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[RP] En cas de morsure de vipère, sucez-vous le genou...*

Istanga
En cas de morsure de vipère, sucez-vous le genou, ça fait marrer les écureuils.*

Point A - Le Point de Départ

Mont de Marsan, où je stagne depuis quelques jours en vue de défendre....
Défendre qui et quoi, contre qui et quoi, comment, pourquoi, je ne sais pas.
Sans ordre, je me résous à écumer les vergers.
Gavée de fruits, mais moins que Darius que l'on peut suivre à la trace, je décide de partir pour Muret, où sévit ma famille.
J'ai une énorme envie de mettre les nerfs des Trévière à vif et ainsi leur démontrer mon affection.

Par un très, vraiment très, joli matin de septembre, me voici plantée devant le miroir qu'on a installé dans la chambre de l'auberge, parce que "on" y a été forcé par d'habiles tractations tenant plus du chantage que du marchandage.
Bref, je suis plantée devant et m'examine sans complaisance, nue comme un ver.
Je passe un doigt léger sur les petites rides qui commencent à se dessiner au coin de mes lèvres et de mes yeux, réfléchissant déjà à la pommade que je pourrais concocter pour y remédier.

J'ai coupé mes longs cheveux, scandalisant les bonnes âmes et, maintenant, mon visage mince est animé par les boucles brunes.
Mon regard descend vers mes seins, que j'ai toujours petits et fermes, malgré la trentaine approchant, vers ma taille très fine et mon ventre plat qui n'a jamais, jamais connu, et ne connaîtra jamais, les affres de la maternité, vers le rideau moussu qui n'a pas été soulevé depuis des lustres, vers mes longues jambes de gazelle.

Satisfaite de l'image que me renvoie mon fidèle serviteur, je m'avise que Darius n'est toujours pas réveillé.
J'établis aussitôt un lien entre ce sommeil prolongé et la baisse du niveau de boukhra dans la carafe posée sur une petite table.
Je m'enveloppe dans un châle de soie, sors de ma chambre pour entrer dans celle de mon beau-fils, affalé sur son lit tout habillé et ronflant comme un gueux aviné au fond d'un ruisseau.

De la main gauche, je retiens le châle qui protège ma nudité tandis que, de la main droite, j'imprime sur le visage de Darius un aller-retour sonore qui le fait se dresser comme un diable.

Debout, bad pesar! Nous partons pour Muret, voir Samuel et la tribu! Dépêche toi!

* Merci à Desproges.

_________________
--_darius
Point A - Le Point de Départ

Allongé sous un figuier dont les fleurs exhalent leur parfum délicat, Darius se laisse chatouiller par le vent léger qui fait passer sur son torse, où commence à apparaître une toison brune, de légers frémissements, annonciateurs de plaisir. Soudain tout s'efface, remplacé par une brûlure cuisante sur les deux joues, sensation tout juste précédée d'un lourd parfum de patchouli.

La tête en capilotade, le gamin se redresse, la mine effarée, tentant de comprendre ce que lui dit sa mère.

Il est sonné, Darius, et se contente de se défendre d'une hypothétique accusation :

Mais... je n'ai pas cassé de muret, pas demandé de tribut et ... ce n'est pas moi qui ai bu la boukhra, juré! Il ajoute, avant de se rendre compte qu'Istanga lui parle de voyage : c'est pas moi, c'est Omar qui m'a forcé!

Oups! C'est malin! Maintenant, sa mère le considère d'un oeil qui signifie "Toi tu ne perds rien pour attendre, je te réserve un chien de ma chienne dont tu me donneras des nouvelles, je te le promets...' et Darius, penaud, se prépare hâtivement.

Deux heures plus tard, après avoir plongé la tête dans l'eau fraiche - très fraiche... - de la fontaine de la place, sur le conseil avisé d'Omar, après s'être étrillé avec du foin - pour fouetter l'sang, a dit Omar -, après avoir revêtu braies de cuir noir et chemise blanche, enfilé bottes et mantel noirs, Darius se sent revigoré, prêt pour l'escapade vers Muret.

Il se présente aux écuries où Omar et Zouyi ont sellé les chevaux. Les deux sont aussi du voyage, ce qui rassure Darius. Ainsi il ne sera pas seul à subir les lubies d'Istanga.

