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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

--Mme_madeleine
Frisson qui remonte le long de sa colonne vertébrale, imperceptible.
Cet homme, qui vient de porter un verre à ladite Mme Succube, la met encore plus sur ses gardes. Un lieu de débauche, oui, où se croisent luxure mais aussi hommes se trouvant sous l’emprise du Sans Nom. Elle le sent alors qu’il la frôle, ce n’est point un homme de Dieu, cet homme là.
Encore une âme égarée pour laquelle il faudra prier.
Un fauteuil est tiré dans sa direction, un regard noir est jeté en retour.
Nul besoin de s’asseoir, elle parlerait à Mme Succube en restant debout.
Les yeux de Mme Madeleine continuent de fixer ceux de la maquerelle sans ciller.

La danse se poursuit tout autour, et les senteurs émanant de la pièce font légèrement tourner la tête de Mme Madeleine, habituée au cadre austère des pensionnats dont elle s’était occupé toute sa vie. Les pensionnats, et son Seigneur.
Elle entrouvre ses lèvres pincées pour répondre à la flamboyante rousse qui se tient devant elle avant de se lancer dans une courte réflexion.
Réflexion qui lui parait brève, plongée dans les méandres de son esprit, mais le temps s’égraine beaucoup plus rapidement autour d’elle.

Se présenter, sans faire de faux pas. Ne pas invoquer la mission divine devant la maquerelle, cela ne fonctionnerait pas, non.
Un claquement de langue se fait entendre, mais un mouvement à ses côtés la stoppe avant de pouvoir se lancer dans un discours convaincant.
Une jeune damoiselle qui se tient près d’elle, à qui elle adresse un semblant de sourire réconfortant. Le sourire chez Mme Madeleine n’est rien d’autre qu’une grimace qui retrousse ses lèvres, faisant saillir d’autant plus ses pommettes sévères.
Le Madame prononcé reste en suspend, alors qu’elle fixe la jeune femme à ses côtés.
Le chapelet reprend à nouveau sa course folle, Mme Madeleine étant repartie dans une prière muette pour sauver l’âme de la fille de joie qui vient d’apparaître.

Et puis un sursaut, l’épaule qui se soulève, encore, à la vision de cet homme muni de son coffre.
Secouer la tête à sa vue.
Acheter l’amour en or, voilà bien triste et détestable façon de faire.

La maquerelle reprend la parole.
Elle attend que la propriétaire du lieu termine sa phrase avant de continuer sa présentation.


Madame Succube, excusez de vous déranger en plein …
comment peut-on appeler ceci ? Débauche, luxure, dépravation ? travail … mais voyez-vous, je suis une intendante réputée en notre Capitale.

Tourne, tourne, le chapelet.

Le pensionnat où j’ai officié durant de longues années a du fermer ses portes.

Seigneur, pardonnez ce mensonge, mais il est utile, pour mener à bien la mission que vous m’avez confiée.
D’un geste large, elle balaye la pièce, son bras désignant les pétales de la Rose.


Je ne vous cache pas que ma venue en ce lieu n’était pas… comment dire.. préméditée.
Cependant, l’idée m’est venue, en voyant toutes ces jeunes filles, de … vous offrir mes services en tant qu’intendante.


Voilà, l’offre était lancée, il ne restait plus maintenant qu’à attendre la réaction de Mme Succube à sa proposition.
--Demetria.
Un sourire en écho au sien, l’étirement des lèvres délicates qui vient poursuivre celui qu’elle avait engagé. Des prunelles qui creusent et cherchent. Elle reconnait la curiosité chez les autres, pour souffrir du même défaut. Et sans vergogne, elle détaille les réactions, le moindre mouvement esquissé sur le visage finement taillé de son interlocuteur. Si les pupilles ne se quittent pas depuis qu’ils sont installés à cette table, elle n’en remarque pas moins ce sourire, cette mimique, ce geste. Ses lèvres qui viennent entre deux phrases fleuries cueillir la boisson que Rexanne lui aura servie. A force d’habitude, la Vierge aura reconnu l’eau de rose et en sourit d’autant plus, intérieurement.

Les mots qui lui parviennent résonnent si agréablement à ses oreilles qu’elle en oublierait de chercher le sens à ce discours qu’il lui tient. Émeraudes noyées dans une mer sans cesse changeante, passant du bleu des mers du sud, à l’encre presque noire d’une haute mer, esquissant sans y prendre garde un violet perturbant, avant de revenir aux saphirs qui la jaugent. Ballotée par les vagues continues de son regard, chahutée sur l’écume de sa conversation, la Pucelle est à deux doigts de manquer l’histoire d’Esemyr.

Et pourtant… Au travers des mots d’une banalité transcendée uniquement par leur combinaison poétique si ce n’est audacieuse, elle devine quelques esquisses de ce qu’il est, a été et sera. Elle en sourit doucement, lui offrant une oreille attentive au fur et à mesure des paroles échappées. Il raconte et ne dit rien. Il ébauche sans rien confier. Peut-être une lueur dans l’azur de son regard à certains passages, à peine une étincelle, qui en révèle plus que ce que ses lèvres laissent flotter jusqu’à elle. D’un hochement de tête, d’un signe discret, elle indique qu’elle suit toujours, suivant du pers le verre qui grimpe à sa bouche, si finement ciselée, purpurine invitation à laquelle elle refuse même d’accorder le moindre égard. Pétale parmi les Roses, elle n’est pas courtisane ni amoureuse, juste une jeune rousse dont l’hymen sera vendu au plus offrant…

