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[RP] L'Unique et Légendaire Lac de Fougères...

--Le_revenant


Le revenant était à l’ombre des arbres bordant le lac, près de ses compagnons, il observait d’un œil distrait le Messire avec ses enfants. Il aperçut Runi accompagnant Dragon son fidèle destrier près du lac pour l’abreuver.

Le revenant se surprit à penser à cette Dame, qui se trouvait à l’église, lui qui se trouvait perdu, il l’avait trouvé bien plus malheureuse que lui, son regard vert exprimait tellement de peur, d’interrogation…

Il respira profondément, s’avançant non loin de l’homme aux enfants, se dirigeant vers le lac qui longea pendant un moment.
Le revenant sentait le regard de Frowin ainsi que de Wido, toujours tapis dans l’ombre, sur ses épaules, il ne se retourna pas, il le savait qu’ils parlaient de lui, de ses idées un peu folles.
Son passé surgissait dans son esprit


Qu’avait-il fait ? Pourquoi ? Pour qui ?

Le revenant le savait très bien et ne regretter rien, il poursuivra ses pas le long du lac.
--Valerien


Poppa...on manze quoi ?
Z'ai cré cré faim , moi et Adelin aussi...


En grand frère protecteur , Valerien mit la main sur l'épaule de son petit frère de deux ans , s'agenouilla sur la nappe , puis s'empara d'une tartine de pain recouverte d'une bonne tranche de pâté que lui tendait son père.

Mangeant à belles dents, il continuait de parler :


Po..ppa..ze m'ennuie...crmphh... crmphh...de Vagabond et ....crmphhh...Nino ...
c'est quand qu'on....rentre à la....crmphhh... maison ?


Sur cette question, il entreprit de lever la cruche d'eau pour boire une peu , mais celle ci , trop lourde , lui échappa des mains , tomba en éclaboussant la belle nappe du pique nique et toutes les bonnes choses qu'il regardait avec convoitise quelques instants auparavant.

Le petit garçon sentit les larmes lui monter aux yeux et se mit à pleurer...
Domdom
Tout en épongeant la nappe, Dom tentait de consoler son aîné , lui adressant un clin d'oeil appuyé:

Ce n'est pas grave mon grand , celà arrive à tout le monde , même aux adultes...Si...si !
Allez , sèche tes larmes , va...
Ce n'est pas de la maladresse, Valerien , tu as juste présumé de tes forces.


Le plus gros avait été épongé par Mary et Alexandrine, la nourrice des deux bébés , qui avait laissé les couffins de Katell et Aubry à l'ombre d'un arbuste.
Quant à Adelin, il tapait de la main sur la nappe juste pour le plaisir de se mouiller la paume et les doigts.
Il devait aimer ce jeu , car il y allait vraiment de bon coeur.
Mary lui intima l'ordre d'arrêter avant qu'une nouvelle catastrophe n'arrive.

Dom reprit la parole d'un ton un peu professoral :


Tu vois, Valerien , une faute ou une bêtise ne vaut que par la leçon qu'on peut en retirer , je te l'ai déjà expliqué.

Dom savait que son fils, petit garçon vif et interessé pouvait comprendre ces notions un peu abstraites , mais de là à les appliquer ,il y avait un fossé énorme que même lui , parfois n'arrivait pas à combler.

Pour détendre un peu l'atmosphère , Dom annonça :


Après le repas, nous ferons une belle balade autour du lac

Sa proposition fut accueillie par un concert d'exclamations enthousiasmées.
Lastree
[ Rencontre ... ]

L'ourlet de la saie blanche ondulait en rythme, poussé alternativement par le bout d'une botte jaune, puis d'une autre.
L'ovate allait bon train, préssée qu'elle était de lancer sa ligne dans l'ombre du grand lac fougerais, elle savait le poisson excellent ici et avait envie d'en faire griller un sur le feu pour le déguster en toute simplicité.

