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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

Thorvald_
Un tourbillon traversa le hall. Thorvald esquissa un geste pour retenir la servante, mais déjà elle se jetait dehors, furieuse. Il avait bien une vague idée de la cause de cet énervement. Il se passa la main dans les cheveux et se massa le crane, signe d'incompréhension notoire chez le colossal gardien de la Rose Pourpre. Les disputes le laissaient toujours dubitatif. Quelle utilité de se gueuler dessus ainsi, quand on obtenait tout avec un peu de douceur. Un besoin de lâcher ses haines profondes peut-être. Lui, ne bouillait d'aucune rancune, d'aucune haine. S'il bouillait ce n'était que de désir pour sa Reine et d...

... son regard se posa sur la nouvelle venue. Ah oui, une candidate pour travailler à la Rose. Il fit un effort pour étirer un sourire sur son visage délicat, et redescendre sur terre. L'envoûtant parfum l'enveloppait encore, pourvoyeur d'images hallucinantes de l'arrogante chambre.


C'est la Succube, qui est en charge de l'établissement, demoiselle. Elle vous recevra dès que possible. Puis-je vous introduire ... ?

Tout en parlant, il avait posé son énorme main sur la taille de la jeune fille, palpant la fermeté de ses hanches, la guidant à travers les voiles pourpres, et cherchait la lumineuse rousse dans la grande salle. Les clients murmuraient à son oreille le prix de la vierge. Ses yeux, alors, ne la quittèrent pas, jusqu'à l'offrande silencieuse. Régaler sa Reine, encore et encore, du spectacle divin des pétales à ses pieds. Il ne la couvrait pas d'or, mais de femmes. Jusqu'à l'ivresse. Singulier métier.
Abandonnant sa proie aux pieds de la Succube, il prolongea son regard sur celle-ci, à peine, comme on laisse ses doigts dans la flamme, juste le temps de ne pas se brûler.

Pas encore.

Puis il se dirigea vers la cuisine où il avait aperçu sa protégée : Alice. Il était temps de l'embellir et de lui donner son rôle. Là se trouvait la récemment nommée intendante. Un pétale bien particulier. Un pétale de bénitier. Il leur adressa un léger et respectueux salut de la tête et alla se verser un demi verre d'un vin léger.


Ah, tu es déjà réveillée, Alice. Comment te sens-tu ici ? Es-tu prête à endosser de nouveaux vêtements ?

Madame Madeleine, partagerez-vous un peu de ce vin avec moi ? Il est d'une douceur sans égal et ne fait pas tourner la tête.

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X
--Mme_madeleine
Ferme, mais sans jamais s’emporter, tel est son caractère.
Durant la mise au point avec la dénommée Obscure, jamais sa voix ne s’est élevée d’un iota, le ton était resté le même, sec, froid et autoritaire.
Telle est Mme Madeleine.
Ses bras se croisent à la vue de la servante qui se transforme en tempête, jetant avec rage son tablier à travers la cuisine. Voilà un emportement bien soudain. La damoiselle ne supporterait-elle pas les critiques ? Ou était-elle possédée par le Sans nom, qui la faisait persifler ainsi ?
En elle même, elle songe que non, elle ne lui fait pas la charité, contrairement à ce qu’elle avait pu avancer.
Toutefois, elle est loin de songer à la mort d’une personne, à part si son Seigneur ne lui en donne l’ordre, bien entendu.

Sachez, damoiselle Obscure, que jamais je ne souhaiterais la mort de quelqu’un.

Mais la tornade est déjà sortie, bouillonnante de colère.
L’esclandre se poursuit jusque dans la grand salle.
Dieu, cette jeune fille ne sait-elle donc point se tenir que de faire pareille scène devant la clientèle. Certes, ce ne sont que des hommes remplis de vices et lubriques, mais tout de même, il faut savoir garder sa dignité.
Le temps qu’elle se tourne vers Alice et le chat que la porte s’ouvre à nouveau. Elle s’attend à revoir arriver l’ouragan faite servante, prête à faire face et à continuer la joute, comme d’habitude, mais c’est le gardien qui l’a accueillie tout à l’heure qui fait son entrée.

Joignant les mains, elle ne dit mot, les yeux fixés sur le chat, une furieuse envie de le mettre dehors à coup de balai qui monte en elle.
Mais sa pensée est interrompue par la proposition du gardien.
Du vin avait-il dit ? Mais il n’était point l’heure des vêpres ou des mâtines pour boire le vin de messe, et à première vue, icelui n’était point diacre ni homme d’église.


Je vous remercie jeune homme, je ne suis nullement attirée par cette boisson, je préfère la pureté de l’eau.

