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[RP] L'Auberge, La Rose et Le Gratte Cul ( Place de Gresve)

Ilargia
Salle commune

En compote, elle avait les pieds en compote. Fichtre! Elle était loin de s'imaginer que sa petite soeur, boiteuse et convalescente, se montrerait aussi résistante dans sa tournée des orfèvres, merciers et chapeliers et autres ivoiriers. Pas de doute, la marmousette était sensible aux belles choses, au point de faire cavaler son aînée toute la sainte journée du Pont au Change à la galerie mercière du Palais de la Cité, sans oublier le détour par la rive gauche et ses échoppes d'enluminure. Enfin, le remède avait été efficace en tout cas, toute trace de tristesse avait disparu du regard émeraude de sa cadette, qui brillait au contraire de joie et de curiosité.

La blondinette avait tout de même fini par crier grâce avant que l'inarrêtable Elianor ne fonde encore devant un énième bijou. Un fermail d'or et d'émail cette fois, devant lequel elle avait fait des yeux de chaton à qui on tend un bol de lait. Mais l'aînée avait cette fois mis le holà et entraîné la plus jeune prendre un peu de repos.

Retraversant une dernière fois la Seine, elles traversèrent la place de Grève. Regrettant au passage que nulle exécution ne fasse distraction ce jour. Mais non, point de décollation, d'écartèlement ou de pendaison. Un peu déçues _ le bourrel parisien devant être autrement plus inventif que l'exécuteur bordelais _ elles pénétrèrent donc dans l'auberge à l'enseigne de la Rose et du Gratte-Cul et prirent place dans la salle commune. Hélant l'une des donzelles qui assuraient le service, Aélis lui passa commande, lui jetant au passage une pièce au vol, dans un geste amusé inspiré par certain sale gosse de sa connaissance.


Un hypocras, et un bochet pour la bachelette qui m'accompagne.

Pas mécontente de poser enfin son postérieur sur un siège, elle poussa un petit soupir d'aise et sourit à sa frangine.

Eh bien, j'ai cru que tu allais regarnir entièrement ton coffret à bijoux en une seule journée ma belle! N'oublie pas que nous restons plusieurs jours, gardes-en un peu pour la suite!

Dégustant une gorgée du breuvage qu'on venait de lui apporter, elle jeta un petit coup d'oeil à la porte, espérant bien voir une jeune duchesse de sa connaissance la franchir.
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Fitzounette
Entrée de la taverne :

Une porte qui s'ouvre brutalement, des hommes en armes qui pénètrent dans les lieux pour assurer protection. L'on s'attendrait à voir débarquer un prince, ou un politicien sulfureux.
Mais c’est une jeune fille en fleur et toute pomponnée qui pénètre dans la taverne, la mine boudeuse, et le grognement de circonstance. Elle feule :


Oh ça va, je ne risque rien, ici, on est à Paris…

Un garde la mine confuse murmure :

Sa grâce veuille bien nous excuser de ces précautions, mais le bon peuple d’Anjou a besoin de sa Duchesse. Nous ne pouvons faire courir de risque à sa grâce. Et avec tous ces royalistes qui trainent…

Regard méfiant de l’Angevin, scrutant le péquin moyen… La môme marmonne :

Ah bah oui, quelle idée aussi de me forcer à m’accoutrer de la sorte… Allégeance qu’ils disaient… Tsss…
Comment voulez vous que je passe inaperçue, je ressemble à un bouffon…


C'est alors que les gardes dans de grandiloquentes révérences s’insurgent et se mettent à encenser la blonde, lui disant combien elle est jolie et distinguée. Toutes sortes de compliments qui ne sauraient sonner justes aux oreilles de la sauvageonne.

Elle se met à dandiner d’un pied sur l’autre. Sa tenue est plus qu’inconfortable. Le corset manque de l’étouffer, tant ses suivantes l’ont lacé serré pour tenter de simuler quelques rondeurs féminines. Les jupons sont encombrants, et elle ne cesse de les contraindre pour pouvoir se déplacer sans ressembler à une gourgandine. Et cette fichue dentelle qui orne son col, que cela gratte… La peste soit de ces oripeaux !

Toujours aussi furieuse, elle ordonne au chef de la garde.


Rangez donc vos armes, et restez là à faire le guet. Il n’y a qu’une sortie, je ne puis m’envoler. Je vous interdis de gâcher les retrouvailles avec mon amie. Enfin, évitez de trop vous ennivrer...

Ce dernier s’incline profondément, et la jeune duchesse pénètre dans la salle commune.

Dans la salle commune :

A cette heure de la journée, la taverne est bondée, et son entrée remarquée. Elle balaie la salle du regard, pressée de s’assoire pour ne plus être dévisagée. Qui eut crû que l’extravertie un jour souhaiterait se fondre dans la masse ?
C’est alors qu’elle l’aperçoit. Les traits juvéniles se détendent et le visage encore épargné par les affres du temps affiche un sourire ravi.
Elle se dirige vers elle et s’écrie :


Aélis, mon amie, te voici enfin !

Une amicale brassée, puis elle vient se placer face à elle, mais quand elle prend place sur le banc, les jupons se mettent à bouffer ridiculement, et une nouvelle ride de contrariété vient barrer son front. Elle adresse un regard d’excuse à son amie, commande un hanap d’hypocras, et renchérit :

Comment vas-tu ? Depuis le temps ! Je suis tellement heureuse de te revoir, tu n'as pas changé !

Elle lorgne sur les achats de son alter-ego puis aperçoit une jouvencelle :

Me présenteras tu ton amie ? Je n'ai point l'honneur de la connaitre.
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En mémoire des joueurs de Fablitos et Zoko33.
Hugues.carpadant
Il en avait marre !
Mais plus que marre.

Il y avait maintenant plus de 10 heures qu'il se trimballait d'hotels en Auberges pour remettre son message. Mais quelle idée en plus d'envoyer une invitation à une jeune dame simplement sur des simples "on dit".
Las de ses recherches, le coursier décida de se poser dans cette taverne qu'elle y soit ou pas. Il avait l'estomac dans les talons et les talons en compote ...

C'est donc l'esprit décidé à se poser les fesses que le serviteur princier poussa la porte de l'auberge.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il sentit deux mains se poser sur ses épaules. Désarçonné, il regarda tant à gauche qu'a droite pour y découvrir deux molosses du genre de ceux qui frappent avant de poser des questions.