____________
--Omar_le_braque


Il était une fois un bel homme qui.... non, non et non!
Omar ne vient pas d'un conte de fées, mais de la dure réalité des chemins de traverse, des fossés boueux et de la paille des cachots.
On ne sait où il est né, on ne sait qui l'a mis au monde, on ne sait que ce qu'il veut bien nous dire : son nom. Omar. Son surnom : le Braque.
Pourquoi? Suffit de le regarder. Dans les yeux.
Pas trop longtemps, dans les yeux, sinon vous n'aurez plus le loisir de vous dire :
Ah oui! je sais pourquoi on l'appelle ainsi! Vous n'aurez plus le loisir de vous dire quoi que ce soit, d'ailleurs...

Mais, vous demandez-vous, sans doute à juste titre, ce que fait cet homme avec une femme aussi distinguée et un gamin qui le sera sûrement un jour? A cette question, il vous répondra de sa voix sépulcrale :


Dame Istanga? J'faisais l'pet avec mon pote, le gars Zouyi, on cherchait un poiscaille à estourbir, c'est une sirène qu'est apparue.
J'y ai d'mandé : "La bourse ou la vie!" en la m'naçant d'mon gourdin!
L'vrai gourdin, hein! çui-là en bois, pas çui-là que j'sers aux jouvencelles!
Ben elle m'a répondu : "Oh le beau modèle! Voulez-vous poser pour moi?"
Moi j'ai compris, bosser. Alors j'ai dit oui, j'sais pas pourquoi.
V'la pourquoi j'suis là. Des fois j'pose, quand elle dessine, des fois j'bosse, avec Zouyi. On y fait les boulots louches qu'elle d'mande. Comme emballer du crottin dans du papier d'soie pour faire des cadeaux, qu'elle dit, aux nobliaux qu'oublient d'faire travailler leurs terres.


Là, il s'arrêtera et vous regardera d'un oeil roublard, puis terminera ainsi :

J'crois qu'c'est elle la braque....


Pour l'heure, on en revient au Point A : le Point de départ. Mont de Marsan. Oubliable, suivant les critères d'Omar, qui sont sensiblement les mêmes que ceux d'Istanga. Il s'agit de rallier ce point A au point B : Muret, en toute sécurité.
Si Omar se risquait à quelque réflexion, il dirait que si le jeune couillon qui se prend pour un prince se faisait rosser, ce ne serait point du luxe, mais il n'a aucune envie de se faire houspiller par sa patronne, et reste coi. Il se contente d'être amical avec Darius, lui soufflant de temps à autre quelque ânerie que le gamin s'empresse de réaliser, faisant hurler de rire les deux compères.

Une digression plus tard, les chevaux sont prêts. On embarque. La première halte se fera à Eauze. Eauze... pourquoi diable Omar pense-t-il alors à une prison?
--Zouyi


Faciès de brute, mains-battoirs, chair drue et dure.
Zouyi est un poète mais, comme il est muet, ne sait ni lire ni écrire, tout le monde l'ignore.
Son absence de jugeote l'a poussé à quitter l'asile où il était généreusement nourri et battu pour des routes inconnues.
Il a chapardé quelques fruits dans les vergers, quelques choux dans les potagers, quelques lapins dans les collets et en a fait son ordinaire, pendant des années.
Dans sa tête tournent des odes aux petits oiseaux qui chantent si joliment, aux faons mignons qui courent les bois, aux petites fleurettes qui traversent la mousse des sous bois pour laisser s'épanouir leurs merveilleuses couleurs.
Heureusement que la nature est bien faite : nous échappons à la mièvrerie grâce au mutisme de la brute délicate.

Un jour, la brute s'est éveillée. Période de disette? Besoin de distraction? Toujours est-il que notre malabar décide de se faire brigand.
Nul besoin d'arme, ses bras puissants suffiront.
Il se planque au détour d'un chemin passant, attendant le chaland.
Un péquenot s'approche, silhouette légèrement courbée dans l'ombre des arbres, Zouyi bondit, son poing fend l'air et s'abat sur la tête du pauvre homme, suivi tout aussitôt d'un coup de gourdin asséné par un autre homme, surgi du néant.

La victime doublement assommée gît à terre, tandis que les deux hommes, en un accord tacite, s'en partagent les maigres biens.

Omar, car il s'agit d'Omar, tout le monde s'en doute, comprend vite qu'il a affaire à un juste d'esprit, muet de surcroît, et l'adopte aussitôt.
Un peu plus tard, il remarquera la manie de la brute : dès qu'une grasse cuisse ou un sein dodu passe dans son champ de vision, elle émet un bruit étrange, ressemblant à un gazouillis d'oiseau.