Qui sait… Peut-être ce vieil homme, croisé tout à l’heure, et qu’elle aperçoit du coin de l’œil pourtant accaparé, vers La Succube. Frisson qui coule le long d’une échine juvénile, incontrôlé, incontrôlable, et pourtant significatif. Malgré cela, elle se pliera aux règles qu’elle a acceptées en confiant à la Maquerelle le soin de vendre sa virginité. Le geste qui secoue ses boucles pour les faire glisser sur ses joues permet à l’esprit de se replacer, se concentrer, autant qu’on puisse l’être à quinze ans. Et de replonger les sinoples dans le bleu dansant du regard d’Esemyr qui ne la quitte pas, à se sentir presque mal à l’aise, couverte comme par une chape d’un béton plaisant, séduisant, mais appuyé…
Fuite orchestrée par la plongée en une apnée charmée dans sa boisson. Deviner ce que contient son verre s’avère une vaine tentative, comme à chaque fois que la belle tenancière lui réserve une de ses mixtures. Depuis l’eau de rose du premier jour, Rexanne s’emploie à lui concocter chaque soir et chaque verre un nouvel élixir, un nouvel alcool, de nouvelles épices, un nouveau fruit… Sans que Demetria ne devine jamais l’exacte composition du breuvage servi avec amour par la jolie brune qui représente aujourd’hui sa meilleure alliée dans ce monde.

De nouveau elle relève les émeraudes, qui disparaissent dans l’azur qui lui fait face, à avaler le jade pour ne plus jamais le laisser revenir, à engloutir le pers dans la mer joueuse qui lui sert de regard. Il parle, encore et encore, les mots berçant plus de sonorités que d’idées, elle n’en a cure, même si elle s’en rend compte. Le sourire se glisse sur le coin de ses lèvres pleines.
Il parle et raconte, du tout, du rien, de quoi s’excuser sans réellement le faire. De quoi l’amener à se poser d’autres questions pour accompagner les réponses qu’il donne sans qu’elle ait eu à les réclamer. Il a parlé, il n’a rien dit. Et c’est au tour de la Rouquine de se plier à l’exercice, à l'en croire.


Parlez moi de la pluie, des fleurs, parlez moi des gens, des pauvres et des riches, parlez moi de Paris, des marchés colorés ou des ruelles crasses, chaque mot formés par vos lèvres portera vos paroles aux nues par le seul fait de votre voix angélique.

S’il le souhaite, elle obtempère. Dans les prunelles dansent une lueur amusée, qui va de pair avec son sourire doucement rieur. Au milieu des taches de rousseur, une légère teinte rose, entre timidité et intrigue. S’il veut entendre sa voix, elle va accéder à sa requête… L’enfant en elle s’est émerveillée toute la journée, et elle n’hésite pas à raconter au jeune homme ce qu’elle a vu, senti et ressenti. Paris, quel meilleur sujet de conversation ?

Vous n’aviez rien à vous faire pardonner, cependant votre manière de présenter des excuses reste originale et donc appréciée. Puisque vous le souhaitez… je vais vous parler de Paris…

La Cour d’abord, puisque nous nous y trouvons… Les Miracles empreints de ruelles et de détours, de gamins ou de vieillards qui n’ont de frêle que l’apparence, tout aussi capables d’entourloupes que le plus avenant des passants qui n’en sont que rarement… Ce que j’aime depuis que je suis ici, c’est l’hétéroclite des rencontres, c’est le son régulier de la pluie sur le toit de la Rose, c’est la lumière teintée de gris qui circule difficilement dans les bas-fonds et qui apparait éclatante par la fenêtre de ma chambre. Et la proximité des Halles… Comme les rues crasseuses soudain s’élargissent, comme les places se font plus claires, comme les pavés que frappent les bottes et bottines sont plus réguliers… Et le Ventre. Les cris et invectives des marchands qui accaparent l’ouïe, les couleurs chatoyantes qui vous happent le regard, les odeurs qui vous entrainent ça et là, au gré des effluves, la foule bigarrée qui se presse et se frotte…

Cette agitation qui secoue tout Paris, où que l’on se promène, de la Cour à Vincennes, en passant par les jardins et les avenues… La vie, le mouvement… Tout comme la Rose Pourpre qui vous accueille ce soir. Chaque coucher de soleil apporte sa nouvelle fournée de visiteurs. Certains croquants comme la croute d’un pain nouveau, d’autres fades comme la mie d’un pain blanc. Et parfois, une sucrerie, une pâtisserie que l’on n’avait pas devinée au premier regard, cachée sans doute derrière une miche de campagne…


Elle se tait. Parce qu’elle en a dit beaucoup, et que ses pupilles brillent d’étoiles comme autant de pierres ou d’habitants de la capitale qu’elles ont effleuré depuis qu’elle connait la Grand’ville. D’en coin, le sourire s’est fait enjoué, et désormais il se recroqueville, timide, un peu gêné par l’enthousiasme que la jeune fille a laissé paraitre dans son petit discours.
De nouveau elle porte à ses lèvres son verre, laissant couler dans sa gorge asséchée le liquide sucré qui satisfait les papilles, et brule légèrement l’œsophage. Les yeux toujours perdus dans ses souvenirs parisiens, elle souffle sur une mèche qui vient se promener dans son champ de vision. Boucle rousse qui retourne avec les autres, minois avenant qui se tourne vers Esemyr.


Cela vous convient-il, Bel Ephèbe ? Autre chose que je puisse faire pour vous contenter ou vous rendre cette soirée agréable ?

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pnj
Depuis plusieurs lieues déjà les murs de pierres avaient remplacé la verdure qui défilait devant son regard, les ponts solides ceux en bois des campagnes environnantes. Même le sol, mélange de poussière et d'herbe verte avait laissé place aux pavés disjoints jonchés de détritus en tout genre. L'odeur d'abord discrète s'était faite de plus en plus étouffante a mesure que ses pas la conduisait au cœur de Paris. Poussées par la curiosité qui agrandissait son regard azur a mesure de son avancé, elle n'avait aucune idée de l'endroit qu'elle fréquentait a présent. L'unique mot inscrit sur le panneau a l'entrée de la ville qu'elle avait pu reconnaitre pour l'avoir vu sur une des gravures de Clement avait suffit a éveiller sa curiosité et gratifier l'ensemble de la ville de Merveille.

