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[RP] Le Colosse, la poudre...

Eikorc
[… Et les flammes de l’Enfer]

Une légère brise se lève dans les ruelles sombres… Le vent soufflant à peine assez fort pour faire trembler les flammes des bougies, faisant danser difficilement les ombres qui se détachent sur les murs… Le calme est plus qu’apparent dans le bourg, seul un bruit sourd et rythmé vient rompre ce lourd silence pesant qui enveloppe la ville en attente de la guerre… Un bruit de pas. Des bottes qui viennent claquer lourdement sur les pavés, accompagnées par le tintement métallique des armes qui se heurtent et crissent contre le cuir d’une ceinture.
Et au détour d’une ruelle, la flamme d’une torche dévoile une face balafrée… Les sourcils se fronçant alors que les yeux se plissent, pour protéger l’azur métallique de la morsure luminescente. La silhouette immense vient recouvrir l’un des pans du mur, l’une des épaules larges se voyant déformée par l’énorme tonneau qui siège en travers, alors que le de Nerra traverse la ville d’un pas vif, un sourire vissé au coin des lèvres…

Il est temps pour lui de sortir de l’ombre, de retrouver un peu d’action… Le tout est prémédité, les dernières paroles qu’il a lâché parlent d’elles-mêmes : Viva El Muerte… Un mission dangereuse, une mission périlleuse mais audacieuse… Peu importe ce qu’il se passera, il n’a plus de comptes à rendre. Les doigts tapotent sur le bois, les ongles griffant légèrement pour tracer leurs marques, alors qu’il inspire profondément, sentant à peine les relents de poudre qui emplissent son fardeau… Oh oui, cette nuit sera intéressante, très intéressante…
Sans un regard par-dessus son épaule, la montagne de muscle dépose son chargement dans la charrette qu’il a ramené de son grand voyage… Le regard s’embrase de cet éclat tant redouté, alors que le sourire au coin de ses lèvres glisse à nouveau, se muant lentement en un autre plus carnassier et il claque de la langue au moment où les poignets font claquer les rênes sur la croupe de l’équidé pour l’inviter à partir au galop…

Les lieues défilent sans même qu’il ne le remarque, le visage enfoncé dans la capuche qui a été rabattue sur son crâne… Seul son regard perçant s’échappant de l’obscurité du vêtement pour foudroyer les rares passants qui lèveraient les yeux sur lui… Peu lui importe qu’on le voit, cette nuit est sa nuit… L’heure des tests est arrivée, peu importe les parchemins, seule fonctionne la pratique. Arrivé aux abords des frontières, c’est un El Diablo fier de ses intentions qui saute à bas de son véhicule, récupérant son tonneau avant de donner une puissante claque sur l’arrière train de sa monture qui se cabre en hennissant avant de partir au triple galop en direction des murs tourangeaux…
Sourire mauvais qui étire le coin de ses lèvres, les flammes dansent dans ses yeux alors qu’il se dirige vers une petite colline, tendant l’oreille comme jamais pour écouter les bruits si connus… Le feu qui crépite, les armes qui résonnent, les ordres aboyés ici et là pour des broutilles… Et un frisson d’excitation traverse son échine, des années qu’il n’a pas fait ce genre de chose… L’immense carcasse ploie légèrement, pliant les genoux en grondant de douleur… Et la progression continue, aussi discrète que possible… Jusqu’à ce qu’il puisse poser les yeux sur ce campement tant recherché…

Les gestes se font lents et précis alors qu’il pose le tonneau de poudre devant lui… Ouvrant le couvercle d’un coup de poing puissant qui fait craquer le bois… Les yeux se plissent en direction des tentes, les mâchoires se crispant alors qu’il espère ne pas alerter les troupes tout de suite… Et lentement, il plonge dans le tonneau la mèche fabriquée selon les plans volés à des orientaux… Le nez se plisse alors qu’il voit la longueur et d’un haussement d’épaule il l’enfonce légèrement plus, pas beaucoup, juste deux ou trois pouces…
Dans la foulée les pognes couturées de cicatrices plongent dans la bourse pour trouver le nécessaire et frotter les ustensiles pour faire apparaître quelques étincelles… Juste assez pour embrasé le nœud de chanvre qui dépasse du tonneau… Et c’est avec un grand sourire sadique que le colosse pousse son œuvre d’un coup de botte dans la pente, le regard brillant déjà du plaisir qu’il va tirer à voir exploser les soldats amassés dans ce camp…

Malheureusement, on ne s’improvise pas artificier et le colosse en fera les frais… Alors que les yeux brûlent d’une flamme de plus en plus grande, un craquement déchire le silence… Tout le sol tremblant tellement la déflagration est forte, des étincelles incandescentes s’envolant dans tout les sens pour retomber sur les installations tourangelles… Le paysage calme de la nuit s’embrase d’un seul coup pour se transformer en un autre, beaucoup plus chaotique… Le souffle secoue les tentes, arrache quelques arbustes, alors que la gigantesque carcasse décolle elle aussi… Les bottes se voient arrachées au sol, le corps volant dans les airs sur plusieurs mètres avant de s’écrouler lourdement sur le sol meuble… La terre soulevée par la puissance de l’explosion retombant en pluie drue sur elle et les alentours…

Les secondes défilent, sans qu’il n’esquisse le moindre geste… Les paupières clignent inlassablement, essayant de chasser les étoiles blanchâtres qui dansent devant ses yeux… Le sang bourdonne dans ses tempes, occultant les sons qui lui parviennent tellement assourdis qu’il n’arrive pas à les distinguer… El Diablo secoue la trogne pour essayer de reprendre ses esprits, l’échine frémissant de rage tant la douleur remonte de toutes les parties de son corps…
Un grondement sourd s’échappe de sa gorge, vibrant dans l’air sans qu’il n’en entende le moindre son, alors que devant ses yeux apparaissent quelques torches… Les muscles se contractent alors qu’il tire ses armes… Et d’une seule impulsion, il s’arrache à la terre retournée, se dressant de toute sa hauteur en soulevant ses armes vers le ciel…

Hurlement de rage qui traverse sa gorge alors que son regard s’embrase… Une vague de douleur remontant de sa nuque pour éclater dans son crâne, assourdissant encore plus les sons et les images… Des silhouettes floues se dessinent devant lui sans qu’il n’arrive à les identifier… Et un rire diabolique éclate dans sa gorge… Son corps entier vibrant à chaque spasme qui le parcourt alors qu’il rejette la tête en arrière… C’est l’Avatar de la folie, de la rage et c’est dans ce rire inhumain qu’il provoque les ombres qui lui font face… Il sait qu’il n’a aucune chance et pourtant, il ne recule pas. Au contraire même, il s’avance, conquérant, pour se diriger vers la silhouette la plus proche…

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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
Shiska
Allez ma louve ne t'en fais pas... une petite réunion et tu pourras venir te reposer...

Petit massages sur les épaules de la Bess concentrée sur ses papiers et le loup vient glisser un doux baiser dans le cou de sa louve.

La journée a été longue une nouvelle fois pour la grande. Une montagne de paperasse à feuilleter, des courriers divers et variés auxquels il fallait bien entendu répondre dans les plus brefs délais. Des sollicitations de toutes parts qui demandaient bien évidemment son expertise immédiate. Des relances nombreuses afin que tout soit fait au mieux pour les affaires les plus pressantes. Des conseils et autres réunions d'éminentes personnes afin de s'enquérir de quelques informations supplémentaires. Des ordres à faire passer... Enfin bref, peu de temps à se consacrer à soi même ou aux autres.

Cette situation avait parfois tendance à frustrer quelque peu le loup, même si l'habitude avait fini par atténuer certains ressentiments. Le loup qui, contrairement à son illustre compagne, ne croulait pas vraiment sous les sollicitations avait fini par se transformer en bon samaritain au service du bien être de la louve. Il faut dire que malgré la menace qui rodait sans cesse avec la licorne celui ci n'avait pas vu l'ombre d'un adversaire depuis bien des lustres. L'entrainement quotidien était donc indispensable pour ne pas faire rouiller ce dos qu'il savait fragile. Toujours est il que le loup profitait des rares moments où sa louve lisait son courrier pour venir lui insuffler un peu de moral et détendre légèrement ses muscles crispés. C'était en effet le seul moment de la journée où la grande pouvait se laisser aller comme une petite aux bons soins de son grand homme. Qui lui n'était pas grand... vous m'suivez?

