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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

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[Aux bains, complètement en marge de l'action palpitante qui se déroule à la cave... Toujours en décalage la pauvre Line]


Trois ciels, myriades de rivières, un océan, et tout l’amour…

Entrée dans la salle d’eau, Line fredonne un air ; La sirène est éprise d’un mystérieux chevalier blanc. Alors elle ôte la robe grise, trop grise, et rencontre l’eau, longuement s’y contemple. Oui, la plus belle, c’est elle.
Choc d’un corps brusquement immergé, ponctué par divers petits rires, clapotis dorés des jours heureux.
Elle est passée entre les filets, et maintenant elle n’a plus qu’à se la couler douce …comme ma peau si douce. Oh oui, on va se la raconter l’histoire, du début à la fin. Mais d’abord, viens petit poisson, ne sois pas timide, entre nous tu es un peu idiot mais très gentil, pas embêtant du tout, soyons polis.

- Mais bonjour Monsieur le poisson, comment allez-vous ?
- Fort bien madame, et vous ?
- A la perfection mon ami, car voyez-vous, j’adore nager, même si c’était plus grisant hier soir. L’homme, comment s’appelle-t-il déjà ? Oh oui, Thorvald, pas mal dans son genre le loulou, à se tordre par val et par monts…par monts surtout…Je vais te raconter ça : lui, très beau, très élégant dans le costume rouge. Donc moi nue frissonnante contre lui. Oui, nue, évidemment. De toute façon c’est ce que je sais faire de mieux, être nue. Bien pour ça qu’on va me payer ! Enfin, aussi pour, hein, fais pas ta prudette pudiquette cocotte, c’est pas comme si on n’était pas habituées aux frasques soit dit en passant.
Instinctivement, Line remue les jambes, ronds dans l’eau chasseurs de pensées.
Magnifiques, ces jambes. Sauf la croute sur le genou gauche de l’autre jour. Attention, tout de même, jeune fille. Surtout, ne pas gratter sinon le sang coulera à nouveau et…
Pas de doute, l’avenir est aux radieuses rivières ensoleillées !
Oh oui ma chérie tu es très belle. Joues ambrées, voix délicieuse, merveilleux visage sans fard, l’artifice c’est l’astuce des laides ! N’est-ce pas, ami poisson que je suis belle ? Oui madame, vous êtes sublime madame, une véritable perle de rosée, madame. Pas comme la troglodyte blafarde ou la tavernière-poissonnière. La nouvelle ? Pas fraîche, comme si elle avait le mal de mer. Moi, avoir le mal de mer ? Jamais ! La servante… charmants yeux bleus… Mais pas les manières. Voleuse avec ça, oui sûrement, on a bien vu.
La plus belle, oui, moi !!!… Mais… y a la succube. Là, c’est autre chose. Moi à côté pauvrette crétinette godichette. Elle, c’est La Femme. Ces cheveux ! Ces yeux ! Deux lacs de feu et on pourrait mourir dedans oh mon dieu oh mon dieu voilà des pensées très peu aristotéliciennes ! allons, au bûcher Line !
Pfff… Le bûcher… D’un regard j’éteindrai les flammes, je les engloutirai, je séduirai le prêtre en lui chantant des cantiques sacrés, il sera fou de moi, et là, je lui dirai de se mettre à mes pieds, et lui, il le fera ! Ce qu’on rigolera avec les autres damnés. Après je le noierai dans les règles…
Sales types de salauds. Le regret, petit poisson, c’est de ne pas les avoir tous noyés.
Ici, dans l’eau, ils ne pourront pas venir.
Evidemment qu’à présent tout ira bien.
Evidemment qu’il y aura moins de récifs.
Evidemment…
Ici dans l’eau on peut mieux croire aux histoires qu’on se raconte.
Un chevalier blanc qui viendrait, oui, moi tremblante un peu soumise, et ensemble on irait faire un long voyage au bout du monde. En bateau, oui, capitaine.
Adieu, cruel chevalier noir.
Bonjour, doux chevalier blanc, je suis une prostituée et je vous aime.
Non, pas vrai. C’est le chevalier Noir que j’aime. Désolée, monsieur. Vos fleurs, reprenez-les et qu’on n’en parle plus.
Sale Raven. Ne croise jamais son chemin, petit poisson.



