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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

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L'oeil a attrapé la feinte du verre intouché, garde la question pour plus tard, observant un peu son attitude tandis qu'il s'emploie à répondre à ses questions. L'oeil en sondeur impétueux sur les traits de Belombre. Bouge un cil et je l'interpréterai. Parce qu'elle est comme ça. Et à sa façon à lui de chercher constamment à zieuter ce qu'il se trouve autour... Alors ils se ressemblent.
Mais l'onyx de nouveau caresse les émeraudes de leur éclat accrocheur, et la Vierge se laisse attraper. Elle écoute attentivement ce qu'il lui répond, faisant tourner les mots dans sa tête avant de les réfléchir, et enfin, d'en extraire une question.


Le désir comme art de vivre pourrait m'être appliqué.

Chaque personne ne vit-elle pas en fonction de ses désirs, son désir ?
Même opprimée peut-elle désire-t-elle l'être au fond d'elle ?


Léger froncement de sourcil, attendre la suite. L'oeillade récupérée. En rendre l'oeil, en garder la sensation.Et partager le sourire. La suite de la réponse est d'une évidence qu'il ne convient même pas de relever...
Qui ne vit pas en fonction des autres ? Même se fichant de la populace, certains choix dictés par le monde sont répercutés sur nous. Même simple misanthrope, l'interaction est reine... Où qu'on aille, quelle que soit la manière dont on a été élevé.. les autres nous façonnent nous guident et nous dévoient.
Parce qu'en réaction à eux, d'approche, de fuite ou d'indifférence, nous avons réagi et par là ... Cela participe à l'éducation. Mais elle ne dira rien, Dem, elle écoute, elle perçoit.Pense, réfléchit et... Il se penche vers elle...
Un souffle à son oreille, le sang qui immédiatement lui monte aux joues, l'oeil brillant, et la tête qui se baisse. La prunelle écarquillée qui interroge l'homme sombre qui déjà a retrouvé sa place et termine son palabre.
Le souffle dans un interlude offert se récupère, la main blanche se porte au rouge comme pour l'atténuer.

Le désir en essence de la vie ? N'est-ce pas le cas ? Ne se laisser que par ses envies ? Ou les transcender jusqu'à les faire besoin ? Se contenter du plaisir apporté par leur assouvissement ou en vouloir toujours plus ? Ribambelle de réponses qui traversent le vert sans pour autant se formuler. Le sourire se glisse sur les lèvres de la douce, tandis qu'elle relève les yeux jusqu'aux siens.
Le regard qui se promène jusqu'à sa gorge... le rose qui se fait rouge coquelicot sur ses joues. Pourtant .. Rose parmi les catins elle devrait s'y faire, et ne pas dévoiler ainsi ses émotions. Mais qu'y voulez-vous...Les phrases suivantes lui font retrouver un peu de bon sens.


me pousse à parfaire mon éducation.
De celle dont je ne voudrais que l'on ait jamais à infliger à quelqu'un.


Pourquoi parfaire une éducation que l'on aurait pas du vous infliger ?
Quelle éducation ?


Sa dernière phrase l'amuse. Satisfaire sa curiosité ? Elle qui est née avec un pourquoi à la bouche ? Impossible... Elle sait pourtant se taire. Elle sait garder pour elle ses impressions. Ne pas se livrer. Peu peuvent se targuer de la connaitre au final, avec ses quelques phrases lâchées... Ne parle que peu, toujours pour questionner.
Le vert intrigué, amusé. Le sang a fini par quitter ses pommettes, et elle retrouve contenance. Et le fil de la conversation. Sourit doucement, hâte d'entendre la réponse de Belombre. En d'autres temps, d'autres circonstances, autre âge... Il lui aurait plu de le suivre, jusqu'à tout connaitre. La conversation de ce soir rattrape ces jours d'ennui à suivre les autres du regard.


Vous n'aimez pas ce que Rexanne vous a servi?

Question hors sujet, qui elle l'espère ne dénaturera pas la conversation, mais dont elle aimerait connaitre la réponse... Alors elle la pose, de façon ingénue, tout en pensant aux réponses des questions précédentes.
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La soirée fut, en un mot, succulante ! Plaisir et sensation extrème, romantisme, bestialité... Une soirée époustouflante qui se termine par un long moment de sensualité mélé à une touche de romantisme. Décidément, cet homme était un bon parti ! Rodrielle comprenait mieux pourquoi toutes les femmes lui tournaient autour.

La soirée fut alors troublée par l'arrivée d'un corbeau à la fenêtre. Curieuse, la donzelle se pencha à l'épaule de Valentine pour lire le contenu de la missive. Une mission, pour Luinwë et donc pour elle. Quel plaisir ! Ils allaient enfin sortir de ce trou à rat ! La Cour était peut être bien, certes, mais à long terme c'était un peu fatiguant... Sortir dans la province allait les changer.

Luinwë lui adressa alors la parole avant un baiser fongueux dont elle ne se lassait pas. Ils partaient dès cette nuit, décidément il était ponctuel dans ses affaires !
La jeune femme se leva alors et revétit sa robe légère et ses botines. Valentine voulait sortir par la fenêtre... La donzelle le rattrapa par le bras et le ramena vers elle avec un sourire malin.


Il serait préférable de passer par l'entrée très cher... J'ai à voir La Succube.

