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[RP] Ça pour une surprise…

Else
Fatiguée ? Fatiguée ?!? Fatiguée comme… fatiguée ? Ben voyons ! Il existe sans doute des excuses moins crédibles pour se carapater sans faire de vagues, mais là, franchement, j’ai beau chercher…
Enfin… La Lise n’a pas besoin qu’un narrateur atrabilaire l’asticote sur l’inanité de ses échappatoires ; car en vérité, elle n’en mène pas large.

Bien réellement harrassée, Elisabeth descend la ruelle qui l'éloigne de la taverne, le visage caché entre les mains. Nauséeuse. Mélange de rage et d'autre chose.
Difficile de savoir quelle révélation fut la plus rude... Le paternel en vie ? Qu'il ait fallu lui arracher les mots de la gorge ? Elle déteste ça... Les allusions l'enragent... Ou la trace de joie dans les yeux de Marie, et ne pas pouvoir la partager ?
Un gémissement râleur échappe de ses lèvres, quasi inaudible :


- J'sais bien qu'la colère est un péché... Urania...

L'association d'idée est une méthode qui porte ses fruits.
A Urania en deuil, il fallut Christos ; à Lisabeth les mots suffiront amplement. A peine a-t-elle prononcé ce nom, comme une formule, déroulé l'historiette dans sa mémoire, qu'elle se sent apaisée.
Apaisée, mais toujours en rogne.
Juste un peu moins fort.


- J’aurais préféré que ce soit un autre amant. M'aurait pas fait rire, mais au fond... Et qu’elle en ait eu par poignées, tiens, même. En découvrir, comme ça, de temps en temps, au gré des routes, qui auraient raconté... toujours la même chose, sans doute. Qu'elle était belle, une grande politicienne, pour ce que ça me renseigne... Bah. On ne marchande pas le passé, ça n'a pas de sens. Ni l'avenir. Libre arbitre.

Dire pour mettre de l'ordre. Pour enfermer dans une forme. Mais pour le moment… ‘faut avouer… que le stratagème ne fonctionne pas comme il devrait.

- Il était censé être mort. Pas que je le souhaite, tu sais bien qu’non… Mais… cet homme-là ? Zut. J’aurais préféré… rien. J’aurais rien préféré, mais… je sais pas qui t’étais, je l’saurai jamais. C’est comme ça. Ca me va.

La blonde s'arrête, comme frappée. C'est facile, de s'arranger des morts ; il n'y a rien à y redire. Mais les vivants ? Y'a qu'eux, pour encombrer.
Elle secoue la tête. C’est par où, l’auberge, déjà ?

_________________
Mai
[Un peu plus tôt...]

Voilà plus d'une semaine que Marie et sa sœur sillonnaient les terres bretonnes par curiosité. Les voyages forment la jeunesse disait-on. Aujourd'hui, les Kermorial visitaient Rieux, chacune à son rythme, se retrouvant en taverne pour en fin d'après midi pour échanger leur impressions.

La petite pépé descendit la rue qui menait de l'auberge à la taverne à l'heure de la débauche. Entre les charrettes et les passants Marie zigzague, évite, danse presque... Le profil de Lise transparait a travers les carreaux crasseux de l'établissement municipal. Tant mieux, elle n'aura pas a l'attendre parmi des inconnus.


- Oh un grand blond avec des bras gros comme ça !!
- Oui, oui je l'ai vu il s'entrainait pas loin du coté du moulin
- Avec un tatouage sur le bras gauche ?
- Ah non...
- Z'etes sur ?
- Je le trouve si craquant lui.
- je crois qu'il m'a fait du pied ce matin
- Comment ca vous croyez ?
- Il vous en a fait ou non ?
- ...


Les soldats bretons étaient réunis et ça faisait jaser. Aucunes demoiselles ne se risqueraient à sortir sans être parfaitement apprêter au cas ou... Fameux mythes du prince charmant et de l'amour parfait. Un groupe de six demoiselles est assis là avec Lisa. Un homme aussi. Marie prend place aux coté de sa jumelle, débitant les politesses d'usages, ne prêtant que peu d'attentions à l'homme en face d'elles.
La myosotis écoute la conversation d'une oreille, en rêvassant à des choses bien secrètes. L'homme ne la quitte pas des yeux, elle croise son regard. Il avise le plancher, le contemple et l'admire. Il relève la tête et bafouille...

-Vous lui ressemblez...

Regard interrogateur, peu à peu les femmes se taisent, écoutent et observe l'homme.
- Pardon ? Vous dites messire ?
- Rien rien...