La brute est baptisée.


J't'appellerai L'gars Zouyi maint'nant. Zouyi, ce s'ra ton nom, on dira qu't'es mon frère.

C'est ainsi que, de fil en aiguille, on en arrive au point de départ. Point A, on embarque pour Muret. Parce qu'il faut toujours garder le fil.
Istanga
Entre A et B, il y a Eauze. Le voyage s'est déroulé sans anicroche, sauf que... à deux reprises, Zouyi a émis ce bruit agaçant qui tient du borborygme enfantin que diffusent les toutes jeunes créatures, bulles au coin des lèvres, mâtiné du chant d'un oiseau à l'existence improbable. Agaçant, donc, ce qui a ôté un point à la note que je fixe à chaque étape.

J'ai dû me tourner vers Zouyi, l'incendiant de mon regard-braise jusqu'à ce qu'il baisse la tête en rougissant. Satisfaite, j'ai pu reprendre le cours de mes pensées. Coups d'oeil jetés avec insistance sur Darius, vérifiant son assiette. Par chance, il se tient correctement et échappera à l'une de mes leçons de morale. D'ailleurs, je n'en ai ni le courage ni l'envie.

Eauze est en vue donc, et je souris à l'idée de me délasser dans une auberge, devant un bon repas, lorsque je vois arriver vers notre équipage un enfant tout mignon mignon, boucles blondes, falbalas, dentelles qui, après une révérence maladroite, me tend une missive rédigée à mon intention.

Sourcils arqués par un étonnement non feint, je m'empare de la lettre que je lis avec stupéfaction. Me tournant vers le petit :


Eh bien! Votre service de renseignements est diablement efficace!!!
Je ne savais même pas moi-même que j'allais passer ici...
Diablement efficace...
Attends un petit instant, je vais écrire une réponse que tu porteras à ce lieutenant.


Juchée sur Muad'Dib -eh oui! pas eu le temps de descendre - je griffonne au dos de la missive ces quelques mots :

Citation:


Salâm à vous, brave lieutenant!

Je suis enchantée d'avoir pu traverser votre charmante cité mais j'ai toutefois été surprise de n'avoir rencontré que peu de voyageurs. Le mot juste serait "aucun".

J'ai pourtant croisé cette nuit les défenseurs de votre ville, ce qui m'a d'ailleurs amplement rassurée sur la sécurité.

Je ne sais par contre pas ce que vous entendez par screen car, voyez-vous, je viens de Perse et ce mot m'est inconnu.

Avec toute la cordialité dont je dispose, je vous présente mon salut.

Istanga de Lendelin


Pli remis, je puis enfin mettre pied à terre et, laissant nos destriers à la garde du duo de choc, j'emmène Darius vers la ville, sourire aux lèvres. Cet intermède m'aura mise d'excellente humeur.
_________________
Istanga
Arrivée au Point B

Muret. Rien ici ne me marque particulièrement...
Il faut dire que je me suis contentée de m'installer au Poitin Still, l'auberge de la seule mercenaire que je connaisse, Enored, et de faire une apparition remarquée dans une taverne au nom pétillant, "Chez Soda Mousse", dont le propriétaire, un nommé Kaukakola, nous a fait l'honneur de sa présence.

Je ne sais pourquoi, à ce moment, j'ai considéré ma bière avec curiosité. Mais cette anomalie de mon esprit n'a pas duré, et quelques verres ont été partagés avec mes cousins Samuel et Irvine, Cléo, Meg, toute nouvelle et charmante "tribun" de la ville et bien entendu Calvin, qui a fait les frais de mon excellente humeur.

Puis il a fallu rentrer à l'auberge, l'esprit légèrement flou ; j'ai fait appeler Darius et les deux compères et leur ai donné pour mission d'aller humer l'air du temps, dans la ville et les environs et, en particulier, vérifier le cadastre.
Avant qu'ils ne partent, il m'a fallu répondre aux questions d'Omar qui, sous ses airs de brute épaisse, est plus finaud qu'il ne paraît.

Eux partis, je me suis étendue sur le lit confortable, et ai revu en détail nos conversations de taverne.
De là, mes pensées ont glissé vers la Provence, où demeure encore mon intendant, Robert Arctor, dans une maisonnette sur le port de Marseille, tout près de celle du Bergreffier, Iskander.
Je me demande d'ailleurs quand je pourrais dire à Robert de nous rejoindre. Il faudrait vraiment que je songe à me fixer définitivement, bien que le côté définitif me dérange quelque peu.

