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[RP] D'une prière deux coups

Erwelyn
[Petit retour en arrière]

Les… les religieuses ? Ah, je savais pas qu’il fallait amener des sœurs pour se faire confesser pour un mariage. C’est une coutume mainoise mon frère ?

Décidément, y avait des choses fort étonnantes dans cette religion aristotélicienne, à commencer par l’eau qu’on vous collait sur la poire à peine baptisé.
C’est avec un silence tout religieux, sans mauvais jeu de mots, que Lynette suivait le moine à travers l’évêché. Elle se répétait mentalement le plan méthodique mis en place la veille, l’endroit exact où le duc devrait s’arrêter, le signal qui ferait réagir le jeunot rencontré la nuit même.
Le calme était tel entre les deux faux-futurs-mariés, qu’on aurait pu les croire se rendre directement à un enterrement. Et le leur, qui plus est.

Ils s’arrêtèrent un instant devant une peinture qui la plongea dans une courte réflexion. Ainsi donc St Arnvald représentait la justice. Ça tombait bien ! Il serait plus juste qu’elle soit vivante et le duc mort, question d’équilibre quoi, comme venait de le dire Marmiton. Tout était question d’équilibre finalement, et Lynette manquait cruellement d’équilibre en ce moment. Et elle était bien décidée à y remédier.

Laissés seuls dans la pièce, la mainoise évita délibérément le regard du Duc, de peur qu’il ne lise dans ses pensées. Elle s’intéressa tout d’abord faussement aux pierres qui recouvraient le sol, les fixant beaucoup plus que de raison. Encore un instant de ce silence pesant et elle aurait sorti un truc du genre « vous avez vu comme ces pierres sont bien taillées ? » d’une voix aiguë et complètement tendue. Outre la proximité du Duc dans une si petite pièce où ils se retrouvaient seuls tous les deux, elle était aussi complètement angoissée d’avoir à mentir à un évêque sur un éventuel mariage. Là c’est plus trois pater qu’ils devraient se taper à confesse les deux, c’est la bible entière à recopier dix fois, s’ils continuaient comme ça…

Aussi paradoxal que ça puisse paraître, et cela était sûrement dû au coup qu’elle avait pris sur la tête au printemps, devoir mentir à un prélat la rendait plus anxieuse que ses idées de meurtre envers le duc, allez comprendre.

En tous cas, Vaxilart eut la bonne idée de briser le silence. Le regard d’Erwelyn se tourna vers la cruche, essayant de repérer le contenu. Et si jamais il avait eu le temps de glisser une fiole de poison dans la cruche ? C’était tout à fait possible ça.
Et encore pire, voilà qu’il se mettait à vouloir lui faire boire de l’eau ! Suspicieuse, elle posa ses mirettes sur le visage du bourguignon. Si le prélat entrait à ce moment, il découvrirait tout de suite le pot aux roses, sans avoir à poser les questions pièges. Offrir de l’eau à Lynette, pff, quelle idée.


Non, merci. Je… je préférerais quelque chose de plus fort… pas vous ?

Étonnamment, le duc et Lynette semblaient aussi mal à l’aise l’un que l’autre. Sûrement étaient-ils conscients que si ce petit jeu ne s’arrêtait pas maintenant, ils auraient beaucoup de mal à faire marche arrière.
Lorsque la porte s’ouvrit quelques instants plus tard, ils sursautèrent en même temps et la main de Lynette se crispa un instant sur le tissu de sa robe. Et, en chœur, ils s’exclamèrent :


Ah, Monseigneur !
Le bon jour à vous et merci de nous recevoir.


Clignant des yeux plusieurs fois, son regard suivit celui de Vaxilart, qui s’attardait un peu trop longuement sur ses bo-bottes. Ayé, il commençait à perdre les pédales…

Ahem, je crois que Monseigneur voulait parler de… hmm, vous savez ?

Son index alla se poser sous le menton de son faux-fiancé et lui remonta le visage pour qu’il fasse face à Honoré. Et, chuchotant : notre mariage, vous vous souvenez ?

Partant dans un rire franc, elle reprit un peu plus d’assurance. Fallait bien qu’un des deux passe pour le cerveau dans l’histoire, et à première vue, le duc était plutôt mal parti pour assumer ce rôle là aujourd’hui.

Le pauvre est tellement chamboulé par ce futur mariage qu’il en perd son françoy ! Le bonheur, Monseigneur, le bonheur… ça vous change un homme !

Et paf, c’était elle qui avait lancé les hostilités. Et pis après tout, c’était quand même à Vaxichou d’avouer non ?
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--Marmiton
[Pendant ce temps-là...]






