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[RP] L'appel du vide: une enquête

Arielle_de_siorac
Ja, Mevrouw, il a passé la soirée ici, j'm'en souviens, j'tais là. Il m'a vidé un tonneau à lui tout seul, er is geen twee als hem! EEN HELE VAT*, AH AH AH!

La voix tonitruante du tavernier couvrait le brouhaha des conversations. La barbe hirsute, le cheveu gras, il s'animait devant la comtesse et la damoiselle sises par devers lui. Arielle ne pouvait en aucun cas se faire entendre dans un tel boucan; néanmoins, elle se détendait un peu.

Jeanjacob était en Flandres! Mieux, il s'était arrêté en cette taverne! Elle progressait, l'espoir allongeait son souffle. Bientôt, elle l'aurait retrouvé, le Très Haut y veillait.


Il était avec c'te heer, Roimachin, un triste bonhomme, ma commère dit que sa femme est partie avec un autre. Ik weet niet**, elle parle trop, j'la frappe pas assez fort. En tout cas, elle a disparu. Pas ma commère, SA FEMME, AH AH AH! CE S'RAIT TROP BEAU!

Réprimant une grimace désapprobatrice, la Dénéré acquiesçait d'un air grave. Il s'agissait assurément de Roinathan, le vieil ami du comte. Alors sa douce femme était disparue, elle aussi? Mais tout le monde disparaissait dans ce pays! Elle coula un regard malaisé à Aelis, se demandant si l'oiselle se posait les mêmes questions qu'elle.

DOOR HEN UIER VAN SINT-ILLINDA! HIER IS HIJ!***

Les tympans meurtris, la comtesse se tourna vers l'endroit pointé par le tavernier, le coeur arrêté. Quoi? Jeanjacob était là?!?

Eh non, c'était le sourire de Roinathan. À la fois déçue et contente, elle lui fit un signe de la main pour l'inviter à les rejoindre.


Cher Roinathan, c'est une grande jo...

La Gravin te cherchait, bougre de chanceux! interrompit le barbu. Elle veut savoir où est son Graaf. Probablement dans le fond d'un cellier, que j'lui ai dit, AH AH AH!


* Il n'y en a pas deux comme lui! Un tonneau entier!
** Je ne sais pas.
*** Par les mamelles de Sainte-Illinda! Il est là!

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Aelis
Une taverne...
L'Aélis dans son élément.
Le poisson dans l'eau.
Enfin, eut égard pour Arielle, elle se contenta de la suivre, et de fermer son grand bec.
Le tavernier parlait fort et puait la vinasse.
Et en plus, elle ne comprenait pas la moitié de ce qu'il disait.
Ce qui la contrariait au plus haut point.

Mais enfin, entre deux tirades en flamand, elle perçut quelques mots, comme "disparu", et le regard que lui coula Arielle la rendit doublement perplexe.
A nouveau, l'aubergiste poussa un hurlement incompréhensible.


Seigneur, quelle langue affreuse !

Marmonné entre ses dents, évidemment.
Néanmoins, elle se retourna également, puisque Arielle le faisait, et puisque le braillard pointait son index sale et dodu vers la porte.

À entendre Arielle, il s'agissait du fameux "Roimachin".
Évidemment, le barbu qui ne voulait pas se sentir en reste l'interrompit fort peu courtoisement.
Plus à l'aise avec la populace que la haute noblesse, la Maledent claqua des doigts afin d'attirer l'attention de celui-ci.
Cela n'y manqua pas, il s'approcha d'elle, si bien qu'elle pouvait sentir son haleine fétide aux relents de bière et de mauvais vin.
Tout ça pour mieux pouvoir lorgner en son décolleté...
Elle ne s'en démonta pas pour autant, ayant jà connu pire, et s'adressa à lui en ces termes :


Apporte nous donc à boire.
Du vin et de la gnôle.
Et pas de la piquette !


Le vin, histoire de ; la gnôle au cas où Arielle se sentirait mal.
L'on reconnaissait là le jugement avisée d'une experte. (Mouahaha !)
Las, il n'y avait guère de génépi en ces contrées.
Mais elle faisait contre mauvaise fortune bon cœur, et à l'instar de JeanJacob, mais à une échelle bien moindre, s'emplissait souvent la panse de bière ou de genièvre.

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Roinathan
Timidement Roinathan entra la moitié de sa tête dans l'ouverture de la porte et d'un regard fronçant il tenta de reconnaître son Comte dans la foule en délire...
Connaissant le phénomène, Roin cherchât longuement dans l'attroupements autour du vieux comptoir car sans aucun doute, s'il y était, c'est bien là qu'il pourrait le trouver...

