Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8   >   >>

La Pastel

Beatritz
À pas lents et sûrs, ils étaient arrivés jusqu'aux jardins, où l'air frais redonna un semblant de couleur aux joues opalines de la Souveraine de Bolchen. Elle entreprit de respirer profondément et régulièrement par le nez, tout en gardant ses lèvres closes, de crainte qu'il n'en sortît une putride manifestation de ses nausées. Elle plaça ses mains sur son ventre, pour en contenir les élans, le calmer, le réchauffer.

Comment se sentait-elle ? La belle question ! Se sentait-elle honteuse ou trahie ? Se sentait-elle morte ou vive ? Se sentait-elle l'offensée de Natale, ou l'offensante de son époux ?
Toute la question revenait à savoir ce qu'avait été sa volonté. Si elle avait agi ou subi. Si c'était l'audace de Natale qui la rendait malade, ou l'enfant de Guise dans ses entrailles.

Elle ouvrit les lèvres pour répondre :


-« Je... Je suis deux. »

Elle leva la tête, et chercha de son regard clair celui du Dauphin de Guise. Homme fier et arrogant qui, pour son Parrain, se fait ombre zélée, protecteur attentionné... Comprenait-il ce qu'elle disait ? Comprenait-elle ce qu'elle disait ?
Elle pinça les lèvres, et continua de respirer l'air du jardin pour calmer ses sens.
La Comtesse de Lavaur arriva alors, car une allégeance, en fin de compte, c'était vite expédié ! Lily-Jane et son habitude d'aider Béatrice... Sans doute une chose immuable, dans la ronde de la vie. Mais aujourd'hui, Béatrice eut un sourire, et d'une voix à laquelle elle tâcha de donner la même puissance qu'en temps normal :


-« Merci, Comtesse... » Ça lui arrivait donc, de dire merci. On aurait fini par ne pas le croire. « Notre aimable cousin a pris votre place, cette fois. Tout ira bien, n'ayez crainte. Retournez à la salle, vous allez manquer la suite... »

Elle ferma les yeux et retint sa respiration quelques secondes, pour contrer un nouvel élan de mal qui la prenait. Dieu qu'être mère a des inconvénients !

-« Vous direz à Natale que nous ne reviendrons pas aujourd'hui, ni... Nous... Enfin, il va nous falloir prendre la route pour Thorens, de toute façon. »

Car Lily-Jane se mariait sous peu à Thorens, Béatrice se faisait fort d'y aller, et ce n'était pas la porte à côté.
Marievictoire
Un mouvement d'air avait porté jusqu'à l'encoignure où elle se cachait les fragrances subtiles de garrigue, pimentées ce matin d'une touche de musc séducteur, qu'elle savait reconnaître à vingt pas. Elle retint son souffle et guetta une présence... qui ne vint pas. La voix roula ses accents rocailleux à quelques pas d'elle et s'en retourna. Sans un mot pour elle. Marie serra les dents mais sentit son souffle trembler lorsqu'elle le relâcha. Instinctivement elle baissa les yeux pour masquer son inquiétude et son chagrin. Il aurait pu... au moins... mais... Marie avait par trop tendance à oublier que leur union n'était que de convenance. Certes le Comte aux nombreuses obligations nourrissait à son endroit une affection paternelle, amicale peut-être. Mais lorsqu'on s'éveille à la vie on en attend davantage. Marie ne pouvait se défendre d'aimer son futur mari au-delà du raisonnable. Le cœur a ses raisons que la raison ignore. Surtout à 17 ans.

Petite sotte ! Petite oie sans cervelle ! Comment pensais-tu que cela se passerait ? Elle s'obligea à relever le menton et à desserrer les mains. Faire contre mauvaise fortune bon cœur, tenir son rang, s'éviter une honte supplémentaire, ne pas laisser le doute s'installer. La cérémonie commençait.

Un mouvement de foule, on s'écartait visiblement sur le passage d'une personne d' importance. Sentiment confus d'une aura charismatique, une odeur de fougère, de résineux, boisée... totalement nouvelle. Qui était-ce ..? Les mots rituels prononcés de part et d'autre tintèrent d'une étrange manière à l'oreille de la jeune fille... Marie avait appris par la force des choses à lire dans la voix ce qu'elle ne pouvait lire dans un regard, et l'émoi partagé qu'elle décelait présentement lui transperça le cœur. Elle était mortifiée. Anéantie. Une deuxième jeune femme, un deuxième baiser, et des paroles équivoques qui s'engouffraient maintenant dans la plaie ouverte. Marie porta une main tremblante sous son sein gauche, elle avait mal. Une larme silencieuse se fraya un barrage à travers ses cils baissés, qu'elle écrasa furtivement. Elle avait cru à un rêve, la réalité venait de la rattraper, dure, cruelle.