Toute à ses pensées, elle ne vit pas qu'elle se rapprochait inéxorablement d'un petit groupe de personnes qui s'ébattaient sous un arbre, ce même arbre qui avait reccueilli ses voeux moins d'un an auparavant, dans une autre vie.

_________________
Domdom

Malgré une entrée en la matière somme toute un peu difficile ,le pique nique se déroulait dans une atmosphère heureuse et détendue , bien aidé en celà par un mutin soleil printanier , qui jouait à cache cache à travers le feuillage de l'arbre sous lequel s'était installée la petite famille.

Croquant dans un beau morceau de jambonneau , l'attention de Domdom fut tout à coup attirée par une silhouette qu'il reconnut de suite.
L'espace d'un quart de seconde ,il se sentit défaillir et les battements de son coeur s'accélerer , mais se reprit aussitôt, ne laissant surtout rien paraitre ;
C'était elle...

Domdom la regarda s'approcher lentement , de sa démarche ondoyante , certainement due à la saie qui lui couvrait le corps jusqu'aux chevilles , puis l'apostropha , un beau sourire aux lèvres :


Demat ker Lastree...quelle surprise !
Je vous savais chasseresse , mais point pêcheuse...


Puis, lui montrant le jambonneau , de façon ostentatoire :

Accepteriez vous de partager notre maigre repas , celà me ferait tant plaisir...

Il ajouta alors , d'un ton malicieux , tout en désignant les personnes qui l'accompagnaient :

Vous en profiterez aussi pour faire la connaissance de ma petite tribu

_________________

ET N'OUBLIEZ PAS VENDREDI : Y A UN POT EN MAIRIE !
Lastree
[ Avancer sans réfléchir ]

"Peut-être pourrais-je l'agrémenter de quelques racines, je les arroserais d'herbes aromatiques et les placerais sous les braises ..."

Elle salivait presque en s'imaginant déguster le poisson d'eau douce ... seulement il faudrait d'abord l'attrapper!

Elle en était là de ses réflexions lorsqu'une voix bien connue d'elle l'interpella:


"Demat ker Lastree...quelle surprise !
Je vous savais chasseresse , mais point pêcheuse..."


Certains la prétendaient même pêcheresse sans vraiment la connaitre d'ailleurs mais parce que son discours les offusquaient bien souvent ...
Elle s'arrêta tout net, contemplant la scène qui se jouait sous ses yeux, rougissant à la pensée qui venait de lui traverser l'esprit mais qu'elle se garderai bien de dire à haute voix devant des enfants.


"Accepteriez vous de partager notre maigre repas , celà me ferait tant plaisir...
Vous en profiterez aussi pour faire la connaissance de ma petite tribu"


Elle se voyait déjà prendre ses jambes à son cou, prétextant un rendez-vous de la plus haute importance, terrifiée à l'idée d'affronter ces enfants qui forcément la détesterai ... comment pouvait-il en être autrement?

Seulement son sourire, la joie évidente qu'il avait de la trouver là et de la voir partager leur repas l'empêchèrent de rebrousser chemin. Elle esquissa un sourire et avança un peu plus vers eux:


"Ce sera une joie et un honneur pour moi de partager ce repas en si bonne compagnie"

Qu'avait-elle dit?
Avait-elle accepté aussi facilement, sans même se faire prier alors qu'elle savait devoir se méfier?

Elle leva un instant les yeux vers l'arbre et lui adressa une muette prière afin qu'il la protège de tous et surtout d'elle-même.
Repportant son regard vers la petite assemblée, elle leur adressa un large sourire, se demandant si elle devait se présenter ou attendre que Dom le fasse pour elle.

Combien de têtes déjà? Par la mère! Il y en avait tant!

_________________
Domdom

Dom avait vu d'abord une petite réticence chez la jeune femme , puis son acceptation finale le rassura.


Prenez place entre mes deux fils, Lastree et servez vous .

