Afficher le menu
Information and comments (2)
<<   <   1, 2   >>

[Archives RP] Duel à l'Hostel d'Harlegnan

Arielle_de_siorac
[Lunconnu]

Ainsi il devait être le témoin de ce duel non officiel de son cousin. Geoffroy était sortit pour suivre le duel. Il s'était mis à l'abri d'un préau tenant son épée pour intervenir si quelqu'un voulait interrompre le duel.

Celui-ci était d'une grande violence.

Cela se voit que Sébastien est aveuglé par la haine, il se bat mieux d'habitude.

Son cousin évité sans peine les attaques brutales et prévisible de Sébastien. Le duel risquait de tourner court. Le choc des épées et le cris étaient couvert par la pluie, cela n'était pas un mal.

Puis les choses basculèrent vite. Quelques passes d'armes et c'était fini, dans son sang gisait Sébastien Deldor.

Alors, de sa forte voie, Louis Hubert donna ses consignes. Un accident était arrivé à Sébastien. Pourquoi pas. Sa femme criait et pleurait ...

Une journée bien longue pour certains. Restant à l'abri, Geoffroy attendit son cousin et rentra avec lui dans l'hotel. L'alcool allait surement couler.
Arielle_de_siorac
[Arielle de Siorac]

Arielle n'avoit pas bougé. Après avoir hurlé son désespoir, elle s'estoit à nouveau recroquevillée sur le corps de Deldor, transie d'horreur et de froid sous la pluie. Seuls quelques sanglots pouvoient encor laisser voir qu'elle n'avoit pas rejoint son époux dans la mort.

Des domestiques, ayant assisté de loin à toute la scène, finirent par s'approcher afin de s'occuper à la fois du défunt et de sa veuve.

Entendant le bruit de succion de leur pas dans la bourbe de la cour, Arielle releva la teste. Son regard estoit effroyable, complètement égaré. Détrempée, elle estoit couverte de sang et de boue.

Les voyant venir, elle agrippa le corps de Deldor et se mit à vociférer.


NON! N'approchez pas! Allez-vous en! PARTEZ! DISPARAISSEZ!

Décontenancés, les domestiques hésitèrent, puis firent encore quelques pas vers le couple, se disant qu'il falloit bien s'en occuper maugré cette hystérique...

Avec prudence, ils tentèrent de prendre Arielle par les épaules, mais elle se dégagea avec violence, repoussant furieusement ceux qui tentoient de s'approcher d'elle ou du cadavre de son époux.


DISPARAISSEEEEEEZ!
Arielle_de_siorac
[Lunconnu]

Geoffroy allait partir avec son cousin quand il entendit les cris d'Arielle.
Se retournant pour voir ce qu'il se passait, il la vit complètement folle en train d'empêcher les serviteurs de prendre le corps de Sébastien.
Elle s'accrochait à lui telle une sangsue, les serviteurs ne pouvaient et n'osaient rien faire.

Geoffroy s'approcha d'elle. Elle s'agrippa sur le corps. Lorsqu'il essaya de l'attraper elle le repoussa violemment.

Gente Dame, ca suffit !

Le ton était sec, ne laissant pas le choix. Elle commença à se débattre à nouveau.

D'un revers de la main, Geoffroy la gifla, laissant la marque de la chevalière sur la joue.
La gifle surpris Arielle, elle le regarda et ne bougea plus.
Il en profita pour la relever et l'emmener à l'intérieur. En passant il se retourna vers les domestiques.


Vous pouvez prendre le corps, ensuite vous monterez une infusion dans la chambre de cette dame.

La portant plus que l'aidant, Geoffroy amena Arielle dans sa chambre. Il la jeta sur le lit.

Vous devriez vous changer, vous êtes trempés. Je ferme la porte le temps que vous vous calmiez. On va vous monter une infusion.

Sans attendre une réponse de la dame, Geoffroy sortit de la chambre et verrouilla la porte, laissant la clé dessus.
Arielle_de_siorac
[Arielle_de_Siorac]

NON! NOOON! LAISSEZ-MOY! AAAAAHH!

Empoignée fermement par Geoffroy, Arielle luttoit, se débattoit, luy bailloit de futiles coups de poing pour tenter de se libérer. Ses pieds touchoient à peine le sol, rejoignant dans ce flottement l'impression d'irréalité qui luy altéroit l'esprit. Sa joue estoit en feu, là où s'élargissoit jà une ecchymose laissée par la chevalière, mais elle n'y prestoit nulle attention.

