A peine la buvette des NIBARDS ouvertes que les plus belles donzelles de Touraine et même d'ailleurs montraient le bout de leur truffe. Surprenant aussi de voir des couillus accourir pour admirer le merveilleux spectacles des NIBARDS à l'air libre. La première fut la blondinette un tantinet arrogante mais ô combien juste quand elle usait de sa cuillère pour réduire un nain à ce qu'il était déjà. Le souvenir de leur entrevue au cours de laquelle Nessty s'était présentée comme Chantal de Goya et des Anchois fit sourire la gueuse mettant ses NIBARDS en avant.
Naelhy... M'dis pas qu'avec tes oeufs au plat tu viens participer au concours ? J'accepte ta candidature si tu réussis à convaincre le nain de voter pour les NIBARDS, tu sais ces choses qu'il ne peut guère atteindre sauf en levant les bras au ciel...
Le rire de la gueuse s'étouffa quand arriva l'austère dame Mimine qu'elle salua en inclinant respectueusement le chignon devant elle. Elle se retint de la traiter de Va-sale de son Vénérable Vieux Con mais comme le nom de dame de l'Olivier ne lui montait pas encore instantanément au chignon, elle l'accueilli avec un charmant :
Ravie de vous voir ici, dame de "l'arbre avec les bouboules vertes"...
Et vlà que l'enchignonnée mimait discrètement à la curetonne qu'elle ferait mieux de tirer son corsage vers le bas si elle voulait prétendre concourir pour le plus beau décolleté de Touraine.
Merci pour votre soutien dame Mimine mais en parlant de soutien... celui de votre gorge est à revoir, hein ! elle lui murmura : si vous suivez mes sages conseils mammaires, vous n'aurez plus aucun complexe, promis !
A la question relative à la révolte d'Eloso, Nessty fit un lancé de main par dessus son épaule pour signifier son indifférence par rapport à ce mot tendancieux en cette période de crise. Non, elle ne balançait ni une mamelle avachie par l'âge et l'usage ni n'anticipait sur une émancipation féminine. Elle témoignait de son étonnement avec désinvolture et malice.
Une révolte, l'Auvergnat ? Tention à c'qu'vous dites là car l'envie de détrôner la dudununuche ne me manque pas mais rien que par ce mot, vous vous rendez complice de mes envies...
Qui a dit qu'une blondinette ne pouvait pas en cacher une autre ? Après la propriétaire de la Cistude, voici la tavernière qui venait remuer son séant avec les mots doux que l'on pouvait lui reconnaitre.
Ahum... Enelos... Pas d'pucelles dans le coin car elles risquent de prendre peur en voyant le loup. Or avec les NIBARDS, on s'attend à avoir des couil... humpf... des couillons face à nous.
Les messagers se succédaient, tous mandatés par des chignons municipaux aux corsages aussi pleins que les têtes les portant. Tandis que la gueuse s'éventait avec les plis reçus, elle sourit à Kayhan avant de lui désigner un fut recouvert d'une nappe à carreaux rouges et blancs, comme tous les futs d'ailleurs.
Nan Kay, ça c'est le rouge d'Anjou qu'on a recueilli en égorgeant quelques angevins à Chinon. Vous trouverez ce que vous cherchez là bas, de quoi abreuver vos jumeaux joufflus. Puis si vous pouviez surveiller dame Mimine afin qu'elle ne se cache pas derrière un col... M'ci.
Un jeune couillu, déjà croisé à Chinon et se démarquant pour son goût pour les ébats... euh... les débats, attira l'attention de la Vilaine. Elle dut se gratter le chignon tout en l'écoutant et prit le temps de lui répondre.
B'jour sieur John Cage. J'vous ai fait mal où ? M'souviens pas d'vous avoir collé ma semelle au derrière la dernière fois que je vous ai vu. Vous croyez vraiment que de parler du Prince totalement à l'Ouest va me convaincre ? J'vous reconnais en effet comme bavard, alors ça... vous l'êtes mais j'vous mets au défit de ne pas m'égaler.