Sans attendre, la belle ouvrit la porte et descendit les marches, accompagnée par le séduisant assassin. Rodrielle repéra alors l'homme qu'elle avait abandonné, accompagnée par l'une des jeunes catins. Il allait pouvoir défouler ses ormones sur elle, tant mieux !
Où était la Succube ? Et bien non loin de là. D'un pas léger mais rapide, elle alla à la maitresse des lieux et sortie une bourse de sa cape noire.


mon rendez-vous est arrivé, à la mauvaise heure peut être mais j'ai une affaire importante à accomplir. Voilà pour la chambre et pour le reste...

La bourse contenait bien plus qu'il en aurait fallu pour payer une catin pendant deux nuit. Mais si l'autre homme cuasait des problèmes, il vallait mieux s'excuser de cette manière.

Merci ma dame, vous êtes fort agréable ! Un homme, ou bien même une femme, ne peut résister à votre charme... Vous avez un don très chère ! Au plaisir de vous revoir !

Et d'un geste élégant, la donzelle s'inclina face à la Succube avant de gagner la porte rapidement où Valentine l'y attendait. Tous deux partir alors, à la recherche de leur première cible...

--Belombre


Observation croisée comme autant de réponses muettes à ce que chacun d'eux voulaient ou non dévoilé.
Sur son visage enfantin passe en mouvance bien plus d'émotions que ne l'auraient fait quelques paroles creuses. Des questions comme seule armure, des battements de cœurs accélérés, des joues s’enflammant, comme unique ouverture à ce qu'elle était.


Belombre écoute amusé la curiosité de la vierge, il n'a cure de savoir si elle saisit le sens réel de ce qu'il lui dit, tout cela n'est qu'un prélude, une mise en condition pour ses futurs desseins.

Peu de personnes peuvent ce laisser guider par leur seul désir dans le monde où nous vivons, car pour cela, faut-il encore n'avoir aucune attache, aucune ambition, ne pas avoir peur de perdre le peu que l'on obtient difficilement.
Vivre selon ses envies c'est être seul avec égoïsme et ne rien attendre que l'assouvissement de son plaisir personnel.


Son regard se reporte sur son verre, délibérément il ne répond pas à la question suivante, cette dernière peut et doit attendre.

Rexanne... la pétillante brune derrière son comptoir s'appelle donc Rexanne...


Il n'a pas été préparé pour moi, mais spécialement pour vous, si il vous convient j'en suis enchanté.
Il amène son verre jusqu'à son visage pour en humer les vapeurs.
L'alcool s'en dégageant est traître, le sucre et les épices en masquent la force. Je ne souhaite pas ce soir que mes sens soient émoussés par l'ivresse, fut-elle passagère, votre aimable curiosité me comble bien mieux.

Belombre lui n'était pas curieux au sens ou on l'imaginait généralement. Il ne s’intéressait qu'à ce qui pouvait lui être utile.
Il s'était déjà fait idée de l'histoire possible de la jeune femme selon les probabilités dégagées de son observation et du contexte. Bien sur, il y avait des zones d'ombres ou d'incertitudes mais ce qu'il avait besoin de savoir il l'avait obtenu.
Il était par exemple persuadé que la vierge n'avait pas été élevée entre ses murs, elle était encore trop innocente, trop prompt à l'émotion que ses sens lui inspiraient, de même qu'elle n'avait pas eu une éducation la prédestinant à ce métier, elle restait maladroite et peu aguicheuse. Sa façon de parler, ses gestes précieux lui laissaient à penser qu'elle n'avait pas vécu dans le cloaque de la cour, peut être éduquée parmi les religieuses ou dans une famille ne la cantonnant pas à des œuvres domestiques... son esprit aiguisé en témoignait. Elle était jeune et de bonne constitution mais ses mains, sa fraîcheur ne donnaient pas l'impression d'avoir travaillé à de rudes besognes.
Comment était-elle arrivée là encore vierge ? une aubaine pour la patronne de ces lieux, l'avait elle monnayée à un père peu scrupuleux, récupérée perdue sur un chemin.
Lui avait-elle promis une vie de plaisirs faciles, un avenir sécurisant... lui avait-elle parlé des inconvénients de la servitude, de la liberté auquel il faudrait renoncer, des souffrances qui pourraient être les siennes autant physiques que celle plus perfides de l'esprit...


Les deux gouffres sombres reviennent à l'éclat limpide de ceux de la pucelle.

laissez-moi le plaisir de garder mes zones d'ombres pour que j'aie celui de vous les faire découvrir le moment voulu.
D'où l'autre vient, qui est-il, quelles sont ses aspirations sont les sempiternelles questions que l'on pose à autrui pour ne pas poser la vraie, peut on lui faire confiance... et à cela les personnes dissimulent ou mentent.
Pour ma part je ne mens jamais.


Il lui sourit.

Et les vôtres de désirs ?

Cette question avait été lâchée de façon désinvolte, comme par politesse. Que pouvait être ceux d'une personne dont la pureté avait été mise aux enchères et laissée à la bestialité du plus offrant.

--Dusaan


Et bien, Chloé, enchanté. Je suis Dusaan, "simple" client.

Il avait insisté sur le "simple", en écho à son "simple intendante". Intendante ou pas, vue l'échancrure de sa robe, elle devait être en mesure de le satisfaire pour ce soir. Entre une qui en voulait trop et lui gâchait l'envie, et l'autre qui n'en voulait pas, Dusaan était bien loti.

Il but un peu de vin avec une étrange délicatesse, posa ses yeux plein de mépris sur l' "intendante" et dit d'une voix assez forte pour troubler un peu l'ambiance doucereuse de la Rose :


Dites donc, les catins, je ne suis pas venu pour payer un verre à chacune de ces demoiselles en attendant que l'une d'elles succombe à mes charmes. Si j'étais si charmant, je me sortirais une donzelle de la Cour et vous n'auriez pas le plaisir de mes visites ! Alors ! Laquelle se décide ?

