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La gargote Gasconne : [RP] A l'heure dite...

Ceraphin
... et au lieu dit.
Dax.

Rendez-vous donné et assumé, Ceraphin, fidèle à ce qu'il était, répondrait présent, ponctuel.
Il faut dire que la non ponctualité était un luxe propre à la noblesse insouciante.
Or, l'Azayes avait beau porter blason, ses primes années avaient probablement scellé à jamais son sens des valeurs et des priorités.
Et de sa jeunesse modeste et terrienne du Berry, il avait gardé l'habitude des temps et heures respectées... cultures et pâtures ne souffraient pas d'attendre le bon vouloir de l'homme, il fallait se plier humblement aux cycles naturels qui eux n'étaient jamais en retard.

Balaguera martelait donc en rythme les pavés de la grand rue dacquoise.
Jeune et fringant frison, noir de jais comme il s'entend, aux fanons élégants et aériens.
C'était là toute la fierté du jeune homme, acheté récemment à prix âprement discuté, là encore il ne pouvait renier origines et éducation berrichonne, qui s'en était venu permettre à ce vieux compagnon fidèle dénommé Petit Gris de prendre retraite bien méritée.
Ce dernier paissait à cette heure, paisiblement, auprès de vaches Orthéziennes, et s'en irait bientôt dans la lice de Puymarteau, lorsque les champs béarnais seraient vendus.
Prémices d'une probable nouvelle vie?
Ceraphin lui même l'ignorait...

Pour l'heure le jeune homme était en quête du campement Memento Mori, et de son oncle de Capitan.

Traversant la place du marché, il ne prêta que peu d'importance aux vivas et huées mêlés, manifestations vocales engendrées par l'annonce des résultats électoraux du duché.
La ritournelle était universelle et ne variait pas vraiment d'un iota, d'une contrée à une autre.
Et tout recommencerait dans deux mois.
Comment pouvait-on, en toute logique, croire en la stabilité d’un système dont on défaisait systématiquement et régulièrement la hiérarchie ?
Ceraphin avait probablement bien des choses à apprendre encore, mais il n’était pas certain que quelqu’un saurait, un jour, lui démontrer les bienfaits de ce système démocratique.

Le regard amusé, il observa néanmoins, du haut de son promontoire naturel, les visages des différents protagonistes… tentant d’y lire, de ci de là, les diverses motivations qui pouvaient pousser ceux là à briguer la gestion d’une parcelle du Royaume de France.
Peut être même que le Capitan s’y trouvait, d’ailleurs, celui là aimait parfois à aller braver les politiques sur leur terrain.
Surtout lorsqu’il était question d’affaires militaires.

Le fond de l’air était encore chaud, en cette fin de saison.
Des senteurs lourdes et épicées l’empesaient aussi et le vent avait grand peine à rafraichir les lieux.
Comme l’impression d’une lourdeur excessive qui pesait sur vos épaules, vous incitant à la nonchalance et l’apathie.
Mais Ceraphin s’y opposa un peu, juste assez pour relancer le pas de son destrier d’une légère talonnade.

Il fallait rejoindre le campement, probablement aux abords de la ville, à l'ombre des remparts.
L’heure était à la guerre et aux rumeurs de guerre.
C’était donc le moment.
Restait à voir si le Capitan aurait la même ponctualité…


RP ouvert.

_________________
--Hawk_peregrinus
Le ciel était pareil à une immense mer calme qu'aucune vague ne venait abîmer.
Seul le rapace majestueux venait en perturber l'étendue bleue, en tournoiements harmonieux.
Ce ciel qu'il connait si bien.

D'en bas il connait les meilleurs sources, riches en poissons goûteux, les forêts dont les rongeurs avaient souvent rempli sa panse, aux os craquants à souhait et à la chair délicate.

Maître du ciel, poursuivant les petits volatiles qui peinaient à échapper à ses serres implacables.

L'oeil acéré se pose sur le jeune humain qui trotte aux abords de la ville.
Si le faucon pouvait sourire, il le ferait.
Il se contentera de plonger en piqué, droit sur l'ensemble que forment l'humain et sa monture.