Une sirène est éprise d’un cruel chevalier noir….
--Thorvald
"Une ombre" ? Ca ne pouvait pas être Odoacre : il était attaché. Thorvald, méfiant, leva cependant la chandelle mais la lueur blafarde se perdait dans les ténèbres de la cave. Les escaliers n'étaient larges, mais Rexane avait tenu à descendre à ses côtés. Elle semblait pressée d'en découdre à nouveau avec l'évêque. Le portier gardait un souvenir émouvant de cette chevauchée, cette belle paire de cuisses offertes ... fascinant. Cependant, il craignait pour la vie de la pétillante brune et tâchait de la devancer d'un pas et de la protéger de son large torse pour parer un éventuel coup.

Son pied se posa précautionneusement sur le sol. En bas, l'odeur était insoutenable. Il avança vers l'endroit où il avait laissé le prisonnier la veille.
Rien.


Malédiction ! Il n'est plus là !


Il se tourna vers Rexane, La Succube et Obscure, cherchant en elles une explication. Il n'y avait pourtant pas d'autre sortie ?... Un filet d'air glacé l'avertit alors que quelque chose était ouvert et faisait courant d'air avec la porte de la cuisine demeurée ouverte.
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Qu'il est étrange de voir tous les jours de nouveaux visages apparaître à la Cour des miracles. Mais aujourd'hui, ce n'est pas un inconnu qui vient à nouveau fouler les pavés de ces rues escarpés.
Tanneguy, autrefois disciple de Sombrespoir dont le seul but était de servir la Horde Sanguinaire, le voilà qu'il revient.

Après à peu près un an d'absence de Paris et ses alentours où il a passé son temps à travailler dans divers régions du Royaume, vivant au jour le jour et surtout en essayant d'oublier un lourd passé.
Mais comme la plupart, la tentation est bien trop grande et l'on se sent obligé à un moment ou à un autre de revenir sur nos pas et c'est ce que Tanneguy à décidé de faire. La Cour des miracles, il s'en souvient tellement bien qu'il pourrait y circuler les yeux fermés.
Son dernier grand événement dont il se souvient et ce grand incendie déclenché à partir de la Rose pourpre, un endroit de la cour qu'il n'a encore jamais eu le temps n'y l'envie de visiter...

Mais après tout, rien ne l'empêche de changer ses habitudes et c'est habillé d'une façon bien différente qu'autrefois, un chemise légère et blanche au col entrouvert, un pantalon noir typique et des bottes, il porte fièrement à sa ceinture une petite bourse etune fine dague.
Les traits de son visage n'ont pas beaucoup changés et ceux qui l'ont déjà aperçu n'auront aucun mal à le reconnaître mais ce n'est pas non plus son but en revenant à la cour.

Il marche donc, conscient que le fait d'avoir une bourse sur soit peut représenter un danger mais à vrai dire il s'en moque.
Si un gamin vient lui tirer ses sous, c'est qu'il en aura besoin et rien d'autre, à la cour certains volent pour voler et non pas par simple plaisir de le faire.
Tout comme Tanneguy autrefois sur les routes qui était pour ainsi dire un brigand en service qui attaquait les honnêtes voyageurs en espérant pouvoir tirer quelque chose de leur bourse.

Perdu dans ses pensées, certaines images reviennent par moment et il réalise alors à quel point on peut s'attacher à cet endroit. Il finit enfin vite par rejoindre le quartier pourpre, les mains le long du corps il baissait toujours la tête quand il lui arrivait de croiser certains mendiants.
Non pas par peur mais par simple respect car lui aussi est passé par là, le fait de devoir mendier pour pouvoir s'offrir de quoi manger mais il n'en est pas arrivé non plus à un point où il peut donner tous son argent pour satisfaire le besoin des pauvres.

Enfin, il continua son avancée et arriva peu à peu au niveau de la Rose pourpre, un endroit à ne pas manquer à la cour dont on lui a beaucoup parlé. Mais c'est aussi un endroit qui a beaucoup souffert d'une part à la facade de la battisse.
L'on voit que les vitres ont autrefois été brisées mais il n'y a plus grand chose d'apparent, des traces de flammes toujours présentes sur un toit avoisinant... comme quoi la Rose pourpre à elle aussi connue une sombre époque.

