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[Archives RP] Duel à l'Hostel d'Harlegnan

Arielle_de_siorac
[Arielle_de_Siorac]

Bruges...

Dans la lumière déclinante de cette fin de journée d'octobre, le carrosse noir et or s'engagea dans des rues aux noms imprononçables. Noordzandstraat, Dweersstraat, Wulfhagestraat... De belles demeures, à l'architecture d'un raffinement particulier, encadroient des rues peu animées, mais où l'on voyoit néanmoins passer quelques manants à l'accoutrement étrange. Les occupants du véhicule, perplexes, s'émerveilloient de voir l'exotique capitale défiler devant leurs yeux.

Sint-Engel Plein... Heu... Place Sainct-Ange? Le cocher, incertain, s'arresta devant un étal pour mander son chemin jusqu'à l'Hostel d'Harlegnan.


Zijn daar, maat,* luy répondict un badaud en luy indiquant d'un geste un édifice derrière luy, de l'autre costé de la place.

Et quel édifice! Rarement ces Angevins n'avoient-ils vu une telle demeure! Mesme les luxueuses constructions parisiennes pouvoient estre jalouses de cette élégance!

Arrivés devant les portes, imposantes et puissamment gardées, les voyageurs descendirent de carrosse. En premier lieu, la petite Rose, surexcitée. Puis, la servante, la mine inquiète. Enfin, Arielle mit pied à terre.

Cette dernière auroit paru méconnaissable à un oeil familier. Non qu'elle estoit défigurée, mais il y avoit dans son regard, dans sa démarche, quelque chose d'ombrageux, un égarement terrible, qui estoit en total contraste avec la délicate réserve qui l'avoit toujours caractérisée.

Tandis que Rose se délassoit les jambes autour du carrosse, Arielle s'avança par devers les gardes.


Bien le bonjour, mes braves. Je suis la Dame d'Azé et de Dissé-sous-le-Lude. Je suis venue icelieu à l'invitation personnelle de Messire Louis Hubert d'Harlegnan.

Oh, Mevrouw, je crains que Heer d'Harlegnan ne soit absent, luy répondict l'un d'entre eux. Il est en voyage.

Il n'est donc pas encore arrivé... Je sais fort bien qu'il est en voyage, jeune homme. Je viens à peine de le quitter, il y a quelques jours, à Paris. Soit, je l'attendrai.

Les gardes, après consultation auprès de leurs supérieurs, acceptèrent de laisser entrer Arielle et sa mesnie. C'estoit probablement là une énième conqueste du fougueux Cerf, crurent-il. On leur réserva de spacieux appartements, avec vue sur la cour intérieure de la splendide demeure.


* C'est là, l'ami.
Arielle_de_siorac
[Louis_Hubert]

La Belle Bruges - 2 jours plus tard.

Un drôle d'attelage franchi les murs de la ville, mais on reconnut rapidement l'ancien Comte des Flandres, et on ne s'étonna pas de l'extravangace de son entrée. En effet, le cheval, bien sellé, n'avait pas un, mais bien deux cavaliers! Bien entendu, le Cerf qui tenait les rênes en avant, et, plus étrange, une jolie demoiselle dont les mains étaient attachées derrière le dos et qui criait mille injures aux pauvres Vicomte, qui ne repondait que d'un sourire amusé, assis juste derrière lui, sur la même selle!

Enfin, devait-elle se dire, lorsque les sabots frappèrent une dernière fois la place Saint-Ange. Le Cerf mit pied au sol, son habituel sourire enfantin aux lèvres, et le plus délicatement possible, il fit descendre Ann, puis détacha ses mains, un petit frisson descendant le long de sa colonne en souvenir de l'origine du tissu qui attachait ses mains.


Te voilà à Bruges... J'espère que tu as aimé le voyage! Direction l'Hostel d'Harlegnan!

Et d'un geste de main grandiloquent il présenta le-dit hostel qui s'élevait furieusement d'un côté de la place Saint-Ange. Il sourit à Ann, qui ne semblait pas aussi heureuse que lui de venir ici, et il emboîta le pas vers la porte.

Goedendag Heer van Harlegnan, wacht een gast u, wij hebben hem een appartement in uw afwezigheid voorbereid.*

Il dit le tout en émettant une légère réverence. Le ton du garde était légèrement hésitant comme si il avait peur d'avoir fait une gaffe.

Perfect, hebt u goed mevrouw hier aanwezig in de aangrenzende kamer aan mienne gedaan, geplaatst.**

L'homme aquiesca d'un signe de tête et tourna les talons direction l'hostel pour faire annoncer les désirs du Vicomte, laissant la garde de la porte à un autre homme qui salua le Cerf d'une légère réverence.

