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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

--Jane.
A la source de vos lèvres, m'abreuver
En suspension, flotter, instant irréel.
Trait d'union de nos deux corps délacés
juste vos lèvres et puis les miennes...

Juste vos lèvres et puis les miennes...
Juste...
Et puis...

Le vase clos se descèle...


**Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit
à pas de vent de loup de fougère et de menthe
voleuse de parfum impure fausse nuit
fille aux cheveux d'écume issue de l'eau dormante

Après l'aube la nuit tisseuse de chansons
s'endort d'un songe lourd d'astres et de méduses
et les jambes mêlées aux fuseaux des saisons
veille sur le repos des étoiles confuses

Sa main laisse glisser les constellations
le sable fabuleux des mondes solitaires
la poussière de Dieu et de sa création
la semence de feu qui féconde la terre


Mais elle vient la nuit de plus loin que la nuit
A pas de vent de mer de feu de loup de piège
bergère sans troupeau glaneuse sans épis
aveugle aux lèvres d'or qui marche sur la neige.



Nos pas s'accordent, se lissent, frôlant bois de parquet,
Il est l'heure, il est temps
de s'offrir à la nuit, de s'offrir aux manants.
Nous le sommes tous un peu.
Il est temps de bercer leur douce mélancolie
de s'ouvrir à leur honte, de les serrer un peu.
de se faire amnésique, laisser le corps parler.
Le coeur se faire petit, l'esprit se faire démon.

L'escalier nous emporte vers la salle commune
Notre reyne la rose, sublime, éthérée
Tissu noir, allongée sur fond d'écrin carmin
Le bal peut débuter.

Ne manquent que la vierge, la faiseuse de breuvages
pour complaire au tableau, pour satisfaire les sens.





**Claude Roy
pnj


La porte s'ouvrit sur nôtre acteur de la vie, son masque toujours porté avec élégance, ses vêtements implacables. La personne gardant l'entrée avais vu en lui un potentiel acheteur, tant mieux pour lui, il ne comptait pas acheter, juste voir à quel prix se vendait la vie ici bas, et qui sait rencontrer des gens, en acquérir si la marchandise lui plaisait. Il se contredisait intérieurement mais qu'importe, il était en joie ce jours.

On lui avait parlé d'une vente, un très jolie lots alors il avais voulu voir de par lui même ce qu'il en était, il espérait que le spectacle serait enrichissant. Ah comme le mot était bien choisis, on se demande qui sera le plus enrichis ce soir, la personne qui vend, celle qui achète ou bien les spectateurs, si cela se trouve, la marchandise en sortira la plus riche ce soir, tout dépend de ce qu'on appel la fortune.

Il entra donc, dans cet établissement qui semblait être le plus réputé de ce lieux, celui qui offrait les meilleures prestations au meilleurs prix. Il souriait mais comme d'habitude, derrière le masque il aurait pu tout aussi bien faire une grimace que personne ne s'en serait aperçut, ce masque qui lui permettait de se libérer, car n'est-ce pas enchainé derrière une fausse identité qu'ont se sent le plus libre?

Sur ces belles paroles, nôtre Anonyme fit une révérence a la foule, son chapeau a la main, laissant apparaitre des cheveux bruns, longs attachés en queue de cheval, coiffure courant qui n'apprenais rien de plus que des cheveux comme ceux la provenaient d'un homme soigné.

"Bonjour a tous, excusez moi de n'enlever que le couvre chef, mais vous le comprendrez, le couvre visage as son utilité lorsque nous ne voulons pas être reconnus de tous. Bref excusez moi de cette interruption, je suis juste là pour participer a un évènement qui, m'as t'ont dis, vaut le détour et son poids en écus, alors me voila. Ne vous dérangez pas pour moi, je ne souhaiterai juste qu'un verre de vin, et profiter du spectacle et qui sait, y participerais-je activement si il me convient."
--Obscure
Obscure qui dormait depuis des heures finit par se réveiller, mais ne sentant pas le torse de Thovald sous sa tête la servante se réveilla en sursaut et le chercha du regard, Il devait être partit pour la soirée de Dem. Quel heure est-il ? Elle ne savait pas. Combien de temps avait-elle dormie ? Cela elle le savait encore moins. Elle fesait presque plus de fiévre et se sentait plus en forme. La jeune femme prit une cuvette et se versa de l'eau et se mit à se laver. Elle enfilla sa nouvelle robe bleue comme ses yeux qui lui allait à ravie et on aurait dit une créature sortie d'un autre monde. Elle se recoiffa et replaça le peigne d'agathe que lui a donné le gardien. Obscure préféra laisser ses cheveux lâche et bouclés. Elle remit son pendentif bleu et descendit les escaliers. Sa tête tounait encore et elle se sentait faible, mais la servante de la Rose n'avait pas l"intention de se laisser abattre pour si peu. Elle devait être présente et tenir sur ses deux jambes. Rendue aux pieds des escaliers, ellle vit un homme avec un masque et un chapeau. Curieuse elle le détailla de ses imensse yeux bleus et joua avec une méche noires et bouclés de ses cheveux. Mais que fesait-il là ? Elle vit La Succube et Thirvald et Jane qui était déjà là. Obscure s'approcha de sa patronne et dit:

Bonsoir, je me suis remise comme vous pouvez le voir. Je suis prête à reprendre le travail. J'espére que le travail que j'ai accomplie pour transformer cette piéce vous plaît. S'il y a des choses a changé ou a ajouté dite moi le et je le ferais . Mais qui est-cet homme qui vient de rentrer avec ce masque ?

