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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

--Ainara


L'estomac calé, Aïnara s'était attardée dans la cuisine. Sans guère parler, comme d'habitude. Que voulez-vous, la Basque n'est pas bien loquace, et en ce moment précis, au chaud et le ventre plein, toutes ses pensées se résumaient en fait à une seule: le contentement d'avoir retrouvé confort et sécurité. Pour un peu, elle aurait ronronné d'aise, comme un chaton après sa têtée de lait.

Elle jeta distraitement un coup d'oeil par la fenêtre de la cuisine. Le jour baissait déjà.... Il lui fallait se préparer... Bientôt ce serait à elle de contenter des appétits d'une autre sorte, et elle entendait bien ne pas décevoir sa maîtresse. S'étirant paresseusement, elle quitta la cuisine et s'engouffra dans l'escalier de service pour regagner sa chambre. Se contemplant dans le miroir, elle adressa une grimace comique à son reflet. Son escapade avait laissé des traces.... Une bonne nuit de sommeil et deux vrais repas avaient permis d'effacer les marques bleuâtres qui cernaient ses yeux, mais elle avait maigri, et ses formes avaient perdu de leurs rondeurs pour fleureter avec l'anguleux. La catin haussa les épaules. elle n'y pouvait présentement rien, et des repas à nouveau réguliers finiraient bien par la remplumer. En attendant, autant mettre en valeur ce qui restait. Examinant ses affaires, qui semblaient avoir attendu son retour, elle se décida pour un corset de velours noir. On ne vend pas impunément son corps depuis des années sans en connaître les principaux atouts. Et les siens étaient la blancheur de sa peau, et la blondeur de ses cheveux. Deux choses que le noir soulignerait à merveille. Pour le bas, une jupe rouge, de velours également, ferait parfaitement l'affaire.

Un dernier coup d'oeil au miroir, un dernier coup de brosse sur la chevelure, laissée éparse sur les épaules, la catin était prête. Quittant la pièce, elle se dirigea vers l'escalier où elle croisa l'impressionnant gardien de la Rose, dans son plus simple appareil et la mine renfrognée. Ayant ainsi vue plongeante sur les arguments de Thorvald, la blonde songea avec humour qu'après un tel spectacle, les clients risquaient de lui paraître... bien frêles! Ne connaissant pas encore assez le cerbère des lieux pour se permettre de partager avec lui cette petite plaisanterie, elle ne pipa mot mais un sourire amusé flottait encore sur ses lèvres lorsqu'elle pénétra dans la grande salle.

L'endroit était encore désert, mais un bruit de voix à l'entrée indiquait que les clients ne tarderaient sans doute plus. La blonde s'en alla se jucher sur un siège devant le bar, n'attendant plus que l'ouverture du bal...


--Mme_madeleine
La cuvette encore en main, Mme Madeleine suit la silhouette frêle qui s'est engagée dans les escaliers. Le regard enfantin qui se porte de temps en temps sur elle semble perdu, apeuré quelquefois, incertain quant à son avenir. Celui de l'intendante est fixé sur son dos, les mains serrées autour du récipient, duquel s'échappent des gouttes d'eau froide s'écrasant au sol, chute provoquée par le balancement de son corps. La montée des marches lui semble interminable, son esprit cherchant une solution pour sauver la jeune enfant qui la précède. La sauver du Mal, des mains des hommes qui lui tritureraient les chairs, lui voleraient sa virginité si précieuse.
Enfin, Ariane pose un pied sur le palier, puis le deuxième. Son visage enfantin se tourne vers celui de l'intendante, qui stoppe son avancée. Comment, comment peut-elle la sortir de là ? Elle ne connait encore pas assez les couloirs et pièces du bâtiment pour filer en catimini, ou du moins la pousser dehors pour qu'elle ne remette plus les pieds dans ce lieu du vice. Elle ne sait où se trouvent le gardien, qui la retiendrait sûrement dans son geste, ni Mme Succube, qui elle, apprécierait encore moins de voir un pécule certain s'envoler.
L'intendante en est là de ses pensées, rêvant de voir l'oisillon s'envoler de cette cage, lorsque la tenancière émerge devant ses yeux. Yeux ébahis, estomaqués, choqués par tant d'impudeur. La robe... mais peut-on appeler ce vêtement robe... revêtue par Mme Succube dépasse toutes les limites de la décence. Mme Madeleine manque de s'évanouir d'un tel spectacle, le corps de la rousse se dévoilant sans embarras devant elle. Se signant mentalement, récitant le crédo en boucle, elle se fige sur le côté de l'escalier, laissant la maquerelle dévaler les escaliers, lui rappelant qu'elle se devait de se presser pour préparer la jeune enfant à sa première nuit de femme.