Il semble gêné, mal a l'aise. Elle a cru comprendre mais n'est pas sûre.
Exprimez vous messire... je connais même pas votre nom ?
Tu es la fille d'Allinéa n'est ce pas..?
Il la dévisage.
"Tu"... de quel droit se permet il ? M'enfin... passons. Et comment connait il leur mère d'abord ?
C'est pas comme si c'était marqué sur leur front non plus. Enfin si un peu... son portrait craché... mais quand même.
Solution idiote à l'incompréhension d'la cadette.

- Un amant éconduis c'est ça ? Vous l'avez connu quand ?
- Vous avez quel age ?

*Elisabeth*
- Vous r'garde pas !
*Marie*
- 17 en novembre pourquoi ?
Elle avait répondu sans trop réfléchir à l'indiscrétion dont il faisait preuve.
Trop occupé a le classé dans la liste chronologique des prétendants de sa mère.

- Y a 18 ans environs alors... à Rennes...
- Z'avez connu notre père alors.


Marie sent la main de sa sœur sur son bras. Elle avait déjà compris Lisa, alors que sa cadette, plus naïve,
cherchait toujours une explication qui puisse être acceptable sans tout détruire sur son passage.


- Marie... je suis ton père...
Korriggan
Il y avait si longtemps... Ces chemins ils les avaient déjà parcourus, ces routes ils les avaient déjà empruntés, à l'époque la guerre ravageait tout, la terre était souillée, les institutions étaient corrompues, il était au coeur des conflits, il ne le supportait plus...

Longtemps il s'était demandé s'il avait le choix, s'il arriverait a leur faire reprendre raison, s'il ne s'était pas perdu avec eux...

Que c'était il passé pour qu'il agisse aussi lâchement? Pour l'instant il n'y pensait plus, le temps avait passé, il s'était reconstruit loin de tout cela. il était rentré.

Il avait imaginé avoir le temps de se préparer, de prendre ses repère, d'avancer et d'enfin retrouver les siens, mais comme d'habitude le destin en avait voulu autrement.

Au détour d'une taverne, à l'opposé de leur village, elles étaient là...


Il avait pensé fuir, il avait pensé se cacher et les suivre, il avait pensé leur parler sans leur dire qui il était... Il n'avait pas voulu mentir. Si le destin les avaient amené là il y avait une raison, il leur devait la vérité.
Il avait essayé d'y aller en douceur, visiblement ça n'avait pas complètement fonctionné, maintenant il devait s'expliquer.

Il passa longtemps a tenter de leur écrire une lettre, surtout à Élisabeth qui semblait le plus lui en vouloir, mais par quoi commencer?...
--Allinea



Une petite brune s'était faite une place au paradis, il y a quelques années.
La fièvre bubonique l'y avait expédiée il y a bientôt 14 ans maintenant.
Depuis elle passait ses journées un œil fixé sur la Bretagne à surveillée ses deux poulettes.
Jusque là, tous se passait bien jusqu'à ce que la cadette se mettent en tête de faire un Tro Breizh avec sa sœur et son ami...
Marie l'intrépide. Le début des problèmes s'annonçait, les blondinettes allaient sûrement le croisé en cours de route...



[Bingo Jackpot, ils se sont croisés !]

La colère et la rage lui donnait une jolie teinte rouge violette sur les joues.
Elle fulminait, enrageait... Ses petits poings fermé frappait le nuage avec violence.
Tel Zeus, elle aurait voulu le foudroyé sur place d'avoir été aussi maladroit avec ses filles chéries.


Croquefedouille ! Poltron, Pleutre... !!!! Mécréant !!!
Tu peux pas prendre soins d'elles un peu !!

Elle bouillait. Allinéa se promit de le tuer à son arrivée au paradis.
Si si c'est possible, encore jamais fait, mais possible !

Se calmant juste un peu...

Au lieu de disparaitre et de revenir sans prévenir,
t'aurais pu assumer ! Rah !!

Le nuage qui lui servait de siège, n'allait pas tarder à lâcher sa foudre sur le monde terrestre.
Allinéa regardait ses filles chagriné par le retour brutal de leur père.
Il avait choisit de tout leur déballée dans une taverne comme ça d'un coup.
Elle avait vu se dérouler la scène sans rien pouvoir y faire.

Elle l'aimait toujours et de tout son cœur malgré la mort, mais là franchement...
Elle lui aurait bien mit un coup de pied au cul au gallinacé !


Else
Bien loin de ces colères célestes…
Tous les chemins mènent à Rome. Elisabeth finit par s’écrouler dans sa chambre d’auberge – voyager en compagnie de dignitaire bretons présente certains avantages – et s’y endormit sur-le-champ. Oubliant le départ.
Sa sœur aussi, apparemment.



