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[RP] Divague Abonde

Nikkita
[Le temps des cerises]


L’été était passé, et avec lui sa brève fraîcheur hors-saison, petite laine de circonstance sur le dos, plumes rembourrées. Il n’y avait pas eu de temps des cerises, seulement leur petit goût acidulé, tristesse reniée, bravade affichée, regrets s’évaporant à fond de barque.

D’un prénom écourté par des démonstrations affectives tout autant abrégées, elle avait récupéré pleine et entière possession. Tout peut repousser, pendant l’été, même les patronymes.

L’été était passé sur un Espalion sans espadon, une barque étanche et puis des tanches, cartes sur table, carpes sur étal, de fil en anguille s’amusant des goujats, taquinant le goujon.
Tradition piscicole oblige, les verdicts saumâtres tombaient, les têtes aussi, faute de grenouilles la mort pleuvait à longues cordes.

Tête à l’envers dans un poirier hésitant, sous cette pluie battant sans relâche, les deux vagabonds non rassasiés s’étaient resservi un peu d’envie de vie, sans eau siouplaît.


[Prélude en dos mouillé]


Elle s’était laissée hisser hors de l’eau, quelque peu hébétée, la vision brouillée. Les petits éclats du soleil jouant entre les gouttes s’accrochant à ses cils étaient certainement charmants, mais pour l’heure engendraient plutôt une gêne qu’une envie de déclamer une ode à la fugacité des instants irisés.

D’autant qu’ils ne lui masquaient nullement le sourire d’Aldyr, certes un peu confus, mais là, juste là, en cherchant bien, n’y avait-il pas un soupçon de rire ?

A mesure qu’il s’approchait, dégageant son front et sa vision, l’impression se confirmait. Et se communiquait, à le voir agiter sous son nez le foulard qui avait connu des jours meilleurs. Ou moins imbibés. Incrédule, elle fixa la pièce de tissu ruisselant :

-Et de vous sécher…Je crois que mon foulard, présentement, à rendu l’âme…

Luttant contre un rire pressant, absurdité de la situation, ou bien contrecoup de son immersion inopinée, la vagabonde, hochant gravement la tête, évitant de croiser le regard de son tout autant détrempé duettiste, marmonna d’une voix à peine audible :

J’crois que z’êtes dans l’vrai, Aldyr… la taille, et l’poids mis à part, l’est en tous points comparable à ma vêture.

- Un brin de rayon pourrait vous rendre dans…Votre fraîcheur…A flot autrement dit…Un détournement de mon regard tout crotté…Suffirait à…L’opération…

Esquisse d’un sourire au coin des lèvres, bien faible tribut à l’amusement qui la gagnait à mesure que s’égouttaient les étoffes, Nikkita considéra quelques instants la proposition, avant de lever un regard rieur sur Aldyr :

Yep… cela… suffirait sans doute… mais j’vous en prie, j’en ferai tout autant pour vous… J'détournerai mon regard... Pour la suite, suffit seulement d’défaire des lacets mouillés… si peu… une vraie partie d’plaisir.
Certainement, vous tremper dans l’soleil vous sera tout aussi réconfortant ?
Aldyr
[Fitou sans concession]

A l’origine un « pschitt ». Pour d’autres, c’était un « bang ».

On faisait ce que l’on pouvait avec ce que l’on avait ou ce que l’on méritait.
Naissance ou renaissance sans phénix cendré, jusqu’à preuve du contraire, personne, que cela fut d’une venue élémentaire et primesautière, ou, d’un retour adventice et réchauffé en l’occurrence, n’avait un temps de réflexion substantiel et alloué pour travailler, peaufiner, s’essayer, à sa prestation, son entrée sur scène.
Prosaïquement dépeint, lumière blanche et aveuglante, sons agrémentant et décuplés par méconnaissance aux esgourdes, à l’instar des odeurs au tarbouif, en somme, tout ce qui s’offrait sans concession généreuse et impudeur réservée, la seule parade, réaction rudimentaire à ce tableau apocalyptiquement ordonné était un cri à l’intonation…Spontanée.

« Pschitt » à Castelnaudary, entre une saucisse et une poignée de haricots blancs, un enfant prodigue n’aurait pas mieux réussi.
L’existence était un peu comme une miche de pain coupée en deux, par la tranche.
La garniture composée de petits secrets misérables bien relevés par les rencontres, qui, elles-mêmes comblaient la solitude, prologue et épilogue de part les deux versants de la mamelle farineuse. Naissance et mort se vivaient toujours seul. Le reste n’était qu’une suite d’embuches plus ou moins bien senties par son tarin collé contre un œil de bœuf crasseux.
Il y avait une spéciale du chef pourtant : revivre, entre deux chafouins des plus fumeux, ce cri liminaire d’un œil hagard, d’une main tremblotante, d’un crissement de dents, et d’une belle bave à la commissure de lèvres sèches. Les cuistots devaient avoir la main lourde sur la mie de pain, des boulangers contrariés sûrement.

