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[RP] D'une prière deux coups

Erwelyn
Euuuh…je… merci

Comment scotcher une Lynette en dix leçons ? La première, la plus aisée, lui balancer qu’elle est ravissante alors même que vous êtes la personne qu’elle déteste le plus au monde. Pour les autres, vous le saurez en lisant les prochains épisodes d’amour, gloire et pâté.

En tout cas, y avait un truc qui clochait, une couille dans le potage, ça tournait pas rond quoi.
Les mirettes de la mainoise se posèrent sur le visage du Duc avec un air suspicieux. Vaxilart était… gentil ! D’ailleurs, depuis la veille au soir lors de la cérémonie d'anoblissement, il prenait cet air mielleux en lui parlant, en caressant son ventre de femme-pas-enceinte, en glissant son bras autour de sa taille. Mouais, il devait sûrement se foutre ouvertement de sa poire en lui faisant des compliments sur sa tenue.

Attrapant les rênes, elle grimpa sur Tralala et la fit partir au trot. Sa jambe était encore quelque peu douloureuse et il valait mieux attendre un peu de se réhabituer à cette position avant de partir au galop.
C’est la mine soucieuse qu’elle parcourut quelques lieues, sans ouvrir la bouche et sans même répondre à sa question. A vrai dire, elle aimait encore moins le Vaxichou affable, et le préférait largement plus acerbe, imbu de sa personne et hautain. Allez comprendre, il y a des gens à qui la gentillesse ne va pas. Elle même avait été une bonne poire pendant longtemps, souriant, acceptant de rendre tous les services qu’on lui demandait. Mais bon, elle avait vieilli – mais c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs soupes, rappelons le – et son caractère avait quelque peu changé. Sûrement quelques déceptions qui l’avaient rendue amère…

Bref, elle en était là de ses tergiversations quand elle se rendit compte que les remparts du Mans se profilaient. Pour elle, la chose était entendue : le Duc jouait le fourbe, ça ne pouvait être autrement. A faire le gentil, il attendait que ce soit elle qui craque et qui balance tout aux ponettes. Et évidemment à l’évêque puisque c’est lui qu’ils allaient voir. Tout comme au début de cette histoire de fou, Lynette ne comptait pas avoir à se taper la sale besogne toute seule.
A moins qu’il ne soit devenu fou à force de côtoyer les ponettes ? Ça c’était une deuxième hypothèse à ne pas négliger… Mais pour l’instant, elle préférait se baser sur la première.

Ainsi donc, elle prit le pli elle aussi et entra dans son jeu, tournant la tête vers le bourguignon et lui offrant un grand sourire, alors qu’ils passaient les portes de la capitale mainoise.


Excusez-moi mon amour, j’étais songeuse… Ce mariage est arrivé si vite, mais j’en suis si heureuse maintenant !
Avez-vous donc oublié notre rendez-vous de ce matin avec le prélat ?


Approchant son cheval du sien, elle lui caressa la joue.

Enfin nous allons pouvoir officialiser notre union et publier les bans. Vous vous rendez compte, d’ici deux semaines, nous serons mari et femme !

Alléluia ! Que de joie transcendante n’est-ce pas ?
Enfin arrivés devant la Cathédrale, ils confièrent les montures aux gardes et se dirigèrent vers la lourde porte.
Craquerait-il, craquerait-il pas ? Telle est la question.

_________________
Vaxilart
Le Duc sourit de façade à sa douce Lynette. Voilà qu’elle se mettait à être presque gentille… Si elle croyait le faire craquer comme ça, et qu’il irait tout raconter seul; elle se mettait un doigt dans l’œil ! Après tout, TOUT était de SA faute à ELLE; et c’est elle qui irait se ridiculiser restant seule à jamais, pendant que lui irait épouser une jeune noble tout à fait convenable. C’était là un espoir que le Duc pouvait tenir, mais Lynette… Qui voudrait d’une vieille ridée même plus bonne à faire schiner le carellage!

Et puis surtout, il n’aurait pas à arborer des armoiries plein de cœurs; un autre truc pour passer pour un efféminé !

Mais, sentant qu’elle était plus déterminé qu’il ne l’aurait voulu; il se dit qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure. Et c’est pourquoi, marchant vers la demeure de l’Évêque, il prit sa main dans la sienne.


-Ma douce, j’ai si hâte. Si vous saviez… J’hésite encore à vous prendre directement sur l’autel; vous m’avez bien ravivé en venant ici.

Puis, il leva le poing toquant à la porte; se demandant cette fois sur quel fou ils allaient tomber.
_________________
--Marmiton
[Diocèse du Mans]






L’échange entre l’évêque et le moine s’était terminé sur ce trait spirituelle sorti tout droit de la goule de Marmiton, ce dernier ne sut si ça avait coupé le sifflet au prélat, qu’à cela ne tînt, il lui avait donné carte blanche. C’était donc le moment d’entrer en scène pour jouer le premier acte des carnets roses en cours de gestation.

Le moinillon, qui n’était pas plus sot qu’un autre, s’était rendu à la bibliothèque afin de se procurer nombre d’ouvrages pour parfaire ses connaissances quelque peu limitées. Plusieurs thèmes l’intéressaient particulièrement, ça passait par la recette du canard laqué aux aménagements de l’évêché du Mans, un recueil de référence qui répertoriait toutes les richesses du diocèse, en ce qui concernait les œuvres d’art, du moins.

Marmiton, qui avait pour tâche de faire barrage de son corps rondouillard, avait installé un petit pupitre face à l’entrée du diocèse du Mans. Il n’en menait pas large parce qu’il n’était pas certain de reconnaître l’ancien chambellan du Maine, il passait donc ses journées à lorgner la porte qui n’arrêtait pas de s’entrouvrir. Certaines personnes frappaient, d’autres pas, bref, il en avait vu des têtes défiler depuis plusieurs jours, il était tellement sur le qui-vive qu’à défaut d’avoir pu consulter ses bouquins, il avait perdu trois livres, au bas mot.

