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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

Weevil
Quelle succulente ambiance, du raffiné chez les catins...

Les choses sont parfois étonnantes, à l'aube d'un renouveau, d'un besoin existentielle de se retrouver soi-même. Ce n'était point le lieu escompté, prompt au recueillement, à la recherche de son autre moitié. Non pas la niaise, mais la spirituelle. Allons donc, quand il faut aller à l'encontre de son destin, l'endroit aussi glauque soit-il, n'a que peu d'importance.

Il était vêtu de son vieux mantel de tous les jours, même étant d'appartenance noble, il ne se la jouait pas comme la plupart d'entre eux. Ou plutôt, il avait cessé de le faire. Le long des faubourgs de la cour des miracles, là, où les rats côtoient les éternelles assoiffés cuvant leurs mauvais vins qui n'avaient que de nom le fameux nectar, car ils avaient plus de ressemblance avec le vinaigre...
Dans des ruelles trop sombres, bien qu'en plein jour où pouvait y voir des enfants, des marmots de la rue, comme ils disent. Des dérobeurs de bourses, des âmes bien pensantes faisant preuve d'altruisme pour alléger de quelques deniers, la populace innocente...

Innocence, en voilà un mot qui avait été prohibé de ce coin du royaume. Personne, ici lieu, ne pouvait se targuer d'en être. Ils possédaient tous le syndrome des hommes mis en geôle. A savoir, faire gonfler à l'instar d'une citrouille, les têtes des geôliers et des bourreaux, avant que ces derniers en fassent tomber quelques unes. Triste spectacle sanglant à souhait pour la piètre populace qui n'a autre divertissement et avertissement que le coup de la hache sur le cou de ces pauvres meurtriers.

Quelle ironie ?! Il suffit d'être du bon côté de la barrière pour rendre légitime les actes les plus barbares. Ainsi, un bourreau devient un homme "respectable" du moment, où il assassine impunément ceux qui n'ont eu la chance de le faire.

Il continua sa route enjambant les victimes des ivrognes, leurs bouteilles étant des cadavres. Au milieu des flaques, des pavés mal entretenus, de l'odeur de la pisse et du vomis, il avançait jusqu'à atteindre un bordel. Lieu de débauche fort bien amené, surement que ces dames se trouvent honorables. "Voyons donc si leurs honoraires sont du même acabit", pensa-t-il en poussant fermement la porte de l'office. Il entra sûr de lui, comme si il entrait en terrain conquis.

Une fois, à l'intérieur, l'ambiance et le décor ne trahissait point les lieux. Il s'agissait bien d'un stéréotype de maison close, soit. Il traversa le seuil dans une impression d'atteindre le point de non retour, comme le fit César en passant le rubicond. Se postant à l'accueil, faisant grincer ces quelques écus dans la main, il se mit à attendre que service soit rendu.
--Mme_madeleine
La courte rencontre avec Mme Succube n’a point suffit à Mme Madeleine pour ressentir la même inquiétude qui semble envahir les pétales, l’épine et le gardien de la Rose. Certains pourraient dire que son cœur est froid comme la glace. Elle préfère penser qu’il n’est nulle raison de s’inquiéter outre mesure. Dieu donne et reprend la vie, il est seul décisionnaire, et nul ne peut aller à l’encontre de son choix. Alors, le jour où Il choisit qu’un cœur doit s’arrêter de battre, il faut savoir se plier à sa décision et ne pas pleurer et supplier comme une jouvencelle.

Le gardien a pris les choses en main. Doucement, les marches sont grimpées et le couple silencieux disparaît dans la pénombre de l’escalier.
De sa démarche chaloupante à laquelle Mme Madeleine devrait malheureusement s’habituer avant que son Seigneur ne décide de s’occuper d’elle, Rexanne lui montre la porte de la cuisine. Elle sent une certaine animosité dans son ton à l’évocation de la servante. Un léger froncement de sourcil vient raffermir encore plus le visage sec de l’intendante. Ainsi donc, en plus d’être débauchée, elle rajoute le fait d’être acerbe et médisante envers son prochain. Elle effectue une prière silencieuse pour cette âme égarée, qu’elle espère ramener prochainement sur la voie de la raison.
Ses pas la guident vers la cuisine, avant de s’arrêter en bas des marches et d’effectuer un demi tour pour observer la salle. Elle s’accoutume à l’odeur, à la pénombre ambiante, aux tenues dépravées. Pour mener à bien sa mission, elle devra accepter cette débauche tout en accompagnant ces filles sur le chemin de la vertu.

Son œil est tout à coup attiré par le félin qui louvoie dans la grande salle. Perdu, il a l’air, alors qu’une enfant descend doucement les marches non loin de Mme Madeleine. Dieu, qu’est-ce qu’une enfant si jeune vient donc faire en ces murs. Crispation, épaule qui se soulève, l’intendante respire un bon coup pour ne pas provoquer d’esclandre, se promettant que la gamine serait la première à sortir de la Rose, qu’elle ne connaîtrait pas la luxure propre à ce lieu.