[Bis repetita]

Le lendemain, poussant la porte d’une taverne, elle ne fut qu’à moitié surprise de découvrir… son père ? rien que la pensée de ce titre lui écorchait la caboche… en nage, s’efforçant d’écrire une lettre. Jetons un voile pudique sur la conversation qui s’ensuivit : Elise y déploya des trésors de sécheresse – mais à sa décharge, croyez-moi, elle aurait pu faire bien pire.
Urgence de lui signifier qu’ils n’étaient rien l’un pour l’autre. C’est Marie, qui a besoin de toi. Marie qui n’en demande pas tant, Marie qui ne te reproche rien.
Moi, ça m’est égal.

En quoi elle se leurrait, mais ce ne sont pas mes oignons.

Le soir même, après avoir ramené sa sœur tombant de fatigue, elle rédigea une lettre à la lueur d’une bougie. Mordillant ses lèvres. Une mèche de cheveux coincée entre les doigts.


Citation:
Mon Père,
Korriggan
Il était pensif, absorbé par sa feuille blanche, seul dans une taverne de Reoz.

S'excuser? etait ce excusable? et puis non, après tout il était parti en connaissance de cause, enfin pour une des deux.

Demander le pardon? A leur place il ne l'aurait jamais accordé.

Faire comme si de drien était? genre "Coucou me revoila, vous m'avez trop manqué" c'était ridicule...

La situation était ridicule de toute manière. Si seulement il avait envoyé un courrier avant de les rencontrer... il y a vait bien pensé en apprenant que sa fille était porte parole de Bretagne, mais il pensait avoir du temps... Il s'était trompé.

Il était embarassé.

En relevnat la tête il ne le fut pas moins en se rendant compte qu'Elisabeth était de nouveau face à lui. Ils furent rejoint par Marie peu de temps après et il put dire une partie de ce qu'il n'arrivait pas a écrire.

Il n'était pas du genre a jouer au papa poule, et visiblement la ligne défensive des filles était identique, il n'était aps du même sang pour rien! Il ne fallait pas s'attendre à tomber sur des agneaux.

De la distance, il leur faudrait de la distance et du temps. Il leur avait annoncé qu'il ne les suivrait pas dans leur Tro Breizh, il resterait a Reoz le temps de se réacclimater à la région, le temps d'être prêt a affronter de nouveau la ville et de pouvoir assumer une "famille"... Drole de mots dans sa bouche, il ne s'y habituait pas même si depuis il avait eu l'occasion d'en reparler avec les rillettes qui avaient assistés a leur "rencontre".

Se laisser le temps de se faire à l'idée qu'ils étaient lié. Dès demain il leur enverrai un pigeon pour leur dire que le passé était écrit, mais qu'il pouvait faire partie de leur futur, si elles le souhaitaient.
Mai
Depuis la fameuse rencontre, Marie était vidée, épuisée, comme éteinte par la vie.
Elle n’en parlait pas, ni avec Else, ni avec Voss, encore moins avec son Père.
Juste avec sa mère, le soir avant de s’endormir …

Après une sœur, elle avait retrouvé un père. Elle espérait que les surprises s’arrêteraient là.
Le retour de son père la tourmentait, Marie ne savait comment réagir.
Contrairement à Lise, elle avait connu son père à la naissance, il la connaissait un peu.
Un peu…peut être… Il l’avait sûrement oublié durant c’est 16 ans en France.
La demoiselle se souvenait de son père étant petite. Elle se souvenait des souvenirs que sa mère lui avait racontée surtout.

Autant Lisa avait besoin de distance, autant Maï avait besoin de proximité, de support, de racine, de passé, de chaleur humaine.
Identiques mais différentes.

Mais pas cette fois ci, la cadette avait adopté la réserve de sa sœur, la méfiance…
Elle avait besoin de comprendre pour pardonner.
Pardonner l’abandon d’un père, mais aussi le mensonge.
Le mensonge d’une mère qui lui a dit que son père était mort.
Else
[Et au matin du troisième jour...]

L'aube. Les roues des charrettes commençaient à battre le pavé, Rieux sortait de sa torpeur nocturne, un rayon de soleil vint secouer Elisabeth.
Cette fois, pas question de manquer le départ. L'occasion était trop belle d'échapper à ces retrouvailles pénibles.

C'est à Marie qu'elle songeait, la Lise. Non pas que la situation lui plaise, mais elle savait pouvoir s'en accommoder ; bien assez cabocharde pour ça, bien assez distante... Mais Marie ? Fragile, aimante Marie ?
La blondine remercia le ciel d'avoir été élevée loin de ces parents-là.

