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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

--Belombre
Le visage immobile, d'un regard sur le côté il voit apparaître Démétria dans son angle de vue. Le jeune avec qui il l'a vue discuter en arrivant l'accompagne. Un bel homme pour sur, les manières délicates et les habits soignés. Le damoiseaux à fier allure et couve de son regard la belle comme si son désir ne demandait qu'à se manifester. Il jauge déjà son adversaire, le jeune homme a du bien mais quelles ressourcent est-il prêt à remettre à la tenancière.
La future fleur semble conquise par les douceurs, Belombre sait qu'il y aura combat silencieux et loyal entre eux. Il le salut de la tête sans un sourire, le moment n'est pas à la parole.
Son regard se plonge alors dans ceux de Démétria et son implacabilité se mue en tendresse, de celle dont on accueille une vieille connaissance.

Quand elle passe près de lui il lui murmure entre les boucles:


Vous êtes radieuse ce soir, je n'aurais manqué ce rendez vous pour rien au monde.

Puis il se détourne et retourne vers la tavernière. Démétria n'aura pas son mot à dire, la Sucube ne ménera pas pour une fois la danse, c'est à la rose piquante à qui devrait échouer cette tache. Son arrangement avec la reine est donc caduque, la partie sera serrée mais l'homme ne partait jamais vaincu.

Thorvald_
Avant de s'engouffrer dans les escaliers, Thorvald échange un regard avec Rexane. Il se voudrait rassurant, sûr, fort. Mais le calme qu'il garde en toutes circonstances l'a quitté, pour faire place à une inquiétude profonde et presque surprenante. Lui que la vie ne fait que caresser, lui qui profite avec nonchalance des moindres plaisirs et des subtils moments partagés avec les femmes, lui qui écoute, console parfois, et fait passer ses conseils sous de tendres taquineries ... Lui qui attire les jeunes recrues dans ses filets, implacable et frivole à la fois, est devenu soudain grave et anxieux. Alors c'est elle qui prend la parole, qui rassure. Elle qui assure. "- Je garde un œil sur la soirée. Fais savoir si besoin de moi." Il acquiesce en silence avant de disparaitre.

En bas, la vie de la Rose poursuit son cours. La jeune vierge sera vendue aux enchères, les clients seront doucement enivrés et divinement choyés, la cuisine brillera de mille feux sous les doigts de ses servantes. Tandis que dans les étages, le Gardien emportera la Reine, cherchera la porte inconnue, valsera avec le doute qui le torture ... Qu'a-t-telle ?


[la suite là-haut]
_________________
X
Ombre02
Ombre sourit à la réplique de la jouvencelle, une femme de caractère ... elle aurait sa place dans une roulotte. Avare en hauts compliments, cette pensée le surprit. Le monde des gadjé déteindrait-il sur lui ... que nenni ! il portait les signes et amulettes qui protégeaient et la coutume marquait son coeur.

Vous avez du répondant, sans doute votre métier de cantinière vous a appris à répondre aux malotrus qui vous alpaguent. Les épines ça me connaît. Vous autres paysans déracinés en ville avez gardé de la terre aigre dans vos bottes, et nous, fils du vent, subissons toujours vos quolibets. Pas assez bien pour vous sans doute. Bah ... peu importe.

Elle voulait du vouvoiement, désir d'être vue comme une dame ... être quelque chose ne va pas de soi, il faut des actes. Sa réponse était de qualité, il utiliserait donc le vous avec elle. Jusqu'à ce qu'un changement puisse s'opérer. Il sourit à cette pensée, ses rondeurs et son minois allaient bien avec son caractère ... stimulant à souhait.

Vous n'êtes point encore intime avec mon épée, mais si vous voulez jouter, je suis votre homme. Je vous offre un alcool digne de vous ? Ce serait avec plaisir que je le ferais. Le plaisir se partage-t-il aisément ou faut-il quelque rituel pour qu'il se fasse ? Enseignez-moi je vous prie.

La balle est dans votre jeu belle Rexanne.