Marie se redressa encore un peu plus, elle se sentait vide, comme si toute émotion l'avait quittée, s'enfuyant par la béance dans sa poitrine menue, là où s'était un jour tenu le cœur qu'il lui avait volé. Plus rien n'existait que la douleur lancinante, et la douleur elle connaissait, elle savait y faire face. Sur son front blanc d'adolescente la couronne du Lautrèc pesait bien lourd mais elle saurait s'en montrer digne malgré son jeune âge, malgré sa solitude, malgré son infirmité, malgré le froid qui s'était emparé d'elle. Du courage elle en avait ! Et à revendre même ! Et ça, personne ne pouvait le lui prendre, pas même lui ! Elle lutterait, pied à pied, pouce par pouce, elle se battrait contre les fantômes de son passé et les sirènes de son avenir. Elle perdrait parfois, elle gagnerait parfois, mais elle n'abdiquerait jamais. Une phrase lui vint en mémoire, d'un Cadet de Gascogne qu'elle avait connu du temps de son enfance à Mont de Marsan : "Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès ! Non, non c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !*"

Soudain une voix connue, celle d'une jeune femme - encore une - parente du comte selon un souvenir pas si lointain vient murmurer à son oreille. Froufrous soyeux, effleurement de la dentelle fine, odeur de lys et de rose, voix douce et profonde... embarrassée, hésitante. Marie lit en elle comme en un livre ouvert.

- N'ayez aucune crainte, Sa Grandeur nous a demandé de vous conduire auprès de lui.
- C'est fort aimable à vous de bien vouloir nous porter secours en la circonstance. Dois-je me méfier de vous aussi ? Allez-vous essayer de me le voler ? Je ne vous laisserai pas faire. Nous ferons de notre mieux pour que vous n'ayez point à rougir de notre présence à votre bras. Ton égal, déférent. Rien ne transparaît. Dissimuler est un art qu'il lui faudra maîtriser jusqu'à ne plus savoir elle-même ce qu'elle cache.

Avancer maintenant, suivre le bras qui la guide jusqu'à lui. Tête haute, regard droit. Parfaite, être parfaite. Lutter ! Lutter contre le néant où vacille la lumière d'une étoile lointaine, si lointaine, mais dont la flamme suffit à consumer le fragile papillon.



[*Edmond Rostand - Cyrano de Bergerac]
_________________
Gotetdeb
Got voyait tout ce monde...que du beau monde et il se sentait un peu à l'étroit ici...
C'est pour ça qu'il restait discret et qu'il attendrait son tour avec patience, sans faire de bétise pour une Foix !

Il avait reconnu Aldin et Lily, son parrain et sa marraine. Lily toujours en beauté, et Aldin, très classe comme à l'accoutumée.

Natale devait bien être par ici lui aussi... bah oui, c'est lui que l'on vient honorer aujourd'hui ! Et pour la 2nde fois, il va lui demander d'être son homme.

_________________
Chlodwig_von_frayner
Les dents crissèrent, se serrèrent dans un soupir réprimé… Deux ? Elle était deux ? Mais qu’avait elle bien pu vouloir dire par là ? Le premier des sens qui lui vint fut qu’elle essayait de lui dire qu’elle était enceinte… ce qui pouvait expliquer les nausées et son attitude étrange jusqu’à maintenant. Mais aussitôt une autre idée se fit, plus insidieuse, plus… mortelle encore que toute autre lame, celle qui fredonnait aux oreilles la perfide mélodie du doute. Voulait elle dire qu’elle était partagée ? Qu’elle ne savait que choisir entre le Vieux et le Fringant ? Ou alors, autre chose peut être… ou encore tout à la fois… et le poison du doute circulait déjà en lui, c’était trop tard, exacerbant la haine et la colère qu’il avait toujours en lui, assombrissant l’opale de ses yeux comme si l’orage y courrait déjà. Il tâcha de rester impassible, sans penser un seul instant qu’il arriverait à tromper sa cousine ; elle avait finit par apprendre à le connaître peu à peu.