Ses yeux papillonnent, piqués par la sueur qui coule le long de son front, provoquée par cette vision choquante. Enfin, elle reprend contenance, regrettant de ne pouvoir se saisir de ses sels, et franchit les dernières marches qui la séparent d'Ariane. D'un pas un peu plus assuré, l'intendante la dépasse pour se rendre dans la pièce où elle a passé la nuit. La cuvette est posée sur la table qui fait face à la fenêtre. Prenant soin de bien tirer les rideaux afin que des voisins indiscrets ne puissent mirer la jeunette faisant sa toilette, elle se tourne ensuite vers la fillette.

Bien, vu ton âge, j'imagine que tu sais faire ta toilette seule ? Fais vite, tu as entendu Mme Succube, nous devons nous presser.

Fouillant dans sa petite valise amenée la veille, elle pose un savon à côté de la cuvette, sans sourire aucun.

Je m'en vais te chercher de quoi te vêtir pour... pour... ce soir.

Les mots lui en cuisent, elle ne peut supporter l'idée que la jeune enfant devra se donner à un homme ce soir. Encore, son esprit ne cesse de s'activer pour trouver la solution. La laissant seule, elle se promet de lui parler de sa foi, de son Dieu, d'une éventuelle vie faite de prière et d'abnégation pour son Seigneur dès son retour. Peut-être, oui, peut-être cela suffira-t-il pour lui faire changer d'avis, pour lui faire faire demi-tour, pour qu'elle trouve le courage d'aller retrouver la Bertrande et lui dire que non, elle ne peut donner son corps si jeune, sans être mariée. Et baptisée, oui.

Fermant la porte derrière elle, elle s'appuie à l'huis, poussant un soupir. Se saisissant de son chapelet, elle égraine les petites boules en bois sous ses doigts, récitant le Pater Noster afin de l'aider à trouver la solution. Ses pas la guident en même temps à travers le couloir, cherchant la pièce où elle pourrait trouver un habit décent à passer à la petite. Des pas se font entendre dans les escaliers. Ses yeux se lèvent.
D'abord, elle aperçoit un visage, celui du gardien, l'air boudeur.
Puis son torse, sans chemise aucune pour cacher sa nudité.
Les sourcils de l'intendante se froncent.
Nouvelle vision difficile après celle de Mme Succube.
Et puis...
Les yeux s'écarquillent, d'effroi, de stupefaction.
Les lèvres se pincent.

Dieu tout puissant !
Nu, il est nu.
Le chapelet tombe de ses mains.
Outrée, elle est outrée !
Mais quelle est donc cette maison où chacun se balade nu, sans aucun complexe ni respect pour les personnes croisées dans les couloirs ?


Mais, mais... vous n'avez pas honte !

Lyhra
Il devait n'avoir point vu d'aimable femelle depuis belle lurette celui ci qui reluquait la Maquerelle en tombant la mâchoire.
Il serait sans doute aisé de lui faire débourser tout ce qu'il avait dans ses poches surtout que, passant la tenture cramoisie, elle aperçut Ainara au bar, juchée sur un tabouret et prête à jouer des charmes dont la nature l'avait judicieusement pourvue.

Maligne et pour ferrer d'autant plus ce premier client, la Rousse passa devant lui, l'enjoignant de suivre le balancement hypnotique de ses hanches qui le guida jusqu'au comptoir, derrière lequel elle passa puisque Rexane s'était évaporée dans la nature.

Une coupe de vin ?

Sans attendre de réponse elle la lui servit, pleine à ras bord. Un petit cru du Languedoc qui fripait la langue et saoulait vite.
Une coupe moins remplie échut à la blonde catin, il fallait qu'elle garde la tête en place.
Quand à la Rousse, une gorgée de vin miellé suffit à lui ébouriffer les papilles et accessoirement à lui faire prendre la poudre qui la gardait en vie, bien mélangée.

Ceci fait, toujours derrière le bar et glissant vers la Blonde, la Succube eut quelques mots à voix basse à son attention, lui recommandant ce client et l'informant qu'elle devait sortir, une course à Paris, rapide.
La Rose était entre de bonnes mains et toute confiance était donnée aux filles de la maison sans compter Thorvald qui veillait au grain.