Ombre boit une nouvelle gorgée de vin, laissant le somptueux liquide imprégner sa bouche, laissant entrer un peu d'air destiné à amplifier ses arômes subtils. Le vin est sang de la terre, la terre est foulé par les pieds comme les raisins à l'automne. Le vin est fruit des gestes des fils du vent, les fils du vent sont fruit ailés de la terre, le symbole de sa liberté.
Rexanne
Le calme en apparence. Aplomb que rien ne peut troubler. Et pourtant l’angoisse est là, sous-jacente, tapie. Perfide elle rampe et siffle entre ses tripes, y semant la panique et les nouant sur son passage. Et pourtant les prunelles de la Brunette reflètent son assurance, les coins de ses lèvres se relèvent en un sourire rassurant pour sa jeune amie. La maitrise de soi est un art où elle excelle, sa pratique en est longue. Carapace a l’extérieur, le tendre est dessous, à l’abri de tout et de tous.

Dem’ qui approche finalement, avec Esemyr, le menant de nouveau à elle. Naturellement elle a prit les rênes de la soirée, de façon tacite. Des débuts de la Rose il ne reste qu’elle, elle et la Maquerelle évidemment. Sana, Bella, Marie, Mariane, et bien d’autres qui leur ont succédées… toutes se sont envolées, évaporées dans la nature, dans la nature dangereuse de la Cour.

Regard échangé avec la Vierge qui s’installe, pas un mot et pourtant elles se sont comprises. Là haut Thorvald a la situation en main. Sans doute… Geste familier, la main se tend vers un verre et compose un nouveau mélange floral pour les papilles de la charmante Rousse. Geste qui fait remonter à sa mémoire la commande que Belombre avait passée avant l’incident, avant que la Reyne ne défaille… Un verre d’eau de Rose donc. Les deux verres sont déposés devant leurs destinataires.

Le regard se pose ensuite, interrogateur, vers le jeune homme que Dem’ lui a livré. Sourcil qui se hausse, curieux de connaitre ses intentions. Serait-il conquis par le doux bouton de Rose ? Immanquablement…

Mais c’est le Gitan qui reprend la parole le premier, l’assurance ne l’ayant pas quitté. Un homme entêté. Parfait. Elle note au passage que tout de même il la vouvoie, ainsi que demandé, et cette satisfaction dérisoire la remet tout de même dans de meilleures dispositions à son égard.

- Vous avez du répondant, sans doute votre métier de cantinière vous a appris à répondre aux malotrus qui vous alpaguent. Les épines ça me connaît. Vous autres paysans déracinés en ville avez gardé de la terre aigre dans vos bottes, et nous, fils du vent, subissons toujours vos quolibets. Pas assez bien pour vous sans doute. Bah ... peu importe.

Haussement d’épaules aux paroles prononcées, gitans ou non, à la Cour tout le monde a la même valeur… et elle est dérisoire. Apitoiement sur son sort qui lui hérisse le poil, n’est-il pas vilain petit canard que celui qui le veut bien ?


–Point de paysans ici, nul doute qu’avec une bèche n’importe qui ici serait le plus bel des empotés… Quant aux quolibets je n’en ai entendu aucun jusqu’à présent voler à votre encontre. A la Cour nul n’a plus de valeur qu’un autre…

De la proposition grivoise tout juste voilée elle ne touchera mot. Qu’il espère donc, rien ne fait plus rêver un homme que l’inaccessible… ou comment fidéliser un client ! En offrant un verre toutefois il vise juste: au vu des circonstances elle a bien besoin d’un remontant ! Après tout, son ton c’est adoucit, peut être pourrait-il être distrayant alors qu’elle vide sa boisson… Un sourire léger prend alors naissance sur ses lèvres tandis qu’elle poursuit.

– Pas de rituel tout tracé non pour le levé du coude, un verre plein suffit ainsi que la volonté de le vider. J’accepte un verre puisque vous y tenez, que vous ferait-il plaisir que nous partagions ?