La voix derrière lui le fit presque sursauter. Instantanément, les réflexes vieux d’une dizaine d’année refirent surface et sans qu’il n’eut sut comment ni quand il l’avait fait, il se tenait à présent entre la Souveraine et la nouvelle venue, la main protectrice toujours sur le gant de nacre et l’épée tirée de quelque pouces. Calme Chlo… t’es trop nerveux… t’as toujours été trop nerveux au fond de toi, même si t’aimerais que les gens pensent que tu es froid et calculateur… Tu restes un sanguin… Il se força à remettre la lame au fourreau, se raclant la gorge, s’effaçant avec un léger sourire devant la nouvelle venue… comtesse disait sa cousine ? Bien. Il ne s’inclina pas, la saluant à peine d’un hochement de tête. Il n’avait jamais pris la peine de saluer les personnes de son rang… Perte de temps, de toute façon le sang qui coulait dans ses veines prévalait sur celui de beaucoup. Son léger sourire légendaire étira malicieusement ses lèvres alors qu’il reprenait le contrôle de ses émotions. D’un air enjoué, il répondit.


N’ayez crainte, jeune pucelle, ma cousine ne faisait que reposer quelques instants sa beauté, de peur qu’elle n’éclipse totalement la cérémonie.

Nulle mauvaise pensée en son esprit, juste l’envie… de faire de l’esprit, de détendre l’atmosphère avant d’aborder à nouveau un sujet qui lui l’était beaucoup moins. Il gratifia à nouveau la comtesse d’un léger sourire avant de reporter son regard sur la SouveReyne, s’écartant légèrement pour faire un peu de place à la nouvelle venue. Le regard qui se posa sur Beatrice était un peu plus sombre cette fois… et la voix avait des accent de sérieux.

Il va de soit, Altesse, que je me devrais de tenir informé votre époux des évènements qui auront ponctué ce séjour. Il y a des choses… qui ne peuvent être passées sous silence.

Sa main se posa à nouveau sur la garde de son épée qui battait son côté. Un tel affront ne pouvait rester impunis… mais… il préférait ne pas avoir à en parler ainsi à Guise… le pauvre, qu’allait il penser ? D’un côté il était partagé entre sa fidélité envers son chef de famille et de l’autre… il ne pouvait s’empêcher de comprendre la position de la jeune femme, qui ne lui avait pas semblé préméditer pareil geste lors du trajet qu’ils avaient fait ensemble jusqu’ici. Ceci dit, il savait pertinemment de quel côté pencherait la balance si il devait faire un choix… et ce, sans remord. Trop de choses étaient en jeu et un pareil affront à son chef de famille entachait tout le reste de la famille et de sa maison… un tâche qui ne pouvait être lavé que dans la pourpre. Sa voix s’éleva de nouveau… mais plus… métallique et déterminée.

Un mot, Altesse, juste un mot de vous et j’en fais mon affaire séance tenante.
_________________
Heliorphee
Helios entra dans la salle un peu en retard. La cérémonie avait déjà bien débuté. Lily était d'ailleurs en train de prêter serment. Le plus discrètement possible il se plaça près de Raphael en attendant son tour, saluant les nobles qu'il côtoie depuis quelques mandats déjà.
Natale
Juste quelques instants avant, dans le balais des robes et des parfums, sa propre cousine lui délivre un chaste baiser.
Natale reste surpris. Serait-ce l'anneau, le présent ?
Il reste surpris, étrangement mais agréablement surpris.
Il est là et la regarde comme sa fille, son père et lui on à peu près le même âge d'ailleurs.
Il glisse discrètement un bisou sur sa joue et lui dit tout doucement :

- Va
Confiance et liens du sang. Il l'aime comme sa propre fille.