Alors qu’elle va se déplacer pour la rejoindre, Rexanne quitte son bar et vient lui chuchoter quelques mots à l’oreille. Soulagée, Mme Madeleine suit du regard l’enfant qui se faufile devant ses yeux en direction de la cuisine. Le ballet continue, la valse des filles et des hommes qui les dévisagent, l’alcool qui coule dans les gorges et les regards appuyés sur les formes des catins de la Rose.
Une autre femme est amenée à l’étage.
Elle devine quel sort lui est réservé.
Encore une prière silencieuse pour cette pauvre âme.
Mme Madeleine se retient de lui saisir le bras, pour ne point qu’elle se lance dans cette dépravation. Sa main se lève, mais se baisse presque aussitôt. Plus tard, prendre son temps, faire connaissance avec toutes les jeunes filles… ensuite seulement elle pourra accomplir sa tâche.

Enfin, réajustant sa mise, elle se tourne vers la cuisine et s’y dirige d’un pas sûr, manquant de rentrer dans Obscure de plein fouet. La servante, sans doute.
Son bras est pris, fermement, avant de lui faire effectuer un demi-tour rapide et de la ramener dans la cuisine.


Vous êtes la servante, c’est cela ? Veuillez faire porter une bassine d’eau fraîche à votre patronne jeune fille, et arrêtez de rêvasser dans la salle d’à côté !

Ses yeux se posent ensuite sur la fillette, puis sur le chat.

Un chat dans une cuisine ? Il n’a pas sa place ici, au milieu de la nourriture et des plats !

Petit à petit, elle prendrait sa place en ce lieu. Déjà, ses réflexes d’intendante revenaient, elle prenait les choses en main, ne supportant pas que quelque chose aille de travers.
Son ton et son air sévère ne souffrent pas de réponse négative.
--Obscure
Obscure qui observait la salle de ses yeux curieux ne fit pas attention quand la Soeur se déplaça. Ses yeux avaient étaient attirés par un bel homme qui vnait d'entrer et qui semblait bien décidé à se faire servir le plus rapidement possible, mais à peine la servante avait posé son regard sur l'homme que quelque chose l'aggripait de force et l'obligeait à tourner de bord et entrer dans les cuisines. Mais qui osait faire ça ? Probablement Rexane qui ne l'aimait point, mais elle ne s,baisserait pas à médire contre la serveuse de la Rose. finalement, elle regarda la femme à ses côtés et ce n'était autre que la religieuse et qui lui demanda si elle était la servante. Obscure leva les yeux au ciel et trouva cette question bien inutile. Bien sûr qu'elle était la servante sinon elle serait l'autre côté à jouer des mains et de ses charmes pour attraper un beau poisson et s'amuser un peu. La jeune femme garda tout de même le silence. La nouvelle Intendante n'avait pas l'air très commode et cela déplaisait grandement à la jeune servante de la place. Et ce fut le comble lorsqu'elle prit en otage sa cuisine et les membres qui y étaient. les yeux bleus d'Obscure devinrent noirs de colère et se tournant séchement vers la Soeur et lui répondit:

Mais dite donc vous pour qui vous prenez-vous ? Oui il y a un chat et alors ? Et oui il y a une enfant et puis ? Vous voudriez peut-être que je dise à cette pauvre enfant d'aller voir ailleur et qu'elle se ramasse dans un endroit pire qu'ici ? Qu,elle dorme encore dans les rues et meurt de froid et de faim ? Mais servez-vous un peu de votre tête par tous les Saints. Et par la suite ic, cette cuisine, c'est ma place, c'est mon monde et vous n'irez pas le bouleverser. J'ai déjà assez de misère comme ça pas besoin d'avoir une vieille femme aigre et qui veut tout contrôler. Je vais aller porter de L,eau à La Succube et par la suit nous allons dicuter plus longuement ce que vous aurez le droit ou non de faire ici dans MA cuisine. À l'extérieur, vous ferez de moi ce que vous voudrais, mais c'est moi qui décide qui a le droit ou non d'être ici. Et si vous pouviez être disons moins séche et amer ce serait encore mieux. Bon aller j'ai pas juste ça à faire il me reste du travail sur les bras.

Obscure regarda une dernière fois la religieuse et attendit sa réaction.
--Esemyr
[Sincèrement désolé pour ce retard indigne, gros pépin m'ayant empêché de poster et de prévenir...]


Le bal se poursuivait. Les nouveaux entrants se succédaient, la danse autour du comptoir et de sa sculpturale tenancière offrait de nouvelles figures et les visages trahissaient des attentes et des espoirs qu’un œil même inattentif n’aurait eu aucun mal à déceler. Il y avait dans cette parade quelque chose d’enivrant, qui faisait naître l’impression qu’au-delà de ces portes, il n’y avait rien, que ce monde clos et hermétique était le seul qui fut. Les yeux de la belle Demetria absorbaient tout de ce spectacle, comme si les images qui se succédaient sous son regard étaient seules à même d’étancher sa soif de découvertes. Un léger cillement dans ses iris attira l’attention d’Esemyr. Il en trouva l’origine sans grande difficulté. Un nouvel arrivant venait de rejoindre la danse. Il faisait penser à la nuit, ses gestes et son apparence, soignés, calculés presque, évoquant le calme étrange qui accompagne la tombée du soir. La jeune femme était fascinée, nul n’était besoin de le dire. Elle connaissait l’homme, et même, comme la disait à mots cachés l’ébauche d’un sourire sur ses lèvres, attendait qu’il vienne ce soir. Parier sur le fait qu’il venait avec la ferme intention de remporter l’enchère n’était pas courir un gros risque, et Esemyr se promit de jauger avec plus de précision celui qui s’annonçait comme un adversaire, si tenté que l’on puisse s’amuser à comparer le jeu de ce soir avec un combat. L’occasion se présenta plus rapidement qu’il l’eut pensé. Demetria revint à lui, et comme si elle connaissait sur le bout des doigts l’art de faire naître le désir, elle lui adressa un sourire qui attisa les braises naissantes de ses sens. Le contact qui suivit, de ses doigts délicats sur son bras, alors qu’elle l’entraînait vers le comptoir, alimenta le feu comme un alcool délicat venait irradier le palais de l’heureux goûteur qui se délectait de sa saveur.