Le sourire est enjôleur alors que ses prunelles le jaugent effrontément. Une main anxieuse qui vient lisser la dentelle du corset sur ventre, reflexe qui vérifie qu’elle soit bien mise, toujours désirable pour les clients. Chaleur de la caresse furtive qui lui apporte un peu de réconfort. Là haut, sa Rousse Reyne git.
--Gris
Matou allait, la queue basse, le poil humide. Matou allait, il avait faim. Matou rôdait, il reniflait. L’odeur du rat, partout, mais de rat, pas la queue. Cachés, les rats, dans leurs trous noirs. Cachés, les rats, loin de ses griffes. Malheur, malheur, où sont les rats, le chat a faim.
Il faut dire que ce chat est le roi du quartier. Si au pays des aveugles, le borgne est roi ; au pays des rats, c’est le chat qui règne. Oh ! il a le poil blême et le flanc maigre, mais ses crocs et ses griffes sont toujours aigus. Les rats le savent bien, et quand il apparaît, nonchalant, avec ses allures de prince, ils filent, se cachent ; victime de sa notoriété, le chat a faim.
Il erre. Il n’est plus tout jeune, il perd des poils. Vieux roublard, il préfère aux rats les ordures, qui vont moins vite et recèlent parfois d’agréables surprises. Simplement, il faut savoir où chercher. Et cette fois, il pense avoir trouvé le gros lot. Ça sent différemment.
Il s’arrête, un instant. D’une patte, farfouille. Renifle. Examine. Bon, ça n’est pas trop mal, mais il ira plus loin. L’Odeur vient de l’autre côté du mur. Expert, il avise un soupirail dont les barreaux ne sont point trop rapprochés. D’un bond, le voici dans la place.

La pièce est obscure, mais on ne la lui fait pas. Son odorat ne le trahit pas. Il cherche. Deux rais de lumière se croisent dans la pièce, l’un, pâle, venant du soupirail, l’autre, plus vif, d’une porte entrebâillée en haut des escaliers. La rumeur de quelques voix filtre également par cette porte, ça ne l’intéresse guère. A peine distrait un instant, il se concentre à nouveau sur l’Odeur. Il ne la connaît pas, et c’est étrange. Alors il fouille, mais les caisses sont trop hautes, et les tonneaux trop lourds.
Il s’arrête un instant : au sein du complexe Arôme, il lui semble avoir isolé une composante. Comme un fil d’une tapisserie, qu’il tire, qu’il tire pour la défaire, la comprendre. Là, cette odeur, cette composante, il l’a déjà sentie, il la connaît, il l’appelle eau de sommeil. Un liquide qu’il évite. Odeur entêtante, qui se mariait ici à mille autres fragrances. Toile de maître sur laquelle il s’évertuait à mettre un nom. Un courant d’air, et l’Odeur qui s’épaissit, fort, fleurie, immense. Il doit suivre son appel, d’un bond, le voici dans l’escalier.

Discret, comme une ombre, il se glisse par l’entrebâillement. Une pièce chatoyante, tendue de pourpre. Longeant les murs, le chat avance. Il défaille ; l’Odeur ici est partout, se complexe et se sublime, à peine troublée par les effluves du Dehors. Il a oublié sa faim. Il frissonne, miaule tout bas de plaisir. Il peut bien mourir, maintenant.
--Cypriene


Elle connaissait le nom du bordel. Elle n'avait jamais couru les remparts et n'était donc jamais venue jusqu'ici. Mais, habitante de la cour, elle connaissait ce type d'ambiance. Elle regarda passer un gros matou avant d'approcher un gamin qui passait par là:

Hep ptit, c'est là, la rose pourpre?

Mouais m'dame! On peut pas s'y tromper, la main sur la porte... jolie hein?

Le gosse était curieusement bien disposé à répondre. Pas comme ses lardons à elle, de vraies pestes quand ils s'y mettaient! Enfin.. la malendreuse observa la grosse porte. Le heurtoir était vraiment de toute beauté, vrai... Mais elle n'était pas là pour ça, non.. Il lui avait demandé de venir, elle l'avait écouté, trop contente de l'aubaine. Il la sortirait de la rue, il en ferait même une dame, une chanoinesse qu'il avait dit! Le jeu en valait la chandelle... mais d'abord, se refaire une beauté.. Dans le bordel, ils l'arrangeraient, les bains lui ôteraient sa crasse. Elle n'était pas toute jeune mais savait donner le change... Pis pas si vilaine que ça...