La descente des cieux se fait... vertigineuse.
Et le vol gracieux reprend à quelques dizaines de pouces du jeune homme, qu'il frôle presque du bout de l'aile, poussant huissement triomphal en survolant la lande en direction d'un bosquet en bord de lac.

Facétieux pèlerin qui retourne auprès de sa maîtresse, chercher offrande fraîche et sanglante.




Hawk. Jamais loin d'elle...
Ceraphin
Certaines pensées semblaient vous poursuivre de là haut, comme d'obsédantes idées qui planaient consciencieusement au dessus de votre crâne... à votre insu.
Insidieuses et discrètes... jusqu'à ce qu'elles s'en viennent s'abattre brutalement sur vous, sans crier gare.
Doutes et incertitudes, remises en question et conscience tourmentée...

Mais voici que ce qui vient de s'abattre sur lui, ou si près, n'avait rien d'une vue de l'esprit... aussi léger puisse être son vol et silencieux son mouvement.
Le cri qui suit finit de l'en persuader, ainsi que d'affoler quelque peu Balaguera qui joue des antérieurs pour marquer sa désapprobation à telle présence volatile.
Fort heureusement, le destrier est de nature docile et ne se cabre donc que partiellement, autorisant son cavalier à le refréner rapidement... et à le rassurer par la même occasion.
Le jeune équidé n'est pas éduqué dans les usages de la chasse et n'est donc pas socialement réceptif à quelconque compagnie d'oiseaux de proies.

Or maintenant que l'effet de surprise s'en est envolé à son tour, le jeune homme prête une attention particulière à inopportun qui s'éloigne un peu, la haut.
La scène lui semble familière, au moins déjà vue.
Un souvenir de Margency refait surface au milieu de ses interrogations silencieuses.
Un rapace qui s'en vient si près d'un humain ne le fait pas par hasard et il n'y a guère que des spécimens dressés et domestiqués pour tenter tel contact contre nature.

L'Azayes sent un doute naitre en lui et grandir rapidement, jusqu'à presque le convaincre d'avoir compris...
Il en aura le cœur net.
Donc il s'éloigne quelque peu de l'agitation humaine de cœur de la bourgade et suit la direction offerte par le volatile.
Un peu plus loin il lui semblera bien avoir retrouvé la piste de l'oiseau, posté sur le poing ganté de son maitre.
Un maitre qui n'en pas un et dont la silhouette, vue d'ici, semble conforter ses convictions.
Il pousse donc plus en avant sa monture pour rejoindre ces deux là, nonchalamment.

_________________
Cymoril
Gascogne...
Si on lui avait dit qu'elle refoutrait les pieds ici... Tout en elle lui criait de repartir encore plus promptement qu'elle n'était venue.

Un soleil encore énorme attisait la fournaise de cette fin d'été et l'air alourdi cuisait alors que dans le ciel filaient quelques rares nuages écorchés.

Depuis son arrivée elle avait soigneusement évité la place publique, se bouchant les oreilles à tout ce qu'elle aurait pu entendre. Que n'avait-elle évité les tavernes également. Cela lui aurait sans doute évité rencontre qui en d'autre temps l'aurait sans doute fait rire à s'en tenir les côtes. Vrai que les péronnelles jouant de la dague en taverne pour se donner l'air d'en avoir deux, ça faisait un bail qu'elle n'en avait croisé. Mais la gasconne, dans tout ce que cela implique d'un point de vue purement dialectique, avait juste commis une petite erreur. A croire qu'elles jouaient dans la même catégorie. La chair à canons devrait savoir évaluer les personnes à qui elle s'adresse. Celle là n'avait pas su....
Ballot. Son erreur vaudrait au mieux une surenchère au pire une rupture de contrat d'un certain approvisionnement. Après tout, la tête n'a qu'à apprendre à ses bras à se faire plus humble face à l'inconnu. La tête paierait donc pour le bras. Logique.
Fourmi, elle, s'en tamponnait allègrement le coquillard quelle que soit l'issue de l'affaire, sa marchandise trouverait toujours preneur.