Son chagrin anesthésioit tout, annihilant jusqu'à sa pensée.

Le corps mutilé de son époux luy fut rapidement retiré de la vue, et elle se sentie traisnée jusqu'à sa chambre, telle une poupée désarticulée. Projetée sur l'odieuse douceur parfumée de son lit, souillant les draps soyeux avec la boue et le sang, elle eut tost faict de se relever pour foncer vers la porte, refermée à clef par Geoffroy. Elle frappa de toutes ses forces sur la dure paroi, griffant l'érable lisse, s'époumonant.


SÉBASTIEEEEEN!

Pendant une éternité, elle tambourina sa fureur sur cette porte, jusqu'à ce que ses mains en soient rouges, la gorge bruslante, la bouche sèche. L'ivresse de sa douleur, à force de se cogner à cette paroi, se mua en une sourde hébétude. Lentement, ses coups cessèrent, puis ses cris.

Sébastien... souffla-t-elle, anéantie, se laissant glisser le long de la porte, sur le plancher.

Elle se replia sur elle-mesme, humant cette odeur de mort mouillée dont tout estoit imprégné, sa peau, ses vestements, ses cheveux, laissant ce poison douceastre s'infiltrer dans ses veines, jusqu'à son coeur, pour que tout s'arreste. Enfin.

Sa servante Mariette revinct alors à l'hostel, tenant la menotte de la petite Rose d'une main et de nombreux paquets de l'autre. Priées par Arielle de passer l'après-midi à s'amuser dans les boutiques, elles estoient parties, quelques heures plus tost, munies d'une bourse rebondie généreusement fournie par une mère soucieuse de tenir sa fille éloignée de ses emportements sensuels.

Dès qu'elles pénétrèrent dans le hall d'entrée, elles virent que quelque drame venoit de se passer. Des chambrières chuchottoient d'un air scandalisé, au bout du couloir, tandis que des serviteurs, hélés sèchement par un majordome à la mine soucieuse, alloient et venoient dans ce qui sembloit estre un branle-bas de combat.

Une servante avec qui Mariette s'estoit liée d'amistié passa devant elles, un gobelet rempli d'un liquide fumant dans les mains.


Hé, Plectrude, que se passe-t-il?

La servante s'arresta, presque surprise de les voir là, et, jetant un regard en coin à la fillette, répondict d'un ton équivoque:

Hum... Eh bien... Pendant vostre absence, hum... il est arrivé une... mésaventure, et je... je dois aller porter cette infusion à Madame de Plantagenest...

Maman est malade? s'enquérit Rose, les sourcils froncés.

Les deux femmes échangèrent un regard, et Mariette comprit qu'un malheur les avoit frappées... encor. La gorge nouée d'appréhension, elle sentit qu'il falloit qu'elle préserve la fillette d'une révélation trop brutale et, prenant le verre des mains de Plectrude, elle eut un sourire forcé pour la petite Rose.


Ce n'est certainement rien de grave, elle a juste envie de cette tisane, c'est cela? Alors je vais luy monter moy-mesme. Rose, ma chérie, sois gentille, va avec Plectrude. Elle... Elle aimeroit que tu luy montres toutes les jolies choses qu'on t'a achetées ce jour d'hui.

La petite fronça à nouveau les sourcils, subodorant quelque menterie d'adulte, mais, pour une fois obéissante, elle acquiesça en silence.

Mariette se rendict donc seule à la chambre de sa maistresse, son angoisse enflant à chaque marche grimpée. Arrivée à la chambre, elle fut consternée de voir la porte fermée à clef de l'extérieur. Elle commença à l'ouvrir doucement... mais buta contre quelque chose, de l'autre costé.

Passant la teste par l'ouverture, elle trouva Arielle roulée en boule, sur le sol glacial, telle un chiffon sale et détrempé.


Oh, ma Dame! s'écria-t-elle, affolée.

Elle parvinct à se glisser à l'intérieur et put constater avec horreur l'état lamentable d'Arielle. Icelle, à moitié inconsciente, avoit lentement glissé dans une fièvre bienveillante.