Maintenant qu’il avait accompagné le couple jusqu’à l’endroit choisi, Marmiton pensait que sa mission était finie. Attendant sur le pas de la porte que l’évêque sortît de son bureau, le moine s’imagina pouvoir se réserver une petite pause bien méritée en tentant de découvrir le mystère qui avait entouré ladite visite. Eh oui, tous les faux-fuyants du prélat avaient éveillé sa curiosité et son envie de lui rendre la monnaie de sa pièce, tant il lui avait bassiné les oreilles avec ses allusions gourmandées.

Mais sa joie fut de courte durée, voilà que l’évêque le contraignit à aller quérir de l’eau de vie dans les réserves, Vous commencez à connaître Marmiton ? Inévitablement, il se mit à ronchonner entre ses dents, d’autant plus que pour se rendre aux caves, il allait devoir repasser par la case départ au risque de tomber nez à nez avec la pocharde. C’est une machination, que dis-je ? Un traquenard ? Tout le monde avait décidé de se liguer contre lui pensa le moine dépité.

Que pouvait-il faire sinon se conformer aux exigences du prélat après il serait libre d’aller tendre l’oreille dans le débarras.

Cette idée ragaillardit notre bon moine et ce fut d’un franc pas qu’il partit à l’assaut de Sœur Ginette qui devait certainement essayer de faire chauffer les oreilles du frère Patient, en vain…

Et lorsque marmiton parvînt à leur hauteur, il fut ébahi, la sœur n’était pas seule, elle était accompagnée d’une beauté fatale, du genre quand je te vois je m’étale et d’un laquais à l’air patibulaire à qui toute cette aventure ne semblait pas plaire…Quant au Moine Patient, il en avait finalement pour son argent et à le regarder sourire béatement, sûr que pour lui c’était beauté farouche quand je te vois je louche…A défaut de parler et d’ouïr, il était évident qu’il avait l’œil…Et pas que ça…sa robe de bure était légèrement rebondie à un endroit bien précis…Marmiton ne rata pas le tableau, il en rougit de confusion et d’un bond il se logea devant le moine en …

Bref, il fallait le dissimuler, néanmoins, Marmiton pria intérieurement pour ne pas être le mignon mitonné à cette sauce-là, parce qu’à défaut de grives on mange des merles…Ne voulant pas pousser plus avant…sa pensée, d’abord, le moine se retourna vers patient et agita les mains de façon à ce que son frère saisît bien ce qu’il lui expliquait, Marmiton était occupé à le renvoyer à sa cambuse éplucher les navets et les courges, de la famille des cucurbitacées, bien connue des potagers.

Après maintes gesticulations Patient acquiesça, à contre cœur sûrement, tandis que marmiton s’adressa sévèrement au trio :

- Bon ch’est quoi c’hichtoire ? Dites Chœur Ginette vous vous croyez où, à la foire au poichon? Et les deux aut’ qu’vous trimballez d’où ch’qu’y chortent ?
Honore.saint_cyr
[Le face à face, premier round!]

Honoré recevait le futur couple en faisant contre mauvaise fortune bon cœur, son impression ne lui disait pourtant rien qui valût. Au fur et à mesure, il se sentait quelque peu coquebert. Malgré tout l’évêque souhaitait faire preuve de discernement et ce serait en discutant avec les futurs mariés qu’il serait susceptible de démêler l’imbroglio.

Mais ce fut mal barré, Honoré n’avait pas vraiment fait mouche avec son humour au ras des pâquerettes, ou alors le Bourguignon n’était pas sensible à ce genre d’esprit, il était également possible qu'il soit complètement remué comme l'affirmait sa future épouse, en tous les cas, une certaine tension était perceptible même si Erwelyn tenta de détendre l’atmosphère.

L'évêque était méfiant car sous ses airs de ne pas y toucher, elle ne raterait peut-être pas l’occasion de retourner le Duc comme une vieille chaussette, Honoré avait beau se dire qu’à tout bonheur, malheur était bon, il n’en resta pas moins persuadé que ce n’était pas gagné.

Les grolles n’ayant pas eu la cote, le prélat espéra qu’un ange passât – gabriel de préférence- afin de lui laisser le temps d’une analyse rapide de la situation …Il en profita pour regarder vers la porte afin de s’enquérir de la venue de marmiton avec l’eau de vie, mais que faisait le moinillon ? Pensa l’évêque….

Honoré, qui se voulait résolument positif, essaya de trouver des circonstances atténuantes, il s’imagina que l’organisation d’un tel évènement n’avait pas que des côtés excitants d’autant plus que les deux personnes qui lui faisaient face n’étaient pas des jeunes premiers. Ils avaient certainement des passés assez troublés par rapport à leurs expériences amoureuses, sans doute avaient-ils gardé quelques contacts avec des anciens soupirants et maîtresses.