Il tendit sa main à Chloé dans l'espoir de lui faire monter les marches. A coup sûr, elle allait lui résister ; il le voyait dans ses yeux.

J'ai plutôt l'impression d'avoir affaire à un couvent de nonnes effarouchées, qu'aux diablesses expertes dans l'art des plaisirs et dont on m'a conté les mérites. "On" a dû se tromper. Ou bien c'était il y a longtemps ...

Dans le fond, il vit les deux lascars se diriger déjà vers la sortie. Finalement, ils l'avaient fait mentir. Quelques minutes avaient eu raison du feu qui semblait déchirer les entrailles de la bougresse. Quelques heures, tout au plus. Il se demandait maintenant pourquoi cette femme si quelconque l'avait tant fait enrager et regrettait de s'être laissé aller, une fois de plus, à la colère. Ce mal terrible qui lui faisait exploser le crâne, pour le laissait si calme l'instant d'après. C'était peut-être cela qui faisait peur aux filles, un instinct qui devait leur dire qu'il était prêt à péter un plomb d'un moment à l'autre, et à se transformer en une maléfique créature. Il sourit ... enfin si l'on peut dire.
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Line sait qu’en mer, ce n’est jamais à deux qu’on voyage : il y en a toujours un qui doit demeurer à quai, c’est la règle du marin. Ce soir, c’est elle qui agite le mouchoir, et qui ressent le fameux pincement au cœur. Car Thorvald le portier est en partance pour d’autres aventures, et Line ne ressemble pas assez à une porte pour pouvoir l’accompagner sur son paquebot. La pauvre, elle aimerait bien, mais avec ses formes rebondies de sirène d’eau douce, impossible de faire illusion. Alors elle reste là, un peu assommée par cette soudaine solitude. Le bordel a beau être peuplé, pour Line c’est une île déserte.
Tiens oui, c’est vrai, un verre lui a été offert. Pourquoi s’obstine-t-on tant à la faire boire, elle qui vient à peine de se dégriser au contact de l’eau fraîche, et qui n’a pas mangé depuis deux jours ? Elle qui tient si mal la boisson ?
L’alcool, c’est toujours le reflet illusoire de la joie. Et puis ça vous tient compagnie. Elle s’apprête donc à passer commande auprès de la flamboyante brune, quand une petite bonne femme qu’elle n’a jamais vue auparavant fait soudain irruption. « Une brune, une rousse, une louche… » chantonne Line dans sa tête.


Rexanne, je prendrais un vin léger, en compagnie de ce sire.


Line observe attentivement le visage de la rousse : des traits d’une infinie douceur qui ne masquent pourtant pas une certaine dureté de caractère. Une vie rude au contact de la terre, sûrement ; Souterraine peut-être ? Car cette jeune fille n’est pas très aquatique. Pas terre-à-terre non plus. Plutôt comment dire ? « Air-à-terre » ?. En tout cas, elle n’a pas l’air d’une catin, alors que fait-elle là ?

Thorvald, est ici en qualité... enfin, qualité... en tant que portier.Je préfère le savoir à-jeun.


Quelle animosité pour parler de son ami ! Certes la petite femme n’a pas dit un mot plus haut que l’autre. Mais on sent chez elle une haine vorace pour ce Thorvald, comme si une guerre-douche-froide était engagée entre eux. Line commence déjà à se méfier de cette fausse tendre. Mais soudain elle sursaute : voilà qu’à présent on parle d’elle. Et le ton est à peine plus doux.


Quant à Line, il serait assez agréable qu'elle vienne prendre elle aussi son service, il y a des clients qui attendent ses faveurs.
Je suis sûre que messire ici présent, préfèrera sans nul doute passer du temps avec elle plutôt qu'avec une simple intendante.



Ces paroles font sortir Line de ses gonds de porte ratée. D’où lui vient ce ton de réprimande, à celle-là ? Et pourquoi suppose-t-elle que Line est une catin ? Mais Line n’a pas encore été embauchée, qu’elle sache ! Alors pourquoi se dépêcherait-elle de satisfaire les clients, non mais ? Qu’on lui promette le gîte et le couvert, des sous aussi, et après on verra ! Et d’ailleurs, comment connaît-elle son nom, celle-là qui ne l’a jamais vue ? Non, vraiment, Line ne ressent aucune sympathie pour cette petite troglodyte arrogante et froide. Et le client en question, est-ce bien cet homme aux traits crispés qui vocifère après la Rose Pourpre et ses catins paresseuses ? Alors merci bien, Line n’est pas pressée d’être enrôlée. Le temps se couvre dans ses yeux qui deviennent orageux.


- Mais je manque à tous mes devoirs. Veuillez m'excuser. Je suis Chloé, l'intendante de la Rose. J'espère que votre soirée ici sera agréable.


Ces paroles qui ne lui sont pas adressées la renseignent cependant. L’intendante de la Rose ! Sa supérieure, si elle est embauchée ! Eh bien ça promet tonnerre de Brest ! Enhardie par le reste de rhum qui coule dans ses veines, Capitaine Line part à l’assaut de l’ennemi. Une attaque qu’elle dissimule à peine sous les formules de politesse.


Je vous demande pardon, Madame l’intendante, mais je ne me souviens pas avoir été embauchée. La Succube n’a pas encore accepté que je travaille ici. Certes, elle n’a pas dit non, mais le fait est qu’elle n’a pas dit oui non plus. Alors que faire ? Tromper le client et feindre d’être de la maison ? Travailler bénévolement ? Allons, soyons sérieuses. Même dans la rue on me paye.

