Oniki
[RP exclusivement privé et se déroulant à huis clos. Seules les personnes autorisées sont conviées à y participer. Si vous souhaitez en être, contactez-moi]
Le Samedi 14 février, alors que la ville entière saffairait à la préparation du bal et quOniki fignolait les derniers détails avec les animateurs, un sergent se présenta à la mairie visiblement essoufflé. Il lui annonça quelle était mandée en caserne durgence. Durgence que pouvait-il bien se passer qui puisse requérir son présence durgence ? Il ne pouvait sagir que dune menace grave Linquiétude sempara delle, elle donna ses dernières directives aux animateurs et dévala les escaliers en directions des écuries de la mairie. Elle réveilla le garçon décurie qui sétait assoupi dans la réserve de foin et lui demanda de préparer sa monture dans linstant.
Artéis... cétait le nom du destrier que lui avait offert la Vicomtesse dAttigny en même temps quelle lavait conviée à rejoindre sa Grande Maison. Cétait un cheval puissant, à la robe baie profond et à la crinière noire, habitué des combats ; il sagissait dailleurs dune prise de guerre quavait fait la Vicomtesse sur le champ de bataille de Compiègne. Cavalier et monture saccordaient parfaitement, le calme du premier tempérant le caractère impétueux du second. Le garçon décurie recouvrit lanimal du caparaçon doré aux couleurs du blason de la Grande Maison, le sella et lharnacha. Dès quArtéis fut prêt, Oniki partit au galop en direction de la caserne.
Une fois là-bas, elle remit sa monture au palefrenier et se hâta de rejoindre le bureau du Lieutenant de la Prévosté de Varennes. Quelle ne fut pas sa surprise de tomber nez-à-nez avec le sieur Vallion. Le sergent lui lut la plainte quil venait denregistrer. Vallion portait plainte contre Pitchoune et elle-même pour port darme. En effet, dans laprès-midi elle sétait rendue à la taverne de Vallion, armée de pied en cape, et sétait vue rappeler à lordre par ce dernier. Elle avait obtempérée et déposé son arme à lentrée de la taverne.
Elle accusa le coup lespace dinstant, avant de retrouver sa verve. Elle avait le droit de porter une arme que ce soit au titre de sergent maréchal, ou à celui de membre de la Grande Maison dAttigny ; dailleurs la Vicomtesse, prévenue à temps de ce qui se tramait, ne manqua pas de le lui rappeler. Par contre, sa sur navait aucune autorisation Pitchoune voyageait beaucoup, chargée dimportants mandats municipaux, et son épée était une assurance pour sa vie et pour la charge quelle portait. De plus, il y a quelques jours de cela, Varennes avait été en état dalerte en raison du nombre importants détrangers, sa sur était alors en voyage, et elles avaient évoqué ensemble, par échange de courriers, la possibilité de créer une lance si la menace persistait. En attendant, Oniki avait renforcé la milice au maximum. Lalerte étant levée dès le lendemain, aucune lance ne fut créée.
A mesure que la conversation avec le triste individu avançait, la patience dOniki sétiolait et ses mots dépassèrent bien souvent sa pensée. Néanmoins, elle ne se départit jamais de son calme et de sa courtoise, contrairement à Vallion qui linsulta et remit en doute son honneur et sa loyauté en lui demandant si elle fomentait un complot contre le Duché avec sa sur. Cétait plus quelle nen pouvait supporter, elle se retira et repartit dun pas rageur en direction des écuries.
Toutefois, les propos que la jeune femme avait tenu en caserne sous le coup lémotion laissaient entendre non seulement quelle avait autorisé la création dune lance sans en demander lautorisation au prévost ou au connétable, mais également quelle aurait délivré des autorisations de port darme. Si ses propos étaient mal interprétés, elle risquait la haute trahison. Elle qui navait toujours fait que servir sa ville et son Duché, tout comme sa sur, voyait sa loyauté et sa réputation salies par cet énergumène qui navait jamais daigné bouger le petit doigt pour quoi ce soit, si ce nest pour calomnier et critiquer à tord et à travers ce que les autres faisaient. Il était de ces gens dont la facilité à parler ne provenait que de leur impuissance de se taire.
Dans le couloir, elle croisa son filleul qui navait rien perdu de la conversation et qui lui dit de ne pas y faire attention, que le pauvre homme avait perdu la raison depuis longtemps et quil passait son temps à divaguer et calomnier. Mais cétait trop tard, le mal était fait. Le calme dont Oniki faisait preuve dordinaire sétait envolé, elle bouillonnait de rage. Vallion passa la tête dans le couloir et surprit sa conversation avec Rhemy. Oniki remarqua le regard mauvais quil lança à son filleul et qui sattarda sur lépée que ce dernier portait également à son côté. Elle se pencha et murmura à Rhemy de la rejoindre rapidement à son bureau à la mairie. Elle jeta un regard haineux à Vallion et poursuivit sa route.