*Bonjour Seigneur d'Harlegnan, une invité vous attend, nous lui avons préparé un appartement en votre absence.
**Parfait, vous avez bien fait, installez madame ici présent dans la chambre adjacente à la mienne.
Arielle_de_siorac
[Ann]

Enlevée sous son propre toit. Alors qu'elle ne demandait rien à personne. Revenue des noces princières, elle avait à peine eu le temps de souffler. L'embarquer ainsi. Mains liées qui plus est. Au moins avait-il eu la décence de lui permettre de faire le reste de la chevauchée convenablement assise.
Les premières minutes avaient été mouvementées. La Princesse hurlait, tempètait, injuriait et se serait volontiers débattue si elle n'avait crains de chuter sous les sabots de l'animal... entendons-nous, le cheval... pas le flamand... la distinction se fait grâce aux sabots!
Voyage éprouvant. Elle adorait voyager, mais pas dans ses conditions. De plus, ces mains liées ne lui permettaient pas de se tenir. Elle comprenait la précaution -elle aurait déjà écharper l'animal (le Flamand cette fois-ci) sans cela- mais avait du mal à l'accepter.
La fin du voyage se fit donc dans un mutisme bornée qui n'augurait rien de bon pour la suite. A peine se permit-elle quelques injures et noms d'oiseaux bien sentis lorsqu'ils passèrent les portes de la ville. De plus, elle était véritablement frigorifiée.Se retrouvant à descendre de cheval sans les mains, elle dut s'amuser à passer une jambe au dessus du cou du cheval et apprécia malgré tout l'aide du Vicomte, sans laquelle, sans aucun doute, elle aurait gouté le sol de la place Saint Ange avec le menton et non avec les pieds. Mais aussitôt les mains libérées, elle asséna une gifle magistrale et violente à LouisHubert, sans ajouter un mot de plus, les yeux tels un ciel d'orage. Et comprit à peu près de quoi il était question lorsqu'il parla. Car si elle ne parlait le Flamand, du moins le comprenait-elle en partie. kamer:la chambre...mienne... pas de souci...geplaatst... placée... et puis quoi encore. Se trouver dans une chambre contigüe à celle de l'ex Comte!


Je ne resterais qu'une nuit de toutes manières. L'on m'attends à Paris. Alors inutile de vous donner la peine de m'installer siii bien.

Et, sans se soucier de s'il avait compris ou non le propos, elle remonta ses jupons d'une main, et rentra sans attendre dans l'Hostel, lorsque l'effroyable pensée l'assaillie qu'elle n'avait que cette robe légère à se mettre. Quel pays sangdieu!
Arielle_de_siorac
[Sebastien Deldor]

Sous une pluie battante, arrachante et pourfendante un chevalier déchu se présenta devant les portes de l'hôtel d'Harlegnan. Arrivé de Paris, il étoit à la recherche de celuy qui avoit volé l'impératrice de son coeur, ses enfants, ses titres et son honneur. Tous ses malheurs étoient de la faute de ce démon à l'horrible moustache!

Armé jusqu’aux dents, fou de rage, il vint hurler la colère divine qui grondoit en luy.


HARLEGNAN! Succube, sors de ton trou! C'est l'heure de ton chastiment!

Dans son avancé jusqu'aux portes, il fut arrêté par des gardes luy demandant de se calmer. Il continuoit de crier, ne voyant rien autour de luy, prêt à couper la tête de l'homme qui l'obsédoit.

Fier cervidé, à la lâcheté bien plus grande que le panache, aujourd'hui je t'ablaterai!

On finit par le laisser entrer et le faire attendre dans un salon.

Un homme, sûrement le serviteur de maison, luy dit:
Le Vicomte est occupé avec une visiteuse, veillez patienter.

Assis dans son mœlleux fauteuil, il fit mine de se reprendre quelque peu . Mais dans son for intérieur, il écoutoit avec attention la voix maligne en luy, qui disoit : Venge toi ! Coupe-luy la tête!

Dieu avoit formé un grand dessein. Il luy avoit permis de retrouver l'antre de ce démon. Il alloit luy permettre de mener à bien sa vengeance. Il alloit pouvoir récupérer la plus douce des femmes ; Arielle de Plantagenêt de Dénéré.
Arielle_de_siorac
[LouisHubert]

Heer van Harlegnan! Heer van Harlegnan!*

La pluie fracassant les careaux couvrait légèrement le tumulte du serveur. Qui donc criait ainsi, et le dérangeait en si douce et agréable compagnie! Cela semblait urgent... Tant pis, il l'avait dit, il est occupé! Il retourna la tête vers la ravissante damoiselle, la peau si douce, le sourire si tendre qui était avec lui. Il ne put que lui rendre un tel sourire, émerveillé devant le charme et la beauté, ainsi que la sensualité, qui se dégageaient de chacun de ses traits, de chacun de ses gestes, de chacun de ses soupirs et gémissements. Il déposa doucement ses lèvres sur les siennes, oubliant soudainement ce qui l'avait tant dérangé dans les premiers instants.

...Heer van Harlegnan!

Une nouvelle fois, le langage gutural flamand vint briser le doux silence complice. Énervé, il releva la tête et soupira d'exaspération. Ses yeux se plantèrent dans ceux de la dame et il vint murmurer à son oreille quelques mots.

...Ce doit être vraiment important pour qu'ils me derangent... Je ne serai pas très long... Si je ne reviens pas d'ici cinq minutes, on reprendra cela, ok?

Un léger baiser sur sa joue, et il se releva du lit, nu comme un ver, et enfila prestement ses braies, sa chemise, légèrement déchirée dans les ébats - et oui une autre - et son classique mantel qui lui donnait tant de classe, sans oublier la lame à sa hanche.