Elle regarda la porte et leva le bras. Trois petits coups discrets...
--_alice_
La petite était bel et bien partie se coucher. Il fallait bien ! Après des jours sans abris fixe, Alice était bien contente de pouvoir poser sa tête contre un oreiller. Il sentait bon cet oreiller... La fleur de rose... Oui, ses cheveux châtains s'étalaient sur de minuscules boutons de roses, fins et délicats, au parfum subtil mais adorable.
Lorsque la jolie Obscure était sortie après l'avoir accompagnée jusqu'à sa chambre, la Petite avait vite fait de retirer la guenille qui lui servait de cape et la toile de jute qui faisait office de robe. Un instant, elle les regarda, soupirant doucement en se disant que désormais, elle n'aurait plus qu'à les brûler. Par contre, l'enfant avait gardé sur elle la bourse que ses talents de chapardeuse avaient dérobé à un Sieur trop peu attentif. Pour savoir combien il y avait dedans, encore eut-il fallu qu'elle sache compter la gamine ! Mais on pouvait estimer la fortune de cet écrin de cuir à une bonne centaine d'écus. Au cas où hein...
Ses semblant de chausses firent aussi en bond dans l'air, échouant maladroitement sur le sol.
La jolie chemise blanche (couleur qu'elle n'avait encore jamais portée) glissa sur elle comme une plume de colombe. Non décidément, elle avait vraiment tapé (enfin, presque) à la bonne porte.
Alice s'était rapidement hissée sous les couvertures et son corps de petite fille chétive et mal nourrie ne formait qu'une bosse au milieu du lit.
Là encore, le sommeil ne fut pas long à venir. Par contre, de beaux rêves vinrent le parsemer. Des rêves d'enfant ; ceux où tout-va-bien-dans-le-meilleur-des-mondes-possibles.

C'est dans le creux de la nuit qu'elle s'éveilla. Ses yeux noirs s'ouvrirent rapidement et elle se redressa de même. Non, ça n'était pas un rêve. Alice, la tempétueuse gamine était effectivement dans une chambre douillette sans prétention, confortablement installée dans un lit propre et sans bestiole grouillant sous le matelas.
Elle était reposée à présent. Et elle avait faim ! Eh oui, encore et toujours faim !
En un mouvement, Alice se retrouva les deux pieds au sol. Avisant un moment la bourse qui traînait sous la chemise, elle se demanda si elle ne pouvait pas la laisser sous l'oreiller... Et la récupérer après, en remontant. Au pire des cas, mais vraiment au pire, elle ferait part de son secret à Dame Obscure. Ou bien au beau gardien... C'était à voir. Mais elle ne pouvait pas la garder sur elle, ça aurait été un peu trop flagrant. Le cordon fut détaché, et la bourse cachée avec minutie.
Et la gamine continua son périple. La porte fut ouverte, sur la pointe des pieds... Aaah, ces grandes personnes ! Ils ne font jamais les choses que pour eux ! Et elle parcourut le couloir pour se retrouver en haut des marches.
Là, elle regarda avidement la salle, observa tout ce qu'elle put de là où elle était, à moitié dissimulée entre les barreaux de l'escalier. Ses yeux tombèrent sur le comptoir où étaient la belle dame au cheveux de jais. D'ailleurs, les hommes avaient l'air d'être sacrément intéressés par elle et ses formes. Son regard voyagea ensuite sur le reste de la pièce. Qui ne l'intéressa pas outre mesure.
C'est alors que ses yeux d'onyx se figèrent sur quelque chose d'assez étonnant dans ce genre de lieux. Un chat !
Ses pupilles se firent alors bien rondes, ravie de voir ce genre de bêtes. Quelques souvenirs qui refirent surfasse ; à l'orphelinat, elle en avait trouvé un pareil... Mais plus petit et noir, pas gris comme celui-là. Et en apparente meilleure santé. Elle n'avait pas eu le droit de le garder, parait que ça donne des puces et la rage.
Sur ses petits pieds pas encore propres, Alice dévala les escaliers, se moquant pas mal du reste du monde alors. Il était dans un coin, tout seul, tout sale, lui aussi. Peut-être que cette fois-ci, pour l'une des premières fois, elle ressemblait vraiment à une enfant. Ses mimines vinrent se poser sur la tête du chat ; s'en suivirent gratouilles, caresses et câlins. Pas assez costaud pour être farouche le minou !
Un sourire aux anges sur le visage, elle avait trouvé quelque chose qui lui plaisait comme un trésor.



Désolée pour le tard de la réaction !
--Dusaan


Dusaan se retourna et s'accouda au bar, fier de lui. Depuis un moment, il lançait des incantations muettes vers la rousse, la soit-disante reine de la Rose. Mais non, LA reine, sa Reine, c'était Rexanne !