Avant qu'il ne puisse prononcer le moindre mot, l'une des deux armoire à glasse lui invectiva :

Qui est vous, que voulez vous ? Pas d'armes ?

D'ordinaire prompt à faire de l'humour, il sentit qu'il ne serait pas bon pour son visage de répondre que les molosses ne riraient pas si il leur passait sa commande ...

Euuh ... manger ? Répondit il l'air perdus Je suis Victor, je suis juste venus manger.

Dotés de cervelles de moineaux, les deux pilliers insitèrent : Tu es certain de ne pas en vouloir à la vie de la Duchesse Fitzounette ?

Ce nom fit sursauter Victor, voila que maintenant qu'il voulait se poser, il tombait sur l'escorte de la demoiselle qu'il avait cherché toute la journée. Un nouveau problème se posait à lui, comment maintenant dire aux escort-boy qu'il avait finalement un message pour elle alors qu'il venait de leur dire qu'il voulait juste mander ?
Euuh ... vous allez rire mais en fait, j'ai un message pour elle, j'ignorais que j'étais là, je voulais juste manger. Tout en disant ces mots, il ferma les yeux craignant une volée de coups de poings.

Donne et va t'assoir ! Et ne bouge pas trop, on t'as à l'oeil petit comique.

Il s'excécuta en tendant le message et ensuite alla s'assoir pour passer commande.

Citation:
A Sa Grâce Fitzounette,


Votre Grace, ayant eu écho de votre visite prochain en la Capitale pour votre allégeance et piqué d'intéret par les rumeurs vous concernant, nous serions enchanté de vous rencontrer en chaire lors de votre visite au Louvre.


En espérant bien vite une réponse favorable de votre part, veuillez recevoir, Votre Grace, nos salutations les plus distinguées.

Hugues de Carpadant

Vadikura
Trainant dans les bas fonds, la où la vie lui semblait la plus conforme à son image, au fond il n’était pas si crétin se plaisait-on souvent à dire en parlant de lui, donc les bas fonds lui allaient à merveille !

Le fameux tam-tam africain résonna à son oreille et la rumeur de l’arrivée de la nouvelle duchesse d’Anjou lui parvint. Dans le même temps son regard aperçut les petits nuages sortant d’une cheminée, il crut d’abord à l’élection d’un nouveau pape mais non ce n’était que la même information communiquait d'une autre façon. Sa fillote trainait son nouveau panier à robe dans les faubourgs du Louvres !

Il prit le RER, Réseau Exclu aux Roturiers, et se trouva donc rapidement devant la porte de la taverne ou la morveuse devait se pavaner loin de ses proches !
Il prit l’entrée VIP, Vraiment Interdit aux Pauvres, se gaussa des angevins endimanchées qui squattait le vestibule et se trouva quelques instant plus tard plein milieu de la salle.

Il s’approcha de la table tout sourire narquois aux lèvres et s'adressa à la fitzounette


Alors de bonnes nouvelles ?
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Duc de Charney
Ficus 1er, Penthiévres parce qu'il en faut bien!
Ilargia
Grand sourire qui s'affiche sur le minois de la blondinette tandis que la jeune angevine prend place à leur table. Avec un petit rire, elle lève sa coupe devant elle et prend un ton pompeux.

A la santé de votre Grâce!

Elle avale une nouvelle gorgée d'hypocras, qui commence à lui rosir les jours, puis pouffe de rire.

Allons, j'arrête de te taquiner, promis! Je suis contente de te revoir tu sais, ca fait en effet bien longtemps depuis Meymac! Quoi de neuf? Ma foi, je voyage! J'ai tenu pendant plusieurs mois compagnie au prince Morgennes après sa.. hum... "maladie" contractée à Fougères. Et puis j'ai du le quitter pour quelques temps pour retourner sur les terres familiale. Ma mère fait des siennes, entêtée comme à son habitude, et ca perturbe un peu le clan on va dire!

Un petit signe de tête pour désigner Boucle-d'or, muette de timidité, et à laquelle elle adresse un beau sourire pour la rassurer.

Et maintenant, je joue les guide pour ma petite soeur, Elianor de Vergy. Une rareté ma chère Fitzounette: une légitime ! Petite soeur, je te présente une amie à moi, Fitzounette de Dénéré Penthièvre, toute récente duchesse d'Anjou.

La blondinette s'apprêtait à poursuivre son babillage lorsqu'un nouvel arrivant les interrompit. Assez impoliment pour agacer Aélis. Bon, qui certes s'agaçait assez facilement. Affichant une moue boudeuse, elle lança d'une voix sonore un rappel aux convenances.


Le bonjour messire! Envie de vous joindre à nous peut-être? Enfin, quand vous vous serez présenté bien sûr...
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Fitzounette
Petites espiègleries de mise entre amies, mais aucun commentaire sur sa tenue. La môme laisse échapper un soupir, rassurée.
Malicieuse, elle bombe la poitrine, prend un air précieux, et imite les grands, les adultes prétentieux qu'elles raillaient ensemble il y a peu. Elles sont entrées dans l'âge adulte à présent, mais ne se gênent pas pour afficher leur jeunesse insolente :


Sa grâce vous est reconnaissante, chère Damoiselle !

Elle pouffe de rire à son tour, écoutant avec avidité les aventures de sa camarade, buvant à grandes gorgées l'hypocras parfaitement tiédi et épicé qui lui réchauffe le coeur. Il faut dire qu'elle se tait et ne se permettra d'émettre aucune complainte, mais le poids des responsabilités est tel, dans cet Anjou ravagé où tout est à reconstruire, qu'elle est habitée depuis quelques jours par de profondes angoisses. Cet intermède est plus que bienvenu. Elle ponctue les dires d'Aélis par de petites exclamations.

Le Prince, ah ? Ta mère ? Rhaaa les vieux je te jure.

Puis elle adresse un doux sourire à Elianor :

Je suis enchantée de te connaître. Pour ma part je n'ai pas de sœur de sang mais des sœurs de cœur, peut être aurais je un jour l'occasion de vous les présenter.
A ce propos, je m'évertue à organiser des joutes pour l'Anjou, et je serais ravie que vous veniez... Ainsi vous pourriez rencontrer les miens... Vous verrez ils sont très sympat...