... Jawoord ja, kom ervan ik me, het is beter echt belangrijk te zijn.**

Le ton était clair, et coupa court aux appels paniqués du serveur. Celui-ci en eut même peur... Après tout, étais-ce vraiment important??? Il l'espérait... Le Vicomte avait la main bien lourde lorsqu'il était dérangé inutilement quand il est "occupé avec une visiteur"...

Le Vicomte sortit d'un pas rapide, soupirant son exaspération tout en descendant les marches et franchit le seuil du salon... Il le vit tout de suite, le reconnu tout de suite... Deldor... Un léger moment de surprise qui laissa place aussitôt à l'amusement, que pouvait-il bien faire à Bruges? Le Cerf avait sa petite idée, et il allait surment s'amuser.


Si loin de chez vous Deldor... Que faites-vous dans la belle Bruges?

Il dit ces mots sur un ton quasiment dédaigneux, menacant même; un ton de défi. L'homme semblait à bout de souffle, au bout du rouleau, désespéré... Pathétique même. Chacun de ses traits étaient tirés dans une expression de fatigue, mais non pas la fatigue qu'on guérit d'une nuit de sommeil, mais la fatigue de la vie, la fatigue de celui qui veut dormir éternellement. Et un être si minable osait vraiment venir le défier chez lui?...

---------

*Seigneur d'Harlegnan! Seigneur d'Harlegnan!


**Oui oui, je m'en viens, c'est mieux d'être vraiment important.
Arielle_de_siorac
[Sébastien Deldor]

Obsédé par la voix divine dans son esprit, Sébastien étoit concentré sur l'idée du démon moustachu vidé de son sang, la tête coupée. Quand il vit l'objet de sa colère apparaitre devant luy, il se leva d'un bond. Il sortit son admirable épée.

HARLEGNAN! Je te tiens!

Des gardes, restés là pour le surveiller, l'empêchèrent de sauter à la gorge de l'homme. Fureur! Encore une fois bloqué tout près de sa cible! Il n’avoit point de chance vraiment.

Viens te battre! Viens mourir sous ma lame, en duel!

N’ayant point de gants, il décida d’oster sa chausse, qu'il lança au visage du Cerf avec fureur. L'homme eut un sourire et accepta le défi du Saint Chevalier. Il se calma un peu, content d'y arriver enfin. Enfin! il alloit pouvoir réaliser son noir dessein, se venger, pourfendre le démon qui luy avoit volé sa femme!
Arielle_de_siorac
[Lunconnu]

Geoffroy était tranquillement dans sa chambre lorsqu'il entendit des cris dans l'entrée. Il en fit une rature sur son courrier ... encore du travail en refaire.

Prenant son épée qu'il mit à son coté, il sortit de son bureau pour voir ce qu'il se passait. Alors qu'il était en haut des escaliers, il vit son confrère héraut, Sébastien Deldor de Plantagenêt, sauter au cou de son cousin. Dans ses yeux, qu'une envie, le tuer.


Que se passe-t-il ? hurla-t-il ...

C'est alors, qu'il vit Sébastien, bloqué par les gardes, prendre sa chausse et la lancer au visage de Louis Hubert.


Cela sent le défi, qu'a-t-il fait encore, mon cousin.

Geoffroy ne put s'empecher de sourire, mais reprenant son calme, il descendit pour voir ce qu'il pouvait faire pour éviter une tuerie sanguinaire dans l'hostel.

Arrivant en bas, il vit le regard de son cousin. Le defi venait d'être accepté. Les prochaines heures allaient être longues...
Arielle_de_siorac
[Charlesdelatour]

Charles filait sur son fringant destrier par un temps épouvantable. Il quittait une déplorable cession du conseil et se rendait chez les D'Harlegnan pour se détendre l’humeur. Il finit par traverser la grande place avant d'attacher sa monture distraitement, il ne resterait pas longtemps...

C’est alors que se dirigeant vers l’entrée principale des cris se firent entendre et le spectacle de violence prit Le capitaine flamand par surprise … Il voulait du calme et de la sérénité après avoir du subir ignorance et arrogance …



Mais que se passe t il ici !!! Gardes ! MAis que se passe t il !
Arielle_de_siorac
[Ann]

Les premiers temps, elle les avait passé enfermée dans sa chambre d' l'Hotel St-Ange, réfugiée dans un mutisme boudeur. D'ailleurs le Burgraaf ne s'y était pas frotté. Tant et si bien, qu'ainsi cloitrée dans sa chambre, elle n'avait même pas eu vent de la présence de sa cousine en ses murs... Ce qui à bien y penser n'était pas plus mal, sinon il y aurait eu meurtre. Ainsi, le lendemain, décida t'elle de sortir du Castel qui commençait à lui taper sur le système. Elle n'était pas de celles qu'on enfermait en une cage dorée.
Ainsi, au petit matin du jour suivant, se glissa t-'elle hors de sa chambre, vêtue de la robe qu'elle avait déjà la vieille, puisqu'elle n'en avait pas d'autre... Puisque n'avait rien d'autre. A pas de louve, elle gagna le bureau du Vicomte et sans vergogne commença à fouiller les tiroirs, à la recherche d'or. Puisqu'elle était à Bruges... autant en profiter n'est-ce-pas? Or, toutes femmes, pour "profiter" a un besoin quasi viscéral d'argent. Argent dont elle se trouvait bien démunie. Ouvrant, tour à tour, tous les tiroirs que pouvaient compter le dit-bureau, elle trouva enfin ce qu'elle cherchait. Une bourse, qui, a en juger par le poids, était forte de quelques milliers d'écus sonnants et trébuchants. Le stricte minimum pour une virée dans les rues de la Capitale Flamande. La faisant voler d'une main à l'autre, elle sourit gaiement. Et sortit. Tombant nez à nez avec un serviteur du Cerf. Retenant un juron elle transforma sa grimace en sourire aimable. Et s'apprêtait à poursuivre son chemin lorsqu'une idée de génie lui vint. Le rattrapant par le colbac, elle pria pour qu'il connaisse du Français:


