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[RP] L'Auberge, La Rose et Le Gratte Cul ( Place de Gresve)

Kad
Il y avait bien longtemps que le tenancier de la Rose n'avait eu le temps de se rendre à Paris. Ses affaires Languedociennes l'avaient contraint à délaisser l'établissement. L'archevêché semblait trouver un second souffle. Les couloirs déserts avaient laissé place à d'incessants va et viens. Il avait fallut rassembler nombre d'informations afin de palier à l'inondation des registres de Rome. Le recueil de données progressait doucement, et l'archidiacre ne doutait pas que la base serait reconstituée et à jour sous peu.

Une épée claque contre sa cuisse droite à rythme régulier. Il ne la porte point encore par devoir. Les négociations au sujet de la Grade Episcopale sont toujours en cours. Il fera tout pour se montrer bon vidame, une fois celles ci achevées.

Le pas est sur, et le chemin maintes fois parcouru. Kad arrive enfin place de Grèves. Moult souvenirs lui reviennent à l'esprit. Paris est merveilleuse, mais il y a également laissé des forces. Jamais cette fête des fous ne pourra quitter son esprit. La lutte avec les fils du Sans nom restait omniprésente. Le combat contre Leviathan hantait chacune de ses nuits.

Au loin se dessinent les traits particuliers de son auberge. Il s'élance afin de rejoindre celle ci.


[La salle commune]

L'agitation est grande. Les mots grondent. Quelques hommes et femmes s'empoignent. Il n'a guère l'habitude de voir tel vacarme dans la salle commune. A l'accoutumée, les gueux sèment chahut au Gratte Cul. Il remarque toutefois une Demoiselle distinguée, aux prises avec un homme vigoureux. Ce ne sont point ses affaires. Il n'y prête donc pas attention.

L'archidiacre de Narbonne jette un salut rapide à son vigile. L'homme semble à l'affût, prêt à calmer les ardeurs des agitateurs. Kad s'en va ensuite au comptoir et fait face à Roland qui se prend une raclée mémorable. Il ne peut s'empâcher d'ajouter :


Lâche cette Dame, abrutit !

Pour quoi penses tu que je te paye ? Pour martyriser les clients ?

Prends garde, il n'y aura pas de second avertissement !


Nonchalant. Le coeur n'est pas à la concession. Dans d'autres circonstances, peut être aurait il sourit à la vue de la scène qui se tramait la.

Il cherche Madelon, sa serveuse distinguée, mais ne la trouve pas.

Kad prend alors la direction de la Rose afin de quitter cette cohue pour glaner un peu de calme.


[La Rose]

Il y trouve un homme, en tête à tête avec un godet vide. Après l'avoir salué, il lui lançe :

Bonjour, Messire.

Puis je me joindre à vous, et vous offrir quelque remontant ?

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---fromFRMadelon
En retard, encore une fois, comme toujours faudrait-il dire. Elle galope aussi vite que la bienséance le permet dans les rues sinueuses de Paris. Se faufiler entre la masse grouillante des venelles est devenu un défi quotidien pour la péronnelle. Mais, le damoiseau avait tant à offrir, elle ne pouvait tout de même pas le laisser filer comme cela. Ho, et puis, le patron n'était jamais là, alors, elle pouvait bien se permettre un brin de liberté. Un dernier écart pour laisser passer un chargement tracté par quelques chevaux poussifs et la voilà enfin devant la porte vibrante de l'auberge. D'un geste saccadé, elle arrange prestement sa coiffure, jette un oeil à sa tenue et s'accorde le temps de reprendre son souffle. Etre dignement en retard est un art qu'elle a poussé dans ses derniers retranchements.

Une poussée sur la porte et la chaleur de tous les corps présents dans l'auberge lui saute au visage. Quelle puanteur ! Même après ces quelques semaines de service, elle n'a pu se résoudre à ne pas s'offusquer face à cet autre cliente de l'auberge qu'est l'odeur d'être humains avinés et suants.


