Etsuko
[Usuki, il y a un mois environ]
Seule sur le sable, les pieds dans l'eau. Le rêve était trop beau. L'été qui s'achève l'entrainera à cent mille lieues de là.*
Etsuko enfouit un peu plus ses pieds dans le sable. Geste enfantin qui la soulage un peu. D'ici peu, elle retournera à son bureau de shomin, mais là, pour le moment, elle veut juste oublier tout ce qui l'entoure, se réfugier dans la solitude et le spectacle de la mer.
Elle est à bout, la Féline et elle le sait. Elle a toujours été d'un naturel emporté, mais là, elle devient agressive et ça ne lui plait pas. En tension permanente, aussi et découragée. Elle ne voit plus le bout de sa course, elle en oublierait presque le but. Essoufflée.
Pour oublier le silence pesant qui règne en maitre sur la vieille maison, elle s'enferme dans son bureau, n'en ressortant que pour aller à celui du kuni et évitant au maximum les contacts.
Les onyx ne quittent pas les vagues du regard. Les mouvements de l'écume blanche sur le bleu violacé des lames l'hypnotise. Le cri d'une mouette la rappelle au présent. Elle se rechausse lentement et repart vers le sô à pas lents.
Là bas, une lettre l'attend. Sourire et exaspération se mêlent à la lecture du mot.
Seule sur le sable, les pieds dans l'eau. Le rêve était trop beau. L'été qui s'achève l'entrainera à cent mille lieues de là.*
Etsuko enfouit un peu plus ses pieds dans le sable. Geste enfantin qui la soulage un peu. D'ici peu, elle retournera à son bureau de shomin, mais là, pour le moment, elle veut juste oublier tout ce qui l'entoure, se réfugier dans la solitude et le spectacle de la mer.
Elle est à bout, la Féline et elle le sait. Elle a toujours été d'un naturel emporté, mais là, elle devient agressive et ça ne lui plait pas. En tension permanente, aussi et découragée. Elle ne voit plus le bout de sa course, elle en oublierait presque le but. Essoufflée.
Pour oublier le silence pesant qui règne en maitre sur la vieille maison, elle s'enferme dans son bureau, n'en ressortant que pour aller à celui du kuni et évitant au maximum les contacts.
Les onyx ne quittent pas les vagues du regard. Les mouvements de l'écume blanche sur le bleu violacé des lames l'hypnotise. Le cri d'une mouette la rappelle au présent. Elle se rechausse lentement et repart vers le sô à pas lents.
Là bas, une lettre l'attend. Sourire et exaspération se mêlent à la lecture du mot.
Citation:
Etsuko,
Cela fait maintenant plusieurs jours que je ne t'ai vue...
Cent fois j'ai pris ma plume, et cent fois je l'ai reposée. Mais l'inquiétude à fini par l'emporter sur la patience et c'est pourquoi ma main tremblante court désormais sur le parchemin, sans presque jamais s'y arrêter.
Sont-ce tes obligations qui te tiennent éloignées de moi, ou bien y a t il une raison plus sombre à tout cela ?
Vas tu bien mon aimée ? qu'en est il de toi, qu'en est il de nous ?
Je t'imagine déjà rageuse, ou attendrie, les deux peut être bien, à la lecture de ces quelques lignes et de mon inaltérable propension à l'épanchement.
Je prie pour que ma décision de te contacter n'engage pas quelque décision irréversible de ta part nous concernant. Mais je n'y tiens plus, j'ai besoin d'un signe, tout au moins, si vraiment il t'es impossible de venir me voir.
Dans l'espoir qu'il en est de même pour toi, je te l'avoue, tu me manques.
Asuza
Etsuko,
Cela fait maintenant plusieurs jours que je ne t'ai vue...
Cent fois j'ai pris ma plume, et cent fois je l'ai reposée. Mais l'inquiétude à fini par l'emporter sur la patience et c'est pourquoi ma main tremblante court désormais sur le parchemin, sans presque jamais s'y arrêter.
Sont-ce tes obligations qui te tiennent éloignées de moi, ou bien y a t il une raison plus sombre à tout cela ?
Vas tu bien mon aimée ? qu'en est il de toi, qu'en est il de nous ?
Je t'imagine déjà rageuse, ou attendrie, les deux peut être bien, à la lecture de ces quelques lignes et de mon inaltérable propension à l'épanchement.
Je prie pour que ma décision de te contacter n'engage pas quelque décision irréversible de ta part nous concernant. Mais je n'y tiens plus, j'ai besoin d'un signe, tout au moins, si vraiment il t'es impossible de venir me voir.
Dans l'espoir qu'il en est de même pour toi, je te l'avoue, tu me manques.
Asuza
Elle hésite, réprime un soupir. La compagne de ses nuits a bien le droit à une réponse, voire des explications.
La plume court sur le papier, couchant hésitations et réprimandes d'une même encre.