Le regard est à nouveau porté vers le chat, et le chapelet est trituré alors que l’irrépressible envie la reprend.
Lyhra
Quelques uns s'étaient risqués à avancer un chiffre, murmuré au creux de l'oreille ou inscrit à la hâte sur un billet glissé dans sa paume.
Après lecture de chacun d'eux elle avait opposé un signe négatif, aucun ne la satisfaisait.

A petit pécule, petite aubaine.
Ce n'était pas avec du vinaigre qu'on attrapait les mouches ni avec une petite bourse la plus neuve des roses. Dès lors... il faudrait allonger bien plus pour s'approprier l'hymen de la rosissante Démétria. Foi de maquerelle avertie.

Mais elle ne se départissait pas d'un charmant sourire afin de ne porter atteinte à la vanité d'aucun de ces messieurs, c'eût été du plus mauvais effet.
En mémoire elle avait une certaine offre faite quelques temps auparavant et déjà bien plus avantageuse. Cherchant son acquéreur parmi les visages autour, la Succube n'eut pas le temps de le découvrir que Thorvald était de nouveau à ses cotés, accompagné.
Un effleurement de l'oeil, une flamme.
Puis, le sourire toujours aux lèvres, la patronne jette un regard inquisiteur sur la nouvelle venue.

Le bas de son vêtement était taché de boue séchée qui s'émiettait mais dans les ruelles crasseuses des Miracles, il était ardu de se garder propre. Le reste, plutôt avenant.


Le bonsoir Mademoiselle, je suis la propriétaire de la Rose...
Que puis-je pour vous ?

Un lit où dormir au chaud, un tranchoir plein de viande, un refuge, de l'or... c'était ce qu'elles voulaient toutes et c'était ce que la Succube pouvait offrir si les cuisses étaient fermes, la chair divertissante et la demoiselle peu farouche. Et celle ci qu'avait elle que la Rose n'ait pas déjà ?
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--Jaysabel
Thorvald avait posé sa lourde main sur ses hanches et ne put s'empêcher de lui sourire chaleureusement. Lui plaisait-elle? C'était bon signe si le gardien s'intéressait à elle.

Le contact chaud après avoir marché dans les ruelles froides des Miracles lui faisait du bien. La liaison avec les employés étaient-elle mal vue? Sûrement pas. Après tout, dans un bordel, y avait-il réellement des règles de relation? Beau comme il était, il devait connaître toutes les femmes de la Rose Pourpre en profondeur.


Le bonsoir Mademoiselle, je suis la propriétaire de la Rose...
Que puis-je pour vous ?


Le gardien l'avait déjà quitté et Jaysabel se retrouvait bel et bien seule devant la femme en charge. Elle ne s'était donc pas trompée. C'était la rousse volumineuse.

Mais que répondre à une telle question qui ne soit pas idiot ou déjà clair?


Je me prénomme Jaysabel. Un client m'a référé ici après avoir goûté la qualité de mes services. J'étais dans une maison close il y a quelques semaines. J'espérais me rendre utile dans votre réputée établissement.

Glisser ses expériences de travail pouvait s'avérer utile ou du moins, retarderait le moment où on lui demanderait de disposer. Cela serait fort dommage après ce voyage et elle n'aurait pas d'autre choix que de travailler indépendamment. Après s'être trouvé un gardien, évidemment. La rue était trop dangereuse pour une femme seule. Peut-être pouvait-elle ouvrir sa propre maison? Arf non... l'expérience lui était un peu désagréable, à moins qu'elle ne sache retenir les femmes pour qu'elles conservent leur dignité ou le peu qu'elles avaient.

Jaysabel tenta de montrer sa confiance en elle en se tenant droite et en laissant la propriétaire la dévisager et la scruter comme elle le voulait sans broncher. Et puis, si elle ne faisait pas l'affaire à première vue, elle pouvait toujours convaincre le beau gardien de son talent... Cela ne lui serait pas désagréable, de toute façon...


Lyhra
Jaysabel… le nom coulait en bouche comme ce petit vin rubis que Rexanne faisait venir à grands frais des contrées sud du royaume.

Ainsi on vous a conseillé ma maison…

La donzelle débarquait d’un bordeau provincial et s’en venait grossir la populace parisienne. Elles pensaient toutes qu’ici ce serait plus facile et que les bourses charroyaient autant d’écus que l’égout de Montmartre, les ordures.
Aux Miracles, pas de prodiges. Sauf peut-être ici, à la Rose, où la chair s’appointait plutôt bien.


Vous avez frappé à la bonne porte.
Aucune bonne volonté ici ne se gaspille.

