sur les murs, draperies brunes et mouvantes qui les enveloppent. Paquita lui adresse un sourire qu'elle espère ferme. Comment exprimer à son frère le désespoir où la plonge ce deuil ?
Elle a choisi de lui dissimuler l'étendue de sa souffrance, ne laissant paraître qu'une mélancolie qui sied à une veuve ordinaire.Aussi, ne répond-elle pas quand il lui parle de sa journée. Lui dire quoi ? Sa détresse face à la mort d'Amael, elle a choisi de la porter seule et tente de n'en point faire état.
Est-il dupe ? Elle n'en jurerait pas et quand il l'exhorte à se lever pour le servir, c'est de bonne grâce qu'elle s'exécute, au grand dépit du chat qui détale, outré de perdre son douillet refuge. Elle s'empresse à lui chercher un pichet de vin chaud qu'elle a réservé à son intention.
Tout en lui versant le rouge fumant aux capiteuses effluves épicées, elle le regarde prendre ses aises et s'installer.
Sa mâle présence la réconforte et elle lui sait gré d'être accouru dès qu'il l'a sue tourmentée par le départ d'Amael.
Ce frère, c'est un présent de l'enfance, le trésor des années nomades, le bienfait de ce temps où une femme plait avant que d'avoir affirmé ses goûts en matière de compagnon. Juan l'a toujours protégée, silencieuse présence ou menaçant chaperon, jamais il n'a été pris en défaut de l'assister.
Elle pose avec une brusquerie forcée le verre devant lui.


Il te faudra du pain avec ton vin ? Tu dois avoir faim de ta ronde.

Et sans rien ajouter, elle lui ôte des épaules sa houppelande tissée de givre de la nuit pour la poser sur un dossier près du feu. Elle déploie un étoffe chaude et la lui pose sur le dos d'un geste discret et protecteur et lui accordant au passage l'aumône d'une friction chaleureuse. La blouse de Juan, raidie de froid se détend à ce contact. Paquita, rassurée, se dirige vers sa réserve.


Et tu voudras manger quelque fromage avec ? à moins qu'une tranche de lard ?....

Elle fait mine de bougonner, la pudeur des sentiments, toujours de mise entre eux, lui interdit de lui marquer son plaisir à le savoir là.
Sans attendre sa réponse, elle revient et dépose une tome ainsi qu'un saucisson à peine entamés devant lui.
Heureuse de s'activer et d'ainsi chasser la maussaderie qui préside à chaque soirée, elle le sert, guettant de l'oreille le bruit des pas des enfants à l'étage. Sa journée terminée, elle fait mentalement la liste des tâches qu'elle aura à accomplir tout au long du lendemain.


Tu as croisé du monde en ville ? Point d'escarmouche ? Té... as-tu remarqué si le feu brûlait à l'âtre du vieux Gui Cornet ? On est sans nouvelle du vieillard depuis quelques jorns et j'irai le visiter demain si sa maison était dans l'obscur ce soir encore...
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--Ghaniallia

Loin de là, dans une clairière près d'une rivière.

Cep noueux aux muscles secs et nerveux. Ghaniallia secoue les coussins et les couvertures qui ont servi de lit pour la nuit. Les étoffes volent devant elle comme de grandes ailes soyeuses. Ghaniallia les plie ensuite soigneusement. Le ménage est fait !
D'un naturel silencieux, la vieille gitane n'en a pas moins de tracas.
Son fils, son Juan est parti depuis de longues semaines. Inquiet pour Paquita qu'il a dit. Ghaniallia soupire. Son fils est aussi taiseux qu'elle, il n'en a pas dit plus.
Elle jette un regard à Samo, son homme qui termine un panier au bord de l'eau. Les tiges d'osier trempent dans une vasque naturelle et il se penche avec une économie de mouvement pour se saisir d'un nouveau brin chaque fois qu'il en a besoin.

Ghaniallia n'y tient plus. Elle s'approche d'un pas resté alerte pour son âge avancé.


Samo....

Sa voix qui sert si peu est rauque à force de silence. Le vieil homme lève son regard légèrement voilé par la cataracte vers le son de la voix.