Un nouveau coup fut cogné sur la lourde porte en chêne massif, il était nettement plus viril que tous ceux que le moine avait entendus depuis qu’il faisait banquette, mais ne voulant pas quitter des yeux la recette de la blanquette de veau à l’ancienne, dans un quasi grognement marmiton un peu irrité dit :

GGRRRRENTREZZZZZ !
Erwelyn
Gngngngiiii
Aristote ! Me laissez pas dans cette mouise, faisez quelque chose !
Pourquoi le duc ne simplifiait pas les choses ? Pourquoi n’allait-il pas tout déballer tout simplement au lieu de sourire béatement et lui prendre la main ?
Lynette réprima un soupir d’exaspération, levant les yeux au ciel. Le plus louche dans tout ça, c’était qu’il se comporte comme ça après l’affront qu’elle lui avait fait pendant le voyage, le laissant attaché au carrosse aux yeux de tous. Lynette s’était attendu à ce qu’il vocifère, qu’il lui crie qu’il allait se venger, qu’il la maudisse jusqu'à la centième génération, et tout le tralala…
Son comportement ne présageait rien de bon, elle ne cessait de se le répéter.

Pourtant, elle continua à jouer le jeu, elle ne céderait pas en premier. Mutine, elle se mit sur la pointe des pieds, vint lui mordiller l’oreille et lui glissa une main sur les fesses. Ouais ! Rien que ça ! En pleine rue, devant une cathédrale, elle ne risquait quand même pas grand chose. En tous cas beaucoup moins que dans le coche durant le voyage. Aussi, elle n’y allait pas de main morte, il ne pourrait pas lui soulever les jupons devant tout le monde, le rustre !
Un clin d’œil coquin vint ponctuer le tout, avant de lui chuchoter :

Si vous saviez quelles idées j’ai en tête et ce que je vous réserve pour notre première nuit, vous n’hésiteriez même pas.

Oui, s’il savait… Si la mainoise avait passé une nuit blanche, c’était certes parce qu’elle avait eu le plus grand mal à s’endormir, mais aussi, et surtout, parce qu’elle avait tranquillement attendu que tout le monde s’endorme dans le château pour filer en direction du Mans.
Elle savait qu’une fois en Maine, les possibilités pour faire disparaître le duc seraient plus nombreuses qu’ailleurs. Et il fallait aussi essayer d’arrêter ce carnage tant qu’il en était encore temps. C’est à dire, avant que les ponettes aient l’idée d’aller publier les bans dans tout le royaume. Bon, si elle avait su à cet instant de quelle manière Mahaut s’y prenait, possible que son inquiétude aurait été moindre….

Toujours est-il que, préparant ses bagages quelques jours auparavant en Périgord pour partir dans le Maine, une multitude d’idée de meurtre lui était venue à l’esprit. Les trucs classiques de chute et de poison, c’était pas sûr que ça marche. Vaxichou devait se méfier tout de même. En plus, il avait déjà évité la marche sciée dans les escaliers de la crevette à l’arnica.
Quelque chose de plus tordu lui était alors venu à l’esprit. Quelque chose qui en plus, ne pourrait en aucun cas amener quelqu’un à la soupçonner elle.
Cette nuit, donc, Lynette était allée retrouver un gamin qui avait bien grandi depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu. A son arrivée à Mayenne, alors qu’elle tenait le dispensaire avec Elias, l’herboriste avait soigné et sauvé sa mère. Le gamin lui avait alors promis de lui rendre tous les services qu’elle lui demanderait.


Tous ? avait-elle rétorqué
Tous mzelle Erwelyn, et j’poserai même pas d’questions. Z’avez sauvé ma mère, et ça ça a pas de prix.


A cette époque, Lynette n’aurait pas imaginé qu’elle fasse un jour appel à lui. Mais celui-ci était venu, et le garçon, devenu aujourd’hui un homme, avait été retrouvé après avoir écumé quelques tavernes mainoises. Au creux de son oreille, quelques phrases avaient été glissées. Et le brun avait acquiescé, sans poser de question.

Même s’ils continuaient à jouer cette mascarade devant Honoré, le Duc ne ferait plus long feu ensuite. Et elle se retrouverait enfin tranquille.
Un drôle de sourire vint se ficher sur son visage, alors qu’elle poussait la porte après qu’on les ait invités à entrer.


Vous ne m’en voulez pas pour le voyage j’espère ? Un peu de piment dans un couple, ça ne fait jamais de mal… et ça attise même le désir.

Bon, personnellement ça lui attisait surtout l’envie de le voir passer l’arme à gauche.
La porte ouverte, ils se retrouvèrent devant un moine quelque peu irrité, et aucune trace d’Honoré.


Bonjour.
Nous avons rendez-vous avec Monseigneur Honoré, pourriez-vous faire annoncer le Duc Vaxich… euh, Vaxilart et Dame Erwelyn ?


Main serrée dans celle du bourguignon, elle leva un regard doux et appuyé vers lui.

Nous irons visiter la cathédrale par la suite ? Je suis sûre que vous tomberez sous le charme de l’autel, il est splendide.


Nan, nan, elle ne l’allumait pas la Lynette.
Y avait juste une idée qui lui trottait derrière la tête… et un brun qui attendait bien sagement, quelque part dans la cathédrale…

_________________
--Soeur_ginette
Grmbmblmble
Agenouillée sur le prie-Dieu, sœur Ginette, comme on l’appelle dans le bourg, est à deux doigts de s’étaler par terre pour cause d’endormissement certain. Le vin de messe de Marmitton, qu’elle a croisé le matin même, lui a tournicoté les boyaux dans un premier temps. Et maintenant le deuxième effet kiss cool lui avait collé un gros coup de barre lors de la prière de midi.
Yeux somnolents, bave au bord des lèvres, la vieille sœur se laisse aller à sa rêverie. De temps en temps, ses épaules se soulèvent sous le coup d’un hoquet, quelque fois entrecoupé d’un rot qui fleure bon le vin rouge.