« Pschitt » et en avant la musique, enfance, adolescence, l’âge crétin, faussement sérieux, en accéléré s’il vous plait. Et pour se faire, être aviné était la meilleure des évolutions hiératiques. De même, une bouteille à la main et une démarche titubante contre des fourrés de part en part et autres pins de corbières, trébuchante contre des pierres assassines, une bonne réserve de piquette dan sa besace, qu’il était gaie et vivifiant ce tour orientalement occitan.

Retour à la vie bigarrée, ce n’était pas d’une profonde originalité. A l’inverse, la juvénile pérégrination pochardée l’était intrinsèquement et ridiculement. Le moyen le plus absolu d’arriver à destination pour un vagabond tout crotté en dive bouteille n’était pas la ligne droite ou le raccourci. Mais, quand jeunesse se faisait, les cadavres de tessons étaient légion.

Rien n’était lumineux dans l’existence d’un vagabond, certes. Mais, de cette occurrence sous forme de renaissance, le fusain des plus sombres ne l’était point.

Un tunnel avait toujours une sortie, sinon c’était un cul-de-sac.

Le cabotage azimut viser un chêne comme horizon de proximité, puis un hêtre, ensuite, un platane, derechef, un pin parmi d’autres, prochaine étape, un bouleau, ce n’était pas une sinécure.
Echouage de l’odyssée biturée, soif insatiable asséchée par les dernières munitions à bout en liège, humidement refroidie par des mains bretonnes, il était temps.

Mais, un détour n’était jamais inutile, sauf lorsque l’on savait pertinemment où les pas menaient et qui retrouvait. Apparence abscons, logique de la stratégie de l’échec, kairos quand tu nous tenais. Trop tôt, ou trop tard, et c’était…

[Vitalité hybride]

Levant son regard vers les cieux, le temps des salutations n’étaient point encore venu. Restant immobile à son approche, croisant son regard, le vagabond mais néanmoins tout crotté encore, leva un doigt contre ses lèvres humides. Puis, tournant le dos, il sortit de l’eau péniblement, mirant les environs de la mare. Dégoulinant sur la terre sèche, Aldyr examina les environs. De son regard, il aperçut dans la lumière de la clairière, un arbre jouxtant la baignade, sûrement la cause de leur pataugeoire forcée. Levant ses prunelles, un tronc s’offrait à proximité. Marchant de long en large dans cette délimitation, un sourire léger à l’encontre de sa comparse, ses mains se portèrent aux lacets de son mantel. Tant bien que mal, et surtout à se défaire de la vêture, maladroitement et grotesquement, face à Nikkita, se démenant comme un diable, dans un soupire de soulagement, Aldyr réussit à se départir de son vêtement.
Courant le tronc le plus éloigné, lacets à la main, noua contre ces derniers. Puis, déployant ce manteau, le vagabond regardant un brin amusé sa comparse encore dans l’eau, fit de même contre l’arbre goutant à même les flots de ma mare.

Se plaçant d’un côté, mains sur ses hanches, chemise tachetée de zones sombres par l’humidité, d’un regard malicieux :


-Si vous voulez vous sécher…


Laissant tomber son foulard dans l’une de ses mains, Aldyr s’avança contre le bord de l’étang, se penchant vers Nikkita, une main tendue :

-Vous avez le choix dans…le côté Nikkita…Ma bricole forestière…Je pense…Peut supporter votre vêture…Et de regard…Evitez seulement de mirer Icare…Un conseil seulement…
Nikkita
[Une volée pas volée]


L’homme importait peu. De la lisière de la forêt, où elle s’était tapie derrière un buisson, elle l’avait vu s’écarter du chemin, sa besace bien remplie sur l’épaule. Elle n’en demandait pas plus.

Elle avait perdu. Elle l’avait perdu. Elle les avait perdus.
D’une main à cinq doigts, l’un avait été amputé sans appel, sans recours, sans secours. Et les chemins empruntés à l’heur de ses pas étaient vides de sens, si ce n’est d’essences. Sauf…

Cet homme, et sa besace, qui s’éloignaient, toujours plus profondément dans la forêt. Elle l’avait suivi, silencieuse, attentive, les yeux posés sur son chargement. Jusqu’à ce moment.
Il était vif, bien plus haut qu’elle, et certainement aguerri. Elle l’avait méjugé, il l’avait devinée. Une fine branche trahissant son avance, et il se retournait, lâchant d’un même mouvement son butin. Aucun d’eux n’avait eu le temps de dégainer son épée, proie, chasseur, à la rencontre l’un de l’autre, en une danse muette et violente. Coups portés sans quartier, courte portée sans s’écarter, la nuit éclairée d’un fin rayon regardait, impassible, les deux silhouettes luttant silencieusement. Jusqu’à l’échappée cahotante de la plus menue.

Le noir, et ses abîmes, jusqu’à ce rayon de lune qui blessait ses yeux.