Tu vas vendre les paniers à la ville aujourd'hui ? Tu penses en avoir assez ?

Il connait assez sa compagne pour comprendre qu'elle attend quelque chose de lui.

Oui, il te faut quelque chose ?

Ghaniallia, il le sait, n'est pas femme à rompre le silence pour un ruban ou une peccadille. Elle doit être sacrément préoccupée pour cela. Il n'a pas besoin de l'interroger. Lui aussi est tracassé depuis le départ de Juan. Point qu'il conteste le déplacement. Lui aussi l'aurait fait pour "la petite" si les ans n'avaient passé sur ses membres et ses os depuis le jour où il l'avait trouvée, si fragile et pourtant si vive, enfançonne du destin.
Le temps s'étire et le passé s'impose. Il le laisse dérouler ses volutes de nostalgie, s'y abandonne quand...

Avec les sous de la vente, je voudrais que tu fasses écrire une lettre.

Samo n'en revient pas. De toute leur existence, ils n'ont jamais usé de tel procédé. Les bohémiens de passage qui mangeaient et dormaient une nuit auprès du feu leur servaient d'émissaire. Il y a toujours un campement quelque part pour relayer la nouvelle. Il suffit de ne pas être pressé, le message arrive immanquablement. Ghaniallia l'étonnera toujours. Il la contemple avec un regard neuf. Puis il reporte son regard sur ses paniers. Y en aura-t-il assez pour payer l'écrivain public ? Il évalue la somme qu'il tirera de son travail et combien peut coûter un tel service.
Probablement qu'il devra payer au mot. Il relève la tête, glisse sa main caleuse sur celle noueuse de sa femme, s'en empare dans un geste tendre. Leurs ongles épais et jaunis émettent un son mat en se choquant.


Et pour lui dire quoi à Paquita ?

A son tour Ghaniallia le dévisage, une lueur malicieuse dans la prunelle. Comme il la connait bien, Samo. Sans avoir prononcé le nom de la petite, il a deviné que c'est à elle que le pli doit s'adresser. Elle se penche vers la tempe blanchie et à l'oreille lui débite ce qu'elle désire.

Paquita
Paquita donne du grain à ses tourterelles, elle les soigne, remplit l'écuelle d'eau, balaie soigneusement le sol. Des roucoulements et des battements d'aile l'environnent. Quelques claquements de rémiges, quelques duvets qui voltigent dans le colombier.
La tavernière prend soin de ne point toucher aux oeufs qui reposent sur les nids, promesses de messagers à venir, gages de nouvelles du lointain, espérance d'amitiés témoignées.
Les oiseaux s'écartent pour la laisser oeuvrer, la plus familière vient se poser sur son épaule et lui picore la joue, quémandant un morceau de biscuit, ou quelque friandise.

La Brune a presque terminé quand elle aperçoit un volatile blottit dans une encoignure, il tremble et se tient loin des autres. N'aurait été ce grand ménage, elle ne l'aurait seulement pas aperçu. Elle s'approche de l'oiseau. Celui-ci est épuisé, elle le prend entre ses paumes. Le biset cesse peu à peu de frémir, chauffé au feu de cette compassion.

Paquita lui lisse les plumes de la tête et du cou d'un index précautionneux. Un gratouillis dans sa main, elle baisse le regard.
Le volatile étranger est bagué et détient un message.
Curieuse, elle le déleste de sa missive et la déplie tandis que l'oiseau, mis en confiance s'éloigne vers le grain répandu.


Un rapide coup d'oeil à la signature avant que de commencer la lecture, un écrivain public ?... pour...

Les jambes de Paquita flageollent.. Samo, l'homme qui l'a recueillie, enfant, le père de Juan, le mari de sa comme-mère Ghaniallia...

Jamais ils n'ont usé de ce mode de communication entre eux. Soudain oppressée, Paquita dévore le message des yeux elle blêmit, s'inquiète...

Des pas rapides, la porte qui claque, déjà Paquita s'active. Le temps presse. Elle espère juste ne pas arriver trop tard.