Sur un dernier clin d'oeil et après avoir laissé le cruchon de vin sur le comptoir, elle gagna la cuisine, décrocha le manteau noir à large capuchon accroché à une patère, enfila ses bottines qui ne craignaient pas le pavé glissant des Miracles et s'en fut à pas pressés par les ruelles, vers Paris.
_________________
Koen_kerkhoven
Il était si absorbé par la plantureuse Rousse qu’il n’avait point remarqué la présence d'une jolie blonde perchée sur un tabouret. Il avait suivi le déhanchement de la femme suite à son accueil, qui semblait la patronne des lieux, par sa conduite dans le bar. Elle lui avait servi un verre de vin, rempli à ras bord. Apparemment, elle semblait bien décidée à lui faire vider sa bourse. Elle avait discrètement utilisé une autre bouteille pour la petite, et une autre encore pour elle. Chacun son vin. Il la regardait servir, fantasmant sur son corps sublime. Il aurait donné tout ce qu’il avait et une main pour passer la nuit avec elle, si elle le voulait bien, mais il savait que cela ne serait pas possible. Ce genre de femme ne doit être réservé qu’à des barons ou des ducs au moins. Que n’eût-il été reconnu par son géniteur, il lui aurait payé ses services rubis sur l’ongle. Il attrapa son verre en s’exclamant

Ah ! Un bon vin de pays !

Il s’arrêta avant de boire et la regarda

Euh… De Paris ou d’ailleurs ?

Il renifla le verre un peu bruyamment avant de l’avaler cul sec.

Sais pas, mais il est bien bon ! Un autre ma bonne amie ! Et un verre pour vous aussi, je n’aime point boire seul.

Il détaillait la Blonde, à qui la Rousse parlait. Elle serait donc sa compagne pour un moment, à moins qu’il ne puisse en choisir une autre ? Peu habitué du lieu, il attendait de voir comment cela se passerait, pour ne point montrer son manque d’expérience en la matière. La patronne était partie en les laissant seuls. Il s’approcha de la Blondinette et lui murmura

Enfin seuls, alors, que me proposez-vous, ma jolie ? Vous me faites visiter les lieux ?
--.ariane.


[Dans la chambre de Madame Madeleine]

La pièce est parfaitement rangée, les couvertures lissées avec soin, l'air renouvelé sûrement, car il fait frais. Ou bien grelottait-elle déjà avant d'entrer ? Ou bien est-ce la dame sèche qui lui glace les sangs ? Ariane pose ses noires billes naïves sur les lieux, puis sur la dame qui semble agitée par de graves questionnements intérieurs. La jeune fille observe les mains rêches et nerveuses qui posent la cuvette à sa place. C'est une grande maison à gérer, elle doit être préoccupée par sa mission.

A nouveau de l'eau et un savon lui sont présentés. Elle hoche la tête, la délicieuse enfant. Oui, elle saura se laver, elle saura se déshabiller dans cet endroit inconnu et se préparer.

La porte se referme et une éternité s'écoule avant qu'Ariane n'ose le premier geste, dans un timide crissement de tissu. Seule dans l'immensité calme, elle se détend lentement, son corps se redresse, son souffle s'apaise, et d'un geste léger, elle pose son manteau sur une chaise et délace sa robe. Elle trempe le linge dans l'eau froide et lave doucement ce corps qui demain sera autre. Comme pour, dans l'intimité de cette chambre close, lui faire ses adieux, une dernière toilette. Mortuaire. Les ultimes traces de cette vie candide sont essuyées sans peine. Dans un tiroir, elle trouve une brosse pour lisser ses boucles enfantines, que ses frêles doigts rouges assagissent.

Ses lèvres ont pris des teintes bleues, tandis qu'elle attend tremblotante de froid, dos à la porte, les bras serrés contre sa poitrine naissante, qu'on vienne l'habiller. De froid, ou de crainte. Dans le couloir, des mots ... ça va être à elle. Bientôt. Entrer en scène, pour une unique représentation. Pas de répétition, ce soir, on joue sans filet, sans souffleur, juste l'instinct, une once de grâce et la sensation vertigineuse de tomber entre les griffes du démon ...
Thorvald_
Mais, mais... vous n'avez pas honte !

Ainsi le colosse, encore tourné vers le gracieux dessin des hanches d'Ainara, fut-il sorti de ses rêveries. Oui, il lui faudrait songer à descendre prendre un verre avec ce pétale inconnu. Songer à libérer Silloe aussi. Et à rendre visite à la douce enfant. Mais de tous ces songes, celle qui venait en dernier était bien l'intendante.

Honte ? Ne suis-je pas ainsi que dieu m'a fait ?