Curieusement Artéis se montra dune docilité quelle ne lui avait encore jamais vu. Sans doute ressentait-il la colère de la cavalière qui le chevauchait et sadaptait en conséquence. Oniki laissa sa monture au garçon décurie et monta dans son bureau. Elle héla un milicien et lui fit signe de la suivre. Elle ferma la porte de son bureau derrière lui. La mine sombre du maire alarma le milicien :
« Que vous arrive-t-il Mdame lMaire ? La colère vous ronge le cur mest avis » se permit-il de dire.
« Exact se contenta-t-elle de répondre. Maintenant lheure est grave. Pitchoune est menacée de procès pour avoir porté une arme dans la taverne de Vallion et Rhemy cela ne saurait tarder. Ma sur nest pas encore au courant de laffaire, allez la trouver et dites-lui quelle vienne me rejoindre ici.
Allez également chercher mon adjointe. Elle ne doit pas être très loin je pense. Je vais être occupée dans les prochains jours et je vais avoir besoin dêtre secondé, pour ne pas dire remplacée dans les tâches courantes.
Peste soit de Vallion » ajouta-t-elle dans un murmure inaudible.
Le milicien sentant lurgence de la situation, se hâta vers la sortie. Le maire larrêta juste à temps avant quil ne ferme la porte :
« Un instant s'il vous plait placez un milicien de chaque coté du couloir. Quil ne laisse passer personne si ce nest les personnes que jai mentionné à linstant et la Vicomtesse dAttigny. Quon ne nous dérange pas. »
Il finit par sortir. Oniki sassit dans un fauteuil face à la fenêtre. Sur la place du village, les villageois saffairaient toujours à la préparation du bal dans linsouciance, se doutant peu que leur maire risquait un procès pour haute trahison. La jeune femme allait bientôt avoir des comptes à rendre. Elle se sentit soudain bien lasse et senfonça un peu plus dans son fauteuil. Elle avait limpression que tout ce quelle avait fait jusquici venait de tomber à leau en quelques secondes à cause des accusations de Vallion, mais cétait faux
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" Même une branche cassée repousse, même la lune disparue croît à nouveau... "
Le Samedi 14 février, alors que la ville entière saffairait à la préparation du bal et quOniki fignolait les derniers détails avec les animateurs, un sergent se présenta à la mairie visiblement essoufflé. Il lui annonça quelle était mandée en caserne durgence. Durgence que pouvait-il bien se passer qui puisse requérir son présence durgence ? Il ne pouvait sagir que dune menace grave Linquiétude sempara delle, elle donna ses dernières directives aux animateurs et dévala les escaliers en directions des écuries de la mairie. Elle réveilla le garçon décurie qui sétait assoupi dans la réserve de foin et lui demanda de préparer sa monture dans linstant.
Artéis... cétait le nom du destrier que lui avait offert la Vicomtesse dAttigny en même temps quelle lavait conviée à rejoindre sa Grande Maison. Cétait un cheval puissant, à la robe baie profond et à la crinière noire, habitué des combats ; il sagissait dailleurs dune prise de guerre quavait fait la Vicomtesse sur le champ de bataille de Compiègne. Cavalier et monture saccordaient parfaitement, le calme du premier tempérant le caractère impétueux du second. Le garçon décurie recouvrit lanimal du caparaçon doré aux couleurs du blason de la Grande Maison, le sella et lharnacha. Dès quArtéis fut prêt, Oniki partit au galop en direction de la caserne.
Une fois là-bas, elle remit sa monture au palefrenier et se hâta de rejoindre le bureau du Lieutenant de la Prévosté de Varennes. Quelle ne fut pas sa surprise de tomber nez-à-nez avec le sieur Vallion. Le sergent lui lut la plainte quil venait denregistrer. Vallion portait plainte contre Pitchoune et elle-même pour port darme. En effet, dans laprès-midi elle sétait rendue à la taverne de Vallion, armée de pied en cape, et sétait vue rappeler à lordre par ce dernier. Elle avait obtempérée et déposé son arme à lentrée de la taverne.
