Leyah
A brides abattues, telle était la façon dont la rouquine avait traversé les campagnes angevines et bretonnes pour arriver le plus rapidement possible .
A sa suite les hommes et femmes de Laka Evezh dont la loyauté et le soutien n'était plus a prouver, lorsqu'elle leur avait demandé de quitter l'armée pour se reposer le temps qu'elle se rende au chevet de son époux et veiller sa dépouille, et qu'ils avaient pour ainsi dire tous refusés et désiré l'accompagner.
Elle n'avait pu que retrouver un semblant de sourire a cette décision collective, un groupe soudé, des amis sincères et loyaux, faisant preuve du plus grand des respect pour le Dug Breizh alors que pourtant la plupart d'entre eux avaient pris cette lourde décision de quitter ce qui restait de la resplendissante Bretagne.
C'était la meilleure chose a avoir dans de telles circonstances, de ceux qui vous tiennent debout par leur simple présence.
Tout en lançant sa monture a plus vive allure, la marquise pensa un instant à comment les remercier par la suite, bien qu'elle se sentait morte a l'intérieur, bien que l'envie d'avancer n'y était plus, bien que trop de choses lui passaient par l'esprit, elle se devrait de leur dire un simple merci d'exister..
Quelques foulées encore, juste quelques unes et le rênes furent tirées vers l'arrière pour arrêter l'équidé pourtant lancé au plus vite que ne pouvait supporter l'animal.
Non loin une voiture aux couleurs de Malville attendait, selon ses demandes envoyées préalablement par messagers, elle posa pied a terre et d'un pas pressé, presque de course, elle s'engouffra dans cette carriole afin de serrer dans ses bras ces deux enfants laissés plus tôt aux bons soins de leur père.
Simple moment de tendresse, léger sourire voulant désespérément se dessiner sur sa bouille, la politaine desserra son étreinte pour abandonner a nouveau ces deux merveilles, ne voulant pour l'instant pas que tous deux puissent voir leur père sans qu'elle n'eut pu le voir elle même.
Quittant la carriole, cape serrée bien autours d'elle, ce froid piquant de début automne lui glaçait tout bonnement les os, la marquise fila directement à l'intérieur de ce château, grimpant les marches quatre a quatre, n'adressant qu'un salut de la tête aux personnes présentes, ne pouvant y ajouter quoique ce soit, que ca soit un sourire, ou même une parole, sa gorge était tellement serrée que rien ne pouvait en sortir, il était déjà étonnant qu'elle arrive encore a respirer.
Lever de sourcil devant les gardes Brocéliande, et sur le faciès de la rousse se vit ce soulagement léger, de voir que personne d'autre n'avait pu approcher le corps de sa moitié avant elle.
Les deux gardes devant la porte s'écartèrent d'un pas de côté, déverrouillant la porte afin que la marquise puisse s'introduire dans la pièce.
Avec une once d'hésitation, son pied refusant le geste que la tête lui dictait, la jeune femme entra enfin et referma la porte derrière elle, ne laissant a personne l'occasion de voir ce qui pouvait se passer à l'intérieur.
Le nez contre la porte, elle se refusait de se retourner, cette vision de celui qui est tout vide de vie lui était trop intolérable, mais le besoin et cette envie de le voir une dernière fois, de ne l'avoir a elle qu'une dernière fois était sans doute plus forte que tout, car elle finit par tourner les talons pour faire face a cette vision d'horreur.
Tremblant comme une feuille, laissant s'échapper ces sanglots trop longtemps retenus, Leyah avanca a pas feutré vers le lit ou était allongé Joachim, lenteur des pas, sur la pointe des pieds, comme si elle avait voulu d'éveiller un endormi, lèvre pincées dans ses quenottes, larmes innondant littéralement ses joues, elle finit par arriver au pied du lit, de le contourner et dans une énième hésitation de se poser a coté de son époux et d'un geste tendre de balayer une mèche de cheveux lui entravant le front.
Quand elle frissonna soudain violemment et se leva d'un sursaut, il était livide, froid , habité par la mort, elle secoua la tête , se remettre les idées en place, elle avait du rêver; elle approcha alors son visage du sien, air songeur et concentré et vint tout simplement poser son front sur le sien, saisie par la froideur elle resta cependant ainsi un long moment, quand elle sursauta a nouveau et se redressa, une leur dans les yeux .