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Paquita
Certains préparatifs se font à la hâte, avec l'extrême agitation que confère l'urgence.
D'autres prennent plus de temps et c'est méticuleusement que l'on s'apprête.

Paquita avait emballé soigneusement les objets auxquels elle tenait le plus. Les effets personnels bien pliés dans les malles, quelques menus présents qu'on lui avait offerts pour conserver le souvenir, des livres et cahiers et dans un pot, bien scellé, quelques poignées de terre de sa ville.

Il lui restait à faire le tour du village pour graver en sa mémoire les moindres recoins, les senteurs, les couleurs mais aussi les sons.

C'est ainsi qu'elle avait assisté sur la place à un spectacle navrant d'une soldatesque brutale et hargneuse.
Elle qui avait tenté jour après jour de donner à sa ville l'impulsion de la tolérance, de la magnanimité avait le triste privilège de voir avant de partir ses valeurs bafouées et mises à mal.

Mais le sort qui préside à toute chose, bonne comme mauvaise, a plus d'un projet pour chacun.
Au déplaisir de la rencontre peu amène, Paquita reste saisie à l'approche d'une haute silhouette qui avance à grands pas.
Le soleil qui l'éblouit ne laisse paraître qu'une ombre en contre jour. Elle cille, ses jambes l'abandonnent, elle se reprend et se raidit.
En quelques enjambées, il est près d'elle... même sa démarche est telle qu'en son souvenir.

Ce n'est que lorsqu'il pose le genou à terre devant elle qu'elle peut le contempler.
La ressemblance est frappante mais les différences le sont tout autant.
Cette démarche, ce regard... l'illusion est surprenante. Jusqu'à la contraction de la mâchoire qui fait rouler les muscles sous la peau.

A n'en pas douter, voici qu'est apparu devant elle celui dont on lui a signalé l'existence.
Sa main tremble. Elle la retient pour ne pas la poser sur la joue, ce geste tendre qu'elle avait pour Amael serait, elle s'en rend compte, très déplacé pour son fils.

La sensation est exquise. Elle sait à présent pourquoi l'on a des enfants. Cette évidence la frappe soudain.
Un nuage vient amoindrir son allégresse. Ce jouvenceau.. a-t-il seulement le physique de son père ? ou a-t-il hérité aussi de sa fougue, de sa faconde ? de son esprit d'aventure ?
Il ouvre la bouche et le timbre de sa voix fait tressaillir la veuve.

Soucieuse d'éviter une échauffourée, un duel qui lui ôterait peut-être avant que d'avoir eu le loisir de le connaître, ce "comme fils" que le destin lui envoie, elle a un geste d'apaisement.

Le gaillard a bien plus que la fougue de son père, elle discerne en lui l'allure princière de la mère dont il se réclame.


Dona, on me nomme Guillhem de Cianfarano. Je suis venu en ce comté à la recherche de mon père Amael Sanche.

Cianfarano ! Ce nom ! Comment diable .... Mais de l'Amael, rien ne peut plus l'étonner. Leurs destins sont si enchevêtrés qu'elle ne s'étonne même plus qu'il ait bousculé la vertu d'une femme de grande et noble famille dont le patriarche lui avait fait l'amitié de bien l'apprécier. Et ce rejeton, s'il possède la fougue et la hardiesse paternelles, a, sans aucun doute, la distinction et la prestance de ses ancêtres maternels.

Déjà, la main sur la garde de son épée, il se propose de laver l'affront que l'on vient de lui faire. Le bouillant jeune homme a de qui tenir.

Elle s'avance, toute au bonheur de cette rencontre, lui pose une main conciliatrice sur le bras.

Messire de Cianfarano... Laissons la soldatesque faire son travail. Il est quelques objets ayant appartenu à votre père et que je souhaite vous remettre avant mon départ. Et il nous reste bien peu de temps, si vous désirez que je vous parle de lui.
Accepteriez vous de m'accompagner au Banastié ?
C'est l'auberge que je tiens sur la place voisine.


