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[RP] La mosaïque - Par monts et par vaux

Gandrel
HRP: Tout le monde est invité à participer à ce RP, néanmoins afin d'éviter tout soucis sur les règles de roleplay merci de me faire une demande par MP avant de poster.
Tout abus sera supprimé sans préavis.
Ce RP est un jeu de chasse dont les règles vous seront communiquées via MP, merci de patienter donc avant de poster. Le gagnant, s'il y a, sera récompensé d'une surprise IG.
De plus je reste disponible afin d'aider tout débutant et/ou timide souhaitant se lancer. Le but de ce RP est de vous divertir, bonne lecture.



[Dans la forêt, extramuros]


- Ah ah, nous y voilà ! On va enfin voir si t'es un homme. Dit un enfant en guenille.
- Ouaip, bienvenus au domaine maudit, frissons garantis ! Surenchéris un autre, l'ainé de la troupe visiblement, bien qu'il ne devait pas avoir plus de quatorze ans.


Un chat, gros matou indolent, de son arbre perché, regardait le petit groupe d'enfant qui s'était maintenant arrêté devant la grille de la vielle masure qui finissait d'être avalée par la végétation. De la lierre à la ronce, chaque plante se battait afin de recouvrir de verdure chaque centimètre carré de pierre afin de dessiner une fresque verte verticale.
Le félin n'avait entendu leurs pas que tardivement, la bande ayant traversé le bois dans un silence pesant, et leur jeunesse leur offrait le pied léger, surtout qu'en cette saison, ni feuille ni boue ne trahissait les promeneurs.
L'animal eut tôt fait de ne pas les juger un danger et avait donc choisit de ne pas réveiller son maitre qui, bucheron improvisé, une hache à la main dormait un peu plus loin avec la Grande, la jument du blondinet. En travailleur farouche, à peine arrivés, ceux-ci avaient opté pour un bivouac, dans un espace protégé et douillet au pied d'un grand chêne.
Pourtant l'équipée s'était couchée la veille et levé le matin à des heures plus que raisonnable, mais il fallait croire que la déforestation n'était guère une priorité de Gandrel, préférant admirer sur le dos les feuilles des arbres secouées par la bise légère et s'emplir de leur chant musicaux.
Celui-ci ronflait donc tout son comptant sans risquer de se faire surprendre au pied du lit par des escamoteur de bourse. Le chat savait que son nouveau maitre comptait sur lui et sur la Grande, sa jument, afin de faire fuir un éventuel danger ou de le prévenir si celui-ci était trop important. Cela avait toujours plutôt bien fonctionné jusqu'à présent.


Sur son perchoir, le matou observait la scène, tout en usant d'un autre sens, son ouïe, pour scruter les alentours, car la présence des enfants si loin du village signifiait peut-être l'existence d'un hameau dans le coin. Ne découvrant rien qui puisse l'alerter, il abandonna sa cachette et fila, souple et agile malgré la corpulence, sautant de branche en branche pour finir sur la toiture recouverte de mousse et de lichen d'une maison en ruine.
S'asseyant et toisant avec amusement et désinvolture, les petits aventuriers. Ils étaient jeunes, et suintaient de peur. Leur chef était celui qui cachait le plus subtilement sa propre terreur en tançant tout les autres, et surtout l'un des plus petits.


- Allez Norbert, les dames d'abord ! Dit-il dans un geste théâtral qui montrait le chemin à suivre tout en affichant un sourire jaune et moqueur. Celui qui était désigné, censé rentrer dans la cour de la maison abandonnée tremblait de tout son corps, pourtant il arborait sur son dos un gilet en peau de mouton malgré la chaleur estivale. Il tremblait, mais non de froid. De sa voix menue il questionna.
- Dites, c'est sûr c'est pas une blague les histoires de cette maison hantée ?
- Moi j'peux pô t'dire, mais c'que j'en sais, c'est qu'personne n'est jamais revenu pour en parler.
Déclara le plus gros de la bande.
- Bah, t'en fait pas, Tristan il en est bien revenu lui.
- Ouaip.
Dit le plus âgé en bombant fièrement le torse.

Norbert lui se demandait si quelqu'un l'avait vu, lui, y rentrer. Un détail certes, mais un détail d'importance. Bien que se jugeant et prévalant des plus courageux, il ne voulait pas mourir bêtement tué par un fantôme, ça risquerait de fortement raccourcir les odes que les ménestrels seraient censé écrire et conter sur ses exploits de chevalier plus tard, quand il serait grand.
Dans qu'elle galère j'me suis fourré se disait-il tandis que les autres enfants, s'impatientant, commençaient à le traiter de pétochard et de poule mouillée.
Il fit alors un premier pas, involontairement, par accident, se glissant entre les grilles rouillées et tordues de la demeure.
Le téméraire était terrorisé de sa prétention à défier une maison hantée mais ne su, ne pu, s'arrêter ; gagné par une étrange assurance nourrie par le silence pesant de ses amis. Norbert devinait leur regard débordant d'admiration envers sa personne qui lui brulait le dos. Malgré lui, il avançait. Ce qui le rassura tout d'abord, se fut la pensée d'être enfin reconnu comme un héros, plus jamais personne ne se moquerait de lui et de sa volonté de devenir un célèbre chevalier. De l'état de bout d'chou empli de frayeur il passa au stade d'explorateur en culotte courte euphorique, se laissant guider par sa détermination à ne point faillir, il traversa le jardin pour se présenter devant l'imposante porte en bois massif. Le mioche qui du haut de ses sept ans arborait plus de courage que l'ensemble de la troupe restée à l'extérieur, visages collés entre les barres en fer du portail. Il pouvait désormais distinguer de vieux motifs sculptés sur la porte, et sa main, qu'il ne dirigeait pas plus que ses jambes à cause de l'état second provoqué par la peur et l'excitation simultanément, poussa l'un des battant.
Jean, incarné par Gandrel
[Au village, dans le verger]

Une jeune fille, un plagiat de fleur, marchait de son pas chaloupé entre les rangée d'arbre du verger cherchant des yeux quelque chose, ou quelqu'un. Un panier pendant à chacun de ses bras, l'on pouvait croire qu'elle cherchait juste un arbre généreusement garni de fruit, mais non, ce n'était pas le cas. La demoiselle qui murissait cet été autant que les fruits du verger et émanait d'un parfum tout aussi entêtant que celui des fleurs. Elle affichait pourtant une toute autre beauté et ouvrait un tout autre appétit de la plupart des hommes. Ceux qui l'apercevaient passant là en restait distrait de leur tâche bien plus longtemps que le simple temps de son passage. Son sourire d'une pureté démoniaque, de celle qui nous donne envie d'aimer passionnément cette innocence au risque de la faire disparaître bien trop tôt, resplendissait d'une bienheureuse simplicité, s'adressant de-ci, de-là, à chacune des personnes croisée. Cela n'allait pas durer.

Après une courte recherche elle finit par s'arrêter au pied d'un pommier contre lequel était adossé une échelle en bois de hêtre qu'elle avait aisément reconnue de loin. Dans les ramures de l'arbre fruitier, l'on s'affairait.


- Papa me voilà.