D'un bond elle quitta ce lit et couru jusque la porte, l'ouvrant a la volée et hurlant dans le couloir à l'attention des gardes de Brocéliande
Faites venir mon frère, rapidement ! Et dites lui d'amener tout le bordel maternel il comprendra
Sans en dire plus elle tourna les talons et se ré engouffra dans la chambre, claquant la porte derrière elle et la verrouillant , d'un geste rapide, elle ôta ses bottes, pris quelques couvertures a la volée et les lança sur le Dug Breizh avant de venir a son tour s'allonger a ses côtés roulée en boule; tête posée sur cette épaule raidie.
Une de ses mains vint se poser sur la joue de son époux, tandis qu'elle lui murmurait a l'oreille toute sa folie
T'vois, j'suis rentrée, j'suis là, t'vas aller mieux maintenant ein ? Gwen va arriver, j'suis sure qu'il sera vite là, puis j't'emmène loin , Eryk et Enora nous rejoindront après, quand t'iras mieux , puis ...
Long murmures incessants de la rouquine qui désormais n'en démordrait pas, peu importe ce qu'on pourrait lui dire, elle avait tout compris, si si !
Etat de folie ou de lucidité, le non vouloir , la non acceptation, ou la descente aux enfers ou au contraire une lueur d'espoir de revoir un jour son époux debout, de pouvoir s'egouffrer dans ses bras et profiter de cette tendresse toujours donnée
A retrouver leur instants volés dans les méandres des couloirs du chateau Gouyon, la rouquine ferma les yeux, laissant ses larmes couler abondamment tandis que sa main carressait lentement le faciès de son époux, cherchant ce contact tout en espérant une réaction qu'elle savait pourtant impossible.
Celui qui avait fait cela le payerait de sa vie, elle s'en faisait une nouvelle loi, un nouveau but, une nouvelle façon de tenir debout, mais d'abord elle devait absolument le remettre sur pied, et si il n'en réchappait pas, elle sombrerait tout simplement dans la folie de n'avoir pu arriver a temps.
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A sa suite les hommes et femmes de Laka Evezh dont la loyauté et le soutien n'était plus a prouver, lorsqu'elle leur avait demandé de quitter l'armée pour se reposer le temps qu'elle se rende au chevet de son époux et veiller sa dépouille, et qu'ils avaient pour ainsi dire tous refusés et désiré l'accompagner.
Elle n'avait pu que retrouver un semblant de sourire a cette décision collective, un groupe soudé, des amis sincères et loyaux, faisant preuve du plus grand des respect pour le Dug Breizh alors que pourtant la plupart d'entre eux avaient pris cette lourde décision de quitter ce qui restait de la resplendissante Bretagne.
C'était la meilleure chose a avoir dans de telles circonstances, de ceux qui vous tiennent debout par leur simple présence.
Tout en lançant sa monture a plus vive allure, la marquise pensa un instant à comment les remercier par la suite, bien qu'elle se sentait morte a l'intérieur, bien que l'envie d'avancer n'y était plus, bien que trop de choses lui passaient par l'esprit, elle se devrait de leur dire un simple merci d'exister..
Quelques foulées encore, juste quelques unes et le rênes furent tirées vers l'arrière pour arrêter l'équidé pourtant lancé au plus vite que ne pouvait supporter l'animal.
Non loin une voiture aux couleurs de Malville attendait, selon ses demandes envoyées préalablement par messagers, elle posa pied a terre et d'un pas pressé, presque de course, elle s'engouffra dans cette carriole afin de serrer dans ses bras ces deux enfants laissés plus tôt aux bons soins de leur père.
Simple moment de tendresse, léger sourire voulant désespérément se dessiner sur sa bouille, la politaine desserra son étreinte pour abandonner a nouveau ces deux merveilles, ne voulant pour l'instant pas que tous deux puissent voir leur père sans qu'elle n'eut pu le voir elle même.