Toi là! Va me trouver un carrosse! Et pronto... euh... schnell? Vite quoi! Et tu m'accompagnes!Mais allez qu'est ce que tu attends!

Le relâchant, elle le regarda courir dans l'autre direction. Soit il avait compris le sens du propos, soit il la fuyait. Haussant les épaules, elle passa par les cuisines et rafla plusieurs gâteaux qui se trouvait là et semblait lui tendre les bras, évitant avec soin la bière Flamande. Une fois n'est pas coutume, elle but de l'eau.
Enfin descendant dans la Cour, elle eu le plaisir de voir attelée un coche aux armes du Cerf. Haussant les épaules, elle grimpa dans le carrosse et voyant que le pauvre troufion voulait s'en aller, elle le tira d'une main vive à l'intérieur du véhicule, avant d'essayer de lui expliquer qu'elle voulait se rendre chez les tailleurs.


Cope an cleermacker mugit-il à l'intention de celui qui menait la barque (enfin la barque)
Pourvu qu'il est bien compris, pria t-elle.
Heureusement, pour elle, il avait compris le sens profond du message et c'est avec plaisir qu'elle se retrouva face à des échoppes proposant des dizaines de modèles, des étoffes précieuses et des bijoux scintillants.
Descendant prestement, telle une enfant devant un magasin de sucreries, elle fit battre pour elle le haut du pavé par le Flamand qu'elle venait de décider de rebaptiser Alphonse, n'ayant pas compris son prénom.
Ainsi, elle entra dans la première échoppe, tandis que le commerçant déblatérait avec sa femme sur l'identité de cette nouvelle venue qui descendait d'un carrosse aux armes du célèbre LouisHubert...


... jonkvrouw van Heer van Harlegnan?

Haussant un sourcil, elle eut la désagréable impression d'être prise pour une autre maitresse du Comte. Haussant les épaules, elle tira à l'intérieur de la boutique "Alphonse": il fallait bien quelqu'un pour porter les paquets, et commença à fureter, essayer, déballer, virevolter, critiquer, s'admirer, dépenser...
Lorsqu'elle sortit, sa bourse était considérablement amoindrie, celle du marchand, considérablement grossie, ses épaules couverte d'une fourrure de zibeline hors de prix, ses pieds chaussées de bottines exorbitantes, sa robe remplacée par une autre au décolleté proprement ahurissant, et sa gorge habillée d'une rivière de saphirs. Et dans les bras d'Alphonse, il y avait une dizaine de paquets empilées à la va te faire fiche, et le pauvre garçon ne voyait sans aucun doute plus ses pieds... pas plus que sa route. Avec un sourire, elle passa à ses mains ses gants neufs et s'engouffra dans le carosse. Rien de telle que d'avoir dépensé des fortunes pour retrouver sa bonne humeur....
Durant le trajet, elle ne cessa de s'extasier sur les nouveaux tissus qu'elle avait achetés, cette merveilleuse ceci, ce divin cela, cette sublime chose, etc... sous le regard dubitatif d'Alphonse, qui se transforma bientôt en un regard ardent lorsqu'il aperçut le grain de beauté qui ornait le sein gauche de la divine Princesse. Ce que la Princesse elle même ne voyait pas, tout occupé à passer en revue ces divers achats.
Enfin, ils arrivèrent devant l'Hostel de la Place Saint-Ange. Alphonse reprit les paquets et ils entrèrent. La Princesse parlait fort, se demandant si elle pouvait guider le Flamand au son de sa voix... mais quelqu'un parlait plus fort, et ceci était inadmissible! Naméo! Glissant la tête par l'entrebaillement de la porte, elle vit alors Deldor et LouisHubert, face à face et écarquilla les yeux, avant de vociférer.


C'est quoi encore ce bazar?
Arielle_de_siorac
[LouisHubert]

Hahahahaha, bien sur que j'accepte le duel, minable.

Le sourire moqueur du Cerf en disait long sur le fond de ses pensés, il était prêt à remettre à sa place l'insolent qui osait venir le menacer au coeur même de l'hostel! Il allait indiquer une place pour commencer les hostilités lorsque trop de personnes arrivèrent en même temps dans la pièce! Son cousin, Charlesdelatour et la ravissante Princesse! Il tourna la tête, un peu perdu par ces arrivés si peu prévisibles, surtout du fait qu'elles soient toutes en même temps, et lorsqu'il reconnut les différents protagonistes, il sourit, voila qui règle le problème.