Quelques instants plus tard apparu un homme qui prenait soin de descendre de l'échelle, avec un équilibre que sa corpulence ne laissait guère deviner, sans renverser l'un de ses deux paniers remplit bien plus qu'à ras bord, de belles et juteuses pommes rouges. Une fois revenu sur la terre ferme il jeta un air interrogateur à sa fille. Elle était venue lui porter deux paniers vide au mitan de la matinée avec une gourde d'eau fraichement puisée, le tout comme prévu, néanmoins il se remémorait fort bien de la conversation au diner d'hier soir.
Dans ses souvenirs il était convenu que Norbert se charge de cela, tandis que sa fille, elle, devait assister sa mère au métier à tisser dans la boutique de sa patronne. S'étant levé aux aurores pour éviter au maximum de devoir travailler sous une écrasante chaleur, chaleur qui en plus de l'épuiser diminuait son rendement.


- Où est encore passé ton imbécile de frère ? C'est lui qui devait venir, non ?
Pinçant ses lèvres et baissant les yeux et répondit d'une voix mélodieuse malgré l'inquiétude qui la gagnait.
- Il est avec sa bande de copain... sont partis...
Le père leva un sourcil intrigué par sa timidité soudaine.
- Parti ? Où donc ?
- Au bois... dans la... dans le bois...
Presque inquiet par le ton craintif sur lequel sa fille lui répondait, ce qui lui était inhabituel, il resta là, plantant son corps gras devant elle et la dévisageant, approchant doucement d'elle son visage épais et sans finesse. La belle céda sous la pression, après tout, elle n'y était pour rien et n'avait aucune bonne raison pour se faire punir à la place de son frère.
- Il veut prouver son courage en entrant dans la maison hantée. Lâcha t-elle dans un souffle.

Le père sourit, ses effets marchaient encore, elle avait craqué. De plus, la maison hantée il l'a connaissait fort bien, et elle était loin d'être hantée. Lui même se souvenait avoir grandement participé à sa réputation, en ayant raconté des contes à dormir debout à ses enfants, en ayant même autrefois, du temps de sa propre jeunesse, s'être déguisé et caché à l'intérieur afin d'effrayer des plus jeunes. D'ailleurs rien que d'y penser, l'appeler la maison hantée suffisait à créer une aura de terreur autour de cette ancienne maison abandonnée.
Il se mit à rire, fier de son fils et de sa témérité. Malgré une sensation anodine qu'il ne saurait nommer qui le gagnait, il était bien trop occupé à se remémorer de doux souvenirs au sujet de cette maison. Puis, à la vue du visage de sa fille déformé par la frayeur, il cessa de rire. La sensation étrange circulait toujours dans ses veines. Il tâcha de sourire à nouveau et lui dit :

- T'inquiète pas, ça ira bien pour lui... jusqu'à ce qu'il rentre à la maison.
Alors même qu'il prononçait ses mots pour la rassurer il réalisa avec un certain effroi qu'il s'adressait en fait à lui même. Maintenant il sentait nettement un poids, un tiraillement, une inquiétude. Il continua de parler afin de faire passer cet instant pesant au plus vite.
- Ta mère sait que tu es là ? J'espère que tu l'as prévenue que tu seras en retard à la boutique. Il ne faudrait pas la mettre mal à l'aise devant sa patronne tout de même.
- Oui Papa, je luis ai dis. C'est elle qui m'a dit de venir porter l'eau et échanger les paniers. Je dois la rejoindre après pour l'aider.
- Hum, très bien. Dis moi, par curiosité
-ce qui était faux, car c'était bien de l'inquiétude et il le savait maintenant- ils sont partis à combien voir la maison hantée ?

- La maison hantée !?!
tonna derrière eux une voix qui les surpris tout deux.
Gandrel
[A la maison hantée]

Vu de haut, vue de chat, ça sent chaud ces enfants qui chahutent.
Chat sachant ça chaloupe à l'idée de plonger dans le tas à leur faire chavirer le cœur.
Trop tard.
Le grincement produit par l'ouverture de la porte fut couvert par des cris.


- Non reviens !
- Arrête Norbert ! Fais pas ça !
Crièrent deux des enfants resté à l'extérieur en même temps.
Le plus grand, Tristan éclata de rire.

- Alors ça c'est pitoyable, des vrais gonzesses.
Puis rajoutant d'un ton acerbe à l'attention de Norbert, espérant secrètement lui faire abandonner son entreprise afin de ne pas risquer d'être égalé dans l'estime de la bande, voir même d'être détrôné si on leur demandait de comparer ce qu'ils avaient vu à l'intérieur, vu que lui il n'y avait jamais mit les pieds même s'il s'en vantait ouvertement devant tout les monde.
- Allez revient fillette, tu leur a montré ce que tu vaux. C'est pas aussi bien que moi bien sur, mais t'as déjà de la chance d'être encore vivant.
A leur grande surprise, Norbert rit et pénétra à l'intérieur. Mais une violente odeur agressa les narines du matou. Une irrésistible frayeur lui serra le cœur, il se mit à courir, bondir, foncer à toute vitesse en direction de son maitre.
Guillaume, incarné par Gandrel
[Dans un arbre perché, dans le verger]

Guillaume peu concentré sur sa tâche de cueilleur, laissant vagabonder avec la même équivalence désinvolte, ses mains sur les arbustes, ses yeux à travers le verger, et son esprit errant à mille lieu de là.
Quand il aperçut la belle Chloris
1 , ses mains pataudes se firent caresse bien involontairement sur les petites tomates qu'il était censé cueillir, son regard trouva un but, et son esprit une destination. Elle.
En même temps que bien d'autres ouvriers du verger il se mit à rêver. Parmi eux, Guillaume était celui qui en rougissait le plus, celui qui avait le plus honte de ses idées, de son désir. Pourtant la morale voulait que l'ingénu devait être le seul, peut-être, à avoir le droit au fantasme. Il avait le même âge qu'elle, à quelques mois près, était jeune, célibataire et vigoureux.


Le regard vide, l'adolescent fantasmait.
Il faisait nuit, il rentrait chez lui. Derrière les rideaux de la fenêtre de sa chambre l'on pouvait voir la lueur de nombreuses bougies. Jusque là rien de bien étonnant, bien que la danse des lumières fut des plus agréable, mais il n'avait pas laissé de bougies allumées. Pourtant il entra avec assurance. -En effet, l'un des avantages conséquent des rêves et fantasmes éveillés, c'est qu'on ne s'étonne pas trop de certaines bizarreries qui pourrait vous effrayer en des circonstances habituelles- .
Le jeune homme se dirigea dans son sanctuaire, et vit, étalé sur le lit, la belle Chloris. Respirant le parfum et la chaleur des lieux il s'avança d'un pas leste, léger comme l'air auprès de cet autel d'étoffe.
Ses cheveux d'un noir de jais, longs et lisses, s'étalaient autour de son visage parfait, et sa robe de dentelle d'une couleur chaude, bouillante pourrait-on dire, étalait de son tissus d'un rouge éclatant sur le velours de la literie. Sa robe brodée semblait laisser échapper dans un pli un doux soupir, l'étoffe épousant son corps, caressant ses formes, révélant ainsi la rondeur de ses seins, la courbure de ses hanches et épousait dans le creux de ses jambes la douce dune de son sexe.
Guillaume s'avança et s'assit sur le bord du lit, laissant glisser sa main sur le juvénile visage de la gracieuse plante, effleurant sa joue, son menton, son cou... et défit le nœud d'un lacet qui fendit le corsage de l'emballage en un geste preste et habile offrant ainsi a sa main, l'intense chaleur, de pouvoir continuer à glisser sur cette peau qu'il devinait soyeuse. L'exploration rabattit les pans de la robe et dans l'espace entrouvert, il contempla ses tétons qui étaient du même rose que ses lèvres. Il la regardait, la dévorait, quand elle éclata d'un rire spontané, une rire gras, un rire gras ?

