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[RP] L'appel du vide: une enquête

Joie
Joie était loin de s'imaginer que quelqu'un était rentré au salon et derrière elle... Quand elle entend quelqu'un toussoter elle fait un bon en posant très fort ses deux mains sur sa poitrine en hurlant ...

HAAAAAA!!!!!!!

Restant figé n'osant pas bouger en regardant Arielle dans les yeux Joie sent son cœur qui bat très très fort sous ses mains comme s'il allait sortir de sa poitrine...
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Arielle_de_siorac
"Il ne faudrait pas que le père de Malycia l'ait tué..." Non, en effet, il ne faudrait pas.

Comme un poison inhalé tout doucement, le doute s'insinua jusqu'au coeur d'Arielle. Et s'il avait été assassiné? C'était là une hypothèse qui la déchirait d'avance, mais pour l'heure on n'en était pas encore au point d'en conclure... Toutes les pistes étaient encore possibles. Rien ne prouvait qu'il était mort. Il ne faudrait pas sauter aux pires conclusions dès le premier doute.

Non, il ne faudrait pas.

Perdue dans sa réflexion, Arielle avait vu son amie Beeky entrer et s'exclamer sans y prêter immédiatement attention. Elle aurait émergé lentement de son engourdissement si un hurlement ne lui avait pas à l'instant éclaté aux oreilles, risquant de mettre un terme inattendu à son enquête par une attaque cardiaque.


Par Aristote, ma Dame! protesta la comtesse, une main pressée sur le coeur. Essayez-vous d'écourter ce qu'il me reste de vie?

Elle fit une pause, le temps de se remettre de son émoi.

Veuillez m'excuser, votre cri m'a surprise. Dame Joie, je vous présente mon amie la vicomtesse d'Attigny, Beeky Maledent de Feytiat. Elle séjourne chez moi pour quelques temps. Ma chère Beeky, voici Dam... moiselle Joie, une amie brugeoise de Laurens.

D'un signe de la main, la comtesse invita la vicomtesse à s'asseoir.

Damoiselle Joie me racontait à l'instant ses souvenirs de mon fils. Par la male heur, elle ignore où il se trouve à présent. À propos de la phrase qui t'a étonnée, il s'agit simplement... Un regard en coin à la Brugeoise. ... il s'agit simplement d'une expression. Il n'est en aucun cas question que quiconque se fasse assassiner, bien sûr. N'est-ce pas, Damoiselle Joie?

Le malaise se grignotait à présent une niche au creux de l'estomac d'Arielle. Pour avoir elle-même plusieurs fois échappé à des attentats contre sa personne, elle savait fort bien que l'hypothèse du meurtre n'était pas si farfelue.

Mais enfin, tout cela pour une simple histoire de regards tendres entre cette Malycia et Laurens? Était-ce vraiment plausible? Qui irait occire un jeune Gilraen, noble héritier d'un pilier des Flandres? Même si on parlait de Slamjack, fameux pour sa violence...

Et si le Baron noir avait surpris plus que des regards énamourés?

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Beeky
La dernière fois que Beeky avait odi tel cri d’orfraie, cela remontait au jour mémorable où la bonne vieille Celthea avait surpris un gros rat sur la table de sa cuisine. La sale beste s’en estait fort repentie lorsque la cuisinière l’avait estourbie, à coups de hachoir. Pour l’heure, le tympan légèrement incommodé, la vicomtesse revint de sa stupeur et prit place sur le siège que luy offrait Arielle.

La surprise passée, Attigny esquissa un sourire légèrement forcé et tenta de reprendre ses esprits. Sous le crasne de la « Rose », les neurones s’agitaient à luy en donner quelques sueurs froides. La frayeur de la visiteuse ne semblait poinct feinte, or la damoiselle n’avait poinct l’air d’une évaporée sans cervelle. La peur se lisait sur son visage tout comme le trouble marquait assurément la mine contrariée d’Arielle.