Il écarta les bras, exposant à sa vue tout ce dont la nature l'avait doté. Tout en ceignant sa serviette, peinant à dissimuler sa vigueur (c'est que la Succube l'avait mis dans tous ses états), il s'engouffra dans le couloir et, sans guère lui laisser le choix, prit Madame Madeleine par le bras pour l'entraîner dans sa chambre, anciennement celle d'Obscure. Un courant d'air tombait du plafond, glaçant sa nuque encore humide du bain.
Songer à faire réparer cela aussi ...


Ma chère Madeleine, vous trouverez ici tout ce dont vous avez besoin pour ... vêtir la jeune Ariane.

La Succube l'avait prévenu que la petite se préparait. Il lui fallait vérifier cela, et de préférence, se débarrasser de l'encombrant chaperon auparavant. Ouvrant une malle, il sortit tout un fatras de froufrous, fourrures, dentelles, rubans, et finit par trouver des braies et une chemise, pliées dans le fond. Tout en reluquant du coin de l'œil l'intendante, il se vêtit rapidement et renfila sa veste rouge qu'il avait laissée sur une chaise, et ses bottes. Puis il lui susurra dans le cou :

Je m'en vais jeter un coup d'œil à votre protégée. Dépêchez-vous de choisir.

Le temps qu'elle se retourne, il avait disparu. Un demi sourire aux lèvres, il l'imaginait, inquiète, émue peut-être, cherchant nerveusement quelque habit convenable avant de vite venir l'empêcher d'entrer. Mais déjà, la porte de la chambre de Madame Madeleine s'ouvrait silencieusement, offrant à la vue du gardien le plus délicieux des spectacles. Il resta un instant accroché à la poignée, comme subjugué par tant de tendre féminité, puis se vit là, comme un voyeur, comme un pilleur d'intimité. Il referma doucement et descendit au bar.

Un instant, il chercha la Succube des yeux. Fronça les sourcils sans rien dire, passa derrière le bar pour se servir un verre de vin et salua la blonde et son client d'un chaleureux :


Bonsoir.
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X
--Ainara


La blonde avait bien reçu les directives de sa Reine et un discret battement de cils l'indiqua. Prendre soin du client? Bien sûr, qu'elle allait en prendre soin!

Elle tendit la main pour saisir la coupe mi-remplie et sirota une gorgée du doux nectar. Ni trop, ni trop peu. Juste ce qu'il fallait pour aviver son sang et marquer d'un rose aguicheur ses pommettes pâles, mais pas assez pour perdre le sens des affaires.

La Succube quitta les lieux pour accomplir cette fameuse et mystérieuse "course", laissant la basque seule avec le client. La blonde lui décocha un sourire enjoué avant de répondre, de sa voix rendue rauque par un reste d'accent du pays natal.


Ce que je vous propose? Tout ce que vous êtes venu chercher bien sûr... Je ne suis là que pour combler vos désirs...

Bon, et pour remplir les caisses de sa maîtresse aussi, mais ça, nul besoin de le préciser n'est-ce pas? L'un ne pouvait aller sans l'autre de toute façon: le client paierait pour sa satisfaction, mais plus il serait satisfait et plus il paierait.

N'ayez crainte, vous aurez droit à un aperçu des lieux. Mais, si vite? La nuit est jeune encore, profitons des heures qu'elle nous offre... Ne souhaitiez-vous pas reprendre un verre?

Joignant le geste à la parole, la catin resservit généreusement son client, sans oublier de regarnir sa propre coup, qu'elle éleva ensuite d'un geste gracieux, lançant à son client un regard plein de promesse.

A la nuit qui commence !

D'une légère torsion du bras, elle engloba dans cette tostée Thorvald qui venait de se joindre à eux en prenant place derrière le bar.

Bonsoir. Gardien de nos ivresses également ce soir?

Koen_kerkhoven
Koen envisageait la petite blonde avec un grand intérêt. Elle semblait beaucoup moins expérimentée que la Rousse, mais il pensait qu’elle leur apprenait certainement des choses pour faire plaisir au client. Il détaillait son anatomie à travers les vêtements qui montraient ce qu’il faut. Il fut dérangé dans sa contemplation par un homme bourru qui vint se servir un verre, comme si de rien n’était.

Thorvald a écrit:
Bonsoir


Il lui répondit un bref bonsoir avec un hochement de tête. Il était assez surpris de le voir se présenter ainsi. Un homme qui travaillait dans cet endroit ? Il devait y en avoir des tentations ici. A moins qu'il ne vienne lui montrer qu'il faut bien se comporter avec les filles d'ici. Il préférait ne pas s’occuper de lui, trouvant le spectacle de la petite Blonde bien plus attrayant.