Avec une infinie douceur, la servante luy fict boire le breuvage qu'elle reconnut pour estre une drogue puissante. Ensuite, elle la déshabilla, se mandant, terrifiée, à qui appartenoit ce sang... Et trouvant des griffures sur le dos et les hanches de sa maistresse, elle se dict que... non, quand mesme pas... Et pourtant... Son hypothèse luy mit le rouge aux joues.

Chassant ces pensées, la bichonnant tel un bébé, elle lava Arielle, l'enveloppa dans un cocon de lin et la coucha, avant de s'asseoir, exténuée, sur le bord du lit.

À présent purifié, assoupi, le visage d'Arielle sembloit paisible, presque serein...
Arielle_de_siorac
[LouisHubert]

Il venait tout juste de s’enfermer dans son bureau. L’élan de rage fut instantané, rapide, et surtout inattendu, foudroyant… Son sang se bouilla tel lave en un volcan en éruption, la chaleur était telle qu’il pouvait la sentir se dégager de tout les pores de sa peau, même que, si l’adrénaline du combat avait redescendu, il n’aurait eu aucun frisson dû à ses vêtements humides, que dis-je! mouillés comme une lavette, et lourds. Il le frappa de plein fouet, contractant tous ses muscles d’un coup dans un spasme prenant et terrifiant, crispant ses dents dans un grincement sourd et faisant pulser un pouls beaucoup trop élevé sur le long de ses tempes. Et il éclata. D’un revers du bras droit, il envoya valdinguer dans les airs, puis sur le sol, tout ce qui se trouvait sur son bureau : parchemins, plumes, encrier, chandelles. Le fracas aigu cassa brusquement la plénitude de la pièce perpétuellement insonorisé par la pluie tombante.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARG!

Et du même coup, il prit la chaise de bois qui servait aux visiteurs et la fracassa sur le mur d’un mouvement vif et rapide, expulsant du même coup une grande partie de la colère, et extirpant des copeaux de bois un peu partout dans la pièce. Un vint même ricocher sur la joue du Cerf, qui ne réagit même pas tant il était déconnecté. Il resta debout, au centre de cette pièce frappée de la rage du glorieux et gracieux Cerf, sans dire mot, écoutant uniquement sa respiration puissante et rapide. De l’autre côté de la porte, deux domestiques étaient collés à la porte, tentant de comprendre ce qui se passait, mais n’osant intervenir et déranger leur maître. Ainsi, ils restèrent la, prétextant empêcher toute personne de rentrer, mais en fait, ils écoutaient à la porte et « surveillaient » discrètement ce qu’il faisait, prêts à intervenir « au cas où ».

Tranquillement, sa respiration redescendait, il la contrôlait, et puis il réussit à lui redonner un rythme normal. Aussitôt, il regarda autour de lui, comme revenant d’un drôle de songe, et maintenant il frissonnait… Quel gâchis… Les domestiques ramasseront. Il enleva sa chemise et ses braies mouillées et sortit sa lame de son fourreau. Elle était tâchée de sang, imprégnée même… Du sang courageux certes, pour avoir tenu jusqu’à la fin, mais du sang de Deldor tout de même… Il eut un léger rictus dégouté et essuya la lame avec sa chemise en lambeau de part les ébats d’avant-duel, et du coup qu’il avait reçu. Il fouilla à travers les tiroirs des armoires, il lui semblait avoir laissé du linge propre ici. Mais où était-il! Après maintes essaies infructueux, il trouva ce qu’il cherchait : une sobre chemise et des braies de sable. Bon maintenant, des choses à régler….

Il trouva un morceau de parchemin en assez bon état sur le sol, une bougie, et une plume pas cassée. Et puis, l’encrier versant ses larmes noirâtres et épaisses sur le sol, mais pas complètement vide, par chance.


/SPAN>
Citation:
Au Prévôt des Maréchaux,

Messire d’Arnèke, certains voyageurs nous ont rapporté le corps inerte de feu Sébastien Deldor de Plantagenêt. Il aurait été retrouvé sur les routes flamandes, dans cet état. Je vous serais gré de venir le prendre, ici, à l’Hostel d’Harlegnan, place Saint-Ange.