Mais il ne s'arrêta pas pour autant et poussa bien vite le lourde porte d'entrer qui grinça puis il entra finalement laissant entrer avec lui un courant d'air frais. Il fut alors plongé dans une toute autre atmosphère, une chaleur pesante et surtout l'appréhension de se retrouver dans un endroit qu'il ne connait pas.
Et par simple habitude générée par ce stress, il passa sa main dans ses cheveux, rabattant ceux ci en arrière, il vint toucher de peu sa grande boucle à son oreille, encore quelque chose qu'il n'aurait jamais osé faire autrefois mais... les temps changent...
--Dusaan


Dusaan avait ralenti sa respiration. Immobile le long des escaliers, il se faisait silencieux. Se fondre dans le décor. Couler son corps dans la boiserie et attendre. Seule une faible lueur venue du soupirail éclairait son profil.

Des pas. Combien étaient-ils ? Dusaan s'affola un instant, en pensant qu'il s'agissait du comité de réception. Mais la descente était lente et peu assurée. Tout de même, venir à quatre à la cave pour chercher un pot de confiture, c'était bien étrange. Il devait s'agir d'autre ...

Tout à coup, Dusaan sursauta. Le gardien se tenait face à lui. Il voyait sa silhouette massive se découper dans la pénombre. L'avait-il vu lui aussi ? Dusaan fut transpercé de la désagréable impression qu'il allait s'adresser à lui. Mais non, il parla certainement aux filles qui l'avait suivi.

Malédiction ! Il n'est plus là !


Qui avait disparu ? Un léger frisson parcourut le dos de Dusaan. Pourvu que l'homme recherché n'ait pas trouvé la même cachette que lui ! Il fallait sortir de là au plus vite. Il se prépara à bondir, dague en avant, pour prendre en otage la première des filles qui passerait la dernière marche de l'escalier.

Il ne pouvait rester là une minute de plus, dans cette puanteur, terré dans ce trou où un autre se cachait peut-être, ce cul-de-sac où on allait le débusquer d'une minute à l'autre. Impossible ! Il fallait agir, même si cela devait le perdre. Agir pour ne plus suffoquer dans ce piège, pour enfin remonter à l'air libre. Agir pour ne pas crever là comme un rat.
--Obscure
Obscure sursauta légérement lorsque Thorvald cria qu'il n'était plus là. Qui n'était plus là ? Mais qui donc pouvait bien être suposément détenu ici ? Tant de question sans réponse.

La servante sentit un courant d'air et vit une ombre bouger. L'odeur lui levait le coeur. Toujours le plateau en main elle s'Accrocha les pieds dans sa robe et tomba en bas des escaliers en avant de toput le monde.

Elle pesta et elle était couverte d'une substance qu'elle ne réussissait pas à définir. Elle se releva le plateau était tombé à côté d'elle. Obscure était gluante et se dit qu'un bain sera de mise. étrangement elle ne se souciait pas de ce que les autres pourraient pensés.

Elle leva les yeux vers eux et faisait dos à l'ombre qu'elle n'avait pas revu. Elle replaça ses cheveux et dit:


Il faudrait que quelqu'un fasse le ménage ici dit donc. Bon à qui dois-je donner à manger ?

Obscure les regarda et attendit qu'on le lui dise, car il fesait tellement sombre qu'elle voyait rien. La servante ne se doutait pas du tout du danger qui se trouvait derrière elle. Elle le saurait probablement assez vite. Elle gardait son beau sourire malgré sa descente quelque peu comique.

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Rexanne
Dans la descente aux enfers, les escaliers étroits avaient fait que Thorvald ait réussi à garder une épaule d’avance sur elle. Faut dire qu’il les avaient sacrément larges les épaules le bougre, impossible de rivaliser face à ça, en tandem dans l’escalier c’était un coup à s’écorcher les épaules contre les pierres volontaires qui dépassaient de manière irrégulière du boyau menant à la cave. En attendant, tandis qu’en d’autres circonstances elle aurait adorer les avoir sous le pif, elles lui tapaient sur les nerfs ces larges épaules qui lui bouchait la vue alors qu’elle ne rêvait que d’une chose : voir ce cancrelat immonde se tordre comme une larve sur le pavé poisseux et puant de la cave !