Vous abordez un point qui me désole au sujet de la régence actuelle : celui du silence même aux questions d'un brave comme vous. Je vais donc me permettre de vous éclaircir en tant que conseillère ducale tourangelle depuis plus de 5 mois maintenant.
Le petit nom de la porte-parole, c'est Kiki la Hobbit. Si la duchesse n'a rien à dire à son peuple comme on a pu le constater ces dernières semaines malgré les évènements et si elle n'est pas en mesure de sortir la Hobbit de son trou, ce n'est pas d'la faute de Kiki, hein... Puis ce n'est pas au porte parole de vous expliquer quoi que ce soit, surtout pas elle car elle mord quand on l'embête pendant son sommeil. Hobbit elle est, Kiki elle restera.
Pour ce qui est des mines, le Bailli peut prendre en charge l'entretien au même titre que le Conseiller aux Mines. En général on a recours à cela quand il n'y a pas de conseillers ducaux de disponible. Or là, ce n'est pas le cas comme vous pouvez le constater en consultant le registre du château et non l'annonce ducale aussitôt périmée que parue tardivement. La dudununuche a fait ce choix volontairement comme celui d'affecter à la justice un procureur incapable de plaider en cour de justice.
La différence de salaire d'une mine à l'autre se veut être un facteur attractif pour les mineurs afin de favoriser plutôt une production qu'une autre. C'est aussi simple que cela. Toute fois, je vous conseille de surveiller vos revenus si vous êtes un mineur assidu car les changements de salaire à tout va causent de tristes écarts en fin de semaine entre ce qui a été annoncé et ce qui est réellement reversé. Vous pardonnerez l'ignorance du Zèbre sur ce point là alors qu'il n'est pas novice en ce domaine.
Quant à la prévôte, la douce dame Othilie... comment voulez vous qu'elle ose sortir de sa réserve et de sa timidité pour vous répondre ? Elle fut la seule à oser le faire quand j'ai sollicité les conseillers actuellement en poste. J'ai senti autant une grande crainte qu'une lassitude dans sa réponse. Je pense qu'elle ne dira rien de peur de se tromper ou de se faire houspiller comme moi pour avoir osé faire preuve d'honnêteté.
Tentez de poser vos prochaines questions à la dudununuche. Si vous obtenez une réponse, montrez la moi car je souhaiterai l'encadrer tant pour sa rareté que pour l'hilarité causée par son étrange accent de blondasse !
Un instant de pause s'imposa à la NIBARDesse en titre car le pécore avait réussi à l'intriguer et, l'on sait que lorsque la Vilaine est intriguée, elle se mettait à tourner autour de l'objet de son attention pour le toiser sous toutes les coutures. Ce qu'elle fit donc avec John Cage. Un petit regard vers son fessier pour s'assurer qu'elle ne l'avait pas encore aplati comme chez certains couards, un autre vers les oreilles pour jauger la quantité de lait pouvant en couler quand on appuyait sur son nez de jeunot, un encore pour cerner si le bougre était sérieux ou non quand il parlait des non élus au conseil ducal.
Vous pensez bien sieur, vous pensez bien... J'crois que vous êtes digne en effet de participer à ce concours ! Tout fois je vous mets à l'épreuve et vous confierai à plus expérimenté que vous en matière de gargamelles.
Le regard de la gueuse se posa sur la foule qui s'amassait et elle vit une blondinette, oui encore une !
Dru... Quel plaisir de te revoir ! Bien sur qu'il y a de la place pour toi et tes amis ici. Tu ne signes rien, ce n'est pas comme à la loterie que nous avions organisé. Tu t'ajustes juste un peu le haut et tu profites de ma réserve de pinards et de sauciflards, comme d'habitude. Quand toutes les candidates seront là et que nous aurons un jury de choix, il te faudra mettre savamment en avant tes arguments...
mais ça, j'sais que tu sais le faire...
Cette fois ci c'est une Vendômoise qui en cachait un autre en la personne de Cara la Patouille. Restant quelques secondes sur le séant devant la goujaterie peu surprenante du couillu, Nessty éclata de rire.
Et ben dis donc ! Si je m'attendais à te voir ici toi !