Du menton , il indiquait les différentes victuailles à son amie :

Vous avez le choix : pâté en croûte , jambonneau , oeufs durs , et divers fruits aussi.
Le tout agrémenté d'un bon petit vin de Saumur...
La seule chose qu'ils sachent faire de bien dans ce village où une vierge est une jeune fille qui court plus vite que ses frères...


Un peu honteux de ce trait d'esprit plutôt mal à propos , Domdom regardait l'ovate , agenouillée sur la nappe , qui commençait à se servir.
L'appétit de Lastree faisait plaisir à voir.

Dom fixa ses fils, puis la nourrice et la gouvernante et daigna faire enfin les présentations :


Les garçons ...Mary ...Alexandrine...Je vous présente Lastree , une amie très chère à mon coeur

Ce que ne dit pas le Bayeusain , c'est qu'au même moment, ledit coeur battait la chamade à tout rompre.

_________________

ET N'OUBLIEZ PAS VENDREDI : Y A UN POT EN MAIRIE !
Lastree
[ Les genous trempés et le coeur aux abois ...]

La place qu'on lui indiquait semblait avoir été le théâtre d'une mini innondation mais elle n'osa pas le faire remarquer, même pas lorsqu'il lui traversa l'esprit que cette marre à demi séchée pouvait-être le fruit d'une fuite du plus jeune des garçonnnets entre lesquels elle s'installa.

Elle sentit quatre paires d'yeux la dévisager ... elle sourit aux deux femmes qui bien vite baissèrent les leur. Comprenaient-elles son malaise ou se désinteressaient-elles d'elle tout simplement? Cela importait guère à la vannetaise qui n'osait regarder ses voisins de nappe dont les regards, elle le sentait, ne la quittaient pas un instant, jugeant chacun de ses gestes, chaque petite marque de nervosité se peignant sur son visage ... et il ne devaient pas être déçus!

Pour se donner une contenance, elle s'étira un peu pour se saisir d'un morceau de pain et d'une tranche de jambon, elle allait attaquer lorsque Dom se décida enfin à faire les présentations:


"Les garçons ...Mary ...Alexandrine...Je vous présente Lastree , une amie très chère à mon coeur"

Voilà qu'il parlait de son coeur!
La jeune ovate fut un instant prise de panique, l'entrée en matière était un peu brusque sans doutes et elle rougit jusqu'aux oreilles, tentant néanmoins de se raisonner ... allons, allons, il a parlé d'amie rien de plus, quand à son coeur, toi seule sait ce qu'il contient ... aurait-il parlé à d'autres de ses sentiments et de l'application qu'elle mettait à le repousser? Elle avait si honte de son comportement, il faisait si chaud soudainement ... Sa voix tremblait légèrement lorsqu'elle répondit:


"Ravie de faire enfin votre connaissance ... mesdames ..."

Sourire crispé aux gouvernantes ...

"Messires ..."

Cette fois elle ne pu reculer et fut bien obligée de plonger ses prunelles grises dans les leurs, elle ajouta:

"J'ai beaucoup entendu parler de vous deux, de votre politesse et de votre bravoure ... de futurs gentilshommes à n'en pas douter."

Elle leur sourit, se demandant si elle n'en faisait pas un peu trop.
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--Valerien


Valerien était occupé à croquer une pomme bien juteuse quand la dame en blanc s'installa entre son frère et lui.
Il se poussa pour lui faire de la place et lui jetait de temps en temps des coups d'oeil scrutateurs.
A vrai dire , l'intruse l'intriguait avec sa longue robe blanche et ses yeux d'une drôle de couleur .
Ce n'était pas de la peur, non , car elle avait l'air très gentille , mais cette dame était différente des autres .

Valerien regardait maintenant Adelin qui touchait la tenue blanche de la nouvelle venue de ses petits doigts crispés et la dame lui souriait alors que son frère lui salissait gaillardement sa belle robe de ses doigts sales.

Il osa enfin prendre la parole :


Ze m'appelle Valerien et z'ai cinq ans.
Et ben z'ai une grande soeur , ê s'appelle Gaelle , mais elle est partie
Et trois piti frères et soeurs .
Et pis z'ai un ssien , y s'appelle Vagabond , mais il est resté à la maison à Bayeux , passque il est cré vieux...