Louis-Hubert d'Harlegnan


La bougie allumé, il fit couler un peu de cire, et d'un coup de chevalière, il étampa le sceau, sans se soucier des quelques gouttes de sang restée sur celle-ci, après la giflle monumentale qu'il a assenée à Deldor. Et il appela aussitôt un domestique, lui donnant la lettre scellée en lui indiquant d’aller la porter au plus tôt au Prévôt des Maréchaux.
Arielle_de_siorac
[Cesargl]

Cesear avait recu un courrier comme quoi il y avait eu une attaque de brigant sur les route de Flandres, il décida de se rendre à l'Hotel d'Harlegan.

En arrivant à l'hotel, on lui ouvrit les portes, on l'attendait. Il posa des quelques questions, sur les personnes qui avaient trouver le corps, et si ils avaient des informations sur les lieux de ce crimes. Mais personne ne sut repondre a ces interogations. Il décida qu'il fallait amener le corps dans un autre lieu. Il demanda à un page se trouvant en ces lieux, aller informer les maréchaux de Bruges de venir avec un vehicule pour amener le corps dans les locaux de la maréchaussée de Bruges.

Il ordonna aux maréchaux de bien surveiller le corps, car c'était une personne importante.
Arielle_de_siorac
[Ann]

Elle était restée là. Sous la pluie. Pantelante. Elle avait assistée. Impuissante. A cette mise à mort macabre. Un boucher égorgeant un agneau. Un enfant face à un bretteur. Trempée jusqu'à la moelle des os, elle n'avait pu esquiser un geste. Pétrifiée. Horrifiée. Indignée. Dégoutée. Elle voyait LouisHubert battre Deldor. Elle voyait son cousin mourir. Et elle ne savait que faire.
Tout d'abord Deldor avait blessé le Cerf. Il avait peché par excès de confiance. L'assaut et la touche avait agi sur le Vicomte comme la foudre. Elle avait vu la lame s'abbatre sur son cousin. Elle avait vu la main s'envoler. Elle avait vu la cuisse s'ouvrir. Elle avait vu le sang se déverser. Elle l'avait vu couler à flot. Elle l'avait vu se mêler à la boue en un mélange immonde et inomable. Elle avait vu la pluie nettoyer les plaies aussi vite qu'elle s'ouvrait. Elle avait vu le moignon sanguinolent se dresser. Elle avait vu le regard de son cousin.
Elle avait vu tellement de choses qui la marqueraient à vie. Tellement de sang. Et par dessus tout l'amour immense dans les yeux de son cousin et sa douleur inqualifiable.
La gifle fut pire que tout. Il l'humiliait. Il humiliait cet homme qui avait eu au moins le courage de venir. Il humiliait son cousin. Il humiliait son nom. Il humiliait sa famille. Il l'humiliait elle. Elle eu l'impression que la gifle s'inscrivait en une marque de feu sur sa propre joue. Mais pourtant. Pourtant, elle resta là. petrifiée. Immobile. Incapable du moindre mouvement.

Et elle le vit se dresser.

Elle le vit, droit, face à sa mort. Un temps. Son coeur manqua un battement. La lame s'enfonça dans la poitrine de Sébastien. Elle poussa un cri qui mourru sur ces lèvres. Et il osa lui trancher la gorge. Marque ultime d'irrespect à ses yeux. Un tremblement nerveux parcouru son corps et elle vit les yeux du moribond s'éteindre. Un voile brumeux ternir à jamais leur éclat.
La pluie tombait toujours mais elle ne s'en souciait pas. Elle ne le sentait plus. Le ciel versait pour elle les larmes qu'elle ne parvenait à pleurer. Et sur ses joues diaphanes ruisselait l'horreur du monde.
Elle serrait les poings à s'en briser les phalanges. Elle haletait à s'en péter le coeur. Elle fermait les yeux à s'en fendre les paupières. Pour oublier que le sang versé était le sien. Pour oublier que c'était celui qu'elle considérait comme son plus proche ami qui venait de mettre à mort cet homme. Elle fermait les yeux pour pouvoir avoir une chance de les rouvrir sur un jour où rien de tout cela ne serait.

"Jamais eu lieu..."