Elle sourit en pensant à sa nouvelle intendante, pour sur, aucune bonne volonté ne restait inemployée, même celle qui vous agenouillerait tout de go devant l’autel pour y faire pénitence !

Avez-vous un quelconque talent ?
Une aptitude qui se pourrait être avantageusement monnayée ?
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--_alice_
A la soupe ! La gamine s'était ruée sur son bol de fèves en bouillon et l'avalait goulument. Ou comment savourer un travail fait soi-même ! 'Fallait bien bien que ça commence un jour de toute manière.
Son joli chat tout (sale) gris avait lui aussi eu droit à de quoi se caler l'estomac. Beau sourire d'enfant traversant sa bouille pas encore assez décrassée pour l'endroit. Bientôt !
Tandis qu'Alice se régaler avec plaisir de la soupe, surveillant de manière très maternelle son petit félin, la servante de la Rose se montrait de plus en plus en remontée que ce soit envers la nouvelle venue qui ne disait mot qu'envers une dame très collet-serré qui venait d'entrer... C'était qui ça ? En tout cas, l'avait pas l'air de rigoler la dame. Mais pas forcément l'air méchant c'la dit !
Le ton montait fort entre Obscure et l'aut' dame. Non, elle aimait pas ça Alice ! Pas besoin de crier. A fait mal au z'oreilles et c'est pas chouette, ça non ! Et puis, qui ne sait pas que le bruit ça fait peur aux chats !
Nouveau regard vers le matou qui n'a pas l'air d'être choqué outre-mesure. Soulagement.
D'ailleurs, la gamine prenait plus soin de finir de manière plus que convenable son auge plutôt que de porter attention aux paroles proférées. Mais elle se redressa quand elle entendit qu'on parlait de chats n'ayant pas leur place ici et d'enfants qui feraient mieux d'être dans un couvent ou dans un autre lieu sans divertissement.
La petite fit de grands yeux tout étonnés et les posa sur la dame qui, a bien y regarder, lui faisait penser à ces dames qui s'occupaient de gérer l'orphelinat, bien que celle-ci fut bien mieux vêtue et qu'elle prenait un peu soin d'elle, rien qu'à en regarder les chicots par exemple...
Enfin bon, elle finit son assiette, descendit de son tabouret et s'accroupit près du chat. Pas question de le faire partir c'ui-là ! Ah ça non, non et non de non !
La Madame Madeleine, comme elle venait de se présenter, ne toucherait pas à son matou... Non et encore non !
La belle Obscure, dans son tempérament emporté, continua à s'énervouiller contre la dame. Ah ben ça... Les grands, j'te jure !
Tandis que les deux femmes se menaient une petite guerre et que la servante partit, plus énervée que jamais, les larmes aux yeux, le gardien passa la porte de la cuisine.
Oubliées les idées énervées sur le sujet du chat. Un nouveau sourire ravi se dessina sur le visage de la petite. Ah ça, pour sûr qu'elle était contente de le revoir. Ça commençait à faire un petit moment d'ailleurs !
Comment elle se sentait ? Mais comme un charme mon bel ami, comme un charme, vraiment ! Et puis, le moment du bain se rapprochait de plus belle ; idée qui ne put que la ravir de plus belle.


'Me sens crès bien ! La soupe avec mes fèves est bonne ! T'en voudras ?

Petites billes noires dirigées vers le chat. Hmm... 'Fallait faire en sorte qu'il soit aussi dans les bonnes grâces de son cher gardien ! Le visage souriant de la môme se redressa à nouveau vers Thorvald.


Dis, je peux garder le chat ? 'Le laverai et m'en occuperai bien !

Les yeux se firent brillants et pleins d'envie, suppliants presque. Il fallait qu'il dise oui ! Vraiment !

--Demetria.
Le rouge lui va si bien… Les pommettes embrasées au chuchotement d’Esemyr, à son souffle sur sa peau, le frisson qui avait coulé le long de son échine, éveillant en ses reins un tressaillement qu’elle ne connaissait pas, avaient fini par s’apaiser.
Filant vers l’assise repérée d’un regard, ce sont les onyx mystérieux de Belombre qui l’attrapent au vol, l’attachant à un nouveau murmure qui chatouille l’ouïe et les sens.
La jolie tête rousse se laisse approcher par celle sombre de son prétendant, le compliment file droit au but, réveillant le vermillon à peine endormi entre les taches de rousseur. Inclinaison douce de la tête, un souffle qui le rejoint.


Merci Belombre… un plaisir de vous voir parmi nous ce soir.