Affairée à préparer sa dernière réunion avant le repos, la louve restait concentrée malgré la fatigue. Mais son œil avisé de garde du corps aimant savait que sa louve appréciait autant que faire se peut ce petit moment de calme.


Je vais rejoindre les gars de garde, on rentrera ensemble...

Dernière petite caresse pour lui donner du courage et le loup prend la direction de la sortie de la tente. Il ouvre les pans de tissus en poussant un léger soupire, les yeux à demi clos. Encore une journée sans nouvelle de leur famille et sans combat à se mettre sous la dent... enfin...

Une lueur rouge passa alors fugacement devant ses paupières, un léger souffle d'air vint lécher sa mèche rebelle lorsque le loup fut projeté sur sa droite par une déflagration. Un léger craquement se fit entendre lorsque son corps en suspend retomba lourdement au sol, quelques mètres plus loin.

La chaleur gagnait peu à peu son corps alors que son esprit embrumé refaisait surface. Ses yeux étaient flous et un glas d'explosion raisonnait dans son crâne alors qu'il ouvrait les yeux. Son dos le tiraillait. En bougeant légèrement, il se rassura légèrement en comprenant que la pierre qui avait reçu sa chute était la principale cause de sa douleur. Quand à la chaleur ce n'était... que du feu? Du feu?? Du feu qui prenait peu à peu sur ses bottes... et qui était en train de lécher la tente d'où il sortait!!


Beeeeeessss!!
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Bess.scte.merveille
Allez ma louve ne t'en fais pas... une petite réunion et tu pourras venir te reposer...

Tu parles ... une réunion, et aprés ça sera autre chose, et encore autre chose, résultat comme toujours elle finirait sous un tas de parchemins plus ou moins de bonne qualité, couverts de pattes de mouches ou d'enluminures, selon d'ou vient la missive.

Comme toujours elle irait se coucher une fois que tout se sera bien mélangé dans sa tête, ça finirait par des rêves burlesques, ou tout ça disparait dans un foutoir pas possible. Quoi que le foutoir il est déjà là.

Parce qu'à bien y regarder, des Bretons à Saumur, qui sont là pour protéger Angers de l'Angevinisme, alors qu'un Spinozite-ziste (elle avait jamais vraiment tout compris) demandait au Ponant de la protéger de la Touraine, qui soit dit en passant avait toujours ses armées sur son territoire ... c'est à dire en Touraine. Alors entre les annonces officielles et officieuses, les rapports d'information qui disent le contraire de ce qui est noté sur les annonces officielles, des Bretons qui s'expriment au nom de la Bretagne, que la Bretagne elle dit que c'est pas vrai, que tout le monde il est du ponant mais que quand on demande des explications on répond "ah mais oui mais non parce que y a Ponant et y a Ponant et donc nous on est Ponant et eux aussi mais c'est pas pareil....

Ben voyons ! Et encore hein ... là dedans elle a pas mit les diverses candidatures aux postes à pourvoir, les courriers qui appuient l'une ou l'autre de ces candidatures, les petits bonjours des gens qu'elle a pas vu depuis plusieurs années, mais qui tout à coup se rappellent qu'elle existe. Ahhh la notoriété, si on pouvait s'en passer... enfin surtout la Bess, ça l'arrangerait grandement. Et la Licorne dans tout ça me direz-vous ? ben elle y ait, enfin avec frères et soeurs, arpentant les remparts nuits aprés nuit, tours de garde entre deux, réunions entre les Blanches et le Haut Conseil, discussions diverses variées sur les effectifs, les besoins, les vivres, les rapports.

En bref, elle est surcharger la Grande ... enfin grande façon de parler, puisque du haut de ses cinq pieds et des poussières, on peut pas dire qu'elle soit grande, donc je disais que notre Grande bien que surchargée, aimait bien ces petits moments de détente, à la nuit tombée, lorsque le Loup venait lui rappeler qu'elle n'était pas seule, qu'elle était soutenue et qu'il était là.

Hochement de tête de la louve à son loup, qu'il sache qu'elle l'écoute et l'a compris, au même moment elle fronce les sourcils en relisant le parchemin qu'elle a entre les mains, marmonnant déjà sans sa barbe (qu'elle n'a pas) sur les pattes de mouches et autres écritures illisibles, peur d'avoir mal compris ce qui est écrit. Elle ne répond pas alors qu'il lui dit rejoindre les gardes, mais hoche à nouveau la tête avec un "mmmhh " d'assentiment.

Déjà à nouveau penchée avec attention sur ce qui l'occupe, elle entend à peine le froissement de la toile annonçant le départ du Loup. Par contre le rugissement qui suit elle l'entend bien, d'ailleurs elle en tombe du coffre qui lui sert de siège, ou alors c'est le sol qui a tremblé, ce qui doit être plus prés de la vérité puisqu'elle reçoit par la même occasion, la planche et tout ce qu'elle soutenait sur le coin de la figure (ou de la tronche c'est comme vous voulez). Résultat voilà notre Chevalier, empêtrée dans un fouilli de parchemin, chachets de cire, plume d'oie.

Le filet de sang coulant sur son menton l'inquiète bien moins que le boum qu'elle vient d'entendre, déjà certaine que l'Eng a pas pu s'empêcher d'essayer sa Kermit ou Grebiche ou je sais plus quoi. C'est la Marie qui allait être contente boudiou, sans parler du branlebas de combat que ça a du lancer dans le campement.

Se frottant le frond en marmonnant, sur un Eng qui, le pauvre pour une fois, n'a rien à voir, la Bess prit soudain conscience qu'on l'appelait ...

oui bon ben ça va je suis là hein ! pas bougé moi ! ET ARRETE DE CRIER !!!!!

C'est vrai quoi à la fin ? Y a pas l'feu aprés tout ! Quoi que l'odeur ... Nez qui se plisse, narines qui se dilatent, ça sent quand même la fumée. Bordel ! les papiers !!!!!! Se dépétrant de la planche et de tout ce qui la couvrait, voilà notre Capitaine qui voit enfin que si y a l'feu et là c'est pas au lac mais à la tente. Alors loin d'aller se sauver comme le ferait n'importe quel benêt qui a un peu de jugeote, on peut la voir en train de chercher à récupérer tous les parchemins et autres documents. Essayant de ne rien âbimer alors que les flammes qui ne faisaient que lécher les bords de la toile, grimpent maintenant de plus en plus haut.


Bien sûr c'est maintenant que ça arrive ... pas quand tout est bien rangé dans les coffres ... non non bien sûr ça serait trop facile évidemment ... pourquoi faire simple quand on peut faire chier le monde ?

Ben oui qu'est ce que vous voulez, y a des fois ou on ferait mieux de rester coucher moi j'vous l'dis
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Aldraien
Quand on croit que tout va bien...

Cela faisait de nombreux jours que la routine s’était installée sur le camp de vie des Licornes, chaque nouvelle journée étant l’exacte reproduction de la précédente, à quelques petites exceptions près bien entendu, comme le fameux exercice de Gaspard aux joutes, qui avait mis un peu de gaieté dans le camp l’espace d’un instant, avant la chute fatidique qui lui couta une blessure à la tête suivie d’une bonne engueulade parce quand même, on avait pas idée. Bref, la journée donc, était réservée au repos, à la détente en taverne -sans alcool hein-, aux rencontres et…aux patrouilles, parce qu’ils le valaient bien. Ces mêmes patrouilles dont-ils revenaient toujours bredouilles, parce que sinon c’était pas marrant. Et ces patrouilles qui fatiguaient beaucoup, mais on les faisait parce qu’il fallait les faire.
A vrai dire, Ald commençait à douter qu’un jour une quelconque armée décide de les attaquer. C’est vrai quoi, s’ils voulaient attaquer, ils l’auraient fait depuis longtemps non ? Ou alors ils jouaient volontairement avec leurs nerfs et attaqueraient à un moment où personne ne s’y attendait et où tout le monde serait surpris. Ah, des fins stratèges ces ennemis…Toujours quelque chose à inventer pour que les Licornes ne s’ennuient pas.

