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[RP][Oane Vira] L'Alabrena - Mesnie Saint Just

Melina
Mélina arriva les bras bien charger. Un cabaret avec une th.ère, une chope et un pot d'herbe. Mais elle avait aussi un long tissus qui tenait une petite fille qui semblait se débattre pour en sortir. Mélina ne portait pas d'attention à son fardeau, elle semblait habituer à ce genre de chose. Une fois à l'intérieur elle sourit à sa suzeraine.

- Tel que prévu, je vous apporte votre thé. Mais cette petite fille ne fait que vous réclamez très chère. Je ne sais plus que faire d'elle, alors je vous l'ai apporter. Elle commence déjà à se mettre debout et marché avec notre soutient. Mais toujours pas seule, ce qui devrait pas tarder.

Elle sourit à l'idée de devoir courir après elle à nouveau, elle allait surement courir avant de marcher seule cet enfant. Étant déjà d'une rapidité exemplaire sur ses quatre pattes, elle serait vraiment à surveillé constamment. Quittant ses pensées, elle déposa le cabaret sur une table prêt de Gnia.

- Vous devez tout boire, j'ai apporter du miel pour réduire le gout amer, et vous le rendre ne serait-ce plus agréable à boire.

En servant le thé, la petite tendait les bras vers sa mère. Mélina n'y avait pas porter une grande attention, même si elle avait calmer sa fougue et ne bougeait plus. Mélina tendit la chope chaude à Gnia.

- Vous devriez boire rapidement, pour que la concentration d'herbe soit efficace.
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Gnia
Le petit sourire qui accueillit sa vassale s'estompa au profit d'un froncement de sourcils à la vision de la livraison inattendue qu'apportait Melina. La gamine qui s'agitait dans sa couverture était un peu trop jeune encore pour être la cadette de Melina. A son explication, la Saint Just plissa le nez.
On y était. Elle avait soigneusement évité d'avoir à se soucier de sa fille depuis sa naissance. Elle se contentait de la présentation hâtive et protocolaire de la nourrice qui amenait régulièrement l'enfant à sa mère. Mère qui se contentait de hocher la tête en constatant que la crevette survivait et de renvoyer la nourrice lui fournir amour et soins qu'elle était bien incapable d'elle-même offrir à sa descendance. Puis lorsque l'enfant avait passé sa première année, Agnès avait chargé Melina de veiller sur elle, un peu comme une mère de substitution.

Le problème maintenant c'est que la damoiselle de Saint Just commençait à babiller, à comprendre que nourrice et Melina n'était pas "mère" et de fait, comme n'importe quel enfant qui se respecte, il était temps d'assouvir une curiosité somme toute naturelle et de réclamer sa génitrice.

Cocasse. A l'instant où elle songeait à ne pas faire subir à une probable future descendance ce qu'elle avait fait et ferait subir à l'existante, voilà que son héritière réclamait son bourreau. Le porte-parole de celui qui ne pouvait faire entendre sa voix ?

Agnès haussa les épaules et se saisit de la chope tendue en remerciant Melina d'un discret sourire. Elle avait sciemment ignoré les petits bras tendus et, le regard résolu, but une longue gorgée de l'infusion, se brûlant la langue au passage.
Fi ! Il avait été décidé d'un commun accord entre la Saint Just et elle-même que l'on cessait dès aujourd'hui les sensibleries de bonne femme, s'il fallait se brûler pour s'en souvenir, alors soit.

