Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 34, 35, 36, ..., 63, 64, 65   >   >>

La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

--Lulu_la_charnue
Elle se recule.

Lulu se raidit instantanément et se redressa, assise, se reculant de manière à être complètement séparée de SA vierge.
Sa mâchoire se crispa. Elle reprit ses distances. C’était de bien mauvaise augure, contrairement aux apparences.
Ses yeux gris s’étaient fort assombris. Ça allait tomber, comme un couperet.

Il y a un problème ?

Les yeux gris de Lulu étaient orageux, foudroyants, d’éclairs, de tonnerre et d’une pluie battante glaciale…exprimant la frustration qu’elle contenait et maintenait en elle.

Je vous ai proposé de la douceur. Que vous n’êtes assurément pas certaine de rencontrer lorsque votre hymen vous sera pris.
Avais-je tort d’être avenante avec vous ?


Elle la regarda très sévèrement, lui en voulant d'avoir interrompu l'instant où tout commençait.

Puis l’homme du comptoir approcha.

"Peut-être auriez-vous dû garder vos perversions auriculaires pour plus aguerrie... Vous n'ignoriez pas que les premiers frémissements poignent par là."


Elle le fusilla du regard. Encore lui, toujours dérangeant. Et maintenant il lui donnait des leçons. L’envie de lui coller un soufflet la démangea fortement.
Elle prit néanmoins un ton étrangement calme et sensiblement ironique. L’ironie de la raillerie.


Je vois que vous vous invitez encore. Travaillez-vous ici ? Je n’ai pas cru comprendre que vos services étaient disponibles.

L’orage faisait rage.
Par chance, la vierge effarouchée l'attendrissait un peu. Pour sûr Démétria crevait d'envie d'elle et était absolument affolée par la puissance de ses élans qu'elle ne savait encore comment maitriser, pauvre enfant...
Saens
"Je vois que vous vous invitez encore. Travaillez-vous ici ? Je n’ai pas cru comprendre que vos services étaient disponibles."

Il regardait toujours la rousse, ignorant le soufflet auquel il avait échappé, ignorant l'orage et la mise en boîte. Candide. Plongé dans les prunelles virides, profondes, qui incitaient au démarrage de savants calculs, et de savantes questions : diamètre de l'hymen, couperosé ou rouge brut, cuirassé ou membraneux ? Comme si la réponse allait se planquer dans les dédales mousseux de ses émeraudes.

Et puis qu'importe, qu'elle ait à briser des petits œufs de caille en guise de subterfuge, ou qu'elle ait une vessie de truie remplie de raisiné à la hanche, le brun, on l'a dit, n'était pas grand amateur de pucelleries. C'est donc pure, ou pas, que la rousse lui distillait lentement de la fièvre dans le sang. Il décrocha son regard et réunit des montagnes de politesse pour répondre à l'autre femme. Ton neutre, intonation sui generis.


"Si vous saviez... les lundis soirs on me pare en toge ivoirine et, couronné de clématites azurées, me livre aux lions barbus de la Cour, et croyez-moi leur crinière laisse des traces. Les mardis, je suis empereur, vêtu de pourpre et poudré jusqu'aux sourcils. Lors, c'est moi le lion, et j'empoigne en vigueur tous les pales freluquets en mal de sensations. Le mercredi, bien évidemment, c'est le jour des rombières ; on me bande les yeux de soie mauve rehaussée de fils d'argent, un ouvrage du douzième siècle, de toute beauté, et j'empale à la chaine. Le jeudi, ce sont les vices noirs, des prêtres de toute la province se déplacent pour me faire visite - ce sont eux qui ont les perversions les plus crasses. Les vendredis sont les nuits de surabondance, je participe aux débauches garnies, fleuries, de toutes pièces et de toute âge. Les samedis, je fais à ma guise, et le dimanche, ma foi... je me repose."
--Demetria.
Vexée, elle est vexée la Charnue, ça se sent. Au ton, à la voix, à l'attitude, à l'étreinte de ses mains qui se desserre, et ce regard, mazette... Pour peu Demetria se croirait revenue à sa plus tendre enfance, se sentant coupable d'une bêtise dont elle n'aura pas eu conscience.
Ce réflexe, malheureux réflexe, qu'elle avait tenté de parer d'humour, de douceur... Jeune pucelle, elle s'était préparée avec les bribes de conseils, avec ce qu'elle avait observé...