Attiré par l'hurlement d'un vieux barbu qu'il reconnue jadis comme tavernier, Roinathan glissa son regard vers la personne assises derrière ce bougre qui d'un geste de la main semblât l'inviter à la rejoindre....
Hésitant, mordillant légèrement la lèvre superieur, l'estomac en vrac, Roinathan reconnue Sa Grandeur la Comtesse de Nijmegen...


M..mmince, Comtesse!!!! sortit d'un voix en même temps hésitante et agréablement surprises de la bouche de Roinathan s'avançant d'un pas décidé vers leurs table...

Otant son chapeau de la main gauche, mettant le genou droit à terre, déposant la main droite sur son coeur, le regard légèrement baissé, Roin salua gracieusement d'un large sourire Sa Grandeur...


Cher Roinathan, c'est une grande jo...

La Gravin te cherchait, bougre de chanceux! interrompit le barbu. Elle veut savoir où est son Graaf. Probablement dans le fond d'un cellier, que j'lui ai dit, AH AH AH!

Sa Grandeur Comtesse de Nijmegen, mon bonheur est au comble et ma joie est immense de pouvoir vous saluer. Veuillez accepter l'honneur que je reporte de pouvoir m'agenouiller devant vous.

Interrompu par le barbu, Roin grinçat les dents et juste avant qu'il puisse lui remonter les bretelles d'une leçon de respect, il entendit un claquement de doigts et attiré par un commandement populaire, Roinathan tourna son regard vers la personne juste aux cotés de Sa Grandeur...


Apporte nous donc à boire.
Du vin et de la gnôle.
Et pas de la piquette
!


Enchanté, Dame. Je me présente, Roinathan, vazal du Comte de Nijmegen. Acceptez de partager mon plaisir de vous rencontrer...gardant le genou à terre, tête toujours baissée, lui prenant la main par politesse....
Arielle_de_siorac
J'AI PAS D'PIQUETTE ICI, WIJ ZIJN NIET AAN EN ARTESISCH!*

Ainsi s'était exclamé le tavernier, un peu vexé, avant de détacher à regret son regard des fruits alléchants esquissés sous le décolleté de l'oiselle. La comtesse, de son côté, souriait à son vassal avec affection.

Cher ami, chuchota-t-elle le plus fort qu'elle le put, tentant de se faire entendre maugré l'ambiance tapageuse. Comment allez-vous? C'est une grande joie de vous revoir, cela fait si longtemps.

Certes, plusieurs années s'étaient écoulées depuis leur dernière rencontre, en Béarn. Depuis, Arielle était devenue une vieille femme infirme, aux cheveux gris, la voix éteinte. Elle conservait néanmoins une chaleur vive dans ses prunelles.

Elle étudiait discrètement les marques du temps laissées à leur tour sur son vassal. Bien qu'encore sain, il dégageait une aura de mélancolie en total accord avec le climat morose des Flandres. La comtesse soupçonna que la disparition de son épouse l'avait ravagé.


Cher Roinathan, je vous présente Damoiselle Aelis Maledent de Feytiat, une jeune parente de mon amie la vicomtesse d'Attigny, et qui a la délicatesse de m'accompagner. Damoiselle Aelis, voici Roinathan, tel qu'il vient de se présenter.

Tandis qu'elle souriait de ce rictus mondain qui l'avait si souvent servie, Arielle invitait d'un geste son vassal à s'asseoir auprès d'elle. Le tavernier en profita pour heurter la table avec deux pichets de terre cuite et trois gobelets à la propreté incertaine.

Hier is uw vruchtennectars, meester en mevrouw.**

L'arôme s'exhalant des pichets rappelait quelque peu la paille oubliée au fond d'une écurie surpeuplée. Le vin n'étant guère spécialité locale, la faveur populaire penchait plutôt vers le houblon, non sans raison. Arielle ignora les liquides pour se concentrer sur Roinathan.

Cher ami, notre hôte nous racontait à l'instant que vous aviez passé récemment une soirée avec le comte Jeanjacob... Est-ce exact? Puis-je vous mander quand était-ce?

* On n'est pas chez les Artésiens!
** Voilà votre nectar, maître et dames.
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Aelis
Encore une fois, il avait fallu que le gras grand gros lui détruise les tympans.
Mais au moins elle avait réussi sa prime mission, celle de l'éloigner.
Pour un temps, du moins.
Du coup, elle pouvait se concentrer sur le vassal d'Arielle, qui se présentait à elle, et la Gilraen la présenta.
Chercher comment répondre à sa sollicitation...


Volontiers, Messire, j'avais grand haste de vous estre présentée.