Tout en ridant de son souffle la surface de la tisane, elle demanda à Melina


Et bien, puisque nous en sommes là, montrez moi donc comment Damoiselle notre fille fait ses premiers pas.
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Melina
Mélina connaissait la saint-Just et craignait sa réaction en ce matin particulier. Les enfants étant déjà agité depuis quelques jours en faisait voir de toutes les couleurs à la gouvernante Brunehaut qui avait prise le poste à plein temps. Il faut dire que quatre enfant en bas de 5 ans pouvait être parfois demandant. Mélina se faisait guerre à soi-même, et aurait préféré ne point avoir d'enfant, mais avait réussis malgré le temps, à se faire à l'idée qu'elle ne désirais point les ignorer malgré qu'elle se sentait mieux sur un champ de bataille, expliquant ses longues absences. Elle avait toujours essayer de revenir régulièrement, sans toutefois aimé ses visite qui prenait son énergie. Le côté maternel qu'elle arrivait à démontrer restait artificiel. Elle aimait ses enfants, mais adorait la gouvernante qui s'en occupait aussi, la libérant à vaquer à ses occupation. Sur ces pensées, elle défit le fardeau qu'elle transportait, arquant le dos de douleur. Elle ne devait pas transporter les enfants, ordre de sa médicastre.. qui ne verrait rien de toute façon et cette fois unique ne pouvais faire trop de dommage. Déposant la fille de Gnia, elle la teint par ses deux mains, puis en laissa qu'une seule, montrant la petite essayer de marcher jusqu’à sa mère mais dépendant de la main de Mélina qui la soutenait et l’empêchait de tomber. Mélina sourit et avança avec le rythme un peu pressé de la petite qui ne voullait que rejoindre sa mère.

Mélina avait prit sous son aile la petite comme sa propre fille. Ils était tous dans la chambre d'enfant adjacente à la sienne. Elle n'avait pas fait de préférence entre les enfants pour inclure la petite que ses propres enfants acceptait comme si elle était leur soeur. Mais il venait un temps ou les enfants avaient besoin de connaitre leur géniteur. Ce temps semblait venu pour la saint-just, et Mélina craignait tout de même le résultat de cette rencontre, autant sur sa suzeraine que sur l'enfant. Malgré tout elle les laissa agir et réagirait au besoin.


- Les enfants sont déjà très agiter ce matin, je ne voulais pas envoyer Brunehaut faire le marché avec les quatre. J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop!

Avec le sourire et un visage apaisant, son ventre protubérant qui selon Mélina n'attendait que d'explosé, malgré qu'elle n'était du qu'en fin décembre. Celle-ci lâcha la main de la petite pour se redressé avec douleur. Celle ci fit les pas restant en titubant vers sa mère, criant de joie à son exploit, ou était-ce car elle arrivait à bon port, touchant les genoux de sa génitrice. Mélina attendit la réaction de sa suzeraine avec appréhension. Mais si elle ne se serait pas redressé à ce moment, Mélina est persuadé qu'elle en aurait été incapable. Elle prit place sur un siège et ne put évité de montrer son soulagement, celui de sa douleur et non de son appréhension.

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Gnia
Et de regarder d'un oeil morne accompagné d'un sourcil dubitatif haussé, la progression de la petite boule dodue sur pattes qui lui tenait lieu de descendance. Hmmm... En voilà une qui ne prenait pas son temps et fonçait droit au but faisant fi de toute prudence, un peu comme feu son père.
Lorsque Melina cessa d'être guide pour soulager son dos, la gamine oscilla un instant sur ses courtes jambes un peu arquées et à la fois surprise et fière d'être capable de se tenir à peu près debout toute seule, elle babillait et poussa un cri strident lorsqu'elle se raccrocha aux jupes de sa mère.

Une foule d'émotions contraires s'imprimèrent fugitivement sur le visage de la Saint Just. Sourire en coin qui dénotait une certaine satisfaction à voir l'héritière passer du stade de la larve à celui d'oisillon, grimace agacé aux sons si aigus qui parvenaient à sortir d'une si petite chose, regard qui tue au dogue à la robe d'automne qui avait fait mine de vouloir disputer à ce mini-humain les caresses de sa maîtresse, voire de japper, un sourd et sec "Ta gueule !" sifflé entre ses dents adressé au cabot mais qui allait aussi bien pour la môme.

Il y eu donc un instant de flottement où le jeune chien couina et se roula en boule sagement non loin du siège de sa maîtresse, tandis qu'une enfant dardait sur sa génitrice des yeux de ce bleu si limpide hérité de son père et où se mêlait curiosité et appréhension.
De son côté, Agnès luttait avec force contre son réflexe premier qui consistait à mander d'un ton glacial à sa vassale d'ôter cette chose de sa vue. Elle poussa un profond soupir, leva une main hésitante qu'elle finit par passer dans les cheveux de jais fins et soyeux de la petiote en lâchant d'un ton bourru


C'est bien, Mademoiselle Niria, espérons que vous soyez à l'avenir aussi douée que celle après qui je vous ai nommée...