Ne sachant pas si elle doit s’asseoir près de lui désormais, ou pas, elle guette et attend un signe. Il se tourne, elle poursuit sa route de quelques pas et s’installe. Le regard échangé avec Rexanne la rassure. Les deux jeunes femmes, complices depuis leur rencontre, se comprennent en quelques échanges et il n’est pas rare de voir l’une deviner ce que l’autre est en train de penser. Quelques jours et pourtant on penserait des mois voire des années qu’elles se connaissent.
Le verre aux effluves fleuris se pose tout naturellement devant la jeune rousse qui remercie son amie et protectrice d’un sourire. Le temps défile comme toujours, plus ou moins rapidement à la Rose…
Perdue dans ses pensées entièrement tournées vers la nuit qui avance et sa conclusion toute spéciale pour la jeune rousse, elle ne se rend pas compte des minutes qui passent, et que son verre est déjà vide quand elle repousse une mèche tombée sur son front, levant ainsi le voile pensif de ses prunelles de jade.

Minois qui se tourne vers l’escalier où la Reyne vient de redescendre. Léger soupir sucré qui s’échappe des lèvres de la Vierge. Ainsi, elle va mieux. A peine quelques jours qu’elle est là, Dem’, mais cela lui semble des années… -plus d’un an et demi à vrai dire- et elle a fait des habitants de la Rose sa famille.
Les émeraudes évaluent la salle… Encore une nouvelle entrée, à qui elle adresse un léger sourire, avant de se tourner de nouveau vers Rexanne, à qui elle rend son verre où ne subsistent que quelques gouttes du nectar servi plus tôt.

A son regard maintenant se disputent les deux prétendants les plus sérieux depuis que le vieux s’était endormi dans une des alcoves de la salle… Esemyr et Belombre. Le premier aussi lumineux avec son regard mauve que l’autre était sombre, onyx mystérieux qui le soustrayait à sa curiosité.
Duquel sentira-t-elle donc la première caresse d’une main d’homme sur ses courbes juvéniles ? Lequel remportera l’enchère et sa virginité ?
Pas question de désirer ou de se décider une préférence, le choix de toute façon ne lui revient pas. Et l’émoi ressenti avec chacun d’eux ne laisse place à aucun doute, elle se pliera au choix de La Succube et de la somme avec un plaisir teinté d’appréhension. Que ressent-on donc à se retrouver seule dans une chambre avec un homme…. Que ressent-on donc lorsque ses doigts sur votre peau cheminent…

Voilà que le rose grimpe de nouveau à ses pommettes. Quittant son siège, elle entreprend de se dégourdir les jambes, parcourant une partie de la salle, rallumant une bougie, essayant de ne pas fixer ses prétendants, s’intéressant au nouveau pétale qui discute avec leur Reyne. La jeune rousse à la robe de soie qui coule sur ses rondeurs encore pures déambule et bulle… Rappel a été fait. Ce soir, les enchères seront remportées… Ce soir, elle sera femme…
Esemyr a-t-il entendu l’appel de La Succube redevenue Maitresse de son destin ? Belombre sait-il qu’elle a bien remis son message à la Maquerelle ? Tant de questions, si peu de temps encore… Demetria revient au comptoir. Un nouveau verre ma jolie serveuse ? Mais plus léger… S’il te plait, la tête ne doit me tourner que de plaisir ou d’appréhension, mais pas des vapeurs alcoolisées.


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--Lulu_la_charnue


C’est à priori une maisonnée comme il y en a tant d’autres par delà le monde. Petits salons, opium, pipe à fumer les feuilles de poirier, absinthe et filles de joie à profusion. Il n’y a que des clients : ni gens d’armes, ni brigands. Bien que beaucoup aient honte de s’y présenter, tous ici aiment s’adonner de temps à autre à leur vice : boisson, gourmandise, paresse, substances diverses, luxure.... C’est pourquoi certaines gens y viennent masquées, et sous des noms différents des leurs..
Lulu la charnue, tenancière d'un lieu en Lorraine, a décidé de venir voir autre chose... mais toujours de se faire plaisir.
Pendant ce temps, elle a confié sa maisonnée à Yvette, sa favorite. Elle seule y fait la loi à présent, la loi de Lulu.
L'opium sans doute doit, à cette heure, être prêt à consommer, l'absinthe coule à flots, les filles finissent de se faire belles et certaines dansent déjà en riant, au bras d’un gueux ou d’un nobliau. Ah sa maisonnée bien-aimée...seul importe le bon temps, quel qu’il soit. Alcool, substances, amourettes... Les clients peuvent se faire les trois dans les salons.

Mais ce soir, c'est différent.