Mais sur la route, pourtant vierge d’embûche, qui les séparait de la rousse enflammée qui semblait tenir les lieux d’une main de fer, un incident qui ne sembla bientôt être qu’un grain de sable ayant à peine déréglé le déroulement de la soirée, les fit changer de trajectoire. La maîtresse de la Rose fut prise d’un soudain malaise et Demetria l’amena auprès de la maîtresse des boissons.


Vous n'aviez pas tort Bel éphèbe, c'est bien cette formidable rousse qui est la Reyne de la Rose et la gardienne de ses pétales. Seulement elle semble avoir besoin de repos, et c'est donc vers la belle Rexane que je vous mène, si vous aviez question à poser ou souci matériel à régler... Ce sera aussi peut-être pour vous l'occasion de gouter un des autres breuvages préparés avec soin par la jolie serveuse.

Besoin de repos… L’agitation avait été d’une brièveté étonnante, comme les quelques cercles que dessine un caillou jeté au milieu d’une rivière, sans pouvoir jamais avoir la moindre influence visible sur sa course. Preuve que ce « besoin de repos » était un incident régulier, ou du moins attendu par les serviteurs de la Rose. Le portier avait rejoint sa maîtresse avec une agilité qui démentait la lourdeur qu’aurait pu laisser supposer sa carrure, et en à peine quelques battements de cœur, il avait disparu avec elle vers les étages. Pourtant, le temps d’un souffle aurait suffi à la Salamandre pour saisir du coin de l’œil des détails qui ne trompaient pas. Et Esemyr avait eu un intervalle de temps à sa disposition largement suffisant pour que se dévoilent à ses yeux nombre de ces détails. Un malaise soudain. Mais prévisible pour les habitués. D’un rapide regard, d’autres images fugitives avaient nourri l’instinct affûté d’Esemyr. La pâleur si particulière du teint de la femme aux cheveux de feu. L’éclat fugace qui avait illuminé ses prunelles. Du poison, cela ne laissait nul doute subsister. Un poison lent, long, qui devait la ronger. Contre lequel elle prenait un antidote, aux effets parfois aussi terribles que le venin qu’il combattait. S’il avait eu quelques minutes de plus pour réunir les morceaux, analyser les indices et faire tourner les rouages de son esprit, il aurait pu, peut être, identifier la nature, le nom et l’origine du poison qui dévorait la maîtresse de la Rose. Mais peu lui importait. Le simple fait d’avoir découvert qu’elle portait en son sang une substance mortelle, d’avoir rangé dans un coin de sa mémoire les quelques informations qu’il venait de glaner, avait un prix inestimable. Et lui offrait un atout formidable pour les enchères qui, à n’en point douter, ne tarderait plus à s’ouvrir. A lui de savoir le manier avec subtilité.

Alors même que son esprit fusait des ces milles réflexions, il offrit un sourire à Demetria, qui l’abandonna aux bons soins de « la jolie serveuse ».


Désirez vous que je vous laisse discuter avec Rexane plus tranquillement ?

Ce que je désire, jolie brûlure de mes sens, se limite à une seule convoitise pour l’heure. Mais les bassesses de ce monde s’acharnent à nous tirer les pieds pour nous faire quitter les nuages… Et j’ai bien trop abusé de votre temps, qui se doit d’être partagé, à mon grand regret, ne serait-ce que par égard pour les autres voyageurs venu glaner une broutille de bonheur.

Tout en libérant son bras, il approcha ses lèvres de l’oreille de Demetria, et lui souffla, pesant savamment l’intonation de chacun de ses mots :

Permettez-moi d’oser la folie d’espérer que nous nous retrouverons en un lieu où nous n’aurons plus que faire des égards et des convenances…

Puis il éloigna sa bouche du creux de l’oreille de la jeune nymphe, avec une lenteur laissant à Demetria le temps de sentir la respiration d’Esemyr sur sa peau, et finit par rompre, aussi délicatement qu’un fil de soie cassant sous le poids d’une goutte de pluie, ce bref instant de souffrance pour leurs sens.

