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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

--Belombre


La tavernière répond assez prestement à son appel, la femme est pourtant bien occupé au vue de ses sourires et de ses oeillades à celui qui la monopolise depuis le début de la soirée.
Il lui sourit.


Excusez moi de vous déranger mais en votre qualité de tavernière de ce lieu, seule vous allez pouvoir me conseiller...

Il s'approche un peu plus du comptoir et murmure à l'attention de celle à qui il venait demander conseil:

... Vous voyez la jeune personne assise, celle qui n'est pas encore femme...J'aurai souhaiter lui offrir un verre pour égailler sa soirée. Pourriez vous me servir deux verres d'un vin qu'elle apprécie ou mieux qu'elle pourrait apprécier sans n'y avoir jamais goûté...

Belombre se rappelle une phrase entendu il y a longtemps dans la bouche d'un homme mûr au regard pétillant: "Le vin est le professeur du goût et il est le libérateur de l'esprit et l'illuminateur de l'intelligence.*" Pour la plupart des manants, le vin n'était qu'un des moyens pour arriver à l'ivresse, gouffre de l'esprit et ramolisseur de l'intellect. Pour lui, un plaisir subtil que l'on apprenait à déguster, une délectation charnelle qui aiguisait tous les sens pour peu qu'il soit bon et bu en bonne compagnie.

...s'il vous plaît.

La chaleur du lieu l'incommodait, les lumières aussi, autant que le bruit feutré des conversations, mais tel était le prix à payer. Il était joueur et aimait l'incertitude d'une partie, d'une chasse, d'une rencontre...malgré tout emporter l'enchère n'était pas son but mais bel et bien ce qui suivrait.




[* citation de Guillaume Dufay (1400-1474)]
pnj
Vous êtes étudiant en ... droit et moi je suis maitresse en ... courbes...

nous devrions pourtant nous rejoindre quelque part entre les deux ...



Dans la zone géographique où se situait Guillemot, c'est-à-dire juste entre deux seins dénudés, il était impossible de suivre une conversation normalement. Guillemot ne comprit donc rien aux douces paroles de la Succube, si ce n’est le mot « maitresse »


Oh oui, murmura-t-il d’une voix étouffée, soyez ma maîtresse, apprenez-moi tout…


Et comme par magie, la succube devint femme sauvage à la crinière libérée, démone au goût de fruit, et qu’elle était belle, cette magicienne aux deux gloires !
Ma maîtresse… répétait-il avec un mauvais goût remarquable, tout en se délectant des deux rondeurs lunaires, caressant leurs pointes, et était-ce normal de vouloir les goûter ? Il se pencha. Tiens, comme cette baie durcissait sous l’exquise torture de la langue. L’autre maintenant.


Vous brûlez mon fougueux ?


Un peu qu’il brûlait. Soudain, il sentit contre lui les mains de la Succube qui le déshabillaient. Et il fut traversé par un mouvement de panique. Alors il allait réellement entrer dans une femme ! La crainte d’échouer se mêlait intimement à l’angoisse plus sournoise encore de réussir, de franchir le pas, de pénétrer cette femme sublime.
Tremblant de peur et de désir, il se dégagea de l’emprise de la Rousse et se réfugia à l’autre bout de la pièce, en bête traquée. LA nervosité le poussait presque à pleurer, et il eut terriblement honte. Honte de sa peur, honte de ces larmes qu’il fallait réfréner. Mais que lui arrivait-il donc, lui qui était si brûlant ? Pourquoi cette inhibition soudaine ?


Pardon… Vous…. Vous êtes terriblement désirable, ce n’est pas ça… Je… je vous prie de m’excuser… je… je n’y parviens pas… je… oh… mes amis avaient raison… Je ne suis pas fait pour… je ferais mieux de me faire moine !
Lyhra
Allons bon !
Voilà que le puceau jouait les effarouchés maintenant. C’était bien la peine d’être venu frapper à sa porte muni d’un sac de piécettes.
Moine ? En voilà une drôle d’idée, qu’est-ce qui lui prenait Saint Foutre ?!
Et quand bien même… s’il savait le nombre de ces foutus moines ou bien plus haut dans la hiérarchie ecclésiastique qu’elle avait eu entre les cuisses ! Leur langue ne leur servait pas que pour les sermons, loin s’en faut.
Et que dire de cet Evèque, Odoacre, celui qui c’était vautré dans son lit, c’était tout de même bien lui qui avait financé l’ouverture de la Rose !
Ah bien ! Il serait pantois le puceau de connaître les dessous douteux de ce petit monde là ! Mieux valait pour lui faire son droit et devenir avocaillon…

Cette scène était du dernier comique, le jouvenceau au bord des larmes se blottissait aussi loin qu’il pouvait d’une Succube interloquée et qui retenait à grand peine une hilarité croissante. Elle du se mordre très fort l’intérieur des joues pour ne pas laisser échapper un rire qui aurait probablement sonné le glas de la fierté de Guillemot, déjà malmenée par la subite dérobade.