Une vague de nostalgie m'envahit à l'idée de la Provence, et je décide tout de go d'écrire à Iskander, puis à Robert.

Je me lève et m'installe sur un siège de bois, à l'aspect brut et solide, muni de trois pieds, devant une petite table sans prétention.
J'y déploie mon matériel d'écriture et choisis avec soin un vélin de bel aspect, pour un destinataire respectueux, une plume d'oie taillée très finement que je trempe dans un encrier empli d'encre de Chine, dont j'ignore la composition, mais que je me suis procuré en grande quantité durant mes voyages : j'aime sa texture et l'empreinte qu'elle laisse, comme une soie d'un noir de jais.

Je réfléchis un instant, tentant de donner une trame à ma lettre sans succès. J'écris piètrement et laisse les mots déborder. Mais Iskander me connaît et ce n'est pas de lui que je crains la critique...
Puis je me lance, et déploie mes arabesques.


Citation:


Iskander, mon cher ami (je peux dire que vous êtes mon ami, n'est ce pas?),

C'est un vent de nostalgie qui porte ce biset vers vous.
Voyez-vous, que je sois en Guyenne, en Gascogne ou, comme maintenant, en Armagnac, me revient ma vie provençale.
Figurez-vous que je m'étais rendue, avec Flore, au mariage de notre cousine Kassie quand j'ai vu arriver Délia, notre Baronne de Fayence. Aussi singulier que cela puisse paraître, j'ai été ravie de la voir!

Déjà en Guyenne j'avais entrevu quelques personnes que je connais vaguement de vue.

Et là, ici, c'est le bouquet! Au détour d'une rue j'ai aperçu une arlésienne, Isalineardais. Je n'ai pas osé l'aborder, je ne sais ce qu'elle fait ici.

Et le pire! On m'a rapporté que Axle_x a fait partie ici du Conseil! Au Royaume de France! Et c'est nous que l'on taxe de félonie!
J'avoue que, sur le coup de la nouvelle, j'ai enragé.
Puis je me suis vite calmée. Après tout, la politique de ce duché n'est pas de mon ressort; ni celle d'aucun autre, d'ailleurs...

Comme vous pouvez le constater, je n'arrive pas à me fixer en un endroit. Montauban me plaît, mais je m'y sens isolée.
Quant à Mimizan, par contre, trop de membres de la famille... j'aime à conserver mon indépendance.
Je me suis donc décidée, pour l'instant, à emménager à Mont de Marsan, avec ma soeur. Nous nous entendons à merveille et cela me permettra peut-être de savoir, enfin, ce que je désire...

Mais vous!
Votre travail de greffier est très prenant, m'a écrit Robert Arctor. Je suis persuadée que vous vous en sortez à merveille!
Vivez-vous toujours avec vos soeurs?
N'avez-vous pas rencontré la femme de votre vie?
Bref, donnez moi vite de vos nouvelles avant que je ne me mette à vous poser des questions dérangeantes...

J'espère vous lire très bientôt...
Ne craignez rien pour le pigeon, on saura me trouver si j'ai bougé, car je laisse un relais dans chaque ville où je m'arrête.
Et voila! Encore une fois je vous vante mon pigeonnier!

Avec toute mon amitié,

Istanga de Lendelin


Lettre relue rapidement, petite goutte de patchouli déposée au dos, vélin roulé très fin glissé dans un tube de cuir, attaché à la patte du pigeon que j'empoigne.

Munie du précieux volatile, je descends les escaliers, traverse la taverne et sors sur la place où, quelques heures plus tôt, j'ai entendu quelques personnes agglutinées là, parler d'une lance se rendant en Provence dans la soirée.
Je m'approche de celui qui me paraît être le meneur et, lui tendant le pigeon, lui demande :

Seriez-vous assez aimable pour porter ce pigeon à Iskander, place des Singes, à Marseille? La course vous sera réglée 10 écus par le destinataire. Acceptez-vous cette offre?

L'homme ayant accepté les yeux écarquillés ce qui lui paraît être une étrange mission, je puis retourner à mes rêveries, rassurée sur le sort du biset.
_________________
--Omar_le_braque


Auch...

Ils ont passé Eauze pour arriver à Auch.
Là, elle les a laissés tranquilles quelques heures et Omar a emmené le jeune coq et Zouyi visiter la ville.
Rien ne l'a vraiment marqué : les rumeurs habituelles diffusées à chaque coin de rue par des crieurs peu discrets ne le changent pas des autres contrées visitées.