Oh, Ann, simplement un être inférieur qui osait venir me défier en duel, de fait, je lui ai répondu par l'affirmative.

Sourire joyeux au lèvre, tel un enfant qui était heureux de la situation présente. Il allait vraiment s'amuser en effet, mais pas uniquement pour cela, la Princesse semblait plus heureuse, il ne savait pourquoi encore, mais cela le ravissait. Ils auraient bien amplement le temps d'en parler une fois que le ridicule et pathétique Deldor aurait goûté du fer de sa lame.

Le problème des témoins est règlé. Saint-Ange, tu seras le témoin de l'excecrable Deldor, Geoffroy, tu seras mon témoin. Direction la cour intérieure, la pluie n'est qu'illusion dans les situations comme celle-ci.

Et d'un pas décidé, il traversa l'hostel, direction la cours intérieure... Le vombrissement constant de la pluie atténuait ses sens et les bruits ambiants, même jusqu'à engourdir partiellement ses pensés. Pluie fracassante, elle ne faisait pas que martelé les carreaux d'un tintement sec, elle tombait de manière régulière, tel un métronome assez rapide, sur les épaules, le cou, la tête du Cerf, et bientôt elle coulait le long de son front et de ses cheveux. Le sol déjà mou par le mélange terre-eau s'enfonçait sous leurs pas. Ils étaient au centre de la cour intérieure, encadré par quatre longs murs hauts d'autant d'étages. Le sourire amusé ne quittait pas la bouche du Cerf, lui qui s'attendait à bien s'amuser, et il osa même faire une révérence respectueuse à Deldor dans le but de l'humilier. D'ailleurs, celui-ci ni répondit pas.

Puis ils dégainèrent leur épée, Deldor brutalement tel une bête, le Cerf, avec son éternelle grâce. Dans sa main droite, une lame de 90cm, assez mince, pas plus de 5cm de largeur, à la garde dorée et bien lustrée tel que, si ce n'aurait pas été de la douce pluie qui coulait maintenant le long de la lame, la garde aurait reluit de plein feu. Le manche lui, d'un argent immaculé, nervuré et torsadé de minces lignes d'or, et, reposant au bout de celui-ci, le pomeau qui avait la forme d'une croix de Sainte-Illinda, à laquelle on avait coupé le bout d'une de ses pointes pour aller s'implanter dans le manche.


Tu sais qu'avant que tu me déranges, j'avais beaucoup de plaisir avec une visiteur que tu connais fort bien, si tu vois ce que je veux dire…

Le rideau de pluie masquait quelque peu son visage, mais un oeil attentif aurait bien pu voir le sourire moqueur et malicieux qu'il envoya à Deldor, juste avant de l'inviter à commencer d'un signe de la main droite

Et tout commença.

Un long cri sauvage, une bête fonçait vers lui, avec l'énergie du désespoir, oubliant rapidement les techniques d'escrime et comptant uniquement sur sa volonté propre et la force brute. Ainsi, il envoyait des coups avec tant d'élan qu'il était facilement prévisible, et évitable. C'était vraiment pathétique pour le chevalier déchu, il fonçait de toute ses forces, mais envoyait toujours dans le vent, réussissant au moins au passage à fracasser les gouttes d'eau qui ne semblaient pas vouloir arrêter de tomber. Le Cerf évitait grâcieusement les coups, par de belles esquives à droite, puis à gauche, puis encore à droite, et plus il esquivait, plus il riait. Et puis il s'ecoeura de ce jeu ridicule, et riposta en bloquant un des coups avec son épée, mais il ne sembla pas avoir eu lieu tellement le bruit des coups était tué par le vombrissement constant du déluge. Et ils se renvoyèrent coups pour coups, malgré qu'il semblait réellement que le Cerf se jouait de Deldor, maitrisait totalement le combat, il n'était pas prêt d'en finir, et tel un escrimeur chevronné, s'amusait à le faire avancer, puis reculer, et etc., comme chat et souris. Même la pluie froide qui maintenant avait transpercée ses vêtements ne semblait pas l'affecter, il s'amusait, et continuerait.
Arielle_de_siorac
[Arielle de Siorac]

Les minutes avoient passé. Restée seule avec le martèlement incessant des gouttelettes sur les fenestres, Arielle estoit retournée dans sa chambre, où elle estoit à présent sise devant l'astre. Le regard lointain, elle rattachoit distraitement les cordages de sa houppelande.

Alanguie, elle ne pensoit à rien, l'asme vide, les sens encor en feu mais le coeur en cendres. Le silence estoit soudain bien triste...

Avec un soupir, elle allongea nonchalamment le bras jusqu'à une table où elle avoit déposé son peigne de nacre, mais sa main effleura plutost son anneau d'or, jeté là par dépit. Sa gorge se noua. Son alliance... Son mariage... Immédiatement, une bouffée de colère vinct rosir les joues d'Arielle.


Espèce de salaud, comment as-tu pu me faire ça, Sébastien? dict-elle tout haut, s'emportant de plus en plus au fil des mots. Comment as-tu pu tant me délaisser, me désaimer, me tromper? Comment as-tu pu tuer nostre amour? je te hais je te hais JE TE HAIS jamais je ne pourrai te pardonner j'aurais bien pu mourir tu ne l'aurais mesme pas remarqué j'aurais bien dû mourir mais qu'a-t-elle donc de plus que moy pourquoi Sébastien pourquoi?