Vos amis sont des sots.
Elle n’était pas loin de penser qu’il en était un également, mais préféra se taire.
Ne faites pas l’enfant et revenez vous asseoir près de moi, je ne vous mangerai pas, c’est promis, fit-elle avec un sourire rassurant en tapotant les coussins.

Vous n’y parvenez pas ?
Une lueur dansa dans ses yeux tandis qu’elle répondait d’une voix douce,
J'aurais juré pourtant que vous étiez tout à fait sur la bonne voie …

C’est bien dommage ajouta t’elle en feignant un grand désappointement, vous voilà délesté d’une somme appréciable et tout cela pour un verre de vin et quelques baisers… c’est un peu cher vous ne trouvez pas ?
Car bien sur, elle ne rendrait aucun denier du paiement.

Enfin… puisque vous avez changé d’avis … je ne peux vous y forcer …
Et la Rousse de rattraper son corset vite délacé, faisant mine de le réajuster, cachant à sa vue les appas qui pourtant l’avait tant émoustillé.
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--Obscure
Obscure revint à La Rose avec le sourire aux lèvres. Elle avait eu le temps de réfléchir et se sentait beaucoup mieux maintenant.

Elle regarda dans la salle et vit Belombre, Rexane avec le bel homme, le gamin au comptoir, Demetria qui attendait et vit un autre qui avait d.laissé par une inconnue. Il semblait enragé. C'était compréhensible.

Obscure s'avança tranquillement du comptoir et dit à Rexane que s'ils avaient besoin d'elle se qui l'étonnerait elle était à la cuisine. La servante de la Rose regarda un instant l'homme qui était de mauvaise humeur et se dit qu'il aurait pu être encore plus beau si son regard n'avait pas été aussi dûr. Au moins, il semblait de ne pas laisser éclater sa colére sur elle ou quelqu'un d'autre.

Obscure souriait toujours et alla à la cuisine qui était devenue en fait son havre de paix. Elle sentait le poids de la fatigue l'envahir. Elle donnerait tout de pouvoir dormir, mais elle devait rester éveillée au cas ou on aurait besoin d'elle et elle espérait que valentine viendrait la voir, car c'était important ce qu'elle avait à lui demander.

La jeune femme prit des fruits et de l'eau s'assit à la table et se mit à grignoter....


[img]http://img508.imageshack.us/my.php?image=banobscureuy3iy4.gif[/img]
pnj
[dans l'alcôve, où l'on attrappe un chaud et froid, un chaud effroi...]



Pauvre Guillemot, le voilà dans une drôle de situation, et même pas dans de beaux draps… Il est planté là, débraillé au beau milieu d’une galante alcôve avec une catin dont il ne sait plus que faire tant il a les jetons. En assistant à cette scène cocasse, n’importe qui poufferait, d’ailleurs la succube semble au bord du fou rire, elle aussi. Ses douces paroles ne trompent personne, pas même le futur avocaillon.

Le jeune homme, lui, n’a pas tellement le cœur à rire. Et pourtant, son comportement est ridicule, et il le sait. C’est justement cette douloureuse lucidité qui le tenaille et rend sa honte plus vivace encore.

Que faire en pareille situation ?
Certains perdraient complètement leurs moyens, d’autres au contraire reprendraient contenance. Guillemot, lui, se met à causer. La déformation de son futur métier sans doute. Causer quand tout est perdu.


Avant même d’avoir commencé, je fais un bien piètre amant, n’est-ce pas ? Je suis un imbécile et un lâche. Et vous avez raison de me rappeler qu’en plus de tout, j’ai payé pour connaître ma honte. Comme un minable qui ne parvient pas à séduire les femmes par lui-même, j’ai fait tinter les écus. Ne dites pas que vous n’en appréciez pas le son. Tout le monde aime à s’enrichir. Mais peu m’importe l’argent à présent. Si je sors d’ici aussi… intact que je suis rentré, c’est parce que je ne suis bon qu’à devenir un moinillon stupide. Et cette espèce-là en plus de celui d’être chaste, fait vœu de pauvreté. Le monastère est une admirable planque pour les lâches et pour les impuissants… bref, pour les types comme moi.