Il y avait eu un lendemain.
Un autre combat.
Et elle avait regardé s’éloigner sa silhouette cahotante, un fin rictus au coin des lèvres.
Elle n’avait pas perdu. Elle les avait perdus, mais se retrouverait. Entière.
Son sac un peu plus gonflé sur l’épaule, elle avait repris la route. Jusqu’à…


[Des plumes au poil]


Le sol vaseux enfin trouvé sous ses pieds, la vagabonde, interdite, s’était tue sous l’injonction muette de son compagnon. Haussant les sourcils à mesure de sa déambulation, sans plus penser à quitter l’élément liquide bien qu’un peu frais, intriguée par son manège.
Incapable de retenir sa curiosité, elle ouvrait la bouche pour lui demander le pourquoi du comment et qu’est-ce, dans quel état j’erre ?
Mais la referma tout aussitôt, à le voir aux prises avec un mantel rebelle qui n’avait visiblement que peu goûté, bien que gouttant, leur baignade forcée.
Un spectacle se savoure dans le silence. Placée à la première loge humide, Nikkita n’avait garde d’en perdre une miette. S’attardant, le numéro de contorsionniste achevé, sur les auréoles humides de sa chemise, un brin de taquinerie dans l’œil.
Et retenant un rire à le voir déployer l’étendard ruisselant de leur pudeur.


-Si vous voulez vous sécher…

Contact délicat de sa main contre sa paume, certes ce n’était pas Venus sortant de l’onde, les étoffes lourdes tentant vainement de l’ancrer au sol tandis qu’elle émergeait peu à peu, levant son regard amusé vers le sien.

-Vous avez le choix dans…le côté Nikkita…Ma bricole forestière…Je pense…Peut supporter votre vêture…Et de regard…Evitez seulement de mirer Icare…Un conseil seulement…

La vagabonde hocha légèrement la tête, inspectant la petite flaque se formant sous le mantel, avant de faire revenir son regard sur Aldyr, un léger sourire au coin des lèvres.

Je… n’aurais pu rêver mieux…

Bataillant avec les brins mouillés de sa cape, l’ôta, la déposant sur l’assemblage, incertaine de sa solidité, retint un rire en contournant le fragile édifice :

J’choisis c’côté… mais j’ai bien peur d’vous mettre à contribution… ou plutôt à contrition… z’avez déjà essayé d’défaire des lacets mouillés… au plein milieu d’vos omoplates ?
Aldyr
[Villégiature vagabonde]

La chasse à la bûche volatile néanmoins volatilisant se clôturait bredouillement, plus mouillement que le son que pouvait émettre un empaffé se grelotant de la tête aux pieds jusqu'aux os.

Rien de moins sûr.

La journée touchait elle aussi à sa fin bien que son acteur principal jouait encore la vedette. Les considérations nocturnes suivraient immanquablement. Et, selon l’humeur ou d’autres embûches bienvenues, elles se détermineront pour autant par une touffe de poils, une poignée de puces, des plumes hautes de trois pommes, pas plus sinon cela divergeait, et en avoir tant c’était ne plus savoir où mettre la main.
Chaque chose avait son temps, sélectivement et non simultanément. L’impératif badin était à la remise à sec suite à la mise à flot de ces pelages. Dans l’ordre mais toujours de concert, tomber à l’eau n’était pas se pincer, les premiers n’étaient pas les derniers, versa et vice.

Les vagabonds, au-delà de leur condition, étaient de nouveau dans le même milieu tout en étant dans un état commun, bien qu’une avance pileuse était à dénoter. L’outrecuidance de cette précipitation valait sans vergogne un sacrifice précaire aux oripeaux fluant du mantel, puis présentement d’une cape duveteuse, sur l’autel de la pudibonderie.


Je… n’aurais pu rêver mieux…

Un sourire niais, celui du bricoleur endimanché et de surcroît gauche satisfait façon chance du novice, coin du regard posé sur sa commensale barbotière, Aldyr goûtait le commentaire doucement ironique comme une félicitation avec des lauriers gros comme un melon. Sans conteste, le contentement n’étouffait jamais assez. L’ignorance de l’artisan mal embouché était compréhensible à l’aune du ploiement certain, si ce n’était significatif, des deux arbustes piliers et victimes d’un démiurge sans la moindre qualité intrinsèque, sauf celle infra d’impotence. L’invention signée d’une patte toute crottée avait derechef l’adoubement de la mise à l’épreuve plumeuse.

Que demander de plus ? Faire un paravent ridicule puis mourir…


J’choisis c’côté… mais j’ai bien peur d’vous mettre à contribution… ou plutôt à contrition… z’avez déjà essayé d’défaire des lacets mouillés… au plein milieu d’vos omoplates ?

Rougir…L’art mineur avait aussi ses propres limites.

Piquant un fard et la tête d’un haussement sur la pointe des pieds au-dessus de l’édifice suintant, Aldyr retrouva sa comparse dans ses appartements. Le bredouillement liminaire oblige, l’estocade était portée.