Rêve qui vola brusquement en éclats lorsque le Gardien avança sur le sol quasi désert de la cave… mis à part un cadavre déjà rigide et les tessons épars, résidus de la bataille de la veille, il n’y avait rien ! De rage elle se serait presque étranglée. Vagues de colères intarissables qui éclataient leurs embruns sur les falaises de son habituel calme Olympien, les assaillant, gagnant un terrain un peu plus visible à mesure que le feu gagnait ses joues. Il n’y aurait donc pas moyen de lui faire encore une fois expier ses méfaits, le couard n’avait pas eux l’audace de l’attendre. Elle en aurait hurlé, mais à la place de cela c’est d’une voix sifflante qu’elle prit la parole, répondant indirectement à l’interrogation muette de Thorvald.


–Le traître ! Scélérat ! Misérable vermisseau ! Engeance du Diable! Oser prendre la poudre d’escampette !

Le poing serré sur sa dague à s’en incruster la poignée dans les chairs, le courant d’air ne lui échappa pas plus qu’au portier et c’est le nez en l’air qu’elle aperçut le soupirail brisé, méfait qu’elle attribua une nouvelle fois à l’évêque satanique, ignorant encore la présence d’un tout autre homme dans cette antre peu ragoûtante.

Et l’autre se relevant tant bien que mal de son roulé-boulé qui s’interrogeait sur la bouche à nourrir, le sourire aux lèvres dans un endroit pareil ! Mais non d’Aristote quelle gourde ! Toute bribe de patience ou de retenue, aussi infime soit-elle, ayant déserté son être, le mépris ne pu que sortir sans aucune digue pour le contenir…


– Tu vois bien qu’y’ a personne non ?! C’est bon tu peux remonter, file ! Oust, du balais, mission accomplie!


Si elle n’avait été aveuglée par la frustration d’une proie qui lui échappe lâchement, peut-être aurait-elle vu ou ressenti la présence de l’intrus tapis dans l’ombre…

L'un qui lui refuse une joute verbale, l'autre une ultime confrontation...
--Obscure
Obscure écouta rexanne et secoua la tête et se dit elle aurait besoin de se détendre celle là. Elle voulait qu'elle s'en aille, mais pour qui elle se prenait ? La servante dit d'un ton calme:

Je suis désolée, mais je ne partirais pas, car je veux savoir ce qui ce trouvait ici. D,une façon ou d'"une autre je l'aurait su. Par la suite, je suis peut-être une servante, mais pas besoin de me parler ainsi rexanne. Tu devrais peut-être te calmer. Il paraît que rester constament fâché apporte beaucoup de ride. Ce serait dommage. Mais merci de M'avoir proposer de partir.

Obscure n'avait plus peur de rexanne. Elle ne lui fesait plus peur et aucunes paroles ne l'arriverainet à lM'énerver, mais quoi elle avait bien le droit à un peu de respect non ? La servante regarda Rexanne puis fit son plus beau sourire et attendit qu'on lui réponde et l'ombre tapie en arriére semblait attendre quelque chose. Obscure savait que personne n'avait osé parler ainsi à rexanne, mais il y avait un début à tout.


--Thorvald
Rexane, furieuse de la fuite d'Odoacre, et toujours aussi belle dans sa fureur, déversait sa colère sur Obscure, qui lui répondait d'un ton calme et néanmoins fielleux. La journée à la Rose commençait bien. La Succube n'allait pas tarder à les réprimander toutes pour les mettre d'accord. Thorvald, silencieusement, aida Obscure à se remettre debout, puis il inspecta la pièce avec sa faible bougie, leva le nez vers le soupirail brisé, évita, de ses pieds nus, les bouts de verre répandus sur le sol, trouva par terre sa ceinture qui avait servi à attacher l'évêque.

Le cadavre était toujours là. Oppressant. Un rat traversa la pièce et fila dans un trou en bas du mur. Thorvald ne s'en préoccupa pas outre mesure et se tourna vers La Succube.
Sa voix était grave et tendue : ne s'être pas occupé de ce pauvre homme plus tôt rendait le gardien morose.


Il faudrait le sortir d'ici. Je m'en occupe si vous le souhaitez.


D'un geste protecteur, il posa ses grosses mains sur les épaules de la servante. Obscure avait pris de grandes résolutions, et mieux valait ne pas tenter le diable en restant auprès d'une Rexane en colère.


Remonte si tu veux, Obscure, il n'y a plus personne à qui donner à manger. Je t'expliquerai.