Sa toilette savamment étudiée pour être négligemment séductrice sans pour autant passer pour tapageuse retombe en cascades de tissus précieux, satins et dentelles noires de Calais, dévoilant de sa jambe blanche le galbe et la douceur, des orteils au haut de sa cuisse grassouillette à souhait. Prolongeant cette vue tentante, son ventre plat à la délicate rondeur centrale, dans sa robe prêt du corps menant aux monts opulents de son buste et débouchant à la douce vallée de son décolleté insolent et corseté. Une envie d’y promener un doigt vous saisira peut-être…vous avez toutefois le loisir de promener votre regard. Plus haut vous rencontrerez alors le satin de ses lèvres carmines juste avant de plonger dans ses yeux d’opaline, gouffres insondables où des milliers de naufragées tentent, en vain, de lutter contre les vagues qui les emporteront, avides. Ses cheveux de jais rehaussés de plumes noires, en un chignon étudié pour paraitre travaillé et négligé à la fois, ré-hausse sa beauté, froide, à première vue.

Avant de quitter son hôtel, elle se relève lentement, d'une démarche féline, sa pipe à fumer tantôt en bouche, tantôt au bout des doigts. Elle jette un œil dans le miroir dans lequel elle aime lorgner les plaisirs interdits auxquels elle s'adonne chaque soir, avec ou sans amant. Elle se regarde : bien en chair, un arrière-train de besogneuse, une beauté encore fort bien conservée pour son âge, un regard à priori glacial, elle se trouve parfaite. Nonchalante, et parfaite.

Elle a un je ne sais quoi de mystérieux, non, mystique. Qui peut dire si elle fût une amante désespérée ou la pure assassine au sang froid et sans regret. Ne lui offrez pas votre cœur, elle pourrait véritablement le prendre. Ne la provoquez pas car vous n’auriez le temps de regretter vos actes, et encore moins vos paroles. Elle fait ce qu'il lui plaît, et, seule, décide.

Elle se met en route...et se présente à la porte de la Rose Pourpre.
Elle recherche à tromper son ennui nocturne, en se trouvant un, deux, trois partenaires nocturnes. Ou alors au moins un bon. C'est qu'elle en avait vu des hommes...tous imbus de leur personne, vantards sans en avoir l'air et qui finalement sous ses caresses expertes ne tenaient pas le temps d'un bâillement. Quel ennui... Lulu en bailla...

Frappant à la porte de la bâtisse, elle attend, expirant la fumée de sa pipe.


Thorvald_
Elle ne l'avait peut-être pas vu, toute occupée qu'elle était à tenter de tuer le chat d'un seul regard, mais il lui tendait un verre d'eau fraîche, galamment. Thorvald était fasciné, éberlué, attendri presque, de trouver en telle demeure une représentante de dieu qui l'affichât tant. Nul désir suspect ne semblait la mouvoir, nul voyeurisme malsain, juste l'amour du travail bien fait. Et du travail, ici, elle allait en avoir.

Madame Madeleine ? Acceptez de boire en ma compagnie, voulez-vous ?
Je suis ravi que la Rose retrouve une intendante. Puissiez-vous soulager la Succube de cette lourde tâche ...


Il lui adressa un doux et franc sourire. Tout en elle lui glaçait le sang, et il redoutait les pires querelles et tensions entre elle et les filles. Nul besoin d'être devin pour sentir les désaccords futurs, dont la dispute avec Obscure n'était certainement que prémices. Cependant, il était sincère et même au-delà. Étrange choix que celui de la Succube qui l'avait placée à ce poste central. Mais à y bien songer, la religieuse dévote lui apparaissait comme une réponse muette au maléfice qui touchait sa Reine, un contrepoint qui peut-être apaiserait le mal qui la rongeait.

Mais cela, il se garderait bien de le lui dire.

Le chat, se frottant à ses bottes, le sortit de ses pensées. Le gardien recula d'un pas, surpris.


Dis, je peux garder le chat ? 'Le laverai et m'en occuperai bien !


C'est d'abord toi qu'on va laver, Alice !

Laver, et pomponner,
ajouta-t-il en lui caressant la joue de son énorme main. Celui-ci restera ... "à la cave", allait-il dire, mais à la cave, il y avait encore deux cadavres, et des amphores d'huile répandues sur le sol ! dans ta chambre ou dehors. Il éternua. Sers-moi un peu de cette soupe, ainsi qu'à Madame Madeleine si elle le désire. J'ai grand faim. Je la mangerai pendant que tu éloigneras cet animal de moi.