Pour l'heure, elle avait achevé ses ablutions du jour, passé tenue propre, vêtements de voyage ayant rejoints le tas déjà conséquent de linge sale qui s'amoncelait dans la charrette. Signe qu'il était temps de rentrer à la maison et de refiler le tout à Berthilde, reine des lavandières. La jeune femme rêvassait, le regard perdu sur le miroitement de l'Adour au bord de laquelle elle avait posé son campement.
Hawk, après avoir fini son hachis de ramier, non sans qu'ils aient eu tous deux à batailler, elle pour récupérer le petit rouleau signifiant la chute d'Auch, lui pour conserver sa grassouillette prise encore frétillante, avait pris un envol curieux, montant haut dans l'immensité bleutée avant de piquer droit sur une forme au loin et de s'en revenir.

La brunette se tient là, dans l'ombre fraîche de ce bosquet, la pâleur de son teint contrastant encore plus avec le noir profond de sa chevelure soigneusement retenue dans une lourde natte qui venait lui caresser les reins. Parfois un rai de lumière traversait les feuillages faisant apparaître un reflet bleuté.
Intriguée par le cavalier en approche, elle attend, attentive mais sereine. Sa main ne se pose même pas sur la garde de l'épée qui pend à son flanc droit. Elle sourit encore de la courte missive reçue. Imaginant déjà la plupart des état majors alentours sur le qui vive, criant aux brigands. Loin du compte, ignorants comme d'habitude les réelles motivations. En même temps, l'honneur étant souvent un mot dont ils ignoraient la signification profonde, rien de bien étonnant. Les initiés, eux, sourient.


Ad honores...


A peine soufflé.

Lorsque le cavalier est suffisamment proche pour qu'elle le reconnaisse enfin, un sourcil se hausse. Céraphin ? Que diable faisait-il là ? Et la réponse s'imposa d'elle même, au souvenir de son anoblissement, comme le léger rictus qui passa furtivement sur son visage. Namay... Evidemment.Elle chassa la pensée aussi rapidement qu'elle était venue, s'efforçant de sourire au jeune homme.


Le bonjour Cérap...
Elle s'interrompt puis reprend... Seigneur de Bourdeilles.

Un arrêt marqué. Peut-être le temps qu'il descende de monture.

Que puis-je pour vous ?

Etrange ce vouvoiement qu'elle installe, d'instinct. Marquant mieux la frontière, la différence nouvelle entre leurs rangs sociaux.
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--Arnomutus
La Touraine était bien loin maintenant. La nouvelle contrée qu'il découvrait était différente, plus sèche, plus chaude. Ce qu'il aurait pas fait pour sa Damoiselle, Arnaud! La petite Dame lui avait remis missives et présents, maintenant il devait trouver les deux personnes à qui elle lui avait dit de remettre tout ce tintouin.

Lubbie de jeune fille c'était dit le valet. C'est que depuis quelques temps, sa demoiselle semblait quelque peu bizarre, il fallait donc se plier à ses sautes d'humeur et ses envies subites. Arnaud avait donc scellé un coursier et prit la route pour une terre inconnue: La Gascogne.

Paraît qu'ils parlaient même pas françois les gens de là-bas! Au moins, ça le dépaysait et puis s'éloigner de la guerre et de l'Anjou, il n'était pas contre.

Gascogne. Ville de Dax.

Maintenant il devait trouver "l'Archange" comme elle disait sa demoiselle! Tsss... comme s'il en avait déjà vu un Archange!!! Jeune blondinet aux ailes doudouneuses sans doute? Faut croire qu'on trouve de drôles de choses dans ce duché! Enfin, heureusement, la p'tite Tourangelle lui avait donné deux autres indications: Memento Mori. Drôle de nom encore? C'était quoi? une nouvelle église? le nom d'un cimetière? Un Archange dans un cimetière... oui pourquoi pas? mais un Archange de Memento Mori qui est une petit seigneur, ça semble de plus en plus étrange.

