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[RP - 30 août] L'octroi de Marmorières

Eilinn Melani
La jeune fille eut un sourire mi-figue mi-raisin. Effectivement elle avait eu quelques échos, mais avait préféré ne pas en parler à son amie. Elle avait usé d'un peu de rhétorique et de beaucoup de candeur pour faire oublier à l'archevêque de Narbonne son implication dans cette affaire...

Des ennuis ? Oh non pas trop, j'ai réussi à ne pas avoir de répercussions.

De toute façon, ce n'était pas en étant ambassadeur apostolique qu'elle risquait grand-chose. Et l'ordre cistercien pouvait bien protéger sa position d'oblate si cela était nécessaire. Le Comte du Gévaudan arriva alors et les salua.


Le bonjour Votre Grandeur.

S'ensuivit un dialogue entre le père et le fils, et Eilinn laissa son esprit un peu vagabonder en attendant que les choses commencent.
Gnia
Elles étaient pourtant très claires les indications de Lengadòc. Mais non, il avait fallu que le maître d'attelage en fasse à sa guise et prétendre connaitre quelques raccourcis qui les avaient menés lentement mais surement en pleine garrigue sous un cagnard de plomb. L'arrivée sur les terres de la baronnie de Saint Félix et plus particulièrement sur le fief de Marmorières fut donc épique et fortement retardée et c'est une Saint Just passablement irritée et marinant dans son jus qui s'extirpa de son coche.

Elle prit une profonde inspiration avant de suivre le domestique qui la mena au champs clos. Le suzerain était déjà présent, et elle reconnut également la jeune Eilinn Melani et la Vicomtesse de Cauvisson qu'elle salua. Les autres personnes lui étaient inconnues mais elle ne manqua pas de les gratifier d'un hochement du chef en guise de salut.
Elle s'avança ensuite vers le Vicomte des Fenouillèdes.


Nous vous prions de bien vouloir nous excuser notre important retard. Notre cocher s'est piqué de prétendre connaitre la région...

La Saint Just leva les yeux au ciel puis balaya la déconvenue d'un geste vague de la main avant de reprendre


Nous pouvons commencez dès que vous le souhaitez. Avez-vous des exigences particulières quant au déroulé de la cérémonie d'octroi ?

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Agnès de Saint Just et de Dublith
"Le pouvoir n'est que la partie visible de l'infamie de ceux qui le détiennent."
Cristòl
[Pendant ce temps, côté cour]

Un homme de Cristòl vint accueillir le seigneur de Trilhà et, s'étant incliné sans mot dire de sa stupeur de voir l'Anar manchot, lui indiqua le côté jardin - à savoir plutôt, le côté lice - où les invités commençaient de s'amasser en vue de la cérémonie.

[Au champ clos]

Cristòl administra une bourrade paternelle à son fils prêt à entrer dans les armes - et s'y casser les dents, peut-être ? - et se retourna vers son apothicaire. Comment Cristòl aurait-il pu oublier les circonstances en lesquelles il avait rencontré pour la première fois Skip Lo Casalièr ? Comment Cristòl aurait-il pu oublier cette petite fiole d'élixir de vigueur d'un rouge à faire défaillir Margot ?

Il lui lança un regard complice :


-« J'ai grand hâte alors de voir de quoi il s'agit cette fois. »

Il sourit plaisamment au salut de la demoiselle Eilinn, et réalisa soudain ce qu'il manquait (outre des invités). Non sans embarras, il lui demanda :

-« Demoiselle Melani, je me suis laissé dire que vous étiez oblate à Noirlac. Dans l'organisation de cette cérémonie, j'ai oublié un élément d'importance... Êtes-vous en droit et mesure de bénir une épée ? »

Ce furent les circonstances en lesquelles arriva la Comtesse de Lavedan (au sourire Colgate, c'est évidan*). Le Chevalier des Pyrénées s'excusa aussitôt auprès de la Demoiselle Melani et d'une profonde inclinaison du buste, salua Agnès :

-« Dicé, c'est un plaisir de vous accueillir ici. Nous vous attendions certes plus tôt, mais votre longueur est toute pardonnée. Tant que vous avez fait sauve route, rien d'autre n'importe. »

Il invita la Comtesse à s'asseoir en bonne place près du dais sous lequel Lop-Guilhem prêterait son serment.