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--Obscure
Obscure sourit à Thorvald lorsqu'il l'aida à se relever. Mais ses yeux ne lâchaient pas Rexane quid evait être en ce moment furieuse. La servante venait peut-être de faire une gaffe, mais cela ne la dérangeait pas. Elle voulait savoir était-ce trop demander. On la tenait ignorante. Cela elle ne l'accepterait plus, mais étrangement la présence du Gardien la calmait. obscure sentit les mains de Thorvald sur ses épaules et capitula. Peu de gens pouvait se venter de faire cet effet sur le caractére fougeux de la servante de la Rose. Thorvald lui dit que tout allait bien et qu'elle pouvait monter et elle répondit:

Vous devriez faire le ménage ici plus souvent et laisser des cadavres dans le fond d'une cave c'est pas conseillé , car ça apporterait la peste, mais bon ce n'est pas de mes affaires. Je remonte et amusez vous bien avec votre cadavre.



Obscure jeta un regard au cadavre, puis ses yeux trouvérent ceux de Thorvald et elle sourit. Elle tourna les talons et alla vers les escaliers et quand elle passa à côté de Rexanne elle glissa:

C,est étrange, mais j'ai l'impression que je te rend furieuse toute mes excuses. PAsse une bonne journée

Obscure lui fit un sourire et remonta les marches et alla rejoindre les autres qui étaient restées en haut. Elle leur sourit et attendit qu'on vienne tout lui expliquer et après elle irait aux bains.


--Dusaan


"la première des filles qui passerait la dernière marche de l'escalier"
La pensée était plus aisée que l'exécution. D'abord une chute. Puis une querelle. Enfin le gardien qui passa si près de lui, que Dusaan crut qu'il avait été débusqué. Choisir une cible devenait délicat.

Le portier était une armoire. Inutile d'y penser. Dusaan aurait les jambes trop courtes !
Les filles bougeaient sans cesse.
Peut-être valait-il mieux attendre, dans ce qui s'avérait être une bonne cachette.

Mais qu'y avait-il au fond de ces ténèbres .. peut-être le monstre que tous cherchaient. Une horrible chose que les filles de la Rose nourrissaient de cadavres humains. Et s'il était là, juste derrière lui ?! ... Et si Dusaan faisait le repas de cet être insolite, lui qui était promis à une grande destiné, lui qui n'avait plus qu'à récupérer ses pierres pour devenir le maître incontesté de la Cour ... finir dans une cave puante, bouffé par un ogre.

Dusaan, poussé par l'épouvante, leva son couteau et se rua sur une silhouette. La ceinturer, avec précision plaquer sa dague contre la carotide, et prendre les escaliers avec elle ...

Telles étaient ses intentions, quand le parfum de sa victime raviva en lui de brumeux souvenirs. Rexane, la serveuse ! Tous ses poils se hérissèrent. Même les trois plumes qu'il avait sur le caillou. Grands dieux ... pourquoi elle ! La pression de la dague se fit moins dure, partagé qu'il était entre la quête de son trésor et la crainte de blesser sa douce, sa belle, sa tendre aimée. Sa divine souveraine.

Mais les autres savaient-ils combien il était épris ? Non.
Il fallait jouer le jeu.
Une voix rauque et menaçante ponctua l'action :


Un geste et je la tue.
--Tarah


L'office s'était vidé, la majorité des présentes était descendue dans les sous sol et une nouvelle venue était entrée.
Tarah avala sa bouchée avant de lui répondre.


Enchantée Dame l'intendante Chloé. Pour Léna je l'entendais bien ainsi, il a été convenu avec votre patronne qu'elle n'aurait aucun contact avec les clients et aiderait aux cuisines et aux chambres pour payer sa pitance.
Si cela lui convient évidemment...


Un sourire adressé à son petit moineau.

Pour ma part j'ai été effectivement embauché hier soir par la reine mais nous n'avons pas encore convenu des termes du contrat, peut être est ce à vous que je dois m'adresser?

Son regard noir se reposa sur l'intendante qui avait l'air d'un caractère des plus sombre malgré son minois angélique.

Je ne sais par encore les us et coutumes de cette maison et je ne voudrais pas commettre d'impair.

L'air contrit, elle se força à effectuer une requête qui lui pesait et qui sans doute allait peser sur sa bourse pour quelques semaines.

