Tribunal bruissant d activités, petit signe de la main à ses compagnons. Bureaux de procureur et de juge fermés.
« Ya personne, la gueuse ! Par là »
lui marmonna un garde
Entrant dans le tribunal, elle aperçut donc la mairesse seule.
« Bien le bonjour Madame la mairesse,
Je viens de recevoir votre pigeon.
Le Comté vous donne bien du travail à ce que je vois.. Enfin le Comté.. plus de comte, un conseil à moitié vide, plus de procureur ni de juge.
S asseyant, elle écouta l accusation avec un sourire amusé.
« Je ne voudrais pas paraître désagréable mais vous n avez aucune autorité pour mener ce genre de procès.
Regardez vous-même votre ancien coutumier dont vous vous targuez , voyons, un peu de sérieux que diable !
Pour les faits reprochés, Voyons voir..
Ah ! ..vils compagnons de l'idre, » Auriez-vous l obligeance de mieux articuler ?
Je sais, ce n est pas à vous de faire le travail d un procureur compétent, mais je suis particulièrement chatouilleuse sur la prononciation. Je vous montre.
L H-Y-D-R-E.
Entendez-vous mieux ? je sais, les lettres sont assez ardues à énoncer, mais vous y arriverez.
Je continue..
« s'est emparée du Château du Rouergue. Et ce, dans un but de pillard et de saccage, paralysant ainsi toute l'économie du Rouergue, et faisant affront au peuple de Rouergue. »
« Mais Dame Calis, soyons un peu sérieux que diable ! Si nous sommes rentrés dans votre château, c est que vous n aviez personne pour le défendre ! La chaleur ? Une sieste ?
Bref, oublions.. Alors, piller un château ruiné, c est une farce !
Nous avons fouillé des caves aux greniers à la recherche de la moindre piécette. Et rien, Madame le Maire, rien , vous entendez ? N est-ce pas un scandale ? Tant de mugnificence affichée et des coffres percés ?
Vrai que nous avons tout retourné, incrédules que nous étions. Prenant de ci de là quelques babioles. Rien grand-chose. Pas de quoi nourrir une troupe comme la nôtre.
Je ne suis pas versée en économie, cela me donne de violents maux de crâne, mais paralyser l économie d un duché alors qu il affiche un bilan de - 63.000 écus et des poussières, c est une affirmation extrêmement difficile à intégrer voyez-vous ? .
Il semble que le Duché n a lui-même jamais réussi à économiser le moindre écu.
Et, vous oubliez quand même que nous vous avons remonté votre trésorerie à - 60.000 écus si mes souvenirs sont bons.
Vrai que vous aurez à fabriquer un nouveau trône et à faire forger une nouvelle couronne, je vous l accorde.
Et puis, entre nous, je suis cavalier de l Hydre avant tout. Et je vois que vous en prenez presque le chemin en bafouant vous mêmes vos lois.
Je n irais pas jusqu à dire que nous aimerions vous voir nous rejoindre. Il vous faudrait un numéro mieux ficelé. «
Se relevant
« Eh bien, puisque je suis « libre » de mes mouvements pendant toute l instruction, je vous laisse. Les témoins Rix et Allfears que j appelle vous en diront plus.
Bien le bonjour au Comte Ah oui, il n y en a plus non plus.
Fichtre, on ne sait plus à quel comte ou comtesse se vouer dans votre Duché, mais c est le cadet de mes soucis ! »
( HRP : pas là pour la seconde défense. En retraite du 11 juillet au 26 juillet. Bon jeu !)
Réquisitoire de l'accusation
Calis s'avance, d'un air grave mais sûr. Il regarde droit dans les yeux l'accusé, face a lui et prend la parole :
Moi, Calis maire de Rodez réclame en ce 16 ième jour de juillet 1458 la plus grande sévérité face à l'odieux crime commis par Garance contre le Comté du Rouergue, les Rouergats et la mairie de Rodez.
Pour rappel, cet individu avec ces compagnons a pris d'assaut le Château du Comté en juillet 1458, mettant ainsi l'économie du Rouergue, déjà en difficulté, par terre. En prenant ce Château, ils ont simplement méprisés totalement le choix du peuple rouergat qui avait élu un Conseil Comtal par les urnes.
