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[RP] - J'irai cracher sur vos tombes.

Estrella.iona
Le temps passe, certains des invités entrent dans le chateau, des éclats de voix fusent de tous côtés. Kilia s'en va aussi, laissant les deux brunettes un peu indécises sur la conduite à avoir.

Heureusement que quelques poignées de minutes après le départ de la duduche Kilia, c'est le valet de Nore, l'Araignée, qui vient les chercher, certainement pour les mener auprès de la maitresse de maison. Pas trop tôt, pense l'Etoile. La patience n'a jamais été son fort, et ne le sera sans doute jamais. Un de ses nombreux défauts, au même titre que sa jalousie maladive qu'elle tente tant bien que mal de dissimuler en haine naturelle. D'ailleurs, quand elle mourra, c'est ce qu'elle veut qu'on mette en épitaphe sur sa sépulture : Eternelle impatiente et incorrigible jalouse.
Cependant, Trella n'a pas dans ses projets de mourir de si-tôt, même si ça ne se commande pas. C'est comme les maux en tous genres, ils ne préviennent pas avant de se pointer.

Et là en l'occurrence, c'est la porte de la pièce où reçoit Aléanore qui se pointe devant les yeux des angevines. Toujours aucun indice sur la nature des nouvelles qui vont être données dans l'instant suivant... Un regard vers Calyce lorsque la porte s'ouvre et qu'enfin Nore leur apparaisse.

Elle a l'air d'aller bien, au premier abord, et si Trella s'écoutait, elle lui sauterait au cou, à sa Nore. Parce que Nore, c'est presque une soeur pour elle : c'est grâce à elle qu'elle a découvert qu'elle était "parasitée" - hôtesse d'un parasite mignon, en cloques, quoi -, c'est elle qui a sauvé Leandre lorsque celui ci s'était trouvé quasi mort à sa suite d'un vilain accrochage avec un prélat canin, c'est à elle qu'elle aimait se confier lorsqu'elle avait eu tous ses problèmes avec son père adoptif. C'est Nore quoi.
Celle qu'ils avaient choisi comme marraine pour leur fille.

Mais le contexte est tel, et les événements tellement imprévisibles ces temps ci, que Trella se retint. Les épanchements intempestifs sont peut être à proscrire... Tant qu'elle ne sait pas ce qu'il en est. S'approchant de l'Etincelle, elle lui saisit très dignement les mains, et prit la parole avec un grand sourire, sincèrement heureuse de la revoir saine et sauve après l'épisode de la chapelle
:

Oh Nore... J'suis contente de te voir... Tu vas bien ? J'ai laissé Aurélie à Blou mais je suis sûre qu'elle aurait été très contente de voir sa marraine...

Précision qui a son importance.
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Kilia
Bouge toi et marche!

Parfois nous rêvons qu'on peut changer le monde, changer les gens, changer de vie aussi. On rêve à un monde meilleur. On rêve de tendre la main, de ce qu'on peut dire, rabâchant des paroles qui ne sortiront jamais de notre bouche comme on le voudrait, comme on le pensait. La réalité n'est jamais imaginée, à chaque instant de notre vie nous sommes surpris, étonné. Même si Kilia pouvait se dire qu'avec l'âge elle avait tout vu, tout connu, du meilleur au pire, elle savait que ce n'était pas vrai. Elle n'aimait pas les surprises, elle n'aimait pas subir, n'aimait pas cette attente.

Les bruits de pas se dirigeant vers elle ne la fit pas réagir. Ses yeux toujours emprisonnés des flammes ne bougèrent pas. Elle sentit la présence près d'elle mais c'est la voix qui la fit sortir de sa rêverie.

Votre Grâce, la Dame de Concèze, vous attend...


Elle se retourna l'air surprise, elle qui n'attendais que cela, voir Alienore*. Le temps de prendre une grande respiration comme si on l'emmenait à l'abattoir et elle pivota sur elle même et c'est d'un pas décidé qu'elle le suivit. Bottes qui résonnent sur le sol, posant au passage de la grande table en bois sa bouteille peu consommée. Elle monta les deux marches avant de parcourir le couloir qui l'avait conduit jusqu'aux cuisines. Battement en rythme à quatre talons  sur le sol qui à ses oreilles effacèrent tous les autres bruits de la maison. Ce n'est pas une femme élégante qui marche à ce moment là, c'est le lieutenant bien droit qui part recevoir ses ordres, posture pouvant accusez tous les coups du sort.
C'était le moment de comprendre et cela ne la soulageait pas vraiment. Elle se fiait bien trop souvent à ses intuitions, elle le savait, mais ne pouvait pas s'en empêcher.

Elle entra dans la pièce rejoignant les deux jeunes filles. Même si elle avait pu à cette instant s'étaler dans de multiples interrogations, elle avait trouvé le calme qui doit se vouer à la raison. Sens qui se mettent en éveil. Le teint semble bon, elle à l'air fatiguée mais Kilia n'a pas l'impression qu'Aleianore* soit malade. Imperceptiblement, les muscles des épaules de la duchesse se relâchent libérant son cou de la tension qui y était maintenue depuis son arrivée.
Du voix rassurée, maternelle:

Tu nous as fait peur. En passant cette porte j'ai cru un instant te voir agonisante sur ton lit.