--Ainara a écrit:
Ce que je vous propose? Tout ce que vous êtes venu chercher bien sûr... Je ne suis là que pour combler vos désirs... N'ayez crainte, vous aurez droit à un aperçu des lieux. Mais, si vite? La nuit est jeune encore, profitons des heures qu'elle nous offre... Ne souhaitiez-vous pas reprendre un verre?


Il détecta un petit accent particulier qu’il ne savait reconnaître. Elle n’avait pas cette gouaille toute parisienne qu’il avait entendue dans les rues de la capitale. Il buvait son verre, se donnant des airs pensifs pour masquer son manque d’expérience des lieux. La blondinette lui resservit une belle rasade de vin. Il attrapa son verre et le leva à la hauteur des yeux. Il plongea son regard dans les yeux de la jeune fille

A la nuit qui commence

Une envie de la séduire tout de même. Il ne voulait pas un simple objet pour satisfaire ses envies, allongé dans un lit, à attendre qu’il ait fini, et compter les écus en fonction du temps qui passait. Il cherchait peut être un peu de chaleur humaine, dans cette grande ville à laquelle il ne comprenait rien. Cet endroit lui semblait presque chaleureux en comparaison avec ce qu'il avait vu en arrivant ici. Il but une large rasade, et but une autre longue gorgée. Il voulait rester maître de lui-même pour éviter tout ennui, mais une légère ivresse qu'il commençait sentir arriver l'aiderait pour cette soirée.

Servez-nous donc un autre verre, Gardien.

Il s'approcha doucement de la jolie Blonde pour lui montrer qu'elle lui plaisait bien, et qu'il aurait bien partagé un bon moment avec elle. Que faire ? La caresser ? Lui glisser un mot à l'oreille ? Il envisagea l'homme avec un oeil en coin. Mieux valait rester prudent avec ce genre d'énergumène.
Thorvald_
De nos ivresses et des prémices de promesses que nous offre le soir ...

Le gardien se laissa englober avec plaisir par le généreux mouvement du blond pétale. Il se pencha même sur le comptoir, pour, appuyé sur un coude nonchalant, inspirer discrètement le parfum qu'elle avait choisi ce soir et apercevoir ses formes posées avec grâce sur le tabouret. Sublime et aguichante, elle ferrait son client avec patience. Le savoir-faire sans la vulgarité de l'évidence. Un des purs joyaux de la Rose ... il sourit à demi et posa sur le client un regard impassible. Légèrement engoncé, il ne savait que faire de ses mains et lui commandait avec maladresse un peu de vin.

Le colosse n'était pas serveur. Ses grosses pattes dans la finesse des verres, c'était incompatible. Mais puisque Rexane n'avait pas encore été remplacée, il fallait se résoudre à abreuver la clientèle en plus de l'accueillir. Il remonta donc tranquillement sa chemise sur ses gros bras et empoigna la bouteille. Un regard sur la porte des bains, et il servit Ainara, puis l'homme avec parcimonie. "Mieux valait rester prudent avec ce genre d'énergumène".

Il le laissa ensuite à ses hésitations. Ainara saurait dompter ses prétentions et aguicher ses sens.
Plus que le vin.
Il termina son verre, dont il se délecta un instant, seul avec le nectar. Seul avec la pensée de Silloe. Nouveau regard sur la porte des bains et Thorvald se décida à aller l'ouvrir.

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X
Koen_kerkhoven
Koen n’était pas vraiment à l’aise dans cet endroit. Ses habitudes de flamand protestant et taciturne reprenaient le dessus. Il voulait être plus déluré et sympathique avec la jolie dame, mais il ne savait que faire, et ne voulait pas passer pour un paysan. Il la regardait avec envie, beaucoup d’envies de la savourer de partout, et remarquait bien qu’elle était y était fortement disposée, mais était-ce à lui de l’y inviter ?

Le grand gardien leur avait servi deux verres, moins rempli que l’autre déjà. Etait-il méfiant quand à son comportement ? Il ne savait pas quel comportement il pourrait avoir s’il buvait, il n’avait jamais réellement essayé. Et il n’avait point l’intention de tenter l’expérience à Paris, se demandant dans quel état de délabrement il terminerait. Nu dans la rue ? Sans un écu sur lui ? Et comment il voyagerait par la suite ? Où irait-il ?