A n’en point douter, Beeky allait s’aventurer en quelque affaire nébuleuse et dangereuse… Sy Erwin s’en venait à apprendre la chose, il luy interdirait de porter secours et assistance à la comtesse, au motif que sa seule vocation estait de luy donner héritiers…

La Maledent odit son hostesse avec attention et un trait s’en vint barrer son front. Après une pause, elle fit montre d’urbanités courtoises, espérant ne rien laisser paraistre de sa gesne.


Damoiselle Joie, c’est un réel ravissement que de rencontrer une Brugeoise.

Le plaisir est encore plus savoureux lorsqu'il s'agit d'une amye de ce cher Laurens.


Par fin, Beeky se tourna vers la comtesse, luy laissant croire qu’elle estait cliente de sa version de la chose.

Assurément, ma chère, assurément… Comment songez un seul instant qu’un baron attenterait à la vie d’une femme…
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Présence en pointillés pour cause de vacances.
Joie
Joie s'excuse auprès de Dame Arielle et de son amie la vicomtesse d'Attigny Dame Beeky Maledent de Feytiat, elle a honte d'avoir hurlé bêtement...

Veuillez m'excuser de mon comportement stupide mes Dames, c'est sûrement parc que la disparition de Laurens m'inquiète... Oubliez ce que je viens de dire au sujet du Baron Slamjack...
En grimaçant Joie leur dit... Je me demande pourquoi j'ai pensé que Laurens avait été assassiné, il est certainement chez un ami ou il est parti se promener...

Joie termine son verre de vin rouge, normalement elle n'aime pas le vin rouge, mais celui là était excellent, elle en aurait bien bu autre verre si elle était venue beaucoup plus tôt, mais la nuit tombée il était temps de rentrer...

Je dois y aller, il se fait tard... Si vous aviez des nouvelles de Laurens prévenez-moi Dame Arielle... Si j'ai des nouvelles je viendrais très vite vous voir.

Elle salut comme il se doit Dame Arielle et Dame Beeky, cette histoire l'a perturbé elle a besoin de prendre l'air pour retrouver toute ça lucidité...
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Arielle_de_siorac
Hochement de tête dubitatif. Décidément, cette Brugeoise était une source constante de stupeur. Voilà que ce qu'elle avait à l'instant eu si peur de formuler tout bas, elle le disait tout haut, sans détours, avec en prime le nom du suspect pour claquer aux oreilles de ces dames.

"Il est certainement chez un ami ou il est parti se promener..." À ces mots, Arielle ouvrit grands les yeux, bouche bée. Que répondre à cela? Que oui, probablement Laurens était-il parti faire sa promenade dominicale... il y a quelques mois à peine? Et qu'il allait rentrer ce soir pour souper, que tout allait bien?

La gorge serrée, la comtesse s'imprégnait tout à fait de l'absurdité de ses espoirs. Tandis que la visiteuse sifflait sa dernière gorgée de vin, Arielle lança un regard effaré à la vicomtesse. Comment croire que son fils était encore en vie?


Merci du bon du coeur pour votre précieuse aide, ma dame, parvint-elle à articuler lorsque Joie annonça qu'elle se retirait. C'est promis, je vous préviendrai. Le bonsoir...

Les deux amies restèrent seules dans l'ombre froide du petit salon.

Aspirée par le malaise qui la rongeait à présent avec fureur, Arielle était silencieuse. Elle se contenta de poser sa main sur le bras de la vicomtesse, comme pour s'accrocher à quelque chose de chaud, de vivant.

Puis après un soupir hoqueté, elle s'aventura à regarder à nouveau son amie.


Un étranger, marmonna-t-elle. Il était un étranger pour moi. Et c'était mon fils. Mon petit garçon.

Elle réalisa alors qu'elle avait parlé de lui au passé. Sourcils froncés, elle se ravisa en se redressant lentement.

Tu l'as entendue. Cette dame croit que le sinistre Baron noir a quelque chose à voir avec la disparition de Laurens, car iceluy aurait eu une bluette avec sa fille.

Devrais-je accorder quelque crédit à de tels propos?

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Beeky
Masquées par une barrière de cils, les prunelles perçantes de Beeky observaient la Brugeoise sans mot dire. A n’en poinct douter, la damoiselle avait un comportement pour le moins estrange, perdant son sang froid et bredouillant des semblants d’excuses aussy plausibles qu’une fable.