Toujours est-il que ce soir là, elle s’était éclipsée très tôt de taverne afin de rentrer au campement plus vite et se reposer un peu. C’est qu’à enchainer les nuits blanches à son âge, la fatigue s’accumulait très rapidement. Et oui elle n’était plus toute jeune la rouquine, la trentaine bien entamée à présent, ses articulations ne supportaient plus vraiment d’être malmenées par de longues marches en armes, à l’affût du moindre geste suspect aux alentours. Alors là, forcément elle en profitait pour se reposer assise devant sa tente, elle somnolait même, les heures de sommeil en retard la rattrapant à vitesse grand v. Ah ça elle aurait facilement pu passer la nuit là, sans même que la fraicheur de cette fin d’été ne lui pose un soucis, sans que le manque de confort de la position dans laquelle elle se trouvait ne la pousse à se lever pour aller s’allonger pour de vrai. On est une marmotte ou on l’est pas. Elle l’était, jusqu’aux bouts des doigts…Oui, une marmotte qui chasse le lapin, c’est bizarre, mais après tout on arrête pas le progrès n’est-ce pas ? C’était une avant-gardiste la rouquine, elle faisait définitivement rien comme les autres, très en avance sur son temps. Qui sait, peut être même qu’elle inventerait l’aluminium pour emballer le chocolat…Hum bref, je divague.

Elle aurait donc volontiers passé sa nuit devant sa tente, si ce n’était qu’on allait l’en empêcher, et méchamment avec ça. Au milieu du rêve fort intéressant qu’elle était entrain de faire et dont on taira les détails, un léger tremblement se fit sentir…Léger tremblement qui s’intensifia très rapidement pour devenir un véritable vacarme accompagné d’un énorme bruit d’explosion. Evidemment, elle se réveilla parce que bon, quand même, ça passait pas inaperçue ce genre d’intervention…Et elle aurait mieux fait de rester endormie vu ce qui l’attendait au réveil.
Là faut bien vous rendre compte d’un truc, c’est que l’année précédente notre rouquine a eu la mauvaise surprise de se réveiller dans une auberge en feu et de finir gravement brûlée. Alors le feu et elle, c’était pas franchement une histoire d’amour, vous voyez ? Alors forcément, quand elle ouvrit les yeux et qu’autour d’elle se dressa un paysage chaotique, digne des plus grands films de fiction, elle ne put qu’avoir un mouvement de recul, se sentant renvoyée plusieurs mois en arrière. Faut avouer que normalement être brulée vive ça arrive rarement aux gens, mais faut comprendre que quand ça arrive, bah c’est vachement traumatisant.

Tétanisée devant le spectacle des divers foyers de feu qui prenaient un peu partout, notamment sur sa tente, elle se demandait si elle n’était pas encore entrain de dormir. Se pinçant, elle ne put que constater que non, et pourtant elle n’avait pas encore fini de cauchemarder…
Outre le fait qu’elle ne se demanda absolument pas d’où provenait cette explosion, se doutant qu’y avait bien une explication foireuse derrière tout ça, du genre Enguerrand qui avait fait joujou avec sa Bombarde, ou pire, Gaspard qui avait fait joujou avec la Bombarde à Enguerrand…Parce que ce genre d’explication, ça aurait pu être tout à fait plausible, surtout connaissant l’Ecuyer en question. Fort heureusement, le responsable de l’explosion ne semblait pas très doué avec les mèches et la poudre. Mais comme les bonnes choses n’arrivent jamais seules, un autre événement fit sursauter la rouquine : un cri. Et oui, un cri à faire frissonner les poules et qui vous fait dresser les poils des bras sur la tête (si si, c’est possible, far-paitement). Du genre cri qu’on pousse quand on vire à la folie pure, un peu comme elle dans ses mauvais moments, m’enfin avec une voix plus caverneuse là quand même. Finalement, elle commença à se demander qui pouvait bien être la source de tout ce bordel, parce que ça paraissait un peu trop gros pour qu’une connerie pareille ait été faite par Gaspard…Résultat : Elle se mit debout, reculant sa peur des flammes au fin fond de son être pour se concentrer sur l’endroit d’où provenait le cri.

C’était pas gagné n’empêche, parce que des flammèches, y en avait partout autour d’elle là, et qu’elle sentait la chaleur sur sa peau, comme lorsqu’elle était dans cette auberge entre les explosions de bouteilles et les escaliers qui s’effondraient…Mais il fallait avancer vers ce cri, peut être qu’un de ses frères d’armes aurait besoin d’aide…C’était sans compter sur ce qui l’attendait.
Là, devant elle, c’était une énorme silhouette qui se dressait, bien plus imposant qu’elle, et bien plus fou aussi. Et bien plus dangereux…Et pourtant, fallait qu’elle l’affronte, ça lui apparaissait comme une évidence. Si elle ne le faisait pas, il risquait de faire du mal aux autres, et ça c’était hors de question.
Le battre ne serait pas possible, ou du moins ne serait pas une chose aisée, mais elle pouvait au moins gagner du temps, assez pour que ses camarades soient alertés et débarquent.
Alors, le bruit caractéristique de l’acier sortant de son fourreau se fit entendre puis l’éclat de l’épée bastarde se pointa sur l’homme en face d’elle. L’homme, ou le géant, peu importe, qui semblait encore bien sonné…Ca l’aiderait, peut-être.
Observant l’éclat des flammes sur l’épée Licorne, elle songea que c’était là la première fois qu’elle l’utilisait dans un combat, et il allait bien falloir s’en montrer digne. Enfin, la détermination put se lire dans son regard, et la rouquine fit face au Colosse. Monstre contre monstre, top départ.


Par ici…
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Shiska
Pendant une poignée de secondes, l'esprit du loup machinait à cent pouces à la seconde. Peut être étais ce le fait d'avoir été éjecté comme ça sans ménagement contre le sol qui lui avait quelque peu remué la caboche. Peut être étais ce cette vision infernale qui lui rappelait ses cauchemars de perdre sa louve. Toujours est il que le loup ne pouvait s'empêcher d'être anxieux, tendant l'oreille à une réponse à ses appels. Qu'est ce qui était à l'origine de l'explosion? Quel était le con qui a fait sauter le pont? Est ce que SA Bess allait bien? Pourquoi tout autour de lui ressemblait à un de ses vieux cauchemars? Pourquoi qu'elle répondait pas?? Est ce que ça brule vite une tente? Pourquoi qu'elle sortait pas ??? Quel est l'âge du capitaine? Est ce qu'elle l'avait bien entendu???? Mais où est donc Ornicar? Mais qu'est ce qu'elle...

oui bon ben ça va je suis là hein ! pas bougé moi ! ET ARRETE DE CRIER !!!!!

Instant fugace de soulagement, l'esprit du loup s'assainit au son de la voix de sa louve. C'est fou comme parfois on s'habitue à certaines choses... Voir on en devient dépendant dans certaines rares exceptions. La masse musculaire du loup se redresse dans un petit craquement de dos. Mais pas le temps de s'enquérir de sa propre santé, les yeux plissés du loup pour se défaire de la lumière du feu qui prenait beaucoup trop rapidement à son goût à la tente.

Le loup agrippe les pans de la tente qui délimitent l'entrée et qui commençaient à prendre feu et tire d'un coup sec pour déchirer le tissus et agrandir l'ouverture de la tente. De la fumée s'échappe alors de l'intérieur de la tente, découvrant une louve attelée à ranger ses papiers... Une situation tellement irréaliste pour le loup qui a l'habitude de voir la montagne de papiers ou d'autres choses qui s'accumulent dans un bordel soigneusement organisé par sa louve qu'il en reste interdit pendant une fraction de seconde. Il faut bien le dire, le rangement c'était plutôt son affaire au loup. Alors voir sa belle s'attacher à faire ses malles alors que le feu couve sous la tente...


Mais c'est pas vrai... qu'est ce que tu fais??? Tu me prends tout ça et tu sors!! Allez!