- Psssst ! Psssst ! Messire ! Pssst ! Vot' Grandeur ?
- Hum ? Hein quoi ?
Le Comte de reculer jusqu'à la tenture derrière laquelle se cachait le page. Toujours bien ça d'avoir un page à porté de main pour prendre le relais des affaires "courantes".
On ne louera jamais assez la qualité des pages et autre clercs serviles qui, tels les hommes et les femmes de l'ombre, toujours en toute discrétion et en toutes occasions opportunes, font preuve d'une qualité de service irréprochable pour leur Maitre. Ce sont là les individus que La Chronique ne retient presque jamais et qui pourtant font entièrement parti de l'Histoire. Et si les Grands Noms ont laissé leur emprunte, accordons également de la valeur à tous ces émissaires qui par leurs estafettes ont porté avec eux les événements au pas de course ou au galop.
Et là pour le coup c'était de bonnes nouvelles. Un coursier du Service des Missives du Sud - SMS- aussi rapide que l'éclair, venait de faire porter un pli depuis Montpellier.
Le Comte de Toulouse remercia l'homme qui se tenait en coulisse et prit le temps de lire. Visiblement la Dame de Lescure, après avoir été longtemps malmenée, retrouvait de nouveau sa verve. On ne louera jamais assez les vertus de la mer et des embruns, loin des turpitudes de la Ville du Sud.


Saradhinatra a écrit:



De moi, Saradhinatra Dict du Mas Blanc de Palafrugell, Donà de L'Escura, dicte la mûle blonde,

A toi, ta Grandeur, Natale Adriano Dario d'Ibelin, Coms reconnu du Comtat de Tolosa,

Salutations au gout iodé,

Lors de mon escale dans la capitale languedociene, j'ai eu la surprise de trouver un message héraldique me convoquant pour venir te prêter allégeances.

Je suis attristée de voir que tu rempiles à nouveau dans la vie politique mais aussi admirative de ton obstination à vouloir relever notre malheureux Comtat qui sombre depuis un certains temps.

J'aimerais venir de moi-même constater si tu as toujours fière allure avec la couronne comtale posée crâement sur ta blondeur mais je ne sais si je pourrais rentrer à temps. Le Sainte Boulasse, mon beau navire, va quitter dans quelques jours le port de Montpellier pour revenir à Narbonne. Entre les vents capricieux qui soufflent en méditerranée et ma propension à me perdre, même après tant de cours d'astronomie, je ne sais quand je retrouverais la terre ferme.

Tu m'excuseras donc de présenter mon allégeance en tant que simple toulousaine et en tant dame de l'Escura, pour mes terres, par courrier. Même si tu le sais déjà, je te renouvelle par la présente ma promesse d'être fidèle à ta blondeur et au Comtat de mes souvenirs. Mon bras armé, ainsi que les ressources tant financières que militaires de l'Escura vous sont à jamais acquises, afin de combattre les ennemis qui voudront apporter malheur aux toulousains et à leurs terres. De même, je serais là pour t'apporter aides et conseils sii tu en ressens le besoin. N'hésites pas, je le ferais avec plaisir et sans hésitations, même à venir botter ton comtal fessier s'il advenait que tu succombes au terrible mal de la folie des grandeurs.

Mais je reste confiante en ta volonté inébranlable pour apporter bonheur et prospérité à notre comtat et suis sûre que ta vision sera un phare pour de nombreux toulousains.

Pour terminer, je n'ajouterais qu'une chose : long et satisfaisant règne, que tes rêves se réalisent, mon ami.

Qu'afin que nul ne puisse contester, j'appose mon scel,

Signature + scel

Faict sur le Sainte Boulasse, le 15ème jour du mois de septembre de l'An de Grasce 1458.


Le Comte de Toulouse se rapproche alors tranquillement d'Orléans qui assure la tenue de la cérémonie. Une plume et un écritoire se trouvent à proximité et Natale de rédiger rapidement une réponse convenable.

Citation:
De Nous, Natale Adriano d Foscari Widmann d'Ibelin, XIII Coms de Toulouse, par devant Sa Majesté, acclamé par les Toulousains et pour la gloyre du Très Haut.
A Vous, Saradhinatra Dict du Mas Blanc de Palafrugell, Donà de L'Escura, dicte la mûle blonde
En Toulouse, le 15 Septembre, Ano Domini 1458


Salut à toi ma chère !
Tu ne sais combien tu me manque ici en Toulouse.
Moi-même je ne sais toujours point ce qui m'a prit, mais le fait est que Toulouse et ses habitants ont souhaité le changements et les réformes avancent doucement mais sûrement. N'hésite point à nous faire parvenir tes conseils avisés.
Je suis heureux de voir que la mer et le vent du large t'apportent un grand bonheur, je t'envie de pouvoir désormais voyager en toute liberté au gré de la houle et des tes envies.
Sache qu'en échange de ton serment, m'a blondeur, au nom du Comté de Toulouse, t'accorde comme de coutume en ce genre d'occasion : Justice, Protection et Subsistance. Qu'en tant que ton suzerain adoré j'attends avec grande hâte d'avoir des nouvelles de tes périples.
Que la Boulasse veille sur toi et les tiens et qu'elle te porte vers de bienheureux rivages.
Bons vents à toi ma mule blonde et qu'ils te soient toujours favorables.