[Salle commune]

Un coup d’œil circulaire pour prendre la mesure de la tâche qui l’attend. Elle fronce le nez devant le monde attablé et s’en va en soupirant rejoindre la grosse vache au comptoir. Pas l’air bien en point aujourd'hui celui là. Enfin, encore plus mal qu’à l’ordinaire. Une petite minette lui tient gentiment compagnie et Madelon a du mal à ne pas penser qu'elle a bien du mérite. Le plateau, qui est son outil de travail par excellence, sommeille sagement à l’autre bout du bar et a l’air de lui faire de l’œil. L’ignorer, elle le sait, n’a jamais été la solution pour échapper aux aller retour dans cette salle. Elle colle une claque sur le bois poisseux pour attirer l'attention du tavernier :

Dis moi un peu qui il reste à servir. Je serais assez étonnée que la conscience professionnelle t’ait fait bouger ton gros ventre de derrière le comptoir.
Fauconnier
Et c'est avec l'entrée de la serveuse que la situation échappa complètement à mon contrôle. Jusqu'alors, je me contentais d'inspecter le dehors avec le couple en question et le "m'as-tu-vu" qui les suivait, pour veiller au bon soin de mes chevaux. Maintenant, avec le rayon de soleil qui venait d'entrer, j'avoues que je ne savais plus du tout où donner de la tête. Elle était entrée, tête haute, poitrine saillante du corsage boutonné à la forme ronde et anguleuse, tout son être n'étant que rondeur, douceur, et invitation au repos. A cette vue, et avec l'allure décidée et ferme qu'elle prit jusqu'au comptoir où elle apostropha le tavernier, j'en avais déduis quasi-naturellement sa position. Il en est ainsi des choses répétées avec mon maitre, et j'avoues qu'à l'époque, l'observation était un art que je pratiquais aussi instinctivement que de marcher ou respirer. Une vision globale, panoramique, m'empêchait ainsi de me centrer sur mon nez, meme si je l'aurais bien parfois voulu.

Et en l'occurence, que j'aurais eu tort! La superbe brune qui m'offrait ainsi les atours de sa plastique provoqua sans aucune volonté de ma part une réaction quasi-électrique, quasi-immédiate, comme les cheveux se dressent sans le vouloir sur la tête alors que l'orage menace.
Elle était raide et droite dans son rôle de serveuse retrouvée, mais aussi sensuelle, et féline. Avec cet attrait de la famille des chats que l'on sentait aussi qu'il ne fallait point se permettre trop de paillardises, sans quoi il vous en cuirait sûrement!
C'est une sensation de chaleur intense qui naît ainsi, au creux de l'estomac, avant de s'étendre à l'ensemble du corps. Une sensation d'attirance, doublée de cette compression du larynx et de la gorge qui caractérise le fait que l'on se sente trop proche du vide au bord du ravin, lorsque le vertige prend et que l'on ne peut détourner les yeux du fond. Voilà ce que j'avais alors sûrement, ma seule référence actuelle n'étant que celle-ci: je venais en quelques secondes d'avoir le vertige aussi sûrement qu'avec un précipice de plusieurs dizaines de toises!
Et il ne faut pas croire que c'était ma seule expérience de la sorte: je dois avouer que Zalina ou Audelhine, quand nous passions notre temps à Ryes et que nos maitres se retrouvaient, et que nous allions travailler dans les douves ou l'infirmerie, m'avaient parfois données une micro-impression de cette sorte, lorsque la cheville sort de la robe, ou qu'une épaule se dévoile, ronde et blanche et ferme malgré le tabard de la Lucorne. Mais rien d'aussi complet: je ne pouvais détacher mes yeux, et j'étais complètement captivé par ce que je voyais.

Meme Margot avait provoqué une sensation différente: avec elle, je m'étais senti à l'aise bien que stupide, heureux bien que suant comme un baudet sous la charge, et ce n'était meme plus une sensation de chaleur: une sensation de plénitude, d'infini, et surtout de...connexion directe s'était installée. Aussi sûr que 2 et 2 font 4, je m'étais senti proche d'elle alors que nous ne nous connaissions quasiment pas, et surtout compris. Maintenant, face à cette serveuse, je n'avais point le coeur qui bondissait dans la poitrine, ou bien des sueurs froides.
Mais une envie basse...très basse...au creux du ventre, comme lorsque le besoin d'uriner vous prend. C'était...purement animal, je dois l'avouer. Une envie de toucher, d'être touché, de plaire, qui était absolument stupide dans les conditions actuelles, je dois l'avouer.

