Beatritz
À pas lents et sûrs, ils étaient arrivés jusqu'aux jardins, où l'air frais redonna un semblant de couleur aux joues opalines de la Souveraine de Bolchen. Elle entreprit de respirer profondément et régulièrement par le nez, tout en gardant ses lèvres closes, de crainte qu'il n'en sortît une putride manifestation de ses nausées. Elle plaça ses mains sur son ventre, pour en contenir les élans, le calmer, le réchauffer.
Comment se sentait-elle ? La belle question ! Se sentait-elle honteuse ou trahie ? Se sentait-elle morte ou vive ? Se sentait-elle l'offensée de Natale, ou l'offensante de son époux ?
Toute la question revenait à savoir ce qu'avait été sa volonté. Si elle avait agi ou subi. Si c'était l'audace de Natale qui la rendait malade, ou l'enfant de Guise dans ses entrailles.
Elle ouvrit les lèvres pour répondre :
-« Je... Je suis deux. »
Elle leva la tête, et chercha de son regard clair celui du Dauphin de Guise. Homme fier et arrogant qui, pour son Parrain, se fait ombre zélée, protecteur attentionné... Comprenait-il ce qu'elle disait ? Comprenait-elle ce qu'elle disait ?
Elle pinça les lèvres, et continua de respirer l'air du jardin pour calmer ses sens.
La Comtesse de Lavaur arriva alors, car une allégeance, en fin de compte, c'était vite expédié ! Lily-Jane et son habitude d'aider Béatrice... Sans doute une chose immuable, dans la ronde de la vie. Mais aujourd'hui, Béatrice eut un sourire, et d'une voix à laquelle elle tâcha de donner la même puissance qu'en temps normal :
-« Merci, Comtesse... » Ça lui arrivait donc, de dire merci. On aurait fini par ne pas le croire. « Notre aimable cousin a pris votre place, cette fois. Tout ira bien, n'ayez crainte. Retournez à la salle, vous allez manquer la suite... »
Elle ferma les yeux et retint sa respiration quelques secondes, pour contrer un nouvel élan de mal qui la prenait. Dieu qu'être mère a des inconvénients !
-« Vous direz à Natale que nous ne reviendrons pas aujourd'hui, ni... Nous... Enfin, il va nous falloir prendre la route pour Thorens, de toute façon. »
Car Lily-Jane se mariait sous peu à Thorens, Béatrice se faisait fort d'y aller, et ce n'était pas la porte à côté.
Comment se sentait-elle ? La belle question ! Se sentait-elle honteuse ou trahie ? Se sentait-elle morte ou vive ? Se sentait-elle l'offensée de Natale, ou l'offensante de son époux ?
Toute la question revenait à savoir ce qu'avait été sa volonté. Si elle avait agi ou subi. Si c'était l'audace de Natale qui la rendait malade, ou l'enfant de Guise dans ses entrailles.
Elle ouvrit les lèvres pour répondre :
-« Je... Je suis deux. »
Elle leva la tête, et chercha de son regard clair celui du Dauphin de Guise. Homme fier et arrogant qui, pour son Parrain, se fait ombre zélée, protecteur attentionné... Comprenait-il ce qu'elle disait ? Comprenait-elle ce qu'elle disait ?
Elle pinça les lèvres, et continua de respirer l'air du jardin pour calmer ses sens.
La Comtesse de Lavaur arriva alors, car une allégeance, en fin de compte, c'était vite expédié ! Lily-Jane et son habitude d'aider Béatrice... Sans doute une chose immuable, dans la ronde de la vie. Mais aujourd'hui, Béatrice eut un sourire, et d'une voix à laquelle elle tâcha de donner la même puissance qu'en temps normal :
-« Merci, Comtesse... » Ça lui arrivait donc, de dire merci. On aurait fini par ne pas le croire. « Notre aimable cousin a pris votre place, cette fois. Tout ira bien, n'ayez crainte. Retournez à la salle, vous allez manquer la suite... »
Elle ferma les yeux et retint sa respiration quelques secondes, pour contrer un nouvel élan de mal qui la prenait. Dieu qu'être mère a des inconvénients !
-« Vous direz à Natale que nous ne reviendrons pas aujourd'hui, ni... Nous... Enfin, il va nous falloir prendre la route pour Thorens, de toute façon. »
Car Lily-Jane se mariait sous peu à Thorens, Béatrice se faisait fort d'y aller, et ce n'était pas la porte à côté.