Le coeur battant, elle le regarde avec ce bon sourire qu'elle réserve à ceux qui ont su éveiller son estime.
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Guillhem
Le jeune homme la considère un bref instant....
Dès son arrivée à Castelnaudary, le gamin avait été témoin d'une scène obscène.
Un bon début.
Un planton de soldatesque mal lunée qui s'en prenait à un vieux curé facétieux.
Il n'en fallut pas moins pour captiver son attention et le gamin resta là à lorgner le bougnat rougir à force de s'égosiller, ou bien était ce un effet du manque... Les ravages de l'alcool.
Quelques instants plus tard on avait atteint les limites du supportable dans la bêtise méchante, lorsque la jolie bourgmestre étant venue gentiment taquiner le soldat, s'était fait rabrouer avec force insultes et effets de rhétorique mal assurés.
Cette fois son arrivée en la capitale du cassoulet se solda par une requête en duel, que le soldat, un de ces fot en cul recrutés par la coct en ces temps troubles, refusa en balbutiant quelques fallacieux prétextes.
Pour couronner le tout deux de ses supérieurs vinrent ajouter au ridicule.

Aussi lorsque la bourgmestre lui avait dit "Allez viens gamin, je vais te raconter ton père sur la route..." Il n'avait pas fait de manière. N'ayant point compris ce qui venait de se passer sous ses jeunes yeux encore ébahis par tant de bêtise et de lâcheté. Il devrait sans doute s'y faire pour un bon moment.
Elle lui proposa de changer d'air, d'aller chercher un ami dans son pais natal, et il l'avait suivie en silence, se nourrissant de ses paroles, de ses récits et de ses chants enchanteurs.
Plutôt mignonne et dotée d'un sacré caractère, la brune. Quelque part ça lui plaisait de savoir qu'elle fut le dernier et sans doute le plus grand amour de son père.
Il l'affubla rapidement du petit nom de marâtre, ce qui lui valut quelques taquets bien appuyés.

Arrivés en Arles. Le jeune homme, qui menait le convoi, passa le plus clair de son temps à combler ses lacunes à l'universitat, où il poursuivait un cursus militaire. Entre deux cours il contemplait les paysages, en songeant à cette belle brune qu'il avait entrevu une fois, depuis retournée aux Flandres. Il faudrait qu'un jour il lui écrive, car elle occupait chacune de ses pensées.
Arles donc. Paquita lui présenta le gentilhomme pour lequel ils s'étaient faits escorte. Santiago. un homme de forte stature, fort bien vêtu et à la conversation plutôt riche et agréable. Quoi qu'un peu distrait tout comme Guillhem.
Mais le regard absent du gamin commença à devenir plus affûté lorsqu'il vit passer plusieurs malles assez lourdes laissant entendre un son clinquant, posées dans le convoi par des porteurs aux mines assez patibulaires.
Inutile de s'enquérir de ce qu'elles contenaient auprès du propriétaire. Il y avait là 20.000 écus au bas mot.

Tout à coup ses sens se remirent en éveil et ses instincts de jeune commandant de garnison reprirent vite le dessus.
Voyant l'inquiétude monter, Santi vint lui tapoter l'épaule, avant de lui confier dans un murmure sans doute amusé: "Attends petit, ce n'est pas tout. si on pouvait éviter de croiser des armées sur la route cela m'arrangerait bien." Ah bon.
Après prise de renseignements, il y avait en fait plusieurs armées sur chacune des routes qu'ils pouvaient emprunter pour rejoindre le toulousain.
Pour le coup, Guillhem se fendit même d'une petite circulaire qu'il fit parvenir à tout le cortège.




A tous, adissiàtz!
E benvengù en la caravane chaurienne.

Tout d'abord un peu d'culture.
Trobadors!

Veuillez m'excuser pour ce grand silence et ma non présence dans les tavernes ces derniers jours, et j'ai presque envie de dire "pourvu que ça dure". Je passe le plus clair de mon temps à l'université et à contempler le paysage...

Bene! C'là dit cette petite note de service pour qu'on se règle tous sur la même pendule.

Notre départ est prévu dimanche dans la soirée, Paquita vous donnera le feu vert pour le départ. Pensez tous bien à vous accrocher au convoi le jour dit et chacun des jours suivants car il n'y aura plus d'arrêt avant l'arrivée à notre destination: Castelnaudary, notre el dorado chéri, où le père ou mère (on n'sait plus trop) bref, Saino nous attend certainement avec impatience.