A force de chauffer le dos de la Succube de son regard torve, il avait réussi à la faire caner. (C'est du moins ce qu'il croyait). Tout le monde se précipitait à son chevet. Le gardien la faisait disparaitre de leur vue, et disparaissait aussi. Tant mieux ! Qu'ils aillent au diable, ces voleurs de pierres. Lui, avait maintenant toute latitude pour hisser la majestueuse brune au sommet de la gloire. Leur gloire : devenir roi et reine de la Cour des Miracles.

Les clients allaient et venaient. Tous tournaient comme des papillons de nuit autour de sa lumineuse déesse. Un jour, ils le paieraient. Il leur apprendrait qu'ici les catins étaient de ce coté du bar et qu'on ne touchait pas sa belle. Pour l'instant, il se contentait de gronder sourdement ou de baver d'admiration devant le décolleté de la serveuse.


Délicieuse Rexanne ?

Il avança timidement son godet vide sur le bois, et attendit qu'elle soit libre pour prendre commande d'un nouveau verre de vin.
Rexanne
Alors que le Fils du Vent en perd son Latin, l’Onyx est attiré par un mouvement sur le coté. Oui oui, là bas, de l’autre coté de la salle, pas loin de la cuisine, à ras du sol… Non, ce n’est pas la berlue, alors que le minois se tourne dans la dite direction, la moue déjà agacée, la vue d’un chat lui confirme qu’elle ne perd pas la boule, pas encore.

Enfin, un chat… Un bestiau au poil terne et épars collé sur des flancs saillants… Y’a pas a dire, il paye pas de mine le félin sauvage. A bien y regarder on dirait même qu’il chancelle. Mais qu’est ce qu’il fout ici ce galeux ?! Par où son vilain museau a-t’il bien pu se faufiler dans l’antre de la Luxure ?

Pas le temps de subodorer une quelconque réponse à cette question qu’un autre être, pas moins indésirable à cette heure d’ailleurs, pointe également le museau et surtout des menottes ravies. La Gamine que Thorvald avait laissée entrer tout à l’heure réapparaissait. Mais quelle poisse ! Pourquoi fallait-il donc que tout aille de travers même ce soir là ! Ce devait être le soir de la Vierge et comme à son habitude la Rose n’était pas fichue de voguer sur des flots moins tumultueux, pour changer.

Alors qu’un pas est esquissé en la direction du duo infernal, des coups à la porte résonnent et l’arrêtent dans son élan. J’m’occupe de tout qu’elle avait dit… Le Portier est là haut, alors autant dire que la Porte c’est pour elle aussi. En quelques enjambées hâtives elle rejoint les Indésirables et se penche vers la gamine :


–File tout de suite à la cuisine, et emmène le … « chat » avec toi. Obscure s’occupera de toi, la Salle n’est pas pour les enfants.

Un dernier regard sévère, de ceux auxquels on devine qu’il vaut mieux éviter de désobéir, et un savant demi-tour est orchestré afin de prendre le chemin de l’entrée, avec au passage un sourire d’excuse pour les clients qui demeurent au bar dont Dusaan qui voudrait manifestement une nouvelle boisson. L’ubiquité serait parfois bien pratique…

Tentures écartées, elle se faufile jusqu’à la lourde porte qu’elle ouvre, permettant ainsi à son regard de se poser sur la femme qui trône sur le parvis. Une femme, tiens donc… Prunelles éhontées qui font le détail rapidement, cherchant à deviner le pourquoi de la visite tandis qu’un sourire s’accroche sur les lèvres, donnant le change.

Les habits sont sales et passés, les cheveux mal mis, visiblement pas une bourgeoise et encore moins une noble, pas une cliente donc. Une demandeuse d’ouvrage pour le mieux ou une oiselle égarée, une de plus au pis…
Les conclusions n’ont pas été longues à tirer, l’instant écoulé est bien maigre depuis que la porte s’est ouverte et alors que le son de la voix s’élève, aimable…


– Le bonsoir à vous. En quoi pensez-vous que je puis vous être utile ?