Le loup se précipite dans la tente, respirant un peu de fumée au passage. L'idée le brule de prendre sa louve sur ses épaules et de filer mais il sait pertinemment que la priorité de sa louve restait à son travail. Aussi se contenta t il de ramasser le plus de papiers possible dans ses bras et de pousser la Bess vers la sortie.
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Rheanne
Des jours qu’ils sont en Touraine. Des jours qu’ils arpentent les remparts pour surveiller les abords de Chinon. Et depuis quelques couples de jours, les alternances ne sont plus de mise les journées et nuits de ronde s’ensuivent ne laissant que quelques rares heures de repos aux Licorneux. Mais à temps de guerre, mobilisation de tous les instants.

Et cette nuit ne fait pas exception. Avec un groupe de frères et de sœurs, Rheanne effectue d’inlassables allers et retour ne quittant pas l’horizon des yeux qui malgré le devoir tendent à se fermer. Mais une bonne rasade de quelques bouteilles de derrière les fagots suffit à réveiller l’esprit. Si tant est qu’on n’en abuse pas au point de se l’embrumer. L’esprit tente de rester en alerte mais est néanmoins surpris lorsque retentit un énorme boucan. Une violente déflagration que les oreilles de la brune n’ont jamais entendue.

La tête balayant rapidement l’horizon, les murailles diluant le vacarme, il est difficile d’en connaître l’origine. Le regard s’accroche au campement de la Licorne, certaines tentes commencent à prendre feu alors qu’au loin, un foyer rougeoie. Le feu dans les tentes, une épaisse fumée au-delà du camp. D’instinct, la brune sent qu’elle doit y diriger ses pas.

Sans trop réfléchir, elle enjoint le pas à ses frères et sœurs de faction avec elle l’instant d’avant. Les marches des remparts dévalées, ils arrivent parmi les leurs. Les uns courant de part et d’autre pour sauver leur compagnon ou leur bien, les autres se dirigeant armes au poing vers ce qui semble être le point d’origine de la fumée.

Rheanne suit le mouvement dépassant bientôt les nombreuses tentes. L’épaisse fumée oblige à naviguer à vue. La brune arrête sa course alors qu’il lui semble distinguer deux silhouettes, l’une plus massive et plus éloignée d’elle. D’instinct, elle dégaine l’épée de la Licorne et resserre fermement son emprise sur la poignée. Elle avance d’un pas lent vers une sœur rousse qu’elle reconnait vaguement pour l’avoir déjà croisée mais ne connaissant même pas son nom.

Mais quelque soit le danger et la peur, une Licorne se doit de protéger et de servir. Et cela, elle va le mettre en application pour la première fois. Respirant profondément pour faire face à l’homme massif, elle se met en position de défense. Ses premiers entrainements lui paraissent aujourd’hui dérisoires, elle sait qu’elle manque d’expérience, que là se présente sa première réelle confrontation avec un homme prêt à en découdre. Chassant sa peur et pensant à son serment, elle se retrouve déterminée à hauteur de la femme rousse.


Sœur, je suis avec vous.

Elle est là à ses côtés, épiant l’homme se déplaçant avec quelques difficultés mais ne semblant éprouver aucune douleur malgré une démarche hasardeuse. Elle se sent prête si les hostilités devaient être lancés, ce qui ne saurait tarder à voir le regard fou de rage de la carcasse leur faisant face.
Cerridween
[Si tu flambes, tu nous consumes ]

Il n'y avait rien qu'une nuit calme. Il n'y avait rien qu'un camps endormi. Il n'y avait rien que la respiration décalée de deux corps allongés. L'un sur un lit de fortune, l'autre à ses pieds, roulé dans une couverture. Il n'y avait rien qui aurait pu troubler leur repos avant leur prise de quart. Rien. Sauf s'ils étaient à deux pas d'un Enfer approchant dans l'ombre.

Sursaut.
Le buste s'est relevé d'un coup alors que le lit a bougé.
Le bruit résonne encore dans la tête où s'évaporent des limbes de sommeil. Déchirées d'un coup. Les yeux ouverts cherchent. Assaut. Cris. Haro. Tout se chamboule, se bouscule, s'entrechoque. Les pieds ont glissés sur le sol. La veilleuse aussi. L'huile se répand. La main tremblante y jette la couverture. Étouffée.

Le coeur accourt et se tord. La main valide se porte à sa poitrine. Une explosion. Elle ne peut se tromper. Une explosion. Ce bruit est leur hantise. La poudre. Machines qui ouvrent leurs gueules pour déverser la mort et la dispersion dans les rangs. Ces nouveautés qui déciment et qui fauchent comme si elles étaient la propre main de la camarde. Rien n'y résiste. Même pas les rocs.

Gaspard ! Arme toi ! Vite !

L'écuyer, hagard sur le sol, tend la main vers son doublet.

Pas le temps !

Elle est en chemise de lin brute et en braies et elle a déjà la lame de Tolède offerte par Rhuyzar dans la main. Le pan de tissu de la tente bordée de quintefeuilles s'écarte brusquement sous son impulsion. Au loin, du côté de l'entrée du camp.

Le feu...
Le feu est en train de se propager lentement dans le camp de toile et de bois. Une partie de la maigre prairie qui a subsisté aux piétinements des hommes et des chevaux flambe mollement. Des flammèches descendent encore du ciel, dangereux flocons, vers les abris de fortune. Aucune autre explosion. Pas de bruit de combat. Des cris...

Et...

Un rire démoniaque, étouffé par la distance, mais qui vient s'éclater contre ses oreilles comme un miroir qui se brise.

Il est... les milles et un bouts de verres qui se sont introduits dans son bras et dans son flanc. Il est la dureté de la pierre qui a amorti sa chute, lui coupant le souffle. Il est la douleur sur sa joue, dans sa chair, le deuil dans sa tête, son échec. Il est le sang qui coule sur sa lame et qui fut une semonce. Elle ne lui a pas tranché les cordes vocales. Elle regrette amèrement.

Il est... une interruption sous la pluie qui dégringole d'un ciel en colère. Il est l'éclat sur une lame de hache. Il est une danse dangereuse et mortelle, alors que les lumières chancellent et qu'un éclair éclate sur sa joue dans une gerbe pourpre. Il est la déchirure d'une blessure ancienne. Il est le craquellement définitif d'un os qui explose entre le fer et le pavé. Il est aussi la pénombre.
Elle ne l'aura pas vaincu.

Il est... le rire du Diable.

La Pivoine fait volte face. Derrière elle, il y a Gaspard, qui regarde le spectacle désemparé. La maître d'arme lui met la main sur les épaules et harponne ses yeux du bout de son regard émeraude.


Gaspard, je veux que tu prennes avec toi autant de monde possible pour éteindre cet incendie. C'est crucial. Sinon s'en est fini de nous. Prenez des couvertures, étouffez le feu, ça sera le plus rapide. Je compte sur toi. Je reviens, ne fais rien de stupide !


Il a hoché la tête. Elle n'a pas attendu la réponse.
La silhouette d'albâtre vient de partir au pas de course. Elle sait qu'il sera fier. Fier d'avoir une responsabilité. Il aime le travail bien fait. Il aime les missions. Il aime compter, être utile, pouvoir faire. Elle lui en donne l'occasion. Une occasion qui cache ce qu'elle sait déjà. Il ne doit pas le voir. Pas lui, pas maintenant, pas comme ça, pas sans contrôle. Elle sait qu'il le déteste, qu'il exècre le nom qu'ils ont en commun. Elle sait surtout qu'il n'est pas prêt...

Course contre le temps... dangereusement légère. Elle n'a pas de brigandine, pas de protection. Ce sont ses pieds nus qui foulent le sol et esquivent comme ils le peuvent les obstacles. Les cheveux libres flambent des reflets d'une mort latente qui se propage en crépitant. Son bras est serré contre elle, comme elle le peut pour éviter les chocs. Elle doit le trouver. Maintenant. Les yeux scrutent, cherchent, fouillent. Elle se faufile entre les cordes des tentes, trébuche, hèle certains, crie des ordres à la volée. Se rapprocher au plus vite. Plus vite. Une main écarte un étendard. Elle voit se profiler trop lentement l'autre bout du camp, là où flamboie la lande et où la poussière soulevée par la détonation, est encore en suspend dans les rayons de lune. Elle pousse un cri rageur quand son pied est entaillé sur un objet qu'elle ne verra pas et elle tente d'accélérer encore le mouvement au mépris du risque que la corde ne casse cette fois définitivement.