-De…Vos…Votre…Quelle idée !...Vous ne vous seriez pas fait voler en faisant l’acquisition de cette vêture ? …Ou… Parce que…Par routine…Par coutume…Parce que c’est dans le courant des idées reçues…Ou des vôtres par défaut vous portez ainsi cette frusque ?


D’un soleil rougeâtre à une demi-lune baguenaudant jusqu’à la commissure de ses lèvres, le vagabond rejoignit dans sa déblatération l’à-côté de Nikkita. Croisant son regard avant de se placer dans son dos, mains levées à l’encontre de ses lacets suintant, une nouvelle entreprise improductive était en marche. L’application à la tâche subodorée par une langue apparaissant à l’une des commissures lunaires, les doigts en pleine bataille textile, gagnant péniblement du terrain phalanges après œillets, l’activité manuelle la plus ardue libérait toujours la parole.


-La contrition a été bue Nikkita…La façon dont vous me mettez à la tâche…Je n’irai tout de même pas à parler de servitude…Quoique…Votre vêtement…Si je suppute en plus une cause efficiente pour le trébuchement, l’endroit du plan d’eau…Et…Mille et un autres indices…A croire que cet écheveau de détails n’a pas une causalité toute dirigée…Me tournant le dos…

Le dernier foyer de résistance des lanières cédant, l’inhabilité de ses pognes n’avait pas atteint son regard. Avant même que les pans ne baillèrent plus avant, une cécité fugace lui évita une découverte qu’il préférait laisser de l’ordre de la prédication.
Mirant sa nuque, le vagabond tendit la tête au-dessus de son épaule, visage tourné pour rencontrer une parcelle de son regard.


-Si vous n’avez point d’autres contritions peu ou prou casse-têtes, puis-je, avec votre diligence, disposer et me retirer dans mes servitudes ?...A moins que votre probité soit encore en reste avec la moiteur de celui de votre vêture…
Nikkita
[Sous le soleil exactement]


Imperturbable, il poursuivait sa course indifférente, avant de franchir d’un grand saut l’horizon barré de hautes futaies. Ignorant superbement les deux bipèdes détrempés lorgnant après lui, dans l’espérance ténue de profiter, pour quelques heures encore, de quelques rayons toujours chauds.

L’adaptation de l’espèce, c’était aussi, et avant tout peut-être, savoir en temps utile revisiter ses aspirations. Voire les réviser, pour mieux les rêver et, ou, les viser. Les sèches présentations n’étant plus à l’ordre nocturne, s’offrait le choix entre celles humides, ou bien dégoulinantes.


De…Vos…Votre…Quelle idée !...Vous ne vous seriez pas fait voler en faisant l’acquisition de cette vêture ? …Ou… Parce que…Par routine…Par coutume…Parce que c’est dans le courant des idées reçues…Ou des vôtres par défaut vous portez ainsi cette frusque ?

Menton coincé sur l’épaule, la vagabonde guettait du coin de l’œil Aldyr souffrant les affres de la libération de la femme d’un carcan mouillé, les lèvres closes, avec l’espoir sain, ou vain, voire plus, de lui dissimuler l’étincelle jubilatoire musant au fond de ses prunelles. Ne décoinçant son visage vissé sur le côté pour ne pas en perdre une miette, que le temps de hocher vaguement la tête, suivant avec un intérêt égal la progression de ses maux et celle de sa pensée.

Un relâchement soudain lui fit comprendre qu’Aldyr était venu, et qu’il avait vaincu. Un coup d’œil appuyé, qu’il n’avait pas vu. Nikkita retint d’une main preste les pans de tissu bâillant écornés, laissant libre passage à l’air vif, iris au coin des yeux accrochant le bord de son regard.


Si vous n’avez point d’autres contritions peu ou prou casse-têtes, puis-je, avec votre diligence, disposer et me retirer dans mes servitudes ?...A moins que votre probité soit encore en reste avec la moiteur de celui de votre vêture…

Un sourire amusé joua sur les lèvres de la vagabonde, ton formel de mise pour mise à mal de la mise sans forme, laissant glisser le tissu mouillé sur ses épaules, confiante en la cécité de son acolyte :

Faites donc, j’vous prie… j’saurai bien dompter mes poulaines…

Enjambant le tissu lourd dont la ceinture venait de donner reddition à ses mains, elle le déposa, soigneusement étalé, sur l’étendoir improvisé. Considérant d’un œil perplexe et méfiant la branche censée soutenir l’ensemble, laquelle pliait en révérence à mesure que s’ajoutaient les frusques. Après un instant de réflexion, elle s’étendit, à plat ventre sur l’herbe, appuyant son visage entre ses mains réunies en coupe, les yeux tournés vers les appartements cachés de son compagnon d’errance, goûtant la chaleur des rayons jouant sur son dos :

Z’avez eu une bonne idée, Aldyr, l’paravent touche bientôt terre, nous pourrons deviser et nous sécher en toute quiétude.
Aldyr
[Autumn Leaves]

Venir pour vaincu, cela était plus que divergent…Surtout pour un seul homme, tout crotté de surcroît.