Elle le salue d'un aimable signe de teste, et le regarde prendre place à table sur les instances d'Arielle.
Hélas, voilà jà le retour non pas du Jedi mais du grand gros gras...
Qui dépose avec la délicatesse d'un sanglier deux pichets en grès sur la table.
Tout en écoutant Arielle, elle se saisit de l'anse du pichet de vin, sans l'avoir préalablement reniflé, et le souleva avec toute la précaution d'une geisha durant la cérémonie du thé, et interrogea Arielle et Roinathan du regard, afin de savoir s'ils en voulaient un peu.

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Roinathan
Avant que le tavernier s'en aille après avoir déposé le nectar raisiné sur la table, Roinathan lui glissa une pièce d'or couronné de notre divin Roy dans sa grosse main moitasse pour honoré la commande en le laissant partir dans l'espoir qu'il lui reste de la monnaie pour une première manucure ou au moins pour un cours particulier de serviabilité ...quoi que j'ose parier qu'aucun prof féminin exprime le désir de vouloir passer une seule seconde en privé avec ce genre d'humain....

Enfin...pas tout le monde peut se réjouir de se voir inviter à table en si charmante compagnie n'est-ce pas? lui murmura-t-il encore vite à l'oreille avant de retourner son regard vers sa Comtesse.

Roin l'écouta lui présenter sa délicieuse accompagnatrice et en lui souriant il tenta de se glisser à leur table non sans faire attention de ne pas laisser plonger aussi maladroitement son regard...
Les pommettes un peu rosées, certes pas dû à la fraîcheur de la température ambiante, Roinathan prit place au coté droit de sa Comtesse tout en ôtant d'un geste élégant sa cape et lui répondit...


Merci, Merci, ma Comtesse. Je vais bien. Cela fait très longtemps effectivement. Beaucoup de choses sont arrivées entretemps. Des bonnes et des très mauvaises, ainsi va la vie...*prit une pause suivi d'un regard baissé déposant sa main tendrement sur le pendentif en coeur qu'il porta autour du coup depuis un trop long temps déjà....mais cela ne nous rendra pas notre jeunesse.
Mon bonheur est immense de vous revoir, ma Comtesse. Mais dites moi aussi que vous allez bien s.v.p. Je vous vois si soucieuse...si marquée....


D'un geste tendre, Roinathan répondit d'un hochement de la tête et d'un sourire charmant à l'attente de Damoiselle Aelis sa volonté de se voir remplir le gobelet...

Son inquiétude lu sur le visage marqué de sa Comtesse était fondée quand elle préféra lui demander avant de répondre sur son état de santé s'il était vrai ce que l'hôte lui avait soufflé à l'oreille...

Roin retint sa respiration avant de répondre et mordilla visiblement embêté par la question sur sa lèvre laissant sa main droîte glisser dans ses longs cheveux pour libérer son front...


Oui..euhh..oui, ma Comtesse. Il raconte vrais. J'ai passé effectivement une soirée avec votre tendre époux. Vous m'en voyez embêté, Comtesse, car j'ai nullement l'envie de vous apporter plus de soucis.

Il revint de Hoorn... le misérable bout de terre en Hollande qui est votre depuis la honteuse rectification.
Bref.... il m'a fait savoir par missive qu'il serait de passage à Anvers et qu'il souhaita me voir. Il y a trois semaines environ. Nous avons passé la soirée ici et soyez rassurée. Nulle baleines ont traversés la taverne. Je ne comprends pas pourquoi le tavernier veut vous faire croire qu'il a vidé un fût.

Il n'était pas bien, il était plutôt pâlot...sans envie de fête. Juste l'envie de me revoir, de parler et de se trouver dans sa ville préférée...avant de continuer son chemin vers Gent.
Il toussait beaucoup... un vilain tous inquiétant, je dois dire.


Arielle_de_siorac
Arielle n'avait pas remarqué la question muette d'Aelis. Elle n'avait en fait même pas vu le va-et-vient du tavernier. Elle ne voyait plus rien que cette bouche mordillant sa lèvre, d'où sortaient des mots qui la tiraient vers le bas, vers l'abîme.

Jeanjacob n'allait pas bien. Ça n'allait pas du tout.

La comtesse eut envie de se laisser aller à pleurer. Il lui semblait qu'elle ne faisait que s'enfoncer chaque jour plus loin dans une poisse épaisse et vénéneuse. Plus elle s'agitait, plus elle s'enlisait, tandis que les faibles rayons d'espoir ne venaient danser devant elle que pour mieux la narguer. Elle ferma les yeux un instant, histoire de se ressaisir.


Une vilaine toux et le coeur morose, murmura-t-elle. Voilà qui est bien préoccupant chez un homme toujours si guilleret.