Mais en même temps que l'odeur, le paysage changea pour finir par offrir un reflet moins luisant a la jeune fille. Bientôt elle se surprise a resserrer sa cape de mauvaise facture autour de ses épaules, frissonnant du spectacle que lui découvrait chaque recoin sombre. L'échange d'un regard avec un jeune garçon a peine âgé d'une dizaine d'année, le visage gâté d'une cicatrice qui mangeait la moiter de sa joue, le corps disparaissant dans un costume crasseux deux fois trop grand pour lui faisant disparaitre ses mains, acheva d'encrer le malaise dans chaque fibre de son corps.

Si sa route jusqu'alors avait été couverte par le regard de Dieu, ce dernier semblait avoir détourné les yeux de ce lieu sordide, l'abandonnant subitement.

Le croassement lugubre d'un volatile la fit quitter le petit bonhomme pour poursuivre son observation. La nuit avait bien vite pris possession de l'endroit, plongeant chaque recoin dans une obscurité inquiétante. Un tour sur elle même la situa sur une petite place. Pour la première fois de puis qu'elle était entrée dans Paris, elle se posa la question de savoir ou elle se trouvait. Ses prunelle dilatées scrutaient chaque parcelle a la recherche du moindre indice, s'efforçant de se remémorer les récits narrés par son frère, mais l'ombre avait tout envahi a l'exception de cette lueur.
Comme bateau perdu en pleine tempête se raccrochant a la lumiere d'une phare, elle avança en sa direction, pour finir par pousser la lourde porte qu'elle éclairait faiblement.

L'endroit qui s'ouvrit a son regard semblait avoir concentré dans ce lieu toute la vie de Paris. La chaleur réconfortante d'un intérieur bien entretenu contrastant sévèrement avec l'austérité croisé jusqu'alors, peut être même pouvait ont sentir une pointe de luxe dans ces teintures et son ameublement. Quelques instants, son regard parcourut la grande salle, la bouche légèrement ouverte par la surprise.

Scène de théâtre incertaine offerte a la spectatrice profane, bure sévère qui dansait avec des boucles rousses, chatoiement des verres renvoyant la lumière feutré. Atours jouant appât dans de riches fauteuils, le passé se mêlant au présent. Tout n'était que reflet, miroir....Un instant d'hésitation anima son corps d'un mouvement de recule, avant que la conscience ne lui dicte qu'il serai tout de même plus sage de rester dans ce lieu pour la nuit, peut être auraient ils une chambre....

Elle n'était pas certaine d'avoir vu écrit auberge sur la porte, en fait elle n'avait rien vu en dehors de cette bougie, appel dans la nuit de la cour.
Un pas de plus dans ce monde qui n'était pas le sien, l'approchant de ces étincelles de vie qui véhiculaient ses effluves lui rappelant que son estomac n'avait rien connu de solide ou de liquide depuis la veille au soir.
Une main fébrile plongea dans sa poches pour sentir glisser entre ses doigts les quelques pièces qu'il lui restait encore dessinant une furtive grimace sur son visage.

Tout la poussait a rebrousser chemin, mais la peur de se faire a nouveau happer par la froideur lugubre des ruelles du dehors fut plus forte et elle laissa reposer au sol son sac de voyage signifiant son souhait de s'établir en ce lieu. A en croire ce qui l'entourait, nul doute que quelqu'un saurait se faire connaitre a elle pour lui indiquer une chambre ou au pire la jeter dehors.
Lyhra
Pendant que le sieur Louis réfléchissait à la somme dont il pourrait se départir contre un hymen inviolé, la Succube écouta sans l'interrompre cette insolite bonne femme.

Un pensionnat ? La belle affaire ! Un beau décor pour cette perle ... !

Elle l'imaginait bien d'ailleurs, régnant sur de sombres et froids couloirs où nuls n'entendaient bruisser la moindre soie. Crisser le mauvais coton, sûrement !
Elle dissimulait sans doute une badine sous son habit.


C'est un drôle de vent qui vous a poussée chez moi Madeleine, fini t'elle par répondre, légèrement interloquée et n'usant pas du « Madame » volontairement.
Ici pas de chichis, on était point en maison d'éducation Saint Foutre !
Quoi que... une toute autre éducation alors.


Une intendante ? Pour sur qu'elle en avait besoin depuis la défection de Chloé. Il fallait sans cesse veiller à ce que tout soit en ordre, le garde manger plein tout comme les réserves de chandelles, houspiller Obscure pour que les chambres soient faites, passer commande de toutes sortes de menues choses indispensables sans compter le personnel à conduire.

Oui, bien sur qu'elle en avait besoin.
Mais dans ce rôle, elle voyait plutôt une accorte donzelle qui porterait les fanfreluches comme une de ses filles, qui ait les joues roses et la cuisse ronde, le sourire facile et le verbe haut.

Et celle ci pourrait bien faner une rose juste en la regardant.

Un fameux coup du sort improbable que ces deux là se rencontrent et puissent s'entendre. Si la Succube avait une once de bon sens elle ficherait la fâcheuse à la porte car un écrin tel que la rose ne souffrait pas pareil caillou. Pourtant... le regard que la rousse dardait sur cette Madame Madeleine n'était pas encore décidé.


Mais que veniez vous faire chez moi Madeleine ?
Je suis curieuse d'entendre cela...
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Rexanne
Ce geste rapide, cette main qui disparait, occultée de la vue par la muraille de bois que forme le comptoir… A-t-elle complètement fabulé ou du coin de l’œil a-t’elle bien vu qu’il se léchait les doigts ? Elle avait laissé une goutte du liquide sucré perler sur l’extérieur du verre et il l’avait récolté sur les doigts en l’empoignant ! Ce ne pouvait qu’etre cela ! Comment aurait-elle pu imaginer que son esprit soit suffisamment dérangé pour s’en lécher les doigts qui sont entrés en contact avec sa peau ?!? Aussi se morigéna t’elle intérieurement pour sa maladresse, trop fière et orgueilleuse pour s’excuser à voix haute, adressant un sourire au client.