Voix paternelle rude qui résonne. Sursaut, déglutition, recroquevillement pour éviter le taquet de mise. C'est alors que son amie hèle la buse. Nouvelle déglutition, elle essaie de détourner l'attention.

Ah papou, te voilà enfin !

Elle se lève, lui donne une étreinte affectueuse, et le guide vers le banc. Elle observe ses yeux, pour constater s'ils sont embués par les effets de la boisson :

Oui, je t'en prie installe toi avec nous !

Elle commande dans l'instant ce qu'il y a de plus fort à boire dans l'auberge pour ne point contrarier le soiffard et dit un peu gênée à Aélis :


Aélis, voici le Duc de Charney, mon Seigneur et Tuteur. Mon père ma confié à lui sur son lit de mort.
Papou, voici Aélis, une très chère amie.


Enfin se tournant vers le vieux :

Des nouvelles, hum, quelles nouvelles ?

Clin d’œil de la destinée, la garde lui apporte un pli. Elle examine le scel et ne le reconnait pas. Elle n’a jamais été douée pour déchiffrer ces pattes de mouches. Un coup d’œil sur le style de la couronne… Les yeux s’arrondissent.
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En mémoire des joueurs de Fablitos et Zoko33.
pnj
Dans un carrosse qui fait route jusqu'à Paris :

Une maison, deux maisons, trois maisons, plus de maison. Une route, elle n'en finissait pas. Un arbre, deux arbres, trois arbres, quatre et puis zut, il y en avait trop, elle ferait mieux de compter des moutons imaginaires.
La jeune fille était totalement étalée sur une banquette arrière et ne s'arrêtait pas de râler. Un carrosse, qui avait eu l'idée saugrenue de la faire voyager dans un truc pareil ? C'est à cheval qu'on voyageait à s'en faire des bleu aux fesses ! Sans tenir plus en place, elle se leva pour finir par se cogner la tête au plafond bas.


Saloperie de .. groumph ! HILDEBURG !

La gamine se réveilla en sursaut, le carrosse devait lui plaire à elle. 12 printemps à peine, mais efficace avec un sale caractère, tout ce qui plaisait à Dame Tifenn, c'est pour cela qu'elle l'avait choisi.

Oui oui !
Dit elle d'un air ronchon.

Sommes nous bientôt arrivées?

Le front vint se coller à la vitre ainsi que le reste de son visage ce qui le déforma passablement, lui donnant un air étrange, la gamine ne put d'ailleurs pas retenir son rire. Tifenn se tourna vers elle le regard noir.

Je t'ai posé une question ! Réponds moi donc au lieu de glousser comme une dinde !

Oh ça va ! Oui, nous sommes bientôt arrivées, d'ailleurs ' lieu de gigoter à dépenser votre énergie sur moi vous f'riez mieux d'vous habiller.

Quoi m'habiller ? Elle ne te convient pas ma tenue ?

Les sourcils se haussèrent, fusillant la gamine du regard. Certes, elle avait mis des habits de voyage : c'est ce qu'on faisait la plupart du temps lorsqu'on voyageait alors pourquoi lui baratinait elle les oreilles celle là ?
Elle n'eut pas de réponse, la môme sortait déjà une robe de je ne sais ou, un truc horrible que portait les autres nobles pour ce donner un certain style, ce qui ne fonctionnait absolument pas aux yeux de Tifenn d'ailleurs, elle les trouvait risible avec leurs fausses bonnes manières qui criaient l'hypocrisie à plein nez, le tout rehaussé de froufrou inutiles.
Hildeburg vint déjà sur elle pour tenter de la déshabiller. En premier temps elle ne se laissa pas faire, se mettant à l'engueuler ferme mais après les explications de la petite, elle se résigna à tenter de mettre cette robe qui n'était pas si horrible que cela. En premier lieu, elle n'avait rien trouvé de plus à dire qu'à Paris, les nobles étaient habillés... comme des nobles. Ce qui n'avait pas convaincu Tifenn, puis elle trouva l'argument valable, celui de ne pas faire honte à Fitzounette qui serait sûrement reconnaissante à sa cousine d'avoir, pour une fois, les manières qu'il convenait.

Elle enfila donc la belle robe, sans froufrou inutile, classe juste comme il fallait, un tissus de soi sûrement, bleu foncé, presque noir. Tifenn était debout et tournait sur elle même, se disant qu'elle était plutôt canon dans ce truc qui lui faisait un décolleté énorme et plongeant, elle qui n'avait pas une grosse poitrine habituellement.
Enfin, elle pensait son calvaire fini lorsque la petite se mit à lui passer un corsage autour de la taille et de serrer de toutes ses forces. Tifenn devint écarlate, le souffle court.

Mais tu veux me tuer ! Enlève moi cet objet de torture tout de suite ou je te fais bouffer ta langue !!!

Mais Dame Tifenn ! Restez tranquille cinq minutes ! Vous verrez vous vous habituerez !

Elle grinça des dents : « vous vous habituerez » sale môme !
Enfin, le temps d'ajuster la tenue, qui lui allait à ravir soit dit en passant, une remise en forme de sa coiffure qui demanda beaucoup de temps pour dresser les boucles rebelles de la jeune Dame et la voilà prête, ressemblant à toutes les nobles du coin, elle était parfaite pour ce rôle là, physiquement du moins.
Il était temps car en effet le carrosse s'arrêta devant une taverne.

Lorsque le cocher vint ouvrir la porte du carrosse, il surprit Tifenn au milieu d'un problème qui lui était existentiel. Elle fixait tour à tour ses armes, l'oeil plus pétillant encore lorsqu'il passait à sa hache fétiche. Sa hache, sa meilleure amie, en seconde position puisque Fitzounette tenait la première, mais sa seule amie qui ne la contredisait jamais. Elle ne pouvait pas sortir sans arme, elle qui les aimait tant. Il fallait qu'elle trouve vite une solution, ce qui fit son esprit bien aiguisé. Elle attrapa la hache, puis la reposa d'un geste de regret, prit sa lame et la tendit à Hildeburg.


Tiens, prends ça et tais toi.