Revenant dans la triste réalité, le cueilleur vit la belle de ses rêves auprès de son père, lui riait, elle non. A vrai dire elle avait plutôt l'air d'un enfant prit en faute. S'en le vouloir vraiment, il surprit leur conversation.


- T'inquiète pas, ça ira bien pour lui... jusqu'à ce qu'il rentre à la maison. … Ta mère sait que tu es là ? J'espère que tu l'as prévenue que tu seras en retard à la boutique. Il ne faudrait pas la mettre mal à l'aise devant sa patronne tout de même.
- Oui Papa, je luis ai dis. C'est elle qui m'a dit de venir porter l'eau et échanger les paniers. Je dois la rejoindre après pour l'aider.
- Hum, très bien. Dis moi, par curiosité ils sont partis à combien voir la maison hantée ?

- La maison hantée !?! lâcha Guillaume d'une vois étranglée qu'il n'avait pu contenir.



1. Chloris : déesse grecque des fleurs, flore chez les romains.
Jean, incarné par Gandrel
[Que la partie commence !]

Le père et la fille restèrent un instant à regarder l'intrus qui les avait interrompu. Le père, qui le premier avait reprit ses esprits, brisa le silence. Bien qu'inquiet il n'était pas homme à le montrer, optant pour la raillerie.

- Et bien, ne t'en fait pas tant petit, visiblement mon fils de sept ans est bien plus courageux que toi.
- Ce...
tenta Guillaume.
- Va donc travailler au lieu de te mêler de ce qui ne te concerne pas, va donc arranger ce physique maigrelet.
- … sont les... les animaux...

Malgré que le jeune eut finit sa phrase d'une petite voix étouffée, il entendit les mots avec force, ceux-ci résonnèrent longtemps dans sa tête. Son visage se déforma, affichant un rictus hideux.
- Animaux ?
- Oui monsieur, des chiens errants... de ce que l'on dit. Ils l'ont prit comme abris depuis quelques jours, c'était prévu de les chasser mais... tout le monde avait trop à faire...


Le père de famille parti en courant puis dix mètres plus tard il fit volte face et hurla à sa fille.
- Va prévenir ta mère. Vite.
Puis il se tourna vers Guillaume :
- Et toi viens avec moi.
Le jeune homme hésita, déplaça son regard du père au visage apeuré de Chloris, lui fit un signe de tête et le rejoint au pas de course. Ils quittèrent les lieux au pas de course en direction du bois.



[Running man]

Son cœur battait à tout rompre tandis qu'il courait à perdre haleine sans porter attention à ses poumons qui brulaient de l'intérieur. Il pouvait entendre le martèlement des pas du jeune Guillaume qui était toujours à ses trousses, tentant de tenir la course effrénée d'un père essayant de filer plus vite que le sable du temps pour retrouver son fils. De toute sa vie il ne pouvait se rappeler avoir éprouvé ce genre de terreur, une frayeur glaciale impossible à définir. En cet instant chaque pensée qui n'était vouée à l'épouvante la plus féroce était inexistante, non, il n'avait jamais vécu un tel moment.
A l'orée du bois il entendit un cri, son cœur marqua un arrêt, et il sut, par un quelconque sixième sens, qu'il était trop tard. Rien n'arrêta sa course,



Ceux qui ont l'autorisation peuvent commencer à poster pour se situer -que vous soyez témoin de la scène, déjà dans les bois, ou ailleurs- , merci.
--Bauregard


Dans la forêt...

C'est les yeux écarquillés de surprise, ronds comme des écus, que le jeune braconnier fut témoin du bond prodigieux que le lapin venait d'effectuer. Réflexe de chasseur, l'homme lança aussitôt son poignard d'un mouvement sec du poignet. Raté, l'animal disparaissait bientôt à grand bruit dans les feuillage touffus de la forêt. Bauregard jura entre ses dents. Il avait pourtant bien repéré le terrier de l'animal. Il avait alors obstrué la sortie d'un panier en osier, qu'il s'était fabriqué. Puis en frappant le sol autour, il avait fait peur au lapin afin qu'il sorte foncer dans le piège tendu. Oui mais voila, lui qui braconnait depuis maintenant trois années, lui qui était rompu aux pièges de la forêt, venait de se faire avoir par une saleté de lapin.

L'homme se pencha, hochant la tête en sifflant entre ses dents. Le deuxième trou menant au terrier était bien caché. Il pesta une dernière fois contre lui même, se promettant de vérifier tous les coins et recoins autour d'une bouche de terrier la prochaine fois. Comment avait il pu louper celui-ci?? Nul doute qu'il ne s'en vanterait pas au village. Ça non, on se payerait sa tronche.

Bauregard, d'un pas lent, chipa le panier d'osier de sa main gauche, avant de s'éloigner. Le jour s'était levé, et il était temps pour lui de rentrer à la maison. Non pas que sa femme l'attendait, donnant sans doute le sein à leur plus jeune fils, mais il était interdit de braconner dans cette forêt. Aussi s'y prenait il la nuit, se levant une fois seulement la lune haute dans le ciel et le silence enveloppant Vaudemont.

Aujourd'hui, il s'était un peu éloigné dans la forêt. Le gibier, même la nuit, commençait à se faire rare à la lisière. Trop de collets, trop de remue ménage. Et il fallait, plus le temps passait, s'enfonçait de plus en plus loin dans la masse touffue que formait les arbres et les buissons. Pas de quoi réjouir Bauregard, mais il fallait bien travailler pour faire vivre la famille. Une femme et deux enfants, cela ne se nourrissait pas en comptant les coquelicots.


Fichtre, qu'est ceci?

Il venait de s'immobiliser soudainement en entendant un cri, un peu plus loin devant lui. Plus précisément, il se rendait compte que le cri devait se trouver entre la lisière de la forêt et sa personne. Et alors qu'il s'interrogeait encore, plusieurs hurlements de terreur accélérèrent sa respiration. Il sentait son sang se glacer, quelques gouttes de sueurs coulaient le long de son dos. Il tendit l'oreille, alors que le silence revenait. Aucun bruit. Même pas une feuille bougeant à cause du vent. Quelqu'un, ou plutôt des villageois en danger??

Par Aristote, cela ne me dit rien qui vaille, murmura-t-il, comme s'il prenait à témoin les arbres l'entourant. En temps normal, il aurait couru en direction des cris. Il n'était guère peureux, et s'il pouvait se rendre utile, il le faisait avec plaisir. Mais la, pour deux raisons, il restait planté sur ses pieds. La première étant qu'il revenait de braconner. Un panier en osier dans une main, un poignard dont la lame était encore rouge de sang, une petite sacoche avec deux cadavres de lièvres... Il était bon pour être emmené à la maréchaussée du village. La deuxième raison, c'était tout simplement ces cris. Il avait ressenti une horreur absolu dans ceux-ci. Le genre de cri qui en plus de vous glacer le sang et de vous dresser les cheveux sur la tête, vous enlève toute faculté de raisonnement. Et la en l'occurrence, ses jambes ne répondaient plus.