En taverne et dans les rues, pas un mot sur notre départ, notre itinéraire notre destination ni sur l'objet réel de notre présence.
Sur notre route, pas de quartier, on ne s'arrêtera sous aucun prétexte.
A la première anicroche je veux que nous sortions tous nos armes et que nous montrions aux faquins, aux marauds et aux jaloux que nous sommes sans doute la fratrie la plus joyeuse et la plus redoutable dans tout ce fichu royaume. Nom de deù.

Mes frères, mes soeurs, chers amis je vous souhaite à tous bonne route et que notre bonne étoile nous accompagne encore longtemps.

Le petit Guillhem.


Finalement tout le monde s'était pointé au lieu et à l'heure convenue, et ils avaient entamé sous le signe de la bonne humeur et les meilleurs hospices leur périlleuse procession.
Quelques jours de chevauchée plus tard, ils arrivèrent à quelques lieues de Castelnaudary, sans encombre majeur, et surtout, sans avoir croisé ces fameuses armées... etait ce donc l'air de l'arlésienne qu'il entendait fredonner tout bas le soir, celle dont tout le monde parlemais jamais ne voit...

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Paratgejam mos fraires, paratgejam!
Paquita
Arrivée à Castelnaudary au petit matin

Sentiments mêlés, joie, soulagement, jubilation, étonnement, désarroi.
La cabane d' accueil aux voyageurs où ils font halte, se réjouissant par avance du repas que le dodu ne manquera pas de leur servir est vide. Désespérément. En fouillant bien dans les coins, l'on pourrait trouver un vague écho, quelques miettes échappées d'un repas vite avalé.
Alors, le coeur lourd, ils s'engouffrent dans le Banastié.

Un bon feu y crépite et tout autour, une assemblée de personnes, animées des meilleures intentions du monde, parlant de façon châtiée, surveillant leurs gestes et leurs manières, certaines, la bouche un peu avancée et pincée pour mieux faire entendre leur voix flutée.
Paquita se fait présenter l'une, l'autre... s'installe dans un coin et délace subrepticement ses chausses tout en écoutant les discours des commensaux. Elle en est à sa cinquième... ou sixième, on ne va pas pinailler... tournée quand son fillot - ou pour être plus juste celui de son défunt compagnon, rendons à Tancrel ce qui lui appartient - son fillot par héritage, donc, fait son apparition. Sourires ravis, étonnement chez certains, défiance chez d'autres.
Cet homme à la haute stature et à la mâle assurance en laisse plus d'une sans voix, pas tout à fait cependant, une donzelle peu farouche, va lui baver dans l'oreille des mots doucereux que personne ne saisit tant la taverne, pourtant vaste est pleine.
Faut croire que Santi n'aime pas qu'on lui lave le conduit auditif, y a des gens comme ça, sensibles du pavillon, on n'y peut rien. Le temps de tourner la tête, le ton avait monté, les épées sortaient des fourreaux et les ergots se crispaient aux talons.


Hop, ne perdons pas une si belle occasion
se dit Paquita, ça sera déjà ça de fait tout en décrochant jambons et saucissons qui séchaient aux poutres.
Tranchez- moy ça et ... en tranches fines !
Quelques coups, gnons et oreilles tordues plus tard, la tavernière et son fillot peuvent enfin se mettre à l'aise, lui les pieds sur la table, elle, les jambes étendues sur une chaise, et déguster en les cueillant du bout des doigts des lamelles de charcuterie.

Elle avait ri de le voir tout étonné

L'est immense ta taverne, Marraine... pis j'ignorais que tu es si célèbre dans ce Comté...