Il cherchait un moyen de relancer la conversation quand le garde-dames partit vers une porte. Il tendit le cou à s’en démettre une vertèbre pour voir vers quoi elle menait. Il se retourna vers la dame présente


Enfin seuls ?
--.ariane.


Des pas, des mots assourdis, puis le silence à nouveau. Ariane cherche du regard de quoi se vêtir. Elle a si froid. Ses grands yeux noirs parcourent la pièce, se posent sur la fenêtre qui dénonce la nuit. Doit-elle rester là ? Va-t-on lui envoyer quelqu'un ? Un homme qui ... non. Pas ainsi. Elle doit se préparer, s'apprêter, faire envie, et surtout, s'habituer peu à peu à cette nouvelle condition. Se couler lentement dans des habits de femme, respirer les odeurs mâles, admirer le ballet des clients et copier l'élégance des filles de la Rose.

Soudain, elle a peur. Seule et nue dans cette chambre. Elle a peur de louper la soirée. Ou de la passer ici, trop vite prise par un inconnu. Elle se sent envahie d'un impérieux besoin de descendre, de rejoindre la rousse si engageante, et les filles entraperçues un peu plus tôt. De se retrouver au milieu de monde et de bruit, pour repousser l'odieux moment. De se sentir entourée, accompagnée, guidée.

...

Oubliés, les vêtements chauds et usés de la mère. C'est dans une légère robe blanche qu'Ariane fait son apparition. Ses cheveux, nattés et remontés en chignon, lui donnent un semblant d'air de dame contrastant avec le minois enfantin fardé avec parcimonie. Le tissu, soyeux, marque la forme de ses hanches tout juste formées, et cache à peine la peau veloutée de la naissance d'un sein adolescent. Sur ses bras, aussi nus que ses jambes qui apparaissent sous des fentes savamment entrouvertes, elle sent l'air tiède de la Rose Pourpre la caresser. Sensation nouvelle et surprenante, agréable presque, si ce n'est que cette nudité attirera inexorablement les regards. Elle préfèrerait passer inaperçue, elle baisse les yeux. Sous les longueurs du tissu, apparaissent l'un après l'autre, ses petons délicats, serrés dans des pantoufles blanches.

Mal à l'aise et rougissante, elle s'avance dans la grande pièce. Un client est déjà là. Ainsi, les portes sont ouvertes, déjà ? Sa respiration se fait plus haletante, tant le cœur frappe dans sa poitrine. D'un regard qu'elle voudrait moins apeuré, elle cherche quelle place prendre, pour se mettre à son avantage sans trop se mettre en avant. Loin de la porte, près du bar, peut-être, pour se donner une contenance, et parler avec la maîtresse des boissons, ou avec les autres filles. Pourvues qu'elles arrivent bientôt, avant que d'autres clients n'entrent ... Pourvu qu'on ne la voie pas, surtout.
--Kalen.
Kalen

[ Dans les sombres ruelles de Paris, en direction de la Rose Pourpre...]

Toc...
Toc...
Toc...

...telles des ponctuations sonores qui marquaient ses entre-deux pas dans l'obscurité de la nuit à présent bien présente, le bout ferré de sa canne laquée heurtant rapidement le sol humide au sein de cette atmosphère hivernale où on aurait cru les toits flirtant avec les froids nuages rendant l'astre lunaire blafard, ou était-ce la nuit qui apportait sa surenchère d'humidité qui au matin serait devenu brouillard?

Toujours est-il que Kalen, en retard et l'esprit fort loin des considérations météorologiques, se hâtait d'arriver à ce palais des plaisirs dont il avait ouïe grand bien. Où parait-il les chairs embrasées se glissaient l'une sur l'autre dans ce divin tumulte que seul les clameurs de plaisir perturbaient, sans limites, le plus délicat bordel de la ville, diadème parmis le fumier.



Il le savait bien, à la nuit tombée les "rats" sortent pour perpétrer leurs méfaits quotidiens. Sachant cela l'ayant lui-même par trop fait par le passé, il n'en était que d'autant plus aux aguets, son bras gauche calant avec force sa besace au mystérieux contenu. Perdu à ses pensées, il plongea sa main dans le revers de son manteau à capuchon, pour en retirer d'une poche sa blague à herbe aromatiques. Une tige de bois sucré de régalisse en fut vite tirée, comme le lui avait préconisé Herbert son médicastre pour lutter contre ses brulures d'estomac nerveuses. Puis portée à ses lèvres pour la mâcher, sans même qu'il n'y fasse attention, son regard déjà anticipait son trajet.

Lucrèce....