Ces cris... plusieurs cris...


Par Aristote, murmura-t-il à nouveau, les lèvres légèrement tremblotantes. C'était des cris d'enfants. Ce sont des enfants...
Claire, incarné par Arphasar


Claire regardait Chloris ou plutôt non, elle regardait les ravages que celle-ci produisait dans les rangs d'ouvriers agricoles. Et sa jalousie, sa tristesse de ne pas être son égale l'assaillirent, retournant le couteau dans la plaie.

Selon Claire, Chloris avait tout, c'était une petite fleur d'été aux beaux cheveux noirs avec un corps appétissant. Tandis qu'elle, elle qui se nommait Claire, se prenait pour une blague que le Diable aurait faite à ses parents. Ses cheveux étaient roux comme ceux d'une créature malveillante et tout son physique était un mélange raté entre la taille haute et élancée de sa mère et la carrure de bûcheron de son père. Décidément non, elle n'était pas de ces petits arbustes fleuris qui a la première averse perdent leurs fleurs, elle était, à son avis, un vieux saule pleureur qui se fane sans jamais révéler la tristesse qui se terre au fond du cœur. Et toute à ses pensées, Claire ne voyait jamais le regard intéressé de l'un ou l'autre jeune homme. Certains la regardait en faisant le calcul qu'avec sa charpente, elle pourrait être une bonne mère et une bonne épouse, d'autres ne calculaient pas et laissaient juste leur regard se promener en espérant qu'un jour peut-être...

Claire remit pour la centième fois de la journée une mèche derrière son oreille droite et décida d'effacer Chloris de son esprit. Elle ne se laisserait pas gâcher la journée par l'apparition de cette pimprenelle! Elle prenait parfois ce genre de résolutions et se remettait au travail comme une forcenée. Elle s'occupait des paniers, des gourdes d'eau pour les cueilleurs, des pains pour tous les hommes de la famille, frères, cousins, oncles et pères. Elle entreposait tout, comptait, arrangeait, rajoutait, enlevait et faisait le calcul mental de la recette de la journée.

Elle savait qui rêvait dans son arbre et donc à qui il fallait chatouiller la plante des pieds pour que le distrait se remette au travail sans devoir se faire gronder le soir par ses parents.
Seulement le rêvasseur c'était son cousin préféré. Il inventait et racontait des histoires délirantes de chiens baveux, de maisons hantées et de fantômes mal lunés. Elle hésita à le rappeler à l'ordre, mais il avait déjà la peau du dos tellement tannée qu'elle craignait qu' une nouvelle correction ne le tue. Elle se décida à grimper dans l'arbre pour l'aider à remplir son panier sous prétexte de discuter de la dernière histoire qu'il lui avait contée. Elle l'avait trouvée diablement réelle. Il avait parlé d'une petite maison dite hantée dans la forêt envahie par une meute de chiens enragés qui venaient faire des rapines sur le village et repartaient avec les quelques rares morceaux de viandes que les villageois avaient braconnés.

Lorsqu'elle arriva au sommet de l'échelle, elle le trouva profondément absorbé dans l'observation d'une scène qui se déroulait entre Chloris et son père. Et elle écouta, tout aussi curieuse que son cousin et elle comprit pourquoi l'histoire de la veille lui avait semblée si réelle, elle était vraie! Le récit avait été légèrement enjolivé par rapport à ce qui s'était passé la veille mais aujourd'hui la fiction devenait réalité et virait à l'aigre d'une façon assez imprévue.

Tout s'enchaînait sous ses yeux, depuis la timidité effrayée de Chloris jusqu'à l'aveux de Guillaume et à leur course effrénée vers le lieu du drame. Elle descendit aussi vite qu'elle put de l'arbre suivie de son cousin et tous deux se mirent à courir.

Claire défaisait la lanière de cuir qui lui nouait les cheveux. C'était sa petite fronde, elle avait quelques galets dans ses poches, si elle visait assez bien, elle pourrait abattre un chien en deux coups rapprochés. Son cousin et elle, avaient gagné leur réputation de frondeurs à force d'entraînement. On comptait sur eux pour cueillir l'éventuel lapin qui s'enfuyait du verger, mais aujourd'hui, il s'agissait d'un autre gibier.
--Rumpel
Deux heures bon poids... Deux longues heures d'attente angoissée et toujours rien. Pas le moindre signe de Martin. Rumpel rouspéta dans sa barbe tout en passant une main apaisante sur le front de sa jeune femme allongée dans l'herbe, la tête posée sur ses genoux. Crispée, les mains sur son ventre gonflé, elle haletait sous la montée d'une contraction plus violente que les autres.
Rumpel désespérait un peu, ses yeux ne cessaient de scruter le visage de la Gavotte.
Le travail avait commencé. Quelques minutes auparavant elle avait fortement serré sa main calleuse de maçon en soupirant d'une voix atone. Le bébé arrive...

Il ne pouvait que l'assurer que tout irait pour le mieux. Il avait senti l'enfant bouger un instant plus tôt, comme si un besoin urgent de sortir du cocon douillet de la matrice de sa mère, l'habitait. Que faire ? Il imaginait Martin courir de toute la vitesse de ses petites jambes vers les habitations les plus proches pour quémander un médicastre d'urgence. Déjà, Rumpel s'en voulait mortellement. Ce voyage jusqu'en ces terres reculées afin de trouver du travail avait affaibli les dernières ressources de la famille. Parfois il sentait le regard froid de sa femme qui passait sur lui comme un vivant reproche. Mais elle l'avait suivi dans son désir de se faire un nom dans le monde des maîtres bâtisseurs, sans critiquer son choix. A bien des égards il s'estimait chanceux d'avoir pu la marier. Gavotte la fille du charpentier. Elle avait fait tourner bien des têtes dans leur village natal, mais n'avait eu d'yeux que pour lui, Rumpel.

Soudain elle se cabra de nouveau sous l'afflux de souffrance qui montait de ses entrailles. Elle hurla. Étrangement, Rumpel entendit comme un écho à ce cri. D'autres empli d'effroi, vinrent se mêler à celui de sa femme qui s'agrippait aux cuisses de son mari avec force pour tenter de calmer la douleur qui lui fouaillait le ventre.
Le maçon tout en resserrant son étreinte autour de la Gavotte, jetait des regards affolés de part et d'autres du chemin qui traversait la vieille forêt. Il ressentait ô combien la fragilité de leur position. Si on venait à les attaquer en ces circonstances, serait-il capable de pouvoir défendre sa famille ?
Des cris encore ! Cette fois il n'avait pas rêvé. Et Martin qui ne revenait toujours pas ! Mais que pouvait-il bien faire le bougre ? C'était pas si difficile que ça de trouver un docteur tout de même. En plus pour ses dix ans il était plutôt débrouillard le gamin.


Calme toi, calme toi, ce n'est sans doute rien de plus qu'une bête qui crie son agonie.