La félicité quoi…

Aristote va justement lui offrir une bouteille de bon tord boyaux quand un grand crissement se fait entendre à travers la petite église. Tête vrillée, la soeur se retourne autant que son corps en fin de vie lui permet.


Mais, par les moustaches d’Aristote, quel est donc * hips * ce raffut ?

S’appuyant sur le siège devant elle, la vielle se relève enfin, parcourant à petit pas la distance entre les premiers bancs devant l’autel et l’entrée de l’église.
Avinée, le chemin se fait zigzaguant, la main ridée s’appuyant régulièrement sur les bancs pour ne pas s’étaler au sol.

Arrivée à hauteur des deux fous, elle se place enfin devant le gredin qui ose faire tout ce bruit alors que des gens dorm… enfin plutôt prient, et lui chope l’oreille de ses doigts crochus, lui envoyant une haleine douteuse en plein dans les narines.


Dites * hips * donc le drole !
C’est pas des manières de se conduire dans une église ça !


Doigts toujours resserrés sur l’oreille limousine, elle avise ensuite la brune.

Qu’est-ce c’est donc qu’vous aff * hips * chez sur ces bancs la demoiselle ?
--Marmiton
[Diocèse du Mans]






Ca faisait plusieurs jours que le moine attendait la venue du couple dont le prélat lui avait parlé mais apparemment ils n'étaient pas pressés, du coup, Marmiton s'était quelque peu détourné de sa mission, d'ailleurs, ça se voyait sur son bedon...lorsque tout à coup il entendit:

Bonjour.
Nous avons rendez-vous avec Monseigneur Honoré, pourriez-vous faire annoncer le Duc Vaxich… euh, Vaxilart et Dame Erwelyn ?


D'un bond le moine fut debout, il dévisagea les deux personnes qui se présentaient à lui, C'était bien elle pensa-t-il, la brune qui a l'apparence d'un garçon...Maintenant il s'en souvenait...mais là il n'y avait que le hors d'oeuvre, où se trouvait la suite? Sans un mot le moine se dirigea vers la porte, il l'ouvrit, il regarda à gauche et puis à droite, personne à l'horizon, pas même les deux soeurs dont l'évêque lui avait parlé, lui qui se faisait une joie de les rencontrer... la mine de Marmiton était déconfite..déçu, il claqua la porte et demanda spontanément:

- Ben z'êtes seuls, où chont les religieuses?

Puis Marmiton se rendit compte de son insolence, pourtant l'évêque lui avait bien dit de mettre les petits plats dans les grands...encore une de ses métaphores à la mords moi le noeud mais là il venait de se comporter comme une gueuse de la dernière cuvée..enfin un gueux en l'occurrence...le sexisme n'étant pas de mise...il essaya de rectifier le tir...

- Oups...Bonjour m'chire, m'dame, j'chuis l'frère marmiton au service de l'évêque, c'hest moi qui vais vous guider dans les couloirs d'l'évéché, si vous voulez bien me chuivre....

S'ensuivit une pénible et longue ascension vers le lieu non pas de villégiature parce que ça n'avait rien d'une sinécure de déambuler dans les couloirs de l'évêché. Marmiton essayait malgré tout de meubler la conversation lorsqu'il passait devant une oeuvre, c'est ainsi qu'il donna quelques précisons sur celle devant laquelle il s'arrêta, c'était une peinture:


- Ch'est Saint-Arnvald, le bienheureux et ses blasons, l'était Berrichon, l'est ôssi l'patron des avocats et des magistrats, en gros, l'représente la justice et l'intégrité, il apprécie les balances et au contraire de moi, l'aime bien que les plateaux soient équilibrés, l'est entre autre symbolisé par ct'e maxime:

" Une pensée servile aurait été moins encline à attirer les courroux des puissants mais il vient un moment dans la vie d'un honnête homme où se taire équivaut à perdre l'estime de soi."


Puis marmiton poursuivit son chemin et fit un petit commentaire sur d'autres oeuvres qu'ils croisèrent...


[Modo Ald'
Retrait de l'image hors normes, merci de corriger.
Bon jeu.]
.mahaut.
[En une quelconque église mainoise, face à une nonne]

- Je me demande un truc. Est-ce qu'il vaut mieux coller le devant du banc, ou le derrière ? Vous, en général, vous préférez coller les derrières, non ? Messire ? Youhouu ? Pas serviable, dites donc.

Devant l'église, face au premier tas de bancs récoltés par Anatole, la brune essayait ses collages en demandant l'avis des badauds. Ces derniers se révélaient extrêmement peu coopératifs pour des gens de leur sorte, qui étaient d'habitude capables de perdre une demie-journée pour peu qu'on évoque une inconnue dans le village.
Aussi finissait-elle par les ignorer tout en poursuivant ses activités. Elle avait bien entendu parler dans l'église, mais connaissant Anatole, il devait encore ronchonner dans son coin.


- Alleeeeeeeeeeeez, j'ai presque fini ce tas là ! Dépêchez-vous, mon vieux ! Je veux coller les autres pendant que vous commencerez la distribution. Hé ! Machin, j'vous cause.


Elle se retourna pour se retrouver face à une bonne soeur qui tenait Anatole par l'oreille. Celui-ci grimaçait et tentait de s'échapper sans laisser un bout de son anatomie à quiconque.
Mahaut recula d'un pas. Elle connaissait les bonnes soeurs. Pardi, elle avait grandi au couvent, alors pensez bien... Ça paraît doux, ces bestioles, mais lâchez les dans un réfectoire après un carême, et vous connaitrez la peur, hein. Pis ça voulait toujours avoir raison. Et ça, ça n'était pas tolérable. Surtout quand on est la seule personne au monde a avoir toujours raison soi-même.


- Qu’est-ce c’est donc qu’vous aff * hips * chez sur ces bancs la demoiselle ?
- B'jour.