Et ça, elle ne s'y attendait pas. Si la cliente est refroidie, Demetria est quasiment rebutée. Il ne s'agirait que de peu pour que sa carrière de catin s'achève avec son hymen toujours intact.
Pourtant, elle n'est pas effarouchée la Vierge, elle sait bien ce qui l'attend. Elle se souvient du récit de Marianne, elle se rappelle des expériences désastreuses... Elle en a vu partir sitot arrivées, d'autres revenir... Elle sait que ce n'est pas évident... Forçant le sourire, elle essaie de convenir avec elle-même du caractère bénin de l'attaque linguale. Elle tente de se persuader que ce n'est qu'une partie de la soirée...

Puis les perles grises se dirigeant, courroucées, vers le Brun qui les a rejointes, les émeraudes se laissent happer par le regard pénétrant, curieux, inquisiteur, de l'ébouriffé. Enveloppée, couverte, découverte, sondée, elle ne sait pas lire dans ces yeux autre chose, se laisse embarquer sans répartie, parvenir à ciller, tenter la distraction d'une boucle rousse, s'arracher, et se concentrer...
Le jour doit bientot naitre, et sa nuit commencer... Elle qui est si prête depuis de si longs jours, que doute-elle ce soir ? Si elle a réussi à s'extraire du regard du Brun, elle évite bien soigneusement celui de la Reyne. Et ce souffle ? ne veut il pas éteindre le rose sur ses joues plutot qu'attiser les battements de sa gorge ?

Une, deux, trois gorgées, pendant le discours de Saens. Trois gorgées, dix battements de coeur, deux regards sur elle, une Charnue, un Brun, une Pucelle, une alcôve... Une bouteille. Paupières baissées pour ne laisser entrevoir que ses mains, passage furtif sur l'ébouriffé, rapide, fugace, frolement de peur de s'embourber dans ses yeux. Sourire dédié à Lulue, esquissé, ébauché, étiré à force de conviction, facilité par l'emploi du temps d'un brun aux paroles si claires et sibyllines.


Vous aviez raison... La surprise, voilà qui reste imprévisible, qui m'en rend impolie, qui m'a coupé sifflet... mais pas l'envie. Voulez-vous bien pardonner à l'inexpérience la spontanéité ?

Quelle jolie menteuse... Oh oui... Amandes vertes perdues au milieu du son et du pâle. Les lèvres cerise qui s'éclosent, qui ne demandent qu'à s'embrasser, qui goutent le vin, et qui mentent... Demetria, de son choix de carrière, n'est plus si sure...

___________________
--Mlle_b
L'aube éclaicie la nuit, le jour va bientôt pointer et la porte reste irrémédiablement close. Un bref coup d'oeil en arrière, Jean le muet reste discret... mais était-il seulement encore là?
Oui, il ne peut en être autrement.

La soirée et la nuit en ont fini avec leurs turpitudes et son idée première semble déjà s'émousser. L'ombre de l'agacement passe furtivement dans son regard et durcit ses traits.
Non, il en sera ainsi quitte à tambouriner à ce bordel jusqu'à ce qu'on daigne l'introduire.

La main de Mlle B s'empare à nouveau du heurtoir et fait résonner le bruit sourd du bronze contre la porte massive.
Il a été dit qu'elle entrerai alors elle entrera, les discussions d'affaires n'ont point d'heure, ainsi qu'elle l'avait décidé.