Le client beugle de plus belle. Se prendrait-il pour Poséidon en personne ? En tout cas il n’a pas l’air d’être très rigolo, à tourmenter ainsi tout le monde. Tant mieux, Line n’a pas le cœur à rire de toute façon.

Elle l’observe encore et se calme peu à peu. Finalement cet homme plein de bile semble surtout avoir besoin d’un peu de tendresse en ce monde de récifs. C’est sûrement pour cela qu’il crie comme un damné. Elle lui sourit donc. Allons, embauchée ou pas, il est temps d’apaiser les tempêtes, et de réparer les gaffes. Line parle donc d’une voix adoucie.


Bien le bonsoir, messire ! J’espère de tout cœur pouvoir vous tenir compagnie cette nuit, si tel est votre désir….


Toi, je sais ce que tu veux, dit délicatement le regard de Line qui se fait doux comme l’eau tiédie d’une source vive, sous un soleil printanier.
--Thorvald
Tandis qu'il avait marché vers la porte, Thorvald avait capté la fielleuse remarque de Chloé. "Je préfère le savoir à-jeun. " Si elle voulait être désagréable, c'était raté : cela lui avait glissé sur le poil, et il s'était contenté de hausser imperceptiblement une épaule. Il n'avait rien commandé pour lui, qu'il sache. Elle était vraiment mal lunée, l'intendante. Cela avait peut-être justement à voir avec la Lune. Les femmes sont parfois changeantes. Ou bien était-elle enceinte. Ou bien était-elle inquiète. Le bel asiatique avait encore ses vapeurs et c'était elle qui en était indisposée. Thorvald avait bien une vague idée du genre de douceurs qui pourraient lui rendre le sourire, mais il n'était pas candidat, lui qui était déjà hésitant devant une femme qui s'offrait à lui ... alors devant Chloé ... Pauvre Line qu'il avait laissée en sa compagnie. Pourvu que la harpie ne fasse pas fuir l'ondine.

Depuis toujours, Thorvald n'avait couché que pour de l'argent. Aussi quand une femme (ou un homme) s'approchait, même jeune et belle, même aussi désirable que Line, même aussi délicieuse que Rexanne, il pensait qu'elle soupesait sa valeur, calculait combien d'or et de cadeaux elle devrait débourser pour le mettre dans son lit. Et lui, se laissait désirer, sûr de l'issue du marchandage, simple et docile objet prêt à satisfaire les moindres désirs, prêt à offrir sa jeunesse et sa fougue comme aux vieilles et riches épouses esseulées d'autrefois, sans avoir à réaliser le premier pas. Il faudrait bien qu'un jour il fasse le grand saut et se décide à choisir une femme qu'il aurait désiré, choisie, élue ne serait-ce que pour une nuit d'amour. Une sorte de dépucelage, en somme ... Cette réflexion l'avait fait sourire à demi, juste avant qu'il n'ouvre la porte et ne reprenne un air de solide gardien.

Sur ces entrefaites, un couple était sorti, bousculant presque son imperturbable carcasse, dans leur hâte de s'enfoncer dans l'épaisse et inquiétante nuit de la Cour des Miracles. Encore un qui amenait son bol à la Rose. Etrange, pensa Thorvald. Il devait y avoir quelque chose qui lui échappait. Ou bien venaient-ils pour échanger leurs partenaires ? Concept intéressant qui ferait certainement fureur un jour ...

Et les deux-là, en face de lui, que venaient-ils échanger ?



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Rexanne
L’Intendante avait répondu promptement mais sans sa bonne humeur habituelle, ses traits semblaient davantage tirés et largement moins courtois qu’à l’ordinaire. La Brune imputa cela au fait que l’après-midi avait été mouvementé pour la douce Rousse qui ne devait sans doute pas être coutumière des bagarres rangées. Le fait qu’Anma ait été blessé ne devait pas non plus être étranger à l’humeur morose de la jeune femme. A cette pensée un pli barra momentanément le front habituellement lisse de l’explosive tenancière, il fallait espérer que le masseur se soit réveillé à l’heure actuelle, le contraire ne présagerait rien de bon…

Elle n’eut guère le loisir de s’appesantir davantage sur ces sombres pensées, elle avait du pain sur la planche pour l’heure ! Chloé avait demandé un vin doux que la maîtresse des boissons s’empressa de lui servir, à elle ainsi qu’à son « compagnon » du moment.

Line quant à elle n’eut le temps d’indiquer ce qu’elle désirait, Chloé la tançant déjà, la priant sans trop d’amabilité de prendre un service pour lequel elle n’avait pas encore été embauchée. Le nouveau portier en pris également pour son grade au passage, remarque acerbe qui affirmait de nouveau l’aversion de l’intendante à son égard. Pourvu que le ciel finisse par se découvrir…

La jeune évaporée ne se laissa pas ballottée comme une coquille sur des flots déchaînés cependant, sa mine rêveuse sembla revenir sur terre et elle fit front, avec politesse mais fermeté. Le client revêche n’entendait pas être celui qui avait le mot le plus bas a priori et se mit a donner de la voix, avec davantage de vulgarité et d’impolitesse que les deux jeunes femmes qui réglait leur différent. Sa voix forte résonnait de mépris tandis qu’il se moquait d’elles, pétales de la Rose, et les rabaissait autant que faire se pouvait en évoquant une réputation volée. Il voulait sans doute faire jouer de leur orgueil afin qu’elles s’affairent toutes à lui démontrer qu’il se méprenait, lui accordant toute leur attention dévouée, mais la volcanique brunette ne l’entendait pas de cette oreille. Le sermon insultant en était qu’à son commencement quand déjà la moutarde lui monta au nez. La patience et la pondération n’étant déjà de manière générale pas son fort, dans l’état d’épuisement qu’elle était les limites de sa tolérance n’étaient pas ardues à franchir. Aussi le rouge lui monta aux joues tandis qu’elle dardait un regard assassin sur le client qui s’était cru dans le droit de les insulter sans qu’elles perdent de leur docilité. A la fin de sa diatribe enflammée, sans se soucier de Line qui entreprenait de le reprendre dans le sens du poil, sa voix froide et limpide s’éleva, conservant pour le moment encore un calme déconcertant.