Toujours être polie avec une nonne. Elles sont très attachées à ce genre de politesse surannée. Et aussi du genre à vous en coller une si vous ne les saluiez pas assez profondément.
Donc, les bancs. Mahaut les considéra un instant. Ah oui, la vieille devait penser qu'elle voulait les piquer. Alors que non, pas du tout, juste les distribuer. Après, si les gens ne les ramenaient pas, c'était une autre histoire mais que voulez-vous, les gens n'ont plus le sens du sacré, n'importe qui pille une église de nos jours.


- Ah, vous en faites pas, ma soeur ! C'est rien ! Et juré, c'est pas une annonce pour vanter les services de quelqu'un ou filer des rendez-vous derrière le presbytère !

Note pour plus tard : penser à développer la communication publicitaire dans les églises, c'était un super moyen de toucher un public-cible.


- Je publie des bans, pour un mariage. Loué soit Aristote, O' Sanna, Qui rit Est Elison, etc. C'est chouette, hein ? Pas l'animal, juste l'expression. J'annonce la bonne nouvelle à tout le monde et comme ça je suis sûre que le mariage aura lieu. Tout à fait entre nous, je trouve la coutume un peu étrange. Mais s'il faut publier des bancs et que ça réjouisse tout le monde, alors j'm'y colle. Ah ah ah. Ah tiens, je me suis vraiment collée la main en plus. Oh, pis les fesses aussi. Je fais quoi, je m'assois ? Vous voulez pas lâcher l'oreille de mon écrivain ? D'habitude c'est moi qui le fais, et je le sens perturbé, là.

Elle tenta d'avancer d'un pas et entendit le tissu de la robe forcer. Bon. Que faire ? Craquer la robe ou faire comme si elle adorait transporter les bancs dans son dos ? Envoyez vos réponses au 8 12 12 et gagnez votre poids en céréales !

_________________
--Soeur_ginette
Doigts toujours accrochés aux oreilles limousines, la sœur cligne des yeux plusieurs fois en observant la brunette devant elle. Le flot de paroles était particulièrement impressionnant. A travers le vin rouge qui faisait son effet, elle réussit à comprendre quelques bribes. Une histoire de mariage et de publication de bans. Par contre, le reste restait on ne peut plus flou.
A première vue elle avait surtout affaire à une simple d’esprit. Encore un mélange de la famille qui vivait à l’autre bout du bourg, elle en aurait mis sa main à couper. Les enfants étaient tous aussi dégénérés les uns que les autres.

En tous cas, cette histoire de bancs était plus que louche. Pour elle, y avait pas à tergiverser mil ans, les deux petites canailles essayaient surtout de barboter les bancs de l’église !
Regard suspicieux, elle secoue encore un peu plus le lobe, de bas en haut et de droite à gauche, les gestes marquant le rythme de ses paroles.


Dites donc voir vous, vous sortez d’* hips * où pour me baragouiner c’t’histoire de bancs ?
Comment qu’vous voulez publier des bancs pour un mariage, ça se publie pas des bancs ! Seriez pas plutôt en * hips * train d’essayer d’les chaparder ?

Ginette attrape alors le bras de la jeune femme et la soulève fortement de son siège, ce qui provoque un étrange craquement de tissu. Une bonne sœur, ça peut avoir de la poigne, même avec un bon litre de rouge dans le sang.

Je m’en vais vous amener à l’évêque moi, ça va pas traîner ! Vous allez voir comment il traite des voleurs de bancs !

La main droite prise par l’oreille d’Anatole, l’autre par le bras de la jeune femme, Ginette aperçoit enfin l’affiche sur le dossier du banc.

Mais…

Doux Christos, c’est qu’elle avait vraiment collé des parchemins sur les bancs de l’église, la fol perdue !
La vieille se penche, yeux plissés et, sans lâcher ses prisonniers, essaie de déchiffrer les quelques mots rédigés sur une des affiches collées.


Qui qu’c’est qui s’marie ?
Va-xi-chou et Er-ouai… Er-ouai-line ?


Bon, rectification. La jeunette est bien simple d’esprit, pour sûre qu’elle a pas la lumière à tous les étages. Mais force est de constater qu’il semble bien avoir une histoire de mariage là-dessous, et qu’elle a pas tout compris à la publication des bans, la pauvre petiote.
Restant quand même sur ses gardes, parce qu’avec les tordus de la famille du bourg, on savait jamais, elle finit par lâcher sa prise. Le menton est gratté et quelques hoquets raisonnent à travers l’église avant qu’elle reprenne enfin la parole.


Bon… j’ai bien l’impress * hips * ion qu’vous savez pas comment qu’on publie des bans la ptit dame.
D’abord, ça se colle pas sur des bancs d’église. LES BANCS D'ÉGLISE RESTENT DANS LES ÉGLISES VOUS COMPRENEZ ?

Parler bien fort, peut-être que l’information rentrera plus facilement.


Ensuite, ben faut les écrire, ça c’est sûr. Mais vot’* hips * présentation à vous elle est pas terrible, faudrait voir à arranger ça.
Et puis montrez voir…


Le parchemin est approché un peu plus près des yeux globuleux et ridés.

Un duc ! Ah, faut prévenir l’évêque, pour sûr, qu’il l’affiche à la cathédrale. Ptêt même qu'il l'enverra jusqu'à la capitale !
Ça ramène des gens c'genre de * hips * mariage.


Hochant la tête, elle regarde la brunette, d’un air convaincu.

Voilà, c’est comme ça qu’on fait ma p’tite dame !
.mahaut.
*elle va m'en ficher une, elle va m'en ficher une, elle va m'en ficher une, oh dis donc elle a l'air bien faite, elle va m'en ficher une, elle va m'en ficher une, je vais lui dire de taper Anatole à la place*

La soeur la regardait en fronçant les sourcils. Rectification, elle parvenait à écarquiller des yeux tout en fronçant les sourcils. Et ça méritait le respect.
Note pour plus tard : essayer de s'entraîner à faire ça pour quand elle serait reyne de France.