Il éternua à nouveau, puis s'installa à son aise, en bout de table. La porte devrait attendre que le gardien ait fini sa soupe, car la soupe de fèves froide, ce n'est vraiment pas bon.
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X
--Lulu_la_charnue
Patientant à l'extérieur, Lulu , bouche pincée, tire sur sa pipe de lentes et longues bouffées de doux poison. Elle en savoure chaque particule, s'en emplit les poumons - déjà sacrément fournis - puis marque une pause. Elle savoure cet instant, et lentement souffle et répand son bonheur.
De ses yeux gris elle admire la légèreté de l'air...le tourbillon blanc prenant son envol, tournoyant, sinueux, vaporeux...Aussi preste qu'il est éphémère.
C'était une beauté. A l'image de ce qu'elle aime : l'effet rapide de l'absinthe qui emporte l'esprit aussi vite que sa couleur s'obtient, ses amoureux à usage unique, l'exquis drame de la mort fauchant si vite la vie...elle songea à bien d'autres allégories.
Dedans les nuées grises qui s'envolent, elle rêvasse.
Quelle charmante rencontre fera-t-elle ce soir ? Homme ? Femme ? Les deux à la fois ? Plus encore ?
Lulu la charnue fume et fume encore.
Inspirant, cessant, expirant.
Inspirant, cess...-touffant en expirant par saccades violentes.
Mal à la gorge, les yeux rougis, la voix momentanément cassée, elle inspira un grand coup d'air cette fois-ci, et tenta de s'en remettre. Elle n'y parvint pas de suite.
Un gosse passe, qui se fout d'elle.


Abruti !

Agacée, elle crache au sol. Elle ne supporte pas ces sales mioches.
Elle reprend sa pipe où elle en était, c'est qu'il ne faut pas gâcher.
Trêve de tergiversations, Lulu la charnue devait être plus attentive à ce qu'elle faisait.
Ses lèvres embrassent sa pipe et accouchent de nuages qui sitôt se meurent. Pas le temps de répandre de la pluie.

Les badauds passent et s'en vont, ils ne semblent pas se demander ce qu'une Dame plus tout à fait toute jeune fait devant la porte du bordel.
Le bordel... ce foutu bordel qui ne s'ouvre pas.
Lulu commence à perdre patience.
Lulu tambourine un coup à la porte, à nouveau. C'est qu'elle a eu le temps de finir sa pipe et qu'elle n'a toujours rien à boire.

Ohééé du Bordel ?!!
Si c'est pour rester dehors, je peux aussi bien aller crever ma bourse ailleurs !

Tapotant de sa botte, elle attendit un peu encore, juste le temps de vider l'âtre de sa pipe au sol.
Thorvald_
La main de bronze ordonnait, exigeait, appelait son serviteur. Douce plainte à laquelle il ne pouvait se dérober, à laquelle il répondait, inlassablement, sans faillir, éternel amant. Dernier verre de vin englouti, habit épousseté d'un geste souple, il traversa les lieux, paisible. Le sol trembla sous son pas lourd. Et trembla dans ses yeux une lueur insolite.

Vif regard sur sa Reine, avant de disparaître dans les vapeurs pourpres.

La porte s'ouvrit, happant les dernières arabesques de fumée, mêlées d'un parfum inconnu de lui, brouillant l'air de la nuit. Et le colosse apparut dans le sombre encadrement, massif. Un sourcil étonné s'était dressé tandis qu'il toisait la dame. Il aurait pourtant juré un client impatient, tambourinant, dans la hâte de se perdre dans les bras et les draps d'une des filles. Mais non point. La voix était bien féminine. Nouvelle fille, ou cliente ?

Rapidement, son regard appréciateur glissa sur les formes généreuses, virevolta les long des dentelles sombres, s'attarda sur sa gorge avant de venir se caler dans les yeux d'opaline. "Pas d'ici", nota-t-il mentalement.


Crever ? D'ordinaire, les dames viennent l'y remplir, mais la Rose ne s'attarde pas à l'ordinaire.

Bienvenue à la Rose Pourpre.


Il ne se poussa cependant pas, la laissant formuler ses volontés.
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X
--Lulu_la_charnue
La porte s’ouvrit enfin.
Lulu se trouva – nez à nez, face à face, tête à tête, corps à…non en fait – devant un …un homme ? Elle se tourna tout à fait vers lui, elle regardait le dédale des ruelles et les passant tantôt. Elle l’inspecta, dénuée d’expression. Une créature imposante en fait, massive, mais curieusement dotée d’un air fragile, un air de femme…à la boucle d’oreille d’or. Détail qui peut être insignifiant pour certains, mais qu’il lui plaisait de relever. Elle arbora un léger sourire en coin, intriguée.
Elle ne manqua pas son regard gourmand. Elle ne tiqua même pas, elle était habituée, avec son bordel à elle.


