Chlodwig_von_frayner
La mèche blonde qui barrait son front voleta légèrement lorsquil souffla dessus. Ses cheveux étaient trop longs
bien trop longs. Enfin, pas que leur longueur fut au delà de la décence, mais il avait coutume de dire que lorsquils commençaient à le gêner, cest que non seulement il était temps de les couper, mais en plus cest quil avait négligé ses devoirs, publiques ou privés. Là pour le coup, il marquait un point et la barbe de trois jours qui dévorait son visage, lui qui se rasait toujours de près, narrangeait rien à son aspect. Cette négligence avait un nom : la flemme. Une terrible maladie qui le rongeait sans vergogne, insidieuse, depuis de longues années, épuisant et émoussant terriblement ses envies et motivations, comme un Thomas de Clerel en pleine sieste. Imaginez alors un peu la puissance de cette pathologie qui le sclérosait (moi aussi je taime toto).
Par saint Jarkov, saint Norv et tous les foutus crameurs, il faisait une chaleur à crever foutu sud foutu nord dailleurs foutus gens en fait. Et puis quel temps pourri ? On avait pas idée davoir si chaud ? Fallait être inhumain pour vivre dans un trou pareil. Le soleil qui tapait à ce point ça avait de quoi vous rendre fou. Son cerveau échauffé commença de suite à échafauder de sombres plans quant au rapport entre le soleil et le comportement des habitants de lendroit avant de se dire quil allait devoir les supporter pendant plusieurs jours et de sen décourager. Et tout ça pour quoi je vous prie ? Pour rassurer son cousin le souverain de Bolchen quant à la sécurité et lintégrité de son épouse. Nan mais si il voulait sen assurer cétait plutôt une compagnie entière de mercenaire quil fallait recruter, vu le nombre de personnes qui pourraient vouloir attenter à sa vie. Indécrottable le vieux Parrain, même à laube de sa mort il continuerait à avoir une confiance aveugle en ses lieutenants, quitte à ce quelle le soit justement un peu trop. En effet, quest ce qui pouvait bien lempêcher de faire du gringue à la jeune et jolie (fraîche aussi) épouse du vieux fou ? Une valeur peu répandue lhonneur Foutu honneur tiens Ce truc ne lui avait jamais attiré que des ennuis. Il comprenait presque les gens qui nen avaient pas, à ceci près quil les méprisait également, et franchement totalement. Aussi, même si parfois il ne pouvait sempêcher de la dévorer des yeux, il navait jamais eu le moindre geste déplacé, ayant pour elle la même déférence, ou juste un peu moins, quil pouvait manifester envers le Parrain. Et ce sans aucun remords, vu que dans sa folie, le Guise avait eu au moins la clairvoyance den prendre une remarquablement intelligente. Encore heureux il en aurait craché ses boyaux davoir à servir une plante verte Au contraire, lépauler, comme épauler son Altesse Ingeburge était à chaque fois un honneur et un plaisir. Dailleurs, il avait du mal à le reconnaître mais il fallait bien reconnaître des qualités certaines à la poupée blonde de poche qui lui servait de femme enfin en son for intérieur et très bien caché.
Ceci dit, comme dans son ombre, le duc de lAigle, tout de noir vêtu, avait suivi la SouveReyne, tel un oiseau de proie veillant sur son trésor le plus précieux. La seule chose quil aurait défendu avec plus de hargne était sa propre épouse. Non pas parce quil laimait mais parce que personne ne touchait au plus beau joyau de sa couronne. Son regard sétait baladé, de ci de là, sur les divers personnes qui constituaient lassemblée, lâchant un léger signe de tête lorsquil reconnaissait quelquun. Il la suivait à pas lents, sa main gantée de cuir noir brodé dor posé sur la garde de son épée. Non par menace, mais juste pour se donner un style, genre vous savez, les rebelles de bac à sable dans les collèges, ceux qui simaginaient faussement que personne ne pouvait comprendre leur vie si duuure et qui à lâge de 15 ans avaient tout vécu. Sauf que lui il en avait plus de 20 et pouvait effectivement se vanter den avoir vu un peu plus que ceux là. Et puis cet air nonchalant associé à son regard faussement blasé lui allait parfaitement mieux valait toujours quon vous sous estime ainsi non seulement personne ne sétonnait quand vous vous plantiez, mais si par malheur, ou miracle, vous réussissiez, tout le monde hurlait à lintervention divine. Enfin je vous laisse imaginer un Chlo quoi.