En se retenant de dire "encore"...


(Aleanore)*
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[Milite pour l'ancien Forum!] Mère D'Anjou, dict la Lumière D'Anjou
Calyce.
Atmosphère pesante pour la brunette qu'étouffe un peu là l'air de rien. L'attente sans savoir vraiment ce qu'on attend. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Est ce que tous ces gens présents avaient reçu la même lettre ? Peut être que la sienne n'était que la dernière des invitations, celle qu'on écrit à la va vite parce que lassé d'avoir trop écrit ? Et puis la voilà rassurée, un tantinet seulement, par la Duduche angevine. Rassurante de par sa voix mais aussi par ses dires... Nore attend juste que tout le monde soit là pour apparaître dans une de ces robes qu'elle sait choisir. C'est certainement ça, oui.
Et puis c'est une autre voix qui la sortira de ses pensées, une petite voix. Alycianne. Large sourire de la Dénéré et la main qui s'agite dans un salut discret. Espérance de pouvoir aller lui causer un peu après l'apparition de leur hôte du jour.

Et de porter toute son attention sur ses poulaines. Bien plus intéressantes que ce qui se passe autour. Le temps d'en compter les coutures, de vérifier la symétrie de la pointe qui fait la spécialité de ce genre de chausses, compter les stries naturelles que le temps avaient dessiné sur le cuir dont elles été faites... Bref, le temps de les connaître par cœur avant qu'elle n'entende son nom. Fallait suivre le valet vers on ne sait où... Alors elle suit aux côtés de Trella. Silencieuses les jeunes filles. Silences jusqu'à ce qu'elles franchissent le seuil de la chambre Aleanorienne où Kilia ne tarde pas à les rejoindre.

Soupire de soulagement qu'elle ne retient pas. L'Alterac est là, bien vivante, pas alitée... Des traits de fatigue se lisent peut être sur son visage mais rien de très alarmant. Comme elle l'avait toujours connue : pas bien épaisse.
L'angevine est partagée entre l'envie de foncer vers Nore, lui dire combien elle y manquait, qu'il fallait revenir en Anjou un jour... Puis y avait l'envie, moins forte, de faire la tête tout simplement. On a pas idée de faire une telle peur... La mioche ne choisi pas. Elle reste juste à l'entrée, sourire qui lui fend le minois...

Et...


Ouais, tu nous as fait vachement peur !

Ca se fait pas, on a dit.
Aleanore


La migraine lancinante revient, broyant tout sur son passage, passant sur toutes les idées, écrasant sans relâche et sans remords jusqu’à la dernière pensée heureuse. Lassée de forcer le temps, de forcer la vie, de se battre contre la mort et la quinte de toux la plie en deux alors même qu’elle se dirige vers une armoire pour en sortir un coffret en châtaignier, lequel est posé sur la coiffeuse laborieusement à mesure qu’elle se reprend. Les gravures sont suivies du bout des doigts, formelles « Aurélie Madelyn Aella Zelda de Valfrey ». Et la porte s’ouvre sur l’Anjou, le coffret est quitté tandis que ses mains glissent dans celles de Trella, et que le sourire revient, pénible masque de joie. Cynisme inconstant qui reprend sa place dans l’esprit de l’Etincelle quand les mots de la Mère d’Anjou sont perçus.

-« Une Etincelle n’agonise pas. Elle brille différemment. »

Oui, c’est cela .. Différemment, tu brilleras d’une autre façon, Aléanore. Les noisettes se posent sur Trella et les mains s’extirpent de l’étreinte pour saisir le coffret derrière elle.

-« Je vais partir pour l’Italie, c’est pour cela que je vous ai fait venir, pour vous le dire et puis aussi, parce qu’en attendant les préparatifs du départ, j’ai fait quelques .. petites choses pour Aurélie. »

Le coffret est ouvert, et gravé à l’intérieur du couvercle, les mots s’étalent. « A ma filleule chérie. Puisse-t-Il te garder. » Et le coffret est déposé sur la coiffeuse pour en sortir un châle de velours framboise brodé de blanc aux initiales du nourrisson, puis un mouchoir de lin immaculé, brodé de rouge, et enfin, déposée avec soin sur le tabouret, une robe à tassel miniature en lin blanc et au tassel framboise.