-« Nous officions en Languedoc comme partout ailleurs, mais la coutume de Saint-Félix, pour l'octroi de Marmorières à l'héritier de la baronnie, a quelques compléments qui n'enlèvent rien au serment. Il s'agit de notions de chevalerie que l'on ajoute au serment, et de la bénédiction de l'épée remise au Seigneur de Marmorières. Il ne se prétendra pas Chevalier, bien entendu, mais ce serment a beaucoup de sens pour nous. C'est le paratge** occitan... »

*Non, je ne suis pas illettré.
**"Cet état d’âme cher à nos ancêtres, et dont sa mère l’a souvente fois entretenue et qui se résume par le mot paratge. Ne cherchez pas ce mot dans le dictionnaire, vous ne le trouverez pas. Voici donc une parenthèse pour éclaircir le sens de ce vocable devenu désuet car la paratge a été peu pratiqué jusqu’à nos jours. Ce terme désignait plusieurs qualités que l’on a de plus en plus de mal à retrouver réunies chez une seule personne, à savoir : « honneur, droiture, amour et respect de soi et des autres dans tous les domaines, qu’ils soient politique, sentimental, religieux, et négation du droit de plus fort ». Bref, tous les germes ou presque de la démocratie étaient déjà contenus au XIVe siècle, en Albigeois, dans le mot paratge, anagramme, est-ce un hasard ? du mot partage."
Olivier et Paula Astruc, Les Mystères du Tarn
Lop_Guilhem
[Chambre du seigneur, logis du château de Marmorières]

Lop-Guilhem se fit faire la barbe et les cheveux beaucoup plus propres qu'à l'habitude par le barbier-chirurgien de Vinassan. Ensuite, il entra dans un bain en signe qu'il était net de tout péché et de tout vice, aussi pur qu'un enfant sortant des fonts baptismaux. Après le bain, il fut couché dans un lit net et neuf en signe du grand repos que tout chevalier doit acquérir par ses exploits. Après ce temps de repos, il en sortit et fut revêtu d'un habillement de soie parti d'argent et de gueule, d'argent pour la pureté qu'un chevalier doit conserver avec soin, de gueule pour marque du sang qu'un chevalier doit verser pour le service d'Aristote et pour la Sainte Eglise. Il fut chaussé de chausses de couleur or, en signe du Soleil qui abrite tous les bienheureux. Il se leva aussitôt après et il fut ceint d'une ceinture blanche en signe de la virginité et de la pureté que tout chevalier doit conserver, faisant en sorte qu'il ne souilla point son corps.
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Sources : Le symbolisme des différentes cérémonies, vêtures et pièces de l'armement d'un chevalier est explicité dans une relation datée de 1388 faisant état de la réception de deux chevaliers du Bain à Florence, en Italie. (cf. http://www.fraternite.net/parati/chevalerie4.htm )


Gnia
Agnès suivit l'invitation de Cristòl et prit place sous le dais, bienheureuse de trouver un peu d'ombre et donc un semblant de fraîcheur après ses mésaventures cochères. Elle prêta une attention particulière aux explications quant au serment qu'il lui serait donné d'ouïr et d'acter ce jour. Elle avait aimé les différences déjà durant les cérémonies d'allégeance entre le Nord et le Sud et avait adopté pour le Béarn en tant que régnante la coutume de Toulouse et Narbonne. Il lui plaisait de découvrir en ces lieux encore une autre coutume qui viendrait encore susciter sa curiosité naturelle et sa soif de découvrir.

Et bien je gage que je n'aurai pas à rappeler à l'impétrant l'importance et la teneur de la cérémonie qui va se dérouler ce jourd'hui. Je suis curieuse d'assister à cet échange et suis fort aise de m'être proposée pour l'officier. Le changement et la nouveauté sont bien trop rares de nos jours...

Finalement il ne manquait plus dans cette équation que le damoiseau dont il était question, puisque le héraut avait enfin daigné se pointer.

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Agnès de Saint Just et de Dublith
"Le pouvoir n'est que la partie visible de l'infamie de ceux qui le détiennent."
Lop_Guilhem
[Au champ clos]

Lop-Guilhem se présenta donc au champ clos, lieu où se déroulait la cérémonie. Il était vêtu de ses plus beaux atours et marchait d'un pas lent mais assuré. Assurance qui tentait de masquer l'angoisse qui l'envahissait à la gorge à mesure qu'il s'avançait au bord dudit champ clos.
Eilinn Melani
La requête du comte du Gévaudan était inattendue, et la jeune fille manifesta sa surprise en écarquillant les yeux. Néanmoins elle ne se voyait pas refuser sa demande, qui de surcroit était un honneur certain.