Puis mue par une inspiration aussi subite qu'improbable, elle se leva de son siège et accepta enfin de répondre aux bras potelés tendus. Elle hissa non sans mal sa fille jusqu'à sa hauteur et la cala sur la hanche. Elle se dirigea ensuite plus près de l'une des fenêtres à meneaux qui éclairaient la vaste chambre et dévisagea lentement le visage poupon, en évitant tout de même soigneusement son regard.

Qu'il y a-t-il de moi en toi, petite chose ? Si seulement tu ne ressemblais pas tant à ton père...

Agnès ne put réprimer un léger claquement de langue agacé, et reposa l'enfant à terre. Lui tenant une main, elle l'invita à rejoindre Melina qui s'était assise sur un fauteuil non loin. Puis elle lâcha la main et tapota doucement l'épaule de sa fille pour l'inviter à rejoindre seule les bras qui déjà à l'autre bout se tendaient.


Allez, Damoiselle ma fille, la vie n'a rien d'une sinécure et le chemin est long, difficile et parsemé d'embûches... gagner une bataille n'est pas remporter la victoire.


Discours totalement inadapté, évidemment. Mais avait-on besoin de rappeler qu'Agnès était inadaptée aux enfants ? De toutes façons, la fillette ne se fit pas prier pour retrouver un giron surement moins froid que celui de sa mère et, titubant comme une petite ivrogne, les genoux faisant mine parfois de vouloir se dérober sous elle, elle entama le chemin inverse.

Et puis ce fut le drame.
Sentant son équilibre la quitter, la gamine s'était arrêtée, se balançant d'avant en arrière, hésitant encore à quand et comment elle allait tomber. Et soudain, elle se reçut lourdement sur les fesses. Après une seconde de silence surpris, s'éleva dans les airs une sirène stridente et sanglotante.

Agnès déglutit péniblement, tentant de calmer l'affolement mâtiné de colère qui la gagnait et s'efforçant de ne pas gronder, elle posa sur sa vassale un regard implacable tandis qu'elle lançait, la mâchoire crispée, d'un ton sans appel qui peinait à couvrir les pleurs de la petite


Sortez là d'ici.


A dire vrai, Melina ne l'avait pas attendue pour tenter de calmer les pleurs de Niria. Mais, l'ordre de la suzeraine cachait un profond désarroi, exprimait une crainte viscéralement ancrée, dénotait cette incapacité maladive à aimer et prendre soin des siens dont la Saint Just était persuadée de souffrir.
Tournant le dos à la scène, elle avala d'un trait le contenu de sa chope, tout en flattant d'une main absente l'échine de son dogue qui inquiété par les pleurs s'était serré contre ses jambes.

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Melina
Mélina avait vue la réaction de sa suzeraine et se leva pour réconforté la petite. Ce qu'elle n'aurait fait en d'autre circonstance... Mélina la prit dans ses bras, la regarda durement et lui lança d'un ton sec

- Assez, il n'y as pas a pleurer pour si peu. Si tu veux pleurer vas dans ton berceau très chère.

Mélina avait déjà prise la direction de la chambre. Elle n'aimait pas voir ces deux êtres ne savoir que faire avec l'autre... Se tournant vers Gnia, Niria dans les bras, avait déjà calmer son ardeur et ne faisait que sangloter. Mel se doutait que la petite ne réagissait point simplement à la chute, elle n'en était pas a sa première, et certainement pas à sa dernière. Elle repris la parole sur un ton neutre.

- Dame Gnia, vous devez boire toute la théière. Je reviens dans quelques minutes et vous devriez avoir but le tout pour une meilleur efficacité. Peut être faire préparer un bain chaud pour aider les crampes que vous risquer d'avoir, détendre vos muscles...