-« Je m’ennuyais.. Donc, j’en ai profité.. Cela faisait longtemps que je n’avais pas brodé. Et aussi.. » Une lettre scellée du papillon doré est retirée du coffret. « Trouve un des comptoirs des Albizzi, j’y ai placé un peu d’argent pour Aurélie, personne d’autre qu’elle et vous ne peut y toucher ou son tuteur, s’il devait vous arriver quelque chose. »

Un peu.. A la naissance de l’enfant, la rente de sa place d’Intendante aux Menus Plaisirs allait de côté pour l’enfante, pour plus tard, une éventuelle dot que son bâtard de père ne pourrait jamais payer. Et deux semaines auparavant, l’Etincelle avait demandé à ce que tout l’argent placé chez les Albizzi revienne à l’enfant. Quatre années d’économies .. Depuis son indépendance. Aurélie se marierait et bien ! Un sourire est adressé à l’Etoile avant de se tourner vers la Mère et de se rendre à ses côtés, jusqu’à la toucher, jusqu’à la serrer dans ses bras, étreinte farouche. Tu as peur Aléanore, peur que tout cela ne les blesse, ne les tue comme cela te tuera, et elle qui t’a sauvée, pourquoi devrait-elle souffrir ?

-« Je ne vous ai jamais remerciée Ma Grâce, jamais.. Merci pour tout, pour toi. »

Merci de cette chaleur apportée quand tout n’était que froideur, de cette lumière qui éclate dans l’obscurité, de la douceur qui efface la brutalité, de ce soutien quand tout s’ébranle. Merci d’avoir été présente quand il semblait évident qu’elle devait rester seule à mourir de sa folie. De l’escarcelle est sortie une fibule d’argent représentant un papillon aux ailes semées d’émeraudes.

-« Les pierres me rappelaient vos yeux. Comme cela vous ne m’oublierez pas et je serai toujours avec vous comme vous l’avez été pour moi. Je n’ai pas de manteau assez beau pour l’y attacher. »

Alors la petite œuvre d’art est attachée sur la vêture de la Duchesse, et déjà le Papillon volette vers une autre fleur et se pose sur Calyce. Le bras est glissé autour de la taille, un baiser déposé sur le front de la petite brune, et tandis que les lèvres sont collées sur les cheveux de la jeune fille, elles s’entrouvrent.

-« Tu seras forte, n’est-ce pas ? Pour elle ? Pour tous ? Tiss, Leandre, Viky, Trella, Kilia.. Tu seras forte pour moi ? Jure-moi Calyce ! »

Car si la Dénéré-Dongenan n’a pas de présent à l’instant, c’est que le sien figure sur le testament qui sommeille dans le tiroir de la coiffeuse. Et sans force, il ne sera rien pour la petite.
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Estrella.iona
En Italie ?

Interrogation silencieuse qui martèle la tête de Trella. Pourquoi si loin d'elles, de l'Anjou, de tout ?En allant s'établir en Alençon après avoir quitté l'Anjou, Nore était certes géographiquement loin, mais les visites restaient possibles. Mais l'Italie... Cela signifiait qu'elles ne se reverraient plus avant longtemps. Voire pour toujours...

Et les présents que montre l'Etincelle à la jeune fille ne font que la conforter dans cette idée de séparation à long terme. Les yeux rivés sur les petites merveilles que lui présente Nore, elle ne sait absolument pas quoi dire, et les larmes lui montent au yeux quasi-instantanément. Émotive, certes, et pour une mercenaire à ses heures ça le fait moyen, mais nul ne saura si l'émotion est due aux cadeaux magnifiques faits à sa progéniture ou à la tristesse de perdre sa Nore. L'Italie quoi... Quoique, il parait que c'est une contrée exotique. Et c'est près de Rome.

Pendant que la maitresse de maison s'entretient avec les deux autres angevines, Estrella regarde pensivement la petite robe posée sur le tabouret. Dire que sa fille aura à peine vue sa marraine... Si elle avait su, elle l'aurait emmenée. Mais pas de doutes, elle veillerait personnellement à ce que le souvenir de celle ci soit ancré dans la mémoire de sa petite fille, et ce pour toujours.

Elle attendit que Nore ait terminé de parler avec Calyce, puis demanda d'une petite voix que l'émotion rendait légèrement tremblotante :


Merci beaucoup pour tout ça, ça me touche énormément... On s'écrira hein ? On s'oubliera pas...?

Aucune chance pour qu'elle l'oublie, mais la rhétorique, c'est important dans les cas comme ça.

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Calyce.
Pourquoi cette impression d'assister à des adieux alors que ce ne devrait être qu'un au revoir ? L'Italie c'est pas la porte à côté mais ce n'est pas non plus à l'autre bout du monde... Alors pourquoi ce sentiment qu'on ne te reverra jamais Nore hein ? Et inconsciemment les émeraudes ne quitteront pas le visage de la framboisée, comme pour le graver dans sa mémoire... Quoi qu'au fond elle sait qu'elle n'a pas besoin de ça. Y a des personnes comme ça qui vous marquent et qu'on oublie jamais... Aleanore était de ceux là.

Trella qui passe la première. Attendrie par la scène la Dénéré. La petite Aurélie pourra peut être faire passer son statut de bastarde au yeux de tous... Que de bonté chez la marraine que faisait l'Alterac. Kilia ensuite. Remerciements et décoration... Joli fermail. Puis c'est à elle. Doux sourire qu'elle affiche sous le baiser de l'Etincelle... Sourire qui s'efface et laisse place à une moue surprise. Une promesse ? Les sourcils se haussent, se baissent se re-haussent l'un après l'autre et finissent leur ballet quand la bouche se tortille... Ce que tu voudras Nore... Je serais forte. Forte pourquoi ? Je sais pas mais ce que tu voudras...