Arnaud tournait en rond depuis l'aube. Pas d'Archange en vue et les cimetières étaient désespérément vides. Son naturel de vieux bougon reprenait le dessus. Mais où était ce Céraphin, Archange de Memento, petit Seigneur de Bourdeilles. Et puis quel titre encore!!!

Le seul petit souci qui pour Arnaud n'en était pas un, c'était qu'il était muet. Pour cela que sa mère à la naissance l'avait affublé du sobriquet Mutus, qui avait finit par se coller à son nom. Mais heureusement, la damoiselle lui avait appris les rudiments de l'écriture, à lui, pauvre erre, il se baladait toujours avec des bouts d'un velin archi-utilisé et une vieille plume lui permettant de communiquer avec le monde.

Alors qu'il quittait la ville, malheureux comme les pierres de ne pas avoir vu l'ombre d'une aille, il aperçut une petite dame et une jeune homme qui se faisaient des politesses. Peut-être que c'est gens là pourraient enfin le renseigner!

Il s'approcha donc, besace à l'épaule et rennes de sa monture en main et se posta à un mètre des deux individus, se plantant comme un I attendant de pouvoir leur causer ou plutôt leur tendre un bout de velin griffonné. En son âme, le serviteur priait pour que l'un des deux sache lire, mais à les voir, le jeune homme semblait être un guerrier et la femme... une guerrière? possible oui, pas la dernière des gueuses en tout cas, il avait sans doute quelques chances de trouver son bonheur.
Ceraphin
L'œil taquin et la moue comédienne, il la toise un instant, sans malice mais pris dans le rôle.
Puis il démonte sans un mot et lorsqu'elle le conforte, sans le savoir, dans son petit jeu, il puise un peu plus encore d'inspiration pour jouer sa farce.
Sans un mot et d'un port excessivement altier, il penche de tête légèrement et incline le buste élégamment, dans un salut ostentatoire et pédant... paupières closes à l'instant pour parachever le tableau.


Donà Cymoril...

Et de se redresser, pas peu fier.
Non pas tant d'un statut joué que du jeu lui même, s'en va rire furtivement pour se moquer de lui même et des convenances.
Et puis explose malicieusement d'un naturel qu'il n'aurait pu réprimer au delà d'un temps bien trop court pour être réellement crédible...


Adishatz la Fourmi!
Trêve de courbettes et de politesses, je m'appelle bien Ceraphin, du domaine de Bourdeille jusqu'aux chemins du Berry.
Ceraphin
... un peu plus fort... rien n'a changé!
Et, par conséquent, ce que tu puis, n'est pas pour nous mais juste pour moi.


La tournure était un peu alambiquée, mais elle l'amusait et réveillait en lui la taquinerie qu'il avait, vrillée au corps.

Comment vas-tu et comment va Horkos?

Souvenirs d'une virée parisienne, de ruelles en bas fond, de culpabilité en questions sans réponses.

Et que fais-tu donc par ici...?

Mais voici qu'au détour d'une parole, son œil accroche la présence jusque là ignorée...
Était-il donc tant concentrée sur cette silhouette connue qu'il en oublia ce second personnage?
Probablement...


Messer... opinant du chef pour saluer celui-ci, jetant un regard furtif vers Cymoril afin qu'elle le lui présente, peut être...
Ses doigts se resserrent un peu plus sur les rênes du frison, par prudence.
Ce bel animal compte tant à ses yeux qu'à sa bourse.
Il serait stupide de le perdre si vite, au détour d'un inconnu, fut-il l'ami d'une amie.

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Cymoril
Et la Fourmi de sourire au spectacle servi d'un Céraphin parfaitement glissé dans son rôle, regardant le jeune homme jusqu'au moment fatidique où il cède au naturel.Et de sursauter légèrement lorsqu'il hausse le ton, comme pour mieux s'affirmer peut-être qu'il est toujours le même en dépit des titres et blasons.

Fourmi... juste Fourmi... se sent elle une fois de plus obligée de préciser. Pas une dame, ça se saurait depuis le temps sinon.

Le sourire qui accompagne les propos se veut taquin. On ne se refait pas après tout.