Guillemot imagine des moines-moineaux voletant dans le ciel, stupides et émasculés. Il se voit au beau milieu de ce chœur d’eunuques, chantant d’une voix haut-perchée un hymne à la gloire d’Aristote. Il sourit à cette évocation, baille, fatigué de lui-même, sifflote pour faire diversion, s’interrompt car ça ne marche pas du tout. Quel déshonneur, franchement, et qui plus est devant une femme, une dont c’est le métier d’écarter les jambes.


Mais je ne parle que de moi, sans arrêt. C’est encore une de mes tares. Or c’est vous qui m’intriguez. Je vous en prie, j’aimerais que vous répondiez à mes questions, je vous promets ensuite que je cesserai de vous importuner, et que je laisserai la place à un autre client, plus... agissant. Voilà : ce qui me rend curieux, c’est vous, votre aisance…Comment faites-vous pour vous livrer ainsi aux bras de tant d’inconnus, sans timidité aucune ? En vérité je vous admire, vous autres les catins. Et comment êtes-vous arrivé à pratiquer ce métier si particulier ? Avec votre beauté, vous auriez pu faire fortune de mille autres manières !


Il jeta un coup d’œil sur l’expression moqueuse de sa splendide interlocutrice, qui en guise de punition, lui cachait déjà ses appâts. Un jour tu seras vieille, pensa-t-il pour se venger un peu. Mais en attendant, force était de constater qu'elle était terriblement belle. Quelle grâce dans ces gestes, même pour se rhabiller ! Oh, qu’elle accepte de répondre aux questions, qu’elle prolonge ainsi l’entrevue. Ainsi il ne repartirait pas sans rien.


Si vous préférez couper court à l’entretien, libre à vous. Je comprendrais et partirais sans faire d’histoires.


Guillemot oublie ses doutes, son angoisse, et même ses moinillons, pour ne penser plus qu’à elle, à cette belle inconnue, à ce destin croisé… à ces jambes cruelles.

Soudain il la désire plus intensément que jamais.
Lyhra
[Dans l'alcôve, « des confitures » ... ]

Ce n'était finalement pas si désagréable, d'être grassement payée pour seulement bavarder.

Et la Rousse, sans trop de déconvenue et faisant contre mauvaise fortune bon coeur, s'installa confortablement parmi les coussins en ramenant sous elle deux jambes fines et admirablement galbées.
Après tout, il employait son argent à ce que bon lui semblait...

Elle resservit deux coupes du breuvage et en respira avidement l'arôme piquant tout en piochant négligemment une friandise.


Un piètre amant ? Je ne sais pas, vous ne m'avez pas laissé le temps d'en juger...
répondit elle malicieusement en suçotant le miel qui nappait le biscuit.
Il est à regretter que la peur d'échouer vous enlève le plaisir de la réussite...
A aucun moment, il ne lui était venu d'ailleurs à l'esprit qu'elle pouvait être en cause, ses regards brillants tout le long de son corps lui empêchait d'en évoquer la possibilité.

Parlons en des moinillons... ils sont les premiers à retrousser leur vilaine bure...
Alors chasteté et pauvreté ! Laissez moi rire.
Ce qu'elle fit sans complexe en lui ôtant quelques unes de ses illusions sur la vie monastique.

Vous avez payé pour la succube, vous aurez la Succube acheva t'elle en le rassurant sur ses attentions de couper court ou non, même si ce n'est que pour une aimable conversation.
Elle eut préféré quelque chose de plus torride certes mais l'oiseau apeuré s'accrochait au nid, elle n'allait pas le secouer jusqu'à ce qu'il tombe !
Une gorgée, une autre...
Ah! c'était assommant à la fin ! Combien de fois lui avait on posé cette foutue question ?!
Si elle avait mis un sou de coté chaque fois, quelle sacré galette serait sienne à ce jour !
Mais qu'avaient ils tous à penser qu'on devenait catin par .. quoi ? Malchance ? Nécessité ?
Ne pouvaient ils imaginer un seul instant que c'était par choix, une vocation en somme !
Toujours le même baratin.


Et avec ma beauté, qu'aurais-je pu faire de mieux Saint Foutre ?!
Lâcha t'elle plus sèchement que voulu.
Avoir bague au doigt et être la chose d'un époux est-ce un meilleur sort ?
Sûrement pas.
Au moins je suis libre et décide de qui partage ma couche et cela me rapporte bien plus que pourrait m'offrir le même vieux barbon qui viendrait exiger ce qu'il penserait pour son dû chaque jour que dieu fait !
Pour les femmes il n'y a guère d'échappatoire... le mariage ou le couvent.
Très peu pour moi.
J'aime les hommes, le pouvoir et l'argent. Ma voie était toute tracée...

