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Enfin. Quelqu'un.
Et pourtant au premier regard sur la Souveraine de Bolchen, Agnès sentit qu'elle ne trouverai probablement pas là ce réconfort qu'elle avait espérer trouver. Se décharger d'une responsabilité, peut-être même être faible, ne serait-ce qu'un instant. Mais la Saint Just n'était pas faible, n'est-ce pas ? Prédateur politique, visage et attitude à la mesure de sa force et de sa pugnacité, jusqu'à en perdre même la définition de femme... Et là encore, il faudrait être l'image de ce que l'on attendait d'elle.
Levant sur la jeune femme un regard à présent à peine troublé, elle s'efforça de conserver une voix calme et posée.
Votre Grasce, nous vous avons fait mandé...
Infime hésitation avant de l'inviter à quitter le hall et à entrer dans l'un des salons de réception. Sa main continue à serrer nerveusement la lettre. Elle prend enfin une profonde inspiration
Nous craignons qu'il ne soit arrivé malheur à la Dame de Concèze... Avant de partir, elle nous a confié ce pli. Et... Nous ne parvenions à croire à cette histoire de voyage en Italie. Alors nous l'avons ouvert.
Et, sans même songer à avoir honte d'avoir ouvert une lettre qui ne lui était pas destinée, de tendre à Beatritz de Castelmaure-Von Frayner le parchemin froissé.
Agnès n'avait aucune idée de ce qui avait pu advenir d'Alénore, mais à l'instant où elle avait posé le pied dans la demeure, elle savait que le malheur qu'elle pressentait était arrivé.
Et il faut que vous sachiez...
Et pourtant au premier regard sur la Souveraine de Bolchen, Agnès sentit qu'elle ne trouverai probablement pas là ce réconfort qu'elle avait espérer trouver. Se décharger d'une responsabilité, peut-être même être faible, ne serait-ce qu'un instant. Mais la Saint Just n'était pas faible, n'est-ce pas ? Prédateur politique, visage et attitude à la mesure de sa force et de sa pugnacité, jusqu'à en perdre même la définition de femme... Et là encore, il faudrait être l'image de ce que l'on attendait d'elle.
Levant sur la jeune femme un regard à présent à peine troublé, elle s'efforça de conserver une voix calme et posée.
Votre Grasce, nous vous avons fait mandé...
Infime hésitation avant de l'inviter à quitter le hall et à entrer dans l'un des salons de réception. Sa main continue à serrer nerveusement la lettre. Elle prend enfin une profonde inspiration
Nous craignons qu'il ne soit arrivé malheur à la Dame de Concèze... Avant de partir, elle nous a confié ce pli. Et... Nous ne parvenions à croire à cette histoire de voyage en Italie. Alors nous l'avons ouvert.
Et, sans même songer à avoir honte d'avoir ouvert une lettre qui ne lui était pas destinée, de tendre à Beatritz de Castelmaure-Von Frayner le parchemin froissé.
Agnès n'avait aucune idée de ce qui avait pu advenir d'Alénore, mais à l'instant où elle avait posé le pied dans la demeure, elle savait que le malheur qu'elle pressentait était arrivé.
Et il faut que vous sachiez...
Citation:
Moi, Aléanore Jagellon Alterac, Dame de Concèze & de Thias, Intendante aux Menus Plaisirs, saine de corps & d'esprit, consciente que la mort peut venir à tout moment, & ne souhaitant pas qu'après mon départ vers le Très Haut, que je n'ai jamais cessé d'aimer & prier, mes proches se trouvent dans l'embarras de ne savoir quelles étaient mes volontés quant à la succession de mes biens meubles & immeubles, je formule ce 18ème jour de septembre de l'an de Grâce 1458 mes dernières volontés.
Je souhaite établir Agnès de Saint-Just & Dublith, Comtesse du Lavedan, Vicomtesse de Bapaume, Baronne de Desvres, Dame de Sieuri & d'Herliès, et Béatrice de Castelmaure-Frayner, Souveraine de Bolchen, Duchesse du Nivernais, Comtesse du Lauragais, Vicomtesse de Chastellux & de Baudricourt, Baronne de Chablis & de Laignes, comme exécuteurs testamentaires, charge à elles de veiller en personne à l'application de chacun de mes vux.