- Tenez Orléans, pouvez-vous enregistrer cet acte ainsi que de faire parvenir celui-ci à qui de droit je vous prie ? Je pense que d'autres ont également dus vous faire parvenir des missives directement. Nous verrons cela plus tard.
Hum... Puis-je vous demander une faveur ?

Et le Comte de reprendre plus bas à l'attention du Maitre es Allégeances
- blablablablabla quoicommentçavouscomprenezpas?maisc'estnormalvoyons blablablablablabla.
Puis un ton plus haut :
- Cela est-il possible s'il vous plais ?*

...

Bien ! Retour en piste ! Après les Comtés voici venu le tour des Vicomtés.
Il se repositionne et remarque alors sa promise accompagnée comme convenu par sa charmante cousine.
Non ils ne s'étaient point choisis l'un pour l'autre, l'une par devoirs certainement, l'autre par dépit. Terrible hiver, redoutable hiver qui était passé par là.
Déjà qu'ils apprenaient tout doucement à se connaitre que les échos de la cérémonie à venir pressaient leur rencontre.
Si la dote était bien fournie et si elle arrivait à l'attendrir, voir à veiller sur ses sentiments. Il n'en restait pas moins que le futur marié avait peur.
Peur que la progéniture, fruit de leur alliance, s'il-y-en aurait une, soit tout aussi infirme. Peur également de trahir ses engagements passés. Et c'est justement ce qui était survenu avec la Comtesse qui l'avait encore plus déstabilisé.
Marie-Victoire de Lasteyrie-Kamps, qu'elle était belle et jeune pourtant, leur âge respectif aidant, l'affection, la tendresse qu'il lui vouait était teintée d'un brin de paternalisme et cela n'ajoutait que plus de trouble en l'esprit du blond occitan.

Il prend une grande inspiration et la regarde s'avancer, elle, telle une future mariée, avec sa demoiselle d'honneur à ses côtés. Lui, comme un futur marié attend au bout de la travée.

- Merci
Dit-il tout bas à Cécilia avec un regard reconnaissant tout en l'invitant d'un geste de la main à rester à ses côtés pour le reste de la cérémonie.

S'installe alors le silence, les murmures se taisent petit à petit. Une attention particulière semble veiller sur ce moment. Tous semblent dans l'expectative.
Le silence devient le son du vide qui laisse transparaitre en de rares occasions le vrai bruit et le vrai silence, sans bruit de fond. Un raclement de gorge, une porte que l'on ferme dénotent dans ce silence qui devient lourd et pesant. C'est le silence de la peur et de la culpabilité.

Natale, le Comte, décide alors de descendre de cette estrade. Le bruit des bottes est étouffé par le velours du tapis et, toujours en silence il décide de prendre les deux mains de sa promise dans les siennes. Et, d'une voix plutôt basse et douce il s'exprime :


- Ma Dame, voulez-vous être tout à fait être ma femme ?






[ * murmures envoyé par MP ]
_________________
Marievictoire
Elle est pâle et fragile, si fine et délicate. Mais son regard absent brûle d'une ardeur que la colère alimente. Elle n'a plus peur. Il n'est plus temps pour cela. Elle est déterminée à prouver sa valeur, à conquérir ce qu'il lui refuse encore, à gagner son estime, à susciter son désir. Voilà, en vérité, par où le bas blesse ! Elle apprendra ce qu'il faut... ce ne sera pas le plus difficile !

Il la domine de sa hauteur rehaussée par l'estrade. Les parfums de lavande, de romarin, d'asphodèle et de bois d'olivier descendent en vagues douces jusqu'à elle. Elle se souvient si parfaitement de cet instant suspendu dans la pénombre d'un couloir silencieux, où ses mains agiles avaient découvert son visage... les méplats de sa mâchoire volontaire, les fines rides aux coins de ses yeux, les tresses inattendues dans sa tignasse hirsute...