"La chair des femmes se nourrit de caresses
comme l'abeille de fleurs."
[Anatole France]
--Lulu_la_charnue
La dame blanche aux noires dentelles et gris regard entra vivement dans les yeux de l’incongru, sondant son être, violant l’entrée de ses prunelles. Au sens figuré bien sûr.
Nouvel orage optique. L’intrigant se foutait de sa gueule, ou bien… empaler, toges, lion… travestissement et plus vile des débauches…mmmh… quels doux propos… c’était un gigolo, certainement, ayant pour devoir de veiller à la protégée. Lulu avait bien souvent l’envie de glisser des choses, dont ses doigts, dans l’intimité des femmes lorsqu’elle était très excitée…l’idée lui avait traversé l’esprit d’ailleurs.
Le nouveau venu, probablement, veillait à la préservation du Bouton qu’était encore Démétria, pour l’heure.
La charnue esquissa l’ébauche d’un sourire en coin. Lulu la charnue, Lulu qui ne sourit pas. Incroyable. Elle lui porta encore un coup verbal, commençant à apprécier la rhétorique du bonhomme.


Je vois, vous en faites une belle catin. Que n’importe qui peut avoir et qui se trouve usée jusqu’à la raie. Pas très alléchant, j’en conviens.

Portant à ses lèvres le verre aux exquis tanins, elle reluqua Saens avec une réelle attention, le dévisagea, l'envisagea. Bon bon.. il n’était pas trop mal, solide gaillard, et avait une sacrée grande gueule, ce qui n’était pas pour lui déplaire.

Mmh..

C’était là un Mmh approbateur qu’elle émit.
Il devait être fichtrement cochon, et Lulu se voyait déjà se faire casser ses petites pattes arrières à grandes flanquées de déhanchés bestiaux. Du bonheur à l’état…brut(e).
*Luxure, douce luxure…que tu es perverse Lulu…tu forniquerais avec ta propre mère, paix à son âme.*
La tempête de ses prunelles s’apaisa, laissant place à la lisse douceur du marbre gris.


Votre Maquerelle ne m’a pas informé nantir le bouton de rose prêt à éclore d’un supplément gratuit…épineux. C’est charmant. Une promotion exceptionnelle sans doute…

Voulez-vous bien pardonner à l'inexpérience la spontanéité ?

Et sa vierge de s’excuser si sincèrement… Pour peu qu’elle eût un cœur, Lulu en aurait été bouleversée. Mais, las, la nature ne l’en avait pas doté. Puis ses yeux, ces émeraudes…
*Nature si tu m’avais façonné un cœur, il eût été brisé dans l’instant.*


Demandé de si belle manière, qui donc pourrait refuser de vous pardonner ma belle enfant…
Dites-moi donc ce qui vous ferait plaisir, je m’efforcerai de vous satisfaire.


Lulu s’installa confortablement, adossée, croisant les cuisses, la fente discrète de sa robe en dévoilant d’infimes parcelles d’une blancheur laiteuse, pour qui avait soif.
--Henri_death


Un type d'un naturel silencieux fait son apparition dans l'endroit dont la renommée n'est plus à faire. Plutôt robuste, le visage bien entamé et mangé d'obscurité, il ne dégage pourtant pas une de ces auras agressives dont se parent les ombres qui circulent dans le quartier. Par contre, transparaissait de son comportant un manque évident de chaleur humaine.

Bonsoir mes beautés.

Henri n'était pourtant pas dans un très bon jour. Sortant d'une longue réclusion, il avait maigri, perdu de sa superbe autant que de son endurance, et arborait désormais une belle gueule cassée qu'il ne devait qu'à certains geôliers particulièrement zélés. Tout pour plaire aux restauratrices des antiquités masculines, en somme.

Guhh ...

Problème: son seul oeil valide n'était guère plus expressif que celui qui ne faisait plus qu'orner sa sale gueule. Mais un sourire matois, qui eut tôt fait d'illuminer son visage, démentit immédiatement l'à priori selon lequel il ne serait qu'un débile léger perdu dans un monde trop filou pour sa pomme.

J'ai b'soin d'une fille. La moins chère, pour un programme des plus conventionnels, en espérant qu'elle ne m'en voudra pas.