C'est exact, je suis oblate au sein de l'ordre cistercien. J'avoue que j'ai plus été formée pour des offices classiques, mais je devrais être en mesure de pouvoir faire la bénédiction d'une lame.

Elle regrettait de ne pas avoir pris sa tenue de sœur cistercienne, ce qui aurait été assurément plus convenable pour bénir l'épée. Elle chuchota quelques mots à Jehanne-Elissa après une brève pression sur son bras, tandis que Cristol continuait à accueillir les invités.

Je reviens.

Elle se leva du banc sur lequel elle s'était installée, un sourire pour Guillaume et pour Jehanne, et salua avec chaleur la comtesse du Lavedan. Maintenant il allait falloir trouver un domestique pour qu'il prépare le matériel nécessaire à la bénédiction.
Paula Estèva d'Alanha
Elle était absente la Comtesse en Noir et Blanc marquée du Rouge. Absente de bien des réunions, qu'elles soient de famille ou non. Absente de bien des lieux, Languedociens ou non. Absente des jours tout autant que des nuits. Même quand son corps était à vos côtés, elle était absente. Et le pire de tout était sans aucun doute qu'elle s'en rendait elle-même compte et que finalement elle se persuadait insidieusement que ce "voyage" qu'elle avait entrepris sans savoir pourquoi, ce voyage qui l'avait amenée loin de tout et loin de tous, ce voyage donc, n'avait fait que facilité les choses à ses proches.

Les yeux souvent dans le vague pour l'observateur inattentif, mais en réalité à voir des choses que les autres ne voyaient pas, la Comtesse hantait les couloirs et devenait un peu plus fantôme à chaque jour qui passait. Et pourtant, pourtant la Vie si Ronde, si Généreuse, si "Douce" ne la quittait pas. Et c'est plus épanouie que jamais qu'elle était arrivée, la veille au soir, pour la Cérémonie. Seule sans l'être. Absente mais accompagnée de ses filles. Plus emplie de vie que jamais alors que la vie semblait l'avoir quittée déjà...


Magalona Eufrasia était, de ses filles, et sans oublier Linèta, celle qui s'inquiétait le plus au sujet de sa mère. Elle avait donc pris la décision de l'accompagner partout où elle le pouvait afin de veiller sur elle autant que faire se pouvait. C'est donc une jeune fille au teint pâle tranchant avec l'ébène de ses cheveux qui apparût juste avant la cérémonie, soutenant une femme aux cheveux roux d'une longueur presque infinie, une femme aussi ronde que la jeune fille était mince, une femme incarnant, tout autant que sa fille, le paradoxe de la maladie et de la santé réunies en un seul être. Le Noir et le Blanc tranché du rouge de la Vie pour toute vêture, Paula faisait honneur aux couleurs qu'elle avait décidé d'afficher depuis ses Noces avec Cristòl, qui L'avait tant Aimée et L'Aimait encore...

De l'autre côté de Paula, il y avait une "petite" fille. Tenant la main de sa mère, Linèta la guidait et lui offrait un peu de chaleur dans le froid de la Non-Vie que la Comtesse menait. Elle n'était pas ce paradoxe qu'incarnaient sa Mère et sa Sœur : elle débordait de vie. A leur suite, la Blonde Eirwen et la Rousse Margalida Dulcia fermaient la marche. Elles souriaient et adressaient des signes de tête aux gens qu'elles reconnaissaient.

C'était un bien étrange équipage qui arrivait donc pour assister au couronnement de l'unique fils de la Veuve. Ce fils qu'elle aimait tant et qu'on lui avait arraché malgré elle. Ce fils qui lui était devenu un étranger par sa propre faute, trop occupée par les tourments qui la hantait. Ce fils pour qui elle donnerait sa vie s'il le fallait. Ce fils qui laverait Cristòl de tout sang, du moins l'espérait-elle dans sa lucidité...


La Comtesse, la Mère et l'Épouse firent donc leur "entrée".

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Cristòl
La réponse de la jeune oblate leva un poids qui pesait dans le coeur du Chevalier, depuis qu'il avait réalisé qu'il manquait une Motarde à cette cérémonie - comprendre : jadis, c'était la diaconesse de Narbonne, Motarde d'Ascalon, qui l'avait baptisé et avait béni son épée.

Il s'assura que la Comtesse de Lavedan était correctement installée, et fit un signe à un valet là, qui servit quelques coupes de vin de l'Anglade coupé d'eau, pour leur rafraîchissement.

La jeune oblate était partie, et le fils de LeGueux était arrivé. Cristòl alla à ses devants.