Pensée vers la gamine, elle a intérêt a avoir déguerpie… Ne pas avoir pu prendre le temps de s’assurer qu’elle obéisse laissait à son esprit un doute et un gout amère de tâche inachevée.
--Gris
Une perturbation dans l’Odeur, dont il sent soudain les arômes se disperser. Effluves lourdes qui tournoient près du sol, vulgaires, entêtantes ; les fragrances les plus délicates se sont soudainement élevées en volutes éthérés.
Feulement frustré, il montre les dents et dresse sa queue mais soudainement la raison de ce chaos olfactif s’explique à lui et il sent sur sa tête la caresse caractéristique d’un être humain. Inquiet, il se ramasse, montre les crocs, sort les griffes : d’habitude, les enfants jouent plutôt à lui lancer des pierres, on ne la lui fera plus.
Les caresses qui s’ensuivent mettent pourtant sa méfiance à rude épreuve et il rentre bientôt ses griffes. Ronronne mais n’en pense pas moins ; il sent autour de lui l’Odeur qui s’échevelle, se disperse et se ramasse enfin, souillée par une nouvelle composante. Dubitatif, il l’examine sans cesser de ronronner pour donner le change à la fillette.
La nouvelle senteur n’est pas désagréable. Ténue, à peine perceptible, elle flotte, légère, au dessus des autres, se mariant occasionnellement à elles en un impromptu savoureux. Une touche de rose, une nuance de sel, une idée de fraîcheur, un soupçon de chair. Elle s’intensifie soudainement, le prend si fortement qu’il ne peut plus l’analyser froidement, elle le prend et c’est une sensation de vivacité, de jeunesse et de tendresse qui le saisit, il miaule de surprise quand on le prend dans des bras maigres pour le cajoler. Tout à fait rassuré désormais, le prince des rues décide alors qu’il est temps de profiter de la situation, et lance un long miaulement affamé en frottant sa tête contre le creux de l’épaule de son admiratrice.
Aussitôt pourtant, nouveau tumulte dans les volutes de l’Odeur qui le distrait encore de sa faim. Nouveaux parfums, plus forts, puissants, qui l’écrasent et l’emportent en des contrées enchanteresses. Musc, ambre, jasmin peut-être, plus légère, et toujours one pointe de rose, une senteur de chair nue. Un chuchotement distrait son ouïe, il feule, plus comédien qu’inquiet, mais les lourdes effluves se dissipent bientôt, le laissant seul avec sa protectrice.
--_alice_
Elle cajole, elle prend soin, très grand soin de son petit trésor. Assise à même le sol, sans même imaginer qu'elle ne peut avoir le droit d'être là où elle est, Alice garde le chat dans ses bras, fourrant par moments son petit nez dans le pelage crasseux mais doux du petit félin. Décidément, elle faisait bien de vouloir rester à la Rose !
Des pas, pressés et apparemment énervés. Mince alors ! Pas le moment de venir l'enquiquiner avec des histoires de grandes personnes !
De petits miaulement de faim se font entendre. Mais oui Minou-Chat, je vais m'occuper de toi ! T'en fais pas, je vais te donner à manger ! Et tu sais quoi ? On mangera tous les deux, parce que moi aussi j'ai faim. D'ailleurs, il n'y a pas que le chat qui se plaint... Le petit bidon de la gamine laissait échapper par instants des gargouillis faisant foi.
Sur les pas se hissa alors un visage. Tiens ! Mais c'est la belle du Bar ! Ah... Mais pas qu'elle ait l'air ravi, loin de là ! Il faut se faire discret.
Aller à la cuisine ? Emporter le chat ? Au regard qu'elle lui lance, mieux vaut ne pas broncher, non-non !
Alors que la belle au cheveux noirs de jais faisait demi-tour, ses talons claquant sur le sol du salon -l'a vraiment pas l'air content la donzelle...-, la petite se leva doucement, ne voulant pas effrayer le précieux félin qu'elle tenait entre ses bras menus, et se dirigea en marchant avec la même précaution vers la cuisine, qui, de toute manière, était l'endroit qu'elle avait prévu d'aller visiter en se levant.
Petit slalom entre les gens qui jonchent la salle, discrétion obligatoire. Porte de la cuisine poussée ; mouvement effectué à l'aide des épaules, ne pas cogner le chat on a dit !
Les grands yeux noirs firent le tour de la pièce : la Dame Obscure était toujours là. Pas toute seule. Une autre dame à l'air tout doux se trouvait à ses côtés. Par contre, la belle Obscure n'avait pas l'air doux, elle, non-non ! Au contraire, elle semblait bouillonner, autant que la soupe qui se mitonnait dans son chaudron.
Alice déposa le chat au sol, lui murmurant doucement que tout irait bien s'il restait sage et en place, lui disant aussi qu'il allait bientôt pouvoir manger (et elle aussi, autant faire d'une pierre deux coups !). De ses billes d'onyx se posèrent sur Obscure. Un petit sourire se dessina sur le visage de l'enfant.