Il la fixait.
De l’un de ces regards qui vous percent et devant lequel vous vous sentez nu.
De l’un de ces regards insistants qui vous déshabille et vous sonde, tout en frôlant l’extase de se repaître ainsi de votre abysse dans lequel il plonge.
De l’un de ces regards devant lequel n’importe qui se sentirait gêné et fuirait dans un trou de souris. De l’un de ces regards que la Brunette aime à soutenir calmement, sans broncher, lueur goguenarde dansante au fond des prunelles qui stoppe toute sonde qui voudrait aller plus en avant.

Le vieux n’était pas venu chercher boisson à porter à ses lèvres, préférant s’entretenir illico avec la Maquerelle, et les clients n’étaient pas si nombreux, elle avait donc tout sont temps. Quand finalement il se décide à rompre le silence pour répondre à son interrogation…

- A vous, douce Rexane. A votre abnégation. A votre altruisme. Cette jeune femme est votre œuvre. Vous êtes une sainte. C'est grâce à vous que ce soir tous la regardent avec admiration. Quand moi, je ne vois que vous. Je vous ai croisées dans Paris ... Je vous ai suivies. Vous n'avez que trop peu pensé à vous ! Pourrais-je vous y mener demain, pour vous offrir les mille trésors que les halles renferment en leur sein ?

Machinalement elle vint trinquer, faisant sonner son verre contre le sien, tandis qu’intérieurement l’écho de ces paroles se répétait en elle. Décidément il était bien ferré celui-ci ! Jusqu’à la suivre dans Paris ! Si elle l’avait vu tiens, ça aurait chauffé deux minutes… Si on ne peut vivre sans être suivie… tiens ; ben autant être mariée ! Et puis faut croire que la folie rend aveugle puisqu’il s’obstine à la qualifier de douce… Une Sainte ?! Ben voyons ! C’est vrai qu’en odeur de sainteté on ne fait pas mieux que la Maitresse des boissons d’un bordel de renommé, les mains entachées du sang d’autrui et l’hymen rompu en dehors des liens sacrés du mariage !
La gorgée d’hypocras qu’elle puise dans sa coupe l’empêche d’éclater de rire tant l’affirmation était cocasse. Se contenter de poser des prunelles moqueuses sur son interlocuteur. Avaler sa gorgée, savourer les vestiges parfumés qui subsiste sur ses papilles avant de répondre d’une voix légère où l’amusement transparait.


– Ttss… Ne racontez donc pas de sottises voyons ! Dem’ n’a eu en aucun cas besoin de moi pour être splendide, pour cela elle ne peut que remercier Dame Nature ! Il n’y a pas de Sainte qui tienne ! Ce que d’ailleurs je vous démontrerais bien volontiers si d’aventure je vous trouvais une nouvelle fois à me suivre sans y avoir été invité…

La dernière phrase avait été prononcée d’une voix plus basse et dénuée d’amusement tandis que le visage s’était légèrement approché pour qu’il comprenne bien ses paroles. Le regard, froid, reste encore un instant rivé dans le sien, histoire d’insister sur le fait qu’elle ne plaisante pas, puis la physionomie s’adoucie pour continuer cette soirée qui ne fait que débuter, et les lèvres plongent une nouvelle fois à la rencontre du breuvage contenu par sa coupe…
Thorvald_
Était-il perdu dans sa contemplation de la scène entre la Succube et la Sœur, les deux S. opposés qui s'enrouleraient dans l’improbable joute entre plaisirs et vertu ... Perdu dans ses songes ? Il ne donnait pas cher de sa peau si celle-ci restait à la Rose !

Quoi qu'il en soit, Thorvald n'entendit pas la baiser de la main de bronze, ni le grincement de la porte. Il ne put qu'admirer le résultat : une jeune demoiselle posait bagage. Il pensa d'abord que la jeune femme était la protégée de la fameuse Madame Madeleine, peut-être la première d'une longue cohorte de jeunes vierges fraîchement sorties du couvent, et prenant l'endroit pour une arche salvatrice. Mais elle les regardait tour à tour, bouche bée, avec la candeur désarmante de celle qui a échoué dans un port inconnu, simplement guidée à travers les écueils par le premier phare venu.

Sauf que la Rose n'était pas le premier phare venu, peut-être même constituait-elle un écueil pour qui voulait préserver son âme ...

Thorvald déplia sa grande carcasse et se leva pour l'accueillir, peut-être l'introduire, peut-être la remettre à la rue ... Que désirait-elle ? Que laisserait-elle entrevoir ? L’imposant colosse s’approcha, bouchant à sa vue le reste de la salle comme une ombre soudaine. Il planta ses yeux gris dans ceux de l’arrivante, et conscient de son allure inquiétante, se fendit d’un doux sourire visant à rassurer.


Bonsoir, demoiselle. Je suis Thorvald, gardien de la Rose. Soyez la bienvenue. Etes-vous attendue, recommandée, accompagnée ? ... cliente peut-être ?