Elle lui avait souhaité une bonne installation, lui avait indiqué le chemin des étuves et l'avait laissé.
Ohhhh !!! cette douleur exquise en poussant la porte de sa chambre. Si peu de choses y avaient changé et le portrait qu'elle avait fait exécuter d'Amael la contemplait depuis le mur. Les mains un peu tremblantes, elle avait sorti d'un coffret des billets qu'il lui avait adressés et qu'elle conservait pieusement. Une larme s'échappa sur sa joue tandis qu'elle les relisait. Relevant la tête, affirmant son courage et sa voix, elle croisa le regard sombre de pâte apposée sur la toile.


J'ai ramené ton fils à Castel, Amael, il est entier et il va bien. Faudra juste lui apprendre un peu les bonnes manières...

Se disant qu'il aurait été fier de ce fils, elle s'endormit harassée de fatigue.

Le lendemain, scène d'horreur en entrant dans la taverne...
Santi, son fillot, se roulant par terre, un filet de bave coulant sur sa joue, hurlant à la mort tout en désignant d'une main agitée de soubresauts une femme à l'oeil mauvais et à la chevelure hérissée d'indignation.


PAQUITAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!! ELLE M'A FRAPPÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ..............................
WHHHHHHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA J'AI MAL ..................... JE VAIS MOURIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIR !!!!!!!!!!!!!! MON ORTEIL !!!!! MON ORTEIL.......

Elle s'était précipitée pour l'assister, le prenant dans ses bras, le berçant, affolée. Elle avait saisi un torchon propre, l'avait rapidement humecté d'eau fraîche pour lui tamponner le front.

WHHHHHHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!! J'AI MAL ..........ÇA BRÛÛÛÛÛLE !!!!!!!...... JE VAIS MOURIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIR !!!!!!!!!!!!!!


Et c'est là que Saino était entré...
Ouf ! le médicastre ou à défaut le Vicaire, s'était dit Paquita, s'il ne le soigne point, on pourra au moins l'enterrer avec les derniers sacrements.

Paquita et Saino s'étaient consultés rapidement, Paquisane ? nan, le remède serait trop violent, la tavernière avait opté pour la solution la plus adaptée et la moins cruelle.
Une flopée de torgnoles plus tard, une petite voix s'était élevée


Tu peux arrêter de me frapper, Marraine ? ... s'il te plait ?

La dame, cause de cette scène avait eu le malheur de signaler qu'elle n'avait rien fait et que même c'était lui, le Santi qui lui avait donné une claque à elle, Léa.
Y a des noms, comme ça, qui ont le don de mettre hors d'eux les excommuniés, que voulez-vous que je vous dise ! Priée de changer le plus rapidement de patronyme ou au moins de se trouver un diminutif coquet, Léa, outrée, avait changé d'air.
Saino, un sourire hilare aux lèvres avait pris place et avait assisté à la suite de ce "retour en fanfare" selon ses propres termes, avait dressé l'oreille au récit que Paquita fit de leur sortie d'Arles


La Nasty, qu'est Comtesse par là-bas, l'a voulu faire une ballade nocturne avec toute sa suite, une chasse aux lucioles, probable... Mais comme sont point trop doués, n'ont rien trouvé de mieux que de s'embroncher dans un dénommé Charly qui faisait griller des saucisses avec quelques amis autour d'un feu de camp. Parait qu'on compte quelques coquards et même des bas de chausses cramés pour ceux qui auraient marché dans le feu...

Tu yoyotes en plein ma pov' marraine ! C'est pas Nasty, c'est Nathy !

Bah ! Nasty, Nathy, Nusty ! Tout ça, c'est noisettes et écureuil !

A Saino qui s'inquiétait de ses projets immédiats, de ce qu'il n'y avait plus de carcasses en villes, que la réserve de fruits s'épuisait dangereusement tout en se plaignant qu'aucun maire du comté n'avait répondu à ses appels désespérés, Paquita avait rétorqué :

On va aller faire vos courses, Padre, faites nous la liste des commissions, on mettra un taquet au bouc à ceux qui vous ont manqué de respect, soyez en sûrs. Ensuite, je remplis la taverne jusqu'au plafond, et je vais chercher Duflan par la peau du cou.