Ais-je répondu à votre question ?
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{chloe_la_douce}
Accoudée au comptoir, elle observe.
Visiblement la soirée a bien commencé et certaines filles sont déjà en main. Par contre, un homme semble mécontent de son sort. Elle n'a pas saisi les tenants et les aboutissants de la chose, mais on dirait qu'il s'est fait "souffler", la nouvelle par un autre galant. Celui là a royalement remboursé. Parfait, ainsi la Rose n'aura pas à pâtir des ébats volages de la belle.
Il faudra toutefois qu'elle lui en parle et mette les choses au point, du moins, si elle est destinée à devenir une régulière aussi.
Elle s'approche de l'homme mécontent.
Autant essayer de lui rendre l'attente agréable.

Un signe discret à Obscure qui vient de revenir, histoire de dire que le prochain verre sera offert par la maison, et elle engage la conversation.


- Bonsoir messire. J'espère que vous passez une bonne soirée. Je suis Chloé, l'intendante de la Rose. Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ?

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pnj
[Aux bains « ô temps suspends-ton vol ! »]

Instant magique au creux d’une épaule. Line respire avec peine, un mal de bonheur aux lèvres. Combien de récifs a-t-elle dû éviter pour atteindre ce moment si délicieusement embarrassant de volupté ?

Mais il faut se dépêcher de retourner là-bas, se replonger dans le courant.

Oui, Allons-y, remontons à la surface. Murmure-t-elle, mais elle reste immobile dans ses bras.

Cet minute de douceur, c’est comme une escale dans port accueillant où l’on pourrait enfin soigner le mal de mer et se ravitailler, à l’abri des naufrages. Alors elle ne veut pas l'écourter. Que ça dure encore un peu.

De crainte que l’homme ne lui échappe elle n’ose plus parler, et puis sa voix serait enrouée, peut-être.

Silence, alors.

...

Imaginez un petit îlot coupé du reste du monde. Là-bas, les cris, les pleurs et le sang, l’agitation quotidienne de la Cour. Ici, deux êtres chapardent un moment de calme, un petit morceau de lac endormi. Line plonge dans le silence que seul le mouvement de l’eau vient parfois interrompre.


Mais peu à peu l’étreinte se défait. Le travail, oui, toujours le travail hélas.
Il faut regagner la surface. Pour une rêveuse, c’est toujours violent comme un verre d’eau balancé dans la figure.
Alors autant briser le verre en toute élégance, et en musique.


La voilà qui remet sa robe. Comme tous les gestes du quotidien, elle accompagne celui-ci d’un air improvisé. Sans même s’en rendre compte, la voilà qui chante.

« Flûte de ma folie,
ton son est si ténu
Flûte de tromperie,
où donc m’entraînes-tu ?

Je ne peux plus marcher
Chaque pas est un râle
Et comment y aller
Si mes souliers font mal ?

Chaqu’jour, c’est le labeur
Il faut aller trimer
Je suis trop épuisée
J’ai besoin de douceur

Mais y a pas qu’le métier
y a aussi le remords
S’il suffisait de jouer
Pour racheter ses torts !

Flûte de ma folie
Ton son est si ténu
Flûte de tromperie
Où donc m’entraînes-tu ? »


Je joue de la flûte, mais cela ne m’empêche pas de chanter aussi.

Séchée tant bien que mal et habillée, la voilà prête. Elle prend la main de Thorvald et l’entraîne… à la surface.
Rexanne
Dix ans qu’il disait être prêt à attendre… Bien que consciente de l’exagération elle ne put que se trouver flattée de cette réponse qui caressait sa fierté dans le sens du poil et lui promettait une nuit agréablement accompagnée. Un sourire éclatant et un regard amusé furent donc adressés à l’habile guerrier qui du moins avait le mérite de savoir manier les mots.

Contrairement au client éconduit qui regagnait le bar l’air bougon, et encore bougon était un euphémisme, le client devant elle était paré d’un sourire et de bonnes manières qui faisaient davantage plaisir à voir…

- Excusez moi de vous déranger mais en votre qualité de tavernière de ce lieu, seule vous allez pouvoir me conseiller...

Sur ces mots il s’approcha davantage, se penchant par-dessus le bar, semblant désirer lui parler en appartée… La belle s’approche donc à son tour, tendant l’oreille pour recueillir les paroles chuchotées…

- ... Vous voyez la jeune personne assise, celle qui n'est pas encore femme...J'aurai souhaité lui offrir un verre pour égailler sa soirée. Pourriez vous me servir deux verres d'un vin qu'elle apprécie ou mieux qu'elle pourrait apprécier sans n'y avoir jamais goûté...

