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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

Scath_la_grande
Le décor était planté, les acteurs en scène et le rideau gentiment se levait, tandis que l’unique spectatrice accompagné d’un équidé stoïque semblait bien disposée au divertissement qui allait s’ébaucher devant elle. Sans préavis aucun survint un coup de théâtre, une des protagonistes quitta le drame dont se délectait avec certain enjouement Scath et percuta celle-ci. Excuses barbouillées en courant d’air par la jouvencelle aux cheveux de jais et au teint d’albâtre en apparence fort pressée de fuir le torrent de larmes qui agitait la servante ou l’ombre que la donzelle avait rapidement repéré. Le regard fauve et hautain croisa les inquiètes opalines azurées, et en un battement de cil, l’esprit de la petite maraude turbina lestement et elle sut que c’était sa chance. A elle de la cueillir maintenant.

Machinalement, la sauvageonne lui emboita le pas, et sa main vint serrer le bras de la fuyarde dans une étreinte un peu ferme, quelques pas encore pour tourner dans une rue et se mettre un peu à l’écart. Un doigt se plaqua sur ses lèvres pleines et un « chuuut » s’ensuivit. D’une voix basse égale à un souffle elle appuya délicatement sur les mots.


Suis-moi et tais-toi !

La senestre implacable de la rouquine fadasse dirigea sans brutalité la pauvresse dans les ruelles, traînant celle-ci dans quelques dédales puants et ne s’arrêtant guère loin de la Rose Pourpre mais à l’abri des regards curieux ou… dangereux. Une œillade furtive derrière elle pour s’assurer que personne ne faisait son ombre indésirée, vieux reflexe de voleuse qui lui collait à la peau comme une gale blanche. Par précaution elle se plaqua avec la noiraude contre le mur et put enfin la détailler à sa guise. La robe lui donnait un air de catin qui lui seyait bien mal, les vêtements miteux de la jeune fille lui indiquèrent qu’elle n’était guère fortunée. Fille de joie en devenir ou mauvaise professionnelle ? Hésitation de la sauvageonne qui se trahit d’un haussement de sourcil au dessus de ses prunelles inquisitrices.

La noiraude n’était pas d’une condition si différente de Scath, les riches étoffes dont elles étaient pourvues n’étaient le résultat que de ses quelques voleries habiles qu’elle se plaisait à commettre plus par jeu que par nécessité. Puis finalement la donzelle jeta au diable sa tergiversation sur le sujet du métier de la demoiselle. La chance était là fraîchement cueillie alors il fallait savamment en profiter.


Te plairait-il de gagner quelques écus ?

Elle la grignotait de ses mirettes avides de curiosité ; c’est qu’elle était jolie cette poupée aux cheveux d’ébène, ses traits fins étaient plaisants et ses courbes avantageuses, rien à voir avec la silhouette plus fine et plus sèche de Scath qui avait de la beauté que cet éclat sauvage proche de l’animalité, une sorte de magnétisme fauve, et portait haut la fierté des gens qui n’ont rien à foutre ce que les autres peuvent penser.
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"Seul Dieu est mon juge"
--Jaysabel
À peine eut-elle obtenue réponse que Jaysabel vit l'ombre de Thorvald revenir. Il entourait la propriétaire d'un bras et ce devait être Madame Madeleine, avec eux, à en juger par sa démarche. Se trompait-elle? Elle ne chercha pas tellement à identifier les gens présents en voyant l'air sombre de la Succube. Elle était en colère, pour sûr!

Le bras libre de Thorvald lui entoura la taille et il l'entraîna à l'intérieur.


Ne prends pas froid. Viens.

Elle ne se fit pas prier aussi gentiment demandé. Elle posa toutefois son regard sur le sien. Quelque chose le tracassait-il? Mais que s'était-il donc passé pour que la Reine soit en colère et pour qu'il ait une étrange émotion sur le visage?

Heureusement pour les clients que le gardien était là pour adoucir ses paroles. Autrement, Jaysabel se serait inquiété quant à leur retour la nuit prochaine.

La nuit ne semblait pas terminé pour tout le monde. Celui qui avait perdu sa vierge demandait autre chose. Ce n'était peut-être pas le meilleur moment d'acheter la Reine... elle senti que l'homme marchait sur des oeufs mais laissa la propriétaire à ses affaires.

La femme qui se trouvait dans la porte errait maintenant dans la Rose. Au bar, Thorvald. Jaysabel alla le rejoindre et prit place à sa droite. Et timidement, parce qu'elle ne voulait pas fâché personne à cause de sa curiosité, elle posa une question.