Il laissa s’échapper le petit oiseau, qui alla se poser un peu plus loin, passant près de l’homme d’ombres tissés sur lequel son regard s’était arrêté un peu plus tôt. Ce dernier posa ses yeux sur Esemyr, calculant, pesant, estimant sans nul doute les chances qu’il avait et la fortune que pouvait bien posséder la silhouette gracile et efféminée qu’Esemyr s’appliquait à montrer à la galerie de fauves aux aguets qui gîtait en ce lieu. L’homme au regard nocturne lui adressa un imperceptible salut de la tête, comme s’il le reconnaissait, après un examen détaillé, comme un adversaire tout à la fois dangereux et estimable. Fort bien, celui qui, comme le trahit définitivement le murmure qu’elle seule entendit qu’il glissa à l’oreille de Demetria, semblait être un rival de haute volée. Non seulement la fleur dont les premiers pétales étaient à cueillir ce soir mêlait une beauté envoûtante, faite de pureté juvénile et de séduction incendiaire, à un esprit vif et délicat, attentif à chaque détail qui l’entourait et qui savait savourer l’échange de mots tissés en un jeu étrange entre chasseur et proie, sans jamais que l’on sache vraiment qui était l’un ou l’autre et dont, même, les rôles semblaient pouvoir s’intervertir à chaque détour de phrase, mais au surplus, il y avait avant de remporter la permission d’approcher ses doigts des pétales à cueillir un combat à mener d’ombres et de silences, de manigances furtives et de manipulations murmurées, de variations nuancées et frissonnantes, avec un rival qui semblait jouer sur la portée que lui. Il répondit à l’homme d’ombres par un léger haussement d’un coin de lèvre, souligné par un éclat rieur illuminant brièvement la teinte violette de ses iris, avant de se tourner vers Rexanne.

La maîtresse des boissons avait fort à faire. Sans même qu’elle bougeât de son trône venait de lui échoir le sceptre de la soirée, par lequel elle devrait décider, juger, départager et enfin offrir la rose enflammée dont la pureté première s’évanouirait ce soir. Qu’il eut été dommage qu’Esemyr ne soit passé par ici ce soir, qu’il n’eut rien su de l’étrange pièce qui se jouait là, qu’il n’eut pu tenter sa chance de donner forme nouvelle à cette pureté première. Qu’il gagne ou perde, ce soir, il pouvait remercier le hasard, la chance, l’instinct, qu’en savait-il, de lui avoir permis de franchir ce seuil cachant aux yeux du monde tant de volupté. Et celle qui en détenait les clés, désormais, s’appelait Rexanne. La tenancière qui virevoltait avec une aisance nonchalante entre les divers clients, portant tous leur susceptibilité, leurs défauts et leurs envies, avec lesquels la belle jonglait, brisant s’il le fallait tel espoir mal verbalisé ou tel orgueil trop haut placé d’un trait d’une langue acérée qu’elle maniait à merveille.


Belle Rexanne, si vous permettez que mes lèvres forment votre doux nom… Vos mains expertes trouveraient-elles un court moment de pause à faire dans leur ballet pour servir un nouveau verre de votre liqueur de rose, afin d’étancher la soif que fait naître en ma gorge l’attente angoissée d’une fleur d’une autre sorte ?
Lyhra
Il était la minuit passée d'une heure.

Ou bien plus tard encore.

Le feu se mourrait dans l'âtre faute de bois et Thorvald avait glissé de sa chaise en une position bien inconfortable.
Le gardien ne gardait plus que la Reyne et la porte, en bas, était laissée sans surveillance.
Elle ne lui en tiendrait pas rigueur.
Obscure avait raison, la Succube le voulait mettre dans son lit.

Elle y reposait d'ailleurs en son lit coquille, sa respiration soulevant légèrement le drap, le front déjà moins pâle.
Un étourdissement, un simple étourdissement.
Le poison...

Elle émit un son vague, se tourna emportant le drap, dévoilant la rondeur d'une croupe avenante.

La Rousse ne fut pas longue à ouvrir un oeil, puis l'autre, tachant d'accomoder sa vision tout comme sa conscience.

Il faisait nuit, que faisait-elle dans sa couche ?
Pourquoi diable Thorvald dormait il à coté ?

Puis tout lui revint morceaux par morceaux et même l'arrivée de cette austère bonne femme égarée chez elle comme un poil dans la souplette.


Thorvald ?
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Rexanne
La main appuyée sur la chambranle de la porte d’une chambre à l’etage elle enregistre l’information.. « Cypriene »… Un hochement de tête en réponse tandis que la cervelle s’agitait. Elle disait bien vouloir travailler le soir même, pourtant le fond de ses prunelles disait l’inverse et la le raisonnement de la Brunette venait d’en décider autrement.

– Après tout profitez de votre bain et reposez vous pour être en forme dès demain plutôt. La nuit est déjà avancée et je préfère voir la question du langage avec vous demain avant que vous ne vous mettiez à l’ouvrage.

Elle voulait également, et surtout, la présenter à la Maquerelle avant tout, mais de cela elle ne dit mot. Un naturel soupçonneux et défiant d’une âme ayant arpenté trop longtemps les chemins poussiéreux ne se perd pas par le simple fait de dormir dans de beaux draps !
Un sourire amical donc et elle tourne les talons, talons qui ne mirent pas long feu à claquer dans les escaliers pour redescendre de l’étage. La soirée battait son plein et il fallait vendre l’hymen de sa jeune amie.

Auprès de son bar se massaient les clients qu’elle avait du abandonner les quelques minutes nécessaires à introduire la dénommée Cypriene. A bien y regarder il y en avait même un de plus, un manteau élimé bien que de bonne facture enveloppant sa silhouette. Un qui n’avait sans doute pas prit la peine de frapper ou bien celle d’attendre si toutefois ses coups étaient demeurés sans réponses et pour cause… Dans les circonstances actuelles dans un cas comme dans l’autre elle ne pouvait lui en tenir rigueur. Sourire avenant qui jaillit donc sur ses lèvres tandis qu’elle se glisse d’un mouvement fluide derrière le comptoir, adressant au passage un clin d’œil à Dem’. De celui qui se veut rassurant, de celui qui dit « tu n’es pas seule », de celui qui suggère qu’il va falloir passer aux choses sérieuses aussi sans doute.