La requête ne put que faire naître un sourire appréciateur sur les lèvres de la tavernière. Les boissons, ça c’était son domaine en effet ! Et puis il cherchait à faire plaisir à sa jeune amie en plus, comment donc en pareille circonstance lui refuser son aide, demandée si gentiment qui plus est…

Un instant de réflexion plus tard elle lui adressait un clin d’œil discret, il ne s’agissait pas que Dem’ le capte, et d’un signe de tête indiquait qu’elle avait ce qu’il fallait. Certes pas un vin, Dem était sans doute un peu jeune pour que ses papilles soient déjà éveillées à la distinction des caractères particuliers de chacun, mais un mélange qu’elle n’avait pas encore servi à la jeune vierge et qu’elle gageait que cette dernière saurait l’apprécier.

Elle se saisit donc de deux verres, de la bouteille de liqueur de Rose ainsi que de celle du jus d’orange frais qu’elle s’appliquait à presser régulièrement comme le lui avait conseillé Sana pour accompagner cet alcool exotique de chez la belle métisse, le rhum. Jus auquel elle avait pris l’habitude d’ajouter un peu de noix de muscade et de gingembre, pour le goût et pour les propriétés de circonstance de ce dernier.

Le tout fut adroitement dosé et mélangé dans les deux verres hauts, puis déposés devant le galant client avec un sourire et quelques mots bas.


– Voilà. Désormais c’est à vous de jouer !

Entre temps Obscure était sortie puis entrée, ballet mystérieux auquel elle ne prêtait plus attention que de la guigne. Elle avait appris à ignorer les fantaisies de la souillone, du moment qu’elles n’allaient à son encontre.
Chloé quant à elle semblait vouloir calmer le client éconduit qui avait demandé un alcool fort et à qui Rexanne servit une Fée Verte. Autant tenter d’empêcher l’irruption d’un volcan qui couve…
--Belombre


Parer son visage de douceur,ses paroles de miel et le plus infâme devenait un agneau aux yeux de tous. Belombre savait se jouer des autres et y prenait un infini plaisir.

En réponse au clin d'oeil de la brune tavernière, il baisse les yeux en hochant la tête en guise de remerciement pour l'attention porté à sa requête.
Les verres posés à sa portée et une phrase comme en suspens..." Voilà. Désormais c’est à vous de jouer ! "...Dans d'autres lieux et d'autres circonstances, il aurait répondu d'un ton sarcastique, mais cela était inapproprié à son affaire, il s'en abstint donc pour cette fois.


Un léger sourire accordé à celle qui venait de le servir, humant l'effluve douceâtre émanant du mélange préparé. Il aurait certe préféré du vin que cette liqueur de femme, mais cela avait été préparé dans le but de faire plaisir à celle pour lequel le verre était destiné et non pour lui.

Merci beaucoup, je suis certain que cela fera plaisir.

Le règlement des consommations agrémenté d'un pourboire généreux effectué et il fait de nouveau face à la salle. Ses pas le mènent vers l'endroit où la perle se prélasse, il s'approche, se place devant elle, la regarde de son visage le plus affable...

Vous permettez?

Dans ce sanctuaire Belombre ne doutait pas qu'il lui faudrait jouer avec discernement, il n'avait pas l'avantage, comme souvent, ni de la surprise, ni de l'effroi, ni de la situation. Il était conscient que ce premier contact déciderait de beaucoup de choses pour les heures à venir.
Observer encore et toujours, engranger les réactions, s'en servir pour plus tard?, l'avenir le dirait.
Son regard fixe sur le visage encore enfantin dans une attente patiente.


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Demetria songe... Comme souvent me direz-vous, mais il semblerait que la compagnie se dérobe à la jeune fille ce soir. Alors sous les boucles rousses qui dévale la pente délicate de son dos, elle vogue entre souvenirs, envies et observations.
L'idée étrange qu'elle a eue d'entrer dans le Bordel... La faim la tenaillait, et la sombre ambiance des ruelles de la Cour, un glaviot craché par un gros homme cradingue dans une taverne mal famée l'avait conduite jusqu'à la Rose. Mélopée mémorielle des paroles de La Succube lorsqu'elle avait proposé ses services. La lueur d'intérêt dans la pupille de la Rousse quand la gamine avait admis être encore pure de tout rapport charnel.
La petite Dem, intriguée, qui n'avait alors ressenti nulle appréhension lorsqu'elle avait accepté de mettre sa virginité aux enchères. Et les jours qui depuis se suivent, animés par plus d'intrigues que de soupirs échappés des chambres des catins. Plusieurs départs... Anabella, Marianne, Savannah, que l'on avait pas revues depuis un moment.
Son accueil chaleureux par la belle Rexane, les nuits passées dans le même lit et les quelques conseils avisés de la brunette pour la jeune rouquine. Chloé qui l'avait guidée, et encore, en début d'après midi, l'avait réveillée. L'arrivée d'Anma qu'elle n'avait pas entièrement suivie.