– Que les choses soient claires le Don Juan raté, c’est pas parce que vous posez un pied ici que vous aurez forcément de quoi vous vider les bourses. Les filles font de leur mieux pour contenter tout le monde dans la mesure du possible mais quelqu’un qui fait l’effort d’adopter des manières aimables aura davantage de chance d’être rapidement satisfait plutôt qu’un autre.
Ceci étant dit j’ajouterais que les insinuations concernant la réputation de la Rose vous pouvez les garder en devers vous. Si notre réputation est ce qu’elle est c’est qu’il y a une raison, et nos clients ont pour l’heure à ma connaissance toujours été satisfaits de la prestation. Si la Rose ne vous plait pas libre à vous de changer de crémerie, y’a des catins sales et souvent laides prêtent à retrousser leurs jupons plein les rues ! Libre à vous ! Mais pas d’esclandre ici…


La tirade était sortie sans précipitation mais d’un trait, sans laisser le moindre instant où aurait pu s’intercaler une intervention, et s’achevait sur des intonations plus menaçantes que suppliantes. La belle n’avait pas froid aux yeux, jamais, et ce n’était pas un minable incapable de mettre la moindre minette bénévolement dans sa couche qui allait lui en remontrer ! Un autre jour, peut être aurait-elle pris davantage de pincettes plutôt que de prendre la mouche, mais ce jour ci ses maigres réserves de patience avait été épuisées au préalable, il ne restait plus que les crocs.
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La lueur dans la nuit qui se pose par intermittence prolongée dans ses yeux ne la laissent pas savoir ce qu'il pense. Ce qu'il veut, s'il l'écoute, ou s'il parle dans le vide.
Aux paroles qu'il prononce, comme un discours rhétorique, ne lui semblent pas particulièrement destinées. Comme une réflexion qu'il aurait mûrement réfléchie, la livrant au moment où la question est formulée, comme une occasion...
Les syllabes roulent sur sa langue, se lisent sur son visage. Belombre expose son mode de vie ou son idéal. On ne peut penser et avoir réfléchi telle théorie sans y avoir succombé.
Le sourire de la rouquine s'amuse d'une fossette quand il poursuit sur le désir,l'envie, l'instinct.


Vivre selon ses envies c'est être seul avec égoïsme et ne rien attendre que l'assouvissement de son plaisir personnel.


Pas d'attache, ne rien attendre d'autre que son épanouissement personnel...
C'est le cas de beaucoup ici non ?


Pupille en interrogation muette d'une jeune fille qui se demande si elle est réellement entendue. Répond-il à ses questions ou poursuit-il sa réflexion?

faut-il encore n'avoir aucune attache, aucune ambition, ne pas avoir peur de perdre le peu que l'on obtient difficilement.

Et lorsqu'on correspond à cette description?
Quelle est selon vous la route à suivre ?


Demetria doute qu'il réponde à la question. Sa façon de vivre a l'air d'avoir été murie et pensée à un tel niveau qu'il est seul au point de ne pas partager la solution, pour ne pas risquer une attache ou un barrage, ne serait-ce que passager, à ce qu'il poursuit. Cet idéal ou un autre ?
La gamine ne pose même pas la question, celle-ci est inutile. L'émeraude étudie le visage de Belombre, l'effleure d'un mouvement de cil, le caresse de sa curiosité presqu'enfantine.

Pli au coin des yeux, marque entre intérêt et amusement. Il ne goute pas à l'alcool, lui qui a pourtant bu un verre au bar tout à l'heure. Tandis qu'il hume, elle voit passer en coup de vent le couple tumultueux detout à l'heure. Comme La Succube et le puceau, la rencontre ne 'est pas éternisée.
La Pucelle en vient à douter des récits entendus, de l'amour charnel en heures étirées au rythme de gémissements passionnés. Finalement, cela ne prendrait-il qu'une dizaine de minutes ? Trente au plus ? Léger voile de déception dans le regard.
Pas tant qu'elle prévoie d'être catin toute sa vie, à vrai dire, Dem n'a rien prévu plus loin que la première nuit de femme... Mais dans une naïveté toute adolescente, elle imaginait que peut-être... Elle aurait la chance de...
Vert qui revient au sombre mâle qui lui fait face. L'ivresse... Dem ne connait pas. Elle n'a jamais bu plus qu'elle ne le pouvait. Rester lucide, feindre l'ébriété, parfois, quand il a fallu. Savoir où s'arrêter, à 15 ans en avoir trop vu et pas assez, entre estime de soi et manque de confiance.
Tumultueux mélange de l'adolescence, qui croit savoir et ne sait rien.