Hoi, Ceraphin des chemins du Berry aux terres de Bourdeilles, que puis je pour toi et toi seul ?

Continue-t-elle de plaisanter, avant de répondre à son tour...

Moi... je vais, la routine, le travail...

Un silence avant de poursuivre, le ton moins enjoué :

Horkos...

Blip ! Y'a des nuages d'un coup ? Léger voile sombre qui passe, furtif, qu'elle chasse, ne laissant qu'une étincelle de tristesse dans le regard. L'habitude.

Il est, il va...

C'était la question à 1 000 écus, merci d'avoir joué.


Il s'est mis en tête de retrouver son père. Alors il voyage...


Loin. Et depuis trop longtemps déjà. Se concentrer sur la dernière question, s'y raccrocher pour chasser ces pensées. Un instant elle scrute les traits fins de Céraphin, avant de répondre :

Quant à ce que je fais là... Comme d'habitude, je travaille. Une livraison pour ton... Rha comme ça lui fait bizarre de dire ça... Oncle ?

Mais j'avais prévu de tirer jusqu'à Orthez une fois nos affaires conclues. Pour te voir...



Et l'inconnu de se pointer au bon moment, puisqu'elle ne trouve pas vraiment les mots pour lui dire qu'elle allait venir lui demander une faveur.
L'homme ne semble présenter aucune menace apparente, planté comme un piquet d'entrainement à côté d'eux, une main tendue tenant un pli chiffonné.


Ca doit être pour toi. Personne ne m'amène de courrier en main propre.


Sait-on jamais. Des fois que le messager finisse en cassolette pour faucon.

Et tandis que sans doute il prenait connaissance du contenu du message, elle prit alors conscience du temps qui s'était écoulé depuis son arrivée. Huit longues journées dans une cité qu'elle aurait préféré en ruines, cela aurait au moins expliqué le désert de ses rues, les fantômes qu'elle apercevait.
Huit longues journées qu'elle avait rempli sa part de contrat. Elle achève là trois semaines de route, d'ennui et de silence.
Sept jours de trop pour la professionnelle qu'elle était.
Et le temps, c'est de l'argent.

Alors le recul s'engage, les cordages sur le chargement vérifiés. Et une petite fourmi qui remonte en charrette, rênes bien en main. Tant pis pour la livraison. Tant pis pour ce qu'elle avait prévu. Un regard sur Céraphin. Elle aurait aimé avoir le temps. Vraiment. Tant pis pour le coffre qu'elle voulait lui laisser.

Dire au revoir quand même.


Adiù Céraphin, Seigneur de Bourdeilles...

Dis à ton oncle que... lorsqu'on fait déplacer les gens... on honore sa part de contrat. Ou bien on demande pas à être livré promptement si on a pas les moyens de ses ambitions.

Et puis... j'aime pas qu'on titille les antennes.


Dommage ceci dit... Elle aurait vraiment apprécié toute l'ironie de la chose, en lui livrant ce pain rassis, pétri dans les boulangeries doloises l'hiver précédent. Sûre qu'il lui aurait trouvé un goût.. amer pour le coup.

Prends soin de toi...

Qu'est-ce qu'elle pourrait dire d'autre de toute façon ?
Claquement léger sur les flancs de la monture attelée à la charrette pour donner le départ. Quelque part aux portes doit certainement attendre l'escorte. En route pour l'enfer.

_________________
Ceraphin
Si certains regards savent, à tort ou à raison, ne démontrer qu'une impassibilité parfois troublante, tantôt bovine, celui de Cymoril laissait souvent passer quelques voiles sombres à leurs diverses rencontres.
Comme autant de sombres secrets, de lourds chagrins qui pèsent sur l'âme de la voyageuse.
Mais Ceraphin ne tentera pas de percer cette carapace tant physique que symbolique qu'entretient savamment la bien nommée Fourmi...


Alors Adishatz simple Fourmi... avait-il lancé goguenard, histoire de ne pas laisser quelque lourd silence s'installer au détour d'une trop longue observation des yeux de la damiselà, puis qu'une dame elle n'était point.

Je vais bien, merci.