Après ce témoignage amical au jeune bouton de Rose la Brunette s’emploie à satisfaire les clients. Dusaan avait demandé boisson avant même qu’elle n’ait la porte à ouvrir, aussi s’empressa-t-elle de lui remplir de nouveau le verre qu’il avançait, avec un sourire d’excuses en prime.


– Je suis navrée pour l’attente, peut-être faudra-t-il que je songe à me faire pousser des bras supplémentaires !

Plaisanterie légère pour faire bonne figure bien qu’elle ait déjà été en mesure de se rendre compte de l’affection particulière que lui portait le pauvre homme, aussi devinait-elle que le sourire aurait sans doute suffit à la faire pardonner à ses yeux.

Un sourire accompagné d’un signe de tête est ensuite adressé au nouvel arrivant, attestant ainsi qu’elle l’avait bien vu et promettait de venir prendre commande, tandis que l’éphèbe arrivé au commencement de la soirée prenait la parole.

- Belle Rexanne, si vous permettez que mes lèvres forment votre doux nom… Vos mains expertes trouveraient-elles un court moment de pause à faire dans leur ballet pour servir un nouveau verre de votre liqueur de rose, afin d’étancher la soif que fait naître en ma gorge l’attente angoissée d’une fleur d’une autre sorte ?

Prunelles qui se pose sur le client, onyx où brille l’Amusement, celui là même qui chatouille la commissure de ses lèvres à les en faire se relever en une naissance de sourire espiègle.


– Eh bien je le permet en effet, à quoi servirait donc un nom si l’on ne peut en faire usage ?

Le clin d’œil qui ponctue ses dires se fait taquin puis la Brunette s’active à lui donner satisfaction, servant la boisson demandée avant de la déposée doucement devant lui.

La liqueur de Rose de Messire…. Timbre aussi chaleureux que malicieux qui baisse d’une sonorité pour poursuivre Quant à l’attente pas d’inquiétude bientôt elle sera soldée, d’une manière ou d’une autre.

Ainsi que promis l’attention de l’Epine de la Rose se tourne ensuite vers le dernier arrivant, armée d’un sourire enjôleur. Les iris ne manquent pas de le détailler de pieds en cape, discrètement, afin d’en être tout à fait sur : il lui est inconnu. Aussi attaque-t-elle :

– Le bonsoir à vous Messire et soyez le bienvenu à la Rose. Je suis Rexane, Maitresse des boissons icelieu. Je vous demanderais dans un premier temps de me remettre temporairement les éventuels armes que vous porteriez sur vous puis je vous inviterais à me faire part de vos désirs.

Consciente des différentes interprétations qui peuvent être donné à ses derniers mots, le sourire se fait espiègle tandis que la main se tend, impérieuse, pour recevoir les armes qu’il ne manquera pas de porter en bon Courien.
Thorvald_
Longtemps les flammes avaient dansé devant ses yeux aveugles.

Il les regardait sans vraiment y penser quand un démoniaque sommeil finit par le cueillir pour l'entraîner dans un songe étrange. Sans cesse un voilage se soulevait, avenant, souple, dévoilant un autre voile, à l'infini, l'empêtrant dans ce qui s'avérait peu à peu être un linceul, immobilisant ses membres et l'empêchant d'accéder au sommeil profond qui l'aurait consolé.

Durant une éternité.

La voix de la Succube le tira délicatement de ce piège où il s'asphyxiait. En un instant il était sur pied et écartait le voile de sa couche, qui enfin offrit à ses regards le corps bien vivant de sa Reine.


Je suis là.


Ses traits tirés devaient trahir son inquiétude. Il aurait voulu feindre un sourire rassurant. Lui, si proche de toutes, et à la fois si secret derrière son minois d'apollon et son herculéenne carrure. Pour une fois, son indifférence étudiée et sa nonchalance s'étaient ouvertes sur sa vérité profonde. Il n’était rien sans elle.

Sa large patte osa enserrer les doigts délicats qui avaient repris vie, tandis qu'il se penchait sur la Reine Pourpre, sa Reine.

_________________
X
--Mme_madeleine
Si Mme Madeleine avait su rire, autant dire qu’elle aurait éclaté d’un rire franc devant cette insolence à l’état pur. La servante lui parlait sans honte de sa cuisine, de son monde, de son lieu, à elle. Avait-elle oublié qu’elle était ici employée, tout comme Mme Madeleine l’était. Qu’elle officie ou non dans cette cuisine ne changerait rien.
Des servantes, elle en avait mâtées des plus coriaces, qui arrivaient avec le verbe haut et une fierté mal placée. Ceci avait le don de l’énerver fortement, et elles retrouvaient rapidement le rang qui leur était dévolu après quelques joutes verbales acerbes où elle gagnait toujours.
Un cœur de glace, ne l’oublions pas. Elle n’avait point de pitié pour le petit personnel. La pitié venait seulement pour les âmes égarées, celles qui ne réussissaient point à trouver le chemin vers leur Seigneur.
Elle se permettait de plus de lui donner des conseils. Être moins sèche et amer avait-elle dit ? Comment pouvait-elle croire que l’on pouvait diriger un pensionnat de plus d’une centaine de jeunes filles sans être un minimum autoritaire pour faire respecter sa loi ?