C’est alors qu’un nom résonna aux oreilles d’Attigny. Son teint devint blesme, un instant sa vision se troubla et par fin, la dame eut le souffle coupé comme si elle avait reçu un coup d’estoc à l’estomac.

Slamjack… Adoncques le baron dont il estait question estait le fameux de Renaix. La rumeur le décrivait comme un tyran sanguinaire, une brute épaisse affublée d’un égo démesuré et d’une grossièreté sans égale. Un estre tel que le baron noir estait capable de tout, assurément et pourtant…

Beeky l’avait croisé et son impression avait esté toute autre. Il s’estait montré tel un enfant gasté, chialeux lorsqu’il estait contrarié mais poinct méchant bougre. Il estait apparu tel un homme bourru de craintes, de peurs, pris dans ses habitudes, incapable de s’adapter… Bref, poinct il n’avait le profil d’un meurtrier ou bien alors, il estait fort habile à masquer un tempérament de fol. Absorbée par ses pensées, Beeky perdit le fil de la converse jusqu’à ce qu’elle vit Joie chercher force réconfort en le divin nectar. Le gouleyant breuvage coula en son gosier tel torrent de montagne et sy tost, la dame prit congé comme sy elle avait croisé le Sans-Nom.

Moue dubitative, regard croisant iceluy d’Arielle, Attigny restait sans voix. Par fin, elle odit son amye et perçut le désespoir quy l’habitait. Estait-il possible que Laurens soict mort… ? Certes, il avait disparu sans laisser adresse ou lettre dernière luy, mais les jeunes gens se conduisent parfois de sy estrange façon…*Soupir*

Fresle main s’accrochant à son bras, ultime geste d’un naufragé cherchant sauvetage, Arielle sombrait en une profonde détresse et s’ accrochait à Beeky. La gorge nouée par l’émotion, la vicomtesse esquissa un pasle sourire et s’entendit prononcer des mots quy s’échappaient de sa bouche sans qu’elle ne puisse les controsler.


Allons Arielle, poinct ne dois t’inquiéter plus que de raison. Laurens doict se prélasser aux costés d’une douce damoiselle. Il a perdu le boire et le manger et vit une passion dévorante quy lui a osté toute notion du temps…

L’explication ne valait poinct son pesant d’or, mais la chose estait à envisager. Toutefois, si la damoiselle estait la fille du baron, les choses se compliquaient grandement…

Ecoute… Poinct ne gouste à fréquenter ce genre d’homme mais sy tu le souhaites, nous nous rendrons sur les terres de Renaix et manderons audience.

Noble il est, savoir vivre il doit avoir, non… ?

Mais foutredieu, qu’est-ce qu’il luy avait pris de suggérer pareille folie !
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Présence en pointillés pour cause de vacances.
Arielle_de_siorac
Était-il possible d'être soumis à des emportements sensuels si démesurés qu'on aille perdre tout contact avec la réalité? Au point de disparaître benoîtement pendant de si longs mois? N'était-il pas plus plausible qu'un certain baron reconnu pour sa brutalité ait connu un accès de fureur jalouse?

Peut-être pas. Arielle ne savait plus quoi penser.


Oui, il me faut savoir, murmura la comtesse. Il me faut parler à cette Malycia et son père.


[Le lendemain, sur la route de Renaix]

Quelle folie était la sienne d'aller se jeter dans la gueule du loup pour lui demander, les yeux fixés aux canines, si par hasard il n'avait pas dévoré son fils? N'allait-elle pas commettre la pire sottise de sa vie?

Et s'il devenait menaçant? Arielle n'avait jamais vu une arme à la main de son amie et elle-même n'était plus en mesure de combattre depuis moult années. Ses quelques gardes, la suivant en général comme une ombre, allaient assurément devoir rester cette fois-ci dans la cour. On n'entre pas chez quelqu'un avec toute sa garde pour aller l'accuser de meurtre. Et sans aucune preuve!


Accuser, non, marmonna Arielle pour elle-même. Mais il me faut au moins voir son regard...

