Cassian_darlezac
- « Ah, les bonnes femmes... » C'est dans un soupir qu'il veut viril que le gamin repose enfin la lettre qu'il tenait quelques instants plus tôt entre les mains. « Vous voyez Fernand c'est bien les bonnes femmes ça, ça veut toujours vous faire de la cachoterie. Et ça vous fait mijoter des trucs, gober des bidules, tout ça pour s'assurer que vous ferez les choses comme elle veulent... Et nous qu'est-ce qu'on fait avec tout leurs machins ? Je vous le demande ? »
- « On fait... on fait... »
- « Voilà! Exactement: on fait. On marche des deux pieds dans le plat, on mijote comme elles veulent et hop c'est du tout cuit. Non mais vraiment, moi si j'avais de la surprise à faire j'écrirai pas une lettre avec des empreintes de mystère: et patati, patata, venez tout de suite... J'irai droit dans le but dans une vraie franchise d'homme quoi ! Et puis de toute façon j'écris pas des lettres, alors... Mais bon, je ne suis pas une bonne femme non plus, voilà tout. »
C'est sur ces sages paroles, qu'avait débuté l'épopée censée les mener une nouvelle fois en les terres de Nogent-le-Rotrou. Alycianne avait donc été prévenue, Mabourik attelée et - une fois les couvertures frusques et autres fanfreluches indispensables chargées - le gamin avait pu prendre place sur sa jument et mener la compagnie d'une poigne de fer. Bien entendu Marie, qu'ils avaient pourtant retrouvé sur Chalon, n'avait pas été informée de leur départ. Sans doute y aurait-elle trouver quelque chose à redire, comme toute chipoteuse normalement constituée. Las de ces éternelles récriminations dont on l'accable sans cesse - pauvre petit martyr qu'il est - il avait donc fuit comme un voleur. Non ils ne rentraient pas en Bourgogne, oui ils partaient se faire bichonner à Nogent, mais peu importe puisque seul lui et 'Cianne le savaient. Au diable les chipoteries et vive le bichonnage !
Un seul point obscurcissait légèrement les perspectives absolument radieuses que laissait présager un si délicieux séjour. Et ce point noir c'était cet affreux château, cet immonde domaine, cet horrible endroit où SA 'Nore avait failli s'unir avec... l'autre. Et c'est toutefois avec un sourire qu'il se remémore ce jour finalement charmant où, contre toute attente, le mariage n'avait pas eu lieu. Le morveux qui avait - pour une fois - passé des heures à s'apprêter, n'avait même pas eu à aller saluer le ramassis de chochottes qui croyaient bienvenue de venir célébrer un jour si funeste. Tout avait été annulé au dernier moment. Pourquoi ? Il s'en fichait foutrement ! Cette désastreuse mascarade avait pris fin, voilà tout ce qui importait. Il gardait 'Nore pour lui, 'Cianne, Grouillotte et Papa, et c'était parfait ainsi.
C'est donc bavassant quand ils bavassait, bivouaquant quand ils bivouaquaient, bâfrant quand ils bâfraient, roupillant quand ils roupillaient, vocalisant quand ils vocalisaient, avançant quand ils avançaient... qu'ils avalaient peu à peu les lieux les séparant de leur hôte. Un amoncellement de coches, voilà ce qui accueillit les yeux éberlués du morveux une fois arrivé. Dans son esprit tout s'enlise alors tandis qu'il tente en vain d'analyser la situation. D'autres invités? Encore un mariage? Se serait-il fait avoir? Alycianne le savait-elle? N'est-ce pas Griotte là bas? Ni une ni deux le voilà qui saute de sa monture et tend la main à sa sur qui jusqu'à présent tenait fièrement des rênes de la chariote conduite par Mabourik. Un regard est adressé à Fernand et l'ordre lui est intimé de se préparer à repartir aussitôt. S'il s'agit d'un nouveau mariage, hors de question qu'il s'attarde plus longtemps. Ne reste plus qu'à en avoir le cur net. Le regard s'attarde quand il aperçoit un coche frappé aux armes des Blanc Combaz. Papa est ici. Entraînant sa sur dans son sillage, c'est d'un pas preste qu'il s'apprête à traverser la cours sans un regard pour la noble assemblée, quand... Les sourcils et les esgourdes frémissent. Cette douce voix, si admirablement viril...Papa? Au môme donc de brailler à son tour.
- « PAAAP... Oh, mais poussez vous donc vous! Allez faire le plouc ailleurs! » Un valet d'écurie bousculé ; sur le porche un Baron apparaît. Le gamin poursuit son ascension. « Il se passe quoi ici? Encore du mariage? Oh! Tiens bonjour Grouill... Fichtre ! »
Les yeux écarquillés le jeune blond dévisage la jeune brune. S'il avait rapidement remarqué au mariage qu'elle avait appris à faire des efforts vestimentaires, jamais au grand jamais il ne s'était aperçu à quel point ça lui allait plutôt fichtrement bien. Mais trêve de sentimentalisme, on est pas de chochotte à se laisser impressionner par ce genre de chose ! « Eh ben wahou! Ca te va bien ! Une vraie pintade de la noblesse et tout, et tout ! » Un sourire s'immisce pour ponctuer le tout, à la fois taquin mais aussi chaleureux. Un sourire fraternel, tout simplement. Et le regard se pose à nouveau sur son paternel afin qu'il clarifie la situation.