L'enchignonnée était un peu hypocrite sur ce coup là car elle connaissait depuis fort longtemps le penchant de Carapatouille pour les débordements de chair et de tissus chez la gente féminine. Elle lui tapota sur l'épaule en lui disant :
Cara, t'es installée du côté des femmes là...
Une nouvelle arrivée, Poeranie lui glissa un de ces petits mots doux de gamine franche et sincère. Nessty sourit affectueusement à la jeunette qu'elle avait accueillie au conseil ducal cet été et qu'elle avait mise au travail en lui bottant le popotin pour qu'elle s'active.
M'ci la ptiote mais j'suis plus jugelote, tu sais ? J'crois que pour les Nibards, faudra attendre que les tiens poussent encore un peu... mais c'est dommage car j'ai apprécié te voir à l'oeuvre au conseil. Repasse dans quelques années ou pourquoi pas dans 2 mois. En attendant, viens trinquer avec nous mais m'demande pas de lait, j'en ai pas. Faut attendre que le vieux bouc de Ruth arrive mais j'te préviens : tu peux le traire pendant des heures, y a pas grand chose qui en sort !
Une voix connue sortit la gueuse de son rêve de monts et vaux charnus pour la jeter dans les palabres d'un démon et d'un veau confondus.
Mouarf ! Sieur Senctus, 1er benêt de Touraine, géniteur de notre foutumier indigeste... votre célibat vous pousse à venir glaner quelques mamelles pour atténuer votre manque de reconnaissance maternelle ? Venez et mettez vous un saucisson en guise de mors, ça vous aidera à surmonter vos impulsions.
Sieur Senctus, alors ? toujours prêt à vous vautrer dans la fange en pleurer sur le désamour des Val de Loire ?
Il est vrai que votre façon de me prévenir en m'enquiquinant sans cesse pour défendre une oeuvre, dont on connait tous le contenu contradictoire, n'est point la bonne. J'dois toute fois vous remercier pour avoir verrouillé votre codex de la sorte. Cela nous évite de voir la régence actuelle y toucher afin de le détourner en sa faveur exclusive.
D'argumentation vous ne manquez pas pour une fois mais d'arguments pour la Touraine à venir, j'en ai bien plus que vous !
Elle remonta dignement son corsage en apposant ses mains dessus.
Vous parlez de choses qui n'ont jamais été abordées ici ou ailleurs. Votre manie d'anticiper et d'octroyer aux autres des propos jamais tenus m'horripile toujours autant, vous savez ? Nous sommes ici dans le cadre d'un concours de décolletés dans un 1er temps et vous, en dehors de votre paire de rognons hors d'usage, vous n'avez rien à présenter. Et encore, il vous faudrait faire le poirier pour la ramener à la hauteur de votre poitrine. Mais ce sont des personnes ayant les pieds sur terre qu'il me faut et pas ceux se marchant sur la tête comme vous.
L'instant présent est festif pour toutes ces personnes dont la majorité tienne arme sur les remparts, vous serez donc gentil de ne point entacher cela avec votre névrose chronique.
De plus, je ne vois pas à quel critère vous répondez... Vous ne m'aimez pas depuis le jour où je vous ai demandé de revoir votre foutumier. Intrépide doit être pour vous le type d'un vaisseau navigant dans les lymbes de vos fantasmes. Bavard vous l'êtes que trop quand la pleine lune excite vos pupilles. D'aristotélicien et de rigoureux, vous en êtes loin. Cette famille qui hante vos rêves éveillés semble vous avoir collé de sacrés complexes à commencer par celui de la noblesse que vous n'aurez jamais. De satirique, je préfère vous reconnaitre comme satyrique.
Navrée cher Senctus, mais encore une fois, votre place n'est point en ce lieu. Merci. Votre présence sur les remparts de Chinon ne nous manquera pas puisqu'on ne vous y a pas encore vu...
Une main se tendit vers la sortie. Sortie ? façon de dire mais main désignant le passage entre 2 tonneaux menant aux latrines publiques ou plutôt vers une haie touffue.
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