Dans le bouge où ils se sont assis tous trois autour d'une table branlante, chichement éclairés par une chandelle de suif à l'odeur persistante, ils ont vidé un tonneau d'un vin suret, qu'Omar n'utiliserait même pas pour faire du vinaigre.
Enfin, Darius et Zouyi l'ont vidé. Omar s'est contenté de conserver son gobelet plein devant lui.

Un habitué du lieu s'est approché d'eux, s'est installé sans autre politesse et a entamé la conversation.
Les mêmes rumeurs sont revenues, cocufiage, brigandage, félonie.
Omar a écouté d'une oreille, l'autre attentive au cheminement de l'alcool dans l'esprit de Darius.

Il dressa tout de même l'oreille, celle du côté du bavard qui n'interrompait pas sa litanie.

Paraîtrait même qu'y f'raient un parlement. Pour que les gens comme nous autres y peuvent s'esseprimer. Pis c'est nous qu'on décid'rait. C'est nous qu'on f'rait des propositions.

Omar s'est alors fendu d'une question :

Et d'où qu'y s'tiendrait, c'te parlement?

Ce à quoi a répondu l'autre :

Bah, chais pas. J'ai pas tout compris. Au château d'Auch, qu'y disent, mais pas çui su'on connaît. Un ot château d'Auch, p'têt ben! Ou Château d'Eauze, ou bien! P'têt que j'ai mal compris.

Encore une fois, Omar s'est demandé pourquoi ce nom lui évoquait une prison, puis il a répondu :

Ah! Cor'un castel délabré, loin d'la ville, qu'on r'baptise pompeus'ment de cha^teau comtal! Faut savoir qu'c'est partout pareil, enfin, y a des exceptions mais sont rares. Ceusses qui sont au pouvoir s'disent que comme ça, s'ront les maît's du monde!

Sur ce, buvons un coup!
a -t-il ajouté en tirant de sa besace une flasque de boukhra subtilisée à Istanga et lampant le contenu dont on aurait pu suivre le cheminement en voyant la glotte monter et descendre à grands renforts de glouglous du plus bel effet.

Quelques heures plus tard, Darius a ronflé, attaché sur sa monture, tandis qu'ils ont chevauché vers Muret. Omar a eu le sourire aux lèvres tout le long, réanimé de temps en temps par la vision du visage blanc de rage rentrée d'Istanga.

Muret...

Ils sont arrivés à l'auberge d'une amie d'Istanga et s'y sont installés pour quelques jours. Omar et Zouyi bénéficient d'un matelas posé sur le sol d'une soupente. Ils s'y affalent tout deux pour un sommeil réparateur.

Un peu plus tard, une soubrette bien charnue fait irruption, provoquant une réaction charmante de Zouyi, qui ferait le bonheur d'un ornithologue, et leur délivre le message suivant :

Z'êtes attendus chez Dame d'Lend'lin, tout d'suit'

Omar se lève en maugréant et se dirige vers la chambre d'Istanga, suivi de Zouyi.

Ah! Vous voila enfin! J'ai besoin d'être tranquille...

Pourquoi? elle était pas tranquille quand on pionçait?

et j'ai décidé que vous accompagneriez Darius, dans la ville, qu'il prenne la température...

Oh Ista, ma ville est malade, toi seule peux la guérir, tralalaire


mais surtout, surtout, je veux qu'il se rende au cadastre et qu'il le reproduise fidèlement. Compris?

*Omar, pensif : Ah! oui.... au cadastre!

Un instant plus tard, gêné :
Si vous permettez, j'voudrais vous poser une question.

Allez-y!


...Qu'est-ce que c'est le caadaastre?
*

Là, il a regretté d'avoir posé la question, car s'est ensuivie une réponse alambiquée dont il n'a retiré que quelques mots : terrier, fief et bornage.

Ce s'ra fait, Dame!

Et c'est ainsi que Omar s'acquitte, en ce moment même, de cette mission capitale : Darius est au cadastre avec un mal de tête effroyaaaaable, accompagné de Zouyi qui sourit béatement, tandis que lui-même est attablé au Soda-Mousse, devant une pièce de viande et un pot de bon vin.


* Pillage de Jean Gabin/Maréchal, dans La Grande Illusion...

Si des joueurs veulent faire se rencontrer nos marionnettes, pas de souci ^^ Istanga est encore là toute la journée, ensuite elle s'absente quatre jours et reviendra passer une bonne semaine à Muret.
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