Calis fait une pause et reprend :
Je serai bref votre honneur, mais simplement pour vous dire que ces coquins ont occupés pendant 3 jours ce château, jetant les représentants du peuple dans les douves, pillant les maigres stocks du Comté... Et donc les impôts des Rouergats, le surplus du commerce, le résultat des travaux dans la mine... Devons nous accepter leurs actes sans réagir, et attendre leurs départ, proche ou non vers une autre terre ?
Je ne crois pas, et c'est bien pour cela que j'ai pris l'initiative de les mettre en procès moi même, avec l'accord de Dona Cyrielle, procureur du Rouergue élu par les Rouergats. En s'attaquant au Comté, il s'attaque au peuple, et donc à Rodez et à sa Mairie.
J'en ai finis votre honneur, merci de prendre en considérations mes dires. Dona Harpège, véritable Comtesse du Rouergue viendra témoigner ici.
Dernière plaidoirie de la défense
Ah ! Messire Calis, ça valait vraiment la peine que je m absente quelques jours pour vous laisser mener une instruction aussi pauvre que la vôtre.
Non mais vraiment, mes maux de tête ne vont pas s améliorer avec vous.
Vous n êtes que des fantômes accrochés au néant d une gloire factice, le reflet de la propre décrépitude de votre duché . La valse incessante de vos conseillers, de vos nobles et vos querelles intestines nous ont ouvert les portes de Millau, de Villefranche et du château.
Nous n avons pas tout de suite pris la mairie de Rodez . Est-ce là la cause de votre ire ? Mais, ne soyez pas jaloux comme ça. C est chose faite. Vous, Messire Calis que j ai pris pour une femme tant votre hystérie atteint des sommets paroxystiques,. vous parlez du procureur Cyrielle ?
Mais euh.. Ah mais. ; Allez-vous donc cesser de tous sortir et entrer sans cesse ? Non mais, attendez là, je vois un homme moi là. Ah zut, il vient de partir. Y a personne.. Fichtre, mais la justice consume tous vos procureurs !
Se tournant vers Toni Montana
Votre hon.. votre Honn.. Ah !, le mot ne veut pas sortir. Vous le Coms Toni Montana comme juge. Otez-moi d un doute, vous n étiez pas appelé à la barre comme témoin de l accusation ?
Je voulais vous remercier de nous avoir permis de monter notre armée en Rouergue, Messire Comte. Sans vos précieux dons de conseiller, nous n aurions pas pu mener à terme notre combat.
Plissant les yeux
Dites-moi, vous ne seriez pas en train de marchander votre peau vis à vis du Languedoc en condamnant à tout vat ?
Des laissés pour morts par vos armées qui sont condamnés à mort 3 jours plus tard. Ou l inverse d ailleurs. Des pendus que vous traînez en procès pour les remettre en prison.
Des procès doubles pour les mêmes raisons que vous condamnez deux fois.
Et vous Dame Harpège, les douves du château ne vous ont pas réussi. Je vous ai aperçue de loin en passant votre armée près des remparts de Rodez. Je vous imagine , rageant de ne nous avoir ratés. Comtesse de pacotille, rectrice, chef d armée et là en tant que régente, vous venez traiter mes compagnons d incompétents !
Garance fut prise d un fou-rire.. Essayant de retrouver son calme.
Pardonnez-moi, mais il y avait longtemps que je n avais plus autant ri
Fouillant dans sa besace, elle sortit un miroir et lui tendit.
Je vous l offre Dame Harpège . Passez- le à vos conseillers et autres tristes sires. Pas un d entre vous n arrive à la cheville d un de nos compagnons.
Et pour la corde, Messire Coms, j ai une faveur à vous demander, et puis non.. En voyant comme votre Duché est tenu, probable qu' elle lâchera et n aura pas le temps d écorcher ma peau si délicate.