De nouveau, avec des gestes empreints de tendresse, il essuya le front ruisselant de la Gavotte. Mais l'inquiétude perçait dans son regard habituellement clair. Son esprit lui disait qu'il y avait là quelque maléfice en cours. Les ombres tremblotantes des arbres semblaient se confondre, comme si eux même se serrait les uns contre les autres en guise de réassurance. Une atmosphère malsaine régnait dans ces bois, il en aurait mis sa main au feu. Mais pour l'heure aucune alternative ne s'offrait à lui que d'attendre.
Il sortit un grand couteau et son herminette qu'il posa à leur côtés au cas où...
Gandrel
Sous ses pieds raisonnait le craquement des brindilles, le mutisme ambiant ne faisait qu'en rendre l'écho plus assourdissant. L'apparition qu'il suivait n'était qu'ombre à se faufiler derrière les arbres et autres fourrés, et, à son opposé, celle-ci se déplaçait dans le plus absolu silence. Seules les effluves rougeoyantes de son gibier lui permettait de la suivre même s'il n'avait su en distinguer l'origine. Est-ce sa chevelure ? est-ce un chaperon 1 ? En fait, avant toute chose, c'était la couleur qu'il avait prit en filature.

Après quelques temps de marche où la rougeoyante fugueuse ne s'arrêtait ni ne répondait à ses appels, il arriva en bordure d'un lac.




La vue était sublime, le plan d'eau baignait dans un nuage de brouillard, qui voguait de ci de là tel un voile de marié qui danse. L'étendue d'eau s'étalait au centre de la forêt qui reprenait possession du sol dès que la terre réapparaissaient de toute part autour de lui. Le blondinet s'en approcha.
Un parfum qu'il identifia aussitôt flottait dans l'air, c'est alors que l'image associée à l'effluve se dessina sortant de l'eau.

- Belle, majestueuse, de l'eau s'écoulant de sa rousse chevelure pour glisser sur ses épaules, ses seins, son ventre. Tandis que certaines gouttes restaient là sur sa toison, tel des perles de rosée sur des pétales enflammées; d'autres continuaient à caresser son corps et coulaient le long de ses interminables jambes.
Le voyageur resta là quelques instants, immobile et frissonnant, s'extasiant incrédule, devant l'aimante; puis avança.
Un pas, un deuxième, un autre, encore un. Une main tendue, un souffle, un cœur qui bat, peut-être deux, du bout des doigts il l'effleure et devine sa saveur sucré salée. Le jeune homme ferme les yeux laissant un cri muet l'emplir de volupté. Son souffle réchauffe son cou, elle a du se hisser sur ses pieds. C'est alors qu'elle fait glisser le bout de sa langue râpeuse dans son cou... râpeuse ???
Gandrel ouvre alors les yeux, la belle lui sourit et lui parle, mais il ne comprend rien de ce qu'elle lui dit - comme d'habitude remarquez - elle s'agite, lui fronce les sourcils car il ne reconnait absolument pas sa voix et n'y comprend goute. C'est alors quand le regardant d'un air étrange elle lui dit clairement:

- Miaaou
Et c'est d'une voix endormie et pâteuse qu'il répondit.

- Hein ?

Comme rappelé soudainement sur cette terre, la vison, quoique floue, du dormeur changea totalement. Un chat pacha, son félin Boule de poil, miaulait et le secouait furieusement tout en lui léchant le visage avec une hargne qui lui était peu commune. Si bien que l'on ne pouvait plus distinguer de l'humidité faciale, la salive du chat au filet de bave que le ronfleur avait laissé échapper.
Mais le blondinet n'eut guère de temps pour bien saisir l'excitation de l'animal que d'effroyables cris retentirent dans les bois.

Il se leva d'un bond tout en cherchant autour de lui à se repérer. De réveillé perdu il passa au stade d'hébété égaré en se rappelant où il était et ce qu'il y faisait avant, d'enfin, devenir alerte et se rendre compte de l'urgence profonde de la situation.
Sans attendre plus avant il enfourcha sa jument pour se diriger vers le lieu de l'incident. Mauvaise idée. Le caractère impétueux de l'animal et la volonté de son maitre à se rendre sur les lieux avec vivacité rentraient en conflit avec la nature boisée de la zone.

Les premières gifles et griffures de branchages divers bien que violent et douloureux ne furent pas aussi décisif qu'une simple bonne grosse branche qui avait eu la triste idée de pousser en travers de son chemin. Le combat fut sec et sans appel. La branche l'emporta laissant le blondinet au sol le souffle coupé. Tandis qu'il se redressait avec difficulté, il fut confronté à une autre attaque. Une famille de sanglier lui fonçait dessus avec détermination. Probablement que ceux-ci fuyaient les cris mais il n'eut guère le temps d'y songer pensant plutôt à empoigner son épée devant le danger. La brève bataille fut aussi sanglante qu'inutile. Une de ces bestioles avait maintenant de crâne défoncé par une lame alors que ses congénères, dans leur élan, c'étaient contentés de le bousculer violemment juste pour pouvoir continuer leur route. Se faisant, le blond perdit son équilibre et se retrouva nez à nez avec l'occis, c'est là que Gandrel réalisa son erreur, la bête ne voulait que passer.
Se relevant pour la troisième fois en moins de cinq minutes, couvert de griffures et de sang, chemise et pantalon déchirés, l'écrivaillon repris sa course folle, mais à pieds cette fois, l'épée à la main. Son fil dégoulinant du nectar qui lui avait donné la vie car après tout, les épées existaient pour ça, faire couler le sang.

Ce fut Boule de poil, le chat, qui le remit dans la bonne direction...



1 chaperon : Coiffure à bourrelet terminée par une queue que portaient les hommes et les femmes du Moyen Âge.

Vraiment toutes mes excuses, suite demain, désolé pour le retard, emploi du temps plus que chargé. Déjà que j'suis en retard, je cours au Tours Métrages.
--J_u_l_e_s


[A l'Aube du jour Funeste...]

- Viens Julie… Je nous ai trouvé une maison…

C’est avec conviction dans la voix que le jeune garçon s’adressait a sa jumelle. Il était parti tres tôt le matin, la laissant a l’abri dans une grotte pour aller parcourir la forêt. Ils avaient été chassés du dernier village qu’ils avaient parcouru et c’est dans l’espoir de trouver un chez eux qu’ils trainaient les chausses dans les bois.

- Allez viens Julie, reveille toi, fais froid ici…

Les grand yeux clairs de l’enfant scrutaient les mouvement de sa sœur allongée. Il se pencha pour la secouer legerement, degager une mèche rousse qui lui entravait le visage. La endormie, elle ressemblait a un ange. Mais selon les villageois qui maintes fois les avaient chassé a coups de batons, leurs cheveux rouges, leur teint pale et leurs grands yeux clairs étaient l’œuvre du malin.

- Julie…

Il se releva et commenca a rassembler leurs maigres effets. Le sourire en coin les yeux couleur miel brillant d’une lueur folle. Oui Julie serait fière de lui. Il n’était sorti que pour chercher de quoi manger. D’apercevoir les joues pales de sa jumelle se creuser, le jeune garçon avait perdu le sommeil. Il se rappelait de la promesse qu’ils s’étaient faites…

Je suis ton père, ta mère, ton frere et ton ami…

On peut se dire… Les promesses et serments d’enfants c’est pour un temps…Mais il avaient vu le jour ensemble et c’est ensemble qu’ils demeureraient toujours. C’est pour ça qu’ils avaient fui a la mort de leurs parents, il avait fui le monastere et lui avait fait fuir le couvent… Des prisons austères que l’on leur reservait.
Et depuis personne n’avait voulu d’eux. Qu’a cela ne tienne, ils chercheraient sans relache leur place dans le monde.