Remarquant alors un pichet dans la main d'Aelis, elle acquiesça avec un sourire absent pour accepter un verre de vin. Ses prunelles s'attardèrent un instant sur la jeunette, puis s'en revinrent vers Roinathan.

Cher ami, nous arrivons de Bruges où nul n'a vu le comte depuis des lustres. Il n'a jamais atteint la capitale, qui était pourtant sa destination si j'en crois mon intendant de Hoorn. Est-ce qu'il a mentionné un autre objectif? Peut-être avait-il prévu un détour quelque part?

Sa respiration était un peu haletante, comme si parler lui était pénible.

Notre héritier Laurens a lui aussi disparu depuis plusieurs mois. Peut-être Jeanjacob a-t-il suivi sa piste quelque part? N'a-t-il rien dit à ce sujet?
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Roinathan
Nullement l'envie de pousser sa Comtesse encore plus dans le doute, il lui devait une réponse, honnête, juste et dans l'espoir de trouver une infime trace de son époux et lui répondit...

Hélas, Comtesse. il m'a juste dit qu'il allait sur Gent le lendemain de notre dernière rencontre. Je ne peux pas en dire d'avantage pour vous éclairer les pistes.
Durant notre soirée, il m'a parlé de sa mésaventure en voyageant vers Nijmegen durant le conflit Flamand/Hollande il y a bien longtemps déjà.
Il était spécialement remonté vers le Nord pour en savoir plus. Et il me demanda via pigeon de le tenir au courant. Ce que j'ai fait. Je lui avait proposé de le suivre pour l'épauler, mais il à refusé. Il voulait y aller seul, ce qui lui à été fatal avant d'arriver à Heusden...un bande de misérables paysans en défense ne l'on pas reconnu et il est tombé sous leurs armes...
Depuis plus rien, plus de nouvelles, plus de réponses à mes lettres....jusqu'il y a trois semaines.

Il m'a aussi parlé un peu de votre fils...les yeux remplie de fierté, mais il me demandait aussi si je savais où il se trouvait.
J'ai juste pu lui dire que je ne l'avait jamais rencontré, mais qu'il était très impliqué au parlement flamand. Il en était le porte parole et cela s'entendait.
Le fruit n'était visiblement pas tombé très loin de l'arbre....


Roinathan se voulait rassurant, mais visiblement en vue de la grimace exprimé par sa Comtesse, il se tût et prit une petite gorgée du nectar à la santé des deux dames.

Avez-vous déjà demandé à sa soeur, Comtesse?
Après l'incident à Heusden, j'avais demandé des nouvelles à sa Soeur, mais hélas elle était autant dans le doute que moi sur son frère.
Arielle_de_siorac
Un petit soupir. La comtesse était oppressée par sa robe. Il manquait d'air dans cet antre!

Non, il y a des années que j'ai vu ma belle-soeur, murmura-t-elle d'un air absent. On dit qu'elle est de retour en Flandres avec son époux et qu'elle s'est retirée de toute vie publique. Comme moi, en fait.

Un moment, elle songea à la belle Mormynette, autrefois figure incontournable de la haute société flamande. Avait-elle été comtesse? Arielle ne savait plus. Mais elle avait souvenir d'un Recteur attentif et consciencieux. Et puis, encore une fois, l'affreux Béarn était venu tout saboter...

Le fiel des foules nous use plus sûrement que l'âge, et il vient un temps où l'on ne peut plus en supporter l'haleine. On se retire au couvent ou en ses terres lointaines... et les années viennent emporter un à un les vestiges de notre vie.

L'absence s'épaississait autour d'elle, Arielle le sentait avec acuité. Tôt ou tard, ces disparitions allaient la laisser seule et nue face à sa propre mort. Elle tapota son gobelet de vin, les prunelles voilées par quelque sentiment de perte irrémédiable.

J'écrirai à ma belle-soeur. Elle sait peut-être quelque chose, en effet.

Elle déposa une main sur le bras de son vassal, tentant dans un geste maternel de le rassurer.

Très cher Roinathan, merci de votre aide. Non seulement m'avez-vous fourni des informations utiles, mais aussi avez-vous réchauffé mon coeur par votre amitié fidèle. N'hésitez jamais à venir frapper à ma porte, vous êtes toujours le bienvenu.

Un faible sourire vint ramener la lumière dans son visage. Au moins, au moins! Elle savait que Jeanjacob était en Flandres, quelque part, peut-être tout près. Il semblait malade mais... il était robuste, elle devait garder espoir. Combien de fois s'était-il tiré de mauvais pas, le rire folâtre?

La comtesse, s'accrochant à cette idée, siffla son verre de vin. Du vinaigre! Le souffle coupé, elle fit la grimace.


Mais qu'est-ce que c'est que ce pipi de chat?!?