La défense a appelé Rix à la barre
Voici son témoignage :
Rix avait emboîté le pas de sa belle et il suivait ses fesses moulées dans sa robe humide -euh, n'allons pas chercher midi à quatorze heures, c est parce qu'ils venaient de se prendre une bonne douche sous un bel orage d'été - donc il la suivait quoi, et comme il avait la vue basse, il ne se rendit pas tout de suite compte du vide abyssal de la cour. Et quand elle trotta vers la barre, il jeta un regard circulaire, chercha une place, avisa les chaises inoccupées et décida que tant qu'à faire, autant choisir la plus confortable, c'est pourquoi il s'installa dans le fauteuil du juge, le rejetant en arrière et posant les pieds sur cette sorte de comptoir propre à tout les tribunaux et inutile puisqu'on n'y servait pas de bières.
Il écouta distraitement sa chérie, la trouva un peu tatillonne mais bon, elle était là pour faire chier son monde aussi, puis les mots s'évanouirent, tous ses sens convergèrent vers sa poitrine qui s'agitait au rythme de ses effets rhétoriques, menaçant de surgir à tout instant de son décolleté. Lui vint alors l'idée saugrenue de sauter d'un bond par-dessus le comptoir, d'aller la rejoindre en vitesse et de la prendre sauvagement sur la barre. C'eut été une belle manière de témoigner, sinon de son honnêteté, du moins de la qualité de leurs rapports, une femme bien aimée étant forcément pardonnée, pourtant il se ravisa et se cramponna au fauteuil, la mairesse de Rodez avait déjà fort à faire avec son coutumier, inutile d'en rajouter en lui donnant une leçon de savoir vivre en société.
Il laissa donc passer l'orage intérieur et attendit sagement que Garance eut fini sa plaidoirie. Et là, il s'inquiéta : les témoins pourront vous en dire plus, qu'elle disait, pfff, lui, il n'avait absolument rien à dire ! Enfin, il fallait bien si coller, alors il se leva d'un bond, sauta sur le comptoir et envoya d une voix forte à l'assemblée :
-Elle a raison !
Bon, il resta quelques instant à se demander comment développer le sujet, elle a raison, elle a raison, forcément, la raison du plus fort comme on dit, et il avait rarement le dessus avec elle. Encore une fois, ses pensées s'égarèrent du côté de la roulotte et de leurs folles nuits d amour, alors il secoua la tête comme font les chiens quand ils ont pris une rincée puis continua :
-Je laisserai à Allfears le soin d'expliquer en détail à quel point vous êtes à côté de la plaque, Madame la mairesse. Je relèverai juste un point : vous parlez d'affront au peuple de Rouergue, là, c est vraiment n'importe quoi ! Qui l'a vraiment reçu, cet affront ? Le peuple ? Vous rigolez ! La noblesse, madame, les nantis, les bourgeois, et tous ceux qui gèrent d'une main plus que maladroite les affaires de ce comté ! Affront, oui, parce que nous avons révélé les incompétences, les abus, les niaiseries du conseil ! Affront encore parce que nous avons montré qu'une seule chose les intéressait : le pouvoir ! Les fauteuils en velours ! Les ripailles ! Affront enfin parce que nous avons démontré qu'aucun d'entre eux n'était capable d'assurer la défense des villages ou du château, comme incapable aussi de les reprendre par la force, et devant attendre comme des minables que nous partions nous amuser ailleurs pour oser mettre un pied à l'intérieur !
Il reprit sa respiration, fit quelques exercices articulatoires et poursuivit :
-Quand au peuple, comme vous dites, il se gosse, il se marre, il s'amuse, enfin ! Et il demande que nous restions, oui oui, je vous assure, trop content qu'il se passe enfin quelque chose en Rouergue ! Apprenez que nous recevons des pigeons nous suppliant de rester encore un peu ! Et je ne vous parle même pas des candidatures spontanées pour venir nous rejoindre !
Bref, essuyez-vous donc la bouche avant d'employer des gros mots, Madame, et priez, priez pour que le comté ne soit pas vide de son peuple quand nous le quitterons.