Que s'est-il passé tout à l'heure à l'extérieur?

Un regard vers la Succube, un autre sur Mlle B. Jaysabel se rappela de la vierge quand elle vit le lieu où la fumeuse avait partagé un bon moment avec Démetria. Où était cette dernière?

Beaucoup de questions dans les yeux de Jaysabel et Thorvald semblait être le seul à pouvoir y répondre vu son air calme.


Thorvald_
L'aube s'étire, filtre à travers les persiennes, sous les portes, par des interstices insoupçonnés, inonde la Rose d'une invisible couleur nouvelle. Invisible pour qui n'est pas allé dehors, vérifier que le jour était là. Et même si les portes sont restées closes et les rideaux tirés, l'âme du gardien parviendrait à elle seule à irradier la salle, par le seul éclat de son regard gris qui a pris d'océanes teintes.

La porte vibre puis se tait. A-t-il seulement entendu ... "Rejoins-moi à l'aube", avait-Elle dit. Il attend qu'Elle monte, se prépare peut-être, ou s'assoupisse un instant, avant de venir la cueillir dans son premier sommeil, hagarde, offerte, abandonnée. A moins qu'il ne La prenne sauvagement avant même la porte de la chambre, ce qui est encore dans ses cordes, malgré l'heure avancée.
Ou à cause de l'heure avancée ...

Un "vous" parvient à ses oreilles. Vibre un instant dans son esprit, avant qu'il ne réalise la portée de son sens. Vous ?
Le délicat verre vole en éclat sous la pression des doigts. Trempant de vin le parquet derrière le bar, pénétrant sa main, faisant jaillir le sang.

Bon dieu, murmure-t-il, en attrapant un torchon pour éponger. Certes, on ne doit refuser les clients, mais ne peuvent-ils se décider avant ... avant que le soleil ne décrète sa venue. Avant la fermeture de la Rose. Il n'en a rien à faire qu'elle monte avec ce bellâtre, c'est une catin après tout, mais bon. Il faut être strict avec l'heure, quoi.

Un peu pâle, la voix de travers, il lève les yeux vers Mlle B. et vers Jaysabel. Que disaient-elles déjà ?


Tout va bien. Je vais te montrer ta chambre, Jaysabel.
Et vous, demoiselle, veniez pour une place ?


La douleur se diffuse lentement. Le colosse vacille un peu, s'appuie au bar de sa main valide, tâche de faire face dignement.

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X
--Alchima


A l'abri des regards, entre les mains d'une inconnue.

Décidée à ne pas s'attarder dans le coin, elle traçait son chemin la brunette. Excuses rapidement chuchotées alors que son regard croise celui de la « rouquine » qu'elle avait malencontreusement bousculée. Un petit plissement de nez alors qu'une pression se fait ressentir sur son blanc bras...

Mais !

La poupée ravale ses mots alors que la rouquine lui demande le silence. Un sourcil qui se voit arqué et les azurs se font plus sombres. L'inquiétude laisse place à l'interrogation.
Tout se passe rapidement, pas le temps d'envoyer paitre l'importune. Les questions fusent alors dans l'esprit de la jeune fille : Que lui voulait elle ? Encore une de ces malades qui courent les rues lugubres de la cour ?
Elle se laisse entrainer, les odeurs agressives passent inaperçues au nez de la jeune fille qui n'a pas pour habitude de humer meilleures effluves. Ce qui ne doit pas être le cas de la sauvageonne à en croire son accoutrement. Elle est habillée de ces vêtements qu'elle ne voit pas souvent portés par les gens de son entourage, jamais même. Mais ne dit on pas que l'habit ne fait pas le moine ? La rousse porte peut être les habits de ces gens aisés mais n'a en rien leur manières. Elle n'a pas de manières du tout. Elle lui donne même l'impression d'être de ces fuyards qu'elle croisent un peu partout. Ces vagabonds qui vivent avec la peur constante d'être pris pour leur malfaits...


Le regard insistant de la rousse l'indispose. L'impression d'être un morceau de viande posé sur l'étale d'un marché... C'était peut être ça alors ? La sauvageonne avait dû la prendre pour une fille de joie mise à la porte du bordel par la maquerelle pour mauvaise " ouvrage "... Elle n'en était pas loin.