Faites donc, j’vous prie… j’saurai bien dompter mes poulaines…

Diligence d’un remerciement, une échappée par la petite porte sauvage, avant même que ses yeux ne le trahissent, le vagabond arpenta le détour paravent, rejoignant l’autre côté de la frontière de ses libertés duveteuses.

Tournant le dos au rideau arboricole et ployant, un bruissement de feuillage et d’écorces fit indice de la libération des dernières entraves de sa comparse. Caboche légèrement inclinée pour mieux glaner de ses esgourdes encore détrempées un écho plumeux, Aldyr entreprit le reste de l’affranchissement de sa vêture dégoulinante. L’émancipation envers les rayons de l’astre de service se reprenait.
Des bottes ourdies d’ondine, d’une acrobatie à la limite du risible, d’une échappatoire de la chemise, substantifique habilité du même acabit, ce n’était pas douze travaux forcenés mais peut-être une demi-douzaine sans le panache de circonstance. Sans oublier cette ceinture, l’épreuve du cuir humidifié était proche du Sisyphe ridicule.

Œuvrant dans son désenchaînement, ses mêmes feuilles de choux lui décelant le délassement de son acolyte, tout en arrachant sa camisole aquatique la tenant enfin entre ses mains, son regard en trompe l’œil vers la verdure environnante pour mieux écouter le clapotis de leurs vêtures, un sourire niais s’afficha, coiffé d’une chevelure non plus aplatie par un foulard trop sage mais ébouriffée par un assèchement courant.


Z’avez eu une bonne idée, Aldyr, l’paravent touche bientôt terre, nous pourrons deviser et nous sécher en toute quiétude.


Avant même qu’une exclamation tout aussi grotesque que son état sèchement humide ne répondit aux dires de Nikkita, se retenant de faire volte-face, malheureusement ou éhontement, en répartie, simplement, sans d’autres fioritures que celles du craquement sec mais décidé de branchages et d’écorces excessivement mises à l’épreuve, la nature prit la parole sans somation.
Gardant sa chemise devant lui, clapotant imperceptiblement comme seule témoin, aberration sonore faisant suite après le tumulte des forces insignifiantes de la nature, de concert avec l’état de ses braies collant contre ses cuisses, Aldyr resta immobile, posture accentuant l’instant tant redouté.
Feignant l’inimaginable parcourant sa caboche comme une traînée de poudre, plissant les paupières comme à s’attendre d’une réprimande pouvant lui claquer la nuque, d’une voix essayant de combattre l’évidence, d’un contentement façon champ du cygne, le vagabond s’enquerra de sa voisine limitrophe. La frontière semblait jouer les zones de libre échange en vêtement unique ou plutôt d’état inique :


-Nikkita…Nous…Ne sommes pas seuls…Ou...Peut-être…Vous avez bûcheronné le bois en partie pour votre confort asséchant ?...A moins que…Nos vêtements respectifs ont gagnées d’autres latitudes…


En ce genre de circonstances, marquer une pause pour mieux masquer le manque d’argument, ou plutôt, enfoncer l’évidence inacceptable bien que polissonne, cela était comme ajouter une loucher en cuisine : Soit cela surchargeait le trop de pitance, soit cela n’enlevait en rien à l’indigestion liminaire :


-Ne bougez point, je répare !...Enfin…Faites comme vous le pouvez et je ne bouge pas ! Ou…Et si vous couriez à la mare ? Ou encore dans le taillis, profondément jusqu’à l’encontre de notre compagnon...Vous avez toujours mon premier foulard à défaut ?
Nikkita
[Au paravent, s’empire après]


Cohabitation sans frontière, avait décidé l’amère nature sans tergiversations. Ignorant proprement les retenues des branchages, et les réserves de leurs usagers de passage.

Au craquement sec du bois trop sollicité, Nikkita, instinctivement, rentra la tête dans ses épaules. Pour mieux la sortir l’alerte passée, fouillant du regard les dégâts apparents. Et s’attardant, un peu plus que de raison, sur le dos offert à ses yeux, un mince sourire au coin des lèvres, partagée entre une hilarité croissante et une teinte chaude venant couvrir la surface de ses joues.

Perdue dans son étude de cartographie appliquée, la vagabonde, concentrée sur les creux jouant sous l’omoplate de son duettiste, entendait, de très loin, comme un bourdonnement, sa voix désincarnée, frêle pont entre l’échouage dans le plan d’eau, et celui du plan forestier.