Un cahot du carrosse la projeta vers l'avant. Elle se retint juste à temps, évitant ainsi de s'écraser sur la vicomtesse d'Attigny.

Excuse-moi. Cette route est particulièrement mauvaise.

Coup d'oeil à l'extérieur. Une forêt sombre encerclait de rares champs, tout tristes et gris sous la pluie d'automne. Le plat pays transpirait la nostalgie de jours meilleurs, en parfait accord avec l'humeur de la comtesse.

Je ne sais si tu as bien fait de venir avec moi, ma chère, chuchota-t-elle en sondant le visage de Beeky. Mais je suis bien contente que tu sois là...

Un faible sourire vint étirer les lèvres d'Arielle.
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Slamjack
Général!
Un convoi est en approche du Manoir!


C'est ainsi que l'un des écuyers de Renaix informa le Seigneur Slamjack de la venue de visiteurs. C'était suffisamment rare que l'on ose traverser ses terres pour que le Sanguinaire s'en inquiète. Mais sans se démonter, il annonça froidement :

Je n'attends personne. Ce sont des intrus. Qu'ils soient traités comme tels.

Le Baron Noir se renfonça dans son fauteuil, un gobelet de vin à la main, les pieds à quelques centimètres du feu qui crépitait dans la cheminée. Ses instructions étaient claires, il ne s'attendait pas à ce que le milicien l'interpelle à nouveau.

Mais, Seigneur..., osa l'écuyer,
C'est un carosse qui porte les armes de Gilraen.

Le Général se retourna et, l'oeil malicieux, annonça sur un ton des plus ténébreux :

Ca ne serait pas le premier de Gilraen qu'on bute!

Et il se mit à rire. Mais le milicien restait là, sans bouger. Ce n'était pas son genre de discuter les ordres. Le Baron Noir comprit qu'il avait d'autres informations à communiquer. D'un geste de la main, il fit approcher le milicien, qui lui parla doucement à l'oreille :

C'est un carosse escorté par quelques gardes. Nos éclaireurs nous ont dit qu'il transportait une dame âgée et une jeune femme. Ca n'a pas l'air d'être une menace, plutôt une visite officielle. Et les faire disparaître passerait difficilement inaperçu, cette fois

Alors le Général prit quelques secondes pour réfléchir, en fixant le feu ouvert, laissant la chaleur lui caresser le visage. Il but une gorgée de vin et dit :

Peut-être que la vioque de Gilraen vient me proposer sa fille en épousailles.
Qu'on envoie une escouade de cavaliers à leur rencontre et qu'on les escorte jusqu'au pont-levis : je les accueillerai personnellement à cet endroit. Je verrai ce qu'elles veulent.

Le Seigneur de Guerre se leva, but une nouvelle gorgée et jeta le fond dans le feu. Le milicien sortit et on l'entendit appeler les cavaliers. Slamjack murmura :

Je les inviterai à diner.
La vioque ira se coucher tôt et je m'occuperai de la pucelle.
J'ai peut-être intérêt à me laver.
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Slamjack de Lys-Lez-Lannoy
Les Grands Hommes n'ont nul besoin de titre, Leur Nom suffit.
Beeky
Estomac noué, bouche sèche, Attigny regardait le paysage défiler sous ses yeux, sans mot dire. De temps à autre, elle se tournait vers sa compagne qui poinct ne semblait davantage à son aise.

"Je ne sais si tu as bien fait de venir avec moi, ma chère. Mais je suis bien contente que tu sois là..." Lui avait-elle sussuré. Petit sourire quy s'estait voulu rassurant, la vicomtesse s’évertuait à donner le change mais Dieu sait qu’elle aurait donné cher pour que la visite soit remise, voire abandonnée... Qu’une roue s’en vint à casser ou bien l’attelage s’embourber et elles se tireraient d’un mauvais pas. Làs, le sort semblait en décider tout autrement et la voiture filait à vive allure vers le domaine de Renaix.

Allons, Arielle, poinct ne puis te laisser affronter seule icette méchante démarche. Le plus insupportable serait fort de ne poinct cognoistre la vérité…

Dieu fasse que nos talents de diplomates nous protègent d’une malencontreuse bévue. Mais dis-moy, as-tu songé par quel biais tu allais aborder la chose… ?