Je te le promets...


Léger sourire en coin

… si tu me promets de prendre soin de toi.

C'est donnant, donnant. Pas angevine pour rien.
Kilia
C'est fini.

Ses bras s'ouvrent délicatement devant la « demoiselle » et se referme pour la serrer précieusement contre son cœur. Elle a décidé de partir, de les laisser tous ici, sans ce retourner. Dans ce geste elle y met toute sa tendresse. La duchesse d'un hochement de tête signifie à Aleanore que les remerciements n'ont pas lieu d'être mais qu'elle les comprends. Oui je t'aime, je t'aime comme ma fille, comme un petit oiseau tombé du nid et dont mes souhaits étaient de te voir virevolter avec bonheur dans notre univers parfois si cruelle.

Alors comme ça tu fuis au soleil...

Elle en restait presque sans voix. Elle ne pensait pas Aleanore ainsi baissant les bras face à un destin qui ne lui avait point sourit. Elle l'avait vu meurtri dans son âme et dans sa chaire. Elle l'avait vu reprendre son destin en main, et là au lieu de combattre elle baissait les bras. Mais qui était-elle pour juger? Personne en fait... et de se reprendre et d'accepter.

Tu nous manqueras.

Oui tu lui manqueras, ton panache, ton caractère, cœur meurtri entouré d'un aura de feu.
Et ses bras s'ouvrent pour la laisser partir.
Sa main se dépose sur son cœur, sur le papillon qui ne la quittera plus jamais.Merci...
Peut être que si son regarde avait pu plonger dans le sien elle aurait compris que le voyage allait être tout autre que ce que Nore veut leur dire. Mais la jeune femme a l'air tellement pressé d'en finir... Peut être qu'il est en effet mieux ainsi, sinon elle ne l'aurait pas lâché. Étrange sensation en elle de sentir une tristesse encore plus forte, inadéquation de ce qui est dit et du ressentit, on va mettre cela sur le coup de la fatigue qui exacerbe les sentiments. Pourtant une larme s'enfuit sur sa joue sans qu'elle s'en rende compte. Et d'une voix nouée par une émotion qu'elle ne peut contrôler.

Je pense que cela ne sert à rien d'essayer de te dire que le soleil ne rend pas obligatoirement les choses plus belles.

Elle se tait, à envie de crier, lui dire de se battre parce que la vie n'est fait que de cela et qu'elle sait le faire. Qu'elle peut le faire. Qu'elle l'avait déjà fait et que la vie n'est faite que de cela; de combat qu'on n'est pas forcément obligé de gagner mais que la fuite nous débarrasse qu'un temps. Pourquoi ne le dit-elle pas? Pas pudeur devant les deux autres jeunes filles sûrement. Parce qu'aussi la maison est pleine d'autre qu'elle ne connaît pas et surtout parce que déjà Aleanore à rejoint Calyce.

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[Milite pour l'ancien Forum!] Mère D'Anjou, dict la Lumière D'Anjou
Aleanore
Lentement, le sourire revient, une mèche de cheveux brune est glissée derrière l’unique oreille de la Dénéré, clin d’œil qui pointe le bout de son nez.

-« Je ne fais que ça ma petite chérie, je ne fais que ça.. Prendre soin de moi.. Et c’est pour cela que je dois partir. »

Oui, tu pars Aléanore, parce que rien de ce qu’offre la vie ne suffit plus, rien ne comblera le gouffre immense que la douleur a pu causer alors plutôt que de continuer à souffrir en vain, tu pars. Adorable enfant qui a compris sans comprendre. La main fine vient caresse l’arrondi de la joue, rassurée de cette promesse. Elle sera forte, il le faut. Les noisettes se posent sur la Mère, fixement, avant de sourire plus tristement qu’elle le voudrait peut être.

-« Pas plus belles, Ma Grâce.. Mais le soleil réchauffe le cœur et le corps. Et j’ai si froid.. »

D’un froid mortel. Et l’Etincelle de se tourner, le ton n’a pas besoin d’être entendu, il y a les larmes sur les joues de l’angevine et les lèvres qui tremblent. Et le visage meurtri par la peine en face d’elle lui donne envie de pleurer de désespoir. Comme la vermine sur un cadavre, les promesses qui ne seront jamais tenues s’accumulent dans la vie de l’Etincelle. Et lentement, elle range les présents pour Aurélie avec soin.

-« Comment veux-tu que je vous oublie ? Bien sur que je vous écrirai, je te le promets, je vous le promets. »

Le coffret est fermé et déposé dans les mains de l’Etoile, une dernière fois serrée contre elle, et les bras fins viennent s’enrouler autour de ceux de Calyce et Kilia pour les entrainer à sa suite, en poussant du regard Trella à les suivre.