...elle hantait ses pensées, l'impatience de la voir se faisait de plus en plus présente... et il le savait, cette nuit serait spéciale, au point même que les filles de la Rose Pourpre ne pourraient pas satisfaire l'appétit si particulier que Kalen ressentait à présent plus comme un besoin que comme une extravagance.

Lucrèce...

...elle avait ce petit quelque chose dans le regard qui attisait la perverse curiosité de Kalen, et par la même ses pensées les plus coquines, couplées à son vice indicible...

....et au détour de la rue pavé, il vit non loin de là la lanterne rouge de la Rose Pourpre, qui tel un phare guidait les hommes, mais surtout leurs envies... tirant alors abruptement Kalen de son univers imaginaire en le confrontant à cette si douce réalité. Un dernier regard circulaire attentif, il ne vit personne, juste un coche au loin dont les chevaux attelés exhalaient des nuages de vapeur dans la pénombre argentée d'une lune peinant à darder à travers l'humidité, témoin blafarde et muette elle avait dû en voir passer des foules entières venir à la Rose Pourpre pour s'adonner aux plaisirs de la chair.

Kalen s'arrêta devant la colossale porte splendidement ouvragée, et il marqua sèchement la frappe du heurtoir de bronze comme l'aurait fait un percepteur des impôts, ou un sergent de la maréchaussée, de "peur" de trop attendre, négligé car ayant toqué trop mollement. Mais ce n'était en fait que le signe de sa délicieuse impatience.
Il attendit ainsi, tournant avec méfiance son visage discrètement encapuchonné, son regard scrutant pour déceler s'il avait attiré quelques vils intentions...

Un seul son se fit alors entendre avant l'ouverture de la porte, et des espoirs de Kalen: Le bâtonnet de régalisse terminant sa trajectoire arquée en rebondissant dans les ténébres...
--Lucrece


[Avant une rencontre programmée:]

La blonde acheva les derniers préparatifs, la décoction de plantes bouillait déjà depuis quelques heures lorsqu'elle se décida à en verser dans une petite fiole.
Le liquide teinté d'une couleur jaunâtre laissa échapper une légère vapeur au contact du verre froid mais Lucrèce ne lui laissa pas le temps de s'envoler dans les airs, le bouchon de liège venant emprisonner le précieux filtre à l'intérieur du flacon.

Sa pensée vagabonda vers celui qui lui avait commandé l'aphrodisiaque tout en rangeant les bocaux d'herbes qui lui avait servit à la préparation: Mandragore, Millepertuis, Verveine, un peu de Sauge et de la Menthe. Le tonique serait puissant et au cas où le client ne serait pas satisfait, elle avait prévu de la Jusquiame à brûler, les émanations de fumées faisant leur effet, il ne pourrait que ressentir ce qu'il recherchait...Notion assez vague encore pour elle...

La blonde revit soudain dans son esprit le regard sombre à l'étrange lueur presque...perverse qui s'attardait sur les courbes de ses hanches avant de se fixer dans ses propres opales. La demande était tombée comme un appel, délicieuse car il s'agissait de son premier client en temps qu'empoisonneuse mais...pas seulement! Il y avait la contrepartie...celle du corps. Enfin...pour ce filtre, et pour le reste, elle tirerait une récompense...spéciale mais avantageuse. Le jeu en valait la chandelle au fond, à quoi bon déplorer un travail qui au final, pourrait peut être lui procurer quelques plaisirs. Il n'était pas vilain, semblait propre et à en croire sa façon de lui parler avait déjà fréquenté le milieu des catins!

Elle n'était revenue sur Paris que pour son nouveau statut pourtant, elle le savait fort et attractif. Et tout naturellement, sa saison hivernale terminée dans les bois de Cahors avec la vieille guérisseuse ne lui avait pas été fructueux financièrement parlant. Certes l'enseignement avait porté, elle maîtrisait maintenant l'art des poisons avec une dextérité particulière seulement..elle n'avait pas encore assez de demandes pour remplir sa bourse et devait encore satisfaire la libido de quelques uns pour subvenir à ses besoins....C'est pour cela qu'elle avait accepté son offre sans hésiter!
Ce soir...ils scelleraient la commande, paiement inclus, dans un lieu de haute renommée...Le fleuron des bordels de la Cour: "La Rose Pourpre"!


[La nuit tombée...en direction de l'antre aux plaisirs...]