Entrée de la taverne :

Ce qu'elle aimait particulièrement, c'était inverser les rôles. En effet, lorsqu'elle se trouvait parmi les gueux, elle jouait la noble exécrable et odieuse, mais lorsqu'elle se trouvait avec les nobles, elle jouait la gueuse sans manière, mais pour une fois, elle décida de jouer la noble parmi les nobles. Ce qu'elle ne ferait pas pour sa presque soeur !
C'est donc la tête haute qu'elle descendit du carrosse, laissant même le cocher l'aider en lui tendant sa main. Elle avait l'impression de jouer un rôle mais cela l'amusait grandement, pourtant, son visage restait sans expression, mis à part un petit air hautain qu'elle aimait prendre.
Elle pénétra donc dans la dite taverne et un homme, personnel de la maison sûrement, vint l'accueillir tout sourire, propre sur lui.
Il jeta ensuite un regard à Hildeburg, puis sur l'épée qu'elle tenait à la ceinture, beaucoup trop longue pour sa petite taille, il s'apprêtait à faire réflexion quand Tifenn le coupa net.


Ma garde du corps, allons donc !

L'homme fixa la rouquine d'à peine 12 printemps, pas plus haute que trois pomme et toute menue alors qu'un sourire moqueur se dessinait sur ses lèvres.
Tifenn balança son regard de la môme à l'homme un bon moment sachant pertinemment que la crédibilité de ses propos était mise en doute mais elle n'en avait cure, son visage resta de marbre et elle finit par reprendre la parole d'un ton froid et cassant, c'est qu'elle tenait à avoir son jouet près d'elle.


Veuillez retirer ce sourire idiot de vos lèvres et faire votre travail, conduisez moi auprès de sa grasce Fiztounette de Dénéré-Penthièvre.


Salle commune :


Il les mena jusqu'à une table isolée où se trouvait effectivement sa cousine, meilleure amie, presque soeur, son père adoré ainsi que deux demoiselles qu'elle ne connaissait pas.
Le pauvre cerveau de la jeune fille était en pleine ébullition et plusieurs souvenir de son enfance revinrent l'envahir. Oui, fille de Duchesse, elle avait eu le droit à toute l'éducation possible et inimaginable, pourtant, elle n'avait jamais écouté, elle se souvenait d'ailleurs plus des gifles de sa mère pour toutes les conneries qu'elle pouvait imaginer que les dites leçons. Quelques brides revenait pourtant : La tête haute, marche lentement, tiens toi droite, sourit, soit charmante, parle que lorsqu'on te donne la permission, flatte la genre masculin ... Elle leva les yeux au ciel, que des conneries tout ça ! En plus, c'est qu'elle suffoquait dans ce foutu corsage !
Mais ce n'était qu'un petit effort, un tout petit, elle souriait, un sourire forcé pour enfin arriver à la dite table. Exagérément, elle s'inclina bien bas, prenant chaque pan de sa robe pour les tirer quelque peu vers le haut dans une magnifique révérence tout à fait lèche cul, le sourire jusqu'au oreilles en regardant sa cousine, prête à exploser de rire.


Votre Grasce, vous me feriez un grand honneur en acceptant que je me joigne à votre tablée.


D'un signe de tête tout aussi exagérément poli , elle salua les deux jeunes femmes qu'elle ne connaissait pas puis se tourna vers son père.


Père, je vous salue bien bas.

Elle jubilait, tentant de se maîtriser pour ne pas rire.
Ilargia
La blondinette fila un petit coup de coude discret à sa frangine, tétanisée de timidité, et se pencha vers elle, un sourire taquin aux lèvres.

Allons ma boucles-d'or ne fais pas cette tête, ils ne vont pas te manger tu sais!

Ebouriffant les boucles en question, elle sourit avant de reprendre le fil de la conversation. Fallait pas trop en demander à la benjamine non plus. Couvée comme elle l'avait été par la maternelle, c'était déjà beau qu'elle ne prenne pas ses jambes à son cou en apercevant des inconnus s'approcher!

Des joutes dis-tu? Et tu nous invites? Ah mais Ta Grâce est adorable, sais-tu? Nous viendrons avec plaisir, j'ai hâte de voir nos nobles en mal d'action rompre des lances et s'envoyer mordre la poussière!

Après ces considérations fort peu aristotéliciennes mais bougrement réjouissantes, l'angevine lui présenta le nouvel arrivant. Son tuteur? Oïe, et ben encore un qui allait avoir piètre opinion de la politesse de la blonde. Bah s'il s'en rendait compte cela dit, il n'avait pas l'air d'y attacher particulièrement d'importance. Autrement plus intéressante semblait être la lettre que venait de recevoir son amie. A voir sa mine, la correspondance était pour le moins inattendue.

Ton courrier a l'air de te plonger dans des abîmes de perplexité dis moi. Serait-ce un billet de ton galant qui t'étonne ainsi?

Avant que la jeune duchesse ait pu lui répondre, une nouvelle venue s'approcha d'eux. "Père"? Bon, de la famille de son amie également sans doute. Au signe de tête démesuré dont l'arrivante la gratifia, Aélis répondit par un salut tout aussi exagéré. Puis reprit une gorgée d'hypocras, qui décidément descendait plutôt bien aujourd'hui, attendant la suite des évènements.
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Vadikura
Le duc vit arrivé une de ses filles et jeta un œil qu’il voulait torve à la petite blondinette attablée avec la morveuse de Fitz.

Burp…. Que foutez vous dans ce bouge, vous êtes en mal de sensation ? On se racaillise ?

Il est vrai que notre bon Roy n’a pas encore fait appel à sa compagnie spécialement aguerrie pour nettoyer ce genre d’endroit, les Fameux Karchers! Ils sont peut être occupés ailleurs dans la périphérie du Louvres, il court comme rumeur que certain amas de taudis sont devenus des Zones de non droits………..

M’enfin…


Observant attentivement les inconnues, il s’approcha de l’oreille de la duduche d’Anjou et lui murmura

Dis-moi, ça fait un moment qu’elles n’ont pas fait de gaz, elles m’ont l’air sacrément coincé du cul !
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Duc de Charney
Ficus 1er, Penthiévres parce qu'il en faut bien!
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[ Les rues de Paris, en fin de journée ]



Paris la grande...
Paris la belle...
Ou Paris l'infame...
Tout dépendait du point de vue, et de ce que l'on venait y chercher...