Mel ne rajouta rien de plus, l'enfant sanglotait encore dans ses bras et cela commençais aussi à l'agacé. Surtout de voir son comportement si différent en présence de sa mère. Elle se dirigea vers la porte et dans l’embrasure jeta un dernier regard à sa suzeraine pour attendre si autres instructions serait donnés.

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Gnia
[Interlude - Le temps d'une cerise... et que la tisane fasse effet]


Toujours campée près de la fenêtre, Agnès observa à la dérobée comment Melina s'y prenait pour faire passer les cris de l'enfant de tocsin à angelus. Cela ne semblait pas si difficile finalement. Quoiqu'il fallait être sûre de réussir et de supporter, en cas d'échec, d'avoir les tympans vrillés par les vagissements divers et variés. Sans compter morve et eau salée. A cette idée, la Saint Just eut un petit froncement de nez de dégout.

Elle trouva néanmoins la force de sourire à Melina qui lui faisait ses recommandations. C'est que dans son entêtement, Agnès ne prenait pas la mesure du danger que pouvait représenter cette dernière tentative de se débarrasser de son hôte encombrant. Les herbes lui avaient été données des semaines plus tôt, et jusqu'alors elle avait reculé sans en avoir véritablement conscience l'instant de les ingurgiter.


Je boirai toute cette foutue eau chaude, Melina, promis. Pour le bain, je préfère qu'il soit préparé pour... après.

Sa vassale s'apprêtait à quitter la pièce emportant la petite fille avec elle. A l'instant où elle allait tourner les talons, survinrent deux événements. l'un surprenant, l'autre un peu moins.

D'abord, Agnès fit une demande à voix très basse à l'intention de sa vassale. Elle s'était à nouveau tournée vers l'alcôve et regardait à travers les vitres les méandres du Tarn.


Melina... Dorénavant, vous mènerez ma fille auprès de moi, tous les matins.


La demande claquait comme un ordre et pour cause. Il en coûtait à l'Infâme d'exprimer finalement rien d'autre qu'un désir très naturel d'assister à l'évolution majeure de sa descendance. Passer du stade de la larve à celui où l'on fait ses premiers pas dans la vie, où enfin l'on peut s'exprimer autrement que par les pleurs.

Elle n'eut pas vraiment le temps de s'interroger plus loin et de maudire secrètement les discours entêtés de Sancte Iohannes sur la nécessité d'une descendance nombreuse. Le vieux Georges venait d'entrer, croisant Melina dans l'embrasure de la porte et annonça une visite.


Vot' Grandeur, la d'moiselle Griotte de Blanc-Combaz vient d's'présenter aux portes d'l'Alabrena et sollicite une entrevue.


Agnès se tourna vers son plus vieux et fidèle domestique, un sourcil haussé de surprise. La première fois qu'il lui avait été donné de croiser la très jeune fille, l'événement qui semblait mondain aux premiers abords s'était transformé en veillée funèbre. Curieuse, elle se demandait ce qui avait bien pu faire venir la damoiselle de compagnie de feue Aléanore Jagellon Alterac jusqu'en Guyenne. Justement aujourd'hui. Curieux destin.


Je vais la recevoir, Georges. Ici.

La Comtesse se versa une nouvelle chope de sa décoction fumante, embarqua sous le bras l'ouvrage qu'elle lisait tantôt et s'installa confortablement sur les coussins et fourrures moelleuses qui paraient la large alcôve où s'ouvrait la fenêtre.
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Melina
À la requête de sa suzeraine, Mélina acquiesça sans rien ajouter pour ne pas laisser l'enfant qui ne faisait que sangloter, rester icelieu plus longtemps. Croisant George, elle n'avait aucune idée de la raison de sa venu, mais avait bien l'intention de revenir après avoir déposer ce petit bout de choux dans la chambre d'enfant. Mélina avait bien mal au dos, et ces maux était de plus en plus fréquent. Elle serait la dernière à s'en plaindre ouvertement, car ce n'était pas elle de le faire. Elle subissait les aléas de la grossesse et poursuivait ses tâches quotidiennes.