Se redressant jusqu'à poser ses épaules frêles contre le dossier, dévoilant au regard le décolleté qui poursuit sa course jusqu'à son nombril ou pas loin, gonflant l'étoffe de charmante manière au niveau de ses seins ronds et fermes, elle plisse un instant le nez, en démonstration instantanée de son intérêt pour les mots qui flottent entre eux jusqu'à forcer une méditation rapide de la Vierge.


laissez-moi le plaisir de garder mes zones d'ombres pour que j'aie celui de vous les faire découvrir le moment voulu.
D'où l'autre vient, qui est-il, quelles sont ses aspirations sont les sempiternelles questions que l'on pose à autrui pour ne pas poser la vraie, peut on lui faire confiance... et à cela les personnes dissimulent ou mentent.
Pour ma part je ne mens jamais.


Je ne vous ai demandé que ce que vous aviez esquissé.
Qui vous êtes, d'où vous venez... ce sont là questions qui appelleraient sans doute des réponses fort instructives, mais dont l'intérêt m'échapperait assurément.
Sans offense aucune, nous ne nous connaissons pas, et votre histoire personnelle, parsemée d'anecdotes surement charmantes ou au contraire désolantes sur les pommes que vous croquiez sous un arbre à l'âge de 6 ans... Ne m'intéresse pas.
Quand à la question de la confiance, elle ne se pose pas icelieu. Le risque se prend, se vit, se déguste et se dévore même.
Si La Succube vous a laissé au comptoir après vous avoir parlé, alors étant sous sa tutelle pour l'instant, je n'ai d'autre choix que de vous faire confiance. Plus ou moins.
Sentiment motivé de plus par une volonté d'interaction, qui dans notre cas se limite à une conversation, certes intéressante, mais dont je ne crains rien pour l'instant.
Et pour peu que vous souhaitiez le savoir : je ne mens jamais non plus.


Le ton est limpide, poli, souriant par moment, mais le regard est ferme, planté dans l'onyx. Jeune, vierge, inexpérimentée... Mais elle n'en a pas pour autant oublié de réfléchir. A vrai dire, elle n'a eu que ça à faire pendant longtemps.
Le sourire se partage, les traits retrouvent en une seconde l'éclat juvénile qui les anime habituellement, taches de rousseurs en passe d'être camouflées par un rosissement prématuré. La timidité mal placée, surgissant avec ou sans raison, manie qu'elle aurait souhaité perdre si on lui en avait laissé le choix.


Et les vôtres de désirs ?

Mes désirs ? Vivre. Comme je l'entends.

C'est simple, clair et précis. A lui, si le coeur lui en dit, de poser sur les quelques mots l'idée qui s'y cache. De creuser la question. Elle ne dira pas ce qu'elle souhaite concrètement, puisque qu'une envie, volatile par essence, peut muer du jour au lendemain.
Seule compte l'idée qu'en la suivant, on pourra être même fugacement, heureux. Ou... douce victime du plaisir. La communion des prunelles en mode de communication, la gamine en pétillement intéressé.
Elle discuterait toute la nuit, avec un tel partenaire.


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--La_sentinelle



- Aller, rentre tes griffes. On ne vient pas pour la bagatelle, mais pour parler affaire...

Voutée dans l'obscurité. Yeux mi clos. Le mur de l'établissement leur faisait face, étouffant, imposant. Un rai de lumière vint découper l'ouverture de la porte ainsi que la silhouette du gardien de la rose, noircie par le contraste. Elle nota qu'il faudrait compter avec lui en cas de désaccord prononçé...

Des bribes de voix et de rires feutrés atteignirent ses oreilles.

La porte s'ouvrit en grand laissant entrevoir le luxe tapageur d'un bordel bien tenu, cependant qu'un couple s'extirpait du lieu pour s'enfoncer dans la ruelle. Elle détailla l'intérieur, avide.
Au travers des tentures l'on devinait les corps allanguis. La grâce et l'allure altière des pensionnaires à peine vêtues lui sautèrent aux yeux. Elle eut le temps de remarquer la dentelle des sous vêtements... La finesse des attaches... De sentir une boule au fond d'sa gorge se former. Etrange sensation.

C'est que la sentinelle n'avait jamais pris l'temps d'ce genre de bagatelles. Elle découvrait soudain cette sorte de honte à être différente par la comparaison. L'avait jamais comparé quoi que ce soit avant. Elle s'enfermait dans son monde et le reste importait peu. C'était toujours le cas du reste, mais ce lieu l'ébranlait en ce qu'il lui renvoyait sa pauvreté, son côté frustre et sans fioritures. Et sans pouvoir se l'expliquer elle eut besoin d'afficher sa féminité. Rabaissant sa capuche, ses doigts dégraffèrent le chignon emprisonnant ses cheveux de jais qui se déroulèrent dans son dos.

Elle redressa fièrement la tête et sans sciller, toisa le regard goguenard du portier.





--Belombre


Des rides apparurent au coin de ses yeux et le son de son rire empli un court instant l’atmosphère feutrée de la conversation.
Cette perle n'était pas seulement naïve, pure et curieuse, elle avait aussi le mordant de la farouche jeunesse et les crocs de la femme en devenir.

Les questions s'ajoutaient aux questions, les réponses ne la lassant pas d'en poser de nouvelles.
Désir d'apprendre, de comprendre, de connaître, Belombre trouvait cela fort prometteur. Si le destin lui en donnait l'occasion, cette rencontre serait une union de bien plus que de deux corps.

L'instant suivant le silence reprend son droit et son visage ne reflète à nouveau que le plaisir de cette conversation surprenante.
Son esprit divague un instant sur sa propre jeunesse, il avait dû un jour aussi avoir six ans mais du souvenir de pommes douces et sucrées, il n'avait gardé aucun souvenir... la question de ces origines, de son enfance restait en suspend comme un vide dans son âme. Seul le maître avait détenu la clef et il n'était plus.