Les yeux d'Obscure étaient tournés vers l,homme et le regardait avec une grande curiosités.

Lyhra
Justement ma fille, justement, ferme ton bec et va donc accompagner ce premier client au bar,
fit elle d'une voix faussement grondeuse à Obscure,

il semblerait qu'il ait le gosier sec, Rexane lui trouvera bien quelque vin gouleyant de ceux qu'elle fait venir de duchés éloignés et qui te font tourner la tête comme une toupie.

Allez va ! Ne reste pas la bouche ouverte à le contempler, je gage que son masque cache un visage grêlé de petite vérole ou de bien vilaines cicatrices.
Mais son or à la même odeur.
Tiens, et puis baille moi donc un verre de vin aussi, j'ai ma potion à prendre.
File !
D'un geste de la main, elle enjoignit la servante de la Rose de filer à son ouvrage et salua d'un signe gracieux de la tête le nouvel arrivant.

Un rapide coup d'oeil dans la salle, il manquait bien du monde à commencer par le joyau de la soirée.
Froncement de sourcils, il ne manquerait plus que Démétria lui fasse faux bond justement cette nuit là !
Elle repoussa fermement cette idée et chercha le regard de Thorvald,

savait il quelque chose ? Où était elle ?

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Thorvald_
En scène ! Dernier coup d'œil sur la salle et ses belles. Tout était parfait. Jane était divine. Les premiers clients pouvaient entrer. Seule manquait la fleur de la soirée. Démétria était en de bonnes mains avec Rexanne. Il était fort tard, mais Thorvald n'était pas inquiet ... pas encore. C'est ce que son regard dit à la Succube, quand leurs yeux silencieux se croisèrent. Un léger sourire rassurant ... « elle va arriver ». Puis le regard se prolongea, profond et limpide. Se perdre dans ces yeux-là, un instant. Au risque d’y perdre l'âme …

La main de bronze appelait son maître.
Thorvald, en habit de lumière, tirait la lourde de porte. Dehors, l'air s'était rafraîchi. La nuit étirait ses tentacules bleues sur la Cour des Miracles, ratissant les manants et les tordus, ramenant à elle ses enfants perdus.
Venez à moi, clients de la Rose, que je vous inspecte, que je vous tourne autour, et que peut-être j'accède à votre demande : pénétrer en ces lieux de magie et de stupre.
Craignez mon regard. Car seuls entrent les dévoués à ma Reine et à ses pétales pourpres. Hors d'ici les malpropres et les rustres. Accrochez à votre poitrine une fleur délicate. Montrez patte pourpre ! Et laissez-vous diriger ... Déposez les armes et suivez mes pas.

Un beau brun, d'abord. Entrez donc.
Puis un masque. Soit. Prenons ce masque. S'il est aimable.

Thorvald repousse la porte et baisse les yeux dans la pénombre, une ombre. Une petite demoiselle évanouie là. Oiseau blessé, enroulé dans le creux de la Rose. Il se penche vers elle ...
Demoiselle ? Est-elle encore en vie. Un petit cœur bat-il dans l'écrin délicat ?
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X
--_alice_
Elle avait attendu... La jolie dame d'à côté était restée non loin d'elle, toutes deux proches de la porte d'entrée... Le damoiseau lui, s'en était allé vers la cuisine. Enfin, c'était ce que la gosse avait supposé... Et elle avait eu raison !
Quelques très longues minutes plus tard ; il en avait mis du temps à revenir !, on lui tendit un morceau de pain. Ma foi, cela aurait pu être mieux ! M'enfin bon, le même Sieur avait dit qu'elle aurait à manger si elle restait. Et c'est ce qu'elle allait précisément faire !
Il fallut attendre un brin avant que les deux oiseaux ne s'envolent. Oh, elle aurait pu les suivre, comme la gamine avait prévu de le faire quelques instants plus tôt, mais quelque chose dans les yeux de la belle l'en avait dissuadé.
Héhé, ces grands, toujours à se paumer dans des sentiments mièvres. Léger rire sans aucun doute moqueur une fois qu'ils eurent tourné le coin. Puis un regard vers la porte tandis que le pain est grignoté. Entrouverte !

Une petite silhouette fatiguée se faufila, laissant tomber quelques miettes et pénétra dans l'antre de la Rose Pourpre. Ah ça, y'avait pas à dire, c'était joliment décoré comme endroit ! Et puis ça sentait pas le pauvre, loin de là ! L'endroit était vraiment immense pour une gamine aussi haute qu'elle !
Méticuleusement, elle referma la porte, lourde qu'elle était, histoire qu'on n'imagine pas que quelqu'un ait pu entrer.
Revenant à l'intérieur, ses yeux firent rapidement le tour du propriétaire pour se poser sur de grands canapés aux allures aussi confortables que les lits du Roy, tout du moins dans son imagination, étant donné qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de les voir.
Serrant fermement son morceau de pain réduit de moitié, elle se précipita dans l'un d'eux, se calant contre un coussin qui la cachait au trois quarts. Pour sûr, ça devait être l'endroit le plus luxueux qu'elle avait pu visiter.
Instinctivement, les yeux à demi clos, elle finit son morceau de pain, s'assura que la bourse volée était toujours accrochée, se glissa un peu plus derrière le coussin, recroquevillée maintenant et s'assoupit telle une masse.

