Ca y était. Elle la retrouvait...la mer...
Tombée amoureuse de cette étendue lors de son premier séjour en Normandie, amoureuse du bruit des vagues, du vent marin, de ses effluves et du cri des mouettes, Della retrouvait la mer avec joie.
Elle ne dit rien.
Elle descendit de son cheval et avança de quelques pas, les yeux rivés sur le lointain là où mer et ciel se touchaient pour ne former qu'un seul univers.
C'était son être entier qui respirait la mer, qui la vivait, qui la ressentait dans la houle, qui la respirait dans l'air salé.
Un long frisson parcourut le corps de la Blonde. Etait-ce cela le plaisir ?
Si elle s'était totalement abandonnée, elle aurait tendu la main vers son ami, lui aurait prit la sienne et serait restée là , à ses côtés, plongée dans la seule contemplation de cette merveille.
Mais...mais elle se retint.
Pour quelle raison ? Peu importe puisque le geste ne se fit pas.
Elle se contenta de se tourner vers lui et de lui souffler, à voix basse, de peur que ses paroles ne fassent s'envoler l'instant délicieux : C'est absolument magnifique...
Elle lui sourit, d'un sourire nouveau, dessiné d'une certaine tendresse.
Della ne se savait pas romantique, elle l'aurait même nié si on le lui avait dit. Pourtant...pourtant ce paysage, la présence de Kéridil, leur amitié...tout cela se nouait d'une façon un peu particulière qu'elle ne put ignorer.
Mettant cela sur le compte de sa trop grande sensibilité, elle toussota pour se donner un peu de contenance.
Ahem...Je vous remercie, Keridil, de m'avoir amenée ici.
Puis, reprenant un peu d'aplomb, enfin, elle continua sur le ton de l'humour : Si on pouvait planter des vignes, par ici...Je ne vous laisserais pas seul, ici...Pensa-t-elle...rouge, cette fois, jusqu'aux oreilles !
Diantre ! Voilà qui suffisait !
Il était temps qu'elle se reprenne.