Un froncement de sourcils vinct interrompre l'escalade. Sébastien?

Un cri venoit de luy arriver de la cour intérieure... Elle avoit cru reconnoitre... Mais c'estoit impossible... Il estoit à Paris en train de se pavaner au bras de cette Smartfluid...

Arielle s'approcha de la fenestre, jeta un coup d'oeil en bas... et lanca un cri à son tour. Son époux estoit là, quatre étages plus bas, à s'élancer contre Louis Hubert!


Arrestez!!!

Paniquée, elle se rua à l'extérieur de sa chambre, vers les escaliers.

Mais il va le tuer! Il va le tuer!
Arielle_de_siorac
[Ann]

Oh, Ann, simplement un être inférieur qui osait venir me défier en duel, de fait, je lui ai répondu par l'affirmative.

Un être inférieur? Le Cerf avait-il oublié que c'était de son cousin qu'il parlait ainsi? Morgue et orgueil du vainqueur, face au vaincu. Pouvait-il se croire vainqueur alors que la seule chose qu'il avait fait avait été d'embrasser Arielle? Pouvait-il se croire vainqueur face à un homme si pathétique? Pouvait-il croire qu'on pouvait dominer le coeur d'une femme? Qu'on pouvait l'asservir et le porter ensuite autour du coup tel un trophée de chasse? Croyait il qu'obtenir les faveurs d'une Dame suffisait à ériger en étendard la vanité mal placé d'un petit coq?
Pendant quelques secondes, elle fixa sur le Cerf un regard furieux, le haïssant profondément. Ses grands yeux d'eaux avaient pris une teinte d'orage, et si elle ne pipa mot face aux propos venimeux du Vicomte, elle n'en pensait toutefois pas moins. Il souriait qui plus est. Souriait face à son cousin qui souffrait ainsi. L'envie de lui coller une gifle magistrale pour lui remettre les idées en place était irrépréssible, à tel point qu'elle sentait presque des picotements parcourir nerveusement ses doigts. Elle serra le poing, s'enfonçant les ongles dans la paume des mains, y laissant une marque rougeatre.
Oh oui! A cet instant, elle les haïssait. Pourtant, elle savait qu'elle ne pouvait rien faire. Le défi avait été relevé. Elle ne pouvait plus intervenir. L'honneur était sacré. Celui des hommes encore plus, car c'était atteinte à leur virilité et à leur orgueil.
Alors, elle sortit à la suite des deux bretteurs. Sous la pluie battante. Maudissant même sa vesture neuve, si peu commode. Elle ressera sur elle la cape de zibeline, cherchant à se protéger de la cruelle morsure du froid. Déjà la pluie la glaçait jusqu'au tréfond de son âme... à moins que ce ne soit la peur. Ses longs cheveux d'ébènes étaient déjà trempés et des gouttes glaçaient coulaient dans son dos et sa gorge.
D'un oeil expert, elle regarda LouisHubert sortir l'épée de son fourreau. Lame très fine, garde ouvragé. C'était une rapière d'apparat, non une arme de chevalier. C'était une arme dont on se servait pour se pavaner, non pour combattre. Une lame si fine semblait bien faible face aux assauts d'une bonne bâtarde.
Un soupir vint mourir sur ses lèvres en nuage de buée. Il n'avait dit, ni l'un, ni l'autre quelle serait l'issue du duel, mais à la grande peur de la Princesse, il semblait que ce serait duel à Mort.
A nouveau, elle frisonna. Tant sous l'effet du froid glacial, de la pluie battante, que de la peur.
Et alors que le combat s'engageait, elle priait Saint-Illinda, dont la Croix reposait entre ses seins. D'une main tremblante, elle saisit la petite croix et la serra dans la paume de sa main comme si sa vie en dépendait. Les extrèmités s'enfoncèrent dans sa chair, mais elle n'en avait cure. Elle priait pour que tout ne soit que cauchemar, et qu'ils ne s'entretuent pas. Elle priait parce que l'issue était incertaine. Elle priait parce qu'il semblait que sous ce ciel d'orage, l'un d'eux devraient mourir. Elle priait parce qu'il y avait déjà eu trop de morts...
Elle priait...
Arielle_de_siorac
[LouisHubert]

Et une fraction de seconde trop tard, il esquiva un nouveau coup, si bien que la lame lancée avec acharnement sur le Cerf frôla son bras droit à la hauteur de l’épaule, venant fendre très légèrement le tissu et couper très superficiellement la peau sous celle-ci, si bien, que l’on aurait pu y voir quelques gouttes d’un sang âcre et quelque peu noirâtre perler sur la peau et teinter la chemise, si elles n’avaient pas aussitôt été emporté par le déluge qui fracassait la capitale. Ce n’était pas tellement la douleur du coup; elle était bien minime, mais plutôt l’orgueil qui était blessé : il venait de le toucher! S’en était trop, ce jeu avait assez duré. Le sourire amusé du Cerf disparu avant même que les premières gouttes aient été emporté par la pluie, laissant place à une expression froide, et des yeux brulants derrières le rideau de pluie, si bien que le contraste si flagrant entre feu et glace en était terrifiant.