[Ghent]

De retour d'Anvers, le carrosse s'était arrêté à Ghent pour que l'on suive la piste de Jeanjacob. La comtesse de Hoorn était à présent en place publique, donnant le bras à la jeune Aelis pour mieux se déplacer au milieu des étals du marché.

Ma jolie damoiselle, vous ignorez à quel point je suis heureuse de vous savoir à mes côtés dans cette aventure. Votre regard neuf sur les choses et votre caractère bouillant me sont des atouts précieux. Comment pourrais-je vous remercier? Peut-être aimeriez-vous cette broche?

Elle désignait une fibule d'argent ciselée en forme d'oiseau.

Ou bien ce voile fin pour votre hennin?

Le ton d'Arielle était faussement léger. Elle essayait de jouer la désinvolture pour mieux éclaircir ses idées. Il lui manquait du recul sur les récents événements.

Sans doute que mon époux est passé par ici si... s'il s'est rendu jusque là. Peut-être que l'un de ces badauds se souvient de lui.

S'arrêtant devant un marchand, elle lui sourit avec mondanité: Vous connaissez Jeanjacob de Gilraen? Le comte de Hoorn. Un fameux buveur de bière et heu... lanceur de baleines...
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Aelis, incarné par Arielle_de_siorac
[A Ghent, donc]

Bande son trop méga super de la mort même qu'il y a les sous-titres !

Joie dans les braies de la diaconesse...
C'était jour de marché !
Enfin les braies, elle n'en portait guère, c'était terriblement anti-féminin-sexy-smart. M'enfin voilà quoi.
Pas avec des braies de gueuse qu'elle se trouverait un mari potable - et surtout titré. Vieux si possible. Très vieux. On se le fade pendant, allez, un an, et après on pète dans la soie toute sa vie.
Pas très aristotélicien, mais elle avait une excuse : Pas encore fini son séminaire.

A peine sorties du carrosse aux couleurs de Hoorn, ses sens s'étaient mis à frétiller en tous les sens...
Des lettres d'or scintillaient devant ses yeux... SHOPPING !
Mézenfin on se calme... Après tout, gambader de stand à stand tel le poney sauvage et fringant allait se révéler un poil compliqué avec la vieille comtesse qui se cramponnait à son bras.
Arielle semblait d'ailleurs gouster autant qu'elle mesme aux belles choses, lui montrant moultes belles choses...
Qu'elle se proposait de lui offrir, pour la remercier.
Mesme si ceste intention partait d'un bon sentiment, cela renvoyait irrémédiablement Aélis à sa condition de parente ou d'amie pauvre.
Enfin, pauvre, tout était relatif, mais le luxe et le faste dans lequel Arielle et Beeky semblaient vivre en permanence la mettaient mal à l'aise... Elle qui préférait aller dépenser ses écus en taverne qu'en organisation de soirées mondaines...
Pourtant résolue à devenir une grande dame du monde, suite à son brillant mariage (nouvelle ambition que sa belle-sœur lui avait fourré dans le crasne) elle serait bien obligée de s'adonner aux mondanités avec grâce et élégance et tout le blabla.

Elles continuaient à zigzaguer entre les différents étals, et la jeune Maledent était très occupée à loucher sur une paire de poulaines (son péché mignon) quand Arielle s'adressa au marchand du stand voisin...
Vendeur de tapisseries, et par conséquent nettement, mais très nettement moins intéressant.


Vous connaissez Jeanjacob de Gilraen? Le comte de Hoorn. Un fameux buveur de bière et heu... lanceur de baleines...

Sur le ton de la confidence, elle se pencha à l'oreille d'Arielle, et lui susurra :

A vostre place je ne ferais poinct confiance à un vendeur de tapisseries aussi laides !

Et puis, the minute of the doute, oui mesdames et messieurs, cela lui arrive de douter, parfois !
"Maieuuuuh... *scrountch scrountch bruit de la fille qui se gratte la tête* c'est quoi un lanceur de baleines ?"


[HRP] Note: écrit par Aelis, posté avec sa permission. [/HRP]
--Barthold


Zoete kastanjes! Die wil kopen zoete kastanjes?*

Personne ne faisait attention à moi. Pourtant, il y avait du monde au marché! Il devait bien y avoir au moins une personne qui avait envie de grignoter, non? Il fallait vite que je trouve preneur pour les deux poignées de fruits qui ramollissaient dans mes mains... avant que le gros marchand à qui je les avais volés me retrouve parmi la foule!

Et voilà que deux dames s'approchaient en bavardant en français. Pour sûr, ça devait être des princesses à voir leurs fringues! C'était ma chance de faire quelques écus faciles.


Jatainnes! Jatainnes à fendre! Mevrouw!...

