Afficher le menu
Information and comments (8)
<<   <   1, 2, 3   >>

[RP] Avant que le vent nous emporte

Felina
Regards qui se croisent, donzelles qui se toisent alors que le temps semble se figer, excepté peut être pour le malheureux Mirwais qui continue à se vider de son sang à chaque seconde qui passe. Un peu plus et l’indécision de la rouquine sera le coup fatal porté sur la lourde carcasse, que l’âne lui-même commence à avoir de la peine à soutenir.

La Rastignac ne cille pas, peu désireuse e voir tourner cette soirée encore plus au vinaigre qu’en cet instant. Faut dire que l’insomniaque pas franchement prévu de ramasser un semi cadavre, et que l’idée d’en devenir un à son tour sous la lame de la belette ne l’enchante guère plus. Aussi ne peut elle que laisser échapper un imperceptible soupir lorsqu’enfin l’épée s’éloigne de sa poitrine pour être refouraillée. Ouf … ça au moins, c’est fait !


Et la voilà pour la deuxième fois de la nuit à devoir supporter le poids du mourant pour le charger dans la charrette, soufflant et pestant :

J’l’ai pas porté toute seule t’penses bien !! Et crois moi, les bras du gars qu’m’a si « gentiment » aidée étaient bien plus costauds que tes brindilles là !!

Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, la toute jeune mère et la semi manchote réussissent l’entreprise ô combien périlleuse de transvaser leur précieux chargement de l’âne à la carriole, et pour un peu la Féline aurait cru entendre l’animal soupirer lui aussi de soulagement, avant qu’il ne se barre sans demander son reste. Le regard ébène glisse subrepticement vers le contenu d’un panier contenant des langes et le mouflet qui va avec. Haussement de sourcil, puis d’épaules, mais toujours cette question : que diable la rousse faisait elle dans ce quartier; avec son nourrisson de surcroît.

Au loin du bruit, trop de bruit, et à n’en pas douter il ne faudra pas longtemps aux curieux locaux pour venir fouiner leurs nez d’ivrognes dans leurs affaires, ne les retardant que plus, compliquant nettement les déjà très maigres chances de survie de Mirwais. Scath a raison, il ne leur faut pas traîner le coin.


Ouais, l’est grand temps d’mettre les voiles !

Et sans attendre l’invitation de sa compagne d’infortune du moment, la voilà qui saute à l’avant de la charrette avant de se retourner vers la rouquine, osant même un demi sourire (amical ?).

Allez, monte à côté d’ton homme et place tes mains sur l’trou qu’il a dans le bide, sinon crois moi, il sera froid avant qu’on arrive dans ton havre de paix.

Se saisissant des rênes et attendant que la belette s’active, sa main valide se crispe sur les rênes en entendant les bruits des soudards se faire toujours plus proches.

Alors c’est où qu’on va m’dame la Couturière en chef ?

L'était pas prête de dormir cette nuit la Ratignac.
_________________

A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Scath_la_grande, incarné par Felina


La flamboyante chevelure, exubérante de rousseur, oscilla d’approbation aux dires de la brunette.
Oui, oui mettre les voiles et souquer ferme moussaillon… Lever l’encre et autres babioles du jargon maritime qui signeraient un départ des plus imminents.
Féline monta devant, Belette attacha sa monture (la noble hein… pas la vieille rosse puante qui était un prêt de sa Matalounette d’amuuuuuur) à la charrette pour que, docile, l’animal suive.
Et de monter à l’arrière avec…


… mon homme ?

Le sourcil s’arqua, circonflexe invisible dans l’obscurité. Petit haussement furtif qui dénotait son trouble. Humpf nan pas vraiment. Son homme c’était le brun… Mirwais c’était, c’était… hum quelque chose à part encore… différent… étrange, un être enivrant de jusquiame.

Son regard tâta la nuit pour s’y habituer tandis que les mains remontaient le corps inerte de son roi. Le liquide tiède, poisseux, glissa sous ses doigts, à l’aveugle, la rouquine tenta d’identifier sa provenance pour endiguer le flot.


Le plus proche pour qu’il ne claque pas et le plus loin d’ces pochards seraient le lavoir… t’sais où c’est ?

Il y avait plutôt intérêt car si la Rastignac comptait sur les qualités de Scath en matière de logique des déplacements des corps et lui donner une direction claire, nette et précise, elle n’était pas sortie de l’auberge et l’colosse en pourrait calancher de ces conneries là. Néanmoins La Grande montra une direction vague qui resta cloîtrer dans l’obscurité. Les chats voyaient dans la nuit, oui mais la Féline ?

La charrette s’ébroua dans de petits couinements douloureux s’éloignant du charivari des pochetrons de service.
Sa main, la senestre, appuya fermement sur ce qu’elle espérait être la source de tout ce foutoir sanguin, tandis que la dextre se promena frénétiquement à la recherche de quelques étoffes, quelques langes propres de sa mioche restée sage (merci à la diacode et à son lait maternel aviné).
Enfin le tissu fut appliqué à la hâte sur la blessure, si durement que des plaintes animales s’arrachèrent péniblement du gosier aride de Mirwais.