- Dites donc voir vous, vous sortez d’* hips * où pour me baragouiner c’t’histoire de bancs ?
Comment qu’vous voulez publier des bancs pour un mariage, ça se publie pas des bancs ! Seriez pas plutôt en * hips * train d’essayer d’les chaparder ?

- Ah mais nan, nan ! Je vous l'ai dit, on les DIS-TRI-BUE. Pour la communicat... *SCRAAAAAATCH*


La brune resta silencieuse un instant. Scratch. Pas un son agréable, ça. Pas rassurant non plus. Scratch, ça ressemblait à un truc qui craque. Pas du bois, plutôt un truc genre tissu. Genre tissu super cher acheté à Paris par papa avec la condition "de bien en prendre soin et de ne pas renverser de rouge dessus puisque ça partait mal aux lavages et que les domestiques se plaignaient et que fait-on avec du personnel en colère ? Hein ? Eh ben on mange froid, voilà."
Donc, scratch. Scratch dans le dos. Bon point, elle ne le verrait pas à chaque pas. Scratch au niveau des fesses.
...
...
...
Nooooon, mais personne ne regardait les fesses, hein ?
...
...
Peut-être que c'était pas si étendu que ça ? Elle se passa la main vite sur la jupe pour vérifier tandis que la nonne continuait de baragouiner. Oh. Bon, pas de panique. Avec un parchemin sur la fesse, ça irait très bien, pis comme ça, ça participerait à l'opération de com.
Bon, qu'est-ce qu'elle disait la vieille ?


- Qui qu’c’est qui s’marie ?
Va-xi-chou et Er-ouai… Er-ouai-line ?

- Erwelyn. Erre Oueu Line. Mais Lynette ça va aussi. C'est ma copine.
- Bon… j’ai bien l’impress * hips * ion qu’vous savez pas comment qu’on publie des bans la ptit dame.
D’abord, ça se colle pas sur des bancs d’église. LES BANCS D'ÉGLISE RESTENT DANS LES ÉGLISES VOUS COMPRENEZ ?

- Ah ?


Bon, la vieille était manifestement gâteuse à se mettre à crier comme ça d'un coup, mais il fallait reconnaître qu'elle avait l'air de s'y connaître. Et que mis à part son attachement hors normes au mobilier liturgique, elle pouvait être de bon conseil.

- Ensuite, ben faut les écrire, ça c’est sûr. Mais vot’* hips * présentation à vous elle est pas terrible, faudrait voir à arranger ça.
Et puis montrez voir…

- Elle est très bien ma présentation d'abord !
- Un duc ! Ah, faut prévenir l’évêque, pour sûr, qu’il l’affiche à la cathédrale. Ptêt même qu'il l'enverra jusqu'à la capitale !
Ça ramène des gens c'genre de * hips * mariage.

- Ah ben ça, pas de soucis ! il est au courant l'évêque ! Je lui ai écrit !


Toute fière, qu'elle était. Non seulement elle connaissait l'évêque mais il s'était souvenu d'elle. Et pas pour une sombre histoire de prière ou de vin de messe manquant comme les 3/4 des religieux. Non, il se souvenait d'elle en bieeeeeen. Enfin globalement. En tous cas il n'avait rien dit.

- Actuellement les futurs mariés sont chez lui, justement ! Comme j'vous l'dis. Ah pardon, COMME J'VOUS L'DIS ! Ils se font confesser pour être prêts pour le mariage. C'est tout bon, hein ? Faut poser les bans là bas alors ?

Elle jeta un coup d'oeil à l'empilement de bancs sur la place. Tout ce beau travail pour rien...

- On peut pas en emmener un, quand même ? Un tout petit ? On le met en charrette et sur la route vous me dites comment on doit faire pour que ce soit tout bien et que ma copine à moi elle devienne duchesse. C'est qu'il faut se presser, on en veut à la vie du Duc.
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--Soeur_ginette
A vrai dire, la Ginette sautait sur toutes les occasions qui lui permettaient de voir le Marmitton. Alors quand la gamine à moitié timbrée lui propose de filer direction l’évêché du Mans, autant dire qu’elle ne se fait pas prier. Et puis, même si le doute subsiste encore un peu sur la bonne foi de la jeunette, l’évêque réussirait lui même à remettre de l’ordre dans toute cette histoire.

Ah, ils sont déjà chez * hips * l’évêque ! BIEN ALORS, ALLONS-Y !

Elle avait vu juste, valait mieux hausser un peu la voix pour que les informations entrent bien dans la petite tête de la brune. Durant les vêpres, il faudrait qu’elle pense à prier pour cette pauvrette. Peut-être qu’Aristote ne pourrait pas faire grand chose pour elle, mais ça la peinait tout de même de voir des gens comme ça.
Froncement de sourcil quand même, quand elle lui demande s’ils peuvent embarquer un banc dans la charrette. Mouais, faudrait quand même qu’elle les ait à l’œil ces deux là. Ils pourraient très bien filer avec un banc sous le bras à peine le dos tourné.


J’ai dit LES BANCS ILS RESTENT ICI !
Attention ma petit dame, j’peux appeler la maréchaussée et vous vous retrouverez dans les cachots du bourg pour l’restant d’vot’ vie ! C’est pas Dieu possible ça…


Levant sa robe, laissant apparaître quelques varices courant le long de ses mollets, la sœur se retrouve sur la charrette en compagnie des deux jeunes.

Bon, j’m’en va vous expliquer la jeunette.

Les remouds chaotiques de la charrette lui font remonter la bile aux lèvres, mais elle s’est tellement entraînée pendant les messes à pas régurgiter son repas devant le curé qu’elle réussit à ne pas tout dégobiller sur le champ.