Con à dire hein ? Mais au bout de trois années de cachot, il avait juste besoin d'une paire de bras chauds et ronds, ainsi qu'une partie de bilboquet qui finirait sur une discussion réparatrice pour lui, emmerdante pour elle. Au fond, les dames de mauvaise vie étaient étaient bien davantage que de simples essoreuses à slips. Elles étaient les premières à le savoir.

Mais à choisir, j'les préfère jeunes et en chair.
A compter que j'ai l'choix.


Il resta debout en plein milieu de l'entrée comme un abruti fini. Immanquable en somme. Attendant que ses désirs trouvent réponse à son goût, il matait les nibards qui gravitaient ça et là, baignant éveillé dans un rêve doux comme un cocon de soie ... ou la peau satinée d'une pucelle.
Saens
Un sourire naquit sur le visage du brun, comme une fleur. Il avait une idée. Les pétales étaient empoisonnés, la corolle suffocante et les relents suaves. L'orageuse faisait ses politesses à la vierge, l'éclair tout de suite plus mollasson. Le sourire lui mangea un peu plus les commissures ; ainsi elle le prenait pour une catin. C'était être béni des dieux.

Plongé dans l'alcôve purpurine d'un bordel asphyxiant, carré dans le gosier infect de la capitale, entouré d'une perverse qui lécherait le sol si l'était pavé de lèvres et d'une gamine pâle, vierge jusqu'aux yeux, comment, mais comment, voulut-on que les violons de son âme ne se désaccordassent-ils point ?

Les deux points de sang sur son col s'était diffusés dans icelle, par une entrée secrète, et plus il fixait la vierge, plus il sentait sa raison, sa vertu, son éthique, pourrir. Et plus il pourrissait, plus il était beau. Le gris de ses yeux cessa d'être placide, mais fumant. L'éclat de son méfait lui paraissait plus délicieux à mesure qu'il détaillait l'intouchée.

Surtout, ne pas se trahir. Il ravala son rictus, et maintint ses nerfs. La criarde beauté des lieux lui agaçait les oreilles. Ses doigts se crispèrent furtivement, comme une bande d'écorchés qui se tordent. La lourdeur de l'alcôve, les fragrances sourdes de la rousse, les babillages alentours, cette gueule cassée qui venait d'entrer et qui réclamait à besogne, le vol d'une mouche et le palpitement du temps, tout semblait l'atteindre en plein cœur. Il eut la vision fragile d'un gros d'arvicole, mort et équarri, qu'attaquaient une horde de charognards à mandibules. A vif.


"Je ne suis que l'assaisonnement... aussi la maquerelle n'a pas jugé bon de vous en avertir ? Elle pensait, sans doute, que vous connaissiez les rituels de la maison. Les tribades s'usent parfois les doigts, force de trop manquer de certaines fermetés. C'est prévenance, que d'adjoindre un sieur à leurs douceurs, en ombre, au fond du décor - nous ne voudrions pas que vous vous brisassiez les phalanges. Au fond, je ne suis que..."

Il amena dextre en face de lui, et mit trois doigts en conque. Par réflexe, il ajouta l'auriculaire à la forme hautement immorale, puis, plissant les yeux, jaugeant, replia le pouce sur le tout. C'est qu'il avait un souci de justesse. Il regarda en arrière-plan Lulue et lui décrocha un nouveau sourire. Le temps que l'idée fasse son chemin, chemin qui somme toute semblait être aussi tracé et préparé que le fondement d'une putain romaine après vingt ans de vie à Tibur, il s'était penché vers de la vierge. Le nez coltiné contre la chevelure, la bouche derrière l'oreille, que le son y meurt vite.

