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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

pnj
La mine de La Succube est plutot de bon augure, et les paroles qui suivent d'autant plus. Le rose monte rapidement aux joues de la toute jeune fille, ainsi Belombre a fait une proposition...
Sourire fluet sur lèvres carmines. Elle ne mordille une d'une façon tout à fait juvénile, avant de promettre à la Maquerelle que bien sur elle serait revenue ce soir. Rexanne n'allait pas la perdre, elle lui faisait tout à fait confiance.

D'ailleurs, voilà la brunette qui arrive. Le sourire de Demetria s'élargit encore. Le lien qui s'est tissé entre la Vierge et la Tenancière du bar ne fait plus aucun doute, les deux s'entendent aussi bien que peuvent le faire deux jeunes femmes, la complicité se lit d'ailleurs dans le regard qu'elles échangent.


Oui prête, plus que prête ! Faut pas qu'on rentre trop tard...
Et on a plein de choses à trouver !


Les émeraudes de la rouquine sont pétillantes d'un enthousiasme sincère, le capuchon se rabat sur la chevelure flamboyante de la pucelle. Limite si ses pieds ne l'entrainent pas de force vers la porte.
Elle attend cette sortie depuis la veille. Rien qu'à l'idée de se rendre à Paris et la jeune fille est impatiente de fouler le pavé. Et puis, Rexanne lui a promis, en plus des vêtements, de trouver de quoi aménager sa chambre.


Je te suis, on est parties !

Sans attendre plus avant, la Reyne rousse a donné ses instructions, Dem' se saisit du bras de la brunette et se dirige vers la porte. Bientot, la lumière du jour qu'elle n'a pu qu'apercevoir par la fenêtre de la chambre... Bientot une semaine qu'elle n'aura pas mis un pied en dehors de la Rose. Et sans vouloir se l'avouer, elle a hâte.

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--Obscure
Obscureregardait de dos Thorvald et se demanda bien pourquoi il lui montrait autant de gentillesse. ici personne n'avait montré de signe d'amitié avec elle depuis son arrivé. C'était pas faute d'avoir essayé.

Il vint rapidement la rejoindre et lui replaça les cheveux derrière ses épaules et ce qu'il dit la fit rougire de plaisir, mais de timidité aussi. Ce côté elle le montrait rarement. Elle lui sourit et se laissa guider vers la sortie.

Puis en montant les escaliers quelque chose surgit devant eux. C'était tout rose et mouillée et la servante en fut bien surprise que ça soit Line. Mais que Diable fesait-elle là ? Elle ne l'avait pas vu descendre.

Pourtant, Obscure était sûre de l'avoir vu à la cuisine. pas le temps de s'attarder plus que le regard que lui jette la femme montre bien qu'elle ne l'aime pas beaucoup. Obscure commençait à être habituée et cela ne lui fit absolument rien.

Line lui jeta à la figure tout ce qu'il lui faudrait pour les bains. Mais elle a complétement perdu le Nord cette petite ?


En une après-midi elle trouverait pas tout ça et elle répondit à Line:


Sache Line que ce soir est la soirée de Demetria et qu'elle est bien plus importante que ta petite personne. J'irais demain chercher ce que tu veux, mais J,ai la soirée de notre jeune vierge à prparer et si tu n'es pas contente va te plaindre à La Succube. Mais je crois qu'elle serait de mon avis en disant que ce qu'il faut pour la soirée est plus important que tes caprices. Je vois bien dans ton jeu, mais tu seras que j'embarquerais pas dedans. Sur ce passe une belle journée Line

Obscure avait gardé son visage neutre et sa voix était restée calme. Il n'y avait plus grand chose qui la fesait fâcher.

Elle fit un sourire à Line et continua à monter avec Thorvald et sans ce préoccuper plus de la capricieuse la servante ammena Thorvald à la cuisine et lui fit avec de la laine et du tissu des chausses temporaires et ils étaient prêt pour partir.

la jeune femme prit des paniers et s'habilla chaudement avec sa cape.

Et ils retournérent dans la salle et Obscure dit à La Succube:


Moi et Thorvald nous allons en ville. Je vous rammenerais ce qu'il vous faut pour la soirée de démétria. Nous ne serons pas partit longtemps. Je serais là à temps pour préparer la salle.