Les mots résonnèrent dans sa tête comme un espoir qui ne pouvait prendre corps. Comme la flamme insaisissable d'une bougie qu'on essayerait en vain de retenir.
Elle ouvrit les yeux.
Il était là. Face à elle. Et il s'adressait aux présents pour leur demander le silence. Les mots ne parvenaient pas à son cerveau... un flou cotonneux empechaient les mots de prendre un sens. Il n'oserait pas de toutes manières... Non, bien sûr... il n'oserait pas... Pas ça...
Et elle vit partir. Et elle vit Arielle s'élancer. Pourqui courrait-elle? Ne comprennait-elle pas que plus rien n'avait de sens? Ne comprenaient-ils donc pas, tous? Mais ... que faisait elle là? Pourquoi était elle ici? Maintenant? Elle était ici... à Bruges alors...
Lentement. Comme dans un songe. Elle sentit ses genoux se dérober sous son poids. Elle sentit la boue contre ses paumes. Et elle ne sentit plus rien. Plus rien. Pas même le froid mordant. Pas même la pluie glaciale. Pas même le sang qui perlait sur sa lèvre tellement elle la mordait fort pour ne pas hurler.
Ils l'avaient tous dupé. Tous. LouisHubert et ses "sentiments". Arielle et sa "vertu". Tous... Ils lui avaient menti. Elle ne leur avait servi qu'à accomplir leur lâche petits desseins. A assouvir leur libido. Et Arielle qui jouait les veuves éplorées, alors qu'il y avait fort à parier que peu auparavant elle se prélassait dans le lit du Vicomte. Peut-être avaient-ils même mis en scène toute cette mort. Ainsi elle serait débarassée de cet époux, par trop encombrant.
Lorsqu'elle releva la tête, Arielle se faisait traîner par un des témoins qui étaient présent lors du duel. Elle ne fit pas un geste pour l'en empêcher. Même lors de la gifle. Car elle, elle n'était plus de son sang.
Alors. Lentement. Seule. Elle rampa. Jusqu'à lui. A genoux. Un soupir brumeux sortit de ses lèvres. C'était son cousin si vivant cette forme déchiquetée et défigurée. C'était Sébastien Deldor de Plantagenêt. Père de Mathieu et Rose. Le long de ses joues ruisselait la pluie et elle venait s'écraser sur le corps sans vie. Et puis, elle se redressa.

Elle partait. Immédiatement.

Mais tout d'abord, elle devait aller voir LouisHubert. Pas Arielle. Car tout était sa faute. TOUT.
Comme dans un rêve, elle trouva le bureau de l'ex Graaf. Comme dans un rêve, répandant de la boue partout, elle entra. Comme dans un rêve elle asséna au Vicomte une gifle magistrale. Elle lui signifiait que plus jamais, elle ne voulait le croiser sur son chemin. Que jusqu'à son nom serait honnis. Et elle sortit.
Ensuite, elle se rappelerait vaguement plus tard, avoir trouvé un carosse, y avoir fait mettre ses malles et être partie.
Elle n'avait pas pleuré. Face au monde, elle avait opposé les barrières de sa haine. De son dégoût. De sa rage. De son mépris. Et dans le secret de son coeur, elle avait enfermé sa tristesse. Avec toutes ces larmes qu'elle ne pleurait pas...
Arielle_de_siorac
[Arielle de Siorac]