Au Très Haut, je rends mon âme, qu'il soit seul juge de ce que j'en ai fait, sans jamais avoir le désir de lui nuire.
À la terre de Digoine, je rends mon corps, qu'il y soit enterré si le Baron le veut bien, au terme d'une cérémonie intime, paré de la robe de novice du Couvent des Carmes de Limoges, avec laquelle je suis sortie du couvent, qui est rangée en l'Hostel particulier de ma bien-aimée mère Marie Alice Alterac à Sémur, dans la chambre verte, & de mon médaillon peint aux traits de mon regretté père Jacques Rochegarde.
À Clodeweck de Monfort-Toxandrie, je remets ma médaille de baptême aristotélicien, qu'il a eu à cur de réduire à néant. Ainsi, il l'aura tout à fait repris.
À Merlin, mon petit frère, je lègue les framboises de Concèze. Je prie également ma mère bien-aimée, qui fut si bonne & généreuse à mon endroit, d'accéder à mon vu de faire de Merlin le prochain Seigneur de Concèze.
À la Sérénissime Souveraine de Bolchen, je lègue mon rosaire de nacre.
À Isaure Beaumont-Wagner, Demoiselle de Morvilliers je donne mon éventail d'or incrusté d'ambre & mon luth.
À Eilinn Melani, je lègue ma robe de mariée qui n'a pas eu le temps de charmer ceux qui vinrent à mes noces avortées, pour qu'elle ait toutes les cartes en main au moment de choisir les atouts qu'elle veut abattre sur la table de sa vie.
À Cloé d'Albizzi reviendra cette étoffe bleu nuit, qui n'a d'autre attrait que d'avoir été achetée sur un certain étal angevin, au lendemain d'une rencontre.
Que Griotte & Alycianne de Blanc-Combaz se partagent mes robes & bijoux restants.
À Adrian Fauconnier, Comte de Scye, pour qu'au-delà de la mort la vassale que je lui suis montre le soin qu'elle a de veiller aux intérêts de son suzerain, je ne lègue rien, sinon la demande de prendre soin de mon amie Jehanne de Volpilhat, Vicomtesse de Cauvisson ; à cet effet je lui confie le service de ma camériste Clarisse & de mon homme d'armes l'Araignée, pour que jamais il n'ait de raisons de s'inquiéter, lorsque ses affaires le retiennent, sur la qualité du service entourant son aimable fiancée.
À Sa Majesté Lévan III de Normandie, Roy de France, je rends ma charge d'Intendante aux Menus Plaisirs.
À Grimoald de Montmorency, je lègue mon Livre des Vertus enluminé, sachant qu'il en fera bon usage, & mon stylet portant rubis sur la garde.
À Cassian de Blanc-Combaz, je lègue mon étalon Bélial ; ainsi faute d'être chevalier sera-t-il cavalier.
À Clémence de l'Epine, Demoiselle de Decize, je donne avec grande joie mon lévrier nain italien, Fiora, chienne fidèle & aimante.
À ma mère Marie Alice Alterac, je lègue le tableau qui se trouve en ma chambre dans son hostel particulier parisien, représentant mon regretté frère Arthur & moi-même.
À Fitzounette de Dénéré-Penthièvre, je remets ma plume de faisan.
À Calyce de Dénéré-Dongenan, je lègue mon égorgeuse, en souvenir de la dame aux belles robes & aux couteaux qui tuent.
À Agnès de Saint-Just, Comtesse du Lavedan, reviendra ma pipe.
À Aldebbarrant Ypriex, Duc de Nogent-le-Rotrou, je n'ai rien à donner, sinon un conseil : s'il lui venait le désir d'offrir à ses filles jumelles une éducation digne de leur lignage, qu'il se souvienne de la qualité de l'enseignement de moralité dispensé au Couvent des Carmes de Limoges.
Que le Très Haut veille sur mes amis & soit miséricordieux avec mes ennemis.
Daté et scellé à Nogent-le-Rotrou.
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