- Leve toi ma Julie, j’ai trouvé une maison. Une graaaaaande maison abandonnée. Personne ne viendra nous y déranger tu verras.

Oui la maison était grande. Elle n’avait pas l’air totalement délabrée, mais suffisamment a l’écart pour que les jumeaux y puissent elire domicile. Le jeune garçon avait tout de suite imaginé leur futur, retaper la maison, en faire un nid douillet, la foret leur donnant de quoi survivre… Oui ça allait etre bien. Il fallait se hater.

Il se dirigea a nouveau vers la jeune fille se penchant et lui deposa un leger baiser sur les levres.

- Il y fera bien meilleur tu verras… viens…
--J_u_l_i_e


Jules !...Rend moi mon ruban !!! Julie , les yeux virant au vert courait derrière lui à en perdre haleine. Immanquablement sa fureur s’abattait sur lui et les deux enfants finissaient leur jeu entremêlés dans l’herbe verte des près. …Deux taches rouges qui roulaient, hurlaient, riaient…
Deux enfants heureux….

- Viens Julie… Je nous ai trouvé une maison…

La voix était plus rauque mais il était toujours le même. Et à ses cotés…

- Allez viens Julie, reveille toi, fais froid ici… Leve toi ma Julie, j’ai trouvé une maison. Une graaaaaande maison abandonnée. Personne ne viendra nous y déranger tu verras.


Lentement, elle quitte ses rêves….Le regard trouble encore. Recroquevillée, elle referme à nouveau ses paupières …Gémit doucement, douloureusement, voulant rejoindre son rêve d’enfant…
Le frôlement léger sur ses lèvres efface les images et deux éclats mordorés se posent sur leurs reflets …le sourire lui donne presque bonne mine et la jeune fille, se saisit de la main de son double.
Le pas est incertain, mais il veille sur elle.


Une maison, tu dis ?…Rien que pour nous ?

Son regard, machinalement balaie les alentours.
Il n’y rien….Eux et les bois sombres. L’éclat doré redouble d’intensité. Sa main devenue fragile dans la main de Jules se pelotonne, l’enserre plus fort.


Emmène-moi vite chez nous….
Gandrel
Ce fut Boule de poil, le chat, qui le remit dans la bonne direction...

Gandrel ne perçu pas le souffle glacé qui souffla en cet instant, éphémère bise échappée d'une forêt qui, sans que l'on ne le sache encore, recouvrait son calme. Un calme bien pesant, silence assourdissant que ne percevait le blondinet crachant son souffle et ses poumons à la poursuite d'un matou dont chaque félin mouvement hurlait à son maitre leur révolte quant à son incapacité de le suivre avec la célérité qui s'impose.

Une gifle, des battements, des brulures, un mur. Un immense mur végétal qui s'escalade encore et encore, quand, enfin, l'animal et son maitre arrêtent leur course comme stupéfié devant le spectacle qui s'offre à eux.
Le tableau ? Une maison en ruine, des enfants... non, pas des enfants, des morceaux d'enfants. Et une végétation plus rouge que verte.

Une effluve de métal flottait emplissant les narines, le doux parfum du sang. Ici et là, des poupées de porcelaine désarticulées s'étendaient. Scène obscène, l'un d'entre eux, du moins son torse, avait été projeté sur les grilles et gisait là empalé tel un macabre ornement. Gandrel paralysé devant la cauchemardesque vision laissait ses yeux errer seuls dans ce champs de bataille recouvert d'entrailles. Pupille pas si solitaire que cela si l'on comptait les soubresauts de l'épée qui dansait de-ci, de-là sans réel but. Tremblement de la main du porteur, spasmes ou vaine défense contre un ennemi invisible. Peu importait, le fil ensanglanté de la lame de Florebo
1 chaloupait un air de musique invisible.
Bien sûr, l'écrivaillon aurait dû se précipiter dans la maison, en faire le tour, aider les survivants, châtier le coupable, faire... faire quelque chose !... mais ici, en cet instant il n'y avait rien, non rien de vivant. Rien que le silence, rien que le poids d'une vision qui ne devrait être.

A la brusque perception d'agitation dans la périphérie le blondinet reprit conscience. Plus loin à gauche derrière les arbres, une secousse. Tandis qu'à droite, tel boulet de canon, une voix prit possession des lieux. Le nom de Norbert raisonnait maintenant avec force, mais aucun battement d'ailes, aucun pas empressé, rien hormis son propre écho ne lui répondit. Les oiseaux et autres animaux alentours avaient déjà fui il y a fort longtemps.
Gandrel, hésita, rester ou pas. Une alarme interne lui hurla de fuir. On ne devait jamais rester dans un tel lieu plus d'une minute, surtout quand l'on était couvert de sang une épée à la main sur une scène de crime.
L'arrivée imminente du propriétaire de la voix l'empêcha de prendre une décision plus appropriée, le promeneur se précipita dans les fourrés en contournant la maisonnée. Choix judicieux, titubant, soufflant tel un taureau, un homme d'age mûr pénétra l'espace.

Le juventus
2 se retourna et le vit, le même air absent qu'il avait dû afficher un instant plus tôt. L'invisible devenait visible, il voyait un volute s'échapper de l'individu, son espoir, sa force, son bonheur.
Jean regardait la scène, n'éprouvant maintenant plus de crainte pour son enfant, mais une immense douleur pour tous ceux qui se trouvaient là. Sept corps de jeunes garçon éparpillés telles des feuilles d'automne rongée et balayées par un courant d'air. Son regard hypnotisé par le croquis affiché fini par se poser sur l'ultime rictus d'un visage enfantin. Petite tête dont la joue avait été arrachée et dont la mâchoire disloquée pendait telle une cloche à un beffroi. Sourire inique que lui offrait Norbert, son fils.

Percevant le pas de course d'autres personnes, Gandrel s'esquiva définitivement, laissant planté là, sans défense aucune, l'infortuné père de famille.



1. Florebo quocumque ferar : citation gravée sur la lame et nom personnel donné à l'épée de Gandrel.
2. Juventus : jeune homme.


Voilà la suite. *touss touss* Oui ? Demain ? J'ai dis ça ? Moi ? Écris ? Ah oui peut-être... bon d'accord, je sais et je suis on ne peut plus honteux et m'excuse sincèrement auprès de ceux qui attendent toujours pour poster. J'assume l'entière responsabilité de mon irresponsabilité -oui oui rien que ça- et fais dès maintenant mesdames et messieurs, devant vous, sous vos yeux ébahis -oups je m'emporte- le nécessaire.
" Levan sort de ce corps ! "
Voilà, c'est fait. Tout devrait enfin rentrer dans l'ordre.
Jean, incarné par Gandrel
[A la maison hantée]

Jean, totalement exposé aux affres du lieu ne parvenait plus à rester cohérent. Son cœur saigne. L'espoir, s'il en avait eu un s'était évanoui, à présent, il ne lui restait aucune défense contre ce qu'il voyait, la tête déchiquetée de son enfant, sa propre chair, étalée là. Et tandis que d'un pas cotonneux il se dirigeait vers son fils, plus rien ne semblait réel. Il contourna un corps dont les viscères se répandaient tel une fleur éclose, macabre spectacle. Ses yeux mécaniquement cherchaient un passage qui n'eut pas demandé de blasphème, écrase t-on un enfant mort ? Même s'il ne s'agit que d'infime partie de sa chair répandue sur le sol ? Cela compte t-il ? Pour lui, en cet instant, la réponse était oui, et il s'engouffrait dans ce charnier avec la déférence accordée à un lieu de culte. Tellement il était prit qu'il ne vit pas les empreintes de chausses qui s'en venait jusque là pour repartir vers les bois. Mais c'était sans compter sur la pesanteur du lieu.
Derrière lui, des paroles dont le son de la voix corrompu par le lieu retenti.