Quelques banalités échangées suivirent, sur Orthez, sur la Gascogne et l'oncle Namay qui semblait provoquer quelques rictus mal contenus sur le visage de Cymoril.
Les questions sur Horkos sont occultées, histoire de ne pas intensifier le trouble qu'il a perçu.
Plus tard peut être...


Puis prenant conscience que le messer muet comme une carpe qui se tenait là n'était point de l'entourage de la Fourmi, il se tourne vers lui, étonné, pour tenter de savoir et comprendre.

Mais voici que cependant, bien vite, trop vite, l'amie voyageuse se carapate portée par quelconque nouvelle mission.
Encore un peu de culpabilisation, d'avoir détourné son attention au profit du messager, et de perdre déjà la compagnie de celle qui s'en était venue le sauver autrefois, au prix de son sang versé sur sa terre natale.
Le temps est parfois capricieux, dans le même laps, foudroyant pour certains et nonchalant pour d'autres.
Ainsi va la vie.


Adiou Fourmi!
Nous nous reverrons, Aristote y pourvoira.
Et sois prudente
... ces mots là sont plus symboliques qu'autre chose, autant demander à un cheval de se coucher et de rester à se prélasser au sol.

Et à mesure qu'il la regarde s'éloigner, il prend conscience qu'il y, ainsi, certaines personnes qui, discrètement, ont pris une place importante dans sa vie et ses pensées.
Leurs retrouvailles furent brèves mais elles lui réjouirent le cœur.


Adiou...

Et dans un sursaut, au détour d'une chose qui lui revient en tête, il lance dans le vent, espérant que celui là porte ses mots jusqu'à la silhouette déjà éloignée...

Et j'ai ouï que Cartel était vivant!
Il faudra que tu me mènes à lui!
Un jour... !


Et s'en retourne maintenant vers cet étrange messager, pour tenter de comprendre, sans paroles, de ce dont il s'agit...

_________________
--Arnomutus
Il avait le temps, tout son temps, un muet à toujours le temps. Sa vie n'est pas rythmée au son des paroles ou des mots... factices... Il attendait que le petit Seigneur, car c'était lui, il en était sûr, soit prêt et ait libéré son attention. Il attendit que la femme s'en soit allée. Il s'inclina, comme sa maîtresse lui avait appris et tendit le pli, le bras souple, un sourire aux lèvres. Il était muet mais pas sourd et sa petite damoiselle parlait beaucoup, elle lui confiait beaucoup aussi, et elle savait qu'elle tenait à se petit Seigneur. En le voyant, il pouvait comprendre pourquoi.

Il posa sa besace qui semblait bien pleine et regarda le jeune homme lire la missive, attendant sa réaction.




A Céraphin d'Azayes, l'Archange qui se trouve si loin, trop loin.

Mon cher ami, bien cher Céraf",

Je sais, je sais.... je n'écris pas assez souvent, pas comme je le devrais, je te néglige, c'est pour cela que j'ai décidé d'emprunter un moyen moins commun pour t'écrire cette fois et t'apporter des petites choses qui pourraient t'être utiles. J'espère que tu te portes bien, que Namay prend soin de toi, sinon attention garde à lui! Je sais aussi que ma mère n'est pas loin, j'espère qu'elle garde un oeil sur toi, même si je pense que tu es plus à même de l'aider, qu'elle de te secourir.

Je sais, je sens que bientôt nous nous reverrons, malheureusement, il se peut que ce soit la guerre qui nous réunisse, toi avec Memento, moi avec les Blanches, nous combattrons ensemble, ça nous changera de nos derniers entraînements!

Alors voilà, quelques présents pour toi. Dans la besace d'Arnaud, mon serviteur muet, tu trouveras une bouteille de vin de Touraine, certains disent que c'est de la piquette... mais bon.. moi je l'aime bien, c'est chez moi! Tu trouveras aussi une houppelande, ne ris pas, mais celle-là est à ta taille! Et oui! tu pourras revenir à la commanderie et cette fois au moins tu ne craqueras pas de partout! Elle est bleue, d'une part, parce que c'est ma couleur et, d'autre part, parce que je pense qu'elle siéra bien à ton teint. Affaire de fille me diras-tu? Sans doute, mais c'est comme ça et puis c'est tout. Enfin, tu trouveras une dague, elle est toute petite et très affutée, elle se loge partout et est si bien affutée qu'en visant bien tu peux tuer un homme très facilement.