"Votre maquerelle toute puissante est occupée avec les enchérisseurs, cerbère voit tellement d'âmes passer qu'il va commencer à ne plus les distinguer. Une déesse à ses comptes, le gardien a la cataracte... au fin fond de vos coffres, n'auriez-vous pas un capuchon et les nippes d'une catin mal lunée ?"
Thorvald_
Sur le bord d'un bassin, dans l'opaque d'opalescents rideaux, le gardien déposa robes et ciseaux. Les senteurs l'enveloppèrent, entêtantes et tentantes. Se baigner, y inviter les corps à la paresse et à la douceur. N'était-ce pas l'essence du lieu ... loin des épreuves de force qui se jouaient plus haut. Se plonger dans de brûlants liquides, s'appuyer contre le marbre froid et goûter l'apesanteur et la saveur des eaux, partager l'ivresse des gouttes de buée qui coulent sur les cous, se perdent dans les ....

TOC TOC TOC

Les trois demoiselles devaient être occupées derrière leurs rideaux. Madame Madeleine devait récurer l'une et inspecter l'autre. Les contacts rapprochés plaisaient-ils à l'intendante ?... Au souvenir de sa mine pincée quand il lui posa la main sur la hanche à son arrivée (ou bien n'était-ce que sur le bras ?) il se doutait qu'elle ne les appréciait guère, ou alors par l'intermédiaire d'un bâton ou d'un gant de crin. Thorvald sourit à demi. Il aurait bien été candidat, lui aussi, à toutes les tortures madeleinesques, mais ...

la porte l'appelait de nouveau.

Alors, encore humide de vapeurs musquées, il émergea du sous-sol, traînant dans son sillage quelques volutes de soie, brumes volées au temps d'en bas.

En haut.
Regard pour sa reine, complice et gourmand.
Coup d'œil à la vierge, professionnel et détaché ; et aux deux oiseaux qui se sont accrochés à ses rousses ramures.
Salut de la tête au client qui passe sa commande. En voila un qui sait ce qu'il désire.
La Rose est pleine. Jusqu'à la gueule. De monde, de clients, de curieux, qu'il va falloir gâter avant les premiers rayons. Avant qu'ils ne s'évanouissent, hagards, dans les ruelles et ne retournent chez eux les corps repus et fourbus et les yeux encore emplis de pourpres spectacles.


Bienvenue à la Rose.


La voix est un peu rauque, fatiguée. Mais le sourire est là, avenant. Le colosse regarde la petite demoiselle et note derrière elle que, tiens, le jour pointe. De là vient ma fatigue, se dit-il. Il reporte son attention sur la délicate arrivante et la détaille d'un œil habitué.

_________________
X
--Jaysabel
Jaysabel avait suivit la religieuse vers les bains. Celle-ci voulait laver une fillette avant de s'occuper d'elle. Voyant la crasse qui recouvrait la peau de l'enfant, elle se dit que c'était une charmante idée et n'en était pas le moindrement offusquée.

Madame Madeleine n'avait pas le profil de l'emploi. Elle regardait les clients et les employés avec un regard qui lui semblait hautain et dégoûtée. Mais que faisait-elle ici dans ce cas? La jeune femme se demandait si elle n'était pas ici dans le but de ''sauver'' ces êtres humains du péché. Quel magnifique péché si c'en était vraiment un!

Elle entra alors dans la salle des bains et reçut l'ordre de se déshabiller, ce qu'elle fit sans attendre. Elle allait s'occuper de l'enfant et d'elle à la fois? À condition que la fillette veule bien se frotter elle-même au lieu d'attendre d'être propre par magie. Mais quel âge avait donc cette enfant? N'en ayant jamais vu, ni côtoyer beaucoup, Jaysabel n'arrivait pas à se faire une idée.

Se rappelant de ce que la pudique lui avait demandé, la jeune femme délaça son corset pour le retirer par-dessus sa tête, tirant quelques cheveux au passage et retenant un souffle de douleur. Elle laissa tomber le vêtement au sol et se frotta la tête subtilement. Elle défit aussi le laçage de sa jupe, vêtement qui tomba tout seul sur le plancher.