-Nikkita…Nous…Ne sommes pas seuls…Ou...Peut-être…Vous avez bûcheronné le bois en partie pour votre confort asséchant ?...A moins que…Nos vêtements respectifs ont gagnées d’autres latitudes…

Hochant vaguement la tête, négativement, puis en acquiescement, Nikkita porta son regard sur la pile d’étoffes détrempées gisant à terre, dans une flaque qui peu à peu se transformait en boue épaisse. Ruée chaude du sang en son visage tandis qu’elle réalisait dans le même temps l’extrême sobriété de sa vêture, à l’exception des quelques feuilles mortes qui avaient eu la bienveillance de la parsemer au hasard de leur chute… et que lui parvenait la suite du discours d’Aldyr, auditivement aussi désorienté qu’elle :

-Ne bougez point, je répare !...Enfin…Faites comme vous le pouvez et je ne bouge pas ! Ou…Et si vous couriez à la mare ? Ou encore dans le taillis, profondément jusqu’à l’encontre de notre compagnon...Vous avez toujours mon premier foulard à défaut ?

Un mouvement de fuite vite réprimé, tentant d’incruster son corps dans la terre, un cri du cœur jaillit en réponse :

Courir à la mare ! mais, z’en sortons à peine !

Le vent de panique passé par la grâce de l’exclamation libératrice, la vagabonde s’accorda quelques instants de réflexion, fronçant légèrement le nez, tentant, entre toutes propositions, de trouver la voie du moindre mal. Puis cachant son visage entre ses bras croisés, autant pour dissimuler les délicats pastels de son visage que pour résister à la tentation un brin canaille de se replonger dans ses études, c’est d’une voix étouffée qu’elle s’adressa à son compagnon de route :

Si vous reculez… en gardant l’cap… ‘pourrez réparer… tout en m’tournant l’dos… et sans m’marcher dessus… j’crois bien.

Restait le Charybde du mantel, et le Scylla de la houppelande. Mais bien qu’émergeant de l’onde, Nikkita se garderait –éventuellement- de jouer les sirènes.
Aldyr
[Levée de rideaux à l’endroit]

Qu’est-ce qu’était le situationnisme vagabond ? Une mise en situation, définition prosaïque, de gestes communs pour des numéros collectivistes en vue d’un but unifié vers…Une bien-être partagé…Dans le même temps d’un poing, ou même de deux levés…Et dans un léger mugissement de lutte façon champ du cygne de poils et de plumes.

Le fait accompli sans être comblé, bien au contraire, il était parterre et ruisselant. Le situationnisme de pelage comprenait une immobilité liminaire…Comme tout situationnisme, il y avait constatation bêlante.

Courir à la mare ! mais, z’en sortons à peine !

De ses bras ballants, de ses braies ruisselantes, de sa posture inchangée, de ses lèvres baguenaudant se hissant vers un rictus proche du rire gras et sans retenu, Aldyr réprima un mouvement circulaire de ses épaules et un pas corolaire à cet effet.

N’importe quel événement signifiait toujours sa présence à l’oreille de sourds. En l’occurrence, les écoutilles étaient grandes ouvertes à défaut d’une interdiction pudibonde.

Situationnons s’il vous plait ! Un paravent parterre, des frusques bousant, une acolyte s’accolant comme elle pouvait, un vagabond de statue, fallait-il encore dresser la situation dans le détail ?

Si vous reculez… en gardant l’cap… ‘pourrez réparer… tout en m’tournant l’dos… et sans m’marcher dessus… j’crois bien.

En parlant de situation, elle avait toujours une marge de tolérance, selon les faits après coureurs ou les dires commentateurs. Aldyr risqua, sans tourner la tête pour autant, un écarquillement de ses yeux haussé d’un dressement de sourcil. La règle étant franchie dans ses limites si ce n’était ses bornes. Le vagabond osa mener à l’encontre de son menton pileux une main puceuse en guise de réflexion dubitative. La gigantomachie duveteuse battait son plein : faire confiance aveuglément à des dires plumeux éclairés mais néanmoins singeant, ou ne se remettre qu’à ses puces stratagèmes et ridicules. L’arène explosa :

-Si vous le dites…

Le premier pas était sauf, le deuxième, sans qu’il soit le second, fut du même acabit. Le parterre du paravent viendrait au troisième. L’endroit d’une mare pouvait être un monde si ce n’était un univers. Lentement, ne mouvant que ses petons, la temporalité devait se dilater alors.

Le situationnisme n’interdisait aucunement l’ignorance affirmée de l’assurance de certaines puces. Pourtant, pensant avoir passé le cap d’ormes vêtus, Aldyr précipita le pas bien que gardant l’œil sur ses fondations pouvant rencontrer les vestiges de leurs mues. A défaut, furent les talons en guise de première ligne. L’immobilisme du situationnisme s’ébranla dans le même temps. Complètement déséquilibré, un arrière étant sans rédemption, d’une espérance bien piètre, le vagabond battit, non pas des ailes, mais de ses deux bras lourdement pileux. Le situationnisme pouvait bien rire…A ce moment. Gardant à l’esprit l’endroit de son alter ego, sa position subodorée bien qu’éhonteuse, seul réflexe d’intelligence fut de refermer les paupières âpre au dévoilement.