Elle accusa le coup lespace dinstant, avant de retrouver sa verve. Elle avait le droit de porter une arme que ce soit au titre de sergent maréchal, ou à celui de membre de la Grande Maison dAttigny ; dailleurs la Vicomtesse, prévenue à temps de ce qui se tramait, ne manqua pas de le lui rappeler. Par contre, sa sur navait aucune autorisation Pitchoune voyageait beaucoup, chargée dimportants mandats municipaux, et son épée était une assurance pour sa vie et pour la charge quelle portait. De plus, il y a quelques jours de cela, Varennes avait été en état dalerte en raison du nombre importants détrangers, sa sur était alors en voyage, et elles avaient évoqué ensemble, par échange de courriers, la possibilité de créer une lance si la menace persistait. En attendant, Oniki avait renforcé la milice au maximum. Lalerte étant levée dès le lendemain, aucune lance ne fut créée.
A mesure que la conversation avec le triste individu avançait, la patience dOniki sétiolait et ses mots dépassèrent bien souvent sa pensée. Néanmoins, elle ne se départit jamais de son calme et de sa courtoise, contrairement à Vallion qui linsulta et remit en doute son honneur et sa loyauté en lui demandant si elle fomentait un complot contre le Duché avec sa sur. Cétait plus quelle nen pouvait supporter, elle se retira et repartit dun pas rageur en direction des écuries.
Toutefois, les propos que la jeune femme avait tenu en caserne sous le coup lémotion laissaient entendre non seulement quelle avait autorisé la création dune lance sans en demander lautorisation au prévost ou au connétable, mais également quelle aurait délivré des autorisations de port darme. Si ses propos étaient mal interprétés, elle risquait la haute trahison. Elle qui navait toujours fait que servir sa ville et son Duché, tout comme sa sur, voyait sa loyauté et sa réputation salies par cet énergumène qui navait jamais daigné bouger le petit doigt pour quoi ce soit, si ce nest pour calomnier et critiquer à tord et à travers ce que les autres faisaient. Il était de ces gens dont la facilité à parler ne provenait que de leur impuissance de se taire.
Dans le couloir, elle croisa son filleul qui navait rien perdu de la conversation et qui lui dit de ne pas y faire attention, que le pauvre homme avait perdu la raison depuis longtemps et quil passait son temps à divaguer et calomnier. Mais cétait trop tard, le mal était fait. Le calme dont Oniki faisait preuve dordinaire sétait envolé, elle bouillonnait de rage. Vallion passa la tête dans le couloir et surprit sa conversation avec Rhemy. Oniki remarqua le regard mauvais quil lança à son filleul et qui sattarda sur lépée que ce dernier portait également à son côté. Elle se pencha et murmura à Rhemy de la rejoindre rapidement à son bureau à la mairie. Elle jeta un regard haineux à Vallion et poursuivit sa route.
Curieusement Artéis se montra dune docilité quelle ne lui avait encore jamais vu. Sans doute ressentait-il la colère de la cavalière qui le chevauchait et sadaptait en conséquence. Oniki laissa sa monture au garçon décurie et monta dans son bureau. Elle héla un milicien et lui fit signe de la suivre. Elle ferma la porte de son bureau derrière lui. La mine sombre du maire alarma le milicien :
« Que vous arrive-t-il Mdame lMaire ? La colère vous ronge le cur mest avis » se permit-il de dire.
« Exact se contenta-t-elle de répondre. Maintenant lheure est grave. Pitchoune est menacée de procès pour avoir porté une arme dans la taverne de Vallion et Rhemy cela ne saurait tarder. Ma sur nest pas encore au courant de laffaire, allez la trouver et dites-lui quelle vienne me rejoindre ici.
Allez également chercher mon adjointe. Elle ne doit pas être très loin je pense. Je vais être occupée dans les prochains jours et je vais avoir besoin dêtre secondé, pour ne pas dire remplacée dans les tâches courantes.
Peste soit de Vallion » ajouta-t-elle dans un murmure inaudible.
Le milicien sentant lurgence de la situation, se hâta vers la sortie. Le maire larrêta juste à temps avant quil ne ferme la porte :
« Un instant s'il vous plait placez un milicien de chaque coté du couloir. Quil ne laisse passer personne si ce nest les personnes que jai mentionné à linstant et la Vicomtesse dAttigny. Quon ne nous dérange pas. »
Il finit par sortir. Oniki sassit dans un fauteuil face à la fenêtre. Sur la place du village, les villageois saffairaient toujours à la préparation du bal dans linsouciance, se doutant peu que leur maire risquait un procès pour haute trahison. La jeune femme allait bientôt avoir des comptes à rendre. Elle se sentit soudain bien lasse et senfonça un peu plus dans son fauteuil. Elle avait limpression que tout ce quelle avait fait jusquici venait de tomber à leau en quelques secondes à cause des accusations de Vallion, mais cétait faux
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" Même une branche cassée repousse, même la lune disparue croît à nouveau... "