Car elle sait déjà que quand le Diable sort de terre, il vient chercher des âmes...

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Arambour
Voilà qu'il était enfin l'heure du repos ! Elle rangea présentement son bâton derrière elle et descendit du rempart avec empressement.
Ce repos était bien mérité, cela faisait bien une bonne semaine qu'elle faisait du zèle sur le rempart, à l'affût du problème qui envenimerait les choses.
Les évènements n'ayant pas l'air de s'empirer depuis justement six ou sept jours, elle décida de s'accorder une pause à la fin de son tour de garde.
Personne ne pourrait lui reprocher d'être au repos ! C'était écrit sur les plannings que ce n'était point SON heure. Elle y avait le droit à ce bref moment de répit entre deux interminables tours de garde où le qui vive était de mise. C'est usant d'être toujours à l'écoute du moindre bruit, les yeux rivés sur le lointain afin de voir le danger arriver du plus de lieues possible.

Les évènements n'avaient pas l'air d'empirer, et la fatigue commençait à poindre en plus de cela. Mieux valait rester en bonne forme le plus de temps possible. La Démesquine n'apprécierait pas d'être considérée comme une petite nature qui ne sait point tenir plus d'un mois en temps de conflit.
D'autant plus qu'elle avait toutes ses preuves à faire, elle n'était que Femme d'Armes... Et ce genre de personnage au sein d'un Ordre a tout à prouver à ceux qui sont plus hautement gradés. Aucune erreur ne doit être commise, sinon le passage en tant qu'écuyer se voit encore repoussé vers l'infini.
Ce n'était pas une situation qu'elle aimait particulièrement de se sentir si inutile... Jugée si peu apte à faire partie intégrante d'un Ordre Militaire. Elle sentait qu'elle devait prouver quelque chose pour se démarquer des autres, mais la question était de savoir quoi.
Le zèle au rempart n'était pas une chose qui était remarquée. On ne croise que peu de monde lors de ses tours de garde, bien justement afin de cadrer le périmètre dans son entier et que point un seul pouce ne soit laissé au hasard car, cela pourrait bien être par ce pouce là que l'ennemi décidera d'attaquer, et personne ne le verrait arriver avant qu'il ne soit aux portes et qu'il soit trop tard pour agir correctement.

Arambour ne tarda point à rejoindre le camp et la tente des Hommes et Femmes d'Armes.
Cet endroit non plus n'était pas une chose qu'elle affectionnait, mais il fallait se faire une raison... Si une tente devait être montée pour chaque personne de l'Ordre de la Licorne.. Je vous laisse imaginer la place qu'il faudrait avoir, et le temps que mettrait le Haut Conseil à faire se rejoindre les troupes au centre du camp en cas de danger oppressant.

La Femme d'Armes s'allongea et en à peine quelques minutes, elle s'endormit.......

.......Quelques secondes, quelques minutes, quelques heures passèrent sans que le calme ne soit en aucune façon dérangé.......

.......Puis un réveil en fanfare !

Un souffle violent fit bouger les armatures de la tente et la Démesquine n'eut pas à se répéter deux fois l'ordre de sortie immédiate du lieu et place où elle se trouvait.
Elle se saisit de son bâton et sans même prendre le soin de se chausser elle sortit en titubant, l'une de ses oreilles ayant été bouchée à cause du vacarme. La jeune femme avait beau secouer la tête afin de retrouver l'ouïe, il n'arrivait à rien et se mettait encore plus en déséquilibre. Elle se résigna donc à abandonner pour le moment et se reconcentra sur ce qu'il venait de se produire.

Des flammes, des flammes étaient entrain de gagner la plupart des tentes du camp.
Un cri étouffé entendu par son unique oreille valide qui parlait justement d'étouffement d'incendie et de couvertures.
Sans plus attendre, elle retourna là d'où elle venait et en sortit toutes les couvertures qu'elle vit, et c'est ainsi chargée, telle une mule qui ne pouvait voir devant elle qu'en tordait son cou de droite ou de gauche, qu'elle couru sans précipitation dans la direction du cri, espérant que du fait de son oreille, elle n'irait point dans une direction trop opposée à la vraie.

Arrivée, elle vit une partie des Licorneux, arme à la main, prêts à se battre contre une chose qu'elle, elle ne voyait point encore.
Comment combattre les flammes à l'aide d'une épée, cela n'est point une chose qui se coupe, ou lui aurait-on caché cela lors de ses études ? Impossible.... Elle ne pouvait point ne point être au courant de cette chose là. C'est avec l'eau ou tout autre matériau permettant d'étouffer le feu que l'on peut éteindre un incendie ! L'épée ne faisait point partie de cette liste de matériaux...

L'Intendante ne se posa pas plus de questions quant à cela, peut être obtiendrait-elle une réponse une fois la crise de survie passée et elle s'occupa du problème le plus urgent à ses yeux, et surtout ce qu'elle était le plus apte à faire pour le moment : le feu.
Et Dieu seul sait comme ce n'était point une mince affaire que de combattre cela ! L'ennemi qui n'est point une espèce animale ou humaine est le pire qui soit, on ne sait comment il réagit, on ne peut savoir réellement lorsque le combat est terminé...

A l'attaque !
Eikorc
[Quand on crame, on rame…]

Les silhouettes se rapprochent, se dressent devant lui, sans pour autant s’approcher… Comme s’il était un animal dangereux, comme si venir plus près était synonyme de mort… Le voile noir qui masque sa vue revient danser devant ses yeux, le faisant tituber légèrement alors que le sifflement dans ses oreilles se fait plus intense… Des mots glissent dans l’air tellement assourdis que son esprit n’en saisit pas le sens… Tout son corps occupé à lui rappeler les douleurs d’antan et celles que son atterrissage incontrôlé a provoqué…
La trogne se secoue alors qu’un grondement rauque monte dans sa gorge et doucement la vue revient, éclaircissant les ombres pour dévoiler les deux silhouettes féminines qui lui font faces… Les sourcils se froncent alors que les paupières se plissent pour empêcher les étoiles blanchâtres de lui masquer la vue…

Nouvel éclat qui vient alerter son esprit, les flammes qui dansent autour d’eux se reflètent sur les lames dégainées… Le sourire se fait plus mauvais, plus carnassier, alors qu’il étudie un peu plus les deux femmes… Stressées, inquiètes et sur le qui-vive… Mais qui ne le serait pas face à une montagne de muscles qui fait deux fois sa taille et sans doute trois fois son poids ? Les doigts se resserrent sur ses armes, l’échine frémissant de retrouver le contact rassurant du cuir qui recouvre les gardes… Et une longue inspiration est prise, gonflant le torse puissant, pour repousser les souffrances qui l’obligeraient à s’écrouler…
Le corps tente de se déplacer à nouveau, prenant appui sur la jambe droite… Les os craquent, plient et un vague de douleur le fait frissonner de la tête aux pieds… Il ne peut plus compter sur elle pour l’instant, une fois de plus… Grondement d’ours blessé qui monte dans sa gorge et qui résonne aux alentours sans qu’il n’en entende une seule bribe… Avant qu’il ne plante son regard sur la rouquine qui lui fait face.