On pouvait franchement supposer que ça créait des différends, des petites frictions bien compréhensibles, surtout si l’un voulait inviter une certaine personne, tandis que l’autre refusait.

Et que dire des plans de table à aménager, Vous connaissez chose ? C’est le tonton de la cousine de la marquise de tout va très bien qui est en couple avec le baron du même nom, lui-même frère de la vicomtesse de la tronche en oblique, belle-sœur par alliance de la nièce de la mariée, qui est enceinte de son beau père demi-frère du futur marié. Bref, sans doute fallait-il veiller à ce que tout ce beau soit installé d’un bout à l’autre de la table, tout ça à cause d’une sombre histoire de consanguinité au troisième degré, je vous épargne les détails du casse-tête.

D’ailleurs, rien que d’y penser, Honoré en attrapa la migraine et se dit qu’il était heureux d’être enfant unique, orphelin et curé. Et là il aurait bien eu envie d’un petit remontant
« cré nom marmiton » dit-il entre ses dents… Du coup ça donna une idée à Honoré, l’alcool était un sujet que tout le monde appréciait aborder, Honoré se cita instinctivement un proverbe « Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise » avant de n’entamer la conversation :

- Je suppose que vous préféreriez boire une petite eau de vie, je possède une excellente cuvée de mirabelle, Marmiton ne devrait pas tarder à nous l’apporter !

Puis, un peu railleur, Honoré pensa encore « Bon on ne va pas se la jouer cendrillon, mettons la pantoufle de vair de côté » Il poursuivit en disant :

- Bon mes enfants, vous êtes venus pour préparer vos épousailles, je suis tout ouï, une petite question, à quelle date comptez-vous organiser la cérémonie ?

Donneriez-vous au prélat le Bon Dieu sans confession ?
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Evêque du Mans
Vaxilart
Le Duc n’aurait su dire pourquoi, mais tout cela sentait le traque-nigaud. L’Évêque était drôlement mal à l’aise, trop silencieux pour en être blanc; pourquoi un Évêque serait songeur ? Leur vie est toute simple, lire un livre, boire du vin et manger du pain. C’était drôlement simple non ? Pas de femme, pas de maitresse, la dîme pour payer le loyer et la ménagère… Franchement, un Évêque ainsi ça ne se pouvait pas… Et surtout, il était mainois, Lynette était mainoise, ils devaient donc avoir organisé un coup fourré.

Autant jouer l’innocent, dans le pire des cas quoi ? Ils rigoleront et il n’y aura pas de mariage, ou alors devant l’autel on lui annoncera qu’il a été pris dans la plus grande arnaque jamais montée envers un noble ! Et dans ce cas, il les regarderait, les remercierait et pourrait partir en paix ! Probable, des filles de Pairs comme Mahaut et Orka ça n’existe pas réellement; c’est IM-PO-CHI-BLE !

Autant jouer l’innocent, voilà.


-Le plus tôt Monseigneur, le plus tôt sera le mieux ! J’ai tellement hâte, si vous saviez à quel point j’envie…

Ses hanches, ses cuisses, ses seins! Ah mais non, ça se dit pas à un Évêque ça.

-…notre futur ensemble !

Madame la Duchesse et Monsieur le Duc,


Se tournant alors vers Lynette.

-Vous imaginez ?

Tout ceci ponctué d’un sourire angélique digne des plus grands romans savons. Vous et moi ma chérie, ce sera du tonnerre !
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Erwelyn
Un ange passa, en effet… Même qu’il passa plusieurs fois dans la pièce avant qu’Honoré ne prenne enfin la parole. Déjà que la situation était stressante, si le prélat en rajoutait, c’était la fin des haricots. Mais il était homme à savoir parler aux femmes, en tous cas à une ponette, et sa proposition d’eau de vie fit s’asseoir directement Lynette qui jusqu’à présent était restée debout.

Une mirabelle, ça n’est pas de refus Monseigneur !

Mais évidemment, il fallut que le duc prenne la parole et qu’il lui casse tous ses effets. Sa réponse lui fit l’effet d’une bombe, et c’est d’un bond qu’elle se leva, parlant bien plus fort que de raison.

Non !

Aie, ça y’est, elle avait craqué la Lynette. Non, non. Elle ne pouvait imaginer une telle chose. Elle ne pouvait imaginer passer le restant de ses jours avec cet homme, partager sa couche, ses repas, l’aider à manger sa bouillie quand il n’aurait plus de dents, le voir s’encanailler avec de pauvres jeunes servantes dégoûtées mais qui ne sauraient dire non à leur maître. Non, non, cela ne se pouvait.
Elle réussit cependant à se ressaisir. Aller Lynette, dans quelques instants le duc aurait passé l’arme à gauche grâce à son arme secrète qui attendait patiemment dans la cathédrale. Cette idée la calma quelque peu, et elle réussit à souffler :

Enfin je veux dire…

Se rasseoir, doucement, et sourire avec amour à son détesté futur mari.