Il descend, s'approche, enserre ses mains dans les siennes. Elle bouillonne d'une colère sourde que cet aveu de culpabilité aiguillonne. Le silence est assourdissant tandis qu'il bafouille la question rituelle dont la valeur proleptique ne leur échappe pas, ni à l'un ni à l'autre.

- Ma Dame, voulez-vous être tout à fait être ma femme ?

Sa gorge est nouée. Il est si émouvant, pourtant, lorsqu'il révèle ses faiblesses. Bas les masques, messer ! Les vôtres ne me trompent pas. Elle lève vers lui son regard absent et s'accroche à sa poigne de fer. Tu m'as blessée. Tu m'as humiliée devant tout ces gens. Je ne me laisserait pas faire ! Tu m'entends ? Je mérite mieux qu'un mari volage et condescendant ! J'ai tant à offrir, si seulement... si seulement tu me regardais avec ton coeur, tu verrais plus qu'une petite aveugle. Tellement plus...

Murmure qui avait franchi ses lèvres roses, prolongement d'une conviction qu'elle avait voulu rendre tangible au-delà de l'étreinte de leurs mains. Sans le quitter des yeux elle poursuit d'une voix claire et ferme :

- Oui, je le veux.
_________________
Bea06
La petite Bea commençait à piétiné de voir cette cérémonie certaines personnes étant la comme invité parlait trop souvent perturbant la cérémonie de plus la nausée lui montait au cœur.
Elle avait pas que cela à faire de les voir discuter entre eux et cela étant se n'était pas le lieu, elle appela un valet d'un signe de main et lui demanda un parchemin ainsi qu'une plume. Elle s'installa en retrait et rédigea un parchemin.


Citation:
Messire Natale

Ne pouvant rester plus longtemps en ses lieux et de plus voyant certaines personne présente à qui vous faite plus attention que à ceux qui sont la pour vous prêter allégeance je vous le fait par cette présente

Nous Bea de Ballac, Dame de Gaïx , par ce serment, nous vous promettons notre indéfectible fidélité (obsequium), de mettre à votre entière disposition notre épée en cas de conflit (auxilium) qui menacerait l'intégrité territoriale toulousaine, et de vous apporter notre aide et conseil (consilium) en toute circonstance.

Nous y apposons notre signature

Bea de Bellac, Dame de Gaïx en ce jour le 21 septembre 1458


El le plia n'ayant toujours pas son scel et le donna au valet lui murmurant

Veuillez donner cette présente au nouveau Coms de Tolosa

Elle se retira étant sur que le Coms tellement occupé à ses occupations ne s'apercevrait pas de son retrait, elle salua les personnes et amis present et se retira
_________________
Natale
Il se crispe légèrement, il sent comme une lame froide dans son dos. Son bref murmure la saisit directement et il en perd ses dernier moyens.
Il commence à bafouiller un peu et se perd dans son regard absent. Un regard qui scrute le vide de son âme à lui.
Il ressert un peu son étreinte, prend une légère mais bonne inspiration -hou- puis reprend :


- Ma Dame... me jurez-vous de m'apporter conseil, protection et ainsi
que de me rester fidèle ?
Il déglutit difficilement face à cette dernière forfanterie non désirée.
Nouvelle inspiration avant de reprendre, il regarde à nouveau la jeune et se prend d'une espérance, fugace, mais une lueur d'espoir quand même.

- Voulez-vous d'ors et déjà siéger à mes côtés et m'apporter votre soutient, indéfectible, dans les situations que Notre Autorité peut être amenée à rencontrer en tous temps et en tous lieux ?
C'est en ces termes donc qu'il lui propose de sceller ce pacte entre le suzerain et sa vassale, le vicomte et la vicomtesse, elle et lui, à jamais.
_________________
Ryan_kamps
Ryan en son domaine prit sa plume et son vélin...



Citation:
De Nous Ryan Kamps Vicomte D'Ambialet

A Vous, Natale Adriano Dario d'Ibelin Coms de Toulouse




Prions de recevoir par ce vélin, notre renouvellement d'allégeance au comté de Toulouse et représenté par Natale Adriano Dario d'Ibelin Coms de Toulouse élu.

Je porte ce jour allégeance au Comtat del Tolosa et à son représentant lui promet, Auxilium, Consilium et Obséquium aux terres de Toulouse pour le fief de la Viscomté d'Ambialet.