La fin de journée c'était passée en coquetteries, elle ne se donnait pas à n'importe qui et sa règle principale était la propreté...Cela lui permettait d'avoir des paiements bien plus conséquents, elle l'avait remarqué. Et c'est de ce fait qu'elle avait toujours trié ses clients. Elle se donnait aux notables alors que d'autres bien plus crasseuses et au minois abîmé ne pouvait que satisfaire les paysans terreux des cités du Royaume. Elle avait toujours joué de sa peau blanche et des ses yeux d'azur, atouts majeurs qui attiraient bien des hommes. Le corps qui accompagnait ces derniers était d'ailleurs loin d'être désagréable, la poitrine généreuse, le fessard et les jambes sculptés, résultats de bien des marches de ville en ville.

Une goutte d'essence de rose glissa dans le décolleté pigeonnant que soutenait le corset délicatement lassé, elle avait toujours en tête les conseils de sa première amie parmi les catins...Séduire plus pour gagner davantage...Tenue mettant en avant ses attraits, odeur agréable, propreté et démarche! Elle avait suivit les conseils, et jusqu'à présent cela lui réussissait plutôt bien!

Une fois qu'elle fut fin prête, elle s'enroula dans une cape épaisse et cacha ses longs cheveux blonds sous la capuche. Les ruelles semblaient désertes...mais il ne fallait pas se fier aux apparences, elle le savait. La dague glissée dans sa jarretière n'était pas là pour rien!
Les yeux et oreilles aux aguets, elle se dirigea vers le bâtiment convenu, ils étaient attendus...

La lanterne rouge, sorte de phare dans les ténèbres appelait à venir se glisser dans cette alcôve que formait la porte ouvragée du fameux bordel. Si un jour on lui avait dit qu'elle en franchirait la porte...elle aurait ricané au nez de celui qui l'avait suggéré. Mais ce soir, elle était là, de l'autre côté de la ruelle sombre.

Une silhouette encapuchonnée attendait déjà qu'on vienne lui ouvrir. Un léger sourire flotta sur les lèvres réhaussées d'une pointe de rouge. Elle s'arrêta un instant pour le regarder...Ainsi, elle n'aurait pas besoin de l'attendre, ils franchiraient le seuil ensemble...
Une grande respiration et Lucrèce traversa la rue pour se retrouver aux côtés de l'homme ténébreux...


B'soir Kalen!lui glissa -t- elle au creux de l'oreille dans un souffle aussi léger que son pas.

Thorvald_
Que faisait Silloe, que pensait Silloe, seule aux bains ? S'était-elle préparée, comme il le lui avait instamment suggéré ? S'était-elle résolue à devenir la maîtresse des bains ? Elle en avait toutes les qualités, Thorvald en était persuadé. Mais l'étrange enfant savait-elle seulement ce qu'elle désirait ... Toutes ces questions affluaient tandis que le colossal gardien entrouvrait la porte qui y accédait. Mais les envoûtantes vapeurs outrageusement parfumées eurent à peine le temps de l'attirer, que déjà on frappait à l'entrée de la Rose.

Il referma, omettant de tourner la clé.

La main de bronze l'appelait, impérieuse, catégorique. Le client était pressé. Thorvald savait reconnaître chaque appel du heurtoir par lequel l'état de chaque client transparaissait. Sa tonalité, sa force, le nombre de coups portés, chaque détail arrachait au portier un sourire quand il ouvrait et s'apercevait qu'il avait deviné juste. Le puceau, le dominateur, le noble discret, l'affreux soudard, l'habitué ... il lisait en eux.



La porte d'entrée s'ouvrit sur un gardien bien apprêté, chemise blanche, braies pourpres, et habituelle boucle d'oreille dorée dans ses cheveux d'ébène. Mais ce soir là, le sourire était forcé. D'une part, Thorvald aurait préféré rendre visite à sa sirène pour la convaincre une dernière fois, d'autre part, il eut aimé voir là La Succube. Elle n'aurait pas frappé, c'était idiot d'espérer. Mais foutre dieu, que faisait-elle à heure si tardive ...

Il jeta un coup d'œil sur les environs perdus dans les noirceurs vaporeuses, comme un cherchant son autre, et reposa les yeux sur le visiteur. Un homme fort séduisant, dont, sans vergogne, le gardien admira l'allure, laissant glisser son regard sur ce corps bien fait, sur le détail de son vêtement et de cette canne insolite. Ses prunelles grises notèrent la présence d'une catin minaudant derrière lui. Certainement une fille des rues qui tentait d'alpaguer le client avant qu'il ne pénètre dans la Rose. Elle lui était inconnue.


Bonsoir. Soyez le bienvenu à la Rose. Déposez armes et passez les voiles pourpres.


A ces mots, l'imposant gardien s'