Obscure restait toujours proche du gradien sans non plus dépasser les limites. pas devant La Succube. Elle attendit donc qu'on leur donne leur accord. Cela leur feraient du bien de sortir prendre l'air.

--Thorvald
Bouche-bée, Thorvald regarde Line venir vers eux et, telle un Prévert avant l'heure, réciter sa liste. Sa peau perle, ses cheveux gouttent. Il se dit que c'est une drôle d'habitude pour eux que de se retrouver nus ici. Et qu'il y a dans ses yeux ce matin plus qu'une lueur fraternelle. Le petit jeu finira mal Line ... La sirène lui fait une moue à tomber par terre, un baiser, un regard ... Elle est en bas des marches, il se penche pour l'embrasser au moins la joue, peut-être le cou ... si blanc, si pur ... fous sont les clients qui ne la voient pas, toute timide dans sa robe, là-haut, et si troublante ici ... mais il ne tombe pas, il remonte ! Obscure le tient, le soutient, le hisse vers la sortie. Pourtant dieu sait qu'il est lourd, le gardien.

Écartelé au milieu des escaliers, il s'échappe un instant. Et ne craignant ni les morsures de l'une, ni de l'autre la noyade, il remet sa veste avec une certaine classe. Ses joues se sont empourprées mais il espère que cela ne se verra pas trop dans la pénombre des lieux. Sa voix est profonde et se veut assurée :


Alors mes dames, de quelle couleur, les bottes ?


Il sourit malicieusement, et se laisse emporter à regret par la servante empressée. Oui, c'est vrai, la Succube va gronder. Mais qu'elle tempête et s'emporte ! C'est ainsi qu'il l'aime.

Un peu plus tard, c'est botté de drôles de chaussettes qu'il se présente devant elle. Obscure demande permission de sortir. Lui, n'écoute plus. Il se dit que s'il y a du verglas, au moins, il ne glissera pas. Il se dit qu'Elle a un nouvel éclat dans ses yeux verts ... la vierge, les enchères, les pierres ? allez savoir. Mais pas lui. Ce doit être l'effet chaussettes.

Ils ouvrent la porte sur le soleil d'une journée déjà plus qu'entamée. Obscure a les mains occupées par les paniers qu'il portera au retour, remplis de trésors. Sur les marches, une petite gamine tend une main sale. Thorvald lui donne un écu brillant, première entame dans sa paie, qui finira de toutes façons toute entière en cadeaux et futilités. Si Thorvald savait garder argent en poche, il serait maître d'un bordel ... ou d'un harem.

Elle a l'air toute mignonne malgré son air revêche. Une Sentinelle en puissance. Oui, Thorvald a le chic pour s'attacher aux insoumises ... peut-être est-ce d'avoir trop fréquenté les bourgeoises nanties en un temps ?


Et bien que fais-tu là, petite ? Reviens ce soir, tu verras du beau monde et si tu te tiens tranquille, la jolie demoiselle qui est là te donnera à manger.

Des mendiants devant la Rose ... ce n'est pas du meilleur effet si un noble venait à s'aventurer jusqu'ici. Mais si déjà il parvient à traverser la Cour sans se faire égorger, on ne sera plus à ça près.