En vérité, là estait bien pure folie dont ces dames avaient convenu sous le joug du désarroi. Sy tost énoncée la proposition de faire l’encontre du «Baron noir », Beeky avait amèrement regretté d’avoir exprimé idée aussy sotte que grenue. A n’en poinct douter, sy rumeur populaire et soupçons de Joie estaient fondés, les deux téméraires amies allaient par devant bien des tourments.

Nonobstant, Beeky taschait de se rassurer en songeant qu’Aelis devait estre arrivée à l’hostel de Gilraen et qu’elle trouverait parchemin lui narrant en quelle entreprise Arielle et Beeky s’étaient lancées. A n’en poinct douter, sa jeune et fougueuse belle-sœur remuerait ciel et terre sy elle ne voyait poinct Attigny rentrer. La Savoyarde estait portée à de bons services et tairait l’aventure à son frère mais elle estait ce que l’on peut appeler d’un tempérament imprévisible et à bien y réfléchir, Beeky se mandait sy elle n’accumulait point les bourdes en meslant la jeune fille à ceste affaire …

D’un geste nerveux, la vicomtesse porta alors la main à sa cuisse dextre, laquelle, sous sa houppelande d’épais velours de Sienne, dissimulait une dague que lui avait offerte son espoux. L’arme tranchante, attachée par un lien de cuir ne la quittait que très rarement. Un jeune duc de l’Empire en avait gardé belle estafilade sur la joue… Egrenant son chapelet entre ses doigts, Beeky priait pour que poinct elle n'ait à en faire usage.

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Présence en pointillés pour cause de vacances.
Arielle_de_siorac
Oui au fait, comment aborder la chose? De front, sans tergiverser? Assurément pas. Aucune preuve ne venait étayer les craintes d'Arielle. Cela ne ferait que les mettre toutes deux dans un péril inutile.

Je vais mander à parler avec la damoiselle Malycia par fin de l'interroger sur ce qu'elle sait à propos de Laurens. Au passage, je poserai aussi ces questions au baron sous prétexte qu'un homme aussi influent en Flandres a assurément eu vent de quelque chose... Cela devrait flatter son ego.

Une petite moue ramena à la comtesse ses airs de jeunesse.

Les orgueilleux deviennent souvent imprudents quand on alimente assez leur vanité. Ils ne peuvent résister à la tentation de vanter leurs moindres prouesses, révélant plus qu'ils n'auraient dû.

Replongeant dans un silence songeur, Arielle laissa ses prunelles caresser la grisaille de l'après-midi. De temps à autre, une misérable masure surgissait au bord du chemin, avant d'être à nouveau happée par les ombres de la forêt.

Bientôt, le carrosse ralentit et aux bruits de quelques voix masculines s'interpellant, la Dénéré comprit que Renaix se manifestait à eux.


Gravin, de Baron van Ronse zal ons komen persoonlijk ontvangen aan de valbrug.*

Incertaine de ce que son laquais venait de lui annoncer, Arielle se contenta de hocher la tête, ne sentant aucune alarme dans la voix du jeune homme. Un coup d'oeil par la petite fenêtre de la portière lui permit de compter six cavaliers à la mine patibulaire qui les escortaient à présent vers une silhouette crénelée se détachant sur le ciel gris.

Nous y voilà... murmura-t-elle.

Il lui semblait déjà voir une petite délégation les attendre dans la gueule béante d'un pont-levis. Les reins crispés, la comtesse crut reconnaître l'aspect funeste du Baron noir au milieu d'une garde nombreuse.

Sainte-Illinda, protégez-nous! ne put s'empêcher de marmonner Arielle.


* Comtesse, le Baron de Renaix viendra nous accueillir personnellement au pont-levis.
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Slamjack
La haute stature sombre du Général se dessinait au milieu du pont-levis, sous un ciel maussade, entouré d'une cohorte. La scène n'avait rien de rassurant. Et c'était bien le but du Baron Noir : inquiéter. Imposer sa présence au Sanguinaire, sans avoir reçu d'invitation, ne devait pas devenir un usage.