En cette fin de journée, sur laquelle le ciel obscurcit se drapait d'autant plus de nuages que ceux-ci ourdissaient une autre mouture neigeuse, assis dans une calèche le menant Place de Grève, le regard perdu dans le néant, Kain songeait à ce rendez-vous avec un dénomé Massimo, détenteur d'un "secret" assez particulier et qu'il se devait de contacter dans un établissement nommé L'Auberge "La Rose et Le Gratte Cul" selon une missive que ce contact lui avait fait parvenir.


Pour Kain s'était une bien curieuse affaire, une sorte de quête personnelle qu'il se devait d'accomplir, pour ses besoins professionnels. Négociant en vins raffinés, il voyageait souvent pour venir dénicher les crus satisfaisant le plus fin des palais. Et il y a peu, il appris l'existence dissimulée d'un vin rare et très particulier, à même de donner satisfaction aux plus difficiles des épicuriens.
Kain se prit la lubie de venir quérir la recette dites secrete de l'hypocras d'Aphrodite, un alcool connu que de certain cercle où plaisirs et dépravations sont séparés d'une frontière ténue.... parfait pour Kain, toujours en quête de nouvelles expériences...
Subtils mélanges d'herbes ayant macérées dans un fin vin blanc sec de Sauvignon.
Cannelle, gingembre, clous de girofle, graine de Paradis, miel, en son l'âme mais sublimé au possible par une petite touche d'Absinthe...
Les proportions sont si précise que pour obtenir l'effet érogène, il faut une méticuleuse préparation, et en cela Kain en était fort intéressé...
Sous son regard emplit de reverie se déroulait le contexte parisien à travers lequel sa calèche sillonait les pavés napés de neige souiller de boue.



Enfin arrivé à la place de Grève, en son centre on enlevait un billot devant lequel une large tache couleur carmine venait se mêler à la neige, synonyme d'une justice rendue à la hache. Sous l'impulsion du cocher, les chevaux décrurent leur cadence pour stoper le véhicule. Une main inattentive glissant quelques trébuchantes dans la main du cocher, un signe de tête se voulant synonyme de gratitude et Kain mit pied à terre, son regard parcourant déja la façade de l'établissement.
Il espérait très fortement ne pas se voir déçu par ce Massimo, il ne souffrirait aucun repport de sa part, déja de devoir venir à Paris lui coutait, ayant pour le temps de son voyage confier l'exploitation de ses terres à son métayer principal.
Dans un geste ample, trahissant sa fatigue, Kain poussa le lourd panneau de la salle principale...




[La Salle Commune]


Le bruit de la ponctuation de ses bottes sur le sol au sein de l'animation bruyante de cette salle passa preque inaperçu. Portant ses mains à son encolure, il défit son mentel et se dirigea vers le comptoir.

Bien l'bonjour, puis-je poindre l'espoir de commander un calva salvateur s'il vous en plait?



Sa main se glissa à l'intérieur de son habit d'hiver pour se saisir d'ecus qui déja vinrent anticiper l'arrivé de la boisson en prenant doucement contact sur le bois du comptoir.
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La rose

Fin de courses à Vincennes, elle avait quitté le haut lieu de l évènement pour venir ici même. L auberge que son frêre avait ouverte bien des années auparavant, laissée aux bons soins de l'aubergiste engagé pour la faire prospérer.
Elle esperait y croiser Kad à vrai dire. Ses terres du Périgord fournissaient en vins l'etablissement. Et le cru de l'année etait prometteur. Un vin racé, ensoleillé, corsé, avec ce qu'il fallait de fruité et d iode venu de loin pour adoucir ses tanins de terroir. Le mariage des arômes etait subtil et son frere fin connaisseur.
Ainsi elle arriva en cette fin d apres midi, par trop nuageuse ayant traversé la ville crasse et ses odeurs redevenues etrangères depuis qu elle s etait établie en Béarn.
Le coche stoppa devant à grand renfort d essieux grinçants, gens de maison et d escorte chassant avec vigueur quelques mendiants à l aspect louche. Les exécutions de la place de Gresves attirant toujours son lot de traine misères et autres faux cul de jattes, coupe-jarret venus prélever l obole sur les spectateurs quittant le haut lieu du spectacle. Repus de sang et d agonie, délestés à leur tour d une bourse bien garnie au détour d une rue.
Petit train train Parisien, la harangue de vendeurs, le galop des enfants rentrant au logis, le chahut des étudiants, vive animation contrastant avec la douceur de vivre du Sud.
Diane entra pressée, ayant donné consignes d attente à son équipage. Suivie d un porteur chargé d une caisse...

Bien le bonjour Aubergiste. J espere que mon frere est là, j ai merveille tiré de mes fûts Périgourdins cette année. Plus un reliquat fort prisé et rare de 1449...Bien sûr destiné aux plus gourmets et connaisseurs de vos clients...

Salutation enjouée pour l employé derrière son comptoir, sans trop preter attention à la clientele de cette partie de l auberge. Le gratte cul etant reservé à la populace.
Elle fit le chemin d une traite jusqu à la salle nommée la Rose, classieuse, raffinée, effleura de sa lourde capeline un homme assis qui semblait attendre le service...
Diane sourit amusée et disparut, avec son porteur, son vin, là où etait sa place.
Parmi la vaisselle fine, les tentures, les chandeliers et le parquet ciré.

Quelques instants plus tard, ce dernier ressortait. Il attendrait dehors.
Ces moments de dégustation etaient de vrais rituels.
Si le frêre etait Cardinal, il avait en commun avec sa soeur le goût du spiritueux....
Diane elle, arrangeait la table, mettait les vins en carafes pour qu ils s 'aèrent et l aubergiste rompu à l habitude ferait apporter mets divers et variés.
Ainsi serait fait le choix de la cave à regarnir...
pnj
Un geste lent, de sa main plaquée sur le bois Kain fit glisser l'écu de sa consommation sur les imperfections du comptoir, vestiges des nombreuses marques de chopines claquées à la suite d'une longue rasade. Le tavernier en silence, s'empara de la rétribution et dans un réflexe lent. Quelques secondes glissèrent et la pièce vint être remplacée par la boisson, sans même que Kain n'y prête garde, accoudé au comptoir en jetant des regards de gauche et de droite, tantôt sur le gratte-cul, tantôt sur la rose. D'instinct il comprit alors le "fonctionnement" de l'établissement et se dit qu'il serait profitable d'aller s'installer dans la salle de la Rose. Cependant, en son esprit, les questionnements fusaient. Ne sachant même pas à quoi ressemblait Massimo, son contact. Mal lui en a prit de ne pas s'en enquérir plus précisément, déjà que de venir en Capitale fut pénible de part ces routes boueuses au possible, capable de décourager l'avancée de la plus hardie des Osts.

