Maeve.
Ceci est un topic de "lieu", c'est à dire qu'il décrit un lieu, il est donc ouvert à tous, chacun peut se promener au bord de l'eau tout ça...
La môme s'prélasse tranquillou sur l'bord de la rivière. Karyl lui a montré ces derniers jours quelques techniques de pêche, mais la rouquine a la flemme. Faut dire qu'elle a passé la nuit à essayer de construire son premier rang de mailles sur ses aiguilles à tricoter. Alors à c't'heure ci, il est juste temps d'faire la sieste.
D'toute façon, depuis sa retraite, elle n'a plus rien qui l'attendre nulle part, et plus grande envie d'se plier à quelque contrainte que c'soit. Certes elle poursuit son entrain'ment l'matin au réveil, mais elle sait désormais qu'il n'servira qu'à elle, et à aucune autre cause que celle d'sauver ses miches en cas d'attaque.
Les mirettes fermées pour cause d'soleil éblouissant, elle entend avant d'apercevoir le gamin mandaté pour lui apporter le pli cacheté. Réflexe, main sur la dague, avant d'se détendre d'vant la trogne pouilleuse du jeune angevin. C'est qu'elle commence à les connaître, les coursiers du coin, à force d'trainer dans les rues de Saumur.
Sans s'presser, elle décachette la missive, et déroule le parchemin. En voyant l'expéditeur, elle fronce légèrement le nez. Sa mère lui avait bien dit qu'il fallait qu'elle envoie une lettre de démission, mais la rouquine n'ayant jamais eu le sentiment d'avoir appartenu à l'Ordre, elle n'arrivait pas à percevoir l'intérêt de les prévenir qu'elle n'y entrerait effectivement pas. Ethan n'avait aucunement essayé de prendre contact avec elle, Cerrid s'était proposée, mais Maeve était alors tombée malade, et depuis les choses en étaient là, c'est à dire nulle part, la môme avait donc cédé à la fainéantise, et n'avait rien écrit.
Citation:
Du Haut Conseil de l'Ordre Royal de la Licorne,
A damoiselle Maeve Alterac,
Salutations et connaissance de vérité.
Par la présente,
Nous vous faisons connaitre la position de la Licorne quant à votre comportement.
Qu'il soit su que la Licorne n'a point besoin d'hommes et de femmes qui ne tiennent pas leur engagement.
De même, l'Ordre n'accueille et n'accueillera jamais les ennemis de la Couronne et ceux qui lèveront l'épée contre le Royaume de France.
Par conséquent, à partir de ce jour, qu'il soit su que la dénommée Maeve Alterac n'est plus écuyère personnelle du Chevalier Ethan Newton, qu'elle n'est donc plus affiliée d'une quelconque manière à l'Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne.
Fait à Chinon, le 12eme jour de septembre, an de grace MCDLVIII
A damoiselle Maeve Alterac,
Salutations et connaissance de vérité.
Par la présente,
Nous vous faisons connaitre la position de la Licorne quant à votre comportement.
Qu'il soit su que la Licorne n'a point besoin d'hommes et de femmes qui ne tiennent pas leur engagement.
De même, l'Ordre n'accueille et n'accueillera jamais les ennemis de la Couronne et ceux qui lèveront l'épée contre le Royaume de France.
Par conséquent, à partir de ce jour, qu'il soit su que la dénommée Maeve Alterac n'est plus écuyère personnelle du Chevalier Ethan Newton, qu'elle n'est donc plus affiliée d'une quelconque manière à l'Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne.
Fait à Chinon, le 12eme jour de septembre, an de grace MCDLVIII
Puis le froncement de nez, en lisant le motif de son renvoi d'un ordre dont elle n'avait jamais fait vraiment partie, se transforme en grimace, le front se plisse et la pupille s'enflamme. Légère surprise, l'étonnement et une pointe d'agacement, limite de la colère. S'foutent vraiment d'la gueule du monde... fut sa première pensée. Suivie d'un haussement d'épaules, alors qu'la menotte s'en va fouiller dans son sac, récupérant sa plume, un peu d'encre, et d'quoi gratter le velin.
Non parce qu'elle va pas prendre un parchemin neuf quand même, faut pas déconner, elle a b'soin de sous pour s'refaire une santé, va pas en dépenser en papier.
- Au Grand Maitre de l'Ordre Royal de la Licorne,
A Nith,
De Maeve Alterac, Dame de Saint Sornin Lavolps,
Le bon jour,
Prenant note de mon renvoi (sic) de votre Ordre, je ne vous écris pas ce jour pour le contester. Je n'ai plus aucune envie d'appartenir à la Licorne, ni de rejoindre cette étrange famille que vous représentez. Ainsi, en être renvoyée ne me dérange aucunement, et n'ayant, tout comme mon chevalier envers moi, pas pris le temps de vous donner des nouvelles, je m'étonne même qu'il intervienne aussi tard.
En revanche, je vous trouve assez mal informé pour un lieutenant commandeur d'un tel Ordre, qui se distingue pourtant par bien des points. J'aimerais assez que vous m'expliquiez en quoi je suis : « ennemi(e) de la Couronne » et en quoi j'aurais « levé l'épée contre le Royaume de France. » Parce que ne pas tenir mes engagements, j'admets que ne pas répondre à des courriers inexistants d'un Chevalier qui devait s'occuper de moi et ne rien faire pour en demander un autre et ne pas participer à la vie d'une famille dont je ne me sens pas un membre, puisse s'y apparenter. Mais cela ne vous permet absolument pas de m'accuser de quelconque acte envers la Couronne, et encore moins d'acte armé.
Pour cette accusation, je vous demande même des excuses. Parce que je me sens blessée qu'on puisse salir mon honneur, et mon nom, par de telles diffamations.
Dans l'attente d'une rectification du motif de mon renvoi- qui se résume objectivement à une absence prolongée et volontaire de Ryes et des regroupements de licorneux- j'ose croire que vous avez uniquement recopié un courrier type, trop occupé par vos taches pour l'adapter à la demoiselle que je suis.
Maeve Alterac
Et la môme de cacheter la missive, la tendre au gamin qui passera au pigeonnier, en échange des quelques pièces dont elle le gratifie. Puis, mains sous la nuque, Maeve repart dans ses pensées. Doit-elle commencer par le haut ou le bas de la robe ? Et si elle fait un rang de 20 mailles, sera-ce suffisant pour les manches ? Des préoccupations autrement importantes que sa sortie de la Licorne, quoi.
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