Etsuko a écrit:
Mon impatiente, ma délaissée
Décidément, tu me connais bien mieux que tu ne le devrais.
Je rumine et rumine encore.
Beaucoup de nostalgie, de lassitude, du découragement surtout.
Gout à rien, envie de rien, même pas du nectar de ta peau au gout si enivrant.
Quand je suis comme ça, il vaut mieux m'éviter. Je pourrais te blesser sans même y penser ou pire, en jubilant méchamment. Qu'il est doux de voir souffrir les autres quand on a l'âme maussade.
J'imagine que même ça ne va pas t'horrifier et faire fuir. Tu devrais pourtant.
Je ne t'apporterais jamais que des larmes et du sang.
L'horizon se couvre de nuages noirs de tous cotés. Certains me ravissent d'avance, d'autres m'horrifient. Moi, qui ai tant de liberté, je me sens plus prisonnière que jamais.
Je doute de tout: de notre société, de nos coutumes, de cette nouvelle façon de voir et que tu sembles représenter, de mes compétences surtout et de ma place dans ce monde où le moindre paysan a autant de poids que moi.
Le Roseau a perdu ses racines et se cherche.
Il me faut du temps et de la solitude. Certaines choses doivent venir de soi-même.
A la fin de mon mandat, j'irais passer une semaine au temple. Peut être la méditation m'aidera t elle à y voir plus clair.
Pour ce qui est de ce qui te préoccupe, le gout des pommes ne m'ait pas passé. Souvent dans mes insomnies, mes songeries me rappellent leur gout délicieux.
Je devrais peut être me montrer moins scrupuleuse et dévaster ton corps et ton lit, oublier dans nos ébats ma mélancolie et t'abandonner au matin, repue.
Mais, toi le serais tu, bel oiseau bleu? Je te donne déja si peu, faire de toi un simple objet de convoitise serait te rabaisser et celà je ne le veux.
Je ne partirais pas sans te dire au revoir, mon impatiente.
Mais profites des cette période de calme pour réfléchir à ton avenir.
Je ne pourrais jamais te rendre heureuse ni être toute à toi. Sauras tu te contenter des miettes que je te donne? Sans parler de mon éventuel et hypothétique mariage ou de mon gout prononcé pour le libertinage.
Cela fait beaucoup à supporter, trop surement. Ce n'est pas un fardeau que j'aimerais porter.
Etsuko
PS: Et gagne ces fichues élections, bon sang. Rentre leur dedans.
Décidément, tu me connais bien mieux que tu ne le devrais.
Je rumine et rumine encore.
Beaucoup de nostalgie, de lassitude, du découragement surtout.
Gout à rien, envie de rien, même pas du nectar de ta peau au gout si enivrant.
Quand je suis comme ça, il vaut mieux m'éviter. Je pourrais te blesser sans même y penser ou pire, en jubilant méchamment. Qu'il est doux de voir souffrir les autres quand on a l'âme maussade.
J'imagine que même ça ne va pas t'horrifier et faire fuir. Tu devrais pourtant.
Je ne t'apporterais jamais que des larmes et du sang.
L'horizon se couvre de nuages noirs de tous cotés. Certains me ravissent d'avance, d'autres m'horrifient. Moi, qui ai tant de liberté, je me sens plus prisonnière que jamais.
Je doute de tout: de notre société, de nos coutumes, de cette nouvelle façon de voir et que tu sembles représenter, de mes compétences surtout et de ma place dans ce monde où le moindre paysan a autant de poids que moi.
Le Roseau a perdu ses racines et se cherche.
Il me faut du temps et de la solitude. Certaines choses doivent venir de soi-même.
A la fin de mon mandat, j'irais passer une semaine au temple. Peut être la méditation m'aidera t elle à y voir plus clair.
Pour ce qui est de ce qui te préoccupe, le gout des pommes ne m'ait pas passé. Souvent dans mes insomnies, mes songeries me rappellent leur gout délicieux.
Je devrais peut être me montrer moins scrupuleuse et dévaster ton corps et ton lit, oublier dans nos ébats ma mélancolie et t'abandonner au matin, repue.
Mais, toi le serais tu, bel oiseau bleu? Je te donne déja si peu, faire de toi un simple objet de convoitise serait te rabaisser et celà je ne le veux.
Je ne partirais pas sans te dire au revoir, mon impatiente.
Mais profites des cette période de calme pour réfléchir à ton avenir.
Je ne pourrais jamais te rendre heureuse ni être toute à toi. Sauras tu te contenter des miettes que je te donne? Sans parler de mon éventuel et hypothétique mariage ou de mon gout prononcé pour le libertinage.
Cela fait beaucoup à supporter, trop surement. Ce n'est pas un fardeau que j'aimerais porter.
Etsuko
PS: Et gagne ces fichues élections, bon sang. Rentre leur dedans.
* oui, là j'ai honte^^
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