Je n’imagine…

Voilà, pose tes fesses sur ce foutu siège et calme toi

… pas encore cette vie merveilleuse qui nous attend.

Lui prendre la main et y déposer un baiser, calmement. Ah zut, elle a les mains qui tremblent. Avec un peu de chance le prélat mettrait ça sur le compte de l’émotion.

Nous avons grande hâte de nous marier, et comme vous pouvez le constater, nous ne sommes plus tout jeunes.

Enfin surtout le duc là, regardez-le ! Il est à deux doigts de casser sa pipe. Autant il va nous clamser sur le sol d'ici cinq minutes.

Il ne nous reste donc plus beaucoup de temps pour profiter de notre vie à deux.

D’autant plus que le bourguignon va se prendre une grosse cloche sur la tronche dès qu’on quittera cette pièce et qu’on ira visiter la cathédrale.

Alors, pourquoi pas le fêter dès la semaine prochaine ?

Grand sourire. Dire que la semaine prochaine ils seraient tous en train de fêter l’enterrement du duc. Tout ça avait de quoi la mettre en joie !
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--Soeur_ginette
A droite, à gauche, à droite, un mur.

Ah non, c’est pas par là, toutes mes confuses * hips * la ptite dame.

Hop, demi-tour, retour à l’entrée, et les voilà partis dans un autre couloir, non sans se cogner à quelques murs au passage.

Mais * hips * ils ont rétréci les couloirs de l’évêché ?

Et boum, voilà qu’ils arrivent nez à nez avec le frère Patient, planté là, au milieu du couloir. Pour l’avoir déjà croisé, Sœur Ginette sait que le pauvre moine est un peu limité, ptet même qu’il est de la même famille que la gamine, allez savoir. En tous cas, le bon Dieu lui avait donné ni la parole, ni l’ouïe, donc ça ne servirait pas à grand chose de lui demander leur chemin.
Enfin quand même, Ginette lui fait de grands gestes, montrant sa robe, mimant un faux bâton, une croix sur la poitrine, et en dernier recours, attrape le parchemin tenu en main par le limousin, lui collant devant les yeux. Et évidemment, en criant autant qu’elle peut, teste quand même l’option « vous m’entendeeeez ? »

ON CHERCHE L’EVEQUE * hips *
C’EST IMPORTANT, UNE HISTOIRE DE BANS POUR * hips * UNE AMIE DE LA DEMOISELLE LA !

Mais le moinillon en question est plutôt attiré par la brunette, à en croire la bave qui commence à couler de ses lèvres. A ce moment là, autant dire que la sœur a une pensée pas catholique du tout. Le moine, elle en ferait bien son quatre heures, accompagné d’une bonne bouteille de rouge pour la soif. Ah ça ouais, même qu’en voyant la robe de bure se gonfler là où il faudrait pas, elle l’emmènerait bien faire un tour dans la sacristie, laissant en plan la jeunette et son écrivain.
D’ailleurs, elle va enclencher le mouvement lorsque le Marmiton débarque à son tour.

Un grand sourire édenté, lèvres carmines de tout le vin ingurgité ce jour, Ginette accueille le moine avec grand plaisir.


Ah, Marmiton ! Ça m’fait * hips * plaisir de vous r’voir aussi vite.
La demoiselle qu’est là...

Et baissant la voix, elle penche la tête et souffle son haleine avinée droit dans la figure du moine.

C’est la ptiote de la famille du bourg, vous savez * hips * les demeurés. Faut la surveiller parce qu’elle essaie * hips * de voler les bancs de l’église…

Figurez-vous qu’ils amènent * hips * un parchemin pour l’évêque. Comme j’vous l’dis, une mission d’extrêmement extrême importance. C’t’un nobliau et sa noblette qui s’marient, et faut afficher ça * hips * sinon le duc va s’faire attaquer.


Et hop, le parchemin est flanqué maintenant devant le visage de Marmiton.

Paraîtrait même qu’ils sont * hips * ici pour rencontrer l’évêque aujourd’hui, vous les avez pas vu par hasard ?

Et, fouillant du regard le couloir, elle lui met le parchemin dans la main.

Savez pas où c’qu’il est * hips * passé le frère Patient ?
.mahaut.
Aaaaah, le plaisir ineffable des voyages organisés. Pas besoin de consulter un guide dépassé depuis 5 ans, de demander son chemin, de ronchonner sur les habitants pas serviables, tenter de faire baisser le prix d'un vendeur de poulaines particulièrement exigeant alors que ses produits ont été réalisés en Limousin (région sous développée produisant moult main d'oeuvre mais les coutures sont mauvaises quoi qu'on fasse), s'arrêter toutes les 30 secondes pour faire une enluminure-portrait vite fait...
Non, juste à suivre le guide, allègrement ballottée dans une charrette en écoutant avec délices l'accent local.