J'aurai aussi une demande à vous faire...Pourriez vous m'avancer de quoi m'habiller décemment pour mon "travail" car je n'ai plus que cette robe ci et cette dernière n'est peut être pas assez convenable pour les clients...ou peut être m'en louer quelques-unes unes le temps que je puisse m'en procurer de nouvelles.

Tarah avait évité de dire sale, et un peu trop élimée à force d'avoir été porté. La couleur verte était un peu passé et les dentelles quelques peu défraîchie. Bien sur il lui restait sa tenue de monte et une ou deux chemises d'homme mais qui ne correspondait pas à ce que les clients pouvaient attendre.

Lyhra
On n’y voyait autant que dans le cul d’une vache, si tant est que la Succube y soit allée voir un jour, ce qui n’était évidemment pas le cas.
En tous cas, ça puait certainement tout autant !

Peu à peu son regard s’était adapté grâce à la chandelle, attiré par une faible lueur sur le coté. Probablement le fameux soupirail par lequel l’intrus s’était faufilé, une petite ouverture à laquelle personne n’avait jamais pris garde jusqu’à aujourd’hui et qui laissait couler le gris sale du dehors dans l’obscurité de la cave.
Tout s’était ensuite déroulé fort vite, l’étonnement général en ne voyant pas l’Evêque, la chute de cette sotte de servante et les cris de Rexane.
Interloquée, la patronne avait suivi la scène se retenant d’en gifler une et de faire taire la deuxième tout en ne pouvant se départir d’un sentiment de malaise amplifié soudainement par la découverte du cadavre qui n’était pas celui d’Odoacre.
Que c’était il donc passé ici ?
Comment le petit Scribe était il devenu ce pauvre cadavre affaissé ? La Rose n’était pas un coupe gorge ni elle une meurtrière. Ce petit bonhomme agaçant l’avait importunée certes mais il ne méritait pas pour autant de finir refroidit sur le sol de sa cave.

Elle regarda Thorvald, hésitante et trop déconcertée pour réagir, pas suffisamment toutefois pour laisser passer une impertinence de plus qui lui fouetta les sangs,


SUFFIT Obscure ! Pas un mot de plus où je t’assomme de mes propres mains !

La pauvre fille s’en fut dans l’escalier sans un mot à l’attention de la Succube qui se tenait là, pâle de colère et les poings crispés.
L’attention du gardien pour cette souillon l’avait par ailleurs furieusement irritée. Il était là pour assurer la sécurité de la Rose et de ses filles pas pour leur conter fleurette !
Un brin jalouse qu’elle était la Rousse, j’en jurerais.

Ensuite elle n’eut pas le temps de répondre à Thorvald qu’une ombre menaçante s’empara de Rexane, les clouant tous sur place, interdits.

Tuer Rexane ?!

Son esprit s’agita follement, elle eut comme l’impression qu’il cognait contre les os de son crâne tandis que son cœur battait tout aussi frénétiquement, chassant le sang dans ses veines à une allure folle.


Faites lui le moindre mal et vous ne sortirez pas vivant d’ici je puis vous l’assurer,
Répondit elle aussi vite que les mots purent franchirent le seuil de ses lèvres et d’un ton aussi froid que l’hiver qui ravageait les Royaumes cette année là.

Je me ferai un plaisir de vous envoyer « ad padres » moi-même,
Ajouta-t-elle les yeux brillants de rage.

Lachez là immédiatement.

Un regard vers Thorvald, un léger signe de tête. Tous deux lui barraient l’accès à l’escalier.
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Rexanne
- Je suis désolée, mais je ne partirais pas, car je veux savoir ce qui se trouvait ici. D’une façon ou d’une autre je l’aurais su. Par la suite, je suis peut-être une servante, mais pas besoin de me parler ainsi Rexanne. Tu devrais peut-être te calmer. Il paraît que rester constamment fâchée apporte beaucoup de rides. Ce serait dommage. Mais merci de m'avoir proposé de partir.

Incroyable ! Certainement le seul spécimen du genre humain à répondre par des paroles mièvres et des sourires mielleux à une réprimande ! Même pas gourde qu’elle était a ce stade, sûrement un peu simplette… à se demander comment elle avait survécu aux Miracles avant de placer ses miches à l’abri à la Rose !