Quittant la carriole, cape serrée bien autours d'elle, ce froid piquant de début automne lui glaçait tout bonnement les os, la marquise fila directement à l'intérieur de ce château, grimpant les marches quatre a quatre, n'adressant qu'un salut de la tête aux personnes présentes, ne pouvant y ajouter quoique ce soit, que ca soit un sourire, ou même une parole, sa gorge était tellement serrée que rien ne pouvait en sortir, il était déjà étonnant qu'elle arrive encore a respirer.
Lever de sourcil devant les gardes Brocéliande, et sur le faciès de la rousse se vit ce soulagement léger, de voir que personne d'autre n'avait pu approcher le corps de sa moitié avant elle.
Les deux gardes devant la porte s'écartèrent d'un pas de côté, déverrouillant la porte afin que la marquise puisse s'introduire dans la pièce.
Avec une once d'hésitation, son pied refusant le geste que la tête lui dictait, la jeune femme entra enfin et referma la porte derrière elle, ne laissant a personne l'occasion de voir ce qui pouvait se passer à l'intérieur.
Le nez contre la porte, elle se refusait de se retourner, cette vision de celui qui est tout vide de vie lui était trop intolérable, mais le besoin et cette envie de le voir une dernière fois, de ne l'avoir a elle qu'une dernière fois était sans doute plus forte que tout, car elle finit par tourner les talons pour faire face a cette vision d'horreur.
Tremblant comme une feuille, laissant s'échapper ces sanglots trop longtemps retenus, Leyah avanca a pas feutré vers le lit ou était allongé Joachim, lenteur des pas, sur la pointe des pieds, comme si elle avait voulu d'éveiller un endormi, lèvre pincées dans ses quenottes, larmes innondant littéralement ses joues, elle finit par arriver au pied du lit, de le contourner et dans une énième hésitation de se poser a coté de son époux et d'un geste tendre de balayer une mèche de cheveux lui entravant le front.
Quand elle frissonna soudain violemment et se leva d'un sursaut, il était livide, froid , habité par la mort, elle secoua la tête , se remettre les idées en place, elle avait du rêver; elle approcha alors son visage du sien, air songeur et concentré et vint tout simplement poser son front sur le sien, saisie par la froideur elle resta cependant ainsi un long moment, quand elle sursauta a nouveau et se redressa, une leur dans les yeux .
D'un bond elle quitta ce lit et couru jusque la porte, l'ouvrant a la volée et hurlant dans le couloir à l'attention des gardes de Brocéliande
Faites venir mon frère, rapidement ! Et dites lui d'amener tout le bordel maternel il comprendra
Sans en dire plus elle tourna les talons et se ré engouffra dans la chambre, claquant la porte derrière elle et la verrouillant , d'un geste rapide, elle ôta ses bottes, pris quelques couvertures a la volée et les lança sur le Dug Breizh avant de venir a son tour s'allonger a ses côtés roulée en boule; tête posée sur cette épaule raidie.
Une de ses mains vint se poser sur la joue de son époux, tandis qu'elle lui murmurait a l'oreille toute sa folie
T'vois, j'suis rentrée, j'suis là, t'vas aller mieux maintenant ein ? Gwen va arriver, j'suis sure qu'il sera vite là, puis j't'emmène loin , Eryk et Enora nous rejoindront après, quand t'iras mieux , puis ...
Long murmures incessants de la rouquine qui désormais n'en démordrait pas, peu importe ce qu'on pourrait lui dire, elle avait tout compris, si si !
Etat de folie ou de lucidité, le non vouloir , la non acceptation, ou la descente aux enfers ou au contraire une lueur d'espoir de revoir un jour son époux debout, de pouvoir s'egouffrer dans ses bras et profiter de cette tendresse toujours donnée
A retrouver leur instants volés dans les méandres des couloirs du chateau Gouyon, la rouquine ferma les yeux, laissant ses larmes couler abondamment tandis que sa main carressait lentement le faciès de son époux, cherchant ce contact tout en espérant une réaction qu'elle savait pourtant impossible.
Celui qui avait fait cela le payerait de sa vie, elle s'en faisait une nouvelle loi, un nouveau but, une nouvelle façon de tenir debout, mais d'abord elle devait absolument le remettre sur pied, et si il n'en réchappait pas, elle sombrerait tout simplement dans la folie de n'avoir pu arriver a temps.
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