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--_alice_
Le froid la paralysait p'tit à p'tit. Peut-être de manière instinctive, elle avait tendu une main peu proprette, histoire de se donner un rôle dans la rue du bordel. La faim lui tordait les boyaux et la soif lui brûlait la gorge. Non mais vraiment... qu'est-ce que c'était que cette Cour des Miracles où on laissait crever de faim et/ou de soif les gosses ?
La rue s'agitait un peu, les gens se bousculaient même parfois... et la porte restait close tout de même.
Peut-être que l'établissement était fermé après tout... En même temps, c'pas comme si les miraculés ou miraculeux manquaient de bordels ! C'est quand même pas drôle à quel point on fatigue vite à sept ans et quelques mois.
Quoiqu'à y tendre l'oreille... autant mettre ses dernières forces dans l'attention; on pouvait percevoir des voix... féminines surtout. Ah non ! C'est pas une boîte fermées ici ! Deux... peut-être plus, bruits de pas proches de la porte. C'est qu'on s'apprête à sortir en plus !
Bon, en journée, ça peut paraitre quelque chose de censé. Ces dames ont peut-être un métier qu'on pourrait qualifier du plus vieux du monde et celui le plus malfamé de la société mais au moins, on peut pas dire qu'elles sont mal loties.
La porte grince et sortent deux jeunes gens, un et une. Sa petite main tendue, grasse et poisseuse n'a pas l'air de rebuter le môssieur, qui y glisse une piécette... La gosse regarde ce présent qui lui est fait. Mouais, c'est toujours sympathique hein ! Mais bon, avec ce qu'elle a récupéré tantôt, c'est pas une pièce de plus ou de moins qui va lui chaloir quoique ce soit... Mais bon, on ne crache sur rien à cette époque.
Sont-ils pas mignons ces deux-là ?
La gamine avait levé les yeux sur son bienfaiteur qui lui adressait maintenant la parole.
Ce qu'elle fait là ? Tudieu l'est pas malin ce zigoto ! Elle a faim la gamine... Ça se voit pas peut-être ?
Elle fit une moue boudeuse, ses billes noires ne lâchant pas le jeune homme. De toute manière, ils n'auront qu'à revenir, elle ne bougera presque pas d'un pouce ! Sauf qu'en attendant, elle ne mangera pas d'ici-là... Et si elle les suivait ? Ça pourrait toujours être une excursion intéressante et puis, faudra bien qu'elle s'occupe d'ici au repas du soir avec toutes les belles personnes qu'il y aura !
La petite se leva d'un bond et attrapa le bout de manteau qui lui était accessible. Sa petite mine se dirigea vers la donzelle qui accompagnait le jeune homme, pas besoin de mots après tout. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, fallait bien se faire toute gentillette pour espérer avoir la compassion de la belle. D'une voix hésitante, mais presque enjouée, la petite Alice s'adressa au jeune homme tout en regardant la demoiselle.


Peux v'nir 'vec vous jusqu'à c'soir ?

Ses yeux s'agrandirent alors qu'elle mâchouillait maintenant une sorte de mouchoir à peine descriptible tant il ne ressemblait plus à grand chose. Et comme si ça ne suffisait pas, déjà avec son air de paumée de service et ses vêtements ne sortant évidemment pas d'une haute maison de couture parisienne, elle lâcha un "A suis pe'due..." espérant que sa requête soit acceptée... Pourquoi pas après tout !

Lyhra
Une fois tout ce petit monde partit. La Succube s'étira en glissant la missive sur son sein.

Démétria allait courir les échoppes et serait magnifique en soie rose pâle songea-t-elle, ce qui lui siérait au teint et accorderait à sa magnifique chevelure un cuivré adoucit.
Rexanne quant à elle avait fait disparaître les gains que la patronne avait glissés sur la table, comme aux trois autres, et toutes deux avaient disparu dans la surprenante lumière dorée du dernier jour de janvier.
Non, la Succube n'avait besoin de rien, si ce n'était se délasser dans un bain brûlant et soigner sa peau pour être digne de la Rose ce soir.

A leur tour, Obscure et... Thorvald... vinrent la trouver (troubler ?).
Opinant aux paroles de la servante sans un regard en sa direction, la Succube n'évita jamais celui du gardien, se délectant de ce qui s'y nichait.


Fort bien, me voilà seule.
La Succube se dirigea vers l'escalier qui menait aux sous sol, le voile de ses cheveux caressant doucement la cambrure de ses reins à chacun de ses pas légers.
Les marches étaient glissantes, elle se tint aux murs de pierre et pénétra dans la première salle où elle découvrit une Line aussi nue et lisse qu'un coquillage poli par le chant de la mer.

Seule, elle ne serait pas, mais Line allait prendre soin d'elle...

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--Thorvald
Venir avec nous ?!

Thorvald tourna la tête vers Obscure. Il n'était pas très tenté de jouer les nourrices, d'autant qu'elle était sale comme un pou, la souillon. La servante hocha la tête et fit remarquer qu'elle devait avoir faim. En effet, la gamine mâchonnait un tissu abject, semblant ainsi vouloir tromper les gargouillements de son ventre. Vraiment dégoûtante. Si son destin était d'entrer à la Rose, il y avait du travail. Ses yeux cependant ...
Mais non, Thorvald enfin, elle est bien trop jeune !