Si le situationnisme n’avait pas de finalité intéressée, elle était toute trouvé. Aldyr, se retenant de la pointe de ses pieds et du bout de ses bras, ses mains s’enfonçant dans la terre, d’un soulagement, non pas dans la peau de Nikkita, de tout son être la couvant comme un toit sans tuile, bon à prendre toutes les inondations, osa, encore, relever une paupière, mirant le résultat positionnant. Etonnement, la houppelande savait cacher certaines choses que seul Icare avait permission :


-Et maintenant, vous voulez que j'attrape vos vêtements ou je continue dans mon costume de bâtisseur ?...Vous jouez la charpente ou les fondations ?
Nikkita
[Tente à scion]


Elle n’avait jamais douté de sa vocation de vagabonde. Fi, la vie bien rangée à l’ombre d’un pommier, au risque toujours incontrôlé de la chute intempestive d’un fruit trop mûr au sommet de son crâne. Fi, l’attente sans espérance dans la ferme familiale, où l’apprentissage arithmétique se résumerait à compter les jours qui s’écoulent, les anglois qui en découlent, et tirer aux quatre vents des probabilités incertaines sur un père putatif, jamais touché, déjà coulé.
Nikkita avait choisi, très tôt, les tréteaux incertains où poser son existence. Au hasard de la route, au hasard de rencontres, de salutations, inhérentes à l’errance. Vivre ou survivre, d’un jour à l’autre, les poches pleines ou les mains vides, ici, là-bas, ou ailleurs, peu importait…

Elle était servie.

Numéros en duo, répétitions, représentations, mais surtout improvisations, poiriers pour leur pomme, pourtant, pas pour des prunes, châtaigniers et marronniers leur servant abondante pitance, parfum boisé pour les échappées, nulle sûreté, quelques prises, et des surprises…

Ou quand la forêt décide de délivrer, pêle-mêle, des bûches volantes et de traîtres racines, des mares trop accueillantes et des rameaux moqueurs.

-Si vous le dites…

Glissant un œil prudent sous l’abri de ses bras, la vagabonde suivait, emplie d’un intérêt porté au plus haut point, le recul prudent de son comparse, un pas après l’autre, décomptant mentalement les enjambées arrières. Jusqu’à deux, ça allait. Trois, elle connaissait encore…

Bienveillance ? Avant d’atteindre la limite fatidique de cinq, Aldyr mit fin à sa concentration oiseuse. D’un réflexe, Nikkita cacha à nouveau sa tête entre ses bras en voyant vaciller le tronc de son duettiste. Il ne serait pas dit qu’elle terminerait la journée entière. La pensée fugace eut à peine le temps de se former, tandis qu’elle attendait le choc…

Qui n’eut pas lieu. Soulagement et stupéfaction mêlés, la vagabonde, à nouveau, osa sortir la tête des bras, la dévissant sur son cou pour contempler, incrédule, son duettiste dans un numéro mêlant force et équilibre, en appui précaire, la couvant sans la couvrir. Surpris, semblait-il, par un elle-ne-savait-quoi se situant quelque part dans son dos, à un endroit que sa souplesse cervicale déjà bien sollicitée ne lui permettait pas de viser.


-Et maintenant, vous voulez que j'attrape vos vêtements ou je continue dans mon costume de bâtisseur ?...Vous jouez la charpente ou les fondations ?

Fronçant légèrement le nez, Nikkita jeta un œil peu enthousiaste sur les étoffes marinant dans leur bain de boue, avant de loger ses prunelles en coin, examinant avec une attention non dénuée de malice la tente humaine la surplombant :

Comment dire, Aldyr… j’suis bien fondée pour vous trouver bien charpenté ?

Avec un léger sourire, elle poursuivit :

Puisque les fondations ont été mises à nu… ou peu s’en faut… l’ouvrage n’en sera sans doute qu’plus solide ?
Aldyr
[Pilosisme déplétion]

A la fois particulière, inusité et surtout abracadabrante, l’impasse de la succussion de l’interversion ombrageuse ne pouvait être de mise.

Focus sur un tour de force inconsidéré mais inéluctable.

Un simple à reculons sans dessus dessous à l’endroit était un tremblement de terre de toisons et de feuilles. Le chamboulement intempestif avait comme effet immédiat une déconstruction de la perception vagabonde et en conséquence un effet retard de la souvenance de l’orientation évaporée.
Battements de paupières frénétiques, tête dans tous les sens avec une prépondérance du figuré sur le propre, l’horizon de la clairière aquifère jouait des tours. Le soleil prenait une courbe atypique dans son inclinaison, des airs galbés. L’aveuglement sourcillé trouvait son origine indicible dans l’ombre des objets célestes immanents, vertige d’un endroit qui se révélait et seulement n’aurait su le faire. Mais, encore fallait-il que la vérité nue et ad hoc se dévoilasse au figuré de la caboche brune.
En patientant, l’appréhension spatiale était en berne. Les sens, et la perspective en étrave, pouvaient s’emboire sèchement le coquard.