-« Je dois encore dire au revoir aux autres, plein de mots larmoyants et de déclarations enfiévrées de mes admirateurs, hein. J’ai aimé être angevine, au moins autant que d’être limousine, quand vous rentrerez à Saumur, dites-le. »

Oui, tu ne regrettes pas Aléanore. La fuite de Bourgogne, l’Anjou, l’indépendance, être aimée sans avoir besoin de mentionner le nom de sa mère. Tu étais Aléanore et chacun d’eux à leur manière te voyait comme tu étais vraiment et non, comme on aurait voulu que tu sois.

-« Prenez soin de vous par amour de moi. » Oui, pitié. Que l’image reste la même pour l’éternité, elles seront fortes et belles les angevines, décalées et déglinguées, animées des passions les plus folles, folles parce que passionnées. Déjà, les noisettes se tournent vers le valet.

-« Amène ici la Baronnez Pannezeg, la Damoiselle de Morvilliers et Cl0e. »

Un sourire, un dernier avant de retourner dans sa chambre derrière la porte qui claque sur sa vie, sur ses sentiments, tu ne craqueras pas Aléanore, il en reste encore. Dignité, tiens moi.
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Cl0e
Elle se serait presque encroûtée la blonde, à attendre dans le salon, si on ne l'avait pas appelée elle, ainsi que trois autres jeunes femmes qu'elles ne connaissait pas.
Rajustant sa sempiternelle besace, elle suivit jusqu'à la chambre où attendait Aléanore, dans toute sa splendeur. L'Opale semblait lasse, plus lasse qu'elle ne l'avait jamais vue.
Elle allait la serrer dans ses bras, puis se ravisa, ayant une meilleure idée. Une bonne nouvelle. Peut-être cela animerait-il son amie ?


- Aléanore ! Ma chère amie ! Mais que se passe-t-il donc ? Une pauvre petite bourgeoise t'as encore chippé une pièce de tissu ?

Le visage de la blonde se fendit d'un large sourire au souvenir de leur rencontre. Comme chien et chat, c'était le cas de le dire.

- Puisque je te vois, j'ai une incroyable nouvelle à t'annoncer ! Moi-même je peine à y croire tellement c'est irréel !
Tu manques également à ma très chère filleule, elle te transmet toute son affection.

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Fauconnier
Bande sonore

Il était en retard. Comme toujours dans sa vie ; comme toujours dans les évènements importants. Comme si la vie était un air de valse, dans lequel il était toujours forcé d'avoir un temps de retard. Il paraissait gracieux, il paraissait agile, mais au demeurant, ne faisait jamais que marcher sur les pieds des autres.
La plus grande dérision de la situation était que, comme pour une femme, on lui avait appris à calculer ses apparitions. Ne jamais arriver en avance ; car cela donne l'impression que l'on attend la rencontre avec impatience. Ne jamais être à l'heure ; cela laisse imaginer que vous avez suffisamment de temps pour tout le monde. Non, toujours être en retard : car vous laissez penser que vous êtes débordé en permanence, et que votre venue est importante.

Petit con...

Nous ne ferons pas ici le récit du questionnement du souverain de l'Etincelle, lorsqu'il avait reçu la demande pour venir. Il n'a rien d'intéressant, et peut paraitre trop rapide ; car entre son excommunication, les soucis relevés à Thias, Adrian avait au final plusieurs raisons de voir Aléanore depuis la cérémonie exécutée avec Aldebarrant. Il s'était dit qu'elle était idiote ; que Clodeweck était un gros verrat breton dégueulasse, bien à l'aise dans sa fange ; que le monde était idiot, pour excommunier des croyants qui avaient été absous par un Cardinal-Inquisiteur.
De Chinon, et du campement des Ordres Royaux, il s'était simplement mis en route un matin, espérant rentrer vite et que son absence ne serait pas remarquée. Le trajet jusqu'à l'Alençon avait duré plusieurs jours ; et s'il était bien là à la bonne date, ce n'était pas au meilleur moment.

Il s'orienta ainsi dans le Castel jusqu'au lieu où l'on attendait qu'Aléanore reçoive sa petite cour, et resta... simplement à la porte, alors que l'on discutait, que l'on échangeait et que l'on réfléchissait. Il les regardait faire ; il regardait ces hommes et ces femmes, qui connaissaient Aléanore eux aussi, qui peut-être comme lui l'avaient connues un peu par hasard, qui elle aussi avait peut-être tant et tant énervé. Une Aléanore ambivalente, mais qui, sans qu'il sache bien pourquoi... L'avait aidé à vivre. Peut-être parce que grâce à elle, il avait pris sa charge de suzerain un peu moins au sérieux. Peut-être parce qu'Il s'était pris un peu moins au sérieux. Il se souvenait des joutes, à Paris, à Saint-Michel, et de sa chute face à Morkar qui lui avait occasionnée la cicatrice qu'il arborait à l'épaule gauche. Il se souvenait d'Aléanore sur son plastron. Il se souvenait de cet échange si... Surréaliste, entre un gaillard à terre qui affirme savoir se débrouiller seul, et une jeune fille qui vient l'aider pour mieux se moquer. Il se souvenait aussi de son air toujours si espiègle et sérieux à la fois, de son ton froid et distant autant que doucereux et chaleureux.
Il y a quelques temps, lors de son mariage, elle avait peu changé ; peut-être simplement dans une façon un peu plus "adulte" de voir les gens.