Oui, à manger, ce sera très bien, et puis elle nous fichera la paix. Il ne manquerait plus qu'elle nous suive et se fasse passer pour notre enfant. Charmante famille : Thorvald voyait le tableau d'ici.

Ma petite, je vais te donner à manger tout de suite, mais tu dois promettre de ne pas nous suivre.

La grande carcasse s'était penchée vers ce tout petit bout de femme, agitant l'index. Très impressionnant. On imaginait déjà les représailles ...
Bon, Thorvald n'a pas d'autorité avec les mômes, c'est un fait. D'un autre côté, il ne sera jamais père, ça tombe bien !


Obscure, vas devant. Je te rattrape avec mes bottes de sept lieues.

Il lui désigna ses bottillons de laine en souriant, et après un dernier "reste-là" accompagné d'un froncement de sourcils d'ogre en direction de la petite, il revint à la Rose et ferma derrière lui.

Tout était calme.
Le rez-de-chaussée semblait désert. Etrange unique habitant ... les lieux lui semblèrent soudain immenses et silencieux. Même son pas, amorti par ses bottes de tissu, ne troublait pas l'endroit. Les filles devaient être toutes parties en ville, ou dormaient encore ... La Succube avait certainement rejoint sa chambre pour de sombres occupations. Un instant, l'idée folle le frôla de monter pour jeter un œil indiscret, pour se repaître encore de son image, pour ... mais ... hum ... non.

Du pain, cherchons du pain !

L'esprit ailleurs, il cherchait vaguement ce qu'il avait pensé trouver tout bêtement sur la table mais qui n'y était plus. Quoi ? on avait rangé ? Quelle idée ...
Un homme qui cherche, même un homme comme Thorvald, se confond bien souvent en calculs inutiles et en oublie sa quête. Tiens, le bocal de cornichons ... non on ne peut lui offrir cela ... surtout le ventre vide. A propos de cornichon, dépêchons-nous avant de nous faire alpaguer par Chloé. Donc, quoi déjà ? ah oui du pain. Tiens, elles ont rangé les bougies ici ... bon à savoir !


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--Thorvald
C'est fou le temps qui file quand on est occupé à découvrir mille trésors dans une cuisine inconnue. Au moins, c'était une façon de prendre possession des lieux. Après tout, même s'il lui semblait avoir toujours vécu ici, il n'était là que depuis un jour et une nuit ! De ses gros doigts, il rangeait délicatement un sachet de tissu aux senteurs anisées, quand ses yeux tombèrent sur ... la huche à pain. Mais oui ! Suis-je bête.

Le pain, dans la huche à pain. Les bougies, dans le tiroir du haut. Et le cœur, dans les nuages.

En trois enjambées, il fut dehors, et donna à la petiote le pain gagné à la sueur du plaisir. Indécent comme pensée. N'y pense même pas, elle est trop jeune pour rentrer à la Rose. Son sourire se mua en une moue de croquemitaine.


Mange.

Vite, vite, partir avec mes bottes de sept lieues pour échapper à la tendresse de cette enfant. Pourvu qu'elle ne suive pas ... qu'en ferions-nous ? On a déjà une servante. Et une autre môme là-haut : la petite de Tarah. Puis, ce n'est pas elle qui m'aidera à nettoyer la cave et faire disparaître le cadavre. Pourtant, elle est là, et bien là, cette pauvre âme, cette petite toute sale et maigre à l'espérance de vie plus qu'incertaine. Si elle suit, elle pourra toujours porter des messages ou faire les courses.
Penser à ne pas lui confier trop d'écus à la fois ...

Thorvald enfila les rues sans hésiter. Au loin, il reconnut une silhouette, mèches au vent, pas décidé, serpentant entre les immondices qui flottaient dans les flaques douteuses : Obscure, la revêche. Au risque de se faire griffer le visage, il l'attrapa par la taille et l'entraîna vers la sortie du quartier Pourpre.


Paris, à nous les froufrous !


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--Obscure
Obscure regardait la petite fille et en fut troublée. Mais qu'est-ce qu'elle avait de se sentir ainsi ? Les enfants en général ne lui faisaient pas cet effet.

Heureusement, Thorvald lui dit de partir et qu'il viendrait la rejoindre. Elle fut surprise de voir que le gardien aussi était sous le charme de la petite.