Je ne savais si j'avais l'air intelligent ou ridicule, mais quoi qu'il en soit, je tachais de garder mon sérieux au maximum. J'évitais meme de trop la regarder, me contentant de brefs coups d'oeils en coin, faisant celui qui se concentrait sur autre chose, suivant l'avancée des discussions dehors, par exemple.

Mais elle allait tôt ou tard venir prendre ma commande...Et à ce moment, il faudrait éviter qu'elle voie mon trouble, et à tout prix! Dieu espère alors que je parviennes à ne pas paraitre ridicule et à ne pas paraitre goujat...

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---fromFRRoland la chope
[Salle Commune]

Aie ! Ouille ! Nan mais c'est pas possible ! Aie ! Ohhhh la cooonnnnnne elle m'arrache la poustache ! Dégage, effrontée ! Hiiiiiiiiii ! Ahhhhh ma nuque ! A L'AIDE, TUEZ LA ! AIIIEUUUHHHH !

Mais c'est que la gamine lui fout une tabasse d'enfer. Il se tape la honte devant tous les clients. Déjà qu'il n'en menait pas large avec sa bedaine d’endimancher, mais s'il doit en plus subir les assauts de l'autre excitée.

Pire que cela, le patron choisit ce moment pour faire son grand retour, et le menace de le jeter à la porte, comme s'il agressait les clients alors qu’au contraire, il prend la raclée du millénaire. Injustice.

Encaisser et attendre que Kad s'en aille... Le tenancier quitte la salle commune pour la rose. Réagir. Il le faut.


Nom d'une choucroute farcie ! Que trépasse si tu m'occis !

Tiens, tous les regards sont rivés vers lui. Son cri de guerre, probablement... qui ne veut rien dire, bien evidemment.

Une opportunité... Hop, il lui chope le poignet droit qu'il torsade avec force afin qu'elle cesse de l'humilier. "La Chope" ramène le bras dans le dos et oblige la demoiselle à s'agenouiller. Ni une ni deux qu'il lui relève le jupon. La main droite du Roland agrippe un saucisson large comme une chopine de bière et envoie celui ci claquer le croupion de la dingue.


Héhé, t'as voulus jouer avec l'Roland. T'vas t'en rappeler, poil aux dents. Heu, non, poil au nez !
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---fromFRAthor
[Salle Commune]

La main serrée tel un étau sur le manche de sa longue lame, refermée au dessous de son oreille droite d'où sa lame glissait le long de son dos, droit comme un I alors que son voile noir coulait le long de sa nuque. Athor resta un instant à fixer l'homme qui venait d'arracher l'Italienne de son siège, il se foutait de son conseil aussi dur et fermement qu'il peut être dit... Mais quand Isadora posa ses yeux sur lui et qu'il croisait son regard, ses doigts se détachèrent lentement du fer froid et ses yeux se firent moins menaçants.
Il devait être donc ce qu'il paraissait être, il n'avait rien à redire à ça de toute facon. Ce n'était pas son.. rôle ? sûrement. Son regard balaya la salle, ses yeux renvoyant les quelques regards qui étaient encore portés sur lui et il releva le tabouret de bois qui s'était renversé lorsqu'il s'était dressé pour faire face au fiancé ? mari ? jaloux... Les lanières de cuir se tendirent pour porter à nouveau tout le poids de l'arme, il commençait à avoir l'habitude même si les années étaient encore trop peu pour peser sur ses épaules.