En son dos, une femme fit son entrée sans même qu'il l'y prête attention, tant les rires et le brouhaha ambiant masquèrent son avancée silencieusement souple et propre à la démarche du rang auquel elle appartenait.

Portant à ses lèvres son verre, humant un instant ses arômes de tanins, Kain trempa doucement ses lèvres dans ce liquide de feu pour en savourer une gorgée, son regard perdu dans un air songeur sur le mur en face de lui. La femme vint alors saluer l'aubergiste apparemment bien connu de sa personne, puis celle-ci prononça quelques mots qui forcèrent la barrière d'inattention de Kain... "J'ai merveille tiré de mes fûts Périgourdins cette année"...

Discretement et sans tourner son regard de biais, il l'écouta au gré de son intérêt croissant, la femme révélant être propriétaire d'une fine cuvé de 1449 fort prisée, si la chance venait à être cette si savoureuse cuvé de vin blanc, Kain ne se serait pas déplacé pour rien car affaire en ce lieu il se pourrait avoir...
Ce n'était pas "un" vin mais "le" vin. Quand l'amour de la vigne faisait partie intégrante de la fermentation. Il y a des femmes à qui l'ont ne peut dire non, esprit malicieux habitant une anatomie tout en courbe, charme involontaire lié à la grâce innée. Et si l'on pouvait comparer ce vin à la plus belle des sylphides, il en serait de même quand au désir d'en faire rouler délicatement le contenu sur une langue experte, avide de la plus fine des sensations.

La femme prit congé suivi de son porteur et passa au dos de Kain, le sillon de sa marche laissant tel un souvenir une fragrance pénétrante de lavande, sa capeline couleur de bistre vint l'effleurer au passage, presque une invite du destin à la suivre vers une fructueuse affaire. Un regard furtif en coin, la suivant dans sa progression dans la salle où il voulait de toute façon se rendre, une idée naquit en son esprit, devenant progressivement envie, puis sous l'instensité se vit devenir besoin...
Presque précipitamment, il s'adressa au tavernier pour savoir si un dénommé Massimo s'était signalé ici et donné un message. Sous le signe silencieux de tête de l'homme astiquant une chope vide, Kain rajouta à son adresse que si cela venait à se faire, le tavernier devrait venir le chercher dans la salle des notables. Un geste rapide en poche et cinq écus vinrent sceller la demande en signe de paiement de cette faveur spéciale.



[ La salle de la Rose... ]


En se dirigeant vers cette salle d'un pas déterminé, il croisa le porteur qui en ressortait... les bras vides... Tant mieux car ce n'était que des meilleurs augures finalement...
Un regard rapide et il vit la femme déjà occupée à mettre en carafes le vin, le soumettant à la volonté d'Eole dans son aération prompt à lui laisser exhaler sa saveur...
Elle semblait s'y connaitre, ce qui fit se dessiner un sourire aux lèvres de Kain abordant la femme à laquelle il vint s'adresser dans un ton feutré, s'approchant d'elle doucement, presque avec précaution:

Bonjour Dame, veuillez pardonner mon outrecuidance, mais je me présente à vous afin de demander une courte audience...
Je me nomme Kain de Sombre-Lune, négociant en vins fins, je me vois fort intrigué par votre possession...
Auriez-vous quelques instants à perdre afin de croiser quelques verbes?


Sans même s'asseoir, il espérait déjà fortement que celle-ci daigne lui accorder attention, d'autant plus que l'ardent désir de savoir de quelle cuvé il s'agissait allait changer la teneur même de sa présence à Paris dont il ne se doutait même pas...
pnj
Le vin est fruit de la terre, recolte du labeur des hommes, le sang, le sacrifice et la patience concentrés.
Il est la récompense ultime quand le moment vient. Une mise en fûts, le melange des cépages, la veille attentive sur son repos en cave est atelier d orfeverie fine. C est de l Art pur. Et si la nature est généreuse, certaines régions bénies des Dieux pour leur qualité, le savoir faire est l impératif suprême. Allié au processus secret, où la main humaine n a plus le moindre pouvoir, il confine au millésime. L incertitude toujours...Dans un grand vin réside aussi l eternel féminin...

Sur la nappe brodée déjà plusieurs carafes ouvragées distillaient leurs arômes aux nez assez fins pour les percevoir. Plusieurs couleurs allant du rouge au blanc ocré pour autant de choix, de saveurs. Bourdeilles, Agonac entre autres. Un plateau contenait des verres. Matière brillante soumise au jeu et à l hommage d un rayon de soleil facétieux et impromptu qui perçait le carreau coloré de l 'unique et large fenêtre.
Diane tranvasait encore avec un soin particulier cette cuvée de Branstôme, prenant garde de ne pas avoir le geste brusque. Le dépôt se devait de ne pas se soulever au fond de sa bouteille.
Prometteuse couleur, d un rubis profond, la vigne avait connu la clemence des intempéries, à grappes arrosées juste ce qu il fallait pour ne pas diluer le goût, la teneur en sucre. Trop de pluie c est un raisin fade et aussi parfois la pourriture. Le choix du moment de récolte etait aussi capital, un jeu hazardeux avec le ciel, un défi annuel. Chaque rayon de soleil comptait. Chaque erreur se payait tres chere egalement.

Elle sentit à peine l approche, profondément à sa tâche et dût réprimer un sursaut à cette intrusion furtive de l espace.
Le tavernier lui vint bruyament deposer les mets attendus sur une table non loin. Pour repartir vivement avec son air affable et rougeot de tenancier, au son de l arrivée de nouveaux clients. Le brouhaha d une porte entrouverte,s enfuit avec lui. Feutré etait l adjectif qui convenait à cette ambiance. Agrémenté d un feu crépitant et joyeux dans la cheminée, la saison l'imposait encore. Quelques jambons suspendus, vases garnis d annuelles sur les tables soignées. Ici des sièges, pas de ces bancs généreux, pour tablées animées. Pourtant cette salle connaissait aussi, eclats de rires, matité des teints réchauffés de boissons, conversations vives, et une certaine paillardise à ses heures. Il n y a pas que le populeux qui sache s amuser..Pour l heure l affluence etait moindre, les riches habitués ou non vaquaient encore à leurs occupations diurnes.