Voilà, si tu as besoin encore un peu de mon messager, il est à ton service, il reviendra vers moi lorsque tu n'auras plus besoin de lui. Il est zélé et dévoué, et... sourd, ce qui est très utile en fait, car il entend tout sans que personne ne s'inquiète de lui.

Voilà pour toi mon cher Archange, pardonne moi de ne pas te donner de nouvelles plus souvent, sois sage surtout et que le Très-Haut te protège.

Je t'envoie toute mon affection et mon bon souvenir.

Davia Corsu de Villandry


Arnaud guettait les réactions sur le visage du jeune homme, il se demandait pourquoi sa damoiselle l'appelait toujours l'Archange, du plus loin qu'il se souvienne. Peut-être parce qu'il la protégeait, peut-être parce qu'elle le trouvait beau, il n'était pas vilain après tout et il n'avait ni la morgue ni l'air mauvais de certains gamins de son âge. Mais peu importait, ce n'était pas à lui, simple serviteur de se poser ce genre de questions. Il resta donc de marbre, la plume et le vieux velin sous le coude pour être prêt à répondre à toute question du Seigneur de Bourdeille.
Ceraphin
L'œil encore rivé sur la silhouette qui s'effaçait à l'horizon, Ceraphin reporta néanmoins son attention sur ce bien silencieux inconnu.
Car si le jeune homme avait été bien surpris de lire le petit mot griffonné tendu en présence de Cymoril, il n'avait pu laisser son étonnement éclore tout à fait puisqu'occupé par ses courtes retrouvailles avec la Fourmi.
Il s'était contenté d'acquiescer quant à l'identité de l'Archange Ceraphin recherché par le messager.
Et maintenant qu'elle n'était plus qu'un point anonyme dans les fins fonds du paysage gascon qui s'étendait sous ses yeux, il se retourna vers l'homme et s'étonna clairement...

Oui c'est bien moi... que me veut-on?... main toujours en semi repos près de la garde salvatrice de Brantôme.

A quoi le compère, pour toute réponse, s'inclina, sourit puis lui tendit un pli moins usagé que le précédent... et clos par la cire celui là.
Bien... pourquoi pas.

Une lecture s'en suit, ponctuée par quelques regards vers l'inconnu, histoire de ne point se laisser surprendre par quelconque guet appends... car si le gamin qui n'en était plus un était d'un naturel optimiste et positif, il n'était pas pour autant naïf, la prudence faisait partie de ses habitudes.
Mais à mesure qu'il avance dans les lignes écrites, il en oublie un peu plus l'homme qui se tient toujours sagement devant lui, par delà le parchemin.

Une fois la lettre lue, l'Azayes ne put s'empêcher de jeter un regard de droite et de gauche, suspectant quelque blague Daviesque.
Ne serait-elle point dans les parages, à l'épier camouflée sous quelconque futaie environnante?
Peut être était-ce même là plutôt son désir inavoué, qu'elle y soit, mais non, après quelques regards jetés il fallait bien se résoudre à admettre que les mots écrits n'étaient qu'une stricte vérité et ne cachaient pas autre chose.

Il soupira un peu, autant d'aise que de regret.
Puis se replongea dans une seconde lecture, histoire de ne pas se fourvoyer sur quelconque passage brouillé par l'effet de surprise de recevoir ici, des nouvelles de la princessà.
Entre ce message et la rencontre avec la dame Fourmi, Aristote était bien taquin ce jour!
Et généreux aussi.

Une fois fait, il remercia silencieusement le porte plume de sa patience.
Mais en même temps, ce n'était pas parce que le serviteur était muet, qu'ils allaient pouvoir communiquer par silences, alors il se décida à tenter de lui parler...