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- « On fait... on fait... »
- « Voilà! Exactement: on fait. On marche des deux pieds dans le plat, on mijote comme elles veulent et hop c'est du tout cuit. Non mais vraiment, moi si j'avais de la surprise à faire j'écrirai pas une lettre avec des empreintes de mystère: et patati, patata, venez tout de suite... J'irai droit dans le but dans une vraie franchise d'homme quoi ! Et puis de toute façon j'écris pas des lettres, alors... Mais bon, je ne suis pas une bonne femme non plus, voilà tout. »
C'est sur ces sages paroles, qu'avait débuté l'épopée censée les mener une nouvelle fois en les terres de Nogent-le-Rotrou. Alycianne avait donc été prévenue, Mabourik attelée et - une fois les couvertures frusques et autres fanfreluches indispensables chargées - le gamin avait pu prendre place sur sa jument et mener la compagnie d'une poigne de fer. Bien entendu Marie, qu'ils avaient pourtant retrouvé sur Chalon, n'avait pas été informée de leur départ. Sans doute y aurait-elle trouver quelque chose à redire, comme toute chipoteuse normalement constituée. Las de ces éternelles récriminations dont on l'accable sans cesse - pauvre petit martyr qu'il est - il avait donc fuit comme un voleur. Non ils ne rentraient pas en Bourgogne, oui ils partaient se faire bichonner à Nogent, mais peu importe puisque seul lui et 'Cianne le savaient. Au diable les chipoteries et vive le bichonnage !
Un seul point obscurcissait légèrement les perspectives absolument radieuses que laissait présager un si délicieux séjour. Et ce point noir c'était cet affreux château, cet immonde domaine, cet horrible endroit où SA 'Nore avait failli s'unir avec... l'autre. Et c'est toutefois avec un sourire qu'il se remémore ce jour finalement charmant où, contre toute attente, le mariage n'avait pas eu lieu. Le morveux qui avait - pour une fois - passé des heures à s'apprêter, n'avait même pas eu à aller saluer le ramassis de chochottes qui croyaient bienvenue de venir célébrer un jour si funeste. Tout avait été annulé au dernier moment. Pourquoi ? Il s'en fichait foutrement ! Cette désastreuse mascarade avait pris fin, voilà tout ce qui importait. Il gardait 'Nore pour lui, 'Cianne, Grouillotte et Papa, et c'était parfait ainsi.
C'est donc bavassant quand ils bavassait, bivouaquant quand ils bivouaquaient, bâfrant quand ils bâfraient, roupillant quand ils roupillaient, vocalisant quand ils vocalisaient, avançant quand ils avançaient... qu'ils avalaient peu à peu les lieux les séparant de leur hôte. Un amoncellement de coches, voilà ce qui accueillit les yeux éberlués du morveux une fois arrivé. Dans son esprit tout s'enlise alors tandis qu'il tente en vain d'analyser la situation. D'autres invités? Encore un mariage? Se serait-il fait avoir? Alycianne le savait-elle? N'est-ce pas Griotte là bas? Ni une ni deux le voilà qui saute de sa monture et tend la main à sa sur qui jusqu'à présent tenait fièrement des rênes de la chariote conduite par Mabourik. Un regard est adressé à Fernand et l'ordre lui est intimé de se préparer à repartir aussitôt. S'il s'agit d'un nouveau mariage, hors de question qu'il s'attarde plus longtemps. Ne reste plus qu'à en avoir le cur net. Le regard s'attarde quand il aperçoit un coche frappé aux armes des Blanc Combaz. Papa est ici. Entraînant sa sur dans son sillage, c'est d'un pas preste qu'il s'apprête à traverser la cours sans un regard pour la noble assemblée, quand... Les sourcils et les esgourdes frémissent. Cette douce voix, si admirablement viril...Papa? Au môme donc de brailler à son tour.
- « PAAAP... Oh, mais poussez vous donc vous! Allez faire le plouc ailleurs! » Un valet d'écurie bousculé ; sur le porche un Baron apparaît. Le gamin poursuit son ascension. « Il se passe quoi ici? Encore du mariage? Oh! Tiens bonjour Grouill... Fichtre ! »
Les yeux écarquillés le jeune blond dévisage la jeune brune. S'il avait rapidement remarqué au mariage qu'elle avait appris à faire des efforts vestimentaires, jamais au grand jamais il ne s'était aperçu à quel point ça lui allait plutôt fichtrement bien. Mais trêve de sentimentalisme, on est pas de chochotte à se laisser impressionner par ce genre de chose ! « Eh ben wahou! Ca te va bien ! Une vraie pintade de la noblesse et tout, et tout ! » Un sourire s'immisce pour ponctuer le tout, à la fois taquin mais aussi chaleureux. Un sourire fraternel, tout simplement. Et le regard se pose à nouveau sur son paternel afin qu'il clarifie la situation.
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