Souhaitons que cette période se place sous le calme et la sagesse.

Fait en en le domaine des Kamps le 15ème jour du mois de septembre de l'An de Grasce 1458.







_________________
Marievictoire
Elle a fait mouche, s'en félicite, et laisse l'ombre d'un sourire détendre les traits délicats de son visage de porcelaine. Pour lui, et pour lui seul, elle sera Victoire. Jour après jour.

Elle plisse légèrement les yeux, mutine, savourant sa rodomontade comme une salve en son honneur. L'armée meurt mais ne se rend pas ! Elle a remporté une bataille mais pas la guerre...

Ce sera un duel à mort, tous les coups sont permis, je ne reculerai devant rien savez-vous ?Elle incline la tête sur le côté, à la manière des oiseaux et reprend sans faiblir là où il s'est arrêté. Trop tard mon ami, vous venez de vous passer la corde au coup !

- Je vous promets mon aide, conseil, et je jure de vous rester fidèle tant que Dieu me prêtera vie. Je serai votre soutien indéfectible en toute situation et tout lieu que vous jugerez nécessaire. Mais ça, vous le saviez déjà...
_________________
Aldec
Aldec étant convoqué à l'audience d'allégeance arriva en retard, s'étant perdu dans les couloirs de lieux qu'il ne fréquentait jamais.

Il aperçut des têtes connues, le blond curé, neyco, Gotetdeb et Aldin.

Ne sachant trop où se placer il rejoignit Marc_Aurèle et lui souffla :


Tiens toi aussi tu es là ? ...
Maxiuszedeus
La blonde vit l'emplumé entrer et se demanda ce qu'il faisait la. Venait-il la quérir pour un problème de sureté?
Apparemment non, il s'incrustait dans la cérémonie. Connaissant son goût pour certaines distractions aux moments les plus incongrus, elle lui fit signe, qu'il voit qu'elle était la et qu'elle le couvait du regard.

_________________
Guilhem
La cérémonie avait déjà débuté depuis un certain temps.
Le calme et le silence régnaient dans la salle, enfin si l'on exceptait le chuchotis ininterrompu de l'assistance bavarde.
C'est sur ces entrefaites qu'un grincement de porte se fit entendre, et que Guilhem apparu discrètement (enfin il essayait de l'être) dans la salle.

D'aucun aurait pu croire qu'il était méchamment en retard... Que nenni! Il était même en avance!... Sauf qu'il attendait dans une autre salle depuis bientôt deux heures. Un laquais passant par là l'avait finalement informé de sa bourde. Enfin... sa bourde... on n'avait pas idée de changer de salle à chaque allégeance aussi...

Et cette attente, seul dans une salle vide (tiens c'est vrai qu'elle était vide cette salle, il aurait quand même pu se rendre compte qu'il s'était planté) lui avait permis de cogiter un peu.
Cogiter... ca lui arrivait pas si souvent.
Voilà quelques jours il avait reçu une missive quelque peu particulière. On voulait lui présenter quelqu'un, une inconnue, une teutonne à marier. Et paraissait il, Guilhem était un bon parti. Lui l'homme usé par la vie publique, désabusé, ne songeant plus qu'à prendre la mer pour découvrir de nouveaux horizons, partir loin... pour fuir quoi... fuir de cette société à laquelle il avait jadis essayé d'apporter sa pierre, mais dans laquelle il ne se sentait plus vraiment à sa place, désillusion après désillusion... un bon parti... l'homme ne devait pas bien le connaitre.

Guilhem, dont la curiosité avait été titillée, avait décidé de venir.
Toute sa vie il avait espéré trouver l'amour, le vrai, le fin'amor tant célébré par les trobador de son enfance.
Plusieurs fois il avait cru le trouver. Mais il avait tout gâché à chaque fois.
Il fallait dire que le fin'amor des trobador jamais n'était assouvis, dans aucune histoire.
Et à y repenser c'était peut-être bien ca qui le rendait si beau... l'inaccessible... l'interdit... L'amour d'une Dame appartenant à un autre, un Suzerain de préférence, une Dame qu'on servait de toute son âme sans rien attendre en retour, sans rien espérer d'autre qu'un regard, un sourire, ou la vision d'une épaule dénudée.
C'était bien loin de ses expériences, qu'il se débrouillait toujours pour finir par saborder dès que les choses commençaient à devenir sérieuses. Ce n'était pas volontaire bien sûr, inconscient peut-être, mais ca finissait toujours ainsi, par sa faute, causant plus de mal que de bien... et cela il ne le supportait plus.
C'est pourquoi il avait pris la décision de se reclure, de ne plus aimer et de ne plus essayer d'aimer, afin de ne plus causer malheurs, peines et larmes pour lui mais surtout pour un être aimé... Car il n'y avait rien de pire que de profondément décevoir un être aimé...
Le seul hic, le seul remord, était que cette décision impliquait de mourir sans héritier... et ca, Guilhem avait beau se dire qu'il avait pris la bonne décision, ca avait du mal à passer.