Pendant un instant, Jaysabel se demanda si Madame Madeleine ne serait pas offusqué de voir le si peu de vêtement qu'elle portait. Pas de chemise, juste un corset. Avant d'enlever la petite culotte, elle jugea qu'il valait mieux retirer ses longues bottes de cuir. Elle s'assied sur la première chose qu'elle vit pouvant servir de siège et se mit au boulot.

Jaysabel leva la tête mais des pas s'éloignèrent. Tant pis...


--Ainara


La blonde avait fini de dévorer le plat qu'on lui avait servi. Et, l'estomac plein, commençait tout de suite à voir la vie moins en noir. Après tout, la Succube semblait accepter ses excuses, elle ne l'avait pas fait jeter dehors. Peut-être même allait-elle accepter de la reprendre... Il fallait qu'Aïnara la convainque de son entière bonne volonté. Seulement voilà, les mots n'étaient guère son fort, ça n'allait pas être commode de plaider sa cause.

J'ai b'soin d'une fille. La moins chère, pour un programme des plus conventionnels, en espérant qu'elle ne m'en voudra pas.

Pour le coup, la catin en aurait presque souri. Elle le tenait, son moyen de rentrer en grâce: satisfaire un client. Evidemment, le client en question n'était pas précisément un adonis, il avait même plutôt une tronche à vous faire peur. Mais la blonde n'allait pas se payer le luxe de se montrer difficile! Elle aurait couché avec le Sans-Nom en personne pour retrouver sa place, redevenir la Soumise qu'elle n'aurait jamais du cesser d'être. Presque timidement, elle se retourna vers la maquerelle et marmonna, désignant le gars planté comme une souche au milieu du passage.

M'dame? Avec votre permission...
--Henri_death


Il n'avait pas eu besoin de causer comme un esthète de l'éloquence pour avoir su capter l'attention des quelques âmes de ce repaire d'efféminés aux propos aussi chaloupés que leurs démarches lascives.

Alors ? Ça marche ?

Port altier et regard assuré, il demeurait figé au centre de l'allée, embrassant de son regard certes diminué l'agitation imbue d'elle-même et désinvolte qui animait l'endroit. Voilà qui détonnait assez bien avec sa cellule et le voisinage auquel il était d'ordinaire habitué. Il se sent épié par une jolie blonde. Son oeil l'accroche.

Ce sera toi ?
--Demoiselle_j




Perdue ...Pas tant que cela ...


Elle déambulait dans les ruelles mal éclairées et parfois mal famées .Mais elle en avait cure ,elle oubliait tout ce qu'elle était ici .
Son nom ,sa naissance ,son duché , toutes les mauvaises langues et son malheur .

Continuant son chemin resserrant sa capeline elle avance droit devant elle sans regarder les gens .
Ses bottines étaient point discrètes mais pour l'instant personne ne l'avait accosté .
Elle arriva là ou elle souhaitait .

Devant la porte elle regarda le heurtoir .
Etait elle sure ?
Il y avait qu'un seul moyen de le savoir .

De sa petite main elle prit le heurtoir et le cogna avec vigueur .
--Demetria.
Entre Lulu et Saens, perdue. D'un côté, les mains, la peau, le regard, l'envie. De l'autre un regard. Un sourire esquissé. Demetria de sa position ne sait plus rien. Catin oui... Future catin. Aux ordres de sa Reyne obéir. Se plier. Quitte à y laisser une oreille, une peau, un cri, un corps. A-t-elle envie de ça ? Le veut-elle ?
Elle ne sait pas, ne sait plus. Vierge perdue.. Evaporée dans l'essence de sa fonction à l'essence de la confrontation. Une femme oui, si vite... pensée fugace vers un Esemyr parti trop tot. Prunelles rivées.

Ces lèvres. Cette bouche. Qui ânonne sans y prêter attention nombre de vérités ou demi mensonges qui se prêtent à l'occasion. Elle n'en a cure la vierge, elle est ancrée au mouvement des lèvres. Elle suit, oscille. Le vin à la tête commence à monter, la surprise, le dégout et la remise en question en elle se jouent la part belle. De qui gagnera elle ne sait pas.
Ce qu'elle voit, ce sont les yeux, les cheveux, le sourire de Saens, dont elle ignore jusqu'au nom, jusqu'à l'envie. Elle s'en moque. En quelques instants, de catin elle est passée à amoureuse. Pas par envie, mais par surprise.