"Mes désirs ? Vivre. Comme je l'entends."Réponse évasive sur ses propres désirs; le désir était cette pulsion de l'instant qui vous pousse à agir ; Suivre sa voie dans le parcours de la vie était un engagement personnel qui se poursuivait jusqu'à la mort.

Je ne m'attendais pas à autre chose de la part d'une jeune personne telle que vous.
Mais je parlais là, à l'instant, que désirez-vous ?


Son regard sombre caresse les légères boucles rousses courant sur son cou et ses épaules tout justes dénudées. Le sien de désir à ce moment était presque douloureux, le taire encore, se maîtriser toujours plus,..., la faiblesse du corps devait se plier à la force de l'esprit rien d'autre n'avait loi.
Pas encore
Un instant, un seul, Belombre ferme sa vue à la chair qui l'appelle face à lui, l'imaginer nue et offerte un instant seulement, caresser son dos, goûter ses lèvres... ses yeux se rouvrent son esprit à nouveau ouvert à l'échange courtois. Il n'était pas encore venu le temps des plaisirs sensuels.


--Thorvald
Elle se dégageait de l'obscurité, laissant libre cours à sa curiosité, joli minois encadré d'une noire chevelure et tendu vers la porte. Encore une à qui il ne fallait pas en conter. Un peu comme Rexanne qui, dans le dos de Thorvald, tempêtait contre un client, fière et terriblement excitante. Sans tourner la tête, il se demanda un instant s'il fallait lui prêter renfort mais il gardait en mémoire sa première image de la brunette, enragée, chevauchant et immobilisant le vieil évêque à la cave. Elle allait s'en sortir avec celui-ci. D'autant qu'il paraissait plus malhabile que bien méchant, malgré les airs qu'il voulait se donner.

Son regard glissa de la fille à l'homme. Le gardien n'avait pas encore eu loisir de repérer les habitués de la Rose, mais quelque chose lui disait que ces visiteurs-là n'en faisaient pas partie. Une curiosité, une fébrilité peut-être. Il tenta de repérer l'éclat d'une lame à leur ceinture ou le pommeau d'un poignard à leurs bottes, et, dans le doute, ajouta d'un ton poli mais ferme :


Si vous avez des armes, vous êtes priés de les laisser à l'entrée.

Ce faisant, il s'était reculé d'un pas pour les laisser pénétrer dans l'antre raffiné des plaisirs et de la luxure.

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La prunelle pétille en remarquant que Belombre semble prendre autant de satisfaction qu'elle à cette discussion, décousue, ou au contraire semblant suivre un fil invisible mais plaisant.
Une gorgée du mélange savamment concocté par Rexanne coule le long de sa gorge, aux épices titillant la papille comme les traits bien tracés de son vis à vis ravissent la pupille de la Vierge.


Je ne m'attendais pas à autre chose de la part d'une jeune personne telle que vous.
Mais je parlais là, à l'instant, que désirez-vous ?


Une personne telle que moi ?
Que pensez-vous donc avoir appris sur moi ?


Le regard en interrogation amusée, sourcil haussé sous les boucles pour souligner l'intérêt porté à l'affirmation de son interlocuteur.

Mes désirs ? A cet instant ?
Prolonger cette conversation des plus attrayantes.
Arrêter de rougir sous votre regard dont je sens la caresse sur ma peau à en éveiller des frissons.


Comme en réaction immédiate et involontaire, le rose rejoint les pommettes de Dem, et le sourire se fait mutin. Avec quelques années de plus, elle aurait sans doute ajouté un clin d'oeil, ou forcé le sourire.
Mais la jeune fille oscille entre timidité et amusement, et pour l'instant ses hormones décident pour elle de la manifestation corporelle de ses émotions.

Les paupières de Belombre lui masquent un instant la nuit chaleureuse de son regard, après une promenade sur son cou et ses épaules. C'est avec volonté qu'elle reste dos contre son dossier, offrant aux prunelles indiscrètes le plaisir de la parcourir.
Après tout, ne doit-elle pas s'y habituer ? Attirer le client, le séduire... Avant que la conversation ne s'engage, c'est sa silhouette, sa tenue, son comportement qui amèneront le client à se rapprocher d'elle plutot que d'une autre. Si la rivière rouquine qui coule dans son dos n'avait pas été un peu disciplinée, si sa robe n'avait pas dessiné ainsi sous le tissu fluide ses formes fermes et appétissantes, si son sourire n'avait pas été séducteur, Belombre aurait-il désiré enchérir ? Virginité ou pas ?

Le regard nuit s'offre de nouveau à l'attache sensuelle de ses émeraudes. Dans son ventre des picotements qu'elle devine à peine, dont elle n'imagine pas la signification... qui animent les pupilles d'un nouvel éclat. Un jour, elle saura interpréter ces signes, et les maîtriser.
Maintenant, elle se concentre sur la conversation, caressant de l'iris l'homme qui lui fait face, sourire éclos sur ses lèvres gourmandes.


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Un sourire de reconnaissance à Rexanne qui venait à sa rescousse, heureusement.
S'était elle trompé en écoutant le prénom cité par Thorvald ? Cette fille légèrement vêtue voulait elle exercer son métier à la Rose sans payer son du à la Succube ? Chloé peste. Ici les filles travaillent pour la Succube, ou s'en vont. Elles ne sont les bienvenues qu'en tant que cliente ou catin.
Visiblement, celle ci a décidé de se mettre à l'ouvrage, elle doit donc obeïr.