C'est à peu près dans cette situation que vint le trouver cette missive, lui offrant une alternative à laquelle il n'avait jamais sérieusement songé. Ou plutôt l'avait il toujours rejetée sans vouloir la considérer.
Le mariage... sans amour.
Il se dit finalement que ce pourrait être une solution, mais n'était pas vraiment convaincu. Tant de question se posaient.
Et si la Dame finissait par en aimer un autre?
De cela il conclu vite qu'il pourrait s'en accommoder, mais une autre question, une autre hypothèse ne trouvait pas réponse:
Et si -même si le mariage était arrangé- l'amour, ce dangereux destructeur, finissait par poindre le bout de son nez?

C'etait donc plus ou moins dans cet état d'esprit qu'il entra dans la salle. Plein de doutes et d'appréhensions mêlés à la curiosité et à un certain espoir diffus. Mais il n'en laissait rien paraitre. Au fil du temps il était passé maitre en l'art de la dissimulation, ou plutôt du refoulement de ses doutes et émotions, laissant toujours paraitre un masque de sérénité et de fausse confiance en soi.

Il sourit aux quelques personnes qui s'étaient retournées en l'entendant, les salua d'un sec mouvement du chef, et vint se placer à l'arrière de l'assemblée qu'il observait.
Il se demandait qui ce pouvait bien être... peut être elle? Il espérait secrètement qu'elle soit laide et bête. Ce serait sans doute plus simple de ne point sombrer à nouveau dans l'amour, surtout si elle était bête... encore que... on ne savait jamais vraiment...
_________________
Natale
Il reprend de sa même voix rocailleuse aux accents du Sud.
- Sachez qu'en retour, Nous, Natale Adriano di Foscari Widmann d'Ibelin, Treizième Coms de Toulouse par devant Sa Majesté, acclamé par les Toulousains et pour la Gloyre du Très Haut, vous accordons : Justice...
Et lui de répéter dans sa tête les mots de l'Église afin déjà de pouvoir s'y habituer : *je promets de vous aimer*...
-Protection…
… *et de vous chérir*…
- et Subsistance…
… *Jusqu’à ce que le mort nous sépare*
- pour vos terres de Laurag
*Bé… Ma !…*
Assailli par le doute et sa faute ultime l’occitan se reprend fissa.

- …Trèc !
Décidément il n’arrête pas de bafouiller aujourd’hui. Il prend une bonne inspiration et poursuit au pas de charge.
- Que cet anneau soit le signe de notre alliance…
Il est réellement embarrassé et c’est alors qu’il s’exécute pour en finir le plus tôt possible. Il se précipite et ses lèvres viennent enfin rencontrer les siennes… Et finalement il fini par trouver une saveur particulière a ce baiser qu’il voulait tout à fait chaste. Un baiser voluptueux, velouté et musqué, comme on dégusterai une coupe de vin. La saveur de la revanche, la saveur de la conquête du trentenaire sur la jouvencelle, du latin sur la françoyse, la saveur de la transgression et de l'interdit, du tout permit.
Il dégage sa main droite et celle-ci vient prestement chercher la nuque de la Vicomtesse de Lautrèc afin d'écarter leur deux visages pour lui permettre de rester tout à fait mettre de ses actions et émotions.
Il cherche son regard, d'un geste de la main à nouveau il l'invite à rester à ses côtés sur sa gauche, à sa droite se tient déjà sa petite cousine.
Il dit alors un ton plus bas à sa promise.

- Restez-donc avec moi pour la suite de cette cérémonie
Cette dernière quand à elle peut désormais se poursuivre...
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)