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X
--Obscure
Obscure vit bien qu'elle n'aurait pas la chance de parler avec La Succube dans bien longtemps. Elle c'était appuyée sur le cadre de porte de la cuisine et ses yeux se fermaient tout seul. Elle regardait le manège qui se présentait devant elle et souriait amusée devant la scène de la Soeur et de la Succube. Obscure trouvait cela assez original et qui sait si ce ne serait pas bien d'avoir une religieuse en ces murs. Son regard se porta ensuite sur Démétria et sa cour. Oui elle devrait bientôt devenir une vrai femme. rexanne qui se débattait avec l'homme qui était là la veille et Thorvald qui bavait devant une nouvelle créature. La servante de la rose fit un sourire moqueur et décida d'aller porter secour à son ami qui semblait bafouillait. Elle s'approcha et glissa à Thorvald:



Thorvald tu devrais fermer ta bouche tu vas salit mon plancher avec ta bave. Et tu vas faire peur à notre visiteuse

Obscure se tourna vers la Dame et lui sourit gentiment et dit d'un ton enjoué:

Bonsoir demoiselle. Je me présente Obscure Servante de la rose Pourpre. Je suis désolée pour mon ami mais votre beauté l'a troublé. mais bon je ne vous dérangerais pas plus. Bonne soirée à vous.

Obscure passe à côté de Thorvald et lui glisse:

je vais devoir te parler sérieusement. je serais à la cuisine comme d'habitude loin de tout çâ en entendant qu'on ai besoin de moi...

Obscure partie dans son antre qui était la cuisine et s'assit sur un banc et attendit.
--Esemyr
Oh, bien des choses... Mais pas de suite, belle amazone, rien n'est encore joué... Et pourtant, à l'écouter raconter son émerveillement, à voir se dessiner devant ses yeux, sur le visage de sa compagne, les rues et les marchés de Paris, à goûter la manière dont elle évoquait, ravivait les parfums et les senteurs, dont elle faisait naître le brouhaha des rues criardes par le simple émerveillement sincère qu'elle laissait transpirer à travers ses mots, Esemyr sentit en lui s'agiter un désir qui le troubla l'espace d'un instant.

Certes, elle était belle. Pure comme la rosée, chatoyante comme un soir d'automne. Certes, elle savait jouer des mots. Pas comme un grand rhéteur, qui construirait ses phrases comme un bloc de granit, inattaquable et résistant à la tempête de logorhées verbales sans queue ni tête. Ni comme un poète, qui dessinerait des paysages avec les boucles de ses lettres, qui ferait surgir dans les yeux de ses auditeurs des beautés divines et fantasmagoriques. Ni comme lui, qui savait faire des mots une arme, et de leur enchaînement une prison. Et qui savait aussi esquisser le rêve entre les lettres, faire croire à des pays qui n'existait pas, à des créatures sorties de contes d'enfants. Non, Demetria tissait les mots d'instinct. Elle les laissait naître au rebord de ses lèvres comme on enfilerait les perles d'un collier. Et le résultat, loin d'être morne et sans saveur, était tout à la fois surprenant et délicieux. Elle avait cet enthousiasme sincère que trahissaient les mille étoiles qui brillaient dans ses yeux. Et elle s'amusait avec les mots comme une fillette chercherait à apprivoiser un louveteau, avec douceur et envie, et un soupçon de crainte toutefois.

Certes, Demetria était belle, visiblement loin d'être idiote. Certes, elle avait un charme que l'on ne pouvait nier. Un exquis mélange de candeur et de tenacité, une douceur dans le regard qui masquait, cela se devinait après quelques paroles échangées, une sorte de détermination étrange, teintée d'une propension à l'errance et à la flânerie. Certes, ce caractère nuancé, cette personnalité intrigante qui se dessinait peu à peu devant lui l'attirait. Certes, il y avait tout ça, et autre chose.

De l'amour? Certes non. Ce sentiment avait été aspiré comme un venin par la Salamandre. Esemyr désirait, goûtait, batifolait, aimait pour une nuit, mais n'aimait pas comme le dise les poètes qui n'y connaissent rien. Il la désirait, saurait goûter, si la possibilité lui était offerte, cette nuit particulière. Il savait où il était, connaissait fort bien ce type d'établissement et avait, mille fois déjà, employé de leurs services. Et cette nuit là ne changerait pas des autres. A cette exception près que, pour la première fois depuis des années et des années, une émotion qu'il reconnut enfin le tiraillait, dans un coin obscur de son esprit.

Il était fébrile. Une impatience revenue des tréfonds de l'enfance. Un frisson excitant qui naquit à la base de sa nuque et glissa le long de son échine.

Le simple fait de vous avoir découverte, jolie fleur sauvage, sur le bord de mon chaotique chemin, me contente amplement. Votre voix me berce, et je m'endormirais bien volontiers dans le giron de vos paroles. Toutefois, peut-être pouvez-vous m'apporter confirmation. J'ai déjà eu l'infime honneur de faire connaissance avec la maîtresse des boissons, qui contemple de son comptoir l'étrange cour qui s'agite ici bas. Néanmoins, j'ai cru comprendre qu'elle n'était point à la tête de cet établissement. Mes pauvres yeux aveugles, avant de n'être plus aveuglés que par vous, m'ont amené à penser que la reine de ce domaine était l'autre femme aux cheveux de feu, qui semble être en grande et originale discussion un peu plus loin. Me trompais-je?

Il guetta la réponse de Demetria. La question était de pure forme, Esemyr avait depuis longtemps acquis la certitude que ce serait-elle qui maîtriserait les enchères. Le seul autre intéressé semblait être ce vieillard qui suait l'or par tous les gestes. La porte s'était ouverte, tout à l'heure, comme l'avait trahi l'infime frémissement d'air que ses sens avaient noté, mais rien n'indiquait pour le moment que le nouvel entrant fut un homme. De la démarche simple et plutôt sûre d'elle d'une des servantes lorsqu'elle se dirigea vers l'entrée, Esemyr avait déduit qu'il s'agissait d'une femme que le portier avait du accueillir. Il ne voyait pas l'entrée, de la place où il était, mais le regard était le plus aveugle des sens, qui pouvait facilement vous tromper là où les autres, lorsqu'on les aiguisait suffisamment, ne cachaient que rarement les vérités physiques de ce monde.