Merci de m'avoir prêté ta chambre Dame Obscure ! Il est chouette le lit. Dis, tu penses que je peux goûter aux fèves maintenant ?

Avait-elle eu l'air de se moquer éperdument de la nouvelle venue ? Mais parfaitement ! Pas comme si elle devait commencer à copiner avec toutes les filles du bordel ! Elle avait d'autres chats à fouetter. Enfin, non pas des chats ! Petit regard vers son matou derrière elle. Disons plutôt d'autres chiens à fouetter. C'est bête un chien...

--Cypriene
Rexanne a écrit:

– Le bonsoir à vous. En quoi pensez-vous que je puis vous être utile ?




Cyprienne pousse un soupir intérieur de soulagement, la porte s'est enfin ouverte. Elle pose son regard sombre sur la femme face à elle. Jolie chevelures un peu bouclée, soignée... Peau propre, oeil noisette animé d'un vif regard... La dame plutôt bien vestue n'a pas l'air d'être une simple portière. La malendreuse relève le buste et les épaules, il va lui falloir convaincre, elle sait qu'elle n'a guère la teste de l'emploi, ou en tous les cas l'apparence. Elle répond d'une voix neutre:

On m'a dit qu'vous cherchiez d'la main d'oeuvre... Oh j'sais bien qu'j'suis pas très r'gardable là, mais j'suis sure qu'vous saurez m'arranger comme i faut pour les types qu'vous recevez, les clients quoi...

Elle plisse les yeux, les plongeant dans ceux de la maquerelle, elle va devoir la jouer finer. Ses frusques sentent mauvais et elle n'a pas franchement l'air gaillarde, mais peu importe.

On m'dit qu'le plus grand bien d'vot' maison... Alors... Zen pensez quoi?
Rexanne
A la réponse de la pauvrette, la brunette fronce le nez, presque imperceptiblement, la moue dubitative elle réfléchit. C’est que ce serait pas du luxe un peu de personnel bien sur, mais la femme, bien qu’encore jolie, n’est pas la fraicheur incarnée et surtout avait une facheuse tendance à manger la plupart des mots qui devaient franchir la barriere de ses lèvres.
Et puis finalement elle se decide, après tout pourquoi pas au moins essayer, tout le monde à bien droit à une chance. Surement pas plus idiote qu’une autre elle devrait bien être capable de parler de façon un temps soit peu élégante et être à la hauteur de la reputation de l’établissement, reputation dont elle semble être consciente.


– Eh bien entrez donc, et soyez la bienvenue. Je ne suis pas en mesure de vous promettre qu’on vous gardera, je vous offre la possibilité de montrer votre valeur. Concernant votre apparence on devrait pouvoir y remédier en effet, après un bain chaud on vous trouvera une tenue. Vous devez sans doute le savoir, à la Rose pas de putains de bas étages. De la tenue et de la prestance, de la conversation aussi, il ne s’agit pas seulement de retrousser les jupons. Il faudra donc, en plus de l’apparence, reviser votre diction.

L’Epine de la Rose sourit, aussi rassurante que possible, le but n’etant pas d’affoler un bonne volonté. Elle s’efface, laissant à la nouvelle venue la place de s’immiscer dans l’encadrure de la porte et pénétrer dans le vestibule.

– Mais suivez moi donc, je finirais de vous expliquer tout cela en temps voulu. Je vais vous montrer où vous baigner mais je ne pourrais vous assister, notre maquerelle est exceptionnellement souffrante, aussi dois-je superviser la soirée.

Joignant le geste à la parole elle referme la porte derrière la femme puis écarte les tentures pour la mener à travers la Grande sale et finalement grimper les escaliers à grandes enjambées. C’est qu’elle n’aime guère laissée la Salle livrée à elle meme, ou presque.
Poussant le battant de la porte d’une chambrée encore inoccupée elle indique d’un geste à l’inconnue qu’elle peut y entrer.


– Faites à votre guise, installez vous et préparez votre bain, je vais vous chercher la malle de vetements qui permet d’habiller les nouvelles venues en attendant que leur pécule leur permette de s’acheter leurs propres habits.