Le soleil entre à flots dans la chapelle. Deldor est là, qui la regarde, qui l'embrasse avec fougue. Arielle de Plantagenêt de Dénéré, je t’aime... Il la prend par la main, l'emmène sur une colline, et luy faict l'amour, lentement, sous la vouste d'étoiles, ô Aristote qu'ai-je faict, la honte. Il a le regard vide, la gorge tranchée, le torse ouvert, il pue la mort, la pluie, le froid. Elle crie, non, mon amour, Sébastien, pourquoi m'as-tu faict ça, je te hais, j'attends un enfant de toy, je te baille cet anneau en gage de nostre amour. Il entre dans sa fromagerie, jeune et beau, il luy offre une fleur délicieuse, il lance un regard sombre à Ashram, ta peau est si doulce, tu me rends fou. Avec son air buté, il luy dict qu'il a promis à Smartfluid, qu'il n'a pas le choix, il doit faire cette révolte, nous partirons une autre fois. Elle agrippe le bras de Lamis, non, ce n'est pas vrai, je le savois, le traistre, oh Sébastien, je t'aime aussi, ne me quitte jamais, jamais! Comment as-tu pu estre jaloux de ce pauvre Tydual... Il fonce sur Louis Hubert, le regard fou, il se tourne vers elle et la faict danser sur une musique imaginaire, en pleine taverne. Le sang, la boue, elle hurle à s'en fendre l'asme, la gorge en feu. Il est assis par terre, derrière un bosquet, oh mon amour, tu es assis dans la poussière, tu vas salir ton pourpoint, il regarde Mathieu, nostre fils marche! Il marche! Allons chez nous maintenant mon amour… Des terres où nous vivrons comme nous le souhaitons… Il n'aime pas le fromage, et pourtant il vient en acheter, il la croise dans les couloirs de Flêche Dimanche, ces yeux amoureux, morts, gorgés de pluie, il luy faict construire une nouvelle fromagerie en cachette, et il luy lance un regard sombre avant d'aller rejoindre cette jeune fille, Ahava, "pour lui apprendre à nager", la belle affaire. Mon époux est mort, Deldor, tu n'as plus rien à voir avec luy, salaud, je te hais, que dis-tu du prénom Rose, tu es content? J'avois peur que tu ne le sois point, après ta réaction devant les chiens.... Il la regarde d'un air affolé, elle se meurt, aucun médecin, la douleur dans son épaule, la fièvre, il pleure, mon amour, la duchesse de Touraine m'a faict des avances. Oui, moy, Sébastien Deldor de Plantagenêt, suis prest à estre lié avec la femme de ma vie, la femme qui me rend fou d'amour et de bonheur, la femme qui fait battre mon coeur, et jure devant vous, humain comme divin, de la faire rire dans la joie comme dans le bonheur, d’estre son ami, son amant et son mari jusqu’au jour… non mesme au delà du jour où Dieu nous rappellera à luy. Il reste là, de l'autre costé de la table du Conseil, Smartfluid est là aussi, Arielle le regarde, luy parle, il l'ignore, elle se mord la lèvre, le sang perle, il ne m'aime plus, il ne m'aime plus...

Tels des fleuves de regrets, quelques jours, lourds et lents, avoient passé.

Ayant pris froid sous la pluie, Arielle souffroit d'une légère fièvre qui la faisoit constamment frissonner. Elle ne sentoit cependant rien. Après le choc de cette mort brutale, elle s'estoit réfugiée dans une bienfaisante absence, repliée sur sa douleur, à l'abri, dans l'écho lointain des odeurs et des rires d'une époque heureuse, depuis longtemps révolue, superposé à sa plongée vers le drame, jusqu'à l'horreur finale. Nul besoin de la droguer à nouveau; elle estoit de toute façon hébétée.

De son costé, la petite Rose ne comprenoit point ce qui se passoit mais estoit néanmoins totalement désemparée. Depuis qu'on luy avoit annoncé que son père estoit parti pour de bon vers le Soleil, depuis que sa mère estoit si épouvantablement absente, elle pleuroit et faisoit des cauchemars.

La servante Mariette avoit fort à faire. Il falloit bien qu'elle prenne les choses en main.

Entre les soins à apporter à sa maistresse et l'attention baillée à la fillette, elle devoit encor remplir pour Arielle des formalités administratives, cependant avec difficulté car elle savoit à peine lire et écrire. La servante avoit en outre envoyé une missive au jeune Mathieu afin qu'il rentre vite, non seulement parce que sa place estoit auprès de sa mère en ces moments d'affliction, mais aussi parce qu'on luy avoit dict que des troubles alloient encor éclater avec la Bretagne. Il luy falloit à présent songer à organiser les funérailles de Messire Deldor avant que son corps ne tombe en cendres.

De surcroist, elle rechercha rapidement une maison à acheter avec les fonds de sa maistresse. En effet, il estoit impensable de demeurer plus longuement en cette maison désormais entachée de sang dans leur esprit. Habiter chez celuy qui... ce prédateur, ce... cet estre obscène... ô Aristote... c'estoit impossible! Il falloit d'ailleurs que sa maistresse ait été bien égarée pour les faire venir jusqu'icelieu...

Enfin, Mariette réussit à dénicher, dans un quartier paisible de Bruges, une demeure spacieuse et d'un prix raisonnable. Avec les écus d'Arielle, elle l'acheta rubis sur l'ongle et embaucha des laquais afin de l'aider à déménager les biens de la mesnie jusque là.

Ne restoit plus qu'à y emmener Arielle et Rose, ce qui ne fut guère difficile, l'une et l'autre n'étant nullement en mesure de résister.