Faut utiliser une * hips * jolie formule… par exemple hmmm

Le Duc Vaxichou et Dame Lynette de Saint Antoyne de Rochefort ont l’immense honneur et la joie…

Euh, attendez, faut trouver quelque chose pour la joie..
Hmm, merveilleuse ?
Non * hips *
Sublime…
Non plus
Ah, je sais !
La fantastique joie éblouissante…

Comprenez, comme ça les gens * hips *, ils vont être épatés par leur bonheur.
Donc, reprenons :


Le Duc Vaxichou et Dame Lynette de Saint Antoyne de Rochefort ont l’immense honneur et la fantastique joie éblouissante d’annoncer leur futur mariage qui scellera leur amour mirifique et infini.

Bouche pâteuse, elle s’arrête quelques instants. C’est que ça donne soif de causer comme ça et surtout de réfléchir à autre chose que ses prières ou le repas du soir.

Dites, vous avez rien à * hips * boire sur vous ?

La gamine a beau être simple d’esprit, elle a au moins l’avantage de lui tendre une bonne bouteille d’eau de vie, qui lui permet de continuer.

Bon, les deux drôles là, ils vont inviter tout le * hips * monde à leur mariage hein ? Donc :

Qu’il soit su * hips * à travers tout le royaume et au-delà que chacun, nobles et roturiers, est invité à vivre avec eux cet incroyable moment de bonheur et de félicité, qui aura lieu le…


Euh, voyons voir… alors, deux semaines à partir d’aujourd’* hips *. Je retiens un et j’enlève l’âge du curé, moins deux… Quel jour on est déjà…
Ça nous fait pour le dix-neuf décembre cette histoire !
Ça vous va ?

Et au fait, où qu’c’est qu’il doit avoir lieu vot’mariage ? C’est des nobliots les deux là, faut pas faire ça n’importe où !
.mahaut.
- Anatole, aidez-la à grimper dans la charrette. Je sais pas, moi, poussez !
- Qu'il soit bien clair qu'il n'est pas dans mes attributions de mettre les mains aux fesses des vieilles dames !
- Vieille dammmme ? Haaaaaaan ! Mais elle respire la jeunesse ! Et c'est une nonne, donc elle est pure, vous ne risquez rien.
- Pure ? Elle sent la grosse vinasse !
- Oui, à moi aussi elle m'est bigrement sympathique.


Une fois tout le monde dans la charrette, elles purent commencer à parler sérieusement.

- Mais UN banc, ça manquera à personne ! Un seul ! La maréchaussée, de suiiiiite, comme vous y allez... Personne ne m'enferme, moi, je suis libre, liiiibre !

Et hop, elle se mit à l'avant de la charrette en écartant les bras, tout en fredonnant un air insupportable.

- Niiiiire, faaaaaarre, Ouere éveure iou aaaaaaar !
- Descendez, tudieu ! Vous faites peur aux chevaux.


Soupirant, elle se remit à côté de la soeur tout en lui tendant une bouteille. Hochant la tête aux dires de la vieille, son visage s'éclaira au fur et à mesure de l'énoncé.


- C'est tout à fait ça ! Anatole ! Notez tout !
- Même les hips ?
- Vous vous essayez à l'humour ? Gaffe je suis forte en humour corporel, moi.
- Ouais, je sais, vous vous vautrez souvent.





Le Duc Vaxichou et Dame Lynette de Saint Antoyne de Rochefort ont l’immense honneur et la fantastique joie éblouissante d’annoncer leur futur mariage qui scellera leur amour mirifique et infini. Qu’il soit su à travers tout le royaume et au-delà que chacun, nobles et roturiers, est invité à vivre avec eux cet incroyable moment de bonheur et de félicité, qui aura lieu le…


- 19 Décembre 1458 ! YEEEPEEEEE ! à NOTRE DAAAAAAAAME ! Faut au moins ça, c'est un duc et c'est l'évêque qui le fait. un mariaaaaaage ! comme c'est excitaaaant ! Bon, mais une fois qu'on a les bans, on les met où ? Sur un banc ?
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--Soeur_ginette
Dingue comme cette petite était attachée à ses bancs… Il y en a qui aimaient collectionner les épées, d’autres des hosties – oui, oui, elle en connaissait des prélats qui avaient une grande collection – ou encore d’autres des tonneaux de vins de différentes régions. Mais là, c’était la première fois que Ginette avait devant elle quelqu’un qui faisait collection de bancs. Un drôle de spécimen cette jeune fille, pour sûr. Enfin, elle commençait à devenir attachante, d’autant plus que sa liqueur était sacrément gouleyante, fallait l’avouer.

NOTRE DAME ! Ben dis donc, vous y allez pas par quat’chemins vous !
Notre Dame… y a pas à dire, c’est vraiment un truc pour les nobliaux.

C’était même étonnant que la drôlesse y ait pensé. Elle s’imaginait plutôt qu’elle ne connaissait pas grand chose mis à part les alentours du Mans, mais bon, peut-être qu’elle avait entendu quelqu’un en parler. La gamine avait alors dû se prendre à rêver de s’y marier elle-même… pauvre petite qui ne verrait jamais son rêve se réaliser ! Déjà, c’était étonnant qu’elle connaisse des nobles. Et que les nobles lui parlent en plus. Ça devait être deux tordus les futurs mariés…

La vieille tête ridée se penche sur le côté, un air compatissant sur le visage. Elle ne pouvait quand même pas dire à cette jeune fille que jamais elle ne serait noble et qu’elle passerait toute sa vie en Maine à labourer des champs, entourée de sa famille. Famille qui la marierait sans doute à un de leur cousin germain dans pas très longtemps. Vu son âge, il lui était même grand temps d’enfanter à son tour.

Enfin, tout ça c’était pas son problème à la Ginette. Pour l’instant, il y avait surtout cette histoire de bans et de bancs à régler.


Bon, si vous l’dites, on va * hips * noter Notre Dame alors.
Donc on en était où…


Le parchemin est ôté des mains de l’écrivain et collé devant les mirettes de Ginette.

Il est drôlement efficace vot’ * hips * écrivain, vous l’avez trouvé où ?