'pas moyen d'boire tranquille...' Ce fut une des dernières pensées qui traversa sa tête et il se rassit. Les pas d'un homme firent grincer le parquet attirant un instant le regard du marin sur la silhouette qui se dirigeait vers la sortie mais il détourna bien vite le regard, préferant s'attarder sur sa chope ou sur la jeune fille qui s'était jetée toutes griffes dehors sur le gros moustachu, le spectacle était plutôt drôle et plus intéressant que ce qui devait se passer dehors aux yeux d'Athor. L'affaire devenait pourtant lassante et il y avait de plus en plus de personnes qui sortaient et rentraient. Le regard légèrement soucieux du jeune marin se baladait de plus en plus souvent vers la porte ou oscillant vers son gobelet aussi sec qu'il pourrait l'être.
Dilemne... Il hésitait, un peu perdu, ne sachant plus quoi faire à cet instant précis.
---fromFRAntoyne
[La Rose]

Quelques éclats de voix en provenance de la salle commune venaient à ses oreilles. Mais fi, il n'en avait que faire, il attendait celui qui l'avait convié ici. Devant lui, un verre vide qui ne se plaignait pas. Le breuvage n'était pas des plus gouteux, mais il avait l'avantage d'occuper l'esprit. Une goutte se trimballait seule au fond du godet qui jouait entre les doigts du baron. Goutte qui semblait attirer toute son attention.

En réalité, l'homme n'y pensait pas. A vrai dire, il ne pensait à rien, ou à tout. Rien de bien clair dans son esprit tant les pensées arrivaient et s'en allaient sans avoir trouvé réponse. Quelques minutes, quelques heures peut-être. Seul, son interlocuteur n'arrivait. Enfin ...


"Bonjour, Messire. "


Léger sursaut avant de lever la tête pour voir l'arrivant. Etait-ce lui son mystérieux hôte ?

"Puis je me joindre à vous, et vous offrir quelque remontant ?"


Que répondre ? Refuser au risque de ne pas savoir ce qui l'amenait ? Après tout que pouvait-il bien arriver.
Un regard vers la goutte solitaire au fond du verre, un signe de tête pour acquiescer. "Qui ne dit mot conscent", il n'en dit point.

Il lâche le récipient, lui offrant un moment de répit, avant de fixer l'homme planté devant lui. Une épée pend à son côté droit. Il n'avait pas l'air mal achalandé. Noble ? Non. Bourgeois peut-être.


Faites comme il vous plaira, quitte à patienter, autant le faire en compagnie, tant qu'elle n'est point mauvaise ...

Il laisse ses derniers mots en suspens, comme dans l'attente d'une confirmation.
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---fromFRMadelon
[Salle commune]

Tout compte fait, Roland avait l'air un tant soit peu ... occupé. Il valait certainement mieux ne pas attendre de réponse pour l'heure. Faisant un détour, elle passe en s'écartant de l'amas que compose l'étrange duo. Derrière le comptoir, elle récupère son tablier pour s'en ceindre la taille et s'arme du plateau avant d'entrer en salle.
Puisque le tavernier ne peut répondre à sa question, elle se chargera elle même de résoudre ce petit problème de gestion. Deux hommes seuls ornent présentement les tables de leur masculine présence. L'un a tout l'air de vouloir découvrir une des vérités premières dans le fond de son verre, pendant que l'autre se tasse sur sa chaise devant une table désespérément vide de consommation. Bien, commençons donc par nous intéresser à son cas.

Le plateau sous le bras, elle s'avance vers un damoiseau à la blondeur attirante. Par habitude, elle détaille sa tenue, un petit trésor, peut être, se cache là. Hum, manifestement, il ne croule pas sous des montagnes d'or. Dommage, son visage est avenant. Pourquoi faut il toujours que les porteurs de bourses pleines soient de vieux grigous peu ragoûtants. Debout devant la table, elle se penche vers lui, un sourire professionnel au lèvres.


Pour Monseigneur, ce sera ?

Ses yeux glissent encore sur la tenue élimée, remonte au sourire juvénile. Elle a toujours considéré tristement, une jeunesse solitaire attablée dans une taverne. Mais quelles possibilités ...
Kad
[La Rose]

Léger sursaut. L'archidiacre reste de marbre. Un hochement de tête vient donner suite à sa proposition. Ils boiront donc. Kad n'est guère pressé. Il sait son amie Wiatt Dyane d'Azayes absente en ces temps durs. Le Biterrois comptait lui rendre visite dans son domaine de Margency afin d'échanger quelques vers mais il devra se résoudre à patienter quelque peu avant de rejoindre la plume du royaume. La jeune femme se trouve certainement aux côtés de son père, sillonnant les sinueuses routes de France.