Il resta ainsi un temps à la porte, appuyé contre le chambranle, à regarder les conversations des uns et des autres, et à simplement regarder le monde. Ses vêtements de voyage étaient toujours crottés ; ses cheveux emmêlés ; les domestiques d'Aléanore s'activaient probablement derrière lui, nettoyant les traces qu'il laissait. Il enleva par la suite ses gants, qu'il plaça dans une poche de son mantel, qu'il ôta lui-aussi. Confiant le tout à son valet qui le suivait, il s'avança dans la pièce.

Une impression de fin d'un monde...

Oh, bien entendu, il ne pensait pas forcément qu'à Aléanore. Sa propre vie était déjà bien pleine et difficile à gérer pour qu'il se centre uniquement sur Aléanore. Mais il pensait, oui ; comme il avait toujours trop pensé ; comme il n'avait jamais pris la peine de simplement essayer de ressentir les choses.
C'était un homme au coeur emprisonné ; un homme de tête qui avait cloisonné son coeur en un coffre-fort gardé de miradors, de pitbulls enragés et de maîtres-chiens déchainés.
Et bizarrement... Cette gamine l'avait ému. Sans qu'il soit toujours capable aujourd'hui de dire pourquoi.

Alors il avança dans la pièce, sans réellement se douter de ce qui les attendait tous.

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Blanche_
On vient la chercher, comme d'autres. Et Blanche n'a que le temps de reconnaitre Béatrice et Clémence -n.b. "la" Clémence, celle qui a redonné à la baronne l'envie de connaître la France-, de leur adresser un sourire et un hochement de tête poli, que déjà elle passe les couloirs, les portes, on l'emmène, loin, l'Alterac a le goût de la provocation.
Tu crois pas qu'j'ai qu'ça à fout', de visiter ton chez-toi, l'Étincelle ? qu'elle aimerait lui dire.
Non parce que c'est clair que ce qu'elle veut, la presque-duchesse, c'est se la péter grave ; sinon pourquoi ramener tout le beau monde, de Paris et d'ailleurs, dans un recoin aussi reculé ? Quel intérêt ?
Aucun.
L'idée germe même, dans la tête blonde, que Nore veut épouser un autre -ou le même, à choisir- et qu'elle fait partie d'une liste très fermée d'invités triés pour un mariage so in, avec comité restreint.
La classe ! qu'elle se dit, en franchissant corridors et escaliers. Je suis l'unique bretonne invitée, j'en connais un qui va m'faire une jaunisse...

Jaloux.
Jalouse aussi, la Gwenn ha du, mais elle ne le montre pas, elle suit l'autre blonde, un peu vieille, et s'incline quand l'autre prend la parole. En d'autres temps, d'autres lieux, elle serait allée voir le Papillon, aurait soufflé sur ses ailes pour y ôter la poussière, et, amusée, lui aurait claqué cinq doigts dans une embrassade amicale.
Un genre de kiffomètre perso. Hello, la frenchy, ça fart ?
Mais quand elle redresse les yeux, Aléanore n'a pas l'air de farter des masses. Le sourire se perd, mue tout du moins, deviens inquiet.
Avec cette petite touche orgueilleuse qui ne veut pas le montrer. J'ai peur de rien, ni personne, encore moins de te perdre, toi, Aléanore, pas depuis ce jour où j'ai failli et où tu as perdu l'ouïe. Je t'ai sauvée, un peu, une main au moins, mais elle était suffisante pour t'aimer, cette main !


Tá tú an-pale mo Spark. An-rogha maith, aibhsíonn sé do shúile.
Cé hé sin ?
rajouta t'elle en pointant du nez l'Albizzi.

[et en français : Tu es bien pâle mon Étincelle. J'aime beaucoup, tes yeux semblent plus beaux encor. Qui est-ce ?]
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Riches, tenez bon !
Aleanore
Le temps presse, le temps passe et il ne s’arrêtera pour aucun de nous, la grande horloge de la vie poursuit son cours, cruelle, et Aléanore de suivre les aiguilles lentement, de se laisser porter par les minutes, de sourire au rythme des secondes, le temps passe et finalement, tout la presse d’en finir. Finissons-en au plus vite, comme une corvée ces adieux qui la brisent, l’amenuisent, mais elle tient, droite au milieu de la chambre quand la porte s’ouvre sur le Cristal.