Valerien parlait, parlait , fixant le drôle de regard de l'invitée qui venait de caresser les cheveux de son frère d'un geste plein de tendresse

Et pi , z'ai un sseval , aussi , y s'appelle Nino .
Il est pas là non plus et il me manque beaucoup.

Et pis...


Valerien....si tout le monde parle autant que toi , je ne donne que quelques instants à Lastree avant d'avoir un mal de crâne carabiné.

Suite à la remarque de son papa, le petit garçon croqua de nouveau dans sa pomme, se promettant de remettre à plus tard toutes les choses à dire à la gentille dame qui partageait leur repas.
Domdom
Citation:
Valerien....si tout le monde parle autant que toi , je ne donne que quelques instants à Lastree avant d'avoir un mal de crâne carabiné.


Dom adressa un petit sourire d’excuses à la Vannetaise , tout en lui tendant une serviette pour qu’elle nettoie son vêtement.

Entre un Adelin qui lui avait allégrement souillé sa saie immaculée et un Valerien qui la harcelait de son verbiage , nul doute qu’elle se souviendrait pendant longtemps de la prise de contact avec la famille Monderaines…
Et sans doute aussi n’aurait elle plus envie de les rencontrer à l’avenir…
Cette perspective assombrit les pensées du calvaphile l’espace de quelques instants , mais l’attitude de l’ovate lui prouvait heureusement le contraire .

Après quelques minutes d’appréhension et de crispation , elle semblait tout à son aise avec les deux garçons et les servantes , mangeant, parlant, riant avec naturel , allant même jusqu’à careser les cheveux châtains d’Adelin d’un geste grâcieux et aérien .

L’encapuché reprit la parole :


Vous connaissez maintenant les grands , ma chère , je vous présenterai les petits un peu plus tard , quand ils seront réveillés.

D’un geste rapide , il désigna les deux couffins , à quelques pas d’eux , dans lesquels dormaient ses deux bébés.

J’ai encore un autre enfant , une petite fille , Gaëlle , qui a six ans maintenant , vous l’avez ratée de peu , Lastree …
Elle est repartie la semaine dernière , rejoindre Mallory , sa maman , en Irlande.


Le souvenir de son adorable chipie de fille attrista Dom , il continua , cédant à la mélancolie :

Elle nous manque beaucoup …même à Valerien , qui pourtant était son souffre douleur préféré.

Se saissisant d’une grappe de raisin achetée le matin même au marché à un commerçant Aquitain , il enchaina :

Je suis donc papa de cinq enfants , mon amie

Puis lui lançant un clin d’œil complice :

Mais ils ne sont pas tous de moi....les grands ont été adoptés.
Et je ne compte pas en rester là !
Vous ai-je déjà dit que j’avais l’intention de créer un orphelinat ?


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ET N'OUBLIEZ PAS VENDREDI : Y A UN POT EN MAIRIE !
Lastree
[Happée, touchée, coulée ...]

Maïa avait trois ans lorsqu'elle avait du s'en séparer la mort dans l'âme, et le verbiage du garçonnet lui rappelait, assez douloureusement, le flot intarissable que pouvait avoir sa jeune protégée dans les derniers temps passés ensemble.

Malgré toute l'application et la gentillesse qu'ils mettaient à l'accueillir, elle se sentait comme une fausse note dans l'harmonie familiale. Chacun d’eux semblait avoir une place bien établie dans la partition et l’ensemble était très agréable à voir évoluer.
Dom s’avérait être un père attentif et patient, parlant toujours à ses enfants avec calme et bienveillance, leur expliquant toute chose, comme si le plus insignifiant des évènements était un terrain d’exploration et d’apprentissage de la vie … Peut-être était-ce cela d’ailleurs.