La servante sourit à l'enfant et partit, mais se souvint qu'elle devait passer à sa cachette pour récupérer l'argent que Valentine lui avait donné pour service. la jeune femme alla derrière la Rose et s'assura que personne ne la voyait et enleva la brique et pris la bourse et la mit au fond d'un des paniers.

Obscure se dépêcha de remettre la pierre en place et partit vers les rues où des vagabonds s'y prommenaient et qui la regardaient un peu trop insistant à son goût, mais elle ne dit rien et continua à marcher.

Il y avait si longtemps qu'elle n'était pas sortit de la Cour des Miracles. Cela allait lui faire du bien.

Tout à coup, elle sentit des mains chaudes la prendre par la taille et la servante fut sur le point de se retourner pour se défendre, mais quand elle se tourna elle vit le magnifique sourire de Thorvald qui avait le don de la rendre de bonne humeur et de chasser toutes pensées noires.

Obscure rit lorsqu'il parla et lui sourit avec son plus beau sourire et dit:


Et bien tu m'as fait peur, moi qui pensait que c'était un voyou voilà qu'à la place c'est un très charmant homme avec le plus beau sourire de la Cour. Bien il faudra faire vite pour tout trouver parce que le soleil commence à baisser tranquillement. Et je voudrais pas que tu attrapes froid avec ces bottes improvisées. Alors, première destination le cordonnier. Oh et merci de m'accompagner. Tu es bien le seul qui a l'air content de passer du temps avec moi.

Obscure se laissa entraîner vers Paris et n'avait pas l'impression que lui était le gardien et elle la simple servante. Elle se sentait comme une jeune femme ordinaire qui veut passer du beau temps avec quelqu'un qu'elle aimait bien...


Lyhra
La première salle était longue, basse et la pénombre en sculptait le moindre reflet. L’atmosphère y était saturée d’humidité où se mélangeaient de nombreux arômes.

D’abord l’odeur des baquets de bois gorgés d’eau, celles des linges parfumés, des peaux lavées de frais, celle enfin, aigrelette, de la sueur. D’autres, plus subtiles, se disputaient la priorité de l’air moite, pain de savon, onguents aux herbes médicinales et maintes huiles enfermées dans de petits pots de terre ou de verre coloré.

La Succube se dévêtit, laissant ses atours former un petit tas froissé à ses pieds, qu’elle enjamba pour entrer dans l’eau du premier bac.
Si elle vit Line, elle ne le montra point et s’adossa en soupirant à la paroi tendue de lin, fermant les yeux.

Sa chevelure formait de longues algues qui flottaient autour d’elle, comme des flammes que l’onde tentait d’éteindre.

La fraicheur de l’eau, bienfaisante, atténuait le feu qui rongeait son corps pâle et souple, déformé par les mouvements de l’eau, elle aurait pu se croire dotée d’une queue de poisson en sirène improvisée et flamboyante.
Doucement elle commença de laver ses bras, sa gorge, usant d’un carré de tissu doux frotté de savon.
A mesure, ses mouvements prenaient de l’adresse, de la précision, jusqu’au moment où, plongeant sous le miroir tremblotant de la surface, pour réapparaitre un moment plus tard, le visage dégoulinant de perles transparentes.

Elle resta ainsi un long moment, se jouant des caresses liquides… la nuit arrivait à grands pas, tendant son dais étoilé au firmament de la cour.

Il faudrait apparaitre avec le brillant des étoiles et la beauté d’une lune pleine, parce qu’elle était la Reyne Pourpre…


Line…
_________________
--Thorvald
Retour des Halles

Une étoile est tombée dans la boue.

Trempés par la courte averse, ils entrent dans un bordel silencieux. Trop silencieux. Rien n'a bougé dans la grande salle depuis leur départ. Les filles sont aux bains, ou à l'étage, pour apaiser leurs traits et y fixer le masque de la sensualité.

La nuit est tombée sans qu'ils y prennent garde. Tout devrait déjà être prêt pour ce soir. Le grand soir de Démétria. La putain vierge. Enchères, surenchères, prix de la chair ... pauvre enfant.