- Finalement, je trouve qu'on se comprend bien, pour des étrangers.
- Faut dire que les hoquets d'ivrogne, vous connaissez...
- Oui, c'est Ste Boulasse qui transcende les grandes distances. Qui aurait cru qu'on pouvait communiquer avec les mainois, hein ? A part Lynette, j'veux dire.
- Je vous rappelle que le Maine n'est pas à proprement parler une région exotique, mal connue des hommes civilisés.
- Ben moi je trouve, hein. C'est loin pis on sait pas ce qui s'y passe.
- Vous avez été ambassadrice, là bas, vous avez oublié ?
- NAAAAAAN mais depuis, ça a tout changé ! La végétation a repris le dessus, toussa...
- Remarquez, il paraît qu'ils ont viré l'irlandais.
- AAAAAAAAAAH, SANTEEEEEEEEEEEEEE !


Et c'est donc un trajet particulièrement zigzaguant qui parvint chez l'évêque. Après trois tentatives ratées, Mahaut parvint à descendre de la charrette toute seule pour suivre la soeur.
Prête à admirer tout ce qu'on lui montrait, elle ponctuait chaque virage d'un "oooooooh" et d'autres "Magnifique architecture ! C'est roman, non ? Oh et çaaaa ! Une pooooorte ! Vous en avez aussi ? C'est fou comme la culture se propage vite".

Elles parvinrent enfin en un endroit habité, que Mahaut identifia rapidement comme "endroit à squatter", rapport aux bouteilles qui trainaient sur la table.
Elle afficha donc un grand sourire tandis que la soeur essayait d'entrer en communication avec un autochtone, et comme chacun sait, les autochtones sont des êtres charmants, juste un peu sous développés par rapport aux touristes.
Elle tentait de comprendre le langage mainois pour l'expliquer à ses amis lors de diners au retour ("ils avaient une façon de dire "bonjour" c'était siiiiiii originaaaaaal !") quand un homme entra.

Elle salua de la tête pendant que la soeur expliquait leur venue.

- Voilà. Tout à fait. Parfaitement. L'évêque. Mon amie et le Duc. Tout à fait. Absolument. Et les bans. Pis les bancs, aussi. Voilà.

Sourire ravi.


- J'aime beaucoup cette architecture vernaculaire, c'est trèèèès dépaysant ! Mis à part les murs, la toiture, les portes et les meubles, quoi. L'évêque les a fait venir du Périgord, non ?

Et la voilà qui tourne autour des meubles, se penchant pour examiner les pieds, se mettant sur la pointe des pieds pour examiner les porte-bougies, ne se rappelant pas un instant que sa robe est bel et bien déchirée au niveau des fesses et qu'elle exhibe donc une magnifique pièce de lingerie achetée à Paris après des hurlements auprès de Valnor ("papaaaaaa ! Si je ne l'ai pas, j'en mourraiiiiiiiii ! Je le jure ! Oh, des gants, ils sont jolis aussi ! Je peux ?")
Tenant à la main une bouteille, elle se retourna vers les deux mainois.


- Est-ce qu'on peut goûter les spécialités locales ou c'est en supplément ?
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--Marmiton
[Gineeeettttte...Gineeeetttttte...Gineeetttttte...Gineeeetttttteee...]






Vu la réaction de Soeur Ginette, Marmiton ne fut pas dupe, son autorité venait de prendre un sérieux coup dans l'aile, il n'avait pas la mine de l'emploi pour sermonner son prochain. Sa déception étant à son paroxysme, il fit la moue...

Il se dit que l'évêque était franchement plus persuasif, il lui suffisait d'une regard pour liquéfier ses interlocuteurs. D'un autre côté, Marmiton ne l'avait jamais vu à l'oeuvre avec la soeur soûlante et étant donné que cette dernière n'était pas impressionnable pour un écu, il y avait de quoi se dire que même l'évêque n'aurait pas le dessus...

Par contre, l'air lubrique de la poivrote n'avait pas échappé au moine, elle n'avait pas raté la chose érigée et patient pouvait s'estimer heureux que Marmiton était arrivé à temps pour le protéger des assiduités constantes de la religieuse. Le feu qu'elle avait aux joues n'était que le pâle reflet de celui qu'elle avait à la croupe, Marmiton en avait malheureusement fait les frais un jour de grande beuverie, lorsqu'il était bien fait...Elle avait bondi sur lui en furie et effet garanti, ça avait violemment rebondi derrière la sacristie...