Mais ce quil fallait souligner, et ce qui était franchement intéressant, cétait le contraste sublime entre lAltesse de Bolchen, qui semblait vêtue de nacre et son protecteur, qui lui, portait toute la noblesse de la couleur noire Curieux couple dont lun ne daignait seulement se fendre dun sourire, même lorsquil reconnut le coms de Toulouse, une personne de sa connaissance, un certain Natale si ses souvenirs étaient exacts, un ancien provençal qui avait déjà été coms sur ce même trône quil occupait aujourdhui, et un homme pour qui il avait de lestime. Cétait mieux que rien et déjà beaucoup. Il resta en retrait tandis que les deux Von Frayner venues à ces allégeances saluaient des gens. Il navait guère envie de se prêter à ce jeu en public, et la mine quil arborait dissuaderait sûrement quiconque de lui adresser un mot. Ses yeux se plaisaient à observer les décorations de la pièce, lagencement aussi cétait une autre contrée, dautres couleurs, dautres styles de vie et il ne se lassait pas denregistrer détails et visages, glanant, de ci, de là, des informations sans nuls doutes inutiles. Mais quimporte, il adorait les choses inutiles sauf loccitan non ça il ne lavait jamais aimé. Ces accents sudistes lui donnaient la migraine Foutu sud
Il transpirait un peu trop sous sa cape de zibeline, si utile dés quon abordait le bourbonnais auvergne, mais qui semblait superflue en ces contrées, et il sennuyait. Son esprit vagabondait tandis que la cérémonie commençait et il se prit à songer à ses terres de lAigle où il pourrait un jour prendre une paisible retraite bien méritée. Oui un jour si la guerre lépargnait, ce quelle ne faisait jamais. Chacune apportait son lot de morts et de souffrances, et il y avait fort à parier que la tempête qui se préparait apporterait le sien. Qui cette fois ? Il avait déjà perdu tant de proches un peu plus un peu moins ça changerait juste la noirceur de son air et de ses pensées. Rien de grave en somme tout va bien.
Ses yeux se fixèrent soudain avec acuité sur la cérémonie. Il avait un mauvais pressentiment, de ce genre qui vous tenaille sans que vous sachiez pourquoi. Ou plutôt si il savait. Cet échange de serment avait un air de déjà vu autrefois ailleurs en un temps lointain sans quil ne parvienne à mettre un nom, un visage ou une date, ainsi que celui dun récit que poupée de poche lui avait fait. Léchange ne dura que peu de temps, mais les infimes secondes avaient duré une éternité pour lui. Avait il bien vu ? Il nen était pas sur, il nétait pas à côté, et puis ses yeux pouvaient le trahir. Mais ce quil avait cru entrapercevoir, ou bien peut être carrément vu faisait naître en lui un sentiment quil ne connaissait que trop peu la rage froide qui tranchait avec sa colère si prompt à surgir. Le visage fermé, il fit quelque pas en direction de la Souveraine qui revenait et telle une serre, sa main gantée se referma sur son bras, comme pour lui fournir un appuis. Quelques mots furent murmurés, comme si il ne savait que dire dautre.
Tout va pour le mieux, Altesse ?
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Par saint Jarkov, saint Norv et tous les foutus crameurs, il faisait une chaleur à crever foutu sud foutu nord dailleurs foutus gens en fait. Et puis quel temps pourri ? On avait pas idée davoir si chaud ? Fallait être inhumain pour vivre dans un trou pareil. Le soleil qui tapait à ce point ça avait de quoi vous rendre fou. Son cerveau échauffé commença de suite à échafauder de sombres plans quant au rapport entre le soleil et le comportement des habitants de lendroit avant de se dire quil allait devoir les supporter pendant plusieurs jours et de sen décourager. Et tout ça pour quoi je vous prie ? Pour rassurer son cousin le souverain de Bolchen quant à la sécurité et lintégrité de son épouse. Nan mais si il voulait sen assurer cétait plutôt une compagnie entière de mercenaire quil fallait recruter, vu le nombre de personnes qui pourraient vouloir attenter à sa vie. Indécrottable le vieux Parrain, même à laube de sa mort il continuerait à avoir une confiance aveugle en ses lieutenants, quitte à ce quelle le soit justement un peu trop. En effet, quest ce qui pouvait bien lempêcher de faire du gringue à la jeune et jolie (fraîche aussi) épouse du vieux fou ? Une valeur peu répandue lhonneur Foutu honneur tiens Ce truc ne lui avait jamais attiré que des ennuis. Il comprenait presque les gens qui nen avaient pas, à ceci près quil les méprisait également, et franchement totalement. Aussi, même si parfois il ne pouvait sempêcher de la dévorer des yeux, il navait jamais eu le moindre geste déplacé, ayant pour elle la même déférence, ou juste un peu moins, quil pouvait manifester envers le Parrain. Et ce sans aucun remords, vu que dans sa folie, le Guise avait eu au moins la clairvoyance den prendre une remarquablement intelligente. Encore heureux il en aurait craché ses boyaux davoir à servir une plante verte Au contraire, lépauler, comme épauler son Altesse Ingeburge était à chaque fois un honneur et un plaisir. Dailleurs, il avait du mal à le reconnaître mais il fallait bien reconnaître des qualités certaines à la poupée blonde de poche qui lui servait de femme enfin en son for intérieur et très bien caché.