Et Esemyr les avait aiguisé des années durant. Devenir la Salamandre avait exigé un travail de chaque heure.
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Une ombre couvrit son regard, camouflant la vie mouvante de la salle. Perdu a sa contemplation, elle ne l'avait pas vu venir, pas plus que la jeune femme qui arriva a sa suite, enchainant l'un et l'autre un ballet qui semblait bien rodé.

Comme elle si était attendu, quelqu'un venait pour "l'accueillir" tout au moins recevoir sa demande. Son regard était resté suspendu aux deux prunelles grises qui s'étaient figées en elle, cherchant la réponse qui lui verrait offrir le plus de chance de rester dans cet endroit. Mais l'homme, malgré le sourire dont il s'était pourvu, la laissa intimité par son imposante stature et le charisme, sans doute nécessaire a un gardien, qu'il dégageait. S'il n'y avait eut cette rangée de dent blanche pour atténuer le reste, peut être aurait elle pris ses jambes a son cou.Attendue....Recommandé....accompagnée, encore moins....mais cliente cela lui allait déjà mieux. Son regard qui avait soutenu tant bien que mal celui de l'homme piquait vers le sol quand elle s'était décidé a murmurer sa réponse, mais la jeune femme qui les avait rejoint lui coupa l'herbe sous le pied, arrachant un soupire de soulagement a le jeune fille.

Soulagement de courte durée. L'entretient fut brève, Blanche articulant un inaudible bonjour a la succincte présentation faite par la dénommé Obscure. Son regard balaya de l'un a l'autre, sentant le rouge couvrir ses joues quand la servante gratifia son physique.
Elle avait toute fois noté le nom de l'établissement ou elle se trouvait, pour être la "Rose Pourpre". Un nom tout aussi charmant que ce qu'elle avait pu en apercevoir, sans toute fois être plus évocateur pour elle. Toute fois, le langage employé par la jeune femme, en plus de lui porté le rouge aux joues la fit tiquer. Elle n'était pas de la haute, mais n'était pas non plus habitué a telle familiarité.

Mais il n'était pas l'heure de se faire des ennemis ici, et elle tenta tant bien que mal de caché sa désapprobation, adressant un sourire timide a Obscure avant qu'elle ne s'éclipse aussi rapidement qu'elle était venu, informant le gardien Torlvald de son souhait de le voir en privé. En était elle la cause ? Ça commençait bien mal, pourtant il lui fallait trouver a dormir au moins cette nuit, demain serait un autre jour.
Thorvald_
Attentif, Thorvald était suspendu à la bouche de la jeune femme qui était sur le bord de répondre. Ses yeux avaient accroché les siens et il avait noté une légère lueur au mot "cliente". Venait-elle donc pour les faveurs du personnel de la Rose ? masculin ou féminin ? La réponse allait tomber de ces charmantes lèvres, il l'attendait, patiemment. La démarche ne devait pas être aisée, il ne fallait rien brusquer. Comme un oiseau qu'on apprivoise ... Il ralentit sa respiration et esquissa un geste de la main, lentement, tandis qu'elle prenait son courage en regardant le sol ... La réponse était imminente.

Sur ce, Obscure débarqua avec ses gros sabots et aucun son ne prit son envol de la sensuelle bouche inconnue. Thorvald soupira discrètement et se tourna vers la servante. Le gris avait pris des teintes sombres. Cependant, Obscure était charmante dans sa tentative. Elle n'avait pas réussi à parler à la Succube et venait demander son attention pour un problème en cuisine. Oui, ça devait être ça. Thorvald ne pouvait imaginer que ce fut autre chose, qu'elle soit piquée par la jalousie par exemple. Le gardien ne faisait-il pas son travail en cet instant ? Définir les volontés de chacun, veiller à guider le client ... la cliente ?

Les paroles de la servante lui parurent étranges tout d'abord. Elle s'inquiétait pour son plancher, puis pour la visiteuse. Mais aux murmures, il partit d'un rire sonore et enfantin. "parler sérieusement" elle n'était pas sérieuse !

Avant qu'elle ne file, il l'attrapa par le poignet et lui chuchota :
"tout ça" comme tu dis, c'est ta vie aussi, ma belle. Il la laissa digérer l'information et ajouta : J'arrive.

Puis la porte de la cuisine la happa, et il reposa les yeux sur la jeune femme dont une délicate teinte était venue empourprer les joues.


N'est-elle pas délicieuse ... La gardienne du gardien.
Comme on livre un secret, il ajouta :
Elle a peur que vous ne me mangiez.

Un sourire malicieux et désarmant accompagna ses dires, mais décelant une gêne dans l'attitude de la jeune femme qui avait à peine articulé un "bonjour" muet, il pencha la tête pour l'inciter à se livrer.


Rassurez-vous, vous êtes la bienvenue à la Rose. Quel désir puis-je satisfaire ? demoiselle ... Comment-vous appelez-vous ?
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Redevenue actrice après le spectacle improvisé livré par les deux employés de la Rose, elle replongea dans ce regard qui lui sembla tout aussi dur malgré la bonne volonté qu'il mettait pour qu'elle se sente a l'aise. Elle devait paraitre bien nigaude pour qu'il prenne autant de gant. Forte de cette déduction, elle bomba légèrement le torse pour se donner un peu de contenance, sans pour autant soutenir plus longtemps le gris acier de son regard.

"Allons reprends toi ma fille, on dirai une godiche, ce n'est rien de plus ou de moins qu'un gardien, je t'ai connu moins frileuse avec le petit Pierre a l'auberge "du vieux fripon"...."

D'une voix mal assurée elle pris la peine de lui répondre:


Bonsoir à vous, merci de votre accueil,.... Torvald....

Elle avait pris son temps pour être sure de ne pas avoir écorché le nom avant de reprendre:

Je me prénomme Blanche_Eleonore...j'aurai voulu, une chambre pour la nuit !