Rhoo mais elles faisaient exprès de ne pas me voir? Voilà que la vieille toute fripée posait une question au père Anseel, qui ne parlait pas un traître mot de franchouille. La dame avait prononcé un nom entendu récemment. Il fallait intervenir.

Mevrouw! que je lui criai avec mon plus beau sourire. Moi che sais, ch'ai vu ce Janjakob.

Un regard malicieux. Enfin, elle m'écoutait! Ses prunelles ne semblaient plus voir que moi! Je la tenais.

Si fous m'achetez mes jatainnes, che fous dirai ce que che sais.


* Des châtaignes! Qui veut acheter des châtaignes?
Arielle_de_siorac
Le marchand l'avait fixée d'un regard vide, comme si toute conscience l'avait quitté alors qu'elle prononçait sa question. Étonnée, Arielle se demanda s'il était faible d'esprit ou seulement décontenancé par la langue française.

Vous....? commençait-elle au moment où une voix criarde vint lui vriller les oreilles.

Un garnement était planté devant elle, sale et puant. Son accent était terrible mais elle comprenait l'essentiel: "j'ai vu ce Jeanjacob".


Tu as vu le comte?!? murmura-t-elle, le coeur battant.

Il ne parlerait que si elle lui achetait ces quelques boules dégoûtantes qu'il serrait dans ses mains. Des châtaignes? Rien n'était moins sûr, mais Arielle n'en avait cure. En un battement de cils, elle avait remplacé les fruits par quelques écus, qui arrondirent les yeux de l'enfant comme si c'était la Noël.


Maintenant, dis-moi tout ce que tu sais.

Détachant ses yeux de son trésor tout neuf, le gamin prit alors des airs de conspirateur. Il murmura quelques mots à l'oreille de la comtesse, puis la regarda, triomphal.

Arielle avait posé une main sur son coeur. Le souffle court, elle se tourna vers la jeune Aelis pour lui prendre le bras. Son regard était fébrile.


Ma chère damoiselle, je ne sais ce qui se cache derrière toute cette histoire, mais voilà que ça se complique. Ce drôle me jure avoir vu Jeanjacob ici-même avec un autre homme qui l'appelait "dad", qui signifie "papa" en flamand. Ça veut dire que... que... le comte a retrouvé Laurens et qu'ils sont ensemble!

Elle eut un sourire heureux, qui s'effaça aussi vite.

Ils étaient en route pour Bruges. Le garçon est certain qu'ils allaient prendre un bateau.

Froncement de sourcils. La comtesse ne comprenait plus rien.

Un bateau en partance pour le Danemark.
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Arielle_de_siorac
[Port de Bruges]

Le ciel grondait, tout proche, semblant vouloir avaler le monde dans une vague de colère anthracite. Arielle se tenait droite tant bien que mal, accrochée à sa canne. Le vent la fouettait comme pour la punir d'être encore en vie alors que la mort était si vorace.

L'esprit aussi tourmenté que les éléments, elle s'approchait de la cabane du chef du port. Elle y était venue dès son retour de Ghent, sans s'arrêter chez elle. Quelques coups frappés à la porte, et un visage fermé se profila dans l'entrebâillement.


Ja?

La comtesse tenta de se présenter mais ses chuchotements furent tous emportés. L'homme la fit entrer, non sans la dévisager avec curiosité.

Merci, mon brave, murmura-t-elle dans une esquisse de sourire. La tempête ne va pas tarder à se lever, semble-t-il. Permettez-moi de me présenter. Je suis Arielle de Gilraen de Dénéré et je suis à la recherche de mon époux, le comte Jeanjacob de Gilraen, et de notre héritier. On m'a dit qu'ils avaient peut-être monté à bord d'un navire céans il y a quelques semaines. Un navire en partance pour le Danemark. Pouvez-vous... Auriez-vous...

Elle n'avait pas fini sa phrase. Ses yeux las semblaient quêter une réponse, n'importe laquelle, en autant qu'elle lui apporte quelque espoir.

Ja, Gravin, che connais bien Jeanjacob, sourit le chef de port, comme tout le monde. Mais che ne l'ai pas vu depuis des lustres. Il n'est pas passé par ici.

Arielle s'assied machinalement; la tête lui tournait. Un cauchemar, tout cela était un cauchemar.

Je ne sais si je dois m'en réjouir... marmonna-t-elle. Serait-il mieux de le savoir là-bas plutôt qu'évanoui dans la nature? Mais enfin... vous êtes sûr de ce que vous dites? Il n'y a eu aucun bateau en partance pour Copenhague récemment?

Ja ja, il y en a eu un. Il y a deux semaines. Tenez, ch'ai ici le rechistre des passachers...