Lulu à ses côtés la réclame. L'attention. Dem' dans son brouillard la lui accorde. Quelques secondes, minutes, volées au Maitre des mots, quelques instants volés au boucher pour se concentrer.
Sa cliente. Celle que sa Reyne a désigné. Celle qui a fait fui.... Celle qui près d'elle se tient. Celle à qui est destiné le sourire fade autant que faux. Celle qu'elle écoute. Poliment. commercialement. Celle qu'elle aurait aimé désirer. Celle qu'elle ne désire pas. Caprice d'adolescente à peine formée, les hormones ont choisi le Brun.
Le combat est rude pour empêcher les prunelles de se poser sur l'objet de son envie, pour sourire, pour regarder la Charnue, dont elle ne supporte plus que difficilement la proximité. L'oeil de biche et l'attitude mignonne, elle hoche doucement la tête.

A l'oreille se glisse alors le murmure d'un Brun qui a changé de place. Frisson, interprétation... Ses mots en elle taillent le chemin, le sourcil ne se fronce qu'à peine avant de se lisser.
Elle n'est pas certaine de comprendre. Elle s'en moque. L'échappatoire au bout des syllabes, la fuite au fond des mots, l'envie pressante et ses lèvres... Ce murmure, quel qu'il soit au final, elle le prend pour ce qu'il est. Une invitation. A laquelle elle ne dira pas non. Qu'elle soit vraie ou pas, elle s'en moque. Sans lui accorder pour autant plus qu'un battement de cils elle pose les émeraudes dans le gris de Lulu, avec un sourire entendu, travaillé, avec une poitrine qui lorsqu'elle se penche s'offre en un regard, avec une voix douce. Belle menteuse que cette rousse aux boucles aguichantes qui bercent la joue presque juvénile.


M'accorder ce que je souhaite...
Quelques minutes, juste quelques minutes.. je m'échappe et reviens.


Dans un frolement, soie et peau mêlées, elle s'échappe, la Vierge. Dans un sourire elle s'enfuit, doucement, surement... Les escaliers et sa chambre l'appellent. Hanches roulant sous le tissu, elle s'extirpe de l'alcôve, non sans un murmure inaudible à son Gardien à elle... un "je me dépêche... " grignoté avant de grimper.
Arrivée à sa chambre... elle réfléchit. Les voilages, les draps, tout lui rappelle l'envie de cette nuit. Le cadre et l'ambiance, les bougies neuves sur les bougeoirs pas plus anciens. Les pétales de roses qui se froissent sous ses pas amènent une culpabilité toute relative. Sa vie elle l'a vue, depuis qu'elle est arrivée. Elle ne la voyait pas dans les bras d'une cannibale, elle ne la voyait pas comme ça.
Elle ne la voit plus sans les yeux d'un Brun pour l'y aider. Sans un regard pour les voilages, elle emballe rapidement. Et enfile, l'air de rien, ses frusques d'arrivée. La robe de laine défraichie, les bottes usées. Dans un baluchon ses quelques robes achetées l'après midi même. Un regard pour sa chambre. Un battement de coeur, un regret et déjà la rousse l'escalier dévale, sans plus penser à rien.

Sur ses reins court encore la robe émeraude de soie, le triangle dans son dos... Dessous ses frusques. A son bras, une balluchon de drap de soie qui emballe cape et robes... dans ses yeux l'espoir. Rivé dans le regard du Brun, même si les lèvres s'adressent à la Charnue.


je suis là... quelques minutes encore... juste quelques minutes..

Les émeraudes ont quitté le Brun pour sourire à la Charnue. Pour lui offrir ce genre de regard plein de promesses, un regard à rassurer n'importe qui, un sourire qui réchaufferait une nonne, une garantie.