Tout ce qui pouvait se passer à l'étage n'avait certes pas réussi à la sortir de son sommeil sans songes et plusieurs heures passèrent.
Des pas, de grands pas. Ceux-là, elles avaient déjà entendus. Mais ils paraissaient plus affermis, plus virils. En fait, ça faisait comme si il y avait des semelles !
La gosse se redressa, frotta ses yeux de ses petites menottes sales, ne se soucia pas du coussin qui resta tant bien que mal sur le canapé où elle avait été et se dirigea rapidement vers le Sieur. Deux messieurs passèrent pas loin d'elle, par réflexe elle se cacha. Y'a que lui qu'avait le droit de la voir !
Une fois les deux passés, la petite Alice revint vers le jeune homme. Il semblait être préoccupé par une 'tite dame qu'était par terre. Dehors, il faisait pas chaud, mais l'air était bon. Ça serait une belle soirée.
S'approchant le plus possible, son bout de mouchoir rebutant à la bouche, la gamine formula quelques paroles à l'intention de son Sieur:


Elle est morte ?


Les yeux brillants de la fillette se posèrent sur le corps inerte. Nan, se dit-elle, les morts, c'est pas rose comme ça... Si jamais ils étaient pas trop farouches, elle pourrait sans doute se plaire ici...

Rexanne
Et ce satané Soleil qui n’en finissait pas de tomber !

L’heure n’était plus aux flâneries, d’emplettes elles avaient fait le plein, et on les attendait certainement ; la Rose s’agitant des milles préparatifs nécessaires à une nuit de débauche réussie… Son bar était resté en état, laissé propre et le tout rangé, il n’y avait rien d’autre qui dépendait d’elle… Et pourtant elle se hâtait, sa rousse amie à ses cotés. A cette heure les premiers clients pouvaient commencer à arriver, et elle n’était pas encore derrière son bar, prête à les recevoir !

La Rose, enfin !

Tour rapide de l’établissement et entrée par la petite porte dérobée. Celle là même qui permettait de sortir un client qui fait esclandre, ou un époux fautif alors que son épouse faisait son entrée… Par cette même porte elles pénétrèrent donc, avant de grimper les marches en hâte.

Vite, les chambres !

Devant leurs portes voisines, séparation des paquets fut faite avant quelques encouragements amicaux ponctués d’un sourire complice :


– J’m’active moi, faut que je sois en bas vite, les clients boivent avant de consommer autrement ! Prends ton temps toi, c’est toi la perle, pomponnes toi bien, et l’heure à laquelle tu pointeras ton charmant museau sera de toute façon la bonne ! T’as tout ce qu’il faut pour être jolie comme un cœur…

Un clin d’œil malicieux et déjà la porte l’avala dans un fameux coup de vent.
Un bain froid, tant pi pour l’eau chaude, pas le temps de la faire chauffer à la bonne température, et puis de toute façon l’eau froide, ça raffermissait les chairs et la poitrine alors ça faisait pas de mal !
Quelques frissons plus tard elle émergea de l’eau, corps et cheveux lavés puis s’étala consciencieusement de l’huile parfumée à la vanille sur la peau afin de l’enrober d’une douce senteur et la rendre légèrement satinée.
Enfin, poitrine engoncée dans le bustier de dentelle et de voile noir neuf et croupion moulé dans une longue jupe également noir, la tenancière reprit le chemin de l’escalier, chevelure d’ébène libre et bottes habituelles aux pieds.

La Grande Salle, son bar, ses occupants.

Un sourire et hochement de tête entendu à la Maquerelle. Oui elles étaient en retard, mais oui Dem’ serait à croquer.
Une pression de la main sur celle de la jeune femme inconnue aux yeux vides. La bienvenue.
Un sourire charmeur vers les deux hommes déjà entrés, les deux premiers de la soirée.


– Le bonsoir messires, juste une minute et je suis à vous !

Ceci dit elle rejoignit rapidement le hall d’entrée, se mouvant entre les tentures, pour glisser un mot au Portier, penché au dehors, une mioche a ses cotés. Haussement de sourcils surpris à cette vue, mais Thorvald connaissait son affaire, elle ne dit mot à ce sujet.

– Le bonsoir Thorvald ! Juste pour te prévenir qu’un marchand ne devrait pas tarder à livrer une petite commode pour agrémenter la chambre de Dem’, que tu ne sois pas étonné…
Oh ! Et… jolies bottes !


Un sourire malicieux et les tentures furent traversées en sens inverse, et sa place derrière le bar retrouvée, non sans une certaine satisfaction. Son petit domaine que ce comptoir, son coin de paradis !

– Peut être puis-je vous servir un verre messires, pour commencer agréablement cette soirée placée sous les meilleurs auspices ?

Et puis aller, comment il allait donc avoir un lever de coude abouti le Masqué ? Curieuse…
Thorvald_
Elle est morte ?

Par tous les démons, comment cette petiote était-elle entrée ?! Thorvald plissa le nez à la vue de l'espèce de doudou qu'elle mâchonnait. La bougresse était toujours aussi sale, et avait l'air endormi d'une qui s'est cachée dans un divan, ou dans un lit. Berk, pourvu que ce ne soit pas celui que je choisirai ce soir !
Ignorant la question, il fronça les sourcils et posa les poings sur les hanches.