Les nerfs en pelotes, fureur à fleur de peau, elle n’a pas l’occasion de répliquer que c’est Thorvald qui s’interpose et congédie l’idiote qui n’avait pas sa place en ses lieux troublés. La Patronne elle-même ne semble pas en mesure de garder son sang-froid en pareille situation, rabrouant vivement la servante pour ses dernières paroles offensantes par leur naïveté.
Rappel à l’ordre qui arrache une lueur de contentement à la tenancière dont la colère transpirait pourtant par tous les pores de la peau.
Bref moment d’inattention qui lui coûte rapidement de se trouver avec une lame dont le métal glacé s’appuie impitoyablement sur la peau d’un cou déjà meurtri de la veille.

Remède redoutablement efficace contre la colère qui s’évanouit instantanément pour faire place à l’instinct de survie, au sang-froid de l’entraînement et de l’habitude du corps à corps. Les sens auparavant mis en sommeil par les émotions puissantes que sont la fureur et la frustration, sortent brusquement de leur léthargie. Il y a urgence.

La pression de l’acier s’est vite relâchée, imperceptiblement, elle l’a sentie.

Ce contact, ces manières, cette odeur… cette voix !

Même derrière elle, sans l’aide précieuse de la vue, ses autres sens l’ont reconnu : Dusaan !
L’étrange client de la veille.
Celui là même qui s’était jeté à ses pieds.
Le pauvre bougre qui avait voulu acheter une nuit avec elle, comme si sa compagnie s’acquérrait de la sorte !

La dague dégainée lors de la descente était toujours en main, prise ferme qu’elle n’était pas prête de lâcher, mais solution secondaire, moyen pour se dégager qui l’amusait bien moins que la manière plus douce qu’elle envisageait déjà d’utiliser alors que La Succube, d’une voix qui charriait les glaçons, menaçait le fourbe de l’envoyer plus rapidement que prévu au dernier Jugement si il y expédiait lui-même sa serveuse.

Doucement, sans brusquerie, la main désarmée se lève pour se posée sur celle plus menaçante qui plaque l’arme blanche sur son cou. Mais au lieu de tenter de l’empêcher de sévir, d’éloigner le danger, elle remonte le long du bras viril, caresse aérienne qui se prolonge jusqu’à la nuque où elle se niche, provocante et voluptueuse. La voix tombe alors, calme et habituellement moqueuse, l’hystérie étant déjà loin, l’adrénaline lui ayant agréablement pris la place…


– Eh bien c’est ainsi que l’on fait la cour aux dames maintenant ? Tttt… Vos manières étaient bien plus polies cette nuit ! Que nous vaut donc le plaisir de votre distrayante compagnie ?

Une main caressante et enjôleuse, l’autre parée à l’éventualité d’employer la force et de frapper… Au milieu de tout ça, prudent, le Regard lui n’a pas bougé. Inutile d’effrayer le bougre en se tournant trop vite vers lui, du coup, fixé sur le Gardien et la Reyne Pourpre, il se fend d’un clin d’œil amusé.
--Dusaan


[De Charybde en Scylla]

La maquerelle et son portier lui barraient le chemin. A la rage sourde dans la voix de la rousse, il déduisit que la vie de l'otage leur tenait à cœur. Ils étaient donc en position de faiblesse pour négocier.

A la colère, Dusaan ne savait répondre que par la colère. Il voulait ses pierres, il aurait ses pierres. Coûte que coûte. Il avança d'un pas, bien décidé à forcer le passage. Un bras autour de la taille de Rexane, la dague sur son cou, il tenait la serveuse tout contre lui désormais, et son cœur, mêlé de colère et d'une indéfinissable ivresse, battait à tout rompre.

Il décida de ne pas dévoiler l'objet de sa requête trop vite. Peut-être que personne ne savait encore que, là-haut, derrière le bar, la caisse recelait un trésor. Il fallait brouiller les pistes. D'une voix profonde, il aboya :


Je suis venu chercher par la force ce que je n'ai pu obtenir hier : une putain !
Laissez-nous passer ou je la défigure !

Soudain, contre toute attente, la main de sa victime glissa sur sa main, son bras, sa nuque. Dusaan s'immobilisa, pétrifié.
Le corps glacé, la tête en feu.
Puis ... l'inverse !
Cette maudite femelle l'avait démasqué et avait lu dans son jeu. Il était fait ! Dernière pensée pour ses pierres avant de succomber. Hhhaaan ! Non ! il se rattrapa au dernier moment dans un grognement sourd, et défit la pression de son corps contre elle. Ne pas dévoiler ses failles à l'ennemi ! Se concentrer pour faire taire l'indicible désir et revenir à des températures acceptables.