Deldor avait déjà repris sa position, et allait renchaîner d’un coup puissant et prévisible. L’épée était levée haut dans le ciel de plomb, et les sens du Cerf étaient tous prêts à bondir. La lame tomba au même endroit que le coup précédent qui avait à peine fait mouche, le Vicomte pivota vers l’arrière en prenant appuie sur son pied gauche, de manière qu’il était maintenant à la gauche du coup d’épée. Emporté dans son élan, Deldor perdit légèrement l’équilibre vers l’avant, sa main armée se retrouvant au niveau de sa cuisse droite; c’était ce qu’il attendait, et malgré sa position éloignée, il tenta un coup fin qui devait atteindre le thorax. Le mouvement lancé, il vit clairement que la distance était trop grande, mais il pouvait atteindre le poignet et la cuisse… Le coup fin et puissant tomba, sec et dur, sur le poignet de Deldor, le coupant d’un trait et continuant son chemin dans sa cuisse, pour aller s’arrêter un peu avant le fémur. La main ainsi coupé se détendit, laissant tomber l’épée qu’elle tenait sur le sol mou et poreux de terre et d’eau, pour ensuite s’étendre non-loin. Le sang qu’elle contenait se rependait tranquillement sur le sol, tel un léger ruisseau dilué par l’eau de pluie, qui suivait les mille et un reliefs du sol ramolli. Un cri de douleur étouffé aussi bien par la pluie que l’homme retentit dans la cour intérieure, et de son poignet maintenant coupé, on pouvait y voir un long fluide rougeâtre et sombre qui y coulait doucement, d’entre les chairs déchirées et d’os tranché, mais le plus morbide restait l’état de sa cuisse, ou l’on pouvait voir une longue plaie béante de la largeur de la lame du Cerf, profonde et ruisselante de sang, la peau déchiré sauvagement et certains nerfs sectionnés dans un mélange burlesque. Sa jambe droite s’effondra sous son poids et il se retrouva un genou au sol, tenant son poignet tranché d’une main et vociférant mille insulte au travers de la pluie.

Et malgré cela, le sourire du Cerf ne revint pas… Il prit son épée de la main gauche et s’approcha d’un pas rapide vers l’homme souffrant, à une portée de bras, le regard en feu, perçant le déluge continuel. Il était maintenant insensible aux mille et une gouttelettes qui avaient tombé et continuait encore de tomber, sur sa tête. Deldor vociférait tellement d’insulte et d’expression de douleur qu’il ne vit pas que le Vicomte était si proche de lui. Peut-être voyait-il le bout de ses bottes de cuir, à genou ainsi penché, mais il n’en dit mot, surement parce ce que la souffrance prenait toutes ses pensées. Le Cerf leva sa main droite, et, du revers de la main, il envoya une gifle monumentale sur la joue gauche de Deldor; sa chevalière laboura la joue du chevalier déchu, le contact froid du métal sur sa peau bientôt remplacé par celui de la longue entaille d’une bonne dizaine de centimètre de long, assez profonde et brulante que les armoiries d’Harlegnan venait d’y laisser. Et doucement, le sang suintait de celle-ci, aussitôt balayé par les gouttes de pluie qui coulaient le long de son visage. Sous le choc, sa tête avait été projetée vers l’arrière, lui tordant douloureusement les vertèbres du cou et du début du dos.


Relève-toi Deldor, et fais face à ta mort comme un homme, ou abandonne tout de suite dans la honte et le déshonneur, le choix te revient!

Le ton était puissant, teinté de colère et de haine. Ce n’était plus le Vicomte galant en ce moment; c’état le gracieux prédateur, celui des premiers jours à Dunkerque dans son enfance, en mieux habillé, un plus de printemps et des coups d’escrime plus adéquats. Deldor se releva péniblement, tentant de mettre tout son poids sur sa jambe gauche. Au moins ce misérable avait encore de l’honneur, et il l’affronterait jusqu’au dernier moment! Il ramassa son épée sur le sol avec sa main gauche, qui n’était pas coupé, et se mis en une semi-position de combat, la seule chose qu’il pouvait faire dans l’état de son corps, ruisselant de sang et de souffrance. Sa respiration était haletante et pénible, on voyait facilement aux traits crispés de son visage qu’il vivait un martyre, mais il avait de l’honneur, et n’abandonnerait pas. Ainsi, il leva son épée haut dans les airs. Un léger sourire traversa le visage du Cerf, une sorte de légère marque de respect pour cet homme qui sur ses dernières minutes. Et il fonça, un long cri sortant de sa bouche, avançant le plus rapidement qu’il pouvait, courant même sur sa jambe à moitié coupé qui se disloquait et se tordait dans de long craquement lugubre sous le poids de l’effort. Et il voulu abattre son épée sur le Cerf, mais il ne finit jamais son mouvement. On entendit le bruit des côtes qui se fracturaient, de la chair qui cédait. D’un coup puissant, il avait planté son épée dans le thorax de Deldor, sur son flanc gauche, vers le haut. Sa respiration fut coupée, et un long ruissellement de sang rosé dû à la perforation du poumon sortait de la plaie. Le cœur n’était pas touché, mais ses vêtements étaient teintés de point de sang à certains endroits, là où les côtes cassées avaient perforés les tissus. Un éclair transperça le ciel figeant le temps et découvrant, l’espace d’un instant, la scène épique: Deldor l’épée haute dans les airs, le souffle coupé, les yeux exhorbités, le Cerf, sa lame planté dans le thorax de Deldor, le regard flamboyant. Et leurs regards se croisèrent, une dernière fois surment, car le temps reprit sa vitesse normale, au moment même où il délogeait son épée du thorax, laissant le pauvre pantin mourant s’effondrer à genou sur le sol, mouillé de pluie et de sang. Il avait le regard perdu et brumeux, les bras le long du corps, son épée reposant à côté de lui.