Il ne savait réellement que faire. Rejoindre le Languedoc, ou s'attarder quelques jours à l'auberge pour juger la capacité des nouveaux employés à faire tourner l'établissement. Le tenancier les avait embauché à la hâte, et Madelon mis à part, il craignait que grosse bedaine et polonais ne rabaissent l'image du commerce.

Réplique de son hôte, auquel il n'a daigné se présenter. Les mots l'extirpent de ses songes. Pas de bonjour en retour au sien... Un impoli pour démarrer la journée.

Kad rétorque alors :


Mon Fils, je ne pense pas être mauvais homme. Mais de cela je vous laisse soin de juger.

Son interlocuteur semble de bonne famille. Il ne peut en être autrement pour mettre pied à la Rose. Kad n'avait guère apprécié le doute que le client avait jugé utile de laisser planer quand à sa respectabilité. Il ne se gêne pas pour le lui faire remarquer :

On ne peut se penser en bonne compagnie lorsque l'on doute, mon enfant. Laissez donc vos inquiétudes de côtés et trinquons.

L'archidiacre s'éloigne un instant. Une fine clé dorée grince dans la serrure du meuble d'un bois rare, dont il avait fait l'acquisition lors de la venue du négociant grec. Kad empoigne une bouteille de vin blanc qu'il vient déposer sur la table, non sans en avoir fait sauter le bouchon auparavant.

Un Margency 1449. Vous m'en direz des nouvelles.

Il s'empresse de remplir les deux verres puis poursuit :

Je me nomme Kad, tenancier de cet établissement. A la votre !

Dites moi donc… A qui ais je l’honneur ?

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---fromFRAntoyne
[La Rose]

Mon fils ... Un prêtre ? Peu importait, il ne semblait de mauvaise compagnie. Un fin breuvage vint remplir les verres, surement bien meilleur que celui qui le précédait au fond du godet.

Toujours silencieux, il attrape le récipient, mettant fin à son repos, et le porte à ses lèvres. Une petite gorgée suffit à ravir le palais, et reprendre ses esprits.

Toc. Le verre retrouve sa place sur la table tout en restant prisonnier des mains de son locataire. Ainsi donc, l'homme n'est pas l'interlocuteur qu'il attendait.


Kad. Enchanté, finit-il par dire. Un fin sourire étire ses lèvres, seul signe de bonne humeur sur un visage triste. Je me présente à mon tour, Antoyne Knotwise d'Azayes et de Louvelle. Je ne suis que de passage, l'on ma donné rendez-vous à cet endroit pour ...

Il ne finit pas sa phrase, ne connaissant lui même la fin, et une nouvelle gorgée du Margency vient mouiller la gorge du jeune baron.

A quoi dois-je le plaisir d'être accueillit par un si doux nectar ? continua-t-il en regardant le liquide tournoyer gentiment dans son verre.
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Fauconnier
SALLE COMMUNE

Et maintenant qu'elle était proche, tudieu la vue! Se penchant en avant, elle me mande mes désirs. Une réponse instinctive me vient aux lèvres, mais ma langue tournant dedans ma bouche, je la ravalais promptement, sachant qu'elle ne flatterait certainement pas sa vertue!
Un peu gêné, je me penchais en avant moi aussi et l'observais un moment. Diable, c'était là la première fois que j'avais vu si imposante sur les atours féminins et j'avoues que ma vue, du visage superbe de cette jeune serveuse, devait se restreindre pour ne point effectuer de façon trop visible le plongeon qui partait jusqu'à son décolleté. La demoiselle, s'étant penchée en avant, me révélait ainsi le début de courbes de deux pommes exquises et somptueuses dont, je le pense aujourd'hui, si j'avais alors été moins civilisé et plus direct, je me serais sûrement empressé de féliciter sa propriétaire.

Ma bouche s'entrouvre et se ferme par deux fois, alors que ses yeux et son corsage attirent ma vue, inlassable parcours effectué. 10 secondes sur les yeux, 1 fraction sur le décolleté, tout autant sur la douce cambrure qui se profile de façon fort agréable, sur les mains qui se sont posées, fines et délicates, sur la table qui se trouve devant moi, et je lui réponds, peu à l'aise:


Euh...hem...hum...ben...en fait...je pense que...ce sera...hum...

