Ceraphin
... et au lieu dit.
Dax.
Rendez-vous donné et assumé, Ceraphin, fidèle à ce qu'il était, répondrait présent, ponctuel.
Il faut dire que la non ponctualité était un luxe propre à la noblesse insouciante.
Or, l'Azayes avait beau porter blason, ses primes années avaient probablement scellé à jamais son sens des valeurs et des priorités.
Et de sa jeunesse modeste et terrienne du Berry, il avait gardé l'habitude des temps et heures respectées... cultures et pâtures ne souffraient pas d'attendre le bon vouloir de l'homme, il fallait se plier humblement aux cycles naturels qui eux n'étaient jamais en retard.
Balaguera martelait donc en rythme les pavés de la grand rue dacquoise.
Jeune et fringant frison, noir de jais comme il s'entend, aux fanons élégants et aériens.
C'était là toute la fierté du jeune homme, acheté récemment à prix âprement discuté, là encore il ne pouvait renier origines et éducation berrichonne, qui s'en était venu permettre à ce vieux compagnon fidèle dénommé Petit Gris de prendre retraite bien méritée.
Ce dernier paissait à cette heure, paisiblement, auprès de vaches Orthéziennes, et s'en irait bientôt dans la lice de Puymarteau, lorsque les champs béarnais seraient vendus.
Prémices d'une probable nouvelle vie?
Ceraphin lui même l'ignorait...
Pour l'heure le jeune homme était en quête du campement Memento Mori, et de son oncle de Capitan.
Traversant la place du marché, il ne prêta que peu d'importance aux vivas et huées mêlés, manifestations vocales engendrées par l'annonce des résultats électoraux du duché.
La ritournelle était universelle et ne variait pas vraiment d'un iota, d'une contrée à une autre.
Et tout recommencerait dans deux mois.
Comment pouvait-on, en toute logique, croire en la stabilité dun système dont on défaisait systématiquement et régulièrement la hiérarchie ?
Ceraphin avait probablement bien des choses à apprendre encore, mais il nétait pas certain que quelquun saurait, un jour, lui démontrer les bienfaits de ce système démocratique.
Le regard amusé, il observa néanmoins, du haut de son promontoire naturel, les visages des différents protagonistes tentant dy lire, de ci de là, les diverses motivations qui pouvaient pousser ceux là à briguer la gestion dune parcelle du Royaume de France.
Peut être même que le Capitan sy trouvait, dailleurs, celui là aimait parfois à aller braver les politiques sur leur terrain.
Surtout lorsquil était question daffaires militaires.
Le fond de lair était encore chaud, en cette fin de saison.
Des senteurs lourdes et épicées lempesaient aussi et le vent avait grand peine à rafraichir les lieux.
Comme limpression dune lourdeur excessive qui pesait sur vos épaules, vous incitant à la nonchalance et lapathie.
Mais Ceraphin sy opposa un peu, juste assez pour relancer le pas de son destrier dune légère talonnade.
Il fallait rejoindre le campement, probablement aux abords de la ville, à l'ombre des remparts.
Lheure était à la guerre et aux rumeurs de guerre.
Cétait donc le moment.
Restait à voir si le Capitan aurait la même ponctualité
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Dax.
Rendez-vous donné et assumé, Ceraphin, fidèle à ce qu'il était, répondrait présent, ponctuel.
Il faut dire que la non ponctualité était un luxe propre à la noblesse insouciante.
Or, l'Azayes avait beau porter blason, ses primes années avaient probablement scellé à jamais son sens des valeurs et des priorités.
Et de sa jeunesse modeste et terrienne du Berry, il avait gardé l'habitude des temps et heures respectées... cultures et pâtures ne souffraient pas d'attendre le bon vouloir de l'homme, il fallait se plier humblement aux cycles naturels qui eux n'étaient jamais en retard.
Balaguera martelait donc en rythme les pavés de la grand rue dacquoise.
Jeune et fringant frison, noir de jais comme il s'entend, aux fanons élégants et aériens.
C'était là toute la fierté du jeune homme, acheté récemment à prix âprement discuté, là encore il ne pouvait renier origines et éducation berrichonne, qui s'en était venu permettre à ce vieux compagnon fidèle dénommé Petit Gris de prendre retraite bien méritée.
Ce dernier paissait à cette heure, paisiblement, auprès de vaches Orthéziennes, et s'en irait bientôt dans la lice de Puymarteau, lorsque les champs béarnais seraient vendus.
Prémices d'une probable nouvelle vie?
Ceraphin lui même l'ignorait...
Pour l'heure le jeune homme était en quête du campement Memento Mori, et de son oncle de Capitan.
Traversant la place du marché, il ne prêta que peu d'importance aux vivas et huées mêlés, manifestations vocales engendrées par l'annonce des résultats électoraux du duché.
La ritournelle était universelle et ne variait pas vraiment d'un iota, d'une contrée à une autre.
Et tout recommencerait dans deux mois.
Comment pouvait-on, en toute logique, croire en la stabilité dun système dont on défaisait systématiquement et régulièrement la hiérarchie ?
Ceraphin avait probablement bien des choses à apprendre encore, mais il nétait pas certain que quelquun saurait, un jour, lui démontrer les bienfaits de ce système démocratique.
Le regard amusé, il observa néanmoins, du haut de son promontoire naturel, les visages des différents protagonistes tentant dy lire, de ci de là, les diverses motivations qui pouvaient pousser ceux là à briguer la gestion dune parcelle du Royaume de France.
Peut être même que le Capitan sy trouvait, dailleurs, celui là aimait parfois à aller braver les politiques sur leur terrain.
Surtout lorsquil était question daffaires militaires.
Le fond de lair était encore chaud, en cette fin de saison.
Des senteurs lourdes et épicées lempesaient aussi et le vent avait grand peine à rafraichir les lieux.
Comme limpression dune lourdeur excessive qui pesait sur vos épaules, vous incitant à la nonchalance et lapathie.
Mais Ceraphin sy opposa un peu, juste assez pour relancer le pas de son destrier dune légère talonnade.
Il fallait rejoindre le campement, probablement aux abords de la ville, à l'ombre des remparts.
Lheure était à la guerre et aux rumeurs de guerre.
Cétait donc le moment.
Restait à voir si le Capitan aurait la même ponctualité
RP ouvert.
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