Thorvald pose les paniers sur une table et lâche la main de Jane. La laisser flotter, indépendante, dans la pièce, la laisser s'imprégner de l'univers surchargé de parfums. Mise en orbite. Il voudrait être sa terre, qu'elle ne tourne jamais plus qu'autour de lui. Petite lune si pâle.
Orbite ... Elle va troubler sa galaxie parfaite et bien huilée, son système succubaire, il le sent. Il lui en veut déjà. Incontrôlable et soudain désir de la malmener.

Les mains de nouveau libres, il frôle les mèches humides d'Obscure, qui se sont échappées du peigne.

Quand tu auras fini de tout installer pour la Succube, pare-toi de ta robe bleue. Il y aura du monde, ce soir. Je veux que tu sois belle.
Tu sauras, sois sans crainte.


Les derniers mots sont murmurés dans un souffle derrière son oreille. Invitation au voyage. "Obscure, tu ne peux rester une éternelle souillon parmi les Roses. Petit bouton qui ne demande qu’à éclore."
Il se détourne d’elle et récupère dans les paniers un petit paquet roulé dans un tissu violet, qu’il met dans la poche intérieure de sa veste.
Pour Line.
Puis, la laissant tout ranger, il disparaît vers les cuisines.
Sans un mot.
Ajouter au supplice intersidéral.

Ses gestes sont calmes et précis quand il verse sans bruit le vin dans les verres et dépose quelques biscuits au miel dans un bol. Objets aisément trouvés. Les lieux lui sont devenus familiers. Il a bien fallu. En silence, il revient vers elle et la dépasse. Seuls les verres s'entrechoquent légèrement sur le plateau, petites clochettes entraînantes, s'éloignant vers une alcôve au fond de la pièce et invitant à suivre. Saura-t-elle dompter les embûches des lieux, contourner les voiles rouges, et trouver place ?


Venez Jane ... allons attendre la Reine Pourpre.

Allons connaître vos envoûtements, et de vos charmes nous faire client.
Nous dévouer à la Reine, pour le bien de la Rose,
Et par votre valeur, plaire encore à mon astre
... nocturne.


_________________________
--Obscure
Obscure était bien heureuse d'être enfin arrivée devant la rose, mais bien vite elle se rendit compte qu'elle aurait préféré que cette journée ne finisse jamais. Non jamais et qu'elle ne soit plus qu'une simple servante.

PArfois, elle était heureuse de l'être et parfois non. Mais elle n'avait pas l'intention de tout quitter.

La servante regarda Jane et déjà elle sentait quelque chose de particulier entre elle et la jeune aveugle. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait qu'elle pourrait s'en faire une amie.

Déjà qu'elle avait essayé avec Line qui depuis que Thorvald lui porte plus attention déteste. Obscure sopira et pensa que Line aurait pu être une bonne amie. Malheureusement elle n'avait aucune chance d'avoir son amitié.

Elle était trempée et frisonnait légérement. Ils rentrèsrent tous les trois à l'intérieur et déjà Obscure se dépêchait à vider les paniers. Elle voulait que tout soit prêt avant l'arrivée des filles pour montrer son efficacité. Elle se changerait plus tard le travail avant tout. Elle détestait rester inactive.

Puis tout à coup elle sentit une présence dans son dos loin d'être sombre, mais une douce présence qu'elle reconnut tout de suite étant celle du gardien. La servante souriait et ferma les yeux un instant. Sa proximité lui plaisait et se sentait bien en sa présence.

Elle ouvrit les yeux surprise à ce que lui chuchota Thorvald. Elle pensa: Mais il a perdu la tête ? Cette soirée est à Démétria. Elles vont vouloir lui couper la tête si elle fait cela.

Obscure eu un frisson , mais elle se dit qu'elle metterait sa robe. Trop curieuse de savoir ce que préparait le gardien. Elle voulut lui demander pourquoi, mais quand elle se retourna il était déjà partit avec Jane. Cela ne dérangeait nullement la servante, car Thorvald ne fesait que son travail.

Obscure remonta ses cheveux en chignon en replaçant le précieux peigne et se mit au travail. En premier, passer un coup de balait partout. elle prit son balai et avec énergie se mit à balayer. ensuite, laver les tables et les fenêtres. Par la suite, la servante prit les sac de pétale Rose et Rouge et se mit à les étendre au sol dans un tapis de senteur et de douceur. Il y en avait partout comme lui avait demandé la Succube. Quand on posait les pieds dessus les pétales laissaient sortir leur doux parfum. Elle prit les nouvelles chandelles qui étaient blanches avec un peu de la couleur de la rose qui était pourpre.