Les voilà!


Lança un garde posté au sommet de la tour de guet. Le nuage de poussière soulevé par le carosse et les cavaliers d'escorte ne laissait planer aucun doute.

Le Seigneur de Lys s'avança de quelques pas, laissant ses miliciens derrière Lui. Il était prêt à accueillir les visiteurs inopportuns.

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Slamjack de Lys-Lez-Lannoy
Les Grands Hommes n'ont nul besoin de titre, Leur Nom suffit.
Beeky
Cœur battant à tout rompre, mains moites, assaut de panique qui vous fait songer que vous allez défaillir sur l’heure, la vicomtesse croisa le regard d’Arielle lorsque le carrosse stoppa. L’imposant castel se dressait derrière les remparts. Sur le pont-levis une silhouette noire, roide, immobile, déchirait le paysage…

Soupir, sourire crispé se voulant détaché, Beeky rassembla ses dernières onces de courage et ajusta quelques menus détails de sa vesture. D’un geste nonchalant, la vicomtesse s’enveloppa en sa cape fourrée de martre, laquelle dissimulait grandement ses rondeurs. Par fin, ses doigts agiles agrafèrent le voile de soie transparent de son hennin, la protégeant ainsy de la brise et masquant délicatement ses traits.


Nous voicy rendue, ma chère…

Allons, soyons vaillantes, nostre cause est juste, le Très-Haut ne saurait nous abandonner…


Ce disant, la jeune femme, quelque peu ragaillardie, descendit prestement du carrosse alors que la silhouette imposante et toute de noire vestue avançait vers le carrosse. La démarche assurée du maistre des lieux s’accompagnait d'un claquement de bottes rythmé, lequel martelait violemment le bois usé du pont-levis.

Alea jacta est. Il estait trop tard pour reculer, trop tard pour regretter, il estait l’heure d’affronter le Baron noir... Attigny attendit quelques instants qu’Arielle sortit à son tour du coche, puis d’un pas lent et mesuré, Beeky se plaça à ses costés, légèrement en retrait, le visage impassible, ses yeux détaillant l’homme qui leur faisait face, maintenant.

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Présence en pointillés pour cause de vacances.
Arielle_de_siorac
Pfff, le Très Haut... Combien de fois l'avait-il abandonnée dans cette vallée de larmes?

Arielle réprima immédiatement cette pensée revancharde, espérant que l'Être divin venait à l'instant d'avoir une seconde d'inattention. Certes, elle avait eu plus que son lot de malheurs et son prédicament actuel n'était guère enviable mais... n'était-elle pas encore en vie, ce qui en soi était un miracle compte tenu de son passé? Ce n'était guère le temps de se mettre le Ciel à dos!

La comtesse calqua donc l'attitude rassérénée de son amie, toute trace d'impiété refoulée loin de sa conscience.

Avisant les sombres silhouettes qui s'approchaient encore d'elles, Arielle revêtit son ancien aspect de Grande Ambassadrice royale de France, bonifié de la douceur que seul l'âge peut apporter: sourire délicat, regard franc, posture digne. Appuyée sur sa canne et sur la chaleur de Beeky qu'elle sentait tout près derrière, elle secoua ses craintes pour prendre la parole d'un air assuré.


Le bonjour à vous, Baron, chuchota-t-elle aussi fort qu'elle le put, c'est-à-dire comme le bruit du satin flattant un parquet ciré. Sachant que Slamjack aurait du mal à l'entendre, elle fit signe à un laquais de répéter ses paroles plus fort.

Je suis la comtesse Arielle de Gilraen de Dénéré et voici la vicomtesse d'Attigny. Nous sommes bien marries de venir troubler la quiétude de votre domaine sans nous êtes annoncées auparavant. Croyez qu'oncques nous n'aurions manqué de le faire si par la male heur, l'urgence d'agir ne nous avait contraintes à nous présenter à vous incontinent.