Mais qu'est-ce que tu fais là toi ?!


Un instant, l'idée l'effleura de la mettre dehors. Mais, poussée par la porte, elle reviendrait par la fenêtre. Ce petit bout de femme, déjà bien décidé ... ça promettait ! Thorvald se laissa aller à un sourire en coin et ouvrit la bouche pour parler quand ...

– Le bonsoir Thorvald ! Juste pour te prévenir qu’un marchand ne devrait pas tarder à livrer une petite commode pour agrémenter la chambre de Dem’, que tu ne sois pas étonné…
Oh ! Et… jolies bottes !


Il bredouilla un merci. Oui oui, jolies bottes, tu m'étonnes. Contre une des pierres précieuses de l'autre abruti, elle peuvent être belles. Thorvald était mauvais en affaires, surtout quand il s'agissait de bottes, et sa bourse s'était ouverte sans rechigner à la vue de celles-ci.


Une commode, bien bien.


Rexane était déjà partie. Petit courant d'air ravissant et plein de vie, à la cambrure parfaite. Et dire qu'elle ne faisait que tenir le bar ... quel gâchis.

Je te présente Rexane, la serveuse. Elle est jolie mais ne touche pas à ses fioles : elle mord.
Bon ...
Qu'est-ce qu'on va faire de toi ?


Il gratta son imberbe menton du bout de l'index. Il n'avait aucune idée de ce qu'elle pourrait faire dans un bordel. Trop jeune. C'est qu'il n'était pas intendant, lui ! Il était pourvoyeur. Et gardien à ses heures. Et celle-ci ne faisait pas partie de ses compétences. Mais une chose était sûre, il n'avait pas le cœur à la mettre dehors.

Suis-moi. On va d'abord s'occuper de cette demoiselle.
Prends son baluchon.

Je t'embauche. Mais tu dois promettre de n'écouter que moi, et de m'écouter bien ! On verra ensuite si tu peux servir la Rose.
Promets.


Thorvald souleva la jeune évanouie comme une plume et l'emporta jusque dans la grande salle pour montrer son minois à La Succube.
Tandis qu'elle gisait dans ses bras épais, il la regardait. Ses lèvres étaient pâles et sèches, mais sa peau semblait douce et pure. Une provinciale, à n'en point douter. Un ange tombé là pour lui, pour la Rose et pour sa renommée. Trop facile. Lui qui rêvait de parcourir Paris pour cueillir des fruits tendres ... voila qu'une jolie pomme lui tombait dans les bras. Trop facile, trop facile. Il y avait anguille sous roche. Et si la mioche avait raison ? Et si elle ne survivait pas ?!

Il leva les yeux vers sa Reine, et lui décocha un sourire étonné, l'air de dire : d'où ça sort, ça ? Après tout, peut-être était-elle connue.


Quelqu'un la connait ? Dois-je la remettre au caniveau ou ... la ranimer ?

Devant les filles et les clients, le géant tout de pourpre vêtu, présentait sa fleur tombée, léger corps sans vie, blancheur écroulée dans ses bras. Derrière lui, se tenait la mioche. Avec un peu de bol, personne ne prendrait garde à ce petit bout qui semblait décidé à le suivre partout, pour un repas peut-être, et un peu de chaleur humaine. Et pour un bain, s'il arrivait à la choper par la peau du cou pour la savonner !
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X
--Mme_madeleine


Silhouette austère qui se déplace dans les rues de la capitale. Guindée, engoncée, le visage sec, ses yeux de chouette parcourant chaque centimètre carré qui l'entourent. Mme Madeleine avance, droite comme la justice, un parchemin tenu bien en main, sur lequel sont griffonnées quelques lignes à l'encre noire. Au rythme de ses pas, l'épaule se soulève ostensiblement, signe d'agacement profond. Observant la vie parisienne autour d'elle, elle pousse de petits grognements de mécontentement. Si sales, tous, si malpolis, et ces filles qui s'habillent toutes maintenant comme des femmes de mauvaise vie. Ah, qu'elle hait cette ville ! Une ville de débauche oui, rien de plus.

Pinçant les lèvres, le chapelet enroulé autour de son poignet entame sa danse folle, au rythme des prières récitées mentalement, ses doigts caressant chaque petite perle qui le compose. Mon Dieu, pardonnez leur, un jour ils comprendront qu'ils vous ont déçu. Soupir d'énervement encore, au souvenir des événements qui se sont déroulés le matin même. Elle, Mme Madeleine, avait été purement et simplement congédiée ! Elle, cette femme de si grande vertu, celle qui s'appliquait à faire régner ordre et discipline, celle qui jamais n'avait souillé son corps avec un homme, qui avait donné sa vie à Dieu, à la prière, elle, congédiée ! Des centaines de jeunes filles étaient passées sous ses mains de fer. Grace à elle, elles étaient devenues des femmes convenables, et voilà comment Sœur Marie-Thérèse l'avait remerciée.

Trop violente, lui avait-elle dit. Un rictus lui tord les lèvres. Dieu punirait cette femme pour cette injustice commise, elle en était persuadée. Lui savait reconnaître les bons des mauvais. Mme Madeleine était une femme bonne, sans vice, Soeur Marie-Thérèse une ingrate, qui ne méritait qu'éternelle souffrance lorsqu'elle se présenterait devant le Tout Puissant.