Ceci dit, comme dans son ombre, le duc de lAigle, tout de noir vêtu, avait suivi la SouveReyne, tel un oiseau de proie veillant sur son trésor le plus précieux. La seule chose quil aurait défendu avec plus de hargne était sa propre épouse. Non pas parce quil laimait mais parce que personne ne touchait au plus beau joyau de sa couronne. Son regard sétait baladé, de ci de là, sur les divers personnes qui constituaient lassemblée, lâchant un léger signe de tête lorsquil reconnaissait quelquun. Il la suivait à pas lents, sa main gantée de cuir noir brodé dor posé sur la garde de son épée. Non par menace, mais juste pour se donner un style, genre vous savez, les rebelles de bac à sable dans les collèges, ceux qui simaginaient faussement que personne ne pouvait comprendre leur vie si duuure et qui à lâge de 15 ans avaient tout vécu. Sauf que lui il en avait plus de 20 et pouvait effectivement se vanter den avoir vu un peu plus que ceux là. Et puis cet air nonchalant associé à son regard faussement blasé lui allait parfaitement mieux valait toujours quon vous sous estime ainsi non seulement personne ne sétonnait quand vous vous plantiez, mais si par malheur, ou miracle, vous réussissiez, tout le monde hurlait à lintervention divine. Enfin je vous laisse imaginer un Chlo quoi.
Mais ce quil fallait souligner, et ce qui était franchement intéressant, cétait le contraste sublime entre lAltesse de Bolchen, qui semblait vêtue de nacre et son protecteur, qui lui, portait toute la noblesse de la couleur noire Curieux couple dont lun ne daignait seulement se fendre dun sourire, même lorsquil reconnut le coms de Toulouse, une personne de sa connaissance, un certain Natale si ses souvenirs étaient exacts, un ancien provençal qui avait déjà été coms sur ce même trône quil occupait aujourdhui, et un homme pour qui il avait de lestime. Cétait mieux que rien et déjà beaucoup. Il resta en retrait tandis que les deux Von Frayner venues à ces allégeances saluaient des gens. Il navait guère envie de se prêter à ce jeu en public, et la mine quil arborait dissuaderait sûrement quiconque de lui adresser un mot. Ses yeux se plaisaient à observer les décorations de la pièce, lagencement aussi cétait une autre contrée, dautres couleurs, dautres styles de vie et il ne se lassait pas denregistrer détails et visages, glanant, de ci, de là, des informations sans nuls doutes inutiles. Mais quimporte, il adorait les choses inutiles sauf loccitan non ça il ne lavait jamais aimé. Ces accents sudistes lui donnaient la migraine Foutu sud
Il transpirait un peu trop sous sa cape de zibeline, si utile dés quon abordait le bourbonnais auvergne, mais qui semblait superflue en ces contrées, et il sennuyait. Son esprit vagabondait tandis que la cérémonie commençait et il se prit à songer à ses terres de lAigle où il pourrait un jour prendre une paisible retraite bien méritée. Oui un jour si la guerre lépargnait, ce quelle ne faisait jamais. Chacune apportait son lot de morts et de souffrances, et il y avait fort à parier que la tempête qui se préparait apporterait le sien. Qui cette fois ? Il avait déjà perdu tant de proches un peu plus un peu moins ça changerait juste la noirceur de son air et de ses pensées. Rien de grave en somme tout va bien.
Ses yeux se fixèrent soudain avec acuité sur la cérémonie. Il avait un mauvais pressentiment, de ce genre qui vous tenaille sans que vous sachiez pourquoi. Ou plutôt si il savait. Cet échange de serment avait un air de déjà vu autrefois ailleurs en un temps lointain sans quil ne parvienne à mettre un nom, un visage ou une date, ainsi que celui dun récit que poupée de poche lui avait fait. Léchange ne dura que peu de temps, mais les infimes secondes avaient duré une éternité pour lui. Avait il bien vu ? Il nen était pas sur, il nétait pas à côté, et puis ses yeux pouvaient le trahir. Mais ce quil avait cru entrapercevoir, ou bien peut être carrément vu faisait naître en lui un sentiment quil ne connaissait que trop peu la rage froide qui tranchait avec sa colère si prompt à surgir. Le visage fermé, il fit quelque pas en direction de la Souveraine qui revenait et telle une serre, sa main gantée se referma sur son bras, comme pour lui fournir un appuis. Quelques mots furent murmurés, comme si il ne savait que dire dautre.
Tout va pour le mieux, Altesse ?
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