Marmiton reporta enfin son attention sur les trois compères, il se fit expliquer leur venue par Ginette, une affaire de bancs qui étaient demeurés à l'église, quoi de plus normal pensa le moine, et d'un vol de bans, sans doute que le parchemin original avait été emporté par le vent, se dit à nouveau Marmiton et voilà qu’il était urgent de faire le nécessaire pour à nouveau les publier dans les délais, ça ne pouvait qu’être ça.

Le moine n'était pas tout à fait certain d'avoir bien assimilé l'explication incohérente de la nonette, et ce, malgré que c'eût été confirmé par la brune pas plus nette, néanmoins, il garda le parchemin entre les mains et se contenta de répondre :

- Oui, chont là, avec l’évêque, mais y peuvent pas êt’dérangés, faut qu’je r’tourne là-bas avec d’la mirabelle, j’lui r’mettrai l'parchemin à l’évêque, faut qu’vous attendiez ichi, pendant ch’temps-là !

Marmiton regretta d’avoir parlé de mirabelle, ça risquait d’exciter les visiteurs déjà bien pochetronnés, il n’ajouta rien et tandis qu’il se frayait un chemin pour se rendre dans les caves, la brune fatale s’extasia devant le mobilier, elle n’arrêtait pas de gigoter tel un ver dans du sel. Ce fut ainsi que le moine découvrit ce qui avait sans doute incité Patient à tendre l’engin, elle avait des sérieux accrocs dans sa robe, ça ne cachait rien de son anatomie postérieure. Marmiton se força à détourner le regard, cette fois il irait faire un tour là où s’confesse…Puis ce fut le comble, la brune demanda au moine de goûter aux spécialités locales, le moine était dans un sérieux pétrin, il n'allait pas se débarrasser du trio maléfique si facilement...vite un argument à se mettre sous la dent et hop il rétorqua:

- Bonne idée M'dame mais j' reviendrai vous chercher après ch'que j'ai à faire, çha prendra quelques minutes, faut rechter ichi!

Sûr ils allaient poireauter...de là à prendre racine....
Honore.saint_cyr
La réaction spontanée du Duc rasséréna Honoré, des deux, il semblait le plus enthousiaste. Erewelyn, quant à elle, ne semblait pas aussi impatiente à épouser Vaxilart, enfin c’est ce qui sembla à Honoré lorsqu’il la vit se lever et hésiter mais les femmes sont des êtres parfois bien compliqués et surtout quand elles avancent en âge. Honoré était suffisamment érudit pour savoir qu’elles étaient contrôlées par des cycles dit lunaires qui tournaient aux alentours des vingt-huit jours, il ne fallait donc pas s’étonner, qu’en ces périodes, leur humeur avait tendance à l’irritation voire la colère ou l’agressivité, pour l’instant elle se contenait mais on en avait exorcisé pour moins que ça.

Et ce que précisa la mainoise vînt confirmer que l’âge était effectivement l’une de ses préoccupations, sa hâte soudaine et ses gestes d'affection envers le Duc n’étaient pas particulièrement convaincants, Erwelyn semblait quelque peu troublée et partagée, le prêtre était moins inquiet pour le Duc qui était fringant et frétillant, un homme dans toute sa splendeur pensa le prélat.

Et que dire lorsqu’Erwelyn accepta bien volontiers la mirabelle qu’Honoré lui proposait, là encore, sa réaction amena de l’eau au moulin de l’évêque..si on pouvait dire…Il avait rencontré les amies de la mainoise, une sérieuse bande de fêtardes…ohhh le doux euphémisme…Il n’était même pas certain que l’une d’entre elle fût mariée. Honoré ne savait pas quoi penser, le célibat c’était juste bon pour les curés et les ducs comme Vaxilart, à l’âge qu’elle avait, Erwelyn n’avait plus beaucoup le choix, elle devait se laisser épouser par un expérimenté de la vie et de la chose, une petite jeunette aurait été plus à même de combler le noble bourguignon. Certes, ils étaient mal assortis mais elle devait s’estimer heureuse qu’il eût posé le regard sur elle…Honoré la fixa en plissant le front, serait-elle ingrate ?

Honoré évita tout commentaire par rapport à ce qu’il venait de se dire, il se pouvait qu’il se trompât totalement, tous les cas de figure étaient possibles. L’évêque voulait procéder par ordre et gagner un peu de temps, la messe n’était pas encore dite…Le gain lui fut servi sur un plateau d’argent…il toussota avant de ne reprendre la conversation, une interrogation saugrenue venait de lui passer par la tête…:


- "mmmm….Bien, le Duc souhaite vraisemblablement vous épouser au plus vite mais avant il va falloir que vous me répondiez avec sincérité tous les deux, Erwelyn attend-elle un enfant, si c’est le cas, est-ce de vous sire Vaxilart?"