Les épaules remuent, faisant rouler les muscles puissants… Et dans la seconde qui suit, il pousse sur sa jambe valide, pour que tout son poids partent en avant… Sans que rien ne puisse le laisser présager, la gigantesque carcasse saute dans les airs, le plus loin possible, pour traverser la distance qui les sépare… L’épée immense venant se planter dans le sol, faisant jaillir la terre alors qu’il retrouve le sol, prenant appui sur l’arme au lieu de sa jambe, pour continuer son avancée et permettre à sa hache de fuser dans les airs… Fonçant à toute allure vers la plus jeune des deux femmes, direction la gorge fine et encore immaculée pour y apposer sa marque…
Mais c’est sans compter sur le sort qui s’acharne, l’épée qui ploie sous le poids imposant, le déséquilibrant en avant… Lui arrachant un grognement hargneux alors que son regard s’embrase de rage… L’éclat métallique s’intensifiant quand ses yeux passent sur le visage de sa proie au moment même où sa hache vient heurter violemment la lame au lieu de la gorge…

Et sans regarder le résultat de son attaque, il pose sa jambe faible devant lui, poussant de toute ses forces, de toute sa rage, contre le sol, pour s’élancer vers la rousse au visage défiguré… Abandonnant ses armes pour s’envoler vers elle… La main senestre venant se refermer nue sur la lame, s’empalant sur le tranchant pour faire couler une fois de plus le sang, mais surtout, tirer violement l’arme vers le bas… Pour permettre au poing massif de décrire l’arc parfait dans le ciel et cueillir violemment la donzelle en plein visage…
Les phalanges craquent autant que les os d’en face… Et il relâche la pression de ses doigts sur la lame alors qu’une vague de douleur traverse tout son corps, la trogne se secouant en tout sens pour essayer d’empêcher les muscles de se crisper par réflexe… Avant qu’il ne rejette la tête en arrière, levant les yeux vers le ciel pour pousser un hurlement comme jamais il n’en a poussé… Laissant passer toute la puissance de sa rage, nourrie encore et encore par les maux qui assaillent son corps, à travers son poitrail de taureau qui vibre à l’unisson avec sa gorge dans ce son guttural qui déchire et efface le crépitement des flammes…

Le sang tombe au sol, s’écoulant rapidement de la paume tant de fois blessée, coulant entre les doigts pour rejoindre la terre… Comme une offrande au Sans Nom dont il emprunte un patronyme… El Diablo provoquant une fois de plus ses adversaires par cet appel qui vibre dans l’air… Venez me tuer si vous en êtes capable… Car avant de mourir, j’en entraînerais le plus possible avec moi dans cette folie…

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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
Aldraien
…Finalement rien ne va plus.

Comment aurait elle pu seulement essayé de bouger le moindre petit doigt face à lui, ou prendre l’initiative de l’attaque ? Si elle s’était lancée la première, nul doute qu’il n’aurait fait qu’une bouchée d’elle. Elle se sentait à cet instant comme une mouche prisonnière de la toile d’araignée et qui voit sa fin arrivée, les fils de la toile se resserrant sur elle pour l’engloutir. Alors que les grognements s’enchainent pour montrer la colère de l’homme blessé -ou de la bête, allez savoir- qui se trouve en face d’elle, la rouquine a bien le temps de réaliser qu’elle ne fera pas le poids face à la montagne de muscle. Ne dit on pas qu’une bête qu’on ne tue pas du premier coup est bien plus dangereuse et qu’il faut à ce moment là plutôt prendre ses jambes à son cou que rester sans bouger à attendre que la bestiole vous attaque ?
Mais cet animal là était bien particulier, un peu le même principe que le taureau, sauf que lui ce n’est pas le rouge qui le rend agressif mais la présence d’un Licorneux dans les environs. Oui, Ald avait entendu parler du Colosse et de ses « exploits » réalisés aux dépends des membres de son Ordre. Elle s’en était même rendue compte visuellement, et se remémorait les choses à chaque fois qu’elle observait la cicatrice qui barrait le visage de Cerridween.
Oui, cet homme n’était pas à prendre à la légère, et la provocation n’était en rien la stratégie à adopter face à lui.

Cependant, la rouquine avait confiance en ses capacités. Cela faisait une vingtaine d’années que sa vie n’était que lames et combats, qu’entrainements et sueur pour éviter au maximum de faire couler le sang. Sudor Parcit Sanguinem, la sueur épargne le sang…C’était là un adage en lequel croyait Ald, et ce dur comme fer, et elle comptait bien aujourd’hui prouver qu’elle n’avait pas fait tout cela pour rien. Et comme pour la rassurer dans ses certitudes, ce fut l’une de ses sœurs qui arriva alors pour lui prêter main forte. Elle ne la connaissait pas vraiment, l’avait croisé quelques fois mais sans jamais prendre le temps de discuter, pourtant elle était là aujourd’hui pour se battre à ses côtés. C’était cela l’esprit de la Licorne, l’union qui faisait la force, aujourd’hui plus que jamais, et une personne en plus ne serait pas de trop pour tenter d’abattre ce monstre.
Elle était avec elle oui, et ensemble elles viendraient à bout du Colosse. La jeune femme à ses côtés devait avoir moins d’expérience qu’elle, cependant elle était Licorne et donc, sans aucun doute, elle méritait sa place. Face à un adversaire tel que celui auquel elles faisaient face, il faudrait cependant plus que du simple mérite pour s’en sortir sans être blessées. Il faudrait de la ruse, du courage, et surtout un bon brin de folie pour en venir à bout, plus qu’un brin même, faudrait l’esprit tout entier complétement ravagé.

Rheanne était dans le même état qu’elle, sous tension à l’approche de l’assaut du Colosse, et ne se doutant pas un instant que l’attaque en question arriverait de cette façon bien inattendue. En principe le grognement qui lui échappa avant qu’il ne se lance en aurait fait reculer plus d’un. Mais ce n’était pas le cas des deux Licorneuses pour qui le mot « Bravoure » avait un sens particulier et très important. Elles feraient face, car elles avaient des personnes à protéger.
Dans l’esprit de la rouquine, ce fut sa devise qui résonna encore et encore. Ab origne fortis, brave dès l’origine…Il était temps de s’en montrer digne…Ou pas.
Alors qu’il bondit en l’air, les choses semblèrent s’accélérer brusquement, et avant qu’elle n’ait pu faire un geste, il était déjà à portée d’attaque de la plus jeune des Licorneuses, et ne se fit pas prier pour ouvrir les hostilités en s’en prenant à Rheanne. Des étincelles d’une hache qui heurte une épée et un grognement sourd qui attire son regard, diable sur décor d’enfer et les flammes à nouveau qui viennent déterrer ses peurs enfouies, l’empêchant de bouger pour se défendre de ce qui était sur le point d’arriver.
Bien entendu, sa lame était dégainée, prête à frapper et elle aurait sans doute fait mouche si elle en avait eu le réflexe. Mais malheureusement, ce nouveau bond en l’air la décontenança et elle ne fut capable de rien, sinon de voir arriver le noir en face.

Quand on parlait de folie pur…Le fait de refermer la main sur le tranchant de son épée faisait partie de ces choses qu’un homme un peu sain d’esprit n’aurait jamais eu l’idée de faire. Mais cet homme là était tout sauf sain d’esprit, et c’est alors que le regard émeraude captait celui d’en face, d’un bleu métallique, qu’elle sut qu’elle n’aurait plus sa place dans ce combat d’ici très peu de temps, chose qui se confirma par l’énorme poing qui vint s’écraser sur son visage avec une force monstrueuse.
Elle n’avait plus ressenti une telle vague de douleur depuis l’incendie, et elle pensait même que c’était totalement impossible d’égaler la douleur que pouvait causer le feu, et pourtant. A présent elle savait qu’il n’y avait que le mal personnifié qui était capable d’infliger une telle douleur sans l’aide d’aucune arme si ce n’était ses poings. Et elle savait que le Mal ne reculerait devant rien pour infliger le plus de douleur possible.
Sous le poing qui lui écrasait le visage, un horrible craquement se fit entendre, celui de son nez qui se brisait, entrainant un saignement assez important tandis que les phalanges de l’énorme poing terminait le travail en amochant son profil à présent, faisant éclater la pommette et provoquer une autre source d’hémorragie. Les secondes se déroulèrent alors à une lenteur incroyable, seul un cri de douleur fut poussé par la rouquine, cri très rapidement recouvert et assourdi par le hurlement du Colosse alors que son corps fut envoyé plusieurs mètres plus loin, conséquence du violent impact qu’elle venait de recevoir.
Une vulgaire poupée de chiffons qui s’étale au sol dans un bruit sourd, une poupée déchirée et ensanglantée, inconsciente. Elle qui n’avait joué que le rôle d’un pantin dans ce combat, résignée à se retrouver au sol lorsque le moment serait venu pour laisser aux autres la possibilité d’affaiblir encore plus l’ennemi. Elle avait fait son œuvre, aux autres à présent d’œuvrer à leur tour : elle leur faisait entièrement confiance.