La peste soit de ce trouble facheux qui me fait passer pour ridicule! Vas-tu donc te décider, fichu moulin à paroles? Et il est donc visible que, même aujourd'hui, plusieurs années après, cette scène ne manque pas de toujours autant m'embarasser...Mes doigts s'entrecroisent, et je débites alors, me ressaisissant:

euuuhhh... Bière, s'il vous plaît. Pour deux...

Et je déposais alors 2 piécettes sur la table, invitant par là de façon discrète la jeune fille à partager mon verre. Pourquoi agissais-je ainsi? Je me le demandes encore aujourd'hui. Je pense, sans en être sûr, que cette demoiselle me rappelait si fortement Margot que je ne pûs alors résister à l'envie de partager un moment avec elle, pour surtout faire perdurer cette sensation de chaleur qui m'enserrait le bas-ventre. Mais peut-être était-ce autre chose? Peut être était-ce simplement le signe que j'étais alors trop inconstant, trop "butineur" pour espérer vivre un jour avec Margot? Peut etre était-ce que, alors, j'aurais dû la laisser, et continuer ma route? Il est plaisant de penser ainsi quand l'on sait quelle fut la fin de toute cette histoire...Et, avec le recul, agir ainsi m'aurait très certainement évité nombre de déboires qui vinrent par la suite.
Je suis encore étonné du courage et de l'assurance dont je fis preuve à ce moment-là. Quelques mois à peine avant, je n'aurais certainement pas pris l'initiative ainsi, et surtout de façon aussi directe! Mais j'étais désormais un homme et ma vie venait de changer, et là était peut-être la solution de ce regain d'énergie qui m'avait poussé ce jour-là. A moins que ce ne soit cette force qui, dans le bas-ventre, commençait à provoquer une raideur désagréable et...désobligeante? Je me remettais bien sous la table, pour qu'elle n'en aperçoive rien.

Aurais-je dû agir autrement, ou aurais-je dû garder la meme ligne de conduite, car il s'agissait là en fait de mon destin? Cette question, entêtante et répétitive, me revient sans cesse, et surtout aujourd'hui. Et alors que le sang monte à ma bouche, et qu'en un crachat immonde je déchire l'image polie du marbre de cette salle, je ne peux que me repasser cette discussion de ce jour-là, et continuer cette histoire plus avant...

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---fromFRMadelon
[Salle Commune]

Oui ... non ... saura-t-il se décider. Elle suit sur ses lèvres le chemin de la pensée. Elle se baisse d'avantage pour capter son regard. Jolie ouverture sur un ciel ombrageux.

Ce sera .... ?

Encouragement, interrogation supplémentaire, le mignon n'a pas l'air à son aise. Comme il est bien placé pour livrer au regard un brin de son anatomie. A cette heure, à cette table, il se trouve nimbé de la lumière printanière qui réhausse admirablement ce petit bout d'homme. L'oeil de la demoiselle s'éclaire d'un nouvel éclat. Et si pour une fois, le seul désir parlait, et si pour une fois, elle mettait de côté les monnaies trébuchantes ... Peut être, allez savoir. Enfin, la commande passe la barrière hésitante de ses lèvres. Elle fronce à peine les sourcils sur les pièces qui tournoient sur la table, s'offrant une valse qu'elle interrompt du plat de la main.

Deux ... Monseigneur attend donc quelqu'un ?

Ingénue ... Elle tourne un regard lourd de reproche vers Roland et sa dulcinée qui n'en finissent pas de s'ébattre bruyamment. Sont ils pénibles ! Comment voulez vous ... Enfin peu importe.

Il sera fait selon vos désirs messire.

La voilà qui s'échappe, retournant vers le comptoir. Un passage déhanché, à peine, pas plus qu'il ne convient, vers l'autre homme attablé. Un petit jeune encore, pas la même condition sociale pourtant. Les deux pièces, précédemment données, disparaissent dans les replis de ses jupes avant qu'elle n'ouvre à nouveau la bouche.