Bonsoir, Boucle d’Or.
Vous êtes un drôle d’énergumène…Plus massif que cette porte, qui fait pâle figure.
Et pourtant…vous ne paraissez pas bien vil.


De ses yeux d'un gris qui s'éclaircit, elle observa ses cheveux…son apparence soignée et sa belle toilette…sa peau qui semblait être celle d’une jouvencelle, en dépit de son gabarit phénoménal…il devait avoir un coup de hanche monstrueux celui-là…
Continuant de le dévisager, elle répondit à sa remarque d'un ton neutre, détendue, tout en continuant de le détailler de la tête aux pieds.


Remplir, remplir… non, crever je vous dis. Car je viens remplir autre chose.
Voyez-vous, depuis le temps que j’attends, j’ai bien soif.
J'entends vous demander réparation pour cela.
Et je n’ai plus rien à fumer. Ni personne. Mais cela ne m’attriste pas tant que le manque de Saint Abandon et de plantes ou résines aux vapeurs tendrement empoisonnées, nimbant mon horizon de flou.
Si j’avais su, je serai restée chez moi.

Elle marqua une pause, inspirant, soupirant de dépit.
Mais chez moi...seule...qu'aurai-je pu faire à part tromper mon ennui en me trompant avec moi même, une main sur le cœur et deux doigts coupe-faim. Pipe à la bouche, et verre près de moi.
Certes, pour la pipe à la bouche, je pense que ma soirée ne diffèrera pas trop, quoi qu'il arrive. Pour le reste, tout dépend de vous dès à présent.

Son regard l’avais scruté entièrement. Un corps à croquer…l’aspect d’une angélique en trop, encore que... Elle en était arrivée à ses pieds.

Jolies bottes.

Elle leva les yeux vers lui. De belles prunelles grises.
Elle l’envisagea avec son légendaire sourire d’aguicheuse professionnelle.
Jamais encore elle n’avait consommé d’homme-femme-porte et elle voulait voir ce qu'il avait dans le ventre, ou dans les braies. L'expérience lui avait apprit que souvent, cela revenait au même.


Vous me souhaitez la bienvenue, mais vous ne me laissez pas entrer.
Elle sourit, sincèrement amusée.

Faut-il que je vous passe dessus ?, lui demanda-t-elle du haut de sa taille ridiculement insignifiante face à la sienne.
Et, l'air de s'apprêter à s'exécuter, elle s'avança se rapprochant de lui si près qu'il pût humer le parfum de sa peau.
--Jaysabel
Dans le bordel: Discussion avec la Reyne.

Un quelconque talent? Jaysabel se demandait bien ce que la propriétaire voulait entendre. Qu'est-ce qui pouvait bien la distinguer des autres ici présentes? Ne les connaissant pas, elle ne sut que dire. Elle ne pouvait alors que se comparer avec les catins de la maison.

La pratique de mon métier ne m'est pas imposée et je ne suis pas dans le besoin. C'est bel et bien mon choix et n'ai pas besoin de me saouler pour travailler. Je ne suis pas non plus l'esclave de ces messieurs. Je me donne à eux parce que j'aime me retrouver dans leurs bras protecteurs, me sentir aimée une soirée, me sentir belle.

Que dire de plus? N'importe qui pouvait se vanter et prouver le contraire ensuite. Elle préférait, elle, prouver sa valeur et laisser les autres se faire une image d'elle même.

Ne dit-on pas de faire un métier qui nous plait? J'ai du plaisir et ma bourse est remplie d'écus. C'est parfait, non?

Petit sourire en coin, Jaysabel attendit la réponse de la rousse.

Thorvald_
[Entrée]

Il leva l'avant-bras et, se déhanchant imperceptiblement, s'appuya au montant de la porte, attendant qu'elle en eu fini de ses remontrances et de ses volontaires plaintes. Il en avait vu défiler ici, des pressés, des patients, des impolis, des aguicheuses, mais de cette trempe, encore jamais. Il pouvait aisément lui retourner le sobriquet d'énergumène.

Pour le reste, tout dépend de vous dès à présent.

Rien ne dépend de moi. Pour tout et pour le reste, c'est à la Succube qu'il faut faire demande. Je ne suis que son ... roi.

Habitué aux ballets de la séduction, à la proximité des corps, et aux lueurs du désir, Thorvald demeurait aimablement souriant et désespérément fermé. Cependant, quand elle approcha, dévoilant sa cuisse généreuse aux rayons lunaires, soufflant des haleines de fumée et des parfums précieux, le scrutant de la tête aux bottes, comme les clients faisaient des filles, il comprit que l'objet de la vente avait brusquement changé. C'était lui qu'elle prétendait acheter.