-« Messer Lop-Guilhem, le bonjour va. Nous n'attendions presque plus que vous. Sa Grandeur votre mère ne... La voilà. »

Il avait failli ajouter « Avec vos sœurs », mais, en fin de compte, Eirwen ne l'était pas, et peu savaient qu'Aimelina l'était. Il faudrait bien pourtant se résoudre à le dire... Savoir comment l'annoncer.
Pour l'heure il se tourna vers la ronde et belle Comtesse du Gévaudan, lui prit les deux mains et les embrassa.


-« Dòna meuna esposaira... »

Puis il se tourna en premier lieu vers les jumelles, majeures, droites, fières.

-« Donaisèlas, adissiatz ! Donaisèla Eirwen... »

Et son dernier regard, le plus aimant, fut pour sa fille, son trésor, sa souffrance et sa joie. Elle grandissait trop vite, il ne le voulait pas. Il voulait la garder jeune, innocente, candide. Quel regard porterait-elle sur le monde plus tard, cette enfant abîmée avant même d'être née ?
Il caressa sa joue, cette joue encadrée par un bonnet blanc. Elle serait bientôt nubile, elle aussi. Bientôt l'enfance mourrait dans cette famille.


Le Chevalier des Pyrénées embrassa du regard tous les présents, et annonça :


-« Veuillez donc prendre place, amis ! Nous commencerons très bientôt. Sitôt le Seigneur de Marmorières intronisé, le Pas du Gué de la Reine commencera. »
Finubar_Anar
Perdu dans ses pensées, le vieux loup ne vit point le serviteur de son maître approcher.

Ses années de jeunesse auprès de sa tendre mère resurgirent, tendre femme de Florence, malgré de descendance Noble, elle avait été rejetée des siens pour raison de grossesse et dont sa progéniture ne pourrait en aucun cas se mêler au cercle des Anars de Florence.

Un bâtard, voilà comment son grand-père devait le considérer. Le vieux soldat manchot depuis peu, avait juré de ne jamais commettre vengeance, promesse faite sur le lit de mort de sa tendre "mama". Il faudrait qu'il rassemble toute sa force physique et mentale pour ne pas cracher aux pieds de sa famille.

Tant de chemin après, le Florentin ne manquait pas une occasion de brandir sa lame pour la cause Languedocienne, après avoir fait "tout" les métiers; maréchal, recrue, soldat, sergent, lieutenant, sénéchal, commodore et depuis peu Amiral, son passé n'a été que champ de bataille sur champ de bataille, bain de sang sur bain de sang. Des compagnons d'armes qu'il côtoyait un jour, n'était plus là aujourd'hui pour se remémorer les souvenirs du "bon vieux temps"

C'est avec grande fierté qu'il eu l'honneur de devenir le vassal d'un homme qu'il respectait énormément par sa quiétude et sa grandeur d'âme. Son épouse quant à elle, le Seigneur de Trillà avait eu l'occasion de la rencontrer à quelques reprises. Une dame, quoiqu'en dise les mauvaises langues, avec qui il avait de bien bonne conversation.

Finalement c'est une légère brise et le hennissement de son Ardennais qui le tira de sa rêverie.

Il observa le serviteur, lui sourit car visiblement il attendait que le Seigneur sorte de ses pensées.


- A part mes souvenirs, que me reste t-il, gojatièra?

Voyant qu'il observait légèrement son handicap, le Florentin porta sa cape par dessus l'épaule, non pas par honte car il n'en avait aucune, mais pour ne pas troubler autrui.

Il arriva avec son guide au lieu qu'il lui fut indiqué, ne voulant pas s'immiscer dans les conversations, il resta à l'écart, observant d'ici de là les différents protagonistes.


[HRP]désolé pour le retard, j'ai eu des soucis de connexion et des impératifs IRL[/HRP]

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Skip Lo Casalièr
Voyant enfin Finubar arriver, Skip se dépêcha d'aller le rejoindre, mais ne dit aucun mot. Il regarda sa vieille recrue dans les yeux et, le regard plein de fierté, car il avait appris sa nouvelle charge, lui accorda un sourire franc et sincère signifiant tout ce que les deux hommes ne se dise pas toujours.

Depuis les années qu'ils se connaissent, bien souvent leur rencontre se passe de mot, mais Skip aimerait bien se retrouver une dernière fois devant une caserne ou un champs de bataille avec Finubar à ses coté. La présence du plus très jeune homme rassurait toujours le vieux fou qu'il est.