Et pour le jeune damoiseau ... une bière également ?
Kad
[La Rose]

Les deux individus se font face. L'archidiacre reste de marbre, bien que son propos invite à apaiser les esprits. L'homme aux côtés duquel il boit semble crispé. Il n'ose lui mander pourquoi, conscient que ces choses ne se content au premier venu. Enfin apparaît un sourire sur le visage de l’inconnu, puis la verbe se fait plus éloquente. Un Azayes. Un de plus. Il sait la valeur de ceux ci. Aussitôt, le tempérament attentif et réservé laisse place à une chaleur soudaine, mais lorsque survient le moment de donner réponse au questionnement de son hôte, les mots se font hésitants. Hachurés. Tremblotants.

Nous buvons à la mort de ma soeur. Cela fait désormais un mois qu'elle n'est plus.

La mélancolie est palpable, mais il relève la tête immédiatement après cette courte réponse. Elle n'aurait aimé le voir dans cet état, c'est pourquoi il s'empresse de remplir à nouveau les verres puis vide le sien d'un lever de coude vigoureux.

Elle n'a pas souffert, ajoute t'il simplement, bien qu'il n'en ait sincèrement aucune idée. Changer de sujet pour ne pas mettre mal à l'aise l'invité s’impose. Il n'est guère bavard à l'accoutumée. Il ne sait réellement ce qui vient de lui prendre. Qu'importe, ce qui est dit est dit.

Vous disiez que vous aviez rendez vous ici même... Pour ?

L’archidiacre ne souhaitait pas se montrer indiscret. Virer de bord afin que ne perlent les larmes, qui naissent au creux de ses yeux fatigués chaque fois qu'il s'attarde sur le sujet.
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Fauconnier
Citation:
Il sera fait selon vos désirs messire.


Je ne réponds pas encore pour dissiper le malentendu, et la laisse faire le tour des tables, mon regard la suivant malgré tout. Les deux longues jambes s'élancent, nonchalantes à la limite du convenable, entre les tables dressées, et ce serait fausse pudeur que de dire que mes yeux ne suivirent pas, aggrippés presque comme au grappin, les deux superbes montagnes qui s'élevaient au bas de son dos, et mes pensées de divaguer jusqu'à des envies bien coupables que je n'aurais jamais, meme malgré le fait que je ne sois point fervent aristotélicien, révélé à mon confesseur! Les deux excités du dehors, et cet espèce de tueur qui les a suivis, sont alors bien loin de moi, très loin, en d'autres temps et d'autres lieux où je me trouvais peut-être, il y a quelques temps, il y a quelques années, quelques siècles...

Quelques vies...

La pensée, sans meme que je la demande monte jusqu'à ma boite cranienne qui me l'exprime en mots distincts, sybillines et fugaces expressions de la mécanique céphallique. A vrai dire, il est fort agréable d'avoir en face de soi quelqu'un qui vous plait, personne ne saurait me contredire sur le sujet. Mais, à mon avis, il est encore plus plaisant de se retrouver face à quelqu'un à qui, visiblement, l'on plait et qui plus encore vous plait. Cette sensation de puissance, de mise en confiance et d'un autre type de chaleur qui nait avec cette flamme, cette lueur qui jaillit dans les yeux de la personne en face de soi est proprement...indescriptible. Et curieusement, l'on essaye souvent, alors qu'en fait elle ne dure sûrement que peu de temps. Peut-être autant, en fin de compte, qu'un soupir, ou un battement de coeur...
Evidemment, ce n'est là que narcissisme de ma part. Je n'avais aucun moyen de prouver que je lui plaisais et j'aurais été bien en peine à ce moment-là de le dire. Mais...l'homme n'est point qu'un individu fait de Raison. Il a aussi son Instinct, cette petite voix qui, parfois, s'allume dans le creux de votre nuque, souffle un instant dans votre oreille et repart, petite voix de farfadet impalpable et rapide vous soufflant les réponses aux questions essentielles. Elle se trouve bien souvent confrontée avec la Raison réfléchie, mais il est des cas où, parfois, elle parle clair et fort, et où, quand on la suit, on ne se trompe pas. C'est encore cette impression de certitude qui me reste aujourd'hui, alors que j'y repense, et je ne crois pas me tromper trop en disant que je lui plaisais. Evidemment, je ne vous dis absolument pas la suite, vous laissant découvrir, comme si je vivais l'action pour la premiere fois en spectateur attentif des aventures de ce jeune homme qui n'est personne d'autre que moi, et resterais muet quand à la suite de l'histoire, que vous découvrirez bien assez tôt, oui, VOUS, profiteur et jouisseur de la pire espèce qui pouvez entendre cet appel de l'esprit que je pousse par delà les murailles de ma conscience!