C'est dans un silence macabre que la mère et la fille se laissèrent entraisner jusqu'au carrosse. Sise à l'intérieur, Arielle émergea de son cauchemar éveillé, l'espace d'un instant.

Elle lança un long regard à cet Hostel d'Harlegnan qui avoit vu sa vie basculer. Les arcades de la façace, blanches, roides, luy sembloient faictes d'ossements humains.

Dans un crissement de roues, le carrosse s'ébranla et emmena les deux femmes et la fillette vers leur nouvelle demeure.
Arielle_de_siorac
[LouisHubert]

Pensées floues et tendre, aussi bien qu'accérées et sauvages, il avançait incertain dans un monde nuageux, déséquilibrant, aussi bien au sens figuré qu'au sens propre. La bouche pâteuse et sèche, les membres engourdis et baignés d'une faible chaleur réconfortante, et bien étrangement, sa main ferme sur cet objet cylindrique au contact si froid, qui se balançait au son du "floc" caractéristique au liquide fracassant les parois, et à l'odeur légèrement âcre et puissante qui s'y dégageait pour venir enivrer la pièce. Et à répétition, il venait trouver réconfort au goulot de celle-ci, d'une longue rasade lui enlevant temporairement les douleurs de la dernière gifle plus que fracassante, aussi bien pour son égo que pour son cœur et sa joue, car elle avait laissée une petite entailles pas très longue mais assez profonde qui laisserait une légère cicatrice blanchâtre. Il n’avait même pas pris la peine d’essuyer le sang qui avait perlé de celle-ci.

Et il titubait, de plus en plus, le pas incertain et l’équilibre précaire. Et plus il buvait, plus il titubait; et plus il buvait, plus il y avait de bouteilles, et ainsi, son équilibre devenait de plus en plus difficile de par le nombre de fois qu’il mettait le pied sur une d’elles. Cela faisait plus de cinq heures qu’il était enfermé dans son bureau, buvant bouteilles de vin après bouteilles de vin, cumulant l’alcool dans son sang, et testant dangereusement les limites de son foie. Et puis de toute façon, il en avait cure! Il était seul! Il pouvait se l’éclater son foie, et mourir en paix! Personne ne le pleurerait! Et si au début il était quasi-amorphe, il passa par toutes les gammes d’émotions, une après l’autre, dans une symphonie presque triste pour les membres de la maison qui surveillait nerveusement la situation de l’autre côté de la faible cloison de bois qui servait de porte.

Song and melodies change and change
And sway
But they still stay the same
The songs that we sung when the dark days come
Are the songs that we sung when we chased them away
If I ever found a pot of gold
I'd buy bottles untold of the nectar of the vines
I'm going to die with a twinkle in my eye
'cause I sung songs spun stories loved laughed and drank wine


Si au début il était mélancolique, de la douce Sancy, de la vieille époque, de tout, bientôt il s’effondra à chaudes larmes, criant douloureusement le nom d’Ann, de manière claire et nette d’abord, puis de plus en plus que le liquide vinicole coulait dans sa bouche, de moins en moins claire et nette, pour venir mourir en un faible murmure du bout de ses lèvres luisantes d’alcool. C’est alors qu’il griffonna ce mot sur un coin de parchemin qu’il avait aussitôt mis à la patte du pigeon quelque peu paniqué qui vivait dans une cage au coin de la pièce, direction l’hostel Montmorency.


/SPAN>
Citation:
Lorsque tu liras ces mots, je serai surement déjà parti.
L’idée de t’avoir déçu m’est insupportable.
Tâche d’être heureuse, je veillerai sur toi d’en haut.

Le Cerf.