Alors qu'elle lève suffisamment les yeux pour suivre du regard la servante qui multiplient les allers retours après avoir changé de tenue. Aurait-elle abandonné ses velléités de catin ? Elle qui avait pourtant si bien commencé sa carrière à la Rose en aguichant le client alors qu'elle ne s'était même pas présentée à la Maquerelle ? Elle qui avait répondu vertement à Demetria que son tour viendrait bien assez tôt quand la gamine était venue saluer ledit client ? Obscure et son attitude changeante, sournoise à en paraître fourbe... Des idées en tête auxquelles elle ne laisse pas le simple temps de la réalisation. Entre enthousiasme et résignation. La souillonne intrigue la vierge. Puis cette dernière s'en désintéresse.
Elle balaie plutot de ses émeraudes pétillantes la salle principale. Avisant la diplomatique Chloé qui tente de calmer le délaissé. Au bar, le jeune noble a dû vexer Obscure, ou l'envoyer bouler, puisqu'elle est ailleurs, et Dem se demande un instant comment, curiosité juvénile. Un coin de lèvres qui s'étire en une esquisse de sourire poli qui réveille une fossette oubliée. A côté de lui, l'homme sans expression est penché vers sa jolie serveuse qui lui sert deux verres.
Un léger haussement de sourcil, n'ayant entrevu aucune autre jeune femme dans la pièce à qui le second verre pourrait être destiné. Lever qui s'accentue quand dans un mouvement fluide il se tourne vers elle, les boissons en main et se dirige vers la table où elle a trouvé un refuge éphémère.

Alors que devant elle il s'arrête, ses traits jusqu'alors fermés se dérident en une expression affable, presque étrangement bonne. La jeune fille pose son verre vide sur un coin de la table, et avançant le buste se relève, jusqu'à redresser les épaules. De taille moyenne, elle peut plonger dans son regard ses yeux curieux. Effleurant du vert ses traits virils. Eclairant les siens d'un accueillant sourire, elle envisage un instant de lui tendre une main blanche et fine, puis se ravise, en réalisant qu'avec les deux verres, il aurait du mal à la serrer.


Vous permettez?

Bien entendu...

Elle accompagne les mots prononcés sans une once d'hésitation, ensoleillés du sourire qui fleurit toujours sur les lèvres pleinement carmines, d'un geste du poignet fin pour désigner la banquette sur laquelle elle était assise, se poursuivant jusqu'à montrer le fauteuil qui lui fait face.
Pupille en interrogation muette, alors qu'elle se laisse de nouveau aller contre le velours confortable de sa place sur le sofa.


Je m'appelle Demetria. Et vous ?

Une affirmation suivie d'une question d'une banalité toute engageante. Les prunelles se posent dans celles de son vis à vis, attendant qu'il décide de sa place. Le minois entre joie d'une discussion envisagée, et la légère appréhension de sa première discussion avec quelqu'un d'extérieur à la Rose. Pire, un éventuel client, puisque les enchères sont lancées.
L'oeil se fait plus inquisiteur. La Vierge, observatrice attentive depuis qu'elle est arrivée à la Rose, étudie avec une nouvelle perception l'homme.
D'un léger sourire mutin, elle attend d'entendre comment il lancera la conversation. Un doigt vagabond perdu dans une boucle, le décolleté à peine dévoilé entre les bras dont les coudes reposent sur le genou de la jambe posée sur sa jumelle, le satin remonté à mi mollet, elle le regarde, tranquillement attentive. Une teinte enjouée à l'idée de ne pas passer la soirée seule dans son coin, une pincée d'espoir à l'envie que la conversation soit aussi intéressante qu'elle le présage.



______________________________
--Belombre


"Bien entendu... "
Belombre avise le choix proposé, le rôle qu'il s'est octroyé ce soir ne lui permet pas de s'installer auprès de la femme enfant, se privant, de ce fait, de la vision dégagée sur la salle. Un miroir dressé derrière la banquette où elle s'est assise pour seule point d'observation des allées et venues de chacun, la surface lisse renvoie de façon imprécise les acteurs du lieu, le scintillement des lumières déformant les impressions et ne donnant qu'une vision approximative des visages mais il faudrait qu'il s'en contente.