Toi aussi qu’est-ce t’as à jouer au con ! Les doigts pressèrent l'étoffe un peu plus contre la plaie. P’tain j’espère que c’est pas ma nouvelle robe que je suis entrain de bousiller… toute neuve… elle a si joli col de fourrure…

La rousse s’exprimait dans sa plus pure tendresse. C’était toujours ainsi, parler du futile pour taire l’essentiel.
Le temps lui parut sans fin jusqu’à ce que la maudite carriole cesse de branler et ne s’arrête. Un silence tomba lourdement sur l’équipée.


Dites Félina, on y voit comme dans le trou d’balle d’un clébard… comme si elle y avait déjà foutu un œil là d’dans. Pourriez m’passer la lanterne sur le côté et remonter un peu la flamme que j’y vois mieux que goutte…

…et voir l’ampleur du désastre, s’abstint-elle de dire.


Felina
La Féline, reconvertie pour l'occasion en conductrice de charrette hospitalière se hâte de les conduire en lieu sûr, le lavoir donc, à la demande de la belette flamboyante. Ne se retournant pas, elle mène un train d’enfer avant de les dissimuler dans l’ombre et leur éviter de se faire repèrer. A première vue, cela lui a semblé une bonne option, mais c’est sans compter sur la remarque ô combien pertinente de Scath. En effet, pas terrible cette obscurité pour faire de la couture.

Elle opine donc du chef, et saute à terre pour se saisir de la lanterne, remontant la flamme pour la porter près du semi cadavre étendu dans la charrette. Des blessures elle en a vu plus qu’à son tour la Rastignac, en a recousu aussi du temps où elle avait encore l’usage de sa dextre, aussi sait elle que celle là n’est pas une simple estafilade. Si le colosse ne clamse pas cette nuit, rien ne dit pour autant qu’il survivra à ses blessures. Mais elle n’exprime pas ses craintes à voix haute, bien consciente que l’homme à la panse grande ouverte semble compter pour la belette.

Les doigts fins et gracieux sont habiles et la couturière s’applique à refermer la plaie. Le geste est précis, et Félina devine qu’elle n’en est pas à son premier ouvrage. Mais est ce la première fois que les chairs remplacent le coton ? La question restera entière, car l’heure n’est pas à la conversation. Et pourtant, tout autant pour tuer ce silence pesant entre elles, que pour s’empêcher de penser aux pires, la Rastignac se lance dans un monologue.


Et ben ma vieille on dirait qu’t’as fait ça toute ta vie ! Il va être fier ton homme d’avoir un si joli point sur l’bide, t’pourrais p’têt meme rajouter tes intiales à côté en guise de signature hein !!

Un rire forcé, faisant vaciller dangeureusement la flamme, et la Féline se ressaisit aussitôt.

Et sinon qu’est ce tu fichais dans l’coin avec ton chiard et c’te cariolle? T’partais en voyage ?

Les heures passent ainsi, les deux donzelles veillant l’homme à tour de rôle, épongeant son visage trempé de sueur, humectant ses lèvres pour le faire boire, l’une s’interrompant parfois pour nourrir la chair de sa chair. La fièvre, le délire …. Longue nuit.

Plus tard, peu avant l’aube, la belette et la Rastignac se sépareront, la dernière en ayant terminé de son rôle et laissant le colosse entre les mains de la rouquine. Cette histoire n’est pas la sienne, elle n’aura été que celle qui l’a ramassé dans cette ruelle, et l’homme ne le saura sûrement jamais. Il en est ainsi des personnages secondaires de votre existence, les figurants qui ne font que passer mais qui pourtant auront eu une incidence sur la suite des évènements. Pour la Féline, Mirwais dont elle ne connaît même pas le nom, ne restera qu’un lointain souvenir, un autre passage sanglant de sa vie qui en compte tant. Un parmi d’autre …

Mais ce qu’elle n’oubliera jamais, c’est le regard de la belette sur cet homme, ce même regard qu’elle avait posé sur son Autre, mais trop tard, bien trop tard. Elle, elle n’avait rien pu empêcher, Il le lui avait pris, elle l'avait perdu. Elle était morte avec lui.

Aurait elle sut le sauver si elle était arrivée à temps ?
Aurait elle pu s’enfuir avec lui loin des ténèbres, et trouver avec lui la paix et le bonheur ?
Que serait il advenu de leur passion dévorante si elle avait été présente ce soir là ?
Tant de questions qui jamais ne trouveront de réponse. Sa malédiction étrnelle.

Jules ….

Un soupir et un geste rageur de la main pour effacer les trop douloureux souvenirs , et cette chape de plomb qui de nouveau pèse sur son cœur. Une perfide jalousie pour ces deux là à qui la vie offre une seconde chance qu'elle n'aura pas eu.


Fait chier tiens …

Prendre l’air, aller hurler sa peine loin d’ici noyer son chagrin dans l’alcool. Oublier … encore, toujours … Mais jamais vraiment.
_________________

A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)