Il fixa la mairesse d'un air de défi amusé, se demandant quand même s'il venait réellement de témoigner, puis rejoignit sa belle pour attendre le propre témoignage d Allfears.
L'accusation a appelé Harpege à la barre
Voici son témoignage :
retour au tribunal, après une pause bienvenue en cet été. Harpège salua la cour, encore une fois, fit un clin d' il aux greffiers, examina la pile de plumes cassées qui s'amoncelait à leurs pieds . et prit la parole
Votre Honneur
la gueuse ici présente a fait plus que participer à la prise du castel de Rodez du 4 juillet, elle l'a menée. Du début jusqu'à la fin ! Elle a eu les moyens de nommer des brigands incompétents à des postes clefs, et en cela a été l'instigatrice de la dégradation des mines, a provoqué des mises en procès injustifiées pour empêcher le conseil élu de rendre justice à son retour en le castel. Ce n'est que grâce à la bonne volonté du maire de Rodez que les greffiers ont pu débuter son procès.
je réclame justice au nom du Rouergue ! que cette gueuse rembourse ce que son organisation a fait perdre au comté ! pendez la par les pieds que ses poches se vident !
Le jugement a été rendu
Enoncé du verdict
Le prévenu a été reconnu coupable de Haute Trahison.
Il observe les personnes présentes , qui toutes sont suspendues a ses lèvres. L'accusée qui se lancait dans une vaine fanfaronnade, la comtesse qui semblait tomber d'ennui ou les rouergats venus nombreux assister au spectacle du sanglant juge. jamais , de mémoire de rouergat on avait vu une telle boucherie.
il fait tourner le marteau entre ses doigts pendant que la foule s'échauffe et s'agite devant lui. Un sourire presque sadique s'affiche sur son visage alors qu'il reprend la parole.
Sans prendre aucune considération des propos hurler par les hydeux qu'il reconnait dans la foule , il se lance
Garance!
Malgré votre loghorée , vous ne trompez personne. le but de votre escapade reste un vulgaire pillage sans aucun honneur.
Vous avez pillé sans aucun scrupule une terre qui ne vous avait rien fait.
Votre bande a encore fait pire en jurant de ne rien faire en Rouergue contre quelques Points vendus, que ce soit le Senechal Lordmick ou moi même.
Vos actes en montrent bien plus que vos paroles. Votre soit disant combat n'est qu'une façade pour camoufler vos actes
Si une pendaison était un peu plus définitive, on ne verrait pas pulluler la vermine. Il faut donc bien se résoudre a y voir que même le sans nom ne veut pas de vous. Si lui n'en veut pas, nous non plus.
Voici l'heure de rendre des comptes. Il prend une grande inspiration avant de reprendre d'une voix puissante
En ce dizieme jour du mois d'aout 1458 , Nous, Toni Montana, coms d'Eysena, par notre fonction de Judge de roergue allons rendre notre verdict.
Attendu que l'accusée ne nie pas les faits, s'en vante plutôt même ...
Attendu que les témoignages et preuves diverses n'apportent aucune atténuation a l'acte
Pour l'ensemble de son uvre, nous déclarons l'accusée coupable des faits reprochés.
Nous condamnons l'accusée a subir le supplice de la roue. Si d'aventure le sans nom venait a lui refuser l'accès a son antre , nous lui interdisons le territoire rouergat, je me ferais un plaisir de propager la nouvelles a nos voisins voire au delà , l'hydre n'aura de paix qu'à son extermination totale,aucun répit ne lui sera accordé sur terre ou en mer, foi de Montana !
il frappe alors la table avec son marteau
Affaire classée ! Gardes! emmenez la condamnée , préparez la pour son exécution.
Il se tourne alors vers la comtesse.
La peine vous convient t'elle mieux?
il se lève de son fauteuil et quitte le tribunal improvisé
Le prévenu a été condamné à la peine de mort. Son exécution aura lieu dans 3 jours._________________
10-08-2010 21:42 : Vous avez été CONDAMNÉ À MORT. Votre exécution aura lieu dans 3 jours. 13-08-2010 04:30 : Vous avez été exécuté.
Suppliciée de la Roue en Rouergue.