Puis oubliée l'incommodité de la situation. Les azurs se plante alors dans le noir des yeux de la farouche rouquine. Elle parlait écus. Le dos quitte le mur contre lequel il était plaqué jusque là, les mains viennent réajuster le chiffons qui lui sert de robe... Méfiante. Faut dire que dans l'art de mettre les gens en confiance la sauvage avait des leçons à revoir.

'Dépend de ce que vous proposez.

Première cliente pour la catin qu'elle était destinée à devenir ? Une de ces femmes aux envies peu aristotéliciennes ? Ou peut être la sauvageonne avait elle un tout autre plan à proposer ?... A voir.
Lyhra
A peine l’éclat de ses yeux dut-il se ternir que ce furent pourtant deux lacs insondables qui se posèrent sur lui.
Vaguement flattée, surprise aussi. Non qu’elle douta de ses charmes, mais ce Belombre avait franchi le seuil de la Rose pour une jeune vierge, une « perle » ainsi qu’il avait désignée Démétria et elle… La Succube… avait plutôt, voyons… la flamme d’un rubis ? Le flamboiement d’un grenat ? Et non la pâle luminescence d’une perle…

Deux mille écus c’était une somme, pour elle et pour la Rose qui coutait gros d’entretien. Rien que les roses venues des Halles, chaque jour, les toilettes et les chandelles, pains de savon parfumés, huiles épicées, liqueurs rares… sans compter ce qu’elle planquait, en prévision des mauvais jours.

Oui mais… Thorvald.

D’un coté un client mécontent, de l’autre Thorvald. La maquerelle d’un coté, la femme de l’autre.

Un œil dériva vers son Gardien, le vert en devint intense comme celui du cresson de rivière en bouquet, et velouté aussi. Elle ne voit pas sa main blessée, ni son trouble -ou feint de n’en rien remarquer- mais le regard qu'il lui lance à la morsure du regret.

Oui mais… la bourse est à portée de main, qui n’a pas bougé d’un pouce.

Et puis pas question de s’en débarrasser en deux soupirs et trois gémissements, il avait bien dit jusqu’à la prochaine nuit.

Oui mais… « une de ses filles », pas elle.

Flatteur… roucoula-t-elle, j’ai ici quelques jeunesses mieux achalandées (elle ne le pensait évidemment pas vous vous en doutez) et vous ne me ferez pas croire que je puis avantageusement les remplacer auprès de vous.
Hésitation... la dernière, balayée soudain.

J’en suis fort contrariée voyez vous mais… ce temps est déjà promis et… je ne puis me dédire, comprenez le…
Regardez bien… il y en a surement une qui vaudrait tout un collier.


La bourse !
Thorvald…
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--Lulu_la_charnue
[Pendant ce temps, toujours dans l'alcôve]

Lulu ramassa sa pipe, se penchant négligemment en avant, sa poitrine opulente s'échappant presque de son corsage, et cambrant insolemment le fessier sans le vouloir. Son galbe généreux et généralement généreux par ailleurs, n'était que le doux enrobage d'une sucrerie acidulée.

Son regard se posa sur les lieux. Les gens s'en allaient... la fermeture ? Parcequ'un bordieau, ça ferme ?
Décidément, ce lieu-là n'avait précisément rien de commun avec son bordieau à elle. Peut-être devrait-elle songer à en ouvrir un.

Elle posa sa pipe sur la table basse.

Une main se posa sur son cuissot, un verre fut proposé et un toast porté.


Buvons oui buvons, l'ami, il semblerait qu'il ne nous reste plus que cela, les rondeurs désertant et les raideurs du lendemain évitées.
Au possible, donc !


Elle trinqua.
Portant la coupe à ses lèvres gourmandes, elle buvait, sans porter grande attention à l'homme assis à ses côtés, main sur le jambonneau convoité.
Un vin acceptable, moins gouleyant que le sauvignon qu'elle avait terminé.

Elle reluqua l'homme. Trois plumes sur le caillou, où étaient donc les autres ?
Les retrouver pourrait être autrement plus amusant que de boire. Encore que...
L'imaginant nu, elle le regardait dans le fond des yeux, le cernant peu à peu de ses nuages gris un soir orageux où le fond de l'air est tapissé d'une odeur mêlée de chaleur et d'humidité.
--Belombre
Voilà la reine bien mal à l'aise une nouvelle fois essayant en vain malgré tout de laisser "la corvée" à une autre.

Son visage à lui ne trahit pas sa fatigue, sa propre douleur mais son regard devient aussi froid que sa lame.