Dites jeune fille, vous qui semblez croire en votre jugement éclairé.
Vous vous permettez donc d’appeler ce lieu votre cuisine ?
Ainsi donc vous vous l’appropriez sans vergogne alors que celui-ci appartient à votre patronne ?
Vous êtes employée ici, ne l’oubliez pas.
Et que cela soit votre cuisine ou pas, cela n’y change rien
Si vous aviez une once de jugeote jeune fille, vous auriez songé qu’un animal aussi sale que lui n’a rien à faire dans un lieu où l’on fait à manger. Il aurait sa place à la cave, à la limite, pour y chasser les rats et les souris, mais en aucune façon au milieu des victuailles.
Et nous ne sommes point des paysans icelieu pour avoir recours à un tel animal.
Souhaitez-vous donc que cette créature du sans nom vous apporte mille tourments et maladies ?
Réfléchissez donc une minute enfin !


Droite comme la justice, Mme Madeleine fait face à Obscure.
Maintenant, passons à l’enfant.


Cessez donc de prendre cet air outré, cela ne prend pas avec moi, et par pitié, ne jurez pas sur tous les Saints, cela m’horripile fortement
En ce qui concerne cette enfant, que puis-je vous dire de plus si vous ne comprenez pas qu’elle serait mieux à servir dans un couvent ou un collège de jeunes damoiselles au lieu de côtoyer des filles de joies et des hommes prêts seulement à lui sauter dessus malgré son jeune âge.
C’est, somme toute, de la pure logique.

Les choses remises en place, elle se présente tout de même. La politesse était une qualité qu’appréciait son Seigneur, il ne fallait pas l’oublier.

Maintenant que les choses sont dites, laissez-moi me présenter à vous.
Mme Madeleine, intendante des établissements les plus respectables de Paris avant même que vous ne mouilliez vos premières couches.
--Jaysabel
Devant la porte du bordel

On appelait ça une maison close l'endroit d'où elle venait. Elle avait pu y passer deux ans de sa vie avec les autres filles et la mère de l'endroit. Là-dedans, on y élevait les filles nées du travail et envoyait les garçons à l'orphelinat. Ils serviraient à quoi de toute façon dans le monde obscur des femmes?

Jaysabel parcourait les rues à la recherche d'un nouveau travail. Enfin, pas nouveau, parce qu'elle souhaitait continuer sur la même route, mais dans un nouvel endroit, pour sûr. On lui avait indiquer le chemin pour se rendre à la Rose Pourpre, un nom symbolisant la passion folle. Bonne idée. Avec un nom pareil, ça devait être bondé tous les soirs et devait rapporter gros.

Une porte close. Un garde. C'était pas comme à la maison où les dames ivres ouvraient la porte en riant et en titubant. C'était pas trop trop professionnel à la maison. Et puis on en avait vu des catins oublier de se faire payer tellement elles étaient saoules. Misère...

Mais c'était du passé tout ça. Un soir comme les autres, un semblant de nobliau (semblant parce qu'on en était pas sûres) était venu demander le service habituel de la maison. Évidemment, pour alimenter l'histoire, il choisit Jaysabel. Sûrement parce qu'elle tenait encore debout. Drôle d'idée! Et puis, après cette chaude nuit, il lui avait parlé de la Rose Pourpre, endroit où il avait l'habitude d'aller. Jaysabel aurait été parfaite pour ça? Hé ben dis donc... Il la courtisait ou bien il voulait un prix d'ami peut-être? Bah non, il avait disparu en payant ce qu'on lui avait demandé.

Après avoir hésité, elle avait finit par trouver l'idée alléchante. Non pas pour le prestige, le changement ou tout le tralala qu'on peut bien imaginer, mais pour les écus sonnants évidemment. Ce que ça devait être bien d'être entourée de professionnelles du domaine. Et en plus, il y avait la sécurité! Hé ben dis donc! Si c'était pas génial tout ça!

Le semblant de nobliau lui avait dit qu'elle pourrait bien être engagée. Ça ne paraissait pas trop, mais elle avait de la culture la fille pour une gueuse, elle savait bien parler, savait se tenir droite et répondre. Ah oui répondre, les hommes aimaient ça cette attitude là. Et puis c'était pas comme si elle n'avait pas d'expérience. Dehors les blondes sans cervelles! Et puis, quand t'es pas faite pour le métier, t'es pas faites et puis c'est tout. Vaut mieux trouver quelque chose d'autre non? Comme cirer des chaussures ou travailler sur la ferme. Ces filles là pensent que c'est facile que d'ouvrir les jambes. Bah voyons...

Bon, trêve de penser, il fallait foncer. Le gardien allait bien savoir, de toute façon, qu'elle venait pour travailler. Quelle genre de fille irait traîner là sinon?

Elle s'avança d'un pas décidé vers la porte et haussa un sourcil curieux en scrutant le protecteur de l'endroit. C'était pas n'importe qui celui-là. Tout compte fait, elles auraient du avoir un homme à la maison. Ça aurait évité bien des problèmes.

Est-ce que c'était un messire ou un truc machin chouette avec un nom difficile à retenir? Ah ces nobliaux... Ah et puis, faisons l'innocente, tant pis.


Bonsoir messire.

Scrute son visage pour voir s'il est offensé. Mais que ferait un nobliau devant la porte d'un bordel dites-moi? Il serait dedans, pour sûr!