Le plus jeune des deux garçons barbouillait joyeusement le bas de sa saie de gras de poulet et de jus de tomate, et elle le regardait dubitative, se demandant ce qu’il pouvait bien trouver au tissu de laine épaisse qui couvrait sa tenue de tous les jours ... Il était temps qu'elle la lave de toute façon. Elle leva une main hésitante vers la tête de l'enfant et la caressa délicatement, se penchant à demi vers lui et lui chuchotant:


"Si tu deviens druide un jour, tu en auras une presque semblable, mais pour ça il te faut apprendre à bien te laver les mains"
Sa remarque n'avait sans doute aucun sens dans l'esprit d'un si jeune enfant, mais elle ne savait pas vraiment comment le dissuader de saccager durablement son habit de cérémonie, qu'elle aurait du ôter d'ailleurs! Voilà une leçon qu'elle retiendrait certainement.
Le plus vieux des deux était en train de lui énumérer toutes les choses qui lui manquaient, sa maison, sa sœur, son chien, son cheval, et elle sentait derrière cette description anodine, toute la nostalgie qu'il portait en lui. Elle lui sourit et lui confia:


"Moi aussi j'ai un cheval, enfin une jument pour être tout à fait exacte et je ne sais pas monter depuis longtemps. Je te la montrerai un jour si tu le veux, elle s'appelle Stered et elle est très douce."

Ils mangèrent un court un instant en silence, chacun évaluant silencieusement l'autre, puis Dom s'adressa à nouveau à elle, et elle leva les yeux vers lui. Il lui parla de sa fille partie vers les lointaines terre d'Irlande et de la parole donnée à l'une de ses compagnes de prendre soin de ses enfants après sa mort, pour enfin terminer par un:

"Vous ai-je déjà dit que j’avais l’intention de créer un orphelinat ? "

Elle lui répondit du tac au tac, d’une voix gentiment moqueuse:

"Oui! Dix fois au moins et je vous souhaite bien du courage et de la persévérance! Jamais je ne pourrais supporter autant de bruit sans devenir tout à fait folle!"

Elle lui sourit, sincèrement admirative de le voir déterminé à voir son projet aboutir, et ajouta:

"Je suis moi-même l'une des marraines de l'Orphelinat de Vannes, mais si je compte y faire quelques visites, ne serait-ce que pour m'enquérir de la santé de ces enfants, je ne pourrai pas vivre avec eux pour tout l'or du monde. A haute dose, le bruit m'oppresse et me fait perdre toute patience."

Cinq longues années passées toute seule au milieu des bois avaient grandement altéré sa capacité à supporter le monde, et les cris des enfants la rendait irritable … Comment allait-elle faire dans quatre mois ? La tâche lui semblait insurmontable parfois ... Maïa était restée muette pendant de long mois, sans doute sentait-elle qu’elle ne devait pas trop agacer sa bienfaitrice, mais s’était très largement rattrapée à la longue.
Elle posa une fois encore son regard dans le sien et lui demanda :


« Votre sœur arrive-t-elle bientôt ? Quand pensez-vous prendre la route pour Craon ? »
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Domdom
Citation:
« Votre sœur arrive-t-elle bientôt ? Quand pensez-vous prendre la route pour Craon ? »


Domdom soutint un instant le regard gris ardoise de l’ovate .
Ce qu’il lui sembla y déceler le rasséréna quelque peu.
Il connaissait le combat intérieur que se livrait la farouche petite brune , contre son passé , les démons qui la hantaient , contre elle-même .
Ils en avaient déjà longuement discuté tous les deux , mais que pouvait il faire de plus que ce qu’il faisait actuellement ?
Allait elle le sacrifier , sacrifier leur attirance réciproque sur l’autel de son désespoir , de son mal être , de cette chimère qui lui broyait le cœur depuis tant d’années , l’empêchant de croire encore au bonheur ?
Il se sentait l’enjeu d’une joute sur laquelle il n’avait aucune prise et cela le désespérait .