Il prend place en face d'elle, pose les boissons.

"Je m'appelle Demetria. Et vous ? "
Il garde un moment sa réponse et fait glisser sur la table le verre offert. Entre enfance et maturité les attitudes de ...Demetria...oscillent. Des allures probablement observées et copiées sur les femmes parcourant cette demeure. Jouer à la grande dame, à la femme désirable...
Sa chevelure rousse bouclé encadrant son visage au teint de lait, ses yeux vert et ses lèvres fraiches et rosées, oui elle était désirable mais pas du fait de sa posture aguichante mais de part la tendre naïveté de ses traits et l'image d'épinal qu'elle renvoyait.


Habituellement les gens me nomme Belombre.
Nom de naissance, nom d'adoption, nom de scène, chacun avait un nom qu'il avait choisi ou non. Lui, son maître l'avait nommé ainsi. Ce n'était pas un nom mais une façon de l'inscrire dans une réalité, dans une éducation, dans un apprentissage.
Demetria...j'ai entendu une légende, celle d'une femme du temps passé. Votre prénom en a les consonantes...Déméter, fille des moissons et des récoltes.

A la pensée de l'histoire de Perséphone, fille de Démeter, un sourire naît sur ses lèvres, , jeune fille détournée de la terre par le dieu des morts et abusée par ce dernier.
Son regard noir nuit se plonge dans celui émeraude de Demetria. Les yeux clairs avaient cette particularité de refléter l'âme de leur propriétaire et leurs émotions, Belombre s'en régalait d'avance.


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[Dans l'alcôve, où l’on cause... ]

Guillemot écoutait la Succube parler sur un ton de plus en plus incisif. Pour ce qui était des mœurs monastiques, il ne fut pas étonné. Il n’avait aucune estime pour ces types en bure, qui n’étaient certainement pas plus « détachés de la chair » que les autres. Mais jusqu’ici il avait naïvement imaginé que la veuve Poignet suffisait à leur bonheur. Pour rectifier cette vision des choses, il greffa de monstrueuses virilités aux moinillons volants. Ça dépassait de leurs robes, et c’était à proprement parler dégoûtant. Le petit Guillemot, ça le faisait bien marrer.
En revanche, il fronça le sourcil quand la succube poursuivit son discours. Non, elle n’avait pas compris ce qu’il voulait dire. Et plus il la contemplait, plus il voyait ce qui l’avait effrayé chez cette inconnue. Et ce n’était ni son amour du gain ni son désir de pouvoir.


Ais-je répondu à votre question ?


Eh bien… non, pas vraiment. Enfin vous n’avez répondu qu’à la deuxième question, et vous avez laissé de côté la première, qui était peut-être la plus importante. Je voulais savoir où vous trouviez le courage d’oser… dans les bras d’inconnus… Je veux dire… quand on connaît l’autre… Pourquoi pas ? Mais un inconnu… c’est un peu intimidant, non ?

Par ailleurs je comprends bien que votre profession vous plaise. Vous y trouvez votre compte, et vous semblez l’accomplir admirablement bien. Mais… je… si ce métier vous rend triomphante, paradoxalement...il… il ne semble pas tant que cela vous réussir.



Courageux, il poursuivit.


Certes vous rayonnez de beauté, et peut-être d’autre chose encore, mais sûrement pas de santé. J’ai assisté à quelques cours de médecine avant de choisir de faire mon droit…j’ai dû arrêter…par excès de sensibilité… bref, le droit me convient mieux… Mais ces veines saillantes, ces cernes, ces traits creusés enfin ne trompent personne ! Allons, croyez-vous donc qu’on ne le voit pas, que vous êtes malade ?

De loin, il est vrai que vous faites illusion, mais j’ai eu tout loisir de vous observer de plus près...et vous…en vérité vous êtes pâle comme une morte ! Souffrante, voilà ce que vous êtes, et à tel point qu’on croirait qu’un poison court dans vos veines. Votre beauté-même est maladive. Vous…ce soir, vous n’êtes pas une rose, mais un blanc lys au clair de lune. Ne comprenez-vous pas que vous feriez mieux de vous aliter plutôt que de poursuivre ce métier qui vous tue ?