Faut-il que je vous passe dessus ?

Elle approcha. Avant qu'elle ne le frôle, le gardien fit pivoter son bassin et tel l'appât la happa dans les profondeurs sombres et pourpres de la Rose. Il jeta un coup d'œil dans la rue, et personne d'autre ne souhaitant entrer, il referma la lourde porte sur eux.
Alors seulement, il tourna sa colossale carcasse vers la cliente et répondit avec malice :


Pas avant la négociation ...

D'un geste, il souleva les portières pourpres et l'invita à franchir les voiles qui les séparaient de la grande salle. Des parfums de rose et de vin reprirent leurs droits, effaçant la fraîcheur de la nuit sur leurs peaux. Il lui désigna la sublime rousse et disparut, troublé de mettre son sort entre les mains de la Succube, chaviré d'être soumis à ses plus implacables décisions.

[Cuisine]

Il se réinstalla à la table, l'esprit visiblement ailleurs, but un second verre, ce qui était chez lui inhabituel, et s'adressa à Alice, se préoccupant peu de ce qu'elle avait fait du chat.

Alice, j'ai décidé que tu te mettrais au service de la Rose. Mais comme tu es trop jeune, bien trop jeune, pour offrir tes charmes, tu devras faire preuve de conviction avec tes mots et ton minois en attrapant les clients dans la rue. Je te surveillerai de la porte, mais je te donnerai aussi une dague. Je ne voudrais pas qu'on salisse une si prometteuse recrue ...

Il sourit gentiment à la petite et arrangeant les cheveux sur son épaule.

Allez, au bain, souillon ! Puis nous te présenterons à la Reine.
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X
--Lulu_la_charnue
Pas avant la négociation ...

Ses yeux tantôt d’un gris clair prirent soudainement un gris profond. L’instant était délectable, soudain, inattendu. Il aurait pu la prendre et elle ne se serait pas débattue le moins du monde, bien au contraire.
Elle le contempla. Plongeant son regard gris dans le sien avec intensité, elle sondait les profondeurs de son être.
Ses pupilles, lacs où son âme tremblait et se voyait à l’envers, reflétaient son image. Une alliance charnelle s’esquissa…Sa présence délicieuse exacerbait ses sens. Elle lui rétorqua de sa voix, soufflant de douces promesses :


Quoi qu’il en soit, nous nous retrouverons à la sortie…

Tout en prenant son temps, tranquillement plantée devant lui, sans bouger pendant un long, très long instant, ses yeux parcoururent lentement son corps une dernière fois, un peu pour le déguster et en imprimer un souvenir.
Elle ne s’en cachait nullement et profita pleinement de sa présence tant qu’elle le pouvait.
Ses yeux, braves prédateurs, savourèrent son visage, son cou, ses lèvres…
Ses lèvres…elle pourrait les croquer, mais point ne le ferait. Ses lèvres aux lèvres de l’Amour étaient réservées, et à nulles autres. Toutefois, les lèvres de sa Boucle d’Or, relativement fines, belles, expressives et terriblement sensuelles, pourraient allumer des feux à des myriades d’endroits sur la peau de Lulu. Elle songeait, arborant un sourire rêveur, aux lieux qui pourraient êtres les élus comblés par leur exploration…ils seraient pour le moins nombreux et ravis.

Plus l’attente était longue et le désir attisé, plus l’issue finale était exquise. Et ce soir, si les négociations aboutissaient, la Boucle d’Or n’aurait nul autre choix que de passer la plus divine des soirées, et de prendre un plaisir…le plus exquis qu’il lui serait peut-être donné de vivre. Il n’aurait pas son mot à dire. Cette lubricité passagère lui fit mordre sa lèvre inférieure. Un frisson parcourut son échine. Lulu n’avait pas envie de le laisser, et pourtant c’est par là qu’il fallait commencer. Le laisser pour peut-être mieux revenir et s’en approcher davantage.

Prenant délicatement sa main large et ferme, elle déposa au creux de sa paume un baiser de velours.

Se détournant lentement de lui, fort à contre-cœur, elle lui tourna le dos et se cambra très légèrement. Comme il ne put voir l’expression de son visage, elle poussa un long soupir, permettant à ses palpitations de s’évacuer un peu et de laisser un soupçon de répit à son corps affolé.

S’avançant vers l’endroit désigné, elle s’approcha de celle que l’on nommait la Succube et fit la révérence.
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