-« Crois-tu qu’on oserait me faire le coup deux fois ? Voler à Aléanore Jagellon Alterac l’objet qu’elle convoite ? Voyons ! Il n’y a qu’une blonde pour oser ce tour de force. »

Et de sourire angélique avant que les noisettes ne captent la révérence de l’Hermine, la tête s’incline respectueusement. Comprendra-t-elle ta Blanche que si tu te penches, tu perds cette toute récente et merveilleuse capacité de comprendre ce qui est dit autour de toi si tant est que tu regardes dans la bonne direction et de re-capter les lèvres de la lectouroise. Le nez se fronce, curieuse invétérée, plus tard la question, maintenant se fixer sur Blanche et .. Mourir de rire. Sous peu sonnera le glas, mais Aléanore fait résonner les carillons de son hilarité. Du breton. Foutue hermine, et de rire de plus belle en pensant aux séances épuisantes où l’Araignée avait tenté de lui inculquer les rudiments de la langue de Gwenn quand elle lui avait dit n’en connaître qu’un mot. La langue est tirée, discrètement mordillée, concentrée l’Etincelle pour essayer d’assimiler à ce qu’elle n’avait finalement que très peu pratiqué. Le sourire est tendre, indulgent.

-« Cuando no se tiene el oro de tu pelo, ni el azul de tus ojos, mi Armiño querido, se hace como se puede para brillar a tus lados. »

Espiègle le sourire, allez Blanche, vends moi du rêve, parle espagnol et je t’aime tout à fait. La main fine vient se loger sur l’épaule du Cristal en souriant.

-« Baronne, je vous présente Cloé d’Albizzi, ma meilleure amie, qui a semble-t-il une nouvelle à m’annoncer ! Nous t’écoutons.. Mais avant.. Quelqu’un aurait-il vu Isaure ? »

Ma petite chérie, où es-tu ?

[L'espagnol pour les nul(le)s : Quand on n'a ni l'or de tes cheveux, ni le bleu de tes yeux, ma chère Hermine, on fait comme on peut pour briller à tes côtés. ]
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Isaure.beaumont
Assise, les pieds ballants, Isaure contemplait ses chausses. Sobre, comme le reste de sa tenue. Elle rageait. Ils étaient – et sans exception – parfaitement habillés, et elle ? Elle était le corbeau quand tous étaient les colombes. Noire au milieu des pourpres et azurs. Se flagellant moralement, il lui fallut un long moment avant de comprendre que c’était son nom qui était scandé.

Deux jeunes femmes étaient déjà aux côtés de son Aléanore quand elle arriva devant la porte entrouverte. Elle aurait pu entrer et courir se jeter au cou délicat de son idole brune mais l’aspect spectral de sa belle amie la pétrifia. Avait-elle vu juste en se vêtant de noir ? Ou bien la jeune femme était-elle seulement fatiguée par de longs et fastidieux préparatifs ? L’enfant en était persuadée. Le présage était avéré. Elle allait rebrousser chemin quand son prénom franchit les lèvres d’Aléanore.
L’avait-elle vue ? Apparemment non. Et si jamais ? Alors l’enfant se vit contrainte de pousser la porte et de faire son entrée tant redoutée. Et son angoisse se fit plus grande quand elle remarqua le visage – faussement – illuminé et jovial de l’Etincelle : Aléanore serait furieuse que sa jeune élève du goût soit de noir vêtu à ses noces ! Oui, elle s’était lamentablement trompée. La jeune et jolie Jagellon serait bientôt duchesse. Elle en était certaine. Encore plus que de cette mort annoncée.


-Pardonnez mon retard, je… déplorais la perte de mes malles sur les chemins et pleurais mes plus belles robes dérobées ou encore celle dont j’ai dû me séparer avant d’arriver ici puisque déchirée par de vils manants.



Un mensonge ? Noon, juste un tout petit que quelques crédos et autres prières effaceraient. Mais avant tout, il lui fallait plier le genou devant ces femmes.

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Cl0e
Elle aurait bien papoté en privé avec l’Opale, mais elles étaient trois. Enfin, une autre du moins, puisque la troisième se faisait désirer. Au moins, elles pourraient papoter un peu plus. Quoique, il y avait peut-être d’autres personnes après aussi … Et plutôt que de penser …

- Non, on ne t’as pas doublé ? Ou plutôt devrais-je dire, personne n’a osé à part moi ?

La blonde esquissa un large, très large sourire. Oui, personne ne pouvait avoir sa chance légendaire et savoir esquiver les griffes de la Dame aux Framboises. Elle seule avait cette veine.
Et alors que la seconde faisait son entrée, la suivant de près, elle regarda autour d’elle. Des mots en breton la tirèrent de ses rêvasseries - oui il lui en fallait pas beaucoup-, pour la faire grimacer. A part Kenavo, elle ne savais rien dire. Et encore, elle ne savait même plus ce que cela voulait dire, et si c'était bien du breton ou un autre idiome. Elle scrutait l'inconnue en silence, lorsqu'elle la désigna d'un léger signe de tête. Hum, on parlait d'elle en plus ? Pour le coup elle aurait bien aimé comprendre ... Parce qu'en plus d'avoir la mémoire poisson, elle était susceptible la lectouroise. Surtout depuis un certain temps.
L’idiome ibérique lui redonna le sourire, car elle avait comprit, parlant également cette langue. Chose utile puisque les castagnettes envahissaient le Sud-Ouest. Puis ça chantait plus que l’anglois. ‘Fin c’était pas le sujet. Et voilà, encore en train de divaguer, de papilloner. Tant et si bien qu’elle n’avait pas vu Aléanore s’approcher et sursauta presque lorsqu’elle sentit sa main sur son épaule, et que son amie cherchait la troisième, toujours introuvable, et finalement si, juste vêtue aussi sombrement qu’un corbeau et dans ses petits chaussons. Elle avait le même air que lorsque sa fille faisait des bêtises. Elle reporta son attention sur son amie, qui attendait toujours la fameuse nouvelle qu’elle leur avait promit.