Elle avait hésité avant d'ajouter

J'aurais bien dit peau du c*** mais il l'a trop tendue à cet endroit là, y a pas de prise !
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Toto.dangely
Sur le chemin du retour, une halte prévue dans le village de Castelnaudary, cela avait fait naitre un sourire sur le visage du manchot, qui lui avant attiré quelques reproches d'ailleurs. Il savait que malheureusement la chariote ne faisait que passer rapidement et qu'il n'aurait pas le temps, aussi, il se rendit à la reserve.

Citation:
Bonjour à vous dame Paquita

De passage, je voulais vous saluer, et vous présenter ma compagne, mais le temps nous est compté, et je ne suis pas sur de pouvoir partager une chope avec vous.

J'espère que vous allez bien, ainsi que vos enfants.

Au plaisir de vous revoir, ici ou ailleurs

Toto.dAngely


Déposant le parchemin sous la porte, il fit demi tour, se rappelant qu'une fois il avait meme pris des buches sur le pied dans ce passage, sourire à ce souvenir, et se hater de la rejoindre dans le village.
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Paquita
Très occupée, Paquita l'est. Défaire les malles du dernier voyage, laver, sécher sur le pré, plier, ranger, trier le linge pour le prochain départ, organiser les chargements, les répartir au mieux en fonction de leur destination. Elle ne chôme pas.

Si occupée qu'elle en délaisse sa volière. Et c'ets ainsi qu'elle retrouve quelques pigeons morts et un autre, la tête coincées dans une fissure du mur et qu'elle dégage juste avant qu'il ne périsse.

Elle réalise qu'ele a loupé le passage d'un ami cher à son coeur, le si gentil Totoriflette.
Tout en se promettant d'être plus vigilante, elle prend la plume.






Bien cher Toto

Comme j'ai regretté de vous avoir manqué !
Vous revoir est tojorn une joie sans pareille. Il me revient en mémoire toutes ces rencontres ici, à Castel ou ailleurs, au gré de nos pérégrinations.
Il m'aurait été si agréable de croiser votre compagne. je suis sûre qu'elle est douce et avenante. En tout cas, je veux le croire, car vous méritez ce qu'il y a de mieux.

Peut-être qu'au détour d'un chemin, nous croiserons-nous de nouveau ? vous savez bien que rien n'est impossible à deux amis tels que nous.

Très occupée ces derniers temps, j'ai eu peu de temps à consacrer au courrier et je m'en veux, car nous aurions pu passer une soirée si agréable à évoquer de bons souvenirs.

Allons ! je veux penser que ce n'est que partie remise !

à tout bientôt

Paquita


Elle regarde partir l'oiseau avec envie. Qu'elle aimerait rejoindre cet ami....
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--Pascarel


Quand il rêve, Pascarel ne bégaie pas. Il ne bégaie pas non plus quand il passe les bras autour de l'encolure de Gniarf, le chien, et lui débite des suites sans fin de projets qu'il caresse en secret.
Gniarf est un compagnon patient et tolérant. Il ne lui viendrait pas à l'esprit de réprimander le garçonnet pour des rêves irréalisables.
Il ne bégaie pas non plus quand sa mère se penche sur lui le soir et le borde avant de lui baiser le front et les paupières. C'est le moment qu'il choisit pour la faire asseoir sur son lit. Qu'importe le prétexte, il grappille quelques moments de bonheur avec elle.
Une querelle avec des garnements du village, une bêtise à avouer, une scène de la vie du village qu'il a surprise et qu'il souhaite partager avec sa mère.

Pascarel ne bégaie pas quand il pense à Amael qui ne reviendra pas. Il lui parle dans ses pensées, s'inquiète de lui et lui soumet ses soucis de garçonnet. Et la voix de l'homme résonne en lui, prodigue de conseils avisés et virils.

Pascarel le sait, un jour, il cessera de bégayer. Parait que ça lui passera quand sa garce de soeur sera mariée et cessera de se moquer de lui.

En attendant, Pascarel parle le moins possible, choisit soigneusement les mots qu'il devra employer. Il n'en connaît pas encore beaucoup, alors, ça ne prend pas trop de temps. Le silence lui apprend à observer, il voit des choses que les autres ne voient pas. Pascarel, le discret, est au final, bien heureux de ne pas trop avoir à parler.
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