Elle en mit le plus possible ainsi les reflets des flammes feraient un très bel effet sur la jeune vierge. La servante continua en allant porter quelques coussins.

Après des heures de travail elle avait enfin terminé. Il ne fallait plus qu'attendre que La Succube vienne voir son travail et lui demander si tout était à son goût ou s'il fallait amélioré.

Obscure alla s'asseoir au comptoir et elle se sentait épuisée de cette journée, mais elle était rayonnante d'un nouveau bonheur. La servante regardait la piéce fière d'elle .

LA piéce ressemblait à un paradis sur Terre et on ne voyait que le rouge, le blanc , le rose et le pourpre. Tout était parfait. enfin d'après elle.

Elle avait hâte d'aller se changer, mais elle le ferait à la dernièrre minute. Elle pensa à ce qu'elle avait acheté et se dépêcha à aller porter ses affaires sous son lit et revint vite à sa place....


--Jane.
Fascinantes fragrances éclaboussent mes sens.
La rose prédomine et puis comme une épice,
de celles que parfois l'on trouve sur les étals d'une grande rareté...
Safran.
Amertume, sucre mêlés...
Etrange métissage auquel s'associe les senteurs abruptes du bocage au printemps.

Ici règne un pouvoir à nul autre pareil.

Lors votre main me quitte.

Votre voix vous trahit, votre voix me domine.
Et pourtant ne parlez.
Et je sens bien qu'en moi quelque chose a changé.
Mon jardin ordinaire s'est mis au diapason de vos tonalités.
Et déjà je soupçonne promesses de boutures extraordinaires.
.

Les lieux se fondent en moi. Imprécis, familiers...
Ici je suis chez moi.

Vos bruissements l'emportent sur le reste du monde.
Vous êtes mon espace, l'éther de mes errances.

Venez Jane ... allons attendre la Reine Pourpre.

Oui. Allons livrer nos âmes au démon tentateur que vous appelez reine.
Cela ne me fait honte et subjuguée je suis.
Mes pieds glissent, je flotte. Comme en apesanteur.
Mouvance dans la pièce, tentures frôlent mes tempes.
Guidée, terre inconquise, vierge Terre Adélie.
Et déjà dans ma tête s'égrenne la comptine,
La litanie sans fin, décompte de mes pas
qui se gravent en moi et que j'aime déjà.

Au clair de la lune et au nom de la rose.


--Thorvald
Elle le suit, voilier sans horizon, danseuse sans musique. Le bout de ses doigts est délicieux dans sa recherche aérienne, son tâtonnement gracieux et silencieux, son aisance déjà. Il la regarde surgir, de derrière les tentures qui caressent sa tempe, lente apparition. Le bateau entre à l'anse. Jette l'ancre. Nous teinte de ses encres aux reflets irisés.

Thorvald a posé le plateau mais est resté debout. Immobile, solide, à peine troublé par une brise annonciatrice. Il attend qu’elle approche. Qu’elle vienne jusqu’à la plage, s’échouer.
Prendre ses doigts, enfin.
Guider vers les coussins la troublante ingénue, pour glisser en sa main le nectar attendu. Et boire en même temps le breuvage divin, pour mieux s’abandonner à des plaisirs communs.


Jane, regardez-moi encore …

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pnj
Pourquoi Line est-elle troublée ? Pourquoi au point d’en perdre les mots ?
Pourtant, tout à l’heure, alors qu’elle était seule, elle a longuement déblatéré dans le vide contre cette peste de servante. Gougnafière imbécile, puterelle à un sou, raclure mal dégrossie, craint-l’eau !
Cependant lorsque la succube a fait son entrée, le décor de son âme s’est métamorphosé et de fil en aiguille elles se sont entraînées l’une l’autre dans un dédale de voiles et d’eau. Cherchez l’anguille sous roche.

La Succube veut l’éprouver , voir si elle est autre chose qu’une plante d’eau purement décorative. Eh bien soit !