J'espérais rencontrer le propriétaire de la place. Serait-ce possible?

Joli sourire. Bah oui, fallait bien l'inciter à accepter sa requête et aller chercher la personne en question ou du moins la laisser entrer.

Lyhra
Dans la pénombre elle ne distingua pas nettement les traits de son visage mais le son de sa voix habita enfin le silence de la chambre, rassurant, éloignant la menace des ombres.

Je suis là.

Il l'avait veillé. Elle sourit. Les vieilles habitudes reprenaient vite le dessus et c'est avec une habileté toute féminine qu'il fut attiré auprès d'elle dans ce lit fantasmagorique.
Il y avait ceux qui devaient débourser gros pour y pouvoir entrer et ceux que la Succube invitait de bonne grâce...
Quant à Thorvald il pourrait, sans peut-être même s'en douter, être le maître de cette couche.
La fière Rousse ne laissait personne lui dicter sa conduite pour ce qui touchait à ses affaires mais ici, dénudée et offerte, elle voulait bien se laisser asservir...

Pourtant, au tout dernier moment elle retint son geste, l'empêchant de s'allonger tout à fait à ses cotés, c'est elle qui fit la dernière partie du chemin entre leurs deux corps, se collant parfaitement à lui, étranglée par le trouble que cette proximité faisait naitre, elle parvint toutefois à souffler, la bouche contre la sienne,


Nous devons descendre, la nuit n'est pas finie, je dois terminer les enchères... mais... après... quand le jour poindra... viens me rejoindre...
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Thorvald_
Un bras vigoureux enserra la cambrure de ses reins qu'elle avait soulevés vers lui. Cet instant, qu'il n'avait dans ses songes les plus fous jamais osé rêver, fut détourné par la récente inquiétude. Elle le cueillait au saut de sa grise veillée, à l'état le plus naturel qui fut. Éveillait en lui les désirs enfouis et les tendresses tues.

Suspendus dans l'espace de cette extravagante couche, entre ciel de lit et coquille accueillante, ils touchaient la grâce. Cependant, le couperet tomba, en un souffle enfiévré qu'il goûta sans détour ... "nous devons descendre".

Ou redescendre.

Elle bougeait, elle vibrait, elle parlait. Elle était en vie.
Il se maudit de l'avoir au seuil de la mort crue, et fit taire ses craintes d'un contact plus franc, buvant à ses lèvres les mots suivants, et les mêlant aux siens ...


Oui ... quand le jour poindra ... je viendrai.

Tenant sa main, il l'invita à revenir au monde, à quitter son coquillage, telle la naissante Venus devenue téméraire sous les souffles conjoints de Zéphyr et de Cupidon, à franchir l'écume et offrir à sa vue la grâce de ses pas.

Sauf que Thorvald, tout vêtu de pourpre qu'il fut, ne rappelait point Heure.
Quoique. L'élégance du mouvement.
Mais, non.

Ils réapparaîtraient dans la salle commune, lumineux et confiants, comme si aucun malaise n'avait jamais touché la Reine Pourpre, comme si Thorvald n'avait pas failli mourir d'angoisse.








Plus tard, la porte s'ouvrirait sur une nouvelle venue.


Thorvald, gardien des lieux. Soyez la bienvenue à la Rose Pourpre.

D'un regard appréciateur, il validerait son entrée et la mènerait à la Succube. Parce que tous les pétales de la Rose ne suffiront pas à consoler les perdants des enchères, ainsi qu'à contenter ce seigneur, là, qui s'avançait avec l'arrogance d'un Césarion, et dont le gardien, en expert, avait noté au passage la souplesse du déhanchement.

Plus tard. Plus tard ... car pour l'heure il était encore dans en suspension.

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X
--Obscure
Obscure bouillonant sur place aurait bien à ce moment tenté de dire une parole ,mais Mme. Madeleine ne lui laissa pas le temps. elle l'écouta et plus elle parlait plus elle l'agaçait. Au moins Chloé elle ne l'avait jamais énervée autant. La servante en eu assez et si en plus elle avait su que Thorvald avait été un moment dans les bras de la Reyne ça aurait été le comble de la soirée. L'enfant dans un couvent ?!? Mais le couvent ne savait-elle donc pas que c'était comme un bordel. Tout le monde le savait, que les religieuses profitaient de l'innoncence des jeunes filles. Personne ne le savait, mais la jeune femme avait été dans un couvent quelques années et y avait vécu des jours et nuits de terreur. C,est certain qu'elle éviterait cela à l'enfant coûte que coûte. Bon voilà que cela en était trop pour la servante de La Rose. Elle enleva son tablier et le jeta sur la table et dit:

Sachez que pour moi vous êtes pas la bienvenue et retenez bien mon nom. Je me prénomme Obscure Servante à la Rose Pourpre le Bordel des Miracles. Et souvenez-vous que vous n'êtes pas dans un couvent ici, mais dans un BORDEl. Alors oubliez votre Dieu ou votre charité ici je n'en veux pas. Je n,en ai pas besoin surtout et sur ce je vais vous laisser je vais aller prendre l'air j'ai fini mon travail pour la nuit. Avec un peu de chance pour vous je me ferrais égorgée dans la rue. Et oui bienvenue à la Cour des Miracles un endroit magnifique.