Le reste était sorti tout de go, comme si elle avait longtemps répété la phrase dans sa tête avant qu'elle ne parvienne a en franchir les lèvres. Sans pour tant plonger dans le regard du gardien, elle releva les yeux pour tenter de saisir une expression de son visage, qui la renseignerai sur la possible réponse. Elle pu ainsi toute a son aise le détailler, notant que son visage était des plus agréable a voir. Il lui rappelait un peu les traits fin de Clémence, qui sans défendait si farouchement, préférant affirmer sa virilité. Ça l'avait souvent fait rire, lui beaucoup moins.

Cette comparaison lui arracha un léger sourire, qui aurait pu être porté a l'attention de Torvald, mais elle se souvient du jeu des deux jeunes gens et il s'effaça sitôt apparut, préférant éviter que l'un ou l'autre croit a un quelconque intérêt qu'elle pourrai porter au jeune homme. Elle n'avait jamais voulu manger personne, fusse au premier ou au second degré, contrairement a ce qu'aurai pu croire la dénommée Obscure. Elle n'était certes pas familière de la chose, mais savait assez de la vie pour être sensible aux sous entendu qu'ils avaient pu faire.

Enfin, elle laissa la sa réflexion, toujours en attente d'une réponse, une légère appréhension colorant ses prunelles qui n'avaient pas quitté le visage du gardien, tandis que sa main replongea une nouvelle fois dans sa poche pour en sentir les pièces espérant que la petite somme en sa possession suffirai.
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"Une chambre pour la nuit" ... s'il avait pu s'attendre à pareille réponse ! Il tenta de capter son regard, afin de vérifier qu'il ne s'agissait pas ici de quelque langage codé dont, par pudeur, elle aurait usé. Une chambre oui ... mais avec qui ?
Mais non point, la jeune femme le regardait sans oser croiser ses yeux, à la fois candide et prudente. Désarmante de naïveté ...

Il s'était fourvoyé.

Il balbutia à son tour :
Une chambre pour la nuit ...

Cherchant ses mots, il l'admira un instant. Elle n'était point laide. Sa chevelure brillante et ses lèvres carmines étaient signes de bonne santé. Le pourvoyeur prit le pas sur le gardien.

Il était peu raisonnable de l'amener sur ce terrain. La Rose manquait de clients, parfois, mais pas de filles. Et puis, surtout, cette jeune Blanche Eleonore semblait bien fragile, toute perdue qu'elle était dans ce qu'elle croyait être une auberge ordinaire et accueillante.
Faire affaires quand, elle, ne songeait qu'à dormir, paisiblement, seule, dans ... "une chambre pour la nuit". Était-ce bien honnête et sérieux ? Mais qu'est-ce qui était sérieux ci ...

Machinalement, le colosse se passa la main dans les cheveux pour faire venir les idées et chasser l'embarras. L'or de sa boucle d'oreille refléta un instant la lumière des candélabres et le pourpre des tentures. Il sourit, gêné et attendri :


La Rose Pourpre n'offre de chambre qu'aux riches clients. Malgré le quartier ... voyez-vous ... c'est un joyau au cœur de la Cour des Miracles. Le lieu des plaisirs ... de tous les plaisirs, auxquels se plient les pétales de la Rose avec ceux (ou ... celles !) qui ont mérité l'Eden. A ces mots, il montra le plafond et la laissa imaginer la fonction des mystérieuses chambres, au-dessus de leurs têtes.

Puis il lui proposa galamment sa main pour la guider vers une table. Un petit verre, pour faire passer la surprise, ne serait pas de trop ! Au passage, il échangea un regard entendu avec la Succube. Pas trop longtemps ... (sinon il foutait tout le monde dehors sur le champ et la renversait dans le coquillage d'ébène !) mais suffisamment pour renouveler son allégeance à la Reine des Miracles.
Il choisit deux sièges loin des clients un peu trop expressifs. Histoire de ne pas choquer la petite demoiselle dès le premier abord. En recula l'un des deux et attendit qu'elle prit place avant de s'installer à son tour.


Nous ne sommes pas une auberge mais ... nous ne pouvons pas vous mettre à la porte à heure si tardive. Dans le coin, chercher un endroit où dormir est une opération périlleuse. Vous avez dû vous en rendre compte en venant ... De quoi vivez-vous ? Qui êtes-vous ?

D'un regard, il attira l'attention de Rexane, qui, si elle n'était pas parfaitement raide dingue de son imbécile de client, ne tarderait pas à venir prendre commande. Un homme qui ne venait pas pour les filles de la Rose, Thorvald n'aimait pas ça du tout. Il grogna dans la direction de Dusaan, songeant déjà au moment où il le ressortirait par la peau du cou. Puis il revint à la jeune femme et la couva d'un regard protecteur et inquisiteur avant d'ajouter.

Racontez-moi ...

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Ainsi donc la Rose était un....un ....lieu de débauche. Il avait était assez clair, même pour elle ! Tous les plaisirs avait il dit ! Damened, que pensait il donc d'elle a cette instant, qu'elle image renvoyait elle a venir quémander une chambrée pour la nuit. L'idée qu'il puisse penser qu'elle était venu vendre son corps lui mis le feu aux joues, alors que sa main reposait dans la sienne offerte. Si son regard ne s'était porté sur la religieuse en grande conversation au comptoir du bar, elle n'aurai jamais accepté de l'accompagner plus avant.

A mesure de sa progression dans la grande salle, son cœur s'emballa alors qu'elle croisait filles, clientes ou clients, son esprit et son imagination vagabondant librement rajoutant au trouble qui l'avait envahie depuis la révélation faite par le gardien. Alors que son regard chercha de nouveau a se rassurer auprès de la nonne, un siège s'avança face a elle, prenant place presque machinalement se demandant ce qu'une représentante de l'église pouvait bien faire dans ce lieu de dépravation. Mais Torvald ne lui laissa pas le temps d'échafauder divers réponses que déjà il poursuivait la discussion engagé dans le hall.