Mais comment cette gamine pouvait donc bien avoir un écrivain ? Et un écrivain qui savait écrire en plus ?! Elle l’aurait plutôt vue avec un ami imaginaire, qui aurait très bien pu être écrivain aussi. Sa conclusion était que l’homme devait être encore plus timbré que la jeunette pour la suivre partout et faire tout ce qu’elle lui demandait.

J’sais que j’vais vous faire de la peine ma p’tite, mais des * hips * bans, on les affiche pas sur des bancs, comprenez ?
Des bancs, c’est fait pour s’asseoir, pas plus, pas moins. Des fois, on peut y faire une * hips * sieste, si on a bien travaillé aux champs et que l’curé y vous fait un long sermon. Encore que… ça s’fait pas trop d’s’endormir pendant la messe.

Enfin bon, ARRÊTEZ DE VOULOIR UTILISER LES BANCS DE L'ÉGLISE !!!


Le parchemin est alors rendu à l’autre bougre, tandis qu’enfin la charrette s’approche de l’évêché.

Bon, récapitulons :

Le Duc Vaxichou et Dame Lynette de Saint Antoyne de Rochefort ont l’immense honneur et la fantastique joie éblouissante d’annoncer leur futur mariage qui scellera leur amour mirifique et infini.

Qu’il soit su à travers tout le royaume et au-delà que chacun, nobles et roturiers, est invité à vivre avec eux cet incroyable moment de bonheur et de félicité, qui aura lieu le dix-neuf du mois de décembre mil quatre cent cinquante huit, en la Cathédrale Notre Dame de Paris.


Ça, c’était le genre d’endroit où ça allait guincher sévère. Et boire aussi. La petite venait de soulever un point important : c’était l’évêque Honoré qui officierait au mariage. Et qui dit Honoré, dit Marmiton. Et qui dit Marmiton, dit mangeaille et beuverie. Ginette espérait bien s’incruster lors de cet événement. Donc, autant se donner un petit coup de pouce à soit même.

Et la journée va pas s’terminer comme ça j’imagine ? Va y avoir une p’tite sauterie à la Capitale non ? J’pense qu’faudrait * hips * l’rajouter sur l’parchemin, au moins tous les invités seront tout d’suite au courant.

Donc…

Afin de fêter dignement cette exceptionnelle union bénie par le Très Haut, le Duc et sa promise vous accueilleront * hips * pour une journée et une nuit de festivités en tous genres, où poulardes, canards rôtis et faisans marinés vous raviront * hips * les papilles. Où ménestrels, jongleurs et conteurs captiveront vos yeux et vos oreilles !

J’pense que ça devrait aller comme ça ma p’tite demoiselle.


Les dernières secousses se font sentir alors que la Cathédrale du Mans se dresse devant eux. Se rattrapant aux épaules de l’écrivain, la sœur réussit tant bien que mal à descendre en compagnie de la simplette.

Allons-y, faudrait pas faire attendre vos deux amis.

Et Marmiton et son vin de messe aussi, par la même occasion…
Sans prendre la peine de frapper à la porte, la vieille s’engouffre à l’intérieur de l'évêché, essayant de retrouver dans le dédale de couloirs le moine, l’évêque et les futurs mariés.
--Marmiton
[Diocèse du Mans]






Pendant que le couple et Marmiton déambulaient dans le dédale des couloirs de l’archevêché, le moine continuait inlassablement à débiter ce qu’il avait retenu en consultant les quelques ouvrages de la bibliothèque. Pas un moment il ne pensa que ça pouvait les soûler, si les visiteurs avaient émis le moindre commentaire il ne les entendit pas, il en avait cure. L’univers de Marmiton était bien au-dessus d’éventuelles considérations que les étrangers auraient pu avoir à son endroit, on lui avait confié une mission et il allait la mener à bien jusqu’à son issue et plus encore car il se réservait une petite récréation qu’il méritait amplement.

Enfin ils arrivèrent devant la petite porte de la pièce où l’évêque recevrait le couple, le moine entra et invita les convives à faire de même. L’endroit était peu meublé, il y avait trois sièges, un petit buffet, et une table sur laquelle trônait une cruche d’eau et trois godets. Il y avait également, dans le mur de droite, une toute petite alcôve dissimulée par une tapisserie en gros tissu.

- M’chire, M’dame, nous chommes arrivés à dechtination, inchtallez-vous, je vais prévenir l’évêque d’vot’arrivée.

Le moine les gratifia d’un sourire pas très spontané, il sortit et tira la porte derrière lui.
Marmiton n’était pas un accoutumé de la course sauf celle à l’échalote, toutefois, il fila informer l’évêque. Tout en se hâtant vers le bureau du prélat, au détour d’un couloir il entendit du brouhaha et surtout il reconnut la détestable voix de la Sœur Ginette…

"ch’est ti pas pochible mais qu’est-che qu’elle fait là ?" se dit-il…

Il lui avait pourtant procuré trois bouteilles de vinasse en lui disant que si elle se rendait à Mayenne, elle pourrait roupiller en toute tranquillité dans le confessionnal puisqu’il n’y avait pas de curé. Toutes les précautions avaient été prises afin que le gros moine ne l’ait pas dans les pieds que s’était-il donc passé ?….

"Bon chang de bonchoir ! l’était pas prévue au programme chette poivrote profechionnelle !" pensa-t-il à nouveau...Mais le moine eut une idée, il fit demi-tour et il fila prestement vers les cuisines où il retrouverait le frère Patient.

Après une retraite dans son monastère, le frère Patient était revenu à l’archevêché voilà quelques jours, c’était une aubaine pour Marmiton, il allait trouver en ce moine son meilleur allié pour mettre son plan à exécution.