A la fin de leur entrevue, la pécheresse lui avait tout de même glissé des renseignements sur un pensionnat qui chercherait une intendante. Pensionnat de la Rose avait-elle dit. Ne voulant plus entendre un seul mot de cette bouche infâme, Mme Madeleine avait tourné les talons sur le champ, sans prendre le temps de savoir où se situait ledit pensionnat. Elle n'en avait cure sur le moment. Mais alors qu'elle foulait les pavés avec sa petite valise à la main, une évidence s'était imposée à elle. Avec son travail d'intendante, elle avait aussi perdu son toit, et son seul moyen de revenu. Oh, Soeur Marie-Thérèse, la colère de Dieu sera terrible !

Alors, se mettre en quête de ce pensionnat, sans même savoir où le trouver. Être forcée de s'adresser à ces gens pour demander son chemin. Pour qu'enfin un garçonnet à l'allure malsaine lui indique un enchevêtrement de ruelles sombres, et lui nomme la personne à contacter, la directrice du lieu : Mme Succube, lui avait-il semblé. Et l'enfant de partir d'un rire gras. Quel manque de respect !
Haussement d'épaule, grimace qui ne la quitte pas alors qu'elle s'engage dans les ruelles, serrant sa petite valise contre elle, observant avec dégoût les alentours. Demander, encore, où se situe le pensionnat. Rire craché à la figure, une porte est montrée du doigt. La nuit a revêtue son manteau sombre lorsque Mme Madeleine frappe à la porte, trois coups secs.

Elle s'étonne tout de même qu'un pensionnat puisse se cacher derrière ces murs. Mme Madeleine attend patiemment qu'on lui ouvre, lissant sa veste ajustée sur son corps frêle, sec et nerveux. Un dernier coup d'œil à son habillement. Les chaussures sont cirées, la robe bleu marine les frôlant à peine. Un dernier grognement aussi, râler, encore, toujours.


Humph

On n'a jamais deux fois l'occasion de faire une première bonne impression...
--Obscure
Obscure qui était tombée dans une certaine torpeur n'entendit pas les paroles de La Succube d'aller voir le mystérieux messire masqué. Mais quand elle finit par émerger , elle vit le regard que sa patrone lui lançait en direction de l'homme.

La servante de la Rose vit Thorvald qui rentrait avec un paquet dans les bras. Curieuse Obscure remarqua que c'était une pauvre petite fille qui avait l'air mal en point. Son coeur se serra et se retint d'aller la prendre dans ses bras pour la protéger.

Mais La Succube lui avait dit d'aller voir l'homme masqué et d'aller lui chercher un verre de vin pour qu'elle prenne sa potion.

La servante passa près de Thorvald et lui souffla:


Quand j'aurais fini avec cet homme j'aimerais voir la petite si enfin tu me le permet. J'aimerais beaucoup pouvoir en prendre soin. Elle pourrait m'aider dans mes tâches.

Obscure alla voir le messire masqué et le détailla de son regard bleu océan et un sourire se dessina sur son doux visage. Elle repoussa une méche de ses cheveux noirs et dit 'une voix douce:

Bonsoir messire. Je me présente Obscure servante à la Rose Pourore. Bienvenue en ce lieux où vous ne pouvez que passer un agréable moment. Vous devez être au courant de la vente de la vertue de Démétria la vierge de La rose. Pour patienter vous pouvez vous rendre au comptoir où la charmante Rexane vous servira quelque chose àa boire. Si vous avez des questions n,hésitez pas à venir me voir. Sur ce je vous souhaite une agréable nuit en notre compagnie. Si vous voulez bien m'excuser je dois aller à mes tâches.

Obscure fit un dernier sourire et se retourna vers le comptoir d'un pas légé. Elle s'approcha et dit à Rexane:

L'homme masqué devrait venir dans quelque moment et La Succube aimerait avoir une coupe de vin pour boire sa potion.

Obscure ne s'entendait pas très bien avec elle, mais là elles étaient en contexe de travail.

Elle attendit donc en observant ce mystérieux masqué. Qui pouvait-il être? Un noble qui se cache? Un boutonneux ? Elle le regarda plus intensément pour percer son secret.


Lyhra
Elle cueillit au passage et avec un soulagement visible le regard de Rexanne mais il manquait toujours celle dont l'hymen était mis à prix justement cette nuit là.

Où était-elle enfin ?!
A se pomponner ? A alourdir ces paupières d'un khol ? A frotter sa peau d'un onguent parfumé ?

Et où était cette foutue coupe de vin qu'elle attendait pour y mêler sa fichue potion !

Même le regard de Thorvald ne parut point la rassurer, et pourtant ...

La Reyne Pourpre rongea son frein un court instant, oublieuse du reste, et quand il revint lesté d'un poids inanimé elle sursauta en roulant des yeux... Fichtre, que se passait-il encore ? Cette sacrée soirée n'allait pas se dérouler comme elle l'entendait, c'était évident !