Des pages et des pages de pattes de mouches dans un cahier. L'homme le feuilleta rapidement.

Ah! C'est ça. Peu de passachers, c'est pas comme les bateaux pour l'Angleterre... Hum... Attendez, che vois un Jan Jakobsen et son fils Ludvig. Une pause, sourcils froncés. Ça me revient, che m'en rappelle. Deux colosses blonds, pas très rigolos. Des marchands danois. Ils arrivaient de Ghent.

Arielle avait fermé les yeux.

C'est ça... C'est ça.

Elle revoyait le gamin crasseux et ses châtaignes. Jeanjacob et son fils Laurens... Jan Jakobsen et son fils Ludvig... La confusion pouvait se comprendre chez un titi voulant faire l'intéressant. Mais aucun doute ne pouvait subsister.

Deux grands blonds. Ce ne sont pas eux. Jeanjacob est brun.

Des boucles brunes, un regard noisette, un sourire espiègle. Des étoiles dans les prunelles. Le visage de son époux s'imposait à Arielle, serrant son coeur.

Merci, messire. Je vais chercher ailleurs.

Et, perdue, éperdue, elle s'en retourna vers son carrosse où Aelis et ses gens l'attendaient pour rentrer à l'Hostel de Gilraen.
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Persevael.louis
[Au Palais des Gilraen, à Bruges]

Persevael était enfin revenu de son long périple dans le sud... Il avait quitté les Flandres après avoir décidé d'aider les Provençaux et le Marquisat dans leur quête d'indépendance. Puis, il avait continué la route et s'était installé en Guyenne, afin de passer l'hiver au sud. Mais sa province natale lui manquait et lorsque le Comte de Hollande fit appel à lui pour défendre le territoire, il n'hésita pas un instant et prit la route.

Mais c'était aussi dans un but de se renseigner qu'il s'était résigné à quitter le doux climat du Golfe de Gascogne... A dire vrai, il n'avait aucune nouvelle ni de son frère, ni de son père. Et cela l'inquiétait au plus au point.

Embarquant donc à Bordeaux en un bateau commercial, il fit plusieurs jours de voyage en mer. Quelle révolution étaient ces nouveaux moyens de transport, filant comme le vent aux larges des côtes du Royaume... En un moindre temps, il fut débarqué à Bruges. Il traversa la capitale des Flandres, dévisageant les passants pour reconnaitre certains de ses anciens amis, mais rien n'y fit.

Il arriva enfin devant le palais des Gilraen, et ce n'est pas sans grande hâte qu'il se dirigea vers le garde pour s'annoncer, ce dernier l'ayant oublié.

Allons, ne me reconnaissez-vous point ? Je suis Persevael Louis, le frère cadet de Laurens ! Réside-t-il toujours icelieu ?

Malheureusement, sire d'Gilraen, vot' frère est parti y'a fort longtemps. J'la pas revu par là d'puis un bout d'temps.

Le blondinet fut pris colère à cette dernière phrase, et abattu par la fatigue, passa ses nerfs sur le garde qui lui n'en pouvait pas grand chose.

N'avez-vous pas assez d'esprit pour aller à sa recherche ? C'est aberrant. Je vais occuper les lieux en attendant le retour de Laurens, et je vous demande de ne laisser entrer personne en ce Palais car je ne recevrai pas.

Il continua sa route dans les longs couloirs du Palais, avant de retrouver l'une des chambres d'ami qui lui servit autrefois. Il s'y installa à son aise et commença à écrire des missives par-ci, par-là dans le but de retrouver son frère tout d'abord, et accessoirement son père.

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[Au Palais des Gilraen de Bruges, quelques jours plus tard]

Un samedi matin, alors qu'il était en train de louer le Très-Haut au sein d'une Chapelle qu'il avait fait construire en l'enceinte du Palais, il fut dérangé par un des laquais qui annonçaient une visite des plus suspectes, taisant le nom de l'homme. Le Gilraen, qui avait dit ne pas recevoir, fut pris d'un grand courroux ; de quel droit le domestique interpellait-il le blondinet, pris dans une grave prière ?

Vous n'êtes peut-être pas croyant, et Deos me préserve de votre sottise, mais comment osez-vous venir en ces lieux et à cette heure ? Vous savez très bien que je la consacre à notre Seigneur.

Le valet, quelque peu gêné, repris avec un air de soumission.

Et bien, Messire, c'est qu'un moine est à la porte de notre Palais et qu'il demande audience au plus vite, sans en donner la raison. Cependant, il semble chargé d'une diligence transportant... quelque chose de lourd.

Le jeune Seigneur bondit de sa position.

Mais cela change tout ! Ce Palais ne doit pas être fermé aux plus profonds religieux ! Faites le entrer, et au plus vite. Je le rejoindrais dans le salon.