Diane dans un suspens volontaire, poursuivit la delicate opération... Ce qui lui laissa par la meme, dans la musique douce et caractéristique d une liquide retombée, le temps de la reflexion à la requete presentée.
Elle apprécia le ton, respectueux du moment, du décor. Il avait dissipé le deplaisir furtif de la surprise. Et quand elle reposa la bouteille vide, elle reconnut le visage croisé quelques instants auparavant.
D un regard vif et direct jaugea en un clignement de la mise, de l allure. Assez physionomiste elle put se faire une premiere idée du spécimen. Oui car pour Diane toute nouveauté entrant en champs de vision et engageant conversation, etait interessant. Par le potentiel au sens large du terme.

Il evoqua sa possession, sur un sourire elle fit dans un bruissement agréable d etoffes, les quelques pas qui la separait de la caisse en question.
Sur une table à part. Mettant ainsi une distance non pas craintive mais d aisance d observation entre eux. Elle reconnut immediatement l eclat de la convoitise et de l interet le plus vif sur le visage en vis à vis.
Le vin de tout temps dechainait les passions, pour les amateurs chevronnés.
Aussi gardant une reserve prudente elle finit par repondre. Le silence s eternisait et ne tarderait pas à devenir genant voir pris pour un refus.

Bonjour...Diane d Azayes. Vous avez le pas aussi fin que la requete directe.
Négociant ? Intrigué ?
Voilà qui va de paire avec le coté chercheur de tresor de votre profession... Le temps est précieux par essence... mais il n est jamais compté en matière de spiritueux.


Elle s interrompit, revenant à cette caisse de deux bouteilles, paillée et habillée de velours capitonné, d un rouge eclatant. Ou le vin religieusement rangé, prenait par contraste et par endroits des allures d'or liquide. Comme rai de lumiere filtrant parfois de l epaisse couche déposée des ans voués au silence, à la nuit.
Son doigt suivi une courte ligne, laissant trace, avant de se relever. Et de croiser son regard.

Il est des poussières qui sont habits d apparat. Poudre magique n est ce pas ?

Elle chassa le dépot à son index d un souffle leger.


Combien d années qui viennent de s envoler ?


L entretien etait accordé, avant même toute consideration financière. Diane n etait pas avare, avait il seulement les moyens...mais peut etre voulait il seulement voir une fois. Quasi certaine que c etait precisément ce cru là qui l avait fait venir. Sa curiosité restait à satisfaire.
A l evidence, les deux bouteilles presentées là, etaient fort anciennes avec leur mystère propice à l imagination, aux espoirs et autres folles suppositions.
Vin etait extrement rare, diffusé au compte goutte. Et il avait pont preservé jusqu' à Rome.
Un Cardinal en etait fou. C etait dire. Mais elle s en garda bien.

Avec son air de conspiratrice, un sourcil relevé, sereine. Le bracelet à son poignet tinta, le pli gracieux d'une manche evasée accompagna le geste qu'elle fit pour soulever un lourd verre et inspecter sa transparence.

L'intermede à la degustation etait le Bienvenue, pour peu que son frere daigne apparaitre. Bien sûr...
Sinon.. elle composerait elle même et seule la carte. Ou pas. S y connaissait il vraiment ce négociant ...On ne tarderait guère à le savoir...
--Preciosa
salle commune


La porte de l'auberge s'ouvrit sur un long mantel de feutrine pourpre laissant entrevoir dans son bas deux longues bottes de cuir noir. Le haut portait une cotte échancrée et l'on devinait sous le dessous une chemise aux manches finement brodées.
Lentement deux mains gantées effilées montèrent à la capuche pour la repousser vers l'arrière. Le chignon retenu par deux épingles à tête d'ivoire se trouva libéré du tissu qui le protégeait des intempéries hivernales.
Apparu un visage fatigué par une longue chevauchée. Délicatement relevé par un collier de pierres finement taillées à la couleur d'ambre qui descendait sur l'échancrure et s'harmonisait avec deux boucles d'oreilles du même reflet ambré.

Son nom est Préciosa et ses amis l'appellent la Précieuse. Ils sont pas nombreux, ils sont juste douze.

Le regard se fait scrutateur. La salle est un bouge miteux où se retrouvent surement les errants du quartier. Un long comptoir dépote à qui en veut du liquide alcoolisé différemment parfumé.
Et si on commençait par poser quelques questions à l'hilare qui derrière s'attelait à la tache d'alimenter la clientèle ?
Quelque pas chaloupés pour attiser les curiosités soudain distraites par la jeune cavalière.
Cherchez pas. C'est plus fort qu'elle d'aimer se sentir regardée.
Derrière la porte reste entrouverte. La demoiselle aime les courants d'air et puis ils pourraient peut être tous porter un toast ? Prendre un verre en signe d'adieu ?

Ils ont suivi le coche dans les méandres de la cité. Attendant la meilleure occasion de l'approcher.
La discrétion est un art dans leur métier et la dame peut difficilement se laisser aborder en pleine rue sans voir débouler sa garde rapprochée.
La quiétude du Bon Père aimerait pas que l'objectif ne s'accomplisse pas dans la discrétion qui s'imposait.
Puis un Sentenza ou un Personne pourraient avoir la lame facile à se voir bousculer. Alors que dans ce lieu la belle serait isolée et plus facile à contacter.


Eh toi !

Donne nous ta meilleure liqueur et quelques verres. Nous avons fait un long trajet et nos esprits ont besoin de se divertir.