Jamais vue cette petite ici ou ailleurs, déposes là à la cuisine, elle fait mauvais effet ici. On pourrait dire qu'il y a des malades à la Rose. Vite, dépêches toi !
Elle le pressait d'une main inquiète. Pas qu'il y avait tant de monde arrivé déjà d'ailleurs mais ce corps mou qui lui pendait des bras... il fallait le dissimuler à tous regards. Et cette fillette ? Elle en ouvrit des yeux ronds, préféra ignorer la chose pour le moment, se reposant sur lui pour faire que la soirée ne souffre aucune complication.

N'as tu pas entendu Thorvald ? Ça frappe à la porte, va vite, ne fais pas attendre le client !

C'était pas un client, c'était une femme sèche et aussi séduisante qu'un jour sans plaisir. Qui aurait pu le savoir ?
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--_alice_
Ce furent de grands yeux étonnés qui se posèrent sur elle. Le grand petit m’sieur la regardait d’un air dubitatif, surpris sans doute d’entendre sa petite voix de gosse retentir. Elle, s’apercevant du dégoût dont son visage s’était imprégné lorsqu’il avisa son bout de tissu, tout du moins, ce qu’il en restait, ne put s’empêcher de le planquer derrière elle, cachant par la même ses mains dans son dos.
Ce qu’il allait bien pouvoir faire d’elle ? Héhé, pourquoi pas la prendre et s’occuper d’elle ! Pardi, c’était une belle idée qui était déjà bien rentrée dans la tête de la môme.
Une dame apparut, belle, très belle ! Eh ! Mais elles étaient toutes comme ça dans cette baraque ? Belles à en faire crever les idiots ?
Admirative devant la dame répondant au nom de Rexanne, selon son Sieur, Alice la suivit du regard lorsqu’elle s’en retourna à ses occupations à l’intérieur. Mais rapidement, ses yeux revinrent sur l’évanouie et le jeune homme.
Sans doute était-il en train de lutter à savoir ce qu’il allait bien pouvoir faire avec une mioche comme elle sur les bras. L’interrogation ne dura pas si longtemps et il se décida.
Et hop ! Il fallait qu’elle attrape le baluchon de la dame, et qu’elle le suive bien gentiment. Ça c’était bien dans ses cordes ! Ni une ni deux, elle se saisit des effets qui trônaient sur le sol, et clopinant, elle suivit le m’sieur dans la pièce principale. Lui, s’était chargé de la belle endormie. La gamine resta planquée derrière lui, sans moufter, attendant les instructions. Il fallait bien se faire tout sucre pour rester dans la bâtisse !
Regardant autour d’elle, la p’tite demoiselle put faire l’état des lieux et des personnes. Bah oui ! Les femmes étaient toutes extrêmement belles dans cet endroit ! Une grande rousse régnait au milieu de ce salon aux mêmes couleurs qu’elle. D’ailleurs, bien qu’elle eut dormi dans cette pièce quelques temps avant, ce ne fut qu’à ce moment qu’elle se rendit compte de la préparation : des pétales de roses caressaient somptueusement le sol, la décoration avait été joliment choisie et tout sentait délicieusement bon. Y’avait pas à dire, c’était vraiment chouette comme ambiance ! Mais pour qu’il y ait une telle préparation, il fallait que ce soit un grand évènement que cette soirée. C’était pas tous les péquenots qui pouvaient se permettre de venir dans ce genre de maisons !
Peu à peu, attendant la réaction des dames; nan, le sieur n’était pas le maître de maison, loin de là !; la môme se dissimulait plus encore dans l’ombre du grand gardien. Non pas que les dames et les gens qui étaient là lui faisaient peur, il lui fallait bien plus, mais elle se devait de donner l’impression d’être une petite chose fragile et sans défense… Sans défense… Qu’est-ce qu’il fallait pas faire quand même ! Mais malgré ses airs d’homme sachant gérer des situations délicates, le sieur semblait être plein de compassion, surtout envers elle. Ce qui ne fut pas pour lui déplaire à la gamine !
A ce moment, la jolie dame qui était sortie avec le gardien la première fois qu'elle l'avait vu, sembla lui chuchoter quelque chose... La p'tite tendit l'oreille, histoire de savoir si ça pouvait la concerner et encore une fois, son instinct ne la trompit pas; la mignonnette donzelle voulait la prendre sous son aile. Ah ben ça, ça risquait pas d'être une mauvaise idée !
La petite Alice pensa alors à un truc bien: vu son état crasseux, elle allait sans doute avoir droit à un bon bain ! De ceux avec du vrai savon, qui sont chauds, qui détendent et rendent vraiment propre ! Non, pas les petites rincettes dans les fontaines ou, au mieux, les gouttières des rues Miraculeuses…
Oh ça oui, elle ferait bien tout ce qu’il lui dirait de faire et lui obéirait très sagement ! Ça ressemblait très bien à l’image de ce qu’elle se faisait d’une vie tranquille et confortable ! Finalement, peut-être qu’elle ne repartirait pas en vadrouille la gosse…

Elle redressa le baluchon sur sa petite épaule, resta derrière le gardien et attendait calmement, sans rien dire, ne faisant qu’observer avec la plus grande des attentions ce qu’il se passait alentours, détaillant chacune des jeunes femmes… Belles… Un jour peut-être, elle serait comme elles. Après tout, si elle restait dans cet univers-là, ce pourrait être possible…


Sirlapinus
Le dernier message de celle qui se faisais appeler la succube disais de me présenter à la rose pourpre, bordel à la renommé dépassant les frontières de Paris. Le chemin de mon hôtel jusque là n'avais pas été difficile à trouver, chacun savais s'y rendre il m'avais fallu moins de temps à y arriver que d'entrer dans le con d'une ribaude effarouchée.... Pour trouver ce contact j'avais dus casser quelques doigts, un bras également, mais pour un étrangé au grande cité, je m'étais vite adapté. Une vie de soldat enseigne à être rude et efficace.....Ma région natal me manque, les grands espaces,l'air...Ici, il est puant, nauséabond.