Honoré savait qu’il venait de jeter un sérieux pavé dans la marre, et ce bougre de Marmiton qui n’avait pas encore reparu avec la fine…Honoré maugréait intérieurement mais il n’en laissa rien paraître, il se leva et dit :

- Je pense que nous avons bien besoin de boire un coup, il paraît qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, je vais donc chercher de quoi nous remettre la tête à l’endroit, prenez votre temps pour discuter posément, vous me répondrez après !

Le prélat se saisit de sa canne et sortit de la pièce en claudiquant sans demander son reste…courageux mais pas téméraire l'évêque...
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Evêque du Mans
Erwelyn
Lèvres arrondies, Erwelyn accueillit la question du prélat avec étonnement. Après le grand silence qui s'était encore une fois installé, la faisant se questionner quant à la santé mentale de l'évêque qui semblait bien plus vif dans ses souvenirs, voilà qu'il leur posait LA question, celle que franchement elle avait pas du tout vu venir.
Non mais est-ce que tout le monde était devenu fou ou quoi ?
Depuis quand les prélats demandaient une chose pareille lors d'une confesse avant mariage hein ? A vrai dire elle en savait rien, parce que c'était bien la première qu'elle se retrouvait dans une telle situation. Mais quand même, c'est comme demander l'âge d'une femme, y avait un minimum de discrétion.
Et puis, cornegidouille, ça ferait un mensonge de plus à rajouter au lot, Aristote finirait par vraiment pas être content.

Voilà que maintenant le bougre les laissaient seuls, et que le duc restait étrangement silencieux. Perdue, Lynette s'enfonça un court instant dans son siège, fermant les yeux. Lui dire ou ne pas lui dire ? Ne pas lui dire impliquait devoir dire ensuite toute la vérité et rien que la vérité aux ponettes, ce qui lui vaudrait d'être maudite sur mille générations au moins.
Et lui dire… Comment allait-il réagir s'il apprenait qu'elle était tombée enceinte hors mariage ? Peut-être que cela était considéré comme faute grave et qu'il l'enverrait en prières le temps de sa grossesse ?

Peut-être qu'il lui fallait tout miser là-dessus. Avec un peu de chance, Honoré refuserait de les unir devant le Très Haut car ils avaient fauté avant mariage. Lynette serait envoyée au couvent pour expier sa peine et accoucher d'un bébé-fantôme, le duc épouserait une jeunette qu'il foutrait en cloque dès leur nuit de noces, et au final elle pourrait se faire la malle du couvent et retrouver sa liberté chérie.

Entre le meurtre, le mensonge, la vérité ou la fuite, elle finissait par être complètement perdue…

D'un bond, la mainoise quitta son siège, et relevant ses jupons pour courser l'évêque, le rattrapa dans le couloir juste avant qu'il ne rejoigne le groupe étrange qui s'était formé dans l'évêché. Le bras du prélat est saisi et l'homme entraîné à l'abri des regards dans une petite alcôve du couloir. Et à voix basse, inquiétude dans le regard :


Monseigneur, nous voilà bien embarrassés par votre question. Je vous en prie, je ne veux pas que cela s'ébruite trop. Imaginez, nous nous sommes laissés tous deux emportés par notre passion, trop heureux que l'amour nous tombe enfin dessus après une vie entière à le chercher. Nos corps se sont unis et le fruit de notre amour pousse aujourd'hui en moi.
Nous avons été idiots, nous aurions dû attendre le jour de notre mariage !


Et enfin, éclater en sanglot, visage caché dans ses mains.

Oh Monseigneur, que dois-je faire ?
Faut-il que je fasse pénitence ?
Dois-je me retirer au couvent ?
Dites, je ferai tout ce que vous me conseillez.

Mon Aristote, jusqu'où devrait-elle aller dans cette histoire hallucinante ?
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Honore.saint_cyr
Honoré aurait bien voulu se dépêcher pour aller chercher le remontant tant attendu mais son invalidité l’en empêchait, il dut donc se résoudre à avancer à la vitesse du gastéropode bien connu des bourguignons…Ce laps de temps lui donna la déplaisante occasion de se triturer la caboche par rapport à la situation qu’il était en train de vivre. Depuis le début, le prélat n’avait pas vu les choses d’un bon œil, la lettre que Dame Mahaut lui avait adressée avait soulevé de nombreuses questions quant aux tenants et aboutissants de cette volonté d’unir deux personnes sans que ce soient eux qui lui en fassent personnellement la demande, l’initiative avait de quoi causer du tracas.