L’avantage du moine Patient c’est qu’il était sourd et muet. Lorsqu’il avait six ans, il avait été abandonné devant un monastère avec une bourse de cinquante écus, les moines l’avaient donc élevé comme ils l’avaient pu, il était au moins capable d’un peu écrire et d’un peu lire, son état n’ayant pas permis d’en faire plus pour lui. Selon ce que Marmiton savait, certains bruits avaient couru comme quoi c’était le fils d’une noble famille qui avait préféré l’abandonner et le faire passer pour mort plutôt que d’assumer son infirmité, où il y avait gêne, il n’y avait pas plaisir.

Mais ce n’était pas le moment de tergiverser, Marmiton déboula dans les cuisines et y trouva patient occupé à éplucher des navets et des carottes. Le rondouillet moine commença à faire des gestes en tout sens à l’aide des ses mains, il prit le bras de Patient, il le leva, lui ôta son tablier et se dirigea vers le couloir.

Marmiton savait que le frère patient avait un péché mignon, et pas le moindre, il était très attiré par les femmes, le pauvre n’avait pas vraiment eu le choix de son destin, on ne pouvait pas lui en vouloir. Il mit donc tous les atouts de son côté et dessina dans l’air les courbes féminines afin que son compère se laissât appâter et comme de fait ça fonctionna. Marmiton envoya donc le moine Patient au feu vers l’entrée à la rencontre de sœur Ginette qui n’avait absolument rien d’un topeuuh modèleuh…

Ni une, ni deux, Marmiton décampa vite fait pour aller annoncer la venue du couple à l’évêque.

Le moine arriva essoufflé devant le bureau, il frappa trois fois et entra en disant :

- Moncheigneur, cha y est chont là, j’les ai inchtallés où j’vous ai montré, y a d’l’eau à boire, y vous attendent !

Maintenant, il n’y avait plus qu’à…
Honore.saint_cyr
[Diocèse du Mans]

Honoré entendit frapper mais il n’eût pas le temps de dire « entrez » qu’il vit le moine dodu franchir le pas de la porte, il fronça les sourcils en le regardant, le frère semblait au bord de l’apoplexie tant il haletait.

Le prélat n’avait pas envie de savoir pourquoi marmiton s’était époumoné, il préféra imaginer que le moine avait pris sa tâche à cœur et qu’il s’était donné au maximum pour parer aux imprévus éventuels, en ce qui le concernait il était temps qu’il affronte le moment tant redouté mais avant il fit une requête à Marmiton :


- Merci pour tout mon frère mais au fait, vous me dites que vous avez déposé une cruche d’eau ? Hum…allez me chercher une bouteille de mirabelle dans la réserve, je vais plutôt recevoir la noblesse avec de l’eau …de vie…parce que l’alcool détend et fait délier les langues, je ne vous apprends rien n’est-ce pas ?

Honoré soupira un bon coup, il se mit debout, se saisit de sa canne et sortit de son bureau pour aller boire son huile de foie de Morue, ça allait certainement le changer de l’huile de myrrhe de Foy d’Aristote…mais pourquoi avait-il accepté de se fourrer dans pareil traquenard parce que là ça sentait la poix à plein nez…

L'évêque était sérieusement bancale dans ses déplacements, même sa canne ne l’aidait pas vraiment mais aujourd’hui il ne la maudit pas, que nenni, il l’encensa le temps de faire le parcours jusqu’à l’endroit de l’incongrue rencontre. Certes, il connaissait Erwelyn et il en avait un excellent souvenir mais il imaginait mal cette personne convoler en juste noce, d’ailleurs le prélat avait déjà été effleuré par une singulière pensée, il l’imaginait attirée par les femmes, étrange idée, il en convenait…

Cahin, caha, l’évêque rejoignit enfin les planches où se déroulerait une des plus grandes scènes de son existence, tous les spectateurs resteraient sûrement pendus aux membres ou à l’organe de l’acteur, c’est selon, qui était bien en peine de savoir dans quelle pièce il allait jouer…"métaphorement" parlant…il va de soi…

Le prélat resta un petit moment devant la porte, il inspira et puis entra en s’exclamant :


- AHHHH mes enfants, quelles bonnes nouvelles j’ai appris là! Dame Erwelyn vous avez donc trouvé chaussure à votre pied ? l’eusses-tu cru pensa l’évêque Et Vous Sire Vaxilart, vous êtes tombé sous le charme incontestable de la Dame?…Soyez tous les deux les bienvenus !

Et le prélat s’assit face au couple….
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Evêque du Mans
Vaxilart
Vaxilart n’avait pas imaginé l’évêché si grand, en fait, il pensait même que Finam en avait emmené un morceau lors de sa dernière visite… Mais même à côté du moine grassouillet, les lieux paraissaient gigantesque… à moins que ce n’était que le temps à bailler entre deux-trois exposés qui rendait la marche si pénible à travers les couloirs.

Enfin, « pénible », c’était avant qu’on ne le laisse seul aux côtés de Lynette dans cette salle trop sobre pour être confortable… Car Ça c’était pénible !

Il remarqua immédiatement la cruche; un bon coup sur la nuque et… Tiens, elle n’est pas si mal cette nuque, avec quelques cheveux… M’enfin, surtout, il serait débarrassé : « Oh, j’sais pas trop m’sieur l’évêque, j’allais lui servir à boire quand… bam, elle est tombée par terre; morte comme Christos la deuxième fois; savez ? ». Ah mais non, c’était trop cruel, trop mesquin pour le Duc; voilà que le stress le faisait délirer, il ferait trois pater noster ce soir.

Regrettant ses pensées, le Duc tenta de se racheter.


-Heu, je vous verse un verre ?

Avec un peu de chance ça la pestiférais… Heu, cinq pater noster finalement. Tentant de se changer les idées, car il était heure après heure de plus en plus dans la fosse à immondices domestiques, il s’afféra à scruter les murs à la recherche d’un songe.

Mais rien ne vint avant l’Évêque. À son entrée le Duc sursauta.


-Ah ! Monseigneur !

Chaussures ?


Fixant résolument les pieds d’Erwelyn…

-Je crains qu’elle ne portait les mêmes hier Monseigneur…
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