Vous me voyez fort marrie de vous contrarier et une promesse se denie quand celui qui se fait promettre la libère.
Je n'en veux aucune autre mais je ne contraindrais personne.


D'un mouvement peut être un peu trop brusque qui lui fait lacher une grimace la bourse retourne en son antre.

Au plaisir de vous revoir ma dame.

Belombre après avoir incliné la tête prend direction de l'entrée.

Thorvald_
L'écume de ses flots vient battre contre son coeur. Divine émeraude qui éclate en myriade et l'étouffe jusqu'à la terreur. Ses yeux à lui partent vers d'infinis bouillonnements. Succube, diabolique Succube ...

Sa décision, cependant, est prise, et en trois enjambées il est devant les voiles pourpres et barre la route à Belombre.


Je la libère de sa parole. C'est donc à elle d'offrir sa nuit.

... à l'argenté, ou à la douceur des bras de son gardien ?
D'un regard, il la rassure, si ce n'est ce soir, ce sera demain. Je suis patient, je t'aime. Fais ce qui doit être.

Il croise ses bras sur son torse épais. La décision est irrévocable. Belombre ne sortira pas de là sans y être invité par la Reine de la Rose Pourpre. A Elle revient toute décision, et si le sort de la vierge lui a échappé, au moins le sort de Belombre sera entre ses mains. Thorvald dût-il en souffrir comme un chien, reposant ses douleurs dans le lit d'une autre ...

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X
--Obscure
Obscure était en ce moment la plus malheureuse des créatures. Allait-on la laisser toute la journée ici sous la pluie froide ou enfin quelqu'un ouvrirait ? La jeune femme ne fit pas attention à celle qui partit, mais l'autre apporcha et lui demanda si elle pourrait l'aider. Comment voulez-vous qu'elle l'aide ? On la laissait dans les cuisines et on lui avait interdit d'approcher les clients. Alors c'Est ce qu'elle avait fait. La jeune femme planta son regard sombre dans celui de la jolie femme qui voulait son aide et dit en séchant ses larmes:

Je suis désolée, mais je ne suis qu'une simple servante à la Rose rien de plus. Ce Ne,st pas à moi de poser cette question....

Obscure prit ses dernières forces pour se lever et cogna de toutes ses forces dans la porte en disant:

OUVREZ-MOI...SI QUELQU'UN M'ENTEND JE VOUS EN CONJUGE OUVREZ...

Obscure se sentait de plus en plus mal et sa vision se troublait. S'appuyant contre la poignée elle attendit que quelqu'un vienne...
--Mlle_b

"La chair des femmes se nourrit de caresses
comme l'abeille de fleurs."
[Anatole France]


...je suis venue...

Mais déjà la phrase meurt dans sa gorge, du sang dans la main du géant, un verre brisé en éclat, ce dernier qui déjà n'est plus là pour entendre la fin.
Décidément tout lui échappait ce soir, une moue désespérée sur ses lèvres, des larmes montant en torrent dans son coeur et Jean qui n'était point là. Elle s'aperçue à cet instant qu'elle, toute aristocrate qu'elle était, toute fortunée qu'elle demeurait, n'était rien en ce lieu.
Elle ne comprenait rien de ce qui se tramait ici si elle n'y avait jamais rien entendue.
Celui qui l'avait fait entré barrait la sortie, son affaire parraissait bien hasardeuse et comment se sortir de là.


Quelle idiote fais tu ma fille, qu'est ce que tu croyais? que ce serait aussi simple qu'un claquement de doigt?

Elle se mord les joues de dépit et choisit d'attendre que le couperet tombe, sa peur la paralyse, elle n'était pas prête à ça mais le serait elle un jour. Elle qui crevait d'ennui dans sa cage dorée aurait donné beaucoup pour y retourner.
Lyhra
Je n'en veux aucune autre mais je ne contraindrais personne.

Moi ce que je veux, c’est souffler les chandelles une à une et laisser la lumière du matin laver la grande salle vide de ce qu’il reste d’ombre, prendre un carafon de vin –celui aux épices- une miche de pain –s’il en reste- avec du beurre, et du miel et que nous montions, mon beau gardien et moi.

Elle a finit par se lever et s’approcher d’eux. Hiératique.