_______________
--Belombre
Malédiction ou bénédiction, Belombre avait depuis longtemps saisie la dernière réponse pour ce qui était un avantage à ses yeux.
Ce prénom laché par son maître aux premières esquisse d'une vie lui était prédestiné car si vrai. Il n'était qu'une ombre et aux yeux du monde transparent par l'immobilisme de ses gestes silencieux.
Il avait continué à observer, à détailler, à analyser, à anticiper les méandre des destins de chacun des protagonistes. 3 coeurs battant un même rythme mais un désir n'allant pas dans la même direction, 3 âmes perdue dans cette vie et cherchant désespéremment l'autre pour se rassurer, 3 histoires qui se rejoignent le temps d'un verre, 3 futurs possibles?

Les yeux de Démétria ne lançait plus que détresse, les yeux du brun une ironie plaisante, ceux de la femme une impatience qui ne serait mentir, l'impatience de ceux qui n'aime pas les obstacles et les contretemps.

"M'accorder ce que je souhaite...
Quelques minutes, juste quelques minutes.. je m'échappe et reviens.
"

Fin de l'acte et l'oiseau s'envole. Cette simple phrase contient tellement. Souhaiter s'échapper; des minutes et revenir. Des mots lachés qui disent profondément ce qu'ils veulent cacher.
Démétria le frôle sans un regard, déjà loin dans son coeur d'enfant ayant souhaité grandir.
Il se détourne de l'escalier et se dirige vers la reine pourpre. Il la dérange le plus poliment qui soit.

Ma dame, le jour pointe, il est temps de prendre votre décision quelle quel soit!

Son regard se porte sur Démétria revenue un baluchon de drap de soie à son bras.

...oui, quelle quel soit, mais prenez la bonne.
--Barbatoss


[Comptoir]

En dérive, l'homme était sur le point de se retirer, ses deux opales étincelantes fixant toujours la rose tournoyant doucement entre ses doigts.
Cela dit, lorsque Thays sembla se radoucir, il revint aussitôt éprouver son regard. *Non, pas si perdue que ça* se dit-il, bienheureux de cette nouvelle.
Une certaine force émanait d'elle tendis qu'elle contestait pouvoir tomber dans l'avenir sombre et incertain des fleurs de Babylon.
Confiant, il approuva d'un signe de tête, elle proposa de prendre un verre et il accepta, répondant sur le même ton qu'elle.

Alors nous trinquerons à la liberté puisqu'il suffit de s'en saisir

Il essuya son visage encore ruisselant d'un revers de manche, esquissa un sourire rilleur et se tourna du côté de la tavernière pour y saluer l'une des créatures hantant ses lieux.
Inclinant poliment la tête tout en lui souriant, il la détailla rapidement, s'arrêtant un infime instant sur sa crinière noir de geai.

Quelque chose d'harmonieux irait bien à notre palais, du rouge, raffiné.
Je compte sur votre connaissance et vous laisse choisir ce qui conviendrait pour trinquer en ce lieu.


Il avait élevé la rose devant lui, souhaitant montrer son éclat à la lueur d'une flamme et ainsi aider son hôtesse dans son choix.
Puis, se retournant de nouveau vers Thays, il l'interrogea du regard, s'inquiétant de savoir si la commande lui convenait, gardant toutefois une oreille attentive à la tavernière.

C'est à mon tour d'arroser puisque vous avez pris un tour d'avance. Rafraîchissant cela dit!
Allons, prenez donc un siège et laissons tout l'usage de parade pour d'autres.
Soyons sans raideur, ni réserve, ni airs de pique, ni jalousies : gais, joyeux et libre.


De nouveau fort disposé et lancé comme il l'était, Barbatoss prenait les choses de bonne grâce.
Thays semblait assez au fait des dangers de la vie pour ne pas mordre à n'importe quel hameçon.
Rassuré de ce constat, il ne souhaitait désormais qu'entrain et gaité.


See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 34, 35, 36, ..., 63, 64, 65   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)