Le pelage et la faune coïncidant avaient suppléé au plus urgent et vitalement collatéral: sauver in extremis le rafiot boueur d’un naufrage inéluctable par une manœuvre contre nature à ses résistances physiques. La vigie n’avait même pas réalisé le fulgurant changement de cap. Le gros temps s’était succédé en un tintement de gréement où terre et mer se confondaient dans des teintes de gris habituellement pour des marins patibulaires. Une myriade amphigourique et mirifique de nuances s’offrait à la vision d’Aldyr, allant de l’éclat tournesol à des points sombres voguant imperceptiblement sur ses pupilles. Phébus revêtait une allure insolite, efféminée et diffue. L’instant précédent, il était un fier astre plastronnant, nuances rougeoyantes bien affirmées dans le ciel. L’acabit de la présente impression subodorait qu’il avait accompagné l’acrobatie fantasque. L’acteur vedette diurne, selon la perception fourragée vagabonde, donnait des airs ondulants et diffus. Le rougeoiement comme la clarté revêtaient des nuances plus intimistes ; un clair-obscur de lande vallonnée parsemé de collines dont l’intimité trahis savait encore se défendre.

D’une quête géographique à un souci de cartographie, dans ce sans dessus-dessous, le dispositif solaire avait disparu. Le sursaut acrobatique fit suite à une constatation dubitative. Le haut et le bas se confondaient comme l’endroit et l’envers. Apparemment, le paravent avait suivi le cahotement vagabond. Fixant le regard droit devant la verdure, irradiée par les rayons du soleil, chimériquement, les vêtements, bien que pêle-mêle, avaient disparus.

Comment dire, Aldyr… j’suis bien fondée pour vous trouver bien charpenté ?

Puisque les fondations ont été mises à nu… ou peu s’en faut… l’ouvrage n’en sera sans doute qu’plus solide ?



Secouer la tête, guetter du regard bien qu’incrédule, seule réponse ? Le risque était de baisser le museau bien que poil et surtout puce criaient gare. Avertissement n’ayant pas fait faute mais curiosité implacable, Aldyr leva d’un geste sa face vers l’horizon méconnaissable. Prenant le temps d’une réflexion tout aussi fourreuse avec la sensation d’un feu de joie et plus si affinités contre ses moitiés de pomme, le vagabond viola son immobilité.

[La cardinalité vagabonde]


Tête fixe, cou raidi, quatre pattes, prêt au mouvement, gardant dans le coin d’une de ses esgourdes les dires de sa duettiste, cherchant une échappatoire pitoyable, Aldyr entreprit de faire manœuvre de ses membres, avec l’extrême délicatesse de ne pas intercéder avec la position de sa comparse, objectif : se rendre compte de la réalité.
L'exercice dénué conséquence ne pourrait l’être. Frôlant de ses membres et de ses braies gouttelant les reliefs de ce soleil intimiste, le vagabond réussit à terminer le premier point de son œuvre, constatant dans le même temps ce qu’il présageait : Sauf poulaines et chemise, le spectacle était sans nom.


-En parlant de fondation, elles sont plutôt soubassement…

La constatation est morte, vive la constatation. La gêne pileuse et puceuse ne pouvait se réfugier à ce genre d’affirmation et surtout en fonction de cette position. En parlant de cette dernière, comme un aveuglément souterrain, donnant comme coup de soleil des rougeurs bien ciblées, Aldyr entreprit de nouveau son balancement horloger. Froissant tout en frisant, des pieds jusqu’à ce qui recouvrait encore le simili de braies de sa partenaire de numéro, sans compter les gouttelettes afférentes, le vagabond, prenant bien garde de tenir son menton vers la ligne de l’horizon, admira dans une moue la mare qui s’offrait à lui tout en devinant les talons de Nikkita risquant de jouer avec son cou.


-L’immaculé de votre vêture sans compter celui de mes frusques laissent à désirer…Un retour à la mare serait nécessaire, bien que nous y venions…Mauvaise idée...Etonnant, non ?

Une révolution avait une évolution nécessaire. Gardant au fond de sa caboche l’ineptie de ses dires, Aldyr reprit son ellipse toute crottée en faisant fi des alertes de ses muscles. A retour de sa station initiale sans pour autant évacuer l’expérience tactile et rougissante pour ses pommettes, un levé de caboche vers les cieux authentiques et l’horizon déclinant participèrent à l’éveil pudique.


-La mare a bonne tenue, de niveau…Bien que le soleil décline…Le siphon doit participer de l’envers aussi…

Orientation de trois quart et final pour celui de fuite absolue, les braies gouttelant encore contre ses cuisses, la lourdeur humide de ces dernières avoisinant ce qui devait être des collines, les chevilles et les pieds hésitant extérieurement dans un effleurement, Aldyr osa baisser le nez vers sa nuque offerte. L’amusement était seulement ce qui lui restait dans une paralysie d’une enfance boutonneuse.


-A défaut…Vous pourriez porter ma chemise pour l’en bas…Et vos poulaines, pour…L’en haut…A deux sommets ?

Une pause, un silence, goutte que goutte sur sa peau sûrement mordorée, instant en suspend :

-Qu’est-ce qu’on fait ?
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