La petite étant maintenant calme, le restant du trajet fut agréable à nouveau. Un câlin avant de la remettre à la gouvernante et voilà, elle pouvait revenir à la situation.. elle priait que tout ce passe bien, car Agnès avait déjà trop attendu. Regardant son ventre, elle craignait que les paroles d'Anne se révèle véridique.. des jumeaux.. elle ne survivrait pas à une tel épreuve.... Secouant vigoureusement la tête, Mélina chassa ses pensées et repris la direction de la chambre de sa suzeraine et amie.

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Griotte
Les doigts de la gamine trituraient nerveusement le précieux vélin. Les quelques lignes qui y étaient soigneusement tracées, devaient servir de sésame à la jeune Griotte. Tel un mot de passe qu'on prononce à voix basse pour pénétrer dans une forteresse bien gardée, le contenu du pli devait lui servir à entrer dans la mesnie de la Saint-Just. Si sa Grandeur le voulait bien... Rien ne garantissait qu'elle allait accepter. Malgré la recommandation dont elle était porteuse, une part de doute subsistait dans l'esprit de la Blanc-Combaz. Et c'était bien ce qui la dérangeait !

Bordel ! Que l'Sans-Nom lui bouffe les poils du cul s'il se grouille pas un peu les miches !

Agacée, Griotte continua à faire les cent pas en attendant le retour du domestique, parti annoncer son arrivée à la maitresse des lieux. La patience n'avait jamais été son fort, et bien qu'elle n'attendait que depuis quelques minutes à peine, la jeune fille faisait savoir son agacement aux quatre murs qui l'entouraient. Les dernières minutes d'attente avant la prononciation du verdict, sont toujours les plus longues, n'est-ce-pas ? Elle avait hâte d'être fixée sur son sort et espérait bien ne pas avoir fait le déplacement pour rien !

Après un temps d'attente qui sembla interminable à la Griotte, l'homme en livrée refit enfin son apparition et la conduisit jusqu'à la pièce où elle allait être reçue par la Comtesse. Peut-être aurait-elle dû écrire à la Saint-Just pour lui signifier sa volonté de la rencontrer, plutôt que d'arriver chez elle à l'improviste. Cette visite inattendue était peu protocolaire, mais la jeune fille, à l'image de son père, avait tendance à foncer dans le tas pour être sûre de ne pas être tout bonnement ignorée. Une simple missive était facilement froissée en boule et jetée dans les flammes de la cheminée, aussitôt oubliée, alors qu'il est toujours plus délicat de se débarrasser d'une personne qui nous fait face en chair et en os.


Le bonjour, votre Grâce. Veuillez excuser mon arrivée inopinée. Je suis porteuse d'un pli que je tenais à vous remettre en mains propres. Il m'a été confié par Aléa... par la Dame de Concèze et de Thias, feue Aléanore Jagellon Alterac.

Griotte n'était pas une fervente adepte des ronds de jambes, qui vous font tourner autour du pot pendant des heures, et qu'elle ne maitrisait de toute façon pas. Mieux valait entrer directement dans le vif du sujet.

S'approchant de la Comtesse, elle tendit la main vers elle, pour lui remettre le vélin.

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Gnia
Et la main de se saisir du vélin et d'inviter sans un mot la jeune fille à s'asseoir en face d'elle dans l'alcôve. A l'évocation de l'auteur de la missive, la curiosité de la Saint Just fut piquée, aussi, elle ne perdit point de temps et dénoua rapidement le lien qui tenait le vélin. Les sombres azurs parcoururent les lignes, une fois, puis deux avant qu'elle ne les relève sur la jeune Blanc-Combaz.

Citation:
A une amie devant l’Eternel et devant Notre-Dame.

Il y a de cela deux ans, vous me confiâtes une jeune fille pour une durée déterminée, et j’ai eu à charge d’apprendre ce que je savais à la damoiselle de Morvilliers avant de vous la rendre. A mon tour de vous demander de prendre soin d’une jeune fille pour moi.

Griotte de Blanc-Combaz ne sait pas tout mais apprend vite. Soyez honnête avec elle comme vous l’avez toujours été avec moi et elle vous rendra au centuple tout ce que vous lui donnerez. Je gage que son caractère s’accordera bien au vôtre et je ne doute pas du parfait enseignement que vous lui offrirez en échange de quoi, elle saura être une dame de compagnie accomplie.