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Rheanne
Epée en main, en position d'attente. Elle ne sait comment réagir, agir, penser. Seul l'instinct de survie et le serment sont présents à son esprit. Enfin surtout son devoir de Licorne car son instinct lui hurle de tourner les talons et de rejoindre les remparts au plus vite. Et si elle avait le moindre soupçon du genre d'individu qui lui fait face, elle ne serait pas plantée là à défendre coûte que coûte le campement.

Car il est certain qu'en connaissant le phénomène, il lui en coutera. Mais ça elle n'en sait fichtre rien. Elle a devant elle un véritable monstre hurlant comme une bête et lançant des oeillades à faire pâlir un soldat aguerri.
Mais elle n'est pas seule. Du moins, elle ne se sent pas seule pour affronter ce tas de muscles. Une de ses soeurs est à ses côtés, elle n'a qu'à suivre ses indications et tout se passerait bien. En plus, leur adversaire est déjà en piteux état. Cela ne semble pas difficile, à deux, de lui passer l'envie d'aller plus en avant.

Comme s'il entendait les pensées de la brune, la montagne humaine fait rouler l'air entre ses cordes vocales et de terribles borborygmes lui sortent de la gorge. Méthode d'intimidation ? En tous les cas, cela fonctionne sur la plus jeune des Licornes. A mesure que le grognement lui parvient et que le sourire démoniaque s'étire, des frissons lui montent le long de la colonne. Le pouls s'accélère, la respiration devient haletante.

Pas le moment de flancher !! Tu as un devoir à accomplir. Alors tu respires un bon coup et tu fonces dans le tas.

Elle ferme les yeux et inspire l'air chargé de tensions. Un craquement d'os... Un grondement bestial... Dans un geste instinctif, les paupières se serrent encore plus plongeant le visage de la brune dans un semblant de concentration intense.

Cet instant semble infime et hors du cours du temps pour Rheanne. A tel point qu'il permet au colosse d'entamer sa progression et préparer son attaque. Et c'est un brusque mouvement d'air et de terre qui ramène la jeune femme à la réalité. Elle ouvre les yeux et se retrouve avec l'animal en pleine ligne de mire. Mais à la différence que la cible n'est nulle autre que la jeune Licorne.

Un éclat argenté se reflète dans les iris noirs. Une hache ? Mais quel homme peut-il être pour se battre avec une telle arme aussi imposante ? Pas le temps de réfléchir, déjà la lame semble vouloir goûter à la chair tendre et encore intacte, comme si elle était avidement à la recherche de sang frais.

Sentant son heure arrivée sans même avoir combattu, Rheanne jette un rapide coup d'oeil apeuré vers sa compagne du moment, comme pour un adieu. Mais le sort en décide autrement alors que son assaillant trébuche et que l'arme redoutable termine sa cours contre l'épée à l'effigie de l'animal cabré. Alors qu'elle devrait savourer la joie d'être encore en vie, les regards se croisent et la haine grandissante du colosse finit par terroriser la rescapée d'un instant.

Terrorisée au point de rester figée sur place, attendant presque le coup de grâce.
Terrorisée à ne pas suivre le mouvement de l'adversaire vers l'autre Licorne.
Elle n'entend rien, elle ne voit rien, l'image de la rage pure et de la démence encore imprimée sur la rétine et en son âme.

Comme parfois lors d'événement traumatisant, l'esprit tente de se protéger en chassant tout souvenir et toute sensation. A ce moment là, le cerveau de la brune tente coûte que coûte cette manoeuvre d'auto défense. Mais un serment remonte et enfle dans son esprit à mesure que les secondes s'égrainent. Un serment qu'elle a prononcé, qu'elle a juré de faire respecter même si elle doit en payer de sa vie.

Et le devoir fait son oeuvre en ramenant la jeune écuyère à l'instant présent et en lui faisant recouvrer tous ses sens alors que sa soeur rousse se trouve projetée par une force inconnue. La main dextre resserre son emprise sur la garde de l'épée...

Alors que leur bourreau savoure sa victoire par un cri inhumain en lui tournant le dos, Rheanne s'en approche aussi rapidement que possible. Si elle veut l'atteindre, il ne lui faut pas manquer son coup. Au vu de la force et de la rage que l'homme puise indéfiniment, la brune n'aura pas de seconde chance, elle doit frapper fort et vite pour tenter de l'affaiblir. Alors elle se rappelle...

La jambe droite en charpie... Voilà le talon d'Achile qui pourrait donner un avantage certain à la jeune femme. Mais il lui faut asséner le coup, rendre cette douleur insupportable et surtout l'empêcher de se relever...

Postée derrière la brute, elle doit saisir sa chance et tout tenter. Prenant le plus d'élan possible, elle soulève sa jambe droite pour la faire atterrir de toutes ses forces dans l'arrière du genou de l'assaillant. Encore des bruits d'os qui se brisent... La force assénée était de bonne intensité car le membre visé finit par se plier dans un angle anormal faisant basculer son propriétaire à terre.

Le colosse est maintenant face contre le sol, elle doit agir vite. Ne pas lui laisser le temps de se reprendre et frapper encore plus fort. Le monstre à terre, Rheanne pose la pointe de son épée à la base de la nuque.


Je te préviens. Tu bouges ne serait-ce qu'un petit doigt et je te transperce.

Si Rheanne avait la moindre idée de la nature de l'homme qu'elle tient en joue, elle ne lui aurait même pas laissé le temps de se rendre compte de sa présence et aurait abrégé cette vie ne prenant plaisir que dans la souffrance des autres. Mais la jeune brune n'a jamais vécu le moindre charnier d'un champ de bataille, jamais tué la moindre personne, jamais infligé une quelconque correction.

Et par malchance, il a fallu que son premier combat se tienne contre un homme assoiffé de sang et dépourvu de toute raison.

Comme pour prouver sa détermination, la jeune femme dégage lentement le col de la chemise pour appuyer directement l'argent sur la peau. Une cicatrice se dessine. Rien d'étonnant à cela au vu de la folie de l'homme. Mais cette marque fait partie intégrante d'un serpent tatoué à la base de la nuque.

Plus intriguée qu'apeurée, Rheanne fait promener la pointe de son arme pour suivre les sinuosités de l'animal à sang froid. Un instant comme hypnotisée, elle fixe avec intensité le tatouage et l'étrange cicatrice.

Léger mouvement au devant d'elle qui rompt le charme. La soeur évanouie semble vouloir reprendre conscience. Elle revient fermement à son otage mais trop fermement, la pointe s'enfonce légèrement dans la chair laissant perler quelques gouttes de liquide rougeâtre.


Je te jure, je n'hésiterai pas.

Elle espère la venue de quelqu'un, n'importe qui, qui saurait prendre la situation en main...

Edit : modifié pour plus de cohérences...
Cerridween
[Demon Hunter ]

La course continue entre les corps qui passent, les embûches et les brandons...

L'incendie va être prise en main... elle l'espère. Sinon la guerre s'arrête ici, maintenant...

Les ombres glissent et dansent dans le ballet des flammes qui prennent de l'ampleur à certains endroits. Et la Pivoine court au milieu du chaos sans prêter attention au tic tac des pendules qui lui ont pourtant donné une alarme il n'y a pas si longtemps. Il suffierait d'un rien, d'un grain de sable... et elle serait fauchée, en pleine course, d'un trait.
Elle ne peut que prier... tout en courant. Prier pour qu'on lui accorde encore quelques temps, rien qu'un peu, à peine. Elle demande juste assez. Pour qu'il ne fasse pas de victime. Qu'il n'emporte personne, rien, pas une once de chair. Elle lui a déjà donné assez.

Au détour d'une tente, elle le voit. Riant aux éclats en défiant la lune et la nuit de toute sa furie qui semble flamber autour de lui. Il est seul... il est seul.... il a voulu à lui seul faire sauter le camp... devant les débris qui se sont amoncelés et qui crépitent, elle entrevoit la chance qui leur a sourit ce soir. Elle n'aura pas le temps de se réjouir... pas le temps. Car devant la masse de muscles et de chair , deux remparts sont dressés. Qu'ils semblent petits de loin, ces deux corps avec leur arme levée.