Obscure la rearda férocement et sortit et entra dans la grande salle et manqua de peu de foncer dans Thorvald et dit avec colère:

On m'oblige une gamine qui n'a rien fait de la soirée dans la cuisine, on me confie une fillette et en plus on me rajoute une vieille femme amer et aigre. Là s'en ai trop je tiendrais pas à bout. Alors pour le moment je vais aller faire un tour dans la cour peut-être quej 'y trouverais quelqu'un qui pourra me calmer. Arrrrrrggggg que finisse cette soirée maudite et qu'on en entende plus jamais parler....

Obscure l'avait dit devant un tas de gens et tremblait de colère et alla vers la porte l'ouvrit et la claqua fortement pour montrer à tous qu'elle ne rigolait pas en ce moment. Elle alla plus loin se laissa tomber au sol contre le mur de la Rose et éclata en sanglot....
--Jaysabel
Thorvald, gardien des lieux. Soyez la bienvenue à la Rose Pourpre.

Joli nom. Au moins, elle était désormais certaine d'être à la bonne place. Jaysabel sourit en entra en remerciant d'un signe de tête le gardien. Enfin, elle posait pied là où elle souhaitait se rendre depuis son départ de la maison.

À peine était-elle entrée qu'elle ne put admirer le décor. Une femme enlevait son tablier avec colère et le jetait férocement. Bon sang! Ce ne serait pas si différent de la maison, finalement.


Sachez que pour moi vous êtes pas la bienvenue


S'adressait-elle à elle? Mal à l'aise, Jaysabel regarda curieusement la dame, se sentant impliqué pendant une fraction de seconde.

Alors oubliez votre Dieu ou votre charité ici je n'en veux pas.

Ouff! Non, elle ne s'adressa pas à elle. Mais c'est sans se le faire dire deux fois qu'elle retint son nom: Obscure. Heureusement, ce n'était pas la propriétaire du bordel. Si ça avait été le cas, Jaysabel aurait peut-être décidé d'attendre au lendemain, le temps qu'elle se calme.

La nature de sa colère? Plutôt inconnu. Son discours était flou, mais de toute façon, cela ne la concernait pas.

Un claquement de porte... oulala! Elle n'aurait pas aimé être faite de bois à ce moment là, ni se trouver sur son chemin.

Bon, il fallait maintenant trouver la personne en charge. Un peu de nervosité la gagna tout à coup, scrutant les visages présents, sûrement confus par la scène qui venaient de se jouer devant eux.


Excusez-moi. Je me prénomme Jaysabel. On m'a parlé du bordel de la Rose Pourpre, ce qui explique ma venue. Pourrais-je savoir qui est en charge de l'établissement, je vous prie?

My god, c'était quoi cette timidité tout à coup? Avait-elle peur qu'on la renvoie chez elle? Qu'elle n'aille pas ce qu'il faut? Serait-elle trop laide? Le voyage aurait-il abîmé ses beaux habits? Avait-elle choisi, sans choisir, le mauvais moment pour se présenter en ces lieux?

Elle attendait patiemment, conservant son calme, cachant dans le plus profond d'elle-même sa nervosité comme le faisaient les comédiens de la rue.


Lyhra
Forte de cette promesse, elle rassembla ses esprits dangereusement égarés par la proximité de Thorvald et entrepris de remettre en ordre sa volumineuse crinière, lâchant sa main à regret, mais pas son regard.

Il y avait tant à faire jusqu'au matin... mais au matin...

A mesure qu'ils descendaient l'escalier menant à la grande salle, elle raffermissait ses propres pas, les adaptant aux siens, jouissant de cette intimité nouvelle.
Elle le laissa rejoindre son domaine, glissant un regard aigu du comptoir aux alcôves.

Certains avaient quitté les lieux, d'autres étaient arrivés.

Des éclats de voix attirèrent son attention un court instant, Obscure... secouant la tête devant la conduite de la servante, elle fit ce qu'elle aurait du faire depuis belle lurette, se désintéressant des querelles de cuisine -elle verrait en son temps et châtierait les fautives- et éleva la voix pour attirer l'attention de tous.


Une vierge se vend ici ce soir Messires,
Faites une offre ou passez votre chemin !


Un clin d'oeil en direction de Rexanne...

La Reyne était là.

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--Jaysabel
Une jolie rousse à la chevelure soyeuse descendit l'escalier. De par sa démarche et son ton de voix, Jaysabel ne put que constater que c'était à elle qu'elle devait s'adresser pour être engagée.

Un clin d'oeil vers une demoiselle du bordel et elle put constater la bonne entente de certaines personnes. Une pucelle? Jaysabel regarda la dame et ne put le croire. Beaucoup trop d'assurance pour être une petite nouvelle et trop de familiarité avec la maîtresse des lieux. C'était un tour bien connu des bordels qui fonctionnait que sur les nouveaux et les idiots.

Jaysabel ne put retenir un sourire. Elle pourrait se rendre utile, elle, une petite nouvelle. Les habitués ne se laisseraient pas prendre par l'arnaque s'il connaissaient les catins de la Rose Pourpre. Mais, avec elle, sans doute. Et on sait bien que les habitués dépensent beaucoup...

On avait bien entendu sa question précédemment posée. Il n'y avait aucune raison de la répéter. Simplement patienter jusqu'au moment où l'on s'occuperait d'elle. Toujours bien présente dans la salle, Jaysabel regardait la rousse descendre et attendit qu'elle remarque sa présence. Il ne fallait pas la déranger, non, ce n'était pas professionnel pour un sou.


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