S’arrachant à ses états d’âme , il revint à la conversation :


Ma sœur….
A l’heure qu’il est , elle doit être du côté de Rennes.
J’ai hâte de la revoir , que vous fassiez connaissance , vous aimerez Tryolite , vous ne pourrez que l’aimer , vous verrez...Je vous l’assure !


Cette impatience , cet emballement si peu caché , à faire se rencontrer et s’apprécier sa soeurette et la femme de ses songes , pouvait paraître puéril et un peu prématuré aux yeux de la Vannetaise
En fait , le brun Normand ne savait , ne pouvait rien celer : on lisait en lui comme dans un livre ouvert et cela lui avait déjà joué des tours dans le passé.


Son regard balaya les servantes , assises en face de lui , qui chuchotaient en poussant de temps en temps des gloussements étouffés , puis s’arrêta sur ses fils .
Agenouillés tout près du tronc de l’arbre , ils avaient fait une découverte extraordinaire : une colonne de fourmis qui marchait à la queue leu leu comme de parfaits petits soldats qu’elles étaient , d’ailleurs.
Les gosses avaient placé une branchette sur le passage des insectes , qui , au lieu de contourner l’obstacle , l’escaladaient obstinément
Cette situation fit naître un sourire aux lèvres du voyageur , qui cependant , laissa ses rejetons à leurs études entomologiques et enchaina :


Tryolite avait prévu d’arriver demain, mais je pense qu’elle a pris un peu de retard .
Elle est si bavarde , qu’elle ne peut s’arrêter de discuter tout en marchant , alors bien sûr , non seulement elle se fatigue plus vite , mais en plus , cela lui donne soif.
Alors , pour peu qu’il y ait une taverne sur sa route…

Ensuite , eh bien , je la raccompagnerai jusqu’à Craon , oui.


Dom poursuivit d’un ton un peu plus hâché :

Craon , que j’ai quitté sans avertir personne , un peu comme un voleur.
Je m’étais mis dans un certain…embarras dirons nous …enfin…pas que moi , d’autres personnes aussi …
Et puis…


Domdom allait continuer , lorsqu’un vagissement se fit entendre du côté des couffins.
Il vit Alexandrine commencer à se lever à contre coeur , mais la stoppa net par un :


Laissez , Alexandrine , je m’en occupe , je vais faire les présentations

La nourrice le considéra de ses grands yeux bleus délavés inexpressifs de bovin apathique et se laissa retomber nonchalemment à côté de Mary qui saisit l’aubaine pour lui chuchoter à nouveau des secrets dans le creux de l’oreille.

Domdom se mit sur ses jambes , s’épousseta et se désankylosa , puis proposa sa main à Lastree pour l‘aider à se relever en lui disant d’air entendu :


Gente Dame, auriez vous l’extrême obligeance de venir faire la connaissance de ma progéniture ?

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Lastree
[ ... ]

C’est avec attention qu’elle avait écouté tout ce qu’il lui racontai sur sa sœur, laissant parfois son esprit vagabonder et l’imaginer seule sur les routes, semant la joie de vivre autour d’elle et emplissant les tavernes de rires et de bons mots.
Elle sentait chez Dom, un amour sincère et inconditionnel pour cette petite sœur craonnaise qui était venue le rejoindre avant qu’ils ne gagnent ensemble leur village angevin.

Les cris que poussèrent les jumeaux la firent sursauter et grimacer, cependant elle glissa sa main dans celle de Dom lorsqu’il lui proposa de l’aide pour se relever dans le but de lui présenter le reste de ses enfants.


« Gente Dame, auriez vous l’extrême obligeance de venir faire la connaissance de ma progéniture ? »

Il semblait si fier d’eux et si pressé de lui présenter l’ensemble des siens ... la main toujours nichée dans la sienne, elle se laissa guider et s’approcha, tendant le cou au dessus des deux couffins, s'attendant à voir deux copies conformes miniatures.