Il a bondi... dans cette attaque frontale qu'elle a déjà vécu. Les pieds cloués au sol un instant, elle retient son souffle en revoyant les pavés de la Rochelle se teinter de sang. Tout remonte à la surface quand elle entrevoit le Colosse se saisir de la lame.... elle sait.


Non...

Le corps d'Aldraien semble un instant ne plus connaître les lois de la gravité.
L'adrénaline dévale ses veines en cascades effrénées quand elle prend une impulsion au sol. Il reste Rheanne. La petite Rheanne fraichement arrivée en leur rang. Elle ne fera pas le poids. On ne résiste que difficilement au Diable. Même avec des années à couvrir ses mains de cales, frottées à toutes sortes d'armes, elle avait failli y rester.

Elle court... ventre à terre... les pieds en sang qui sentent la fraicheur du sol et la douleur.

L'écuyère n'a pas reculé. Elle a même attaqué franchement. Devant les yeux de la Pivoine, la scène se rapproche. Elle est encore trop loin.

Le Colosse s'effondre à genou. La lame qui se met sur son cou luit un instant à la lueur des flammes qui se pourlèchent non loin, regardant leur maître.


Ne reste pas...

Elle n'aura pas le temps de crier la fin de sa phrase. Le Colosse attrape la jambe de la brune et la fait basculer au sol, pendant que son épée vole au sol. Un hurlement reste en travers de sa gorge. Elle voit maintenant distinctement le Colosse assener un coup de poing vers la brunette. Quelques pas... allez !

Son cri a dû résonner dans tout le camps. Un rugissement de vengeance et qui se teinte de la folie du démon, quand son pied s'écrase contre sa mâchoire le faisant basculer vers l'arrière. Elle ne doit pas s'arrêter... elle ne doit pas s'arrêter... la lame retombe sur le bras du Colosse qui cherche à l'aveuglette sa hache, l'entaillant en profondeur. Il hurle de colère et elle redonne un nouveau coup de pied dirigé vers le ventre. L'arrêter... l'arrêter coute que coute... lançant son épée, elle court vers une buche qu'elle soulève en grimaçant... le Diable rampe vers la lame d'Aldraien...

N'y compte surtout pas …..

Et c'est avec un nouveau hurlement qu'elle abat de toutes les forces qu'il lui reste la bûche sur la nuque d'Eikorc...

La respiration est difficile... sifflante... le Colosse ne bouge plus... elle est obligée de s'accroupir, la main crispée, les jointures blanches, en appui sur son arme improvisée....

Elle jette un coup d'oeil à Rheanne qui a l'air encore sous le choc de la rencontre avec ce qu'il y a de plus mauvais....


Aldraien... il faut... la soigner... va … chercher de l'aide...

Laissant glisser la bûche au sol, elle se traine vers son épée et la ramasse. Faites que je tienne encore un peu... encore.... sa main droite se serre pour contenir la douleur.... elle revient vers le Colosse et reste à distance, la lame à l'affût.

Fais.... vite....

[Précision HRP : la scène a été écrite avec l'aval du joueur d'Eikorc./HRP]
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Aldraien
Pas que le rôle d’un pantin ne lui convenait pas, mais ça ne lui convenait pas. Elle voulait plus, beaucoup plus, qui était elle pour rester à terre alors que d’autres se battaient ? Si elle restait à terre, c’est qu’elle était morte. Si elle ne l’était pas, alors elle devait se relever, et retourner se battre.
Depuis sa semi-conscience, elle sait que son épée n’est plus près d’elle, elle a du la lâcher en s’envolant, peut être même que le Colosse l’avait gardé en main, puisqu’il la tenait avant qu’elle n’accuse le coup. Elle était donc désarmée, mise à part la dague qui restait à sa ceinture, c’était mieux que rien, ça suffirait surement pour dire qu’elle se battait encore même si elle était d’une inutilité accablante.
On finit toujours par se relever des Enfers quand là n’est pas notre place.
Toujours, question de volonté.
Et de la volonté, la rousse en a, pas qu’un peu. Elle se relèvera toujours, parce que sa place n’est pas à terre, elle est debout, aux côtés de ceux qui se battent.

Au milieu des flammes, des cris, des rires démoniaques et des menaces, le pantin ensanglanté à terre commence à reprendre ses esprits, tant bien que mal, le coup et la douleur l’ont franchement assommés mais elle fait ce qu’elle peut pour se reprendre et retourner aider ses sœurs.
Mais le sang dans ses yeux l’empêche de voir clairement la scène qui se déroule à quelques pas d’elle, et les étoiles qui dansent devant son regard à cause de la douleur réduisent les minces silhouettes qu’elle aurait pu éventuellement distinguer à des masses informes, impersonnelles. Elle sait une chose cependant : il lui faut se relever pour faire face, encore, c’est la définition même du mot devoir. Elle est Ecuyère, au service des autres, chargée de la protection de tous les autres Licorneux occupés ailleurs, et qui se feront blessés si jamais le Diable arrive à passer.

C’est pas franchement aisé de tenter de se relever quand la douleur vous martèle la tête comme fait le forgeron sur son enclume, pourtant elle essaie . Qui ne tente rien n’a rien après tout, et déjà qu’elle a pas grand-chose, ça pourra donc pas être pire que ça.
Dans sa bouche, c’est le gout amer de la défaite qui lui rappelle qu’elle ne peut pas rester comme ça au sol. D’ailleurs, plus que le gout amer, c’est le gout du sang qui coule dans sa gorge. Le sang qu’elle doit à la blessure infligée par son ennemi, un tas de muscle complétement taré, mais avec une force ô combien inhumaine qui pouvait terrasser même la plus entrainée des Licornes.
Son nez maintenant complétement obstrué par le sang, celui-ci s’attaquait à sa gorge et rendait encore plus difficile sa respiration déjà bien laborieuse avec simplement le nez bouché. Elle suffoque presque à présent, toussant pour évacuer le sang, et il valait mieux qu’elle se redresse avant de plus pouvoir respirer du tout.

Dans un effort quasi surhumain vu le coup qu’elle venait de se prendre, elle porta une main à sa ceinture, et sortit la dague de son fourreau.
Le visage en sang, aveugle, elle prit appui sur ses mains pour se redresser et se mit à genoux avant de prendre impulsion sur eux pour se lever, courbée sur elle-même, mais debout. La dague en main, elle regarde les silhouettes devant elle, une semble debout, les deux autres à terre. Les Licornes avaient elles eu raison du Colosse, ou était ce l’inverse qui c’était produit ? Allez savoir…La silhouette encore debout semble bien fine cependant pour être celle de Eikorc…sa Sœur, encore debout, peut être. Cela voulait donc dire que ça soeur en était venue à bout, comment ? Et puis, avait elle été blessée ?
Et pis comment réfléchir, quand dans sa tête ça bourdonnait comme si un essaim entier d'abeilles était présent ?
Dans l'immédiat, il fallait se rapprocher de la silhouette encore debout, ami ou ennemi on verrait plus tard. Oui, on raisonne pas trop logique quand on a des étoiles à la place des neurones.

Alors...Un pied devant l'autre de préférence, ça marche mieux comme ça.
A l'aveuglette, c'est moins pratique, mais quand y a pas le choix...Y a pas le choix. Elle fait donc un pas un peu vacillant en direction de la silhouette, puis un deuxième, toute titubante, pas du tout tranquille alors qu'elle arrive à articuler un
“Je suis là, Soeur...” bien peu convaincant, juste avant que ses jambes ne ploient et qu'elle se retrouve à nouveau au sol, face contre terre, pestant contre son manque de forces, peut être dû à la perte de sang plutôt conséquente aussi...
Bref, y allait falloir la soigner effectivement, parce qu'elle était un peu plus bonne à rien la demoiselle là. Comment pouvait on croire qu'un truc si petit qu'un nez pouvait faire aussi mal, et surtout, qu'il pouvait à ce point empêcher de respirer comme il faut.

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