Eternellement votre.

AJA.


Dévisageant le minois de la frêle jeune fille, cherchant sur ses trait des ressemblances avec son père, elle s'attarda enfin sur les yeux au vert si surprenant. Enfin, elle parla pour la première fois, la voix rauque un peu nouée par l'émotion de recevoir une dernière missive d'outre tombe de celle qui lui avait fait découvrir les paradis artificiels.

Votre Grandeur. Pas votre Grasce. Je suis Comtesse et non Duchesse. Cela vous sera toujours utile de vous en souvenir. Il parait que vous apprenez vite...

Un fin sourire accompagna la remarque afin d'en adoucir le ton sévère. Puis elle poursuivit.

Que savez vous faire Griotte de Blanc-Combaz ?
Vous savez lire l'occitan et l'oïl ? Savez vous chanter ou jouer d'un instrument ? Broder ? Que savez-vous du protocole ?


Mouais... Fallait bien en passer pas les nobles activités coutumières aux dames, quoiqu'Agnès fut bien sûre que la Concèze s'était bien chargée de cette partie de l'éducation de sa Dame de compagnie. Il était nettement plus intéressant d'observer les réactions de la môme aux questions qui allaient suivre.

Et monter à cheval ? Se servir d'une dague ou toute autre arme ? Quid de la rhétorique et des bons mots ? L'art de moucher l'inopportun de la plus piquante manière qui soit ? Celui de la politique et de ses méandres sournois peut-être ?


L'Infâme esquissa un sourire en coin avant de vider non sans peine les dernières gouttes de sa décoction. A travers ses cils, elle observait au dessus du bord de la choppe le visage de la jeune Blanc-Combaz. Elle l'avait assommée de questions, restait à voir ce qu'elle en avait retenu.

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Melina
Mélina ouvrit la porte après une toquade, comme elle le faisait lorsqu'elle se savait attendu. Qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle vit l'invité de sa suzeraine.

- Pardonnez moi dame Gnia, désirez vous que je revienne plus tard?

Mélina regarda le cabaret et ne pouvais juger si la tisane avait toute été prise. Elle se contenta d'attendre les instructions de Gnia.
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Griotte
Sa lecture achevée, la Saint-Just posa son regard sur la jeune fille et s'adressa enfin à elle. Les premiers mots qu'elle prononça furent pour la reprendre sur une erreur de langage. La Blanc-Combaz serra la mâchoire et prit une grande respiration. Pour faire une mauvaise impression à la Comtesse, Griotte avait l'air d'être bien partie. Les questions qui suivirent sa remarque, n'arrangèrent en rien l'impression d'infériorité qui commençait à pointer le bout de son nez. Peut-être avait-elle eu tort de se présenter ici. Comment la simple bâtarde qu'elle était, pouvait-elle prétendre à côtoyer la haute noblesse et à recevoir enseignement des plus grands ?

Pourtant, un Pair de France avait accepté de lui apprendre la lecture et l'écriture. Quant à la Jagellon-Alterac, qui lui avait tendu la main pour l'aider à devenir "parfaite", elle n'avait été qu'une bâtarde, elle aussi. Une bâtarde qui avait fait son chemin et était parvenue à occuper une fonction royale. Elle était l'exemple même, que la bâtardise n'était pas un obstacle à la réussite, pour qui se montrait déterminé et motivé. C'est ce qui redonna courage à la jeune Blanc-Combaz et la poussa à répondre à la Comtesse, en toute honnêteté.


Mon éducation a commencé tardivement, mais je ne demande qu'à combler mes lacunes. Je sais lire et écrire la langue d'oïl, mais l'occitan m'est inconnu. La Dame de Concèze et de Thias m'a appris la broderie, ainsi que le protocole... ou du moins, ses rudiments. Nous n'avons pas eu le temps d'approfondir le sujet ensemble.

"Elle a rejoint le Très-Haut avant, mais espérait que vous achèveriez son travail". C'est ce que la jeune fille avait envie de dire à la Saint-Just, mais elle préféra enchainer rapidement sur un sujet qui l'intéressait bien d'avantage, et qui permettrait de chasser le fantôme d'Aléanore.

Je n'ai pas encore appris à me servir d'une lame, mais mon père m'a promis qu'il m'apprendrait cet Art, qu'il maitrise à la perfection. Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle le Légendaire ! C'est un dueliste hors pair !

Les yeux brillants, Griotte s'avança un peu sur son siège, parlant avec de plus en plus d'entrain.

S'il ne m'a pas encore donné de cours, c'est parce qu'il est très occupé. Quand il est à Digoine, il passe son temps à essayer de maitriser l'utilisation de "la fleur de feu". Vous connaissez ? C'est une sorte de poudre, très sombre, qui permet de faire des explosions ! Le salon est parti en fum...

Et de se faire interrompre dans sa lancée par l'arrivée d'une jeune femme. La Blanc-Combaz l'observa avec curiosité, attendant que la Comtesse reprenne la parole et donne ses directives.
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Gnia
Voilà. Infusion liquidée. Une bonne chose de faite.
A présent, Agnès pouvait se concentrer entièrement sur la damoiselle qui lui faisait face et non plus songer au goût dégueulasse de sa purge. Un coude posé sur le bras coisé sur le ventre rond, la main qui entoure le menton tandis qu'elle écoute la jeune Blanc-Combaz. La petite semble promettre d'être autre chose qu'une poupée de salon ou d'apparat. La Saint Just devine dans les yeux pétillants l'attrait qu'a suscité au moins une partie de ses dernières questions. Un sourire en coin vient soulever la commissure de ses lèvres. Si Griotte n'a que la moitié du tempérament sanguin de son père, l'aventure promet d'être intéressante.

A l'instant où elle s'apprête à reprendre la parole, Melina revient. Un discret hochement de chef à la question qu'elle devine. Puis elle l'invite d'une geste à approcher.


Restez Melina.
Je vous présente Griotte de Blanc-Combaz, Dame de compagnie de feue Aléanore Jagellon Alterac qui a jugé bon de nous la confier...
Griotte, voici Melina de Franchimont-Bragança, Dame de Croisilles. Elle est ma Dame de Compagnie depuis de nombreuses années maintenant. En sus d'être une amie chère et une fidèle vassale.

Melina va bientôt convoler en justes noces. Je ne sais quand ou si elle décidera de nous quitter, et à dire vrai j'espère bien qu'elle optera pour enfin s'occuper d'elle, mais elle vous apprendra tout ce qu'il y a lieu de savoir pour entrer à mon service.


Les azurs de l'Infâme se firent un instant d'une douceur infinie en se posant sur le visage de Melina avant de croiser à nouveau le regard de Griotte.

Ce qu'elle ne vous apprendra pas, je tâcherai de vous l'inculquer.
L'occitan, il faudra vous y mettre, comme nous tous.
Chanter, ne comptez pas sur moi.
Si vous avez quelques dons pour la musique, je vous apprendrai à jouer ou vous fournirai un professeur.
Le protocole, cela viendra à l'usage.
Quant au reste, si sortir des sentiers battus réservés aux suivantes et dames d'apparat vous plaît, alors nous nous entendrons.


Qu'est ce qui avait décidé la Saint Just à sembler prendre si vite une décision ? Une promesse à tenir ? Un instinct qui lui commandait de donner sa chance à ce petit brin de Bourgogne ? Quelque chose de plus profond qui lui commandait de partager ce qu'elle savait ? Un peu de tout à la fois, surement.

Tout ce que je vous demande en retour, c'est franchise, honnêteté, discrétion, dignité et honneur.

La Comtesse prit une profonde inspiration, et tenta de se faire plus affable, moins austère. Après tout ce n'était qu'une jeune fille qui venait de perdre la personne qui avait dû lui être la plus proche ces derniers temps et qui était venue jusque dans une province qu'elle ne connaissait pas pour y rencontrer une parfaite inconnue.

Si vous avez des interrogations, questionnements ou si tout simplement vous désirez savoir plus avant dans quoi vous mettez les pieds, c'est le moment de vous lancer.

La dernière tirade fut ponctuée d'un clin d'oeil tout sauf protocolaire assorti d'un sourire amusé.
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Melina
À l'invitation de sa suzeraine, elle avança vers elle. Puis discrètement elle avait regarder si celle-ci avait bien prise toute la décoction apporté plus tôt. Puis à la présentation de la visiteuse, elle lui sourit grandement. Mélina était fière de la présentation de Gnia, elle la considérait comme sa meilleur amie, il était vrai, elles étaient très proche l'une de l'autre.

- Bienvenue dans la mesnie alors! Je suis enchanté de faire votre connaissance. Je vous ferai installer une chambre dans l'aile que j'occupe ainsi si vous avez des questions, je serai à votre disposition... bien que.. l'aile adjacente vous sera plus clémente qu'être aux côtés d'une chambre comprenant bientôt 5 enfants!

Mélina se tenait le ventre qui était déjà bien rond.

- Qu'en pensez vous Dame Gnia? Elle y serait bien la bas non?

Un sourire aux lèvres, elle se montrait sous son meilleur jour, mais qui plus est, semblait des plus heureuse de voir cette jeune fille parmi eux.
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Griotte
Un sourire des plus chaleureux salua les paroles de Melina. A n'en pas douter, elle deviendrait probablement une oreille amie et une conseillère avisée pour la jeune fille, fraichement débarquée chez la Saint-Just.

Je vous remercie pour votre accueil et l'aide que vous me proposez. Elle me sera surement des plus précieuse.

De l'aide et des explications pour faire ses premiers pas sous la gouverne de la Comtesse, Griotte en aura besoin. C'est donc avec attention qu'elle écouta les premiers renseignements qui arrivèrent à profusion et tuèrent dans l'œuf toutes les questions qu'elle aurait pu se poser concernant la nouvelle vie qui l'attendait. Il lui fallait déjà faire un effort pour suivre le flot de paroles, qui franchissaient soudain les lèvres de la Comtesse, tout en essayant d'en assimiler les tenants et les aboutissants, ainsi jetés sur le tapis. Contre toute attente, la seule interrogation qui vint alors à l'esprit de la jeune fille, concernait un passager clandestin ayant voyagé avec elle jusqu'en Guyenne.

Pour l'instant tout cela me semble assez clair. Peut-être aurais-je des questions à vous poser lorsque j'aurais commencé à faire mes premiers pas dans votre mesnie. Je pense qu'avec l'aide, proposée par la Dame de Croisilles, je devrais rapidement prendre mes marques parmi vous.

Et d'adresser un nouveau sourire de gratitude à l'encontre de Melina, avant de poursuivre d'un ton légèrement amusé :

La seule zone qui persiste à rester dans l'ombre, c'est celle dans laquelle vous ferez porter le fût que je tiens à vous offrir, en gage de remerciement. Il provient des terroirs avoisinants ceux de Digoine.

Le précieux vin avait voyagé en coche, frappé des armoiries de la famille Blanc-Combaz. Soigneusement caché dans un double fond, spécialement aménagé pour l'occasion, il avait facilement franchit la frontière en même temps que la future dame de compagnie.
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Melina
À la mention du fut, Mélina ne put réprimé un sourire en coins. Elle avait beaucoup de potentiel si elle traitait ainsi dame Gnia. Sa propension pour la boisson... à croire qu'elle l'aurait encourager vue la relation d'amitié qu'elle lui portait à ce jour, mais n'en fut pas le cas. Mélina avait essayer de bien se tenir et de servir sa suzeraine du mieux qu'elle le pouvait, selon ses capacités et ses engagements. Mais il lui manquerait ses conversations tardives qui se faisait déjà plus rare...

Le dos qui lui faisait visiblement mal, elle décida de prendre le cabaret et de ramener celui ci en cuisine.


- Je vais vous laissez un court instant, quelqu'un voudrait quelques fruits et noix séchés, des galettes, brioches ou même quelques chose à boire?

Marché lui ferait du bien, elle se dirigea vers la porte pour attendre avant de quitter.
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