La dague n'avait pas bougé, elle.


– Eh bien c’est ainsi que l’on fait la cour aux dames maintenant ? Tttt… Vos manières étaient bien plus polies cette nuit ! Que nous vaut donc le plaisir de votre distrayante compagnie ?

Dusaan approcha sa bouche de la nuque de la belle, juste derrière l'oreille, s'enivra de son parfum, et murmura dans un souffle imperceptible :

Vos sens m'ont reconnu ? Ah comme j'en suis heureux ! Oui, Rexanne, je suis là. Je suis venu pour vous. Dites-leur de nous laisser passer. Nous inventerons bien quelque prétexte à cet enlèvement.

Plus bas encore, il avoua : Laissez-moi vous enlever, douce Rexanne, pour qu'enfin nous puissions vivre cet amour trop longtemps tenu secret.

Tout en parlant, son corps s'était légèrement rapproché de celui de Rexanne, la couvrant d'une tiédeur rassurante. Dusaan se faisait conciliant, mais si elle ne cédait pas, il était prêt à la tuer et à subir les deux autres. Que lui importerait de vivre alors ?... Que lui importerait de fonder son royaume si son aimée n'en était pas la reine ?!
Rexanne
Plus un geste soudain, l’hésitation qui semble poindre, muscles tétanisés par une malheureuse caresse. Facétieuse, la tenancière sourit, amusée par la lutte intérieure qu’elle devine chez son agresseur. Agresseur dont la volonté tient bon d’ailleurs : la menace ne bouge pas d’un iota alors que le corps prend ses distances.
Pourtant l’empire n’avait pas été récupéré sur lui-même comme le suggère ses paroles chuchotées, la bouche à fleur de peau, le souffle se faisant caressant sur les épaules que le bustier laissait dénudées.

- Vos sens m'ont reconnu ? Ah comme j'en suis heureux ! Oui, Rexanne, je suis là. Je suis venu pour vous. Dites-leur de nous laisser passer. Nous inventerons bien quelque prétexte à cet enlèvement.

Un frisson qui parcourt l’échine de l’otage, sûrement autant du au souffle léger qu’à la surprise que provoque ses paroles. Présent pour elle ? Un client lors d’une soirée d’accord, ça n’aurait pas été le premier, mais ici, dans la cave, en pleine journée ? Etincelle d’orgueil qui s’allume tandis que par ailleurs elle devine qu’il y a autre chose. Pour la voir, il ne serait passé par la cave comme un malfrat…

- Laissez-moi vous enlever, douce Rexanne, pour qu'enfin nous puissions vivre cet amour trop longtemps tenu secret.

Un Prince Charmant… sauf que dans les histoires c’est la monture qui est blanche et pas l’arme… Dans les contes pour petites filles aussi l’amour en question n’est pas à sens unique et le Prince n’est pas fol. Parce que là le gaillard il semble persuadé qu’Eros a touché identiquement de ses flèches les deux jeunes gens or l’indomptable donzelle de l’amour elle ne connaît que le désir charnel, pas le grand A.
Sentiments distincts qui se disputent le cœur et l’esprit de la brunette, entre le mépris d’un si fol espoir et l’attendrissement devant tant d’obstination, son cœur balance.

Donnant le change, les doigts de la main de la main libertine continuent leurs caresses taquines tandis que les paroles se forment, basses, fermes mais dénuées de colère :


– Je vous ai déjà dis que je n’étais une « putain » comme vous dites. Vous seriez presque insultant à la fin.

La chaleur d’un corps étranger vient de nouveau se plaquer contre son dos, corps dont la tension est palpable, muscles tendus. Pas le droit à l’erreur…

Pas de peur pour autant. Dos qui reste fièrement droit, la tête qui se relève un peu, dégageant encore le champ de la lame menaçante.


– J’ai pas le cou assez meurtri à votre goût peut-être ?

Le ton est ironique et presque badin, main solitaire qui ose jusqu’à une caresse sensuelle sur la joue de l’agresseur.

Sur le fil du rasoir, l’équilibre est précaire…mais délectable.
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