S'en allant rapidement mettre une tenue sobre pour ne pas choquer le religieux - bah oui, les vêtements du jeune noble étaient particulièrement étincelants car il aimait la mode - il jeta un coup d'oeil au convoi en dehors qui semblait transporter une lourde malle. Mais il ne fallait pas faire attendre ses invités, Persevael le savait bien. Ni une ni deux, il enfila une tenue noire et se rendit accueillir le mystérieux en le salon.

Mon Frère, c'est une grande joie que de vous accueillir en l'humble Palais de ma famille. Mais que me vaut l'honneur de votre visite ?

L'homme, vêtu lui aussi de noir, prit un air grave.

On a retrouvé il y a peu un corps... Et après l'avoir identifié, nous pensons qu'il s'agit de celui du Comte de Hoorn, votre père.

Le Gilraen fut profondément choqué sur le coup, mais rationalisa. On ne pouvait être sûr de la personne que c'était si l'on ne l'avait jamais vu, et le moine ne prétendait pas l'avoir vu. Or, il s'adressa calmement au religieux.

Êtes-vous sûr de ce que vous avancez ? Est-ce bien Jeanjacob ? Je veux voir le corps !

Il fit signe aux domestiques de l'accompagner car si identification il devait y avoir, tous devaient le reconnaitre. Lorsqu'ils furent arrivés à la diligence, on ouvra la malle transportant le corps... Le blondinet s'évanouit.
Arielle_de_siorac
La tempête avait eu le temps de se lever avant que le carrosse ne rejoigne la Place Sainct-Ange, au coeur de la capitale flamande. Les éléments se déchaînaient contre les êtres qui traversaient l'espace déserté en cette heure sinistre.

Le silence. C'est ce qui frappa la comtesse à son entrée chez elle. Quelque chose comme un parfum de détresse.


Que se passe-t-il céans? chuchota-t-elle à la ronde, alarmée.

La vaste demeure était plongée dans la pénombre et nul murmure ne venait troubler le cillement qui s'enflait en ses oreilles. Il lui semblait être entrée en une maison en grand deuil. Mais que s'était-il passé? Avait-on retrouvé Laurens? Était-ce possible que... qu'il soit... qu'il ne soit plus...

Une main glacée s'était refermée sur le coeur d'Arielle. Faisant résonner sa canne, elle se mit à la recherche d'une réponse à sa question. Au détour du couloir, un laquais à la mine vaguement familière lui présenta son visage défait.


Gravin!

Toi! essaya-t-elle de crier en lui agrippant le col. Dis-moi qu'est-ce que qui se passe ici!

Hoe te zeggen tegen u... Een grote pech. Een grote pech!*

Qui? Mais qui? Parle! Spreken!

Le jeune homme secouait la tête d'un air impuissant. Saisie par la panique, Arielle sentit un goût métallique lui envahir la bouche. Elle gifla le laquais ébahi, avant de reprendre son avancée d'un pas furieux.

Laurens?!? appelait-elle. Laurens, mon ange, tu es là? Tu es revenu? Laurens! Laurens!

Pas question de se laisser aller. Ils étaient tous des menteurs. Ce n'était pas vrai, tout ça. Il était forcément revenu, il fallait qu'il soit là. Il l'attendait dans le petit salon pour l'embrasser en riant. Il suffisait d'avancer, de ne pas se laisser aller. Les domestiques qu'elle croisait la toisaient avec effarement. Elle se refusait à lire la pitié dans leur regard. Elle ne voulait pas croire à cela. Non.

Non, pas cela. Il était là, il le fallait.


Laurens?!?

Elle avait ouvert la porte du salon à la volée. Elle resta plantée là, sonnée.

Là, ce n'était pas Laurens. C'était Persevael, surgi d'on ne sait où. Il veillait un corps fétide bordé de bougies à moitié éteintes.

Jeanjacob.

La scène lui coupa les jambes. Sa canne, inutile, alla se cogner sur la porte, tandis que ses genoux allaient frapper le sol dur.

Elle clignait des yeux, le souffle coupé, incapable de comprendre.




* Comment vous dire... Un grand malheur. Un grand malheur!

[HRP] Ljd Jeanjacob m'a informée de sa décision de quitter les RR, d'où la mise en scène de sa mort ici. Je tiens à préciser que c'est sa décision et que nous ne faisons rien contre son gré. J'aimerais beaucoup qu'il vienne ici pour l'attester mais il est difficile à rejoindre. Quoi qu'il en soit, il ne pourra bien sûr être question de le considérer définitivement mort tant que son perso vivra IG. Merci de votre compréhension. [/HRP]
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