Toutefois, ça n'était guère correct de laver leur linge sale devant les clients, aussi Chloé serra les poings et ravala ses observations.
La jeune Line, puisqu'elle semblait bien s'appeler ainsi, n'était pas laide.
Elle veillerait plus tard à ce que les questions financières.

D'ailleurs, une jeune personne arrivait d'on ne sait où, et semblait vouloir un emploi.
Elle chercha la Succube du regard, mais ne la trouvant pas, elle s'approcha de l'inconnue, après s'être excusée d'un sourire auprès du client si exigeant.

D'un regard froid, elle détailla l'inconnue. Pas mal fichue, la fille avait l'air saine.
Chloé commençait à avoir l'habitude de ce genre de situation. D'un oeil expert, elle évalua la longueur des jambes, les rondeurs des hanches, la courbe de la taille et le poids de la poitrine ferme, essayant d'estimer le prix que pouvait valoir la fille.
Finalement, elle reprit la parole, entrainant la jeune Orignac un peu à l'écart.

- Travailler ici ?
Ma foi... peut être oui...
Mais je dois d'abord savoir ce qui vous amène ici, si vous savez à quoi vous vous exposez et si vous avez déjà exercé ce métier avant...
Mon nom est Chloé. Si vous ètes engagée, c'est moi qui règlerait les aspects pratiques de votre vie ici.
Alors faisons connaissance dans ce cas...

La porte ouverte laissait passer l'air frais de l'extérieur.
Exaspérée, elle se demanda à quoi jouait encore ce diable de portier tout en jetant un oeil inquiet vers les marches de l'escalier où Anma n'apparaissait toujours pas.

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--Dusaan


Une jeune fille qu'il n'avait pas encore aperçue s'approcha. Elle allait mordre à l'hameçon grossier du goujat Dusaan. Elle semblait délicate et gracieuse, fragile presque. Il n'en avait aucun remord, du moment qu'il arrivait à ses fins. Il s'apprêtait à fondre dans la douceur de ses yeux et s'imaginait déjà se soumettre à ses caresses envoûtantes, mais c'était sans compter la présence de la tenancière. Finalement elle n'était pas tant absorbée que ça par sa conversation à l'autre bout du comptoir ! Exaspérée, elle le rinça de piquantes paroles.

Tout d'abord, cela l'importuna, frustré qu'il était de sentir sa proie lui échapper.
Les reproches n'en finissaient pas et il finit par regarder Rexanne. Il se pencha légèrement en arrière, l'admira, but à ses lèvres le goût de la colère qu'elle non plus ne domptait pas. Cela la rendait belle.

Dusaan émit une sorte de grimace à la frontière du dégoût et du plaisir. Oui, vas-y petite brune, si tu savais comme j'aime ça ! Les mots de la jeune femme étaient tranchants et le ton autoritaire. Il jubilait intérieurement. Et quand elle eût fini, il se mit à rire grassement, soulageant ainsi ses tensions.


Aaaah ah ! C'est elle que j'veux !

Il avait soudain repris son sérieux et la toisait de son regard torve de rapace affamé.
Comme "manières aimables", on pouvait faire mieux. Mais ces subtilités devaient lui échapper.


Je ne suis pas candidat aux enchères sur la petite, mais pour vous, je peux dégoter un rubis.
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Tenant sa soeur par la main, Anthigone s'approcha lentement de leur destination. C'était donc ca, le bordel dont ce salaud parlait?... La rage qu'elle ressentait en elle ne s'était pas éteinte, malgré...l'accident. Elle avait beaucoup repensé à son geste, durant ces longs jours qui les avaient amenées de leur Sud natal à Paris, dans cette ville qu'elles n'avaient jamais vue, dans ce quartier où elle n'aurait jamais imaginé mettre les pieds avant... Mais depuis que Léon était mort, c'était la seule destination possibles pour elles deux, si elles voulaient vivre, et libres...

Elle regarda Ysmaine... La jeune fille avait à peine ouvert la bouche depuis deux semaines... Son coeur se serra à l'idée de la douleur qu'elle devait ressentir. Douleur d'une vie et d'un amour ratés, douleur d'une libération obtenue au prix du sang.. Sa soeur, sa jumelle, son autre...
Elle serra sa main plus fortement dans la sienne et lui chuchota:


Ma chérie, nous sommes arrivées... Je sais que ce n'est pas ce dont tu rêvais, mais si tout se passe bien, nous aurons de l'argent et un jour nous partirons, et tu seras heureuse, je te le promets... En attendant, nous serons libres ici, et ensemble...

Elle déposa un baiser sur la joue de sa soeur, et ne détourna pas son regard quand cette dernière plongea ses yeux dans les siens. Aucune parole, mais un cri qui l'atteignit en plein coeur...


Viens... Parlons à ce gars devant la porte. Il doit pouvoir nous guider...

Et elles s'avancèrent vers le jeune homme qui se tenait à l'entrée. Deux jeunes filles que rien ne différenciait, si ce n'était la couleur de leur jupe, bleue pour Ysmaine et rouge pour elle. Cette ressemblance parfaite destabilisait toujours les hommes qu'elles rencontraient, et ça avait été aussi le cas avec Léon, avant qu'il n'épouse officiellement Ysmaine et qu'il apprenne à la reconnaitre...


Bonsoir Messire, dit-elle aussi poliment qu'elle pouvait, ma soeur et moi voudrions... travailler dans cette maison... Pourriez-vous nous indiquer à qui il faut nous adresser?...
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