- Oh mon dieu ! Oh mon dieu... Qu'Aristote nous protège !

Si sa vision ne s'était pas posée sur une paire de jambes égarées, il eut continué de se retourner et aurait sans aucun doute maudit et arraché la langue du possesseur de la voix, mais le timbre était bien trop déformé et il ne saurais jamais qui avait dit cela. Hagard, mû par un besoin de normalité, comme dans un rêve, se mouvant avec des gestes d'une impossible lenteur, il chercha le tronc. Il le trouva, empalé sur une grille. Aussi étonnant que cela puisse paraitre il s'en trouva rassuré, quand il ne reste rien pour s'accrocher, on s'en remet à ce qu'on a.

Puis il arriva à son but, sur la petite silhouette de son enfant. Tout autour de cette image, de cette odeur, tout autour, rien qui n'eut pu le réanimer. Le père ne sentit pas son corps s'écrouler sous son poids, il ne ressentit pas la douleur à ses genoux, mais il s'entendit émettre un son. Une supplique inarticulée invectivant le cours du temps, l'implorant de le laisser arriver avant ça, avant cet instant innommable. Quel dieu pourrait permettre qu'il ne fut là à temps pour sauver son fils, et si cela n'était possible, quelle divinité pu l'empêcher de mourir avec lui ?
Pourquoi lui ? Doit-on nécessairement infliger cela a un homme honnête ?
C'est alors qu'il pleura.
Guillaume, incarné par Gandrel
[Comme elle vient]

Comme elle vient, la fin de l'innocence, cruelle et sans fard, Guillaume l'apprend à ses dépends. Il l'ignore encore mais voit là la fin d'une époque. Pourtant, comme tout un chacun il ne peut prétendre se trouver en défaut. Depuis sa tendre enfance n'a t-il pas ouïe, et parfois avec avidité, ces contes et récits ? Qu'il s'agisse de bataille, de coups d'éclats d'un chevalier ou bien d'attaque de loups, d'héroïque conduite d'un chien de berger, peut-il dire qu'il l'ignorait ? Non, il ne le peut. Mais quelle triste coalition, de ses parents, du buveur de vin dans la taverne, du troubadours sur son estrade... tous, oui tous ont-ils conclus un sordide pacte ? Une entente qui s'accorderait à ne pas parler de... de... de ça !

- Oh mon dieu ! Oh mon dieu... Qu'Aristote nous protège !
Dit quelqu'un prêt de lui. Guillaume tourne la tête, mais lui non plus ne verra le visage de l'auteur de cette phrase. Bouger un muscle a déclencher dans son organisme une irrépressible envie de vomir. Les muscles ont bons dos parfois.
Guillaume gerbe, dégobille, éructe, accompagnant à sa manière les enfants qui l'ont précédés. Allant de sa cotisation personnelle de matières internes tout comme eux.

Comme de très loin, il entendit les autres arriver. Des pas. Un bruit de course puis de pas lents. Il y a encore peu d'agitation alentour, quelques malheureux qui, tout comme lui, avaient suivit le mouvement, puis le silence.
Quand il se reprend, c'est avec incrédulité qu'il dévisage Jean se balançant d'avant en arrière agenouillé tout en serrant dans ses bras son fils, le berçant avec une infinie douceur.
Guillaume se sent coupable, il connaissait l'existence de ses animaux errants, des chiens ou des loups, peu importe, juste des monstres à abattre.
S'infligeant encore le panorama il prit son courage à deux mains allant vérifier les corps et constata des déchirures causées sans aucun doute par de violents coups de dents. Détaillant chaque cadavre, il déglutissait, pensant que quelques années plus tôt se pu être lui à la place d'un de ces garçons.
Après une ronde, flageolant de tout son être et le cœur plein d'appréhensions, il voulu pénétrer dans la maison quand quelqu'un déclara.


- Je retourne au village chercher la milice.
Il répondit
- Non ! Surtout pas !
Prenant posture sévère Guillaume continua.
- Nous ne pouvons pas nous le permettre, nous devons retrouver les bêtes qui ont causés ce drame sinon il risque d'y avoir d'autres malheurs.
Les rares présents le regardaient d'un air dubitatif.
- J... Des gens savaient qu'il y avait là il y a peu quelques animal sauvage. De grandes battues ont été organisées en Bourgogne et en Champagne cet été 1 , sans aucun doute nous récoltons là le fruit de leur incompétence. Si jamais la ou les bêtes qui ont maintenant gouté le sang errent encore dans les parages personne ne sera en sécurité, il faut les tuer !
- La milice est faites pour ça, qu'elle s'en charge.
- La milice ?
- Ben oui, sont payés pour ça, tu ne vois pas que c'est dangereux de rester là ?
- Oui la milice est là pour ça, et oui c'est dangereux, mais l'erreur que tu commet est justement de s'en remettre à eux de suite. Je n'ai jamais connu de drame impliquant une attaque contre des hommes, mais ceux qui sont plus vieux que mois devraient s'en rappeler. Non ? Dois-je vous remémorer le fléau de quatorze cent trente sept ?


Les présent s'échangèrent des regards. Les quadragénaires exhumèrent de leur mémoire cette époque, ces deux années, mille quatre cent trente sept et mille quatre cent trente huit, deux longues années où la fureur avait déferlée dans leur campagne, dans leurs villages... jusque dans leurs chaumières.
Le souvenir d'une jeunesse enfermée à double tour dans leur maison par leurs parents qui s'en allaient la journée aux champs raviva les souvenirs des trentenaires.
Les plus jeunes eux, rassemblaient les morceaux d'histoire qu'on leur avait conté et qui évoquait cette douloureuse période.

Le cumul de la frénésie d'abandonner les cultures pour se piller réciproquement et de s'entretuer, avait causé dans le pays une disette affreuse. A rajouter à la main de l'homme les humeurs du climat, en effet, des pluies continuelles avaient causés de grands dégâts et diminuèrent encore une grande partie des ressources. Ce nouvel accident avait largement amplifié le taux de mortalité, mais bien sûr, à destin tragique, cela ne suffisait pas. Comble de malheur, un fléau arriva, un fléau extraordinaire que de mémoire d'homme, rien de commun n'avait jamais frappé la région. Des troupes de loups sortirent subitement des forêts et coururent les campagnes. Des centaines de victimes durant deux longues années.
2
Ils savaient tous maintenant qu'ils devaient agir. Bien sûr les miliciens et autre soldatesque était mieux armée, mais au demeurant, ces huées bruyantes se montraient bien inutiles et obtenaient principalement pour seul résultat de faire migrer le problème plutôt que de le régler sous la forme de déloger les prédateurs et les chasser ailleurs. 3
Et cette vision était encore la plus optimiste. Fallait-il encore que la battue soit autorisée, déclencher une chasse était bien plus ardu que la chasse en elle-même. Suivant les lieux qu'il fallait passer au peigne fin il fallait l'autorisation du seigneur des terres, celle du maitres des eaux et forêt, celle du seigneur gouvernant, celle du procureur de justice, celle du bailli ainsi que celle de la police seigneuriale. Sans compter bien sûr la probable implication du représentant de la couronne et celle de la Louveterie. C'est qu'il ne fallait pas croire que parce qu'il y avait une attaque de loup sur l'homme que le paysan pouvait s'octroyer le droit de chasser. Beaucoup l'avaient payés de leur vie. 4

