Vassilissa
Rieux.
Le soleil se levait sur le petit village endormi et brumeux, il était à peine six heures.
Perché tout au sommet d'un énorme tas de fumier, un coq chanta, annonçant une nouvelle journée d'honnête labeur. Les cochons s'éveillaient et les vaches meuglaient, la mamelle alourdie par le lait de la nuit. Le paysan, chatouillé par lair frais du matin, ne tarderait pas à se réveiller pour aller traire les bêtes.
La blonde, par contre, faisait grasse matinée.
Dans une masure abandonnée, à lorée de la petite ville, les volets empêchaient le soleil déveiller les dormeurs. Sur une mauvaise paillasse de paille fraîchement coupée, les amants se tenaient dans les bras lun de lautre, endormis depuis laube. Leurs vêtements épars trahissaient leurs débats et leurs ébats nocturnes. Dans un coin, une table était renversée, et des morceaux de poterie gisaient un peu partout.
Un petit chat tigré, bientôt, entra par la fenêtre, pour aller lécher dans un coin une flaque deau croupie. Tout était silencieux. Il miaula. Les deux corps dans le lit ne remuèrent même pas.
Et les heures passèrent. Le chat sortit, puis rentra de nouveau, en quête dun peu de nourriture. Les amants dormaient toujours.
Cest la blonde qui, la première, ouvrit les yeux. Elle papillonna un instant, et se redressa un peu, inquiète de ne rien reconnaitre dans la pénombre. Son regard tomba sur le visage du dormeur à côté delle, et elle sourit, à moitié amusée. Impossible de se souvenir
Elle mit de côté ce petit détail, quelle éluciderait plus tard, et se leva sans bruit. Dans lâtre, elle alluma un feu à laide de brindilles et dun peu damadou, pour y faire bouillir quelques louches deau bouillante. Une simple chemise dhomme jetée sur ses épaules, elle buvait sa tisane en regardant, tranquille, lhomme en train de dormir.
Une belle journée commençait.