Ne te sauve pas après la cérémonie, j'aurai quelque chose à te demander...

La voix de Skip était douce, mais rauque. De l'incertitude! Quoi qu'il en soit, il s'approcha quand même pour assister à la cérémonie et espérait avoir le droit de parole pour offrir le petit quelque chose qu'il avait apporté!
Lop_Guilhem
Lop-Guilhem salua Cristòl en retour :

« Adissiatz, Monsenhor Cristòl. »

Il n'eut pas le temps d'en ajouter plus, sa mère, qu'il n'avait pas vu depuis des lustres, arrivait.
Paula Estèva d'Alanha
***

Le jeune homme qu'elle voyait souvent sur ce trône d'or dans la salle aux colonnes de marbre s'avança vers elle, l'embrassant de ce regard si particulier qu'il avait quand elle était présente. Il lui prit les mains et les embrassa, à sa grande surprise, sans pourtant qu'elle en montre quoi que ce soit. Les deux perles d'Ambre plongèrent dans ce regard duel alors que, dans son ombre, un éclair aux tons de feu passait rapidement.

***

-« Dòna meuna esposaira... »

Paula sourit à son Époux, de ce sourire tendre et aimant qu'elle avait toujours eu pour lui, et qu'elle aurait sans doute toujours à son égard. Elle lui murmura quelques mots, de cette voix rauque et profonde qui était devenue la sienne, des mots destinés à lui seul et que lui seul pouvait comprendre. Elle embrassa également ses mains, jointes aux siennes, juste avant qu'il ne se détourne d'elle pour saluer ses filles, les jumelles, et Eirwen, qui, si elle n'était pas sa fille de sang, mais bien la digne fille de Zagelle de Vergèze, n'en était pas moins aimée de la famille.


-« Donaisèlas, adissiatz ! Donaisèla Eirwen... »

Et le cœur de la Mère qu'elle était se serra à la fois de joie et de souffrance quand il se tourna vers Linèta. Joie de voir tout cet amour qu'il avait pour leur fille. Joie de voir ses yeux s'illuminer ainsi, l'espace d'un bref instant. Souffrance partagée de la situation et du poids des péchés communs, de ce qu'elle l'avait poussé à accomplir...

La ronde Paula tourna alors son regard vers son fils, son seul et unique fils qu'elle aimait tant et qu'elle savait avoir bien déçu pourtant. Et elle lui sourit, de ce sourire que seule une Mère aimante sait avoir pour son enfant, pour la chair de sa chair. Elle lâcha alors le bras de Magalona Eufrasia et la main d'Aimelina afin d'aller embrasser ce fils chéri, afin de le saluer comme elle le souhaitait, faisant fi des convenances. Lui murmurant sa joie de le revoir si beau, si grand et si fier, devenu désormais un homme dont son Père serait fier.



***

Et dans le fond de la salle, dans l'ombre environnante, de nouveau l'éclair roux se fit apercevoir. Paula en frémit, autant de plaisir que de peur.

Le bel éphèbe alors prit la parole, tranchant le silence telle la lame acérée qu'Elle maniait de façon merveilleuse.


-« Veuillez donc prendre place, amis ! Nous commencerons très bientôt. »


***

-« Sitôt le Seigneur de Marmorières intronisé, le Pas du Gué de la Reine commencera. »


La Comtesse alors retourna aux côtés de ses filles, reprit le bras et la main offerts pour gagner ce qui serait sa place.




Et elle ne put empêcher cette pensée de l'effleurer "Ce combat sera sanglant, assurément. Le Rouge n'en sera que sanctifié et ainsi, Tout commencera."

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Lop_Guilhem
Lop-Guilhem se laissa embrasser par sa mère, des bises qu'ils n'avaient pas senties depuis si longtemps, mais dont il se souvenait de la douceur.
Eilinn Melani
La jeune oblate finit par revenir, revêtue de l'habit cistercien et ayant fini par trouver dans ses malles ce qu'elle cherchait, c'est à dire son exemplaire du Livre des Vertus annoté selon quelques indications liturgiques qui lui paraissaient importantes. Cela lui avait paru déplacé de faire une bénédiction en houppelande, ainsi elle avait choisi d'enfiler la soutane blanche, le scapulaire noire ainsi que le voile noir des soeurs cisterciennes.

Le comte du Gévaudan déclara à ce moment que la cérémonie allait débuter, et la jeune fille alla se placer non loin du suzerain et du futur vassal, réfléchissant à ce qu'elle allait faire.
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