Un nouveau regard se posa dans le sien, empreint d'une toute nouvelle crainte. Non plus celle de finir a la rue, mais bien celle de rester ici, se demandant ce qu'il attendrait elle. Il avait bien dit que la location des chambres s'adressait a une clientèle aisé, ce qu'elle n'était pas, personne n'aurai pu en douter, mais malgré tout il consentait a ne pas la jeter dehors.....mais a quel prix ?

Sur fond de mondanité peut être essayait il de l'entrainer sur cette voie que toutes femmes présente semblaient suivre. Ainsi donc, elle se devait de prendre les devant, proposer plutôt que de laisser croire, ainsi les choses seraient elles claires et le temps serait toujours venu pour lui de ne pas les accepter et de la congédier.
Le ton employé par le jeune homme sonnant comme un ordre lui hérissa le poil malgré le regard doux qu'elle sentait sur elle, imposant a nouveau le timbre timide de sa réponse:


Je suis ...en voyage....je visite notre beau pays avant de rejoindre ma famille. Une sorte de voyage initiatique. Je m'arrête quelques jours dans les capitales pour y gagner quelques argents me permettant de poursuivre ma route, suffisant a mon repas. Je trouve en général refuge dans les églises pour passer les nuits et remercier Dieu de me protéger...

Trouvant en avoir dit suffisent sur sa personne, elle en vint au règlement de la chambre si toute fois il acceptait de lui en donner une:

La dernière qui m'accueillit était géré par le père Graoully. je lui offri quelques menus service pour le dédommager. J'ai entendu que vous aviez une cuisine, peut être servez vous de repas. Je ne doute pas que vous ne manquiez de personnel, mais peut être pourrai je me rendre utile a cet endroit pour vous rembourser !

Voila qui était dit, au moins nulle méprise ne pouvait être faite, il ne pouvait en être autrement, je jeune homme semblait avenant, nul doute qu'il ne penserai pas plus loin. Un sourire engageant vint clore son intervention, tant pour l'amener a accepter le marché qu'a se montrer a son avantage face a ce décideur.
Thorvald_
Thorvald ne demanda pas à quel genre de dédommagement le père Graoully avait-il eu droit, mais il se doutait bien que ce n'était pas le genre de cette maison-ci. Quoiqu'imaginant bien un prêtre s'offrir une petite, contre monnaies sonnantes, il sentait que la rougissante Blanche-Eleonore qui avançait à pas prudents et pesait chaque mot, avait préféré l'ouvrage de la cuisine à celui de la chambre.

Il se cala au fond de son fauteuil, et l'admira encore quelques instants, laissant planer entre eux un silencieux suspens. Il tentait de l'imaginer dans l'une des plus affriolantes tenues dont Rexane avait le secret, par exemple. Où moulée dans un fourreau succubien ... Son grain de peau était délicat. Son sourire, encourageant et ravissant. Ses manières un peu précieuses et enfantines pourraient plaire à un client trop paternaliste. Peut-être même était-elle vierge, ce qui, à partir de demain, pourrait intéresser la Rose ?


Une nuit, un repas.
Nous pouvons peut-être trouver arrangement, exceptionnellement. Obscure vous donnera quelque tache, quand la soirée sera finie ... à l'aube. Et vous pourrez enfin dormir.


Il chercha son regard des yeux, et adoucit le ton pour ajouter :

Mais, que ferez-vous ensuite ? Qui veillera sur votre sécurité ?
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Un sourire, ravi cette fois, illumina son visage. L'affaire était donc entendu. Soulagement de savoir qu'elle ne finirai dans les ruelles effrayantes qu'elle avait parcourut en venant. La Rose semblait donc magnanime, nul doute en fait puisque qu'elle accueillait en son sein le clergé aristotélicien, il devait bien y avoir encore un peu de foi dans cet endroit. Elle ne s'entendit pas sur la soirée qu'il présumait devoir se poursuivre tard, se laissant le choix de lui signifier son souhait d'aller se coucher quand le moment serai venu. Elle avait marché durant toute la journée, nul doute que celui ci ne tarde toute fois.

Je vous remercie, je me mettrai a la disposition d'Obscure quand elle le souhaitera

Elle se détendit en recevant la nouvelle, se calant plus confortablement dans le fauteuil, prenant le temps d'en apprécier le moelleux, glissant une main avide sur le velours du bras. Elle en était a inspecter discrètement plus précisément le salon qui la recevait quand Thorvald enchaina sur son avenir.

La question la laissant pantoise, un regard de surprise planté dans le sien.
Mais que pouvait il bien avoir a faire du futur et même de la protection d'une inconnue?

Le temps fila durant quelques minutes avant qu'elle ne se décide a lui répondre:


Ma foi, le Seigneur a toujours pourvu a ma sécurité, j'avoue n'avoir pas eut a me plaindre des routes que j'ai suivi. Mon frère m'a beaucoup parlé de Paris je me devais de l'ajouter aux nombres villes que je souhaitais visiter, mais la liste est encore longue et le temps de retrouver les miens pas encore venu. Je repartirai des demain matin.....Elle lui adressa un sourire taquin....ne vous en fait pas je ne vous demanderai pas l'hospitalité chaque nuit.

Elle passa les secondes qui suivirent a le détailler encore plus largement, suivant le prolongement de son cou pour parcourir le reste de son corps, s'attardant sur la posture qu'il avait adopter dans le fauteuil. Remontant avec la même lenteur, elle se fixa dans le joli gris de ses yeux:

Et vous même Thorvald, pourquoi avoir choisi cette vie ? Pour ce que j'ai pu voir, la cour des miracle est grise, morne et sale, l'appel de l'aventure et de la nature ne vous tente donc pas ? Mais peut être avez vous déjà fait tout cela...
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