En quelques pas elle gagne la chambrée de Chloé, l’ancienne intendante qui gérait les tenues, et pousse en hate le coffre devant elle jusqu’à destination.

– Voici de quoi vous vetir. Désirez vous prendre du service dès ce soir ou attendre demain? Et d’ailleurs, comment doit-on vous appeler?

Appuyée contre le montant de la porte, elle attend réponse, savoir à quoi s’en tenir avant de redescendre, s’occuper du bar et des enchères…
--Cypriene


La malendreuse hochait la tête en écoutant Rexanne.

Ma façon d'parler? Ouais... j'pouvions faire des efforts!

Comme lui avait annoncé celui qui l'avait envoyée, la femme lui parla de bains et de tenue. Tout ce dont elle avait besoin, parfait. Elle suivait l'onduleuse tenancière en observant l'air de rien la bâtisse. Décorée avec goût, un luxe suffisant et amène... Elle n'avait pas l'air mais elle savait jeter un oeil où il faut et là ou il faut...

Elle se laissa mener sans difficutés jusqu'à une chambre inconnue contenant une grande malle. La brune lui demanda si elle voulait travailler dès ce soir. A vrai dire, elle n'en avait guère envie, mais elle ne voulait prendre aucun risque. Elle retira la chose pelée qui lui servait de mantel et releva la tête. Elle regarda Rexane un sourire au coin des lèvres. Elle devait faire bonne impression.


On m'appelle Cyprienne, rapport à un truc que j'fais en abondance parait il héhé! Et pourquoi pas c'soir... Après un bon bain et tout l'tremblement!

Sourire accroché au visage, elle regardait son interlocutrice en prenant un air simplet. Elle ne devait pas éveiller la méfiance.
--Obscure
Obscure avait été débordée par tousl es travaux à la cuisine à faire et en plus que Thorvald lui avait ammené une incompétente qui ne savait rien faire de ses doigts. À chaque fois que l aservante de la Rose lui demandait de faire quelque chose , la protégée du gardien la regardait avec de grands yeux et la jeune femme devait se fâcher après elle et lui dire:

Bon si Thorvald t'as ammené ici c'est pas pour me mettre des b^tons dans les roues. Alors essaye au moins de paraître compétente. je voulais pas de toi dans ma cuisine et je veux pas plus de toi en ce moment. Alors dépêche-toi un peu qu'on finisse avec ça et qu'on puisse aller dormir.



Obscure finissait la soupe au féve en pestant contre Thorvald sa colère n'était pas apaisée. Ou était-il d'ailleur ? Sûrement à se la couler douce avec son sourire idiot au visage. La servante failli trébucher sur l'enfant qu ise nommait Alice qui venait de faire son apparition. Aussitôt à la vue de l'enfant elle s'apaisa et un jolie sourire s'afficha sur ses lèvres que le gardien avait goûté il y avait quelques minutes. Elle se pencha vers Alice et dit:

Mais de rien ma puce ce fut un plaisir de pouvoir t'aider, mais dit-moi tu n'as pas encore sommeil toi ? Il est tard tu sais. Bon toi tu as faim je crois. Hmm voyons ce que je pourrais te donner. Je crois que la soupe est prête. Je vois que tu as trouvé un nouvel ami*regarde le chat et le caresse doucement la servante adore les chats et l,animal peut le sentir* Lui aussi il doit avoir faim il est tout maigrichon. Je crois que j'ai quelque chose aussi pour lui.* Obscure alla chercher un peu de viande pour le chat et le donna à Alice pour qu,elle le donne à son ami poilu* Aller va t'asseoir je te sers ça toute de suite.

Obscure prit un bol et mit de la soupe dedans et lui donna une cuillère et le déposa devant l'enfant en lui recomendant d'attendre un peu avant de manger, car c'était très chaud. Elle se tourna vers l,autre fille et dit:

Bon aller tu vas balayer un peu dans la cuisine et après je te donnerais congé. Mais si tu ne le fais pas tu passeras la nuit debout avec moi.

Obscure la regarda froidement et ne plaisentait pas. la servante de la Rose les laissa les deux là et alla près de la grande salle observait ce qui se passait. elle vit une femme qui était habillée en nonne. Une Soeur à la Rose ?!? Cela la surprit. Elle l'observa de plus près et était curieuse de la rencontrer et espérait même qu'elle l'appercevrait et qu'elle viendrait la voir....
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