Et puis il fut agressif, il cria rageusement le nom de Brassac, sans que personne ne comprenne ce qu’il voulait dire, et il se relevait furieusement, sans toutefois être équilibré, pour foncer sur les meubles du bureau, et les détruire davantage, basculant son lourd bureau de chêne, renversant armoires et bibliothèques, éclatant babioles en tout genre sur les murs : encriers, bouteilles vides et/ou pleines, livres, etc. On l’entendit même cogner furieusement sur les murs, à grands coups de poing et de pied. Pour lui, c’était rendu le noir total, le black-out. Cet espèce d’état où l’on ne voit que les reflets d’ombres hasardeuses et indistinctibles clairement lié à l’intoxication par l’alcool. Il n’en prenait pas plus pour qu’il se mette à imaginer mille problèmes, accentuant ainsi son état de panique. Il combattait fiévreusement de coups vains dans les airs, ses démons qui le hantaient. Sa solitude, sa haine, son orgueil… Tous y étaient. Ces concepts abstraient et ô combien impersonnalisables prenaient dans sa tête rongé par l’ivresse du vin, un corps, une âme, une vie, une voix, sans pour autant qu’il ait été capable de le voir clairement, de le décrire clairement, de le sentir clairement, mais il savait qu’ils étaient là, qu’ils volaient autour de lui, qu’ils le harcelaient. Et lui, en vain, il criait et tentait de les repousser par de vains mouvements des bras en l’air, comme pour repousser des abeilles. Et puis ils tournoyèrent de plus en plus vite pour venir se fondre en une seule masse, distincte et indistincte en même temps. Elle le fixait, de ses yeux brulantes tels des charbons ardents et pétillants de fureur, car c’était bien la seule chose réellement distinctes dans cette noirceur quasi-totale. Et il cru voir ce sourire, oui, ce sourire moqueur, cet espèce de rictus de haine et de dédain… Il le connaissait bien, c’était le sien, SON sourire moqueur, celui qu’il utilisait en toutes occasions, l’exhibant fièrement comme un trophée, ou mieux, comme un chef d’œuvre théâtrale pratiqué et perfectionné avec beaucoup d’années d’expérience. Et là, cette forme floue OSAIT lui voler! Il osa le fixer, planter ses yeux dans les siens, au risque de se brûler, et il vit ce qu’il savait depuis le début. Cette ombre de haine, d’orgueil, de solitude, de dédain, d’élitisme, de moqueries était lui. En fait, c’était lui et ce ne l’était pas. Une partie de lui pour autant qu’il puisse le voir. Cette facette de lui qui le hantait, cette personne qu’il ne voulait être, mais qu’il devait être. Si c’était lui, mais que ce n’était pas pleinement lui, alors qui étais-ce? Le Mal! Pour sur que c’est lui! Le Malin! Le Diable! Il venait l’hanter, il venait le terrifier! Et il cria nerveusement, mais sans s’en rendre compte, seuls ceux qui l’écoutaient l’entendirent. Résultat : Il se moqua de lui, il éclata de rire, le ridiculisant, l’abaissant à genou et l’humiliant. Cette bête s’évanouit, laissant derrière elle la luisance de ses yeux de feu en une trainée disparaissant lentement, et son rire diabolique qui perçait la noirceur et la nuit dans une éternelle répétition de moins en moins fort. Et lui, il criait, se tordait en petite boule sur le sol, à travers les mille débris et fracas, sans réaliser que son corps était entrain de rejeter tout l’alcool en de long vomissement répugnants et aux couleurs douteuses.

Il se réveilla le lendemain, dans son lit, plus ou moins bien, nu mais propre, dans les bras de Simonne, la tête couchée sur sa poitrine nue, à la peau laiteuse et ô combien douce, massive, ferme et apaisante, d’une belle forme en poire qui montait et redescendait doucement au rythme de sa respiration. Sa main caressait ses courbes généreuses, appétissantes et satinées, et elle avait sa main dans la longue chevelure du Cerf, qu’elle caressait doucement, ou du moins, le faisait avant de s’endormir. Simonne est une belle Brugeoise de cinq ans plus jeune que le Vicomte, qui depuis toujours, est dévouée à celui-ci. Loin d’être maigre, mais sans être grosse, elle vit sur ses belles formes charnues, héritée d’une mère et d’un père inconnus. D’abord prostituée de rue puis prostituée de luxe, grâce aux influences du Cerf, la belle blonde au sourire ravageur avait vu en lui un protecteur, et depuis, dès qu’il était à Bruges, il venait la voir, pas toujours pour passer au lit, mais aussi que pour parler, car bien que de petite éducation, elle avait une curiosité intellectuelle surprenante. Et dès que les domestiques l’avaient fait appeler, prétextant que leur maître était agressif et perturbé, elle avait accouru, cancellant sa nuit de travail, pour venir calmer son Vicomte et apaiser ses pensés, car après tout, que pouvait elle lui donner de plus que quelques plaisirs charnels, elle qui était qu’une prostituée.
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)