- Je suis certaine que tu ne me croiras pas, cela relève presque d’une divine intervention. Tu sais que … Simonin … a rejoint le Très-Haut. Hum. Cependant, il semblerait que le Seigneur ait décidé de me le rendre. D’une certaine façon, dira-t-on. J’attends un enfant de mon fossile.

Elle prit une grade goulée d'air, et reprit.

- Je me suis demandée si tu me feras l'honneur d'être sa marraine. Le veux-tu ?
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Aleanore
Et la voilà, la merveilleuse, la splendide petite chérie ! Non, elle ne tente pas de lire les excuses sur ses lèvres, elle est déjà entrain de la serrer contre elle. Adorable élève qui surement sans le vouloir porte aujourd’hui les mêmes couleurs que sa maitresse. Un baiser est déposé sur la joue avant de murmurer.

-« Cette couleur même si sombre vous va à ravir, elle fait ressortir plus encore votre teint doré, ma chérie. »

Et de se tourner vers Cl0e afin de ne pas louper la nouvelle des fois qu’on ne l’attendrait pas pour en parler. Les mots énoncés la soufflent, la bouche s’entrouvre cherchant à capter l’air. Mariée avant elle, veuve avant elle, mère avant elle, Blonde 1 – Brune 0, et Cl0e remporte le match. Elle sourit l’Etincelle, oui, elle sourit de savoir que la vie ne l’attend pas, ne l’a jamais attendu et ne l’attendra pas plus. Ils continueront tous à vivre après cela, après Toi, Aléanore, pars en paix. Et le sourire est serein jusqu’à ce que la suite vienne et lui fasse l’effet d’une gifle à laquelle on tenterait d’opposer une résistance digne. Tu n’as pas mal, ce n’est que dans ta tête. Elle soupire, priant pour que cela passe pour de la surprise, comme un souffle qu’on expire d’avoir été choqué et de s’en remettre.

-« J’aurais accepté avec joie, je te l’assure mon Cristal, mais je dois partir dans quelques heures, je quitte la France, et je pars en Italie, Florence plus précisément, la Toscane ! Les Albizzi !» Et de se tourner vers la Morvilliers, anticipant la bouche qui commence à s'ouvrir.« Non, Isaure, vous ne pouvez pas m'accompagner, vous devez rester en France, la chose ne souffre aucune objection. Et puis, vous aurez des nouvelles souvent, puisqu'ils sont de la famille de Cl0e ici présente, vous voyez. Mon Cristal, je ne peux pas et tu m’en vois désolée, mais j’espère qu’elle sera belle comme sa mère et qu’elle aura le sérieux de son père. »

Les enfants sont si beaux quand on y pense, et la main ballante sur le côté gauche vient caresser la joue de la Morvilliers.

-« C’est bientôt l’heure du départ, je dois me dépêcher, je n’ai pas vu tous ceux que je voulais voir. »

Et de serrer la petite dans ses bras, d’aller chercher Cl0e pour la ramener vers la porte et finalement de s’attarder sur Gwenn et de la serrer contre son cœur avant de murmurer hâtivement.

-« Tu es la seule à pouvoir le faire Gwenn.. Brille pour moi. »

Quand elle se détache, les noisettes sont implorantes. Tu ne pourras plus, et pour autant, crois-tu qu’elle en sera capable et quand bien même, qui es-tu pour demander cela ? Aléanore. Et la main vient glisser dans celle de l’Hermine, une dernière fois, cette main si chaude qui redonne le goût de la vie, mais pas cette fois, Gwenn, pas cette fois. Et la porte de nouveau, ballet incessant. Les trois jeunes femmes sont mises dehors avec un sourire et rien de plus. La porte se referme brusquement et contre la porte, Aléanore pleure, assise comme une enfant. Lâcheté quand tu nous tiens, tu pourrais te battre Aléanore pour ces gens derrière cette porte que tu aimes, mais pour cela, il faudrait tout renier, accepter cette excommunication, accepter ce qui te restait de beau dans la vie, ta foi. Les larmes sont essuyées rageusement sur la manche de velours noir, et à travers la porte, les mots fusent.

-« Fais venir la Souveraine de Bolchen. Qu’on en finisse de tout cela. »

Que la vie en finisse avec toi. Laborieusement, elle se remet sur pieds et va s’asseoir sur le bord du lit, les doigts plongés dans la fourrure chaude et bientôt, tout sera froid.
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