On verrait après pour les salutations. Pour les questions du style « mais où est elle passée ? La pièce au fond la peut être ? »
D'abord on allait se rincer le gosier. Parce que même une castillane bien fringuée ça à besoin de boire pour faire le deuil d'une amitié.


pnj
[ Toujours dans la salle de la rose... ]



Il resta debout tout proche d'elle, figé, sa personne tout entière captant ce qu'elle pouvait bien dégager, laisser s'exfiltrer à lui, chaque élément pouvant être utilisable au mieux pour parfaire son approche. Bien que négociant, Kain se savait suffisamment empathique pour arriver à se saisir de la moindre aspérité et s'en servir, comme pour y glisser un pied de biche et soulever une dalle trop lourde. Le coté vénal et malsain de l'écu qui trébuche n'était pas sa motivation, c'était presque charnellement que son rapport au vin s'exprimait, comme si une affaire ratée était tel une amante déçue qui vous délaisse, comme une occasion de pouvoir profiter pleinement de la vie qui vous échappait.

Dans cette ambiance feutrée, où le moindre bruissement était perceptible comme un cri, il se sentait presque de trop, la femme en face de lui, dans un jeu de gestes si délicats qu'ils en honoraient presque ce qu'ils effleuraient, se voyait muette, méditante, semblant surement peser les mots dans cette quasi stase temporelle. Le demi-silence des lieux vint à connaitre le son ténu de sa voix, celle-ci le brisant mesurémment dans cette classe tout à son honneur d'une habitude des verbes qui vinrent filtrer par la barrière de ses lèvres et s'épanouirent en une envolée plus que réfléchie.

Un sourire malicieux se dessinant sur les traits de Kain lorsque celle-ci lui parla et dit à un moment
"Négociant ? Intrigué ? "

Car il répondit dans un ton presque espiegle:

"des deux il est vrai que je ne puisse n'en démentir aucun..."


Puis sans rien rajouter il se tut. Avec Kain, rares sont celles étant Maitresses, non pas dans le sens charnel du terme, mais dans celui de l'emprise sur sa personne. Quand bien même une femme soit la plus délicate des Sylphides, il en garde une certaine maitrise sur la situation. Mais il en est tout autre chose en l'instant, lui désire, elle possède, et là se joue un enjeu dont il se voit dans l'incapacité de pouvoir le compenser...
Quand la déférence se voit muée en une presque soumission, quand l'envie devient le nerf même des désirs, s'imposant, en règne suprême, plus rien ne peut équivaloir dès-lors...

D'un sourire, la Belle évolua dans l'espace et accrue l'intervalle en elle et Kain. Une table à part recélait une caisse de deux bouteilles, un parfait écrin digne de recevoir le plus beau des secrets liquide, ne l'ouvrant qu'à l'oeil expert des connaisseurs et ayant séjourné dans le confinement impénétrable d'une cave, lieu de sa maturation.

Un instant silencieux, initiés en réflexion, lui de sa volonté d'obtention, elle d'un jeu encore inconnu de Kain. Elle ne vint à nouveau rompre le mutisme que d'une seule phrase:


"Il est des poussières qui sont habits d'apparat. Poudre magique n'est-ce pas ?"


Ô combien intelligente que cette Dame qui d'une allégorie révélait une vérité très pertinente que Kain ne put complémenter que d'un rajout:

"Certes d'apparat, mais bien plus synonyme de la patience de l'homme à maturer son rêve, un doux projet liquide préservé des regards dans la moiteur d'une sombre cave. Un peu comme si chaque grain de poussière faisaient parti de la contribution du temps, la lie des âges, une marque, un dépôt de la patience, qui se manifeste..."


Un souffle de la femme aux cheveux d'or vint balayer d'un coup, de son expiration pincée de ses lèvres, plusieurs mois de poussière que la nature venait de déposer d'une patience invariable, comme si la femme, maitresse de Chronos, avait un pouvoir ultime sur le temps.

"Combien d années qui viennent de s'envoler ? "


Une question ou un examen?...
Bien perspicace celui qui aurait pu le dire, mais Kain sans y réfléchir vint ajouter de suite ces paroles:


"Le temps qu'il faille à la patience pour se voir muer en trésor..."


Il se mit à sourire en ponctuation finale, aucun air défiant ou narquois, aucune signification ambigüe, comme si ses dires était perçu dors et déjà comme vérité par la Belle qui, elle aussi, savait ce que voulait sous-entendre la parabole, car entre gens de même passion, les mots se dévoilent aisément de leur nature profonde. Quand bien même en l'occurrence ce fut pour marchander, elle devait déjà se douter des tenants et aboutissants des divers découlements.

Implicitement, l'accord muet était donné d'engager cette possible tractation.

Kain savait pertinemment que là, se jouait gros, autant en incertitude qu'en valeur, s'il échouait lourd serait le regret, s'il triomphait lourd serait le cout pécunier. Cruel dilemme de devoir perdre en ces deux cas bien que l'un vaille plus largement l'autre, quitte à payer de sa personne...

Sur son avis, il savait bien que là la femme détenait grande valeur, ne serait-ce que par l'air presque "séditieux" qu'elle dévoilait de son visage, consciente du pouvoir étant sien en l'instant, ourdissant, un soucil relevé, une sorte de renversement en la personne de Kain, ne se montrant tout de même pas dupe du jeu s'opérant...

Toujours dans silence emplit d'une classe certaine, et délayé de mouvements délicieusement prolixes, la femme s'empara d'un verre et le scruta, à l'instar d'une boule de cristal, comme pour en décrypter de son savoir les présages quand aux circonstances allant advenir. Une chose était certaine, c'est qu'en matière de vin, rien ne vaut les contrastes, et Kain en fin épicurien le savait pertinemment, boire est une chose, se délecter en est une autre, il serait judicieux d'allier cet or liquide à une saveur contrastée pour en percevoir la quintéssence du millésime:


"Dame? si je puis me permettre, les saveurs salées et ténumment acides seraient à même de dévoiler l'arôme subtile de ce vin blond...
Un fin pâté, une terrine délicate, voir même une tranche de jambon fumé si fine qu'on y verrait le jour à travers serait un parfait complément quand à la mise en valeur fruité de la robe de ce phénix des vins...
"


Un silence se fit, porteur du regard appuyé de respect de Kain à l'encontre de la femme puis il enchaina:

"Sans vouloir me montrer de trop avenant, j'aurais fortement apprécié détenir en ma connaissance le nom de celle qui tient en sa possession ce qui se voit ma convoitise..."


Un sourire, emplit de respect, mais la parole indirectement prononcée afin qu'elle sache qu'en effet son vin était désiré, bien qu'inconsciemment Kain de voyait se délecter de cette prestance émanant de cette femme...
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