Clopin, clopant Honoré parcourait le trajet qui le séparait de son bureau en marmonnant quand il fut rattrapé par Dame Erwelyn qui semblait particulièrement nerveuse. Elle saisit le bras du religieux et le prit en aparté pour lui faire des confidences. Elle dévoila ainsi à l’évêque qu’ils n’avaient pu, Vaxilart et elle, résister à l’appel de la chair et qu’à présent elle portait l’enfant du Duc.

Cré nom aurait pu lâcher Honoré, toutefois, il resta koi l’espace de quelques instants, il aurait franchement préféré se tromper mais à l’évidence il avait mis le doigt dessus, si on pouvait s’exprimer de cette manière…Il ne s’était donc pas fourvoyé…se répéta-t-il pour bien se mettre les yeux en face des trous et se représenter le problème avec toute l’attention que ça requérait. Lorsque tout à coup Erwelyn fondit en larme laissant, de ce fait, éclater son angoisse et sa mauvaise conscience, devait-elle faire pénitence ou se retirer au couvent, qu’allait pouvoir lui conseiller le prélat ? Telle était la question…

Honoré la fixa puis il lui prit la main et lui dit en la tapotant :


- Vous n’êtes pas seule à avoir péché ma fille, voyons! Nous ne pouvons légitimement causer de cet écart de conduite sans que le Duc ne soit présent, retournons donc en discuter avec lui, nous aviserons et nous prendrons les décisions qui s'imposent! Honoré aurait bien ajouté votre sort n'est pas enviable mais il garda cette précision pour lui, chaque chose en son temps, pensa-t-il…

Ensuite, le prélat passa son bras sous celui de Dame Erwelyn afin qu'elle l'aidât à marcher pour rejoindre le sire Vaxilart...
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Evêque du Mans
--Marmiton
[Par la porte ou par la fenêtre]






Ce n'était pas faute de passer régulièrement dans les caves mais après avoir allumé une bougie, Marmiton découvrit de nouvelles étagères où étaient disposés des cylindres de fromage occupés à affiner, ça alors se dit le moine qui n'avait pas été prévenu de cette nouvelle initiative malgré son statut de cuistot attitré de l'évêché du Mans...On l'avait donc évincé? Mais qui était le maître affineur? Marmiton grommela, on le prenait vraiment pour une courge..curieux comme un jeune de chèvre et on ne croit pas si bien dire, il huma et jaugea pour savoir quelle était l'origine du fromage. Le moine était plutôt connaisseur et incollable, d'une fois il s'exclama:

- Shainte-Maure-de-Touraine, ch'est du Chainte-Maure-de-Touraine! Alors çha!

Le moine perdit un temps précieux à admirer la spécialité fromagère, quand tout à coup il entendit du bruit, Marmiton souffla sur la flamme de la bougie et se cacha dans un coin pour observer quel était l'intrus. C'était le frère_Patient qui débarqua d'on ne sait où mais pas par le même chemin que Marmiton.

Patient se dirigea vers les étagères et prit soin de retourner les cylindres de fromage, c'était donc pour se perfectionner en ce domaine qu'il avait été éloigné de l'archevêché depuis si longtemps, l'affineur c'est lui pensa Marmiton qui se laissa submerger par une pointe de jalousie.

Le gros moine laissa son frère achever sa besogne avant de ne se manifester, il bondit derrière patient qui n'eut pas la moindre émotion puisqu'il n'avait pas entendu Marmiton puis il était trop concentré sur sa tâche...Le moine replet tapa sur l'épaule de Patient qui se retourna et sourit de toutes ses dents, enfin, il lui en manquait quelques-unes...

Marmiton lui expliqua, tant bien que mal, qu'il allait remonter avec lui dés qu'il aurait trouvé les bouteilles de mirabelle...il lui appuya fortement sur les épaules pour lui intimer d'attendre.

Dés qu'il eut le breuvage entre les mains, les deux moines se dirigèrent vers la sortie, ils se retrouvèrent pas très loin des cuisines, en tous les cas bien loin de l'entrée de l'évêché, Marmiton avait complètement oublié ce passage.

Marmiton alla quérir trois godets et posa le tout sur un plateau avant de se hâter dans les couloirs de l'évêché, plus avant, il entendit causer et préféra marcher d'un pas plus léger, si tant il en était capable...Il reconnut la voix du prélat et celle de Dame Erwelyn. Placé à un endroit invisible des deux autres, il tendit l'oreille et écouta..C'était donc ça le mystère, la future mariée avait une portée avant mariage...ah ah se dit Marmiton...

Le moine attendit le départ de l'évêque et de son interlocutrice pour poursuivre son chemin...Il irait déposer la mirabelle avant d'enfin se faufiler dans la pièce d'à côté qui était accessible par une porte dérobée...il allait tout savoir de cette affaire qui perturbait tant le prélat...
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