Line se souvient. L’un de ses anciens amants était peintre, tous deux aimaient s’emmêler les pinceaux, et malgré sa maladresse, elle était douée pour les massages comme pour l’aquarelle. « Hyper-douée, même », rectifierait-elle, non sans raison d’ailleurs. Car tout se qui touche aux corps métamorphose ses doigts nerveux en véritables doigts de nymphe. Ses mains deviennent tout à la fois ruisseau qui vous berce, vague qui vivifie et torrent qui trouble.
Masser la terrifiante de beauté, celle qu’on n’ose approcher, la Succube… voilà un véritable défi, digne d’un capitaine. Line a aménagé un nid de tissus, de fleurs et de senteurs aromatiques pour prendre soin des clients, surtout des amateurs de belles sirènes qui, faute de jambes, savent user de leurs mains. C’est ici qu’elle a amené son impressionnante maquerelle. Allongez-vous, je vous prie, madame.

A présent la Succube est entièrement dévêtue, tel un blanc nymphéa au cœur écarlate que les courants auraient rendu impudique. Les vierges effarouchées, ça ne court pas les rues des Miracles, et encore moins le bordel. A quoi bon la pudeur si le corps est divin ? Les mines effrayées, c’est bon pour les laideronnes.
Pourtant, Line est troublée. Pourquoi ? Comment le savoir ?
Tout commence par les senteurs. Amande, gingembre, sables… Puis on en vient aux mains, tantôt apaisantes, tantôt délicatement violentes. Doucement, Line dégage le fabuleux océan roux et fait couler une rivière d’aromates à travers dunes, monts et vallées… Ses mains s’y promènent, alors même que l’eau envahit les consciences. C’est tantôt le ruisseau, douces caresses au lait d’amande, tantôt les vagues plus brutales, à la menthe et à l’huile de sésame, tantôt le torrent de roses, de giroflées et de gingembre…
Chaque geste est assorti d’un mot.

Fermez donc les yeux… Imaginez… Vous êtes allongée nue sur une plage au sable humide et chaud. Le Soleil vous darde de ses rayons. C’est à la fois doux et brûlant, tout comme vos lèvres, Madame.

Les vagues… Les vagues viennent se briser contre vous, elles vous enveloppent et vous rudoient… quelque peu. Savez-vous qu’elles sont les sortilèges jetés par la Lune ? Oui, froides et insolentes, les vagues… tout comme votre regard, Madame.

Peu à peu, vous devenez l'île nue… Et l’eau… L’eau vous berce et s’empare de vous. Entendez-vous sa ferveur ? Calme mais dangereuse, tout comme vous, Madame.

La voix de Line apaise et éveille à la vie, comme le chant d’un ruisseau, jadis.

Les courants… les écueils… Les marées…

L’eau se mêle au feu… Comme vous êtes belle, Madame !


Line en perd soudain les mots de toute cette beauté. Pourquoi ? Qui sait ? L’abandon de la Succube, c’est peut-être trop inattendu. Ou bien les aromates qui enivrent. Alors elle ne sait plus. Est-elle encore ici, à agir ? Laquelle des deux mène l’autre ? Est-ce encore elle qui tient le gouvernail ? Ou déjà la Succube ? Tous les yeux se sont fermés. C’est l’inexorable loi du silence.
--Jane.
Ineluctable, lancinant, inexorable loi , silence obsédant.


Glissant, s'évertuant sur l'océan de vos possibles,
ma main se pose délicate sur votre coeur pommé
tandis que mes yeux vides en suivent le mouvement,

Contre vent et marée mes doigts accrochent, avides,
le tissu vaporeux, vos battements m'enlèvent,
pressés contre ma paume,ils façonnent mes gestes,
ils façonnent mon souffle, font écumer mes sangs,

Mon autre main quitte vos doigts, s'arrime à votre tempe
Suivie par la première, s'amarrant, symétrique.
Mes phalanges prolongent le relief saillant de vos pommettes offertes
s'abandonnent curieuses sur votre nez, descendent,
passent légères sur son arrête fine, accentuant l'angle final
Chaque fraction de vos peaux émeut l'empreinte de la mienne

Le contour de vos yeux dont elles effleurent les cils
provoquant un soupçon de battement confiant,
une légère brise s'échappant de vos lèvres.
Attirées, aimantées elles viennent s'y échouer, en toucher le velours.





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