"La rose pourpre"!! Drôle de nom, mais pourquoi pas! Il semble y avoir du monde ce soir, c'est mauvais pour une première... Quoique..

Devant la porte, raide comme un piquet, se tiens une bonne femme a l'allure austère, sinistre je dirai même. Elle me rappel ces gouvernantes trop zélé qui veulent "Eduquer ce jeunes freluquet malpolie... un garçon comme les autres en réalité. Vu comme elle rumine, elle attend qu'on lui ouvre, je vais faire pareil, inutile de m'en faire un ennemi tous de suite, ca viendra bien asser vite.

La porte s'ouvre, je suis juste a coté alors j'entre


Bonsoir, l'ami je suis sirlapinus peu tu annoncer à la maitresse des lieux que.....

Une main de la taille d'une batte a linge se pose sur ma poitrine, son regard est dur et le son de sa voix ne laisse pas d'autre alternative que de le prendre au sérieux

....je viens me présenter à elle....

Il me repousse légèrement, la dame entre et je reste dans la rue. Ces quartiers ne sentent que la malice et le vice, les coup fourrés et les traquenards! J'ai bien fais de ne pas sortir à poil, ma dague est sous mon manteau et ma cotte en cuir bien attachée...De rapide coup d'œil en arrière, finalement ça ne change pas beaucoup d'un champ de bataille....
Thorvald_
[Salle ... cuisine ... ]

Thorvald ne put réprimer un léger plissement de l'œil. Oui, oui, on venait de frapper, il avait entendu. Se dépêcher. Pourtant, ils n'allaient pas s'envoler, les clients pressés d'entrer.
Et chaque chose en son temps.
Il prit soin d'éviter le halo électrique qui entourait La Succube et se retira en souhaitant que le verre de vin lui fut octroyé prestement ... Un dernier coup d'oeil vers Rexane et Obscure qui semblaient y pourvoir, et il disparut.

Peut-être un jour saurait-il ce qu'elle y mettait. Et pourquoi. Peut-être un jour percerait-il le mystère ... Mais pour l'heure respect et admiration étaient plus fort que sa curiosité. Il poussa la porte d'un coup de pied un peu trop familier et déposa le fardeau sur la table. Rapidement, il souleva la jeune femme d'un côté, puis de l'autre : aucune blessure ne semblait avoir tâché la robe de sang. Il dégagea son col : rien n'était bleu, ni rouge, ni pustuleux. Il plaça le dos de sa main devant la bouche : aucun souffle ne semblait en sortir.


Nous voila bien lotis ... encore un cadavre.
Dit-il comme pour lui-même.
Je crois que tu viens d'hériter d'un baluchon.
Fais-moi penser à changer la serrure : les gens entrent ici trop facilement.

Hein ! N'est-ce pas ...

... comment t'appelles-tu, au fait ?


Il regarda la môme qui le suivait sagement. Il aurait aimé tout lui expliquer, la rassurer un peu. Mais il n'avait pas le temps. Et ... il n'était plus d'humeur. Il ouvrit la porte de la cave, d'où sortit un courant d'air malodorant, plaça la jeune femme en haut des marches, et referma. Soit elle était vraiment morte, et il s'occuperait des deux macchabées en même temps, le moment venu. Soit elle était évanouie, et l'odeur la ferait revenir à la vie, à coup sûr.

Obscure va venir. Aide-la.
Ensuite je m'occuperai de toi : tu verras, j'ai trouvé un jeu très drôle pour toi.


Il sourit en coin et réserva le mystère pour la suite. Avant de partir, il sortit de l'arrière-cuisine un panier de fèves.

Tiens, épluche ça en attendant.

Une petite occupation pour tester son obéissance, et surtout pour lui faire oublier d'éventuelles envies de vol avant qu'Obscure n'apparaisse. Sur le pas de la porte il ajouta d'une voix un peu trop aiguë et d'un air dégoûté : et jette-moi ce torchon ! Il savait qu'elle l'avait encore, caché derrière son dos. Si elle ne le jetait pas, au moins, elle dissimulerait définitivement ce doudou répugnant et puant.



[... hall d'entrée ... je suis ubiquité]

En trois enjambées de géant, il fut à la porte où l'on frappait à nouveau, et il l'ouvrit en grand. Le soldat manqua de tomber tant il était pressé d'entrer, mais Thorvald le retint en posant sa grosse paluche sur son torse, tandis que l'autre lui débitait ses quatre volontés, en le tutoyant, de surcroît.

Sire, la galanterie m'oblige ... Demoisell ... m ... ma ... sœur ??

Il avait reporté son regard sur la femme dont l'air hautain et austère jurait avec les lieux. Voulait-elle entrer ? Si tel était son désir ... pourquoi pas ? On en avait vu d'autres, et des plus tordus. Et des plus travestis. Peut-être sous l'habit sombre se cachait des envies furibondes ... ou coquines. Mêmes les plus sèches ont des fantasmes.