- Mais que faire ?
- Il faut juste que certains d'entre vous aillent chercher discrètement gourdins, haches et faucilles. Nous devons protéger les dépouilles d'autres prédateurs...
Sa voix se brisa mais sans pour autant atténuer le volume et j'irais chasser les bêtes. Il marqua une pause et, tâchant de reprendre contenance continua. Si...si quelqu'un, parmi vous s'il y a des volontaires ou un, même un ce serait bien... s'il y a un volontaire pour m'assister... Je verserais une prime de cent écus 5 a celui qui tuera le responsable de ce carnage. Aux autres, laissez nous quelques heures avant d'avertir la hommes de lois et les familles.
Guilaume dévisageait les présents espérant que ceux-ci répondent favorablement à ses requêtes.


1. Véridique.
2. Toujours vrai.
3. Idem.
4. Si si, puisque je vous le dis.
5. Prime de 100 écus qui sera reversée ig au gagnant s'il y a. Pour les pnj non signés dont j'ignore l'auteur je garantis l'anonymat et/ou méthode de versement selon votre convenance.

Toi qui lis ces lignes, prend ton courage à deux mains et envoi moi un MP afin de participer à ce RP en compagnie de la petite dizaine d'inscrit.
RP qui va faire son petit bonhomme de chemin jusqu'à la fin, doucement, mais surement !
--J_u_l_e_s
[Des cris dans la foret...]

Jules avait pris Julie par la main et de son bras libre dégageait branchages et lianes afin que sa belle puisse avancer sans problème.
Tout en marchant il lui parlait de la maison, grande, et belle. Oui pour lui elle était belle ou du moins le serait quand il s'en occuperait enfin.
Le coeur battant il se laissait bercer des illusions de la vie, se ressourcant au rose leger des levres de sa jumelle lui tendant baies et fruits qu'il pouvait ramasser pour que l'emprise de la faim s'efface des grand yeux pales.


- Aie...

Une épine venait de s'enfoncer dans son doigts. Les enfants pleurent quand ils ont mal, Jules sourit. Il retire simplement l'epine de son doigts le porte a ses levres.
Aucune inquiétude ne doit poindre dans le regard de Julie, et puis cette douleur la... ça n'était rien.

Au fur et a mesure qu'ils s'approchent de la maison des eclats de voix se font entendre. D'un geste protecteur il barre de son bras la poitrine de Julie, la reduit au silence d'un geste discret et se rapproche, écartant buissons pour apercevoir les enfants du village.
Un eclair de colère passe dans son regard alors qu'il serre mâchoire et poings. L'endroit était deja colonisé... Adieu belle maison... Adieu rêves de paix avec Julie...
Jules sent pulser dans son front une veine, comment dire a Julie que la maison n'était plus à eux... Et dans le regard sans espoir du jeune garçon nait la haine, et le cortège d'idées sombres qui va avec. Capable de tout ? Peut être.

Des années plus tard, on aurait pu dire que ce jeune homme était sociopathe.
Il prend une respiration, ne quitte pas les enfants des yeux. Combien de fois les enfants d'autres villages l'avaient roué de coups? Se battre avec eux serait vain. Un ou 2 encore mais un groupe aussi important non...
Et que voulaient ils a la maison du bonheur des jumeaux? N'avaient ils pas leur maisons chaudes et douillettes ou dans l'âtre bruit une marmite de soupe ?
Et pourquoi courraient ils comme ça ? Que pouvait cacher cette maison...

Déjà Julie s'approche. Il se retourne, prêt a lui expliquer, prêt a trouver une solution, un plan B...
Il ouvre a peine la bouche qu'un cri effroyable lui hérisse les poils.
Les enfants ont peur quand ils entendent un cri dans la forêt. Jules sourit. Il y avait un Dieu sur cette terre.
Premier réflexe... Protéger Julie.

[ Quelques heures plus tard]

Il avait serré Julie contre lui fort, très fort. Ne pas la laisser y aller, et laisser le danger passer... Quel danger ? Quelle importance ?
Son sourire s'était élargi en écoutant les hurlements, et sans attendre il avait hissé sa sœur dans un arbre. Le danger ne pouvait venir que d'en bas. Alors ils montent et ils attendent. Il a un peu fermé les yeux, pas assez dormi la nuit... Et sans desserrer son étreinte, il a rêvé de la maison, des enfants qui jamais ne coloniseront la maison.
Il a fini par se réveiller... Le silence de la forêt déconcertant, mais pas plus inquiétant que ça. Il regarde Julie, la questionne du regard puis la relâche.


- Je vais aller voir...


Le danger doit être passé, et il faut qu'il voie, si la maison est a présent leur. Alors l'intrépide jeune garçon s'avance. Prudent, il prend un bout de bois sec... De quoi se défendre. Il regarde derrière lui, pourvu que Julie reste a l'abri.
Doucement il passe la porte...


[ L'horreur...]

ça pue. Le sang, la défection... ça pue, une infection. Il fait sombre mais il voit Jules, il voit les corps, les enfants que quelques instants il maudissait. Les enfants normaux pleurent, vomissent, s'enfuient.
Jules reste stoique. Il ne sourit pas et a l'estomac noué. Mais la mort Jules connait. Sous ses chausses il sent le sang poisseux, il glisse, tombe, se retrouve le nez dans le sang. Une main, un pied... Jules frémit, tremble un peu.


- Dieu...

Ou le diable... Il se relève avec peine, se sent submergé, partout ou il regarde... partout la même horreur. Et la tout de même... Jules crie. Mais Jules réfléchit. Les parents de ces enfants les chercheront... Ils viendront et seront horrifiés, choqués... Peut etre était ce la chance des jumeaux, de se faire accepter... Survivants de l'horreur, fragiles enfants ... Jules Sourit, il rit même... Il yavait un Dieu en ce monde.

L'enfant court, fébrile, excité, pas le moins du monde effrayé. Julie l'attend il l'attrappe plein de sang. Elle s'inquiete, mais il n'ya pas de quoi.


- Ce n'est pas mon sang... Viens Julie, nous allons trouver des parents... Viens...

Dement Jules tire sa soeur, l'attire au coeur de l'horreur. Et alors qu'elle est pétrifiée, sans doute sous le choc, il se baisse, plonge les mains dans le sang et lui en badigeonne le visage, les cheveux... C'est alors que l'ouie affutée perçoit un feulement... Des pas légers...
Un doigts ensanglanté sur les levres de Julie il la tire au fond de la piece, pres d'un torse dechiqueté, et il s'allonge dans le sang, les fluides immondes, il faut que l'illusion soit parfaite. Il fallait qu'ils deviennent des victimes.


- Julie... Je te promets que tout ira bien...

Et Jules sourit avant de fermer les yeux, ralentir sa respiration et attendre...
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