Moi ce que je veux, c’est laisser la maquerelle assise dans un fauteuil à compter ses écus et permettre à la Succube de courir dans l’escalier en emportant Thorvald jusqu’à sa couche, pour l’y étreindre aussi ardemment que l’incendie lèche le fagot de bois sec.
Et soigner sa main, quelle aperçoit blessée. Sa main… le petit volcan au creux de son ventre s’est réveillé et réclame son du…

Je la libère de sa parole. C'est donc à elle d'offrir sa nuit.

Echarde de glace, fine, qui pénètre. Et bien soit.
Mais pourquoi ? Semblent lui dire ses beaux yeux verts. Quelle mouche te pique, Thorvald, pour l’avoir ainsi retenu ? Est-ce pour cette fille qu'il a laissé près du bar ?
La peste soit des hommes.
Son regard est si lumineux... conciliant.
Ce renoncement vaut plus qu’un tiers de bourse.

Il n’est pas dit que la Reyne Pourpre se donne au rabais prononce-t-elle lentement le mettant au défi. Mettez y le prix, ou sortez.
Clair et net. Elle en a déjà mécontenté un, un deuxième n’y changera pas grand-chose. Cette soirée était un véritable fiasco.

OUVREZ-MOI...SI QUELQU'UN M'ENTEND JE VOUS EN CONJURE OUVREZ...



La Rose est fermée. Tout un régiment de gens d’armes peut bien venir taper du poing, ils attendront. Le dernier acte se joue, à huit clos.
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Scath_la_grande
[Dans une ruelle nauséabonde pas trop loin de la Rose… une brune noiraude et une rouquine blonde… ou inversement]

Ce qu’elle propose ? Hum… exactement Scath n’y avait pas réfléchi en profondeur. Son but premier était de payer une professionnelle et de voir après ce qu’elle faisait… pour apprendre, observer, comprendre et savoir ce qu’était cette délicatesse féminine qui lui faisait tant défaut et qui pouvait affoler les hommes. Une fois la chose bien maîtrisée, à elle leurs écus et peut-être même exercer un certain ascendant sur eux. Douces pensées qui la réjouissaient et un sourire s’ébaucha légèrement sur son minois.

Les grands yeux sombres se réinstallèrent sur la jeune fille, essayant de s’adoucir ; c’était pas le moment que la poupée s’enfuie à toutes jambes, effrayée de son manque de manière. Elle avait assez couru pour cette nuit. Avec un grand soin, la petite maraude chercha quelques paroles aguichantes, il était grand temps que la rouquine se mette à faire des phrases un peu plus élaborées qui contenaient plus de dix mots et ça n’était pas gagné d’avance. Un large soupire pour se dégager les bronches avant d'entamer sa parlotte dans un grand effort.


Hum… et bien, nous pourrions attendre la tombée de la nuit ensemble. Petit sourire à malice qu’elle sortit exprès pour l’occasion avant de continuer sur un ton plus sérieux. J’ai faim… et sommeil aussi, il faut que je trouve une gargote qui ne soit pas trop un bouge dans le coin…

Puis s’arrêta net, semblant hésiter sur la formulation adéquate de la chose, en dire assez mais pas suffisamment tout de même, voir ce à quoi la brunette était prête à faire pour quelques piécettes. Inconsciemment, la rouquine se mordit la lèvre supérieure comme pour palier à son doute, puis fouilla sous sa cape et sortit quelques monnaies tintinnabulantes qu’elle tendit à la demoiselle.

Déjà, j’aimerais que tu me diriges vers un établissement où je trouverai une couche –si possible sans puces ni poux- et où je pourrai manger. Si tu le veux, tu pourras partager ma mangeaille et… là si cela est ton souhait nous pourrions partager la chambre jusqu’à ce soir, éventuellement demain matin si tu ne veux pas retourner à la Rose.

Ne t’inquiètes pas je te payerai, ‘fin tout dépend de ton prix bien sûr mais nous pourrons parler de cela devant une table, là je suis affamée.

Scath ponctua la fin de sa phrase par un sourire, un peu forcé, faut dire que la sauvageonne avait perdu l’habitude de côtoyer le genre humain et certains efforts étaient encore à fournir au niveau de la communication avec ses semblables. Néanmoins elle fut assez fier d’avoir sortit autant de mots à la fois, c’était un jour à noter d’une pierre blanche.

Nonchalamment, la rouquine appuya son dos contre le mur dans l’attente d’une réponse de la « noiraude », et compta déjà machinalement ce que ça allait lui coûter. Heureusement la chance avait été sa complice cette nuit en lui octroyant un pigeon bien fourni en plumes qu’elle s’était empressée de déplumé, et cette bourse là avait été bien mérité vu la course que la donzelle avait dû fournir et la dépenser de cette manière était des plus plaisante.