Car s'il y a des personnes que mon histoire peut intéresser, et surtout qui peuvent l'entendre par les pores de mon intellect qui diffusent cet appel à l'espace, j'entends à ce qu'elles apprennent au fur et à mesure, et à ce qu'elles attendent la suite de mon récit...

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---fromFRAntoyne
[La Rose]

Ses mains tremblent aux paroles de l'autre qui, d'ailleurs, n'en semble pas moins retourné. Le verre suit le mouvement sur la table, provocant un bruit sourd et irrégulier. Le hasard ne fait pas toujours bien les choses. La grande faucheuse éxécute sa dédaignable besogne, sans répit, ni pour elle, ni pour ses invités.
Lui aussi venait de perdre un être cher, un grand en son coeur, grand en son monde aussi, pour certains. Lentement le godet retrouve son étau et s'élève dans les airs.


C'est une triste affaire. Puisse son âme trouver le repos.


La totalité du breuvage restant trouve d'un coup refuge dans le gosier du baron. Une autre question vient rompre le silence, mais son esprit reste ancré sur les défunts. Il en arriverait presque à oublier le pourquoi de sa venue.

J'ai perdu un être cher aussi récemment. Mon oncle, en Bretagne ... Sans lui je n'en serais probablement pas là, c'est lui qui a fait grandir feu mon père ...

Soupir triste. Tout celà avait-il vraiment de l'importance ? Qu'est ce qu'un étranger pourrait apporter à sa peine ? Surement autant qu'il ne pouvait lui en apporter : rien.

Retour au sujet.


Ce que je suis venu faire ici ? Je ne sais. J'ai été convié, simplement. Allez savoir par qui.
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---fromFRAthor
[Salle Commune]

Son regard s'arrêta un instant sur une petite goutte brillante dans le gobelet d'étain, il hésite, il est vrai que cela lui donne soif d'un coup. Et puis ça l'aidera à réfléchir... Le regard à peine indécis, il leva les yeux vers la porte pour fixer l'entrée comme une dernière fois. Rien ne l'appelle par delà ces murs et la porte de bois, il n'a plus besoin de la protéger puisque son homme est arrivé, lui, est libre de choisir à nouveau sa route et c'est un privilége. Un haussement d'épaule, un froncement de sourcil suvi du cliquetis des boucles de ferrailles et il lève les yeux pour fixer ou plutôt comtempler la serveuse qui, son plateau sous le bras, vient de l'interpeller.
Légèrement surpris par l'alléchant spectacle, il acquiesça plus par habitude que par raison et la belle aidant, il n'avait pas pensait. Mais tout tombait bien, il avait justement soif.


"Un' bière, oui..."

Damoiseau, il avait cru que son visage était trop entaillé pour qu'on puisse le gratifier ainsi comme cela mais ça lui déplaisait pas, au contraire, ce son sonnait bien à ses oreilles, et il la remercia d'un léger sourire. Même si ses traits semblaient encore soucieux et crispés, il sentait les mauvais coups et la dernière silhouette qu'il avait apercu sortant après le couple à bien y repenser n'était pas de bonne augure.
Puis défection... L'homme harnaché comme un soldat du Roy avait une lame, Athor maintenant n'avait plus à devoir soulever la sienne pour protéger cette dame qui n'avait plus besoin de lui. Son reflet apparait sur le fer, il voiyait ses traits, tendus. L'écossais aurait bien ri, il l'entend encore rire, il sens encore la grande tape dans le dos qu'il lui aurait envoyer. "T'pose trop de questions"... mais l'écossais est loin et l'navire aussi. Le bras se balançant de la belle serveuse, il l'attrape prestement,la retenant un instant, il a fais son choix


" 'faites non, pas de bière"

Il se redresse, et file vers la sortie juste suivie par son ombre et le balançement de la lame dangereuse.
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