Euuuuh... ça commence mal.
MER-CI.
POUR LE COUR-RIER...
avec moult gestes indescriptibles et complètement approximatifs, de ceux qui vous embrouilleraient plutôt qu'autre chose...

_________________
--Arnomutus
Amusant le jeune Archange. Le serviteur aurait presque pu trouver des ressemblances et des complétudes entre le jeune homme et sa petite maîtresse, il semblait beaucoup moins impétueux qu'elle mais tout aussi malicieux.

Avec respect et patience, il attendit que la lettre fut lue, il lui remit la besace, pleine de ce que Davia lui avait ordonné d'empaqueté et s'inclina courtoisement tout en se faisant exploser les tympans. Grrrr.... Encore un qui croit qu'un muet est systématiquement sourd. Mais non! Il n'est pas sourd!!!

Il hocha donc la tête en signe d'acquiescement et lui fit signe, indiquant qu'il allait prendre congé. Il avait une autre course à faire avant de pouvoir rejoindre la Touraine. Il jeta un dernier coup d'oeil au Seigneur de Bourdeille, peut-être avait-il encore besoin de lui, au fond, la jeune damoiselle ne lui avait-elle pas dit de se tenir à ses ordres tant qu'il le désirait.

Il se montra lui-même, avant d'indiquer le jeune homme et de lui tendre ses bras, signifiant par là que s'il avait besoin d'aide, il était là.
Ceraphin
Le présent fut donc reçu avec gratitude.
Il fit fit le tour du lot, extirpant progressivement et à mesure chaque élément.

Pas convaincu de savoir quoi faire du vin de Touraine tant son palais n'y était pas vraiment éduqué.
Le seul breuvage aviné qu'il avait su apprécier avait été ce fameux Montbazillac dont l'avait abreuvé Ste Boulasse du Périgord... et qui lui avait laissé quelques douleurs capillaires le jour suivant.
Pas certain que le vin de Touraine soit capable de transcender ce souvenir là, au moins le jeune homme tenterait l'expérience au nom de son amie et peut être même cela sera l'objet d'une tournée au sein du camp Memento.

Puis, plus laborieusement, Ceraphin extirpa ce morceau d'étoffe qui semblait avoir été consciencieusement bourrée au fond de la besace de cuir.
S'il n'avait été prévenu par la missive, il serait presque tombé à la renverse en voyant, à mesure qu'il la déplait, se révéler cette fichue houppelande bleutée.

Misère de toi.. marmonna t'il entre ses dents avant de soupirer.
Ca m'apprendra, tiens, à aider les jeunes princessà en détresse!

Moue dubitative, sourcils froncés et sourire masqué.

Puis, alors qu'il partait en quête d'une dague annoncée et néanmoins introuvable en fond de besace, il la découvrit par hasard, tombée à terre parmi les herbes folles... probablement échappée lors de l'extraction de la fameuse robe.

La soupesant un peu, en admirant la finesse, il l'adopte bien vite et la loge dans un replis de sa chemise, maintenue par sa ceinture.
Elle côtoiera ainsi le poignard hérité de son forgeron de père.

L'Archange s'affairait encore à la placer que le messager tentait de lui faire comprendre quelque chose.
Pardon?
Voici qu'il voulait donc le prendre dans ses bras?
Ah non, c'était fort amical mais non!
Ceraphin s'empressa donc de lui saisir la main droite pour mieux la serrer virilement, tant pour créer une distance de sécurité que le remercier pour sa livraison.


MER-CI POUR TOUT.
JE DOIS Y AL-LER.
ME-MEN-TO.
ILS M'A-TTEN-DENT.


Montrant la ville de Dax pour appuyer ses dires, enfin ses beugleries, il salua à nouveau l'homme d'une nouvelle poignée de main puis remis son chapeau en place et remonta en selle.

ADI-OU MES-SER.

Et s'éloignant déjà, il songea que la vie de cet homme n'était probablement pas facile.
Quoique... sa surdité devait le préserver parfois des humeurs de la Corsu.
Et cette pensée l'amusa beaucoup... à croire qu'il était fou de rire ainsi tout seul.

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