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"Seul Dieu est mon juge"
--Belombre
Que de turpitude en une seule nuit. Une vierge qui s'échappe, une reine qui se fait tour à tour chatte et panthère, un géant qui fait promettre et se défile l'air désespéré et une porte qui raisonne comme une cloche en plein messe.

"Il n’est pas dit que la Reyne Pourpre se donne au rabais . Mettez y le prix, ou sortez."

Belombre ne peut etouffer un éclat de rire devant cette stratégie en 3 actes.

Loin de moi l'intention de ne pas payer le prix convenu. Mais manifestement vous n'êtes pas il me semble disposé à m'accorder de faveur car vous même placez vos filles comme mieux...mieux... comment avez vous dit? mieux achalandé je crois.
Je vais donc sortir comme vous me le demandez et peut être reviendrais je ce soir vous proposer de nouveau mon offre.


Il pose délicatement le bras sur le gardien en lui souriant et se dégage un passage.

Je vous souhaite une bonne journée et j'espère un jour pouvoir déviser amicalement avec vous devant un bon vin.

Bonne journée Mesdames

Sans se retourner il lève une main en signe d'adieu, ouvre le verrou et sort dans la lumière naissante attrappant au passage dans ses bras la jeune servante croisée la veille. Il la souleva la replaça devant le seuil et s'enfonça dans l'ombre de la cour.

Lyhra
Souvent femme varie, bien fol qui s'y fie.

Il avait raison, elle n'était disposée à rien, si ce n'est à Thorvald. Et tous les subterfuges mis en oeuvre n'avait pu dissimuler cela. Qui plus est pour une bourse même pleine. Et si d'aventure l'affaire avait pu se conclure c'est entre ses mains à lui qu'elle aurait déposé la somme. Parce que ce temps là, lui appartenait.

Alors personne ne pipa mot. Belombre quitta les lieux. Peut-être y reviendrait-il... peut-être pas. Elle l'y accueillerait avec plaisir et aurait à coeur de réparer l'infortune qu'il avait subit.

Quelle nuit... !

Elle empêche Thorvald de le suivre. Le colosse qui semble toujours d'humeur égale est capable de tout, elle le sent au creux de chaque fibre de son être.
Viens...

Laisses les, tous. Viens...
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Thorvald_
De décision elle ne prend. Et contre toute attente, elle surenchère.

Il est vrai qu'offrir à la Reine, la flamboyante Reine, la braise alliée au feu et tous les effets qui peuvent en découler et dont le gardien frissonne à la simple idée, lui offrir, donc, moins que ce que valait une pucelle effarouchée et ignorante est une des choses les plus surprenantes qu'il lui ait été données de voir. Cependant, il n'est plus aux calculs ni aux étonnements. Il regrette presque de s'être interposé, de lui avoir laissé le choix, de n'avoir pas laissé leurs destins suivre leur cours, comme il l'a toujours fait, égal et contemplatif des scènes qui se jouaient autour de lui.
Par cette erreur, il vient de dévoiler combien l'aube lui tardait.
Il vient de se dévoiler, devant elle, maladroitement.

Sa nonchalance habituelle le fuit, tel ce sang qui s'égoutte du torchon. Comme autant de conséquences sur ce qui pourrait se tramer là-haut ... si ...

Thorvald repose ses yeux sur Belombre pour guetter sa réponse. L'homme assure son prix, et son retour prochain, puis il sort.


Bonne journée.

Un bout d'aube en a profité pour entrer, comme s'il était besoin de les informer sur la venue du jour. Ils l'auraient sentie, tant ils l'appelaient de leurs vœux ...


Viens...

Laisses les, tous. Viens...


Madame Madeleine est là. Rexane aussi, pour guider chacun dans ses quartiers. Un sourire aux filles, et à l'alcôve qui n'est pas prête de dormir. Le bras du portier enveloppe alors l'envoutante taille de la Succube. Il l'attire contre lui. Cette interminable nuit a usé leurs visages et leurs voix, mais les yeux se trouvent. Thorvald plonge alors dans les royales émeraudes, il se penche, pris du désir violent de l'embrasser ici, mais ses lèvres se perdent dans les boucles rousses, il ferme les yeux, la respire un instant, et murmure :

Je viens ...

Avant de l'entraîner dans les marches.

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