Les prunelles noisette sondaient le visage fermé de son interlocuteur. Le sachant peu raffiné, Arielle usait de mots relativement simples sans vouloir non plus avoir l'air de le prendre pour un imbécile. Mais peut-être était-ce encore trop? Elle connaissait peu les us des gens d'armes...

Cette urgence réside dans la disparition de mon fils, Laurens de Gilraen, dont personne n'a eu de nouvelles depuis plusieurs mois. Je m'avoue dévorée d'inquiétude à son sujet et comme je sais que vous êtes, Baron, un homme aux ressources... hum... inépuisables, j'ai l'audace ce jour d'hui de venir quérir votre... appui, même infime, dans cette quête.

Un court silence, pendant lequel la comtesse sentit son coeur la marteler jusque dans le cou.

Et puis, sans vouloir abuser de votre bonté, et si seulement votre honorable fille se trouve à Renaix, j'oserai également demander s'il est possible d'avoir un petit entretien avec elle car on m'a dit que votre fille et mon fils avaient été amis. Peut-être pourra-t-elle se rappeler de quelque indice qui me pourrait me lancer sur une piste.

Elle parlait bien trop, elle le savait.

Elle se tut, suspendue à la réponse du baron. Elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer cette main puissante, ce bras épais tenir une épée ensanglantée, tirée des flancs déchirés de son héritier. Elle avait mal au ventre, là où son bébé avait autrefois germé, là où se tenait encore blottie l'image atroce des tripes de son premier mari répandues dans la boue.

Ooooh s'il fallait que cet homme ait tué Laurens... Les Flandres seraient à jamais imprégnées de la puanteur du sang.

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Slamjack
Voilà donc la raison de votre venue...

Lâcha le Sanguinaire, sans prendre la peine de saluer les dames. Il sembla néanmoins quelque peu tracassé du motif de leur visite. Durant un instant, son regard erra dans le vide. Il réfléchissait à ce que la Comtesse venait de dire.

Le Baron Noir rompit le silence et annonça, sur un ton presque serviable, visiblement disposé à collaborer :


J'ai connu votre... fils...
Je me souviens de... Laurens!

Slamjack était hésitant. Son apparente volonté de coopérer était-elle un leurre? Avait-il quelque chose à se reprocher dans la disparition du fils de Gilraen? Cherchait-il à mettre les dames sur une fausse piste?

Mais nous serons plus à l'aise à l'intérieur, pour discuter de cela. D'autant que ma fille se trouve au Manoir.

Proposa le Général sur un ton énigmatique, en faisant demi tour en direction de la grande porte. Quelques pas plus loin, il stoppa net et se retourna en demandant :

Vous êtes certaine que Malycia connaissait Laurens? Que savez-vous de la teneur de leurs... relations?
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Slamjack de Lys-Lez-Lannoy
Les Grands Hommes n'ont nul besoin de titre, Leur Nom suffit.
Arielle_de_siorac
La comtesse se retint de froncer les sourcils. Ce baron se gaussait-il d'elle? À moins qu'il ne tente de l'amener à lui révéler jusqu'à quel point elle était renseignée? Cela n'était guère hasardeux; elle ne savait pratiquement rien. Il fallait néanmoins se montrer prudente.

Je n'en suis pas certaine, non, avoua-t-elle, songeant que Joie avait aussi pu inventer cette fable pour cacher autre chose. On m'a simplement dit qu'ils avaient été vus en taverne brugeoise en train de fraterniser. Ils semblaient... bons amis, paraît-il.

Il était difficile pour Arielle de suivre le pas énergique de Slamjack tout en épiant ses réactions. Le voilà qui la devançait déjà de quelques toises, tandis qu'elle traînait sa canne avec peine. Tout autour, des soldats armés jusqu'aux dents. Et juste à ses côtés, Beeky, à qui elle lança un regard dubitatif.

Sa garde était restée derrière, dehors.

Ils entraient à présent dans les ténèbres moites du château. Les échos métalliques des pas de cette délégation les enveloppaient comme une brume qui tenterait de les étouffer. Marcher si vite, monter des escaliers, descendre, tourner, se retenir pour ne pas glisser sur quelque pierre humide. La vieille comtesse était essoufflée par un tel effort physique.

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