Guillemot sentit qu’il en avait trop dit, peut-être. Mais c’était là sa pensée, et il ne pouvait pas la dissimuler plus longtemps. Plus il observait cette femme, plus il comprenait ce qui lui avait fait tant peur. Certes, l’idée de coucher avec une femme l’avait apeuré. Mais l’immense angoisse qui l’avait paralysé en pleine action, elle avait été déclenchée par cette veine bleue qui se promenait sournoisement sur la poitrine de la Succube.
Lyhra
[Dans l’alcôve, là où ça ne brûle pas]

Et bien… pour parler il s’y entendait ! A défaut d’autre chose… Le jeunot avait entreprit de compenser en parlote un temps qu’il avait payé d’avance.
Soit.

Un début de migraine lui enserra tout de même fugacement le crâne.
De quoi se mêlait-il ?Et c’est d’un œil soupçonneux qu’elle le jaugea.
La clique de Shadahar, du Maître, Daimones et consort lui en avait tellement fait que finalement, après avoir envoyé un scribe pour évaluer ses biens, elle pouvait avoir envoyé celui-ci pour d’obscures raisons…

Machinalement elle lissa ses tempes, replaça une mèche de cheveux aventureuse et rectifia le tombé d’un pan de dentelle avant de répondre d’un ton uni,


Vous divaguez jeune homme et tout médecin que vous auriez pu être, êtes bien loin du compte.
Un court instant, elle eut l’envie de le flanquer dehors sans autre forme de procès et de faire cesser cette conversation qui devenait déplaisante.
Avait elle besoin qu’on lui rappelle le calvaire que charriait ses veines ?
Pour qui se prenait il à la fin ?! Le voilà qui dégoisait sur sa « beauté maladive » !
N’avait il pas mieux à faire celui là ?


Le métier comme vous dites n’a rien à voir avec le teint si pâle qui semble vous causer quelque frayeur.
Il s’agit d’une affaire toute personnelle et je ne suis porteuse d’aucune maladie qui soit contagieuse si c’est cela qui vous tourmentait si fort tout à l’heure que vous sautiez comme un diable de sa boite. Elle sourit tristement.

Quant à votre question… son sourire s’élargit car elle était assez drôle… le courage ?! D’oser ? Dans des bras inconnus ?! Mais c’est justement ça qui est excitant ! L’aventure qui recommence chaque nuit !
Sinon nous aurions toutes trouvé un époux et aurions une portée de moutards pendue à nos jupes pour nous occuper !
Quelle horreur pensa t’elle aussitôt, certaine qu’elle n’aurait jamais pu se contenter de cette morne vie.
Non, sérieusement … vous n’imaginez même pas comme il est troublant de voir la nuit déployer ses ombres tandis qu’à la Rose les chandelles s’éveillent. Chaque fille descend l’escalier, arrangée et vêtue pour le meilleur des rendez-vous, celui de plaire.
Bien sur, le hasard peut vous apporter un homme bien fait, propre et sachant prendre soin d’une femme, comme un beau soir au contraire vous fournir un fâcheux aux ongles noirs et à l’haleine plus chargée que celle d’un bouc.
C’est un jeu de dés... Il y a quelques aléas, comme dans tous domaines…

En savez vous désormais assez sur la vie des catins ?
_________________
pnj
[dans l’alcôve, où l’on gèle]

Guillemot hocha la tête. Il n’avait plus rien à demander et ne voulait d’ailleurs plus rien savoir. Il sentait que l’entretien devenait de plus en plus désagréable pour tout le monde, qu’une glace s’était formée entre la catin malade et lui. Ce qu’elle était fière aussi ! Pas à prendre avec des pincettes ! Il aurait évidemment été préférable de la prendre tout court, mais était-ce sa faute à lui s’il était un minable ?
D’ailleurs il n’éprouvait plus aucun désir. Il était même un peu fatigué, comme si on lui avait infligé un poids énorme sur les épaules… sans doute celui de la honte. Il s’aperçut alors que la virginité n’était pas un fardeau aussi lourd que celui de sa propre bêtise.
Il n’avait pas perdu son pucelage, mais il se sentait curieusement vieilli, usé. Moins con aussi.

Après un moment de silence qui ne brisa pas la glace, mais la renforça, Guillemot décida qu’il était temps de dire ses adieux à la catin. Ce qu’il fit. Il se rendait bien compte qu’il n’avait pas assez de toute sa vie pour oublier cette soirée déplorable. Il lui faudrait également trouver un travail pour continuer ses études malgré l’héritage bêtement dépensé à la Rose, et pour rien. Il pensa aussi qu’il devrait changer d’amis, car la catin avait raison, ils étaient tous plus sots les uns que les autres. Il n’avait donc pas de temps à perdre ici. Et il se dirigea piteusement vers la sortie, si l’on peut dire, la queue entre les jambes.
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