Les deux petits visages, crispés sous l'effort qu'ils mettaient à faire comprendre leur désapprobation, se ressemblaient en effet beaucoup, bien que légèrement différents. Elle regarda Dom et lui lança sur le ton de la plaisanterie:


"Il vous ressemble beaucoup comme ça ..."
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Domdom

Elle avait laissé sa main glissée dans la sienne !
Certes , ce n'était pas la première fois qu'ils se tenaient par la main , mais jusque là cà s'était toujours fait loin des regards , presque en catimini.
Dom sentait son coeur battre très fort contre la cage qui le gardait prisonnier , prêt à exploser , à en sortit en une magnifique gerbe d'étoiles.

Il guida Lastree vers des couffins , tenant toujours sa main très fort , comme une pierre précieuse qu'il n'aurait lâchée sous aucun pretexte , dût il pour celà se la faire couper le bras.

Ils se penchèrent ensemble sur les visages souriants des poupons qui les regardaient calmement , puis Lastree lança à Dom d'un ton guilleret :


"Il vous ressemble beaucoup comme ça ..."

L'encapuché la reprit mi badin, mi sérieux

"Il" s'appelle Katell et c'est une petite fille qui a le bonheur d'avoir hérité des yeux bleus profond de sa maman.

Domdom lâcha à regret la main de la jeune femme , rompant la magie du moment , puis prit sa petite brunette dans ses bras et la mit d'autorité dans ceux de la Vannetaise tout en lui annonçant accompagné d'un clin d'oeil:

Prenez donc la deux minutes , le temps que m'occupe de mon fils...
Celà vous rappelera des souvenirs , mon amie ...


Puis, considérant le ventre de Lastree qui commençait à bigrement s'arrondir :

Celà vous fera un peu d'entraînement pour un évènement qui arrivera bien vite , maintenant...

Le Normand se pencha ensuite sur le deuxième couffin d'où il ressortit un petit garçon , aux rares cheveux blonds comme les blés.
Tenant son fils dans ses bras , le montra à la jeune femme :


Et voici Sire Aubry ... certainement un futur chevalier !
affirma-t-il en lui souriant.


C'est pas zuste Poppa...à moi tu me dis que ze serai seulement écuyer...

Messire Valerien , délaissant les insectes , était venu se camper entre les deux adultes , les bras croisés d'un air boudeur.
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ET N'OUBLIEZ PAS VENDREDI : Y A UN POT EN MAIRIE !
Lastree
[ Vagues réminiscences ... ]

"Il s'appelle Katell ..."

Oui bon d'accord, après tout à cet âge ils se ressemblaient tous tant qu'ils demeuraient vêtus et la demoiselle ne lui en tiendrait certainement pas rigueur.

" ... c'est une petite fille qui a le bonheur d'avoir hérité des yeux bleus profond de sa maman"

La belle affaire!
De toute façon quand un bébé braille, poing et yeux crispés il n'a pas vraiment d'yeux ... bon maintenant évidemment on les voit et effectivement ils sont bleus, le resteraient-ils ? C'était encore bien tôt pour le savoir.
D'ailleurs s'il avait connu ceux d'Eli ou de Maïa il ne s’extasierai pas de la sorte ... enfin bref, pas de réflexions désagréables, il gagatait devant sa progéniture cela ne faisait aucun doute et quoi de plus normal ?

Elle se trouva avec le petit paquet dans les bras et lui sourit avec douceur, la berçant machinalement bien qu'elle ne pleurait plus du tout. Dom lui présenta alors l'autre braillard et elle rit de la réflexion faite par un Valérien qui avait la ferme intention de prouver qu'il fallait compter sur lui aussi.
Elle se pencha vers lui et tenta de le rassurer:


"N'ayez crainte messire Valérien, de toute façon il faut être écuyer avant d'être chevalier ... et puis avec un peu de chance, vous serez seigneur, ce qui est bien mieux que Chevalier convenez-en."

Elle lui fit un clin d'œil, berçant doucement la petiote qui jouait à présent avec une mèche de ses cheveux, semblant s'entrainer à sonner les cloches ... outch

« En tout cas, son métier à elle est tout trouvé, elle sera bedot » !
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