C'est ce qu'il crut en la faisant entrer dans le bordel.


Soyez la bienvenue à la Rose.

Il fit signe à la femme d'entrer, loin de se douter des conséquences d'une telle apparition, et puis il referma la porte sur le nez de l'homme non sans avoir maugréé à son attention :


Je vais vous annoncer.
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X
--Demetria.
Elle n'en revient toujours pas. Ebahie, la jeune rouquine, tout bonnement ébahie... Sa virée aux halles, au risque de s'éterniser, lui avait empli le crâne d'images, de sons, de couleurs, et chargé leurs bras de paquets... Rexanne rapidement l'entraine vers la porte de service, et elles grimpent jusqu'à leurs chambres.
Mais devant les rétines de Dem', ce sont encore les étals chatoyants qui défilent, à ses oreilles, les cris des marchands qui résonnent, foule joyeuse qui l'avait amusée presque autant que de choisir les étoffes, les coussins, les robes et les parfums qu'elle ramène comme autant de trésors de leur chasse parisienne.
Le ventre de Paris au lieu de calmer l'appétit de la jeune vierge, a attisé l'envie et l'enthousiasme. A peine si elle est fatiguée de leur course sur les pavés de la capitale. Même la prise de conscience du fait qu'elle ne partagera plus la chambre de Rexanne entame à peine le plaisir qu'elle a eu à se promener avec sa brune amie.

Et puis la belle est attendue, presque autant que la pucelle, et déjà elles doivent se séparer. Demetria ouvre à la volée la porte de sa nouvelle chambre, réalisant encore peu ce que cela signifie. Pourtant elle sait... Elle sait que ce soir, c'est son soir, elle sait que cette chambre accueillera sa première nuit de femme, et son premier réveil en tant que Pétale de la Rose...
Appréhension qu'elle détourne immédiatement, plongeant son minois dans les sacs, éparpillant sur le grand lit encore nu tissus et huiles, paquets qu'elle défait de mains impatientes. Faisant le tour de la chambre, elle découvre derrière un paravent un baquet encore légèrement fumant et remercie l'attention...
Elle entend en bas de légers bruits, la Rose se réveille tandis que le soleil s'en va cacher ses dernier rayons derrière les toits parisiens qu'elle voit par la fenêtre. Dans l'ordre... Etendre sur le lit les draps fins... Blancheur immaculée pour une première nuit... Les coussins trouvent leur place, aléatoirement placés sur la couche, au sol, tentures qui viennent recouvrir les murs, aux teintes pastels, douces comme la jeune occupante de la pièce. Cocon moelleux dans lequel elle viendra plus tard dans la nuit découvrir l'étreinte des bras d'un homme,dont elle ignorera tout, et qu'elle ne reverra sans doute plus ensuite...

Les derniers oripeaux sont ôtés, la jeune rouquine file dans son bain, s'enfonce sous l'eau... A portée de main, les saponaires, les huiles et parfums ramenés des Halles... Les effluves qui lui chatouillent les narines titillent les sens de la demoiselle, elle ne sait même pas laquelle choisir... Le chèvrefeuille, c'est ça... ce parfum qui vient embaumer la tignasse rousse qui dégouline, qu'elle applique sourire aux lèvres sur ses épaules, sa gorge, ses jambes, l'huile luisant sur sa peau laiteuse parsemée ici etlà de tâches de son assortie à sa chevelure...
Le plus difficile est à venir, choisir la robe dans laquelle elle évoluera dans le salon du bordel Pourpre ce soir... Rexanne lui en a choisies plusieurs, mais laquelle porter ce soir ... L'évidence soudain se fait. Mais oui... La verte, celle qui assortie à ses prunelles fait ressortir les reflets brillants de ses boucles rousses...
La soie glisse sur la peau immaculée, couvrant son corps encore nubile par endroits, dévoilant son dos à la cambrure affolante, glissant jusqu'à ses mollets fins... Les chaussures fines, aux broderies délicates, viennent habiller ses menus pieds... La psyché renvoie l'image d'une presque femme, aux hanches fines, aux formes rebondies, la gorge parée d'un collier simple, le chignon lâche tenant grâce à quelques épingles perlées qui laissent s'échapper quelques ruisseaux roux chatouillant les épaules... Un trait de khôl...

Lorsqu'elle quitte sa chambre, c'est une pièce propre et agréablement odorante, rangée, les paquets savamment cachés sous son lit... Et la jeune fille qui descend marche par marche l'escalier principal a tout d'une Rose ce soir. Prunelles brillantes qui fouillent la salle à la recherche de Rexanne et s'écarquillent devant la sobre beauté du lieu, les efforts déployés par Obscure pour faire de cette soirée une nuit magique. Les pétales étalés, les candélabres déployant une lumière douce dans tout le salon, tout est superbe.
Un fin sourire vient étirer les lèvres de Dem' qui semble glisser sur le sol, alors qu'elle rejoint le bar, bien entendu, à la recherche de l'approbation de la belle serveuse. N'en a-t-elle pas trop fait ? Pas assez ? Un sourire et une inclinaison de tête pour les premiers clients, et le rose grimpe jusqu'aux pommettes, s'y niche, tandis qu'elle interroge Rex' silencieusement sur sa tenue.


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