Et d’un coup sec, tout fut terminé. Sa lame fendit l’air, et du même coup, la gorge du mourant. Ce qui restait de sang dans le corps détruit de l’homme sortit en un long jet de la coupure, venant teinter les vêtements mouillés du Vicomte, sa lame, et son visage de quelques gouttelettes éparses. Et il s’effondra tête première dans la boue, la terre et l’eau, un long ruisseau de sang coulant sur le sol et venant rejoindre les bottes du Cerf. Il s’avança tranquillement vers le corps maintenant inerte, dos aux témoins, si bien qu’ils ne pouvaient pas voir ce qu’il faisait. Il se racla la gorge bruyamment, mais la pluie avait pris le monopole du son, et il cracha sur Deldor, maintenant mort. Le crachat tomba sur les cheveux mouillés du défunt, aussitôt balayés par la pluie torrentielle. Il se pencha sur le corps, et vit qu’il portait toujours son collier de chevalier... Chevalier déchu, reste chevalier, un d’un coup sec, il l’arracha et l’enfourna dans une de ses poches. Tous se tenaient à distance, attendant qu’il leur fasse un signe signifiant que c’était bel et bien terminé. Il se releva lentement et cria assez fort pour enterrer la pluie.


Ce duel n’a jamais eu lieu! Le corps de Sebastien Deldor de Plantagenet a été retrouvé dans cet état, sa bourse en moins, sur une route des Flandres, et a été rapporté ici par ceux qui l’ont trouvé, ils ont été récompensé comme il se doit. Me suis-je bien fait comprendre? Cela vaut aussi pour les membres de la domesticité, et je sais avoir la main très lourde!

Le ton était sans équivoque, impérial. Le Cerf reprenait le contrôle de la situation, et nul ne devait déroger à cela. Il ne faisait pas vraiment cela pour lui, car il était dans son droit, mais pour le fils du défunt; s’il apprenait que son père était mort en duel, il vouerait surement sa vie pour le venger, ce qui serait bien inutile. Et sans aucune autre forme, il quitta d’un pas rapide vers l’hostel.
Arielle_de_siorac
[Arielle de Siorac]

Arielle arriva en trombe, le souffle court. Elle croisa Louis Hubert alors qu'il rentroit dans l'hostel et luy lança un regard paniqué, empreint d'une profonde détresse, avant de se tourner vers la cour intérieure.

D'un coup d'oeil, elle embrassa la scène à travers le rideau de pluie. Là-bas, une forme sombre, terriblement immobile.

Une impression de déjà vu... Un corps, sur une route noire. La danse macabre d'un arbre dans le vent furieux. La mort, encor.


NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON!

Avec l'impression d'évoluer, au ralenti, dans un cauchemar épouvantable, elle s'élança vers le corps inerte sans un regard pour les témoins du drame. Dans sa précipitation, elle trébucha dans un pan de sa robe et s'affala lourdement près de Deldor, dans la boue.

Tirant sur le corps, elle le retourna. Un sanglot l'étrangla lorsqu'elle vict l'étendue des plaies, le sang, la chair ouverte...
Pourquoi... balbutioit-elle. Pourquoi pourquoi POURQUOI? Prise d'un tremblement irrépressible, elle l'agrippa, le palpa, essaya futilement de refermer les blessures, se couvrant rapidement de sang, tentant en vain de retenir une vie jà enfuie. La pluie s'abattoit sur elle sans relasche, délayant le sang sans diminuer l'horreur.

Une grimace de douleur déformoit ses traits. Elle planta ses yeux dans le regard mort de Deldor... et le gifla violemment au visage.


SALAUD, JE TE HAIS! JE TE HAAAAAAAAAAIS!

Tirant sur le pourpoint maculé de sang, elle se recroquevilla sur le cadavre, pliée sur ce corps tant aimé, hoquetant des je te hais... je te hais... à travers ses sanglots.

Le silence. La pluie.

Le visage enfoui dans les vestements déchirés, Arielle continuoit de s'agripper à Deldor mais ne bougeoit plus, se laissant imprégner de cette mort, voulant rejoindre son époux, voulant mourir, là, maintenant, échapper au désastre, à ce cauchemar horrible, à l'incompréhension totale.

Soudain, elle se releva et jeta vers le ciel enragé un long hurlement déchirant.


AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHH!
Arielle_de_siorac
[Sebastien Deldor]

...Et c’est ainsi que fut tué Sébastien Deldor de Plantagenêt
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