Encore en chemise mais non sans avoir soigneusement natté ses cheveux, Else frappa deux petits coups à la porte de sa soeur.


- Marie, souffla-t-elle en glissant un regard à l'intérieur de la chambre. Marie, tu dors ?
Mai
*Blaam! Blaaam! *

Une tête blonde émerge de sous les épaisses couvertures, les cheveux en batailles, les yeux encore mi clos d'un sommeil trop profond.
Marie essaye de se redresser, de voir qui a osé tambouriné à la porte.
Elle cherche dans les tréfonds de sa mémoire ou elle est, qui elle est, qu'est se qu'est sa vie à l'heure actuelle.
Sœur, Tro Breizh, Papa, Amoureux, Porte Parole, Tribun, Ambassadrice... La blonde à la nausée, aller savoir pourquoi.
Une silhouette s'avance, sa silhouette à elle...


D'mat Lisa.

La cadette sort ses jambes du lit, reste assise un instant. Elle essaye de reprendre ses esprit, frotte ses yeux, pinces ses joues, glisse ses doigts pour démêler sa chevelure.

Je suis aussi en forme qu'après une bonne cuite et pourtant j'ai arrêté de boire.

Elle lève enfin les yeux vers sa sœur et sourit. Élisabeth était resplendissante même au réveil...
Un brin de jalousie lui traverse le cœur.


Comment vas tu?
Else
Y’a pas, la Beth, elle est du matin. Pas exprès : c’est une habitude. Et vous ne la verrez jamais mal coiffée, ou pas de son plein gré.

- Ca vaut pas l’coup d’êt’ sobre, alors.

Oui, elle est du matin ; mais au vu de la mine chiffonnée de sa sœur, tout le monde n’est pas en état, asteure, de digresser sur les vertus et vices de l’alcool et ses effets comparés.
Elle s’adosse à la porte refermée.


- J’vais bien. D’attaque pour la route jusqu’à Vannes, parce qu’on s’en va, n’est-ce pas ? Je ne te laisserai pas ici, on s’en va. Mais cela, elle n’a pas le cœur de l’ajouter. A la place, elle sourit : Promis, j’te laisse le temps d’te réveiller. Et toi ?

Regard scrutateur. C'est pour ça qu'elle est là, de toute façon.
Mai
Grognement de la terreur, c'est vrai il faut partir. Elle avait oublié.
Elle était pas mécontente de rentré d'ailleurs, elle voulais son chez elle, son confort et ses habitudes.
Les rêveries de Marie s'échappèrent vers St Pol, sa coquette maison et son lit moelleux.


Ca va... je crois. J'en sais rien en faite.
Je sais pas quoi penser, je veux le connaitre mais j'ai du mal a lui pardonner d'être parti.


Marie se prépara dans une extrême lenteur (sous le regard scrutateur de sa double), signe de sa lassitude profonde.
La petit s'agenouilla sur sa malle pour réussir à la fermé, sans succès.
Regard implorant vers sa sœur, qui la rejoint sur la malle.


Ca sert ptet à sa la famille ..? Fermé une malle récalcitrante...
La demoiselle sourit de sa bêtise. Elle espérait que la relation avec son père deviendrait aussi bien que celle qu'elle entretenait avec sa jumelle.
Quelques minutes plus tard les voilà devant l'auberge a attendre le connétable pour continuer leur route.
Vossler
[Rieux, toujours ...]

Début de matinée, l' air frais, le ciel presque dégagé, ces petites promenades lui faisaient du bien, ne penser à rien et s' aérer l' esprit pendant un petit moment.
Le jeune homme connaissait déjà cette ville qu' il aimait bien, mais pas autant que ça pour se priver d' aller flâner dans des recoins encore inexplorés, dans ces ruelles agréables.

Un dernier petit détour par le quartier des tavernes, ah quartier sacré, là où il avait rencontré fiou-fiou, souvenir assez marquant d' ailleurs ...
Une minuscule chopine vidée et voilà qu' il pressait le pas pour retourner à l' auberge, là où les soeurettes ainsi qu' une élégante voiture à cheval devaient l' attendre.

Quelques minutes plus tard et voilà qu' il adressait un sourire aux blondinettes, en leur demandant comment ça allait.
Le grand brun fit signe au chauffeur d' embarquer les malles avant laisser passer les demoiselles et de grimper à son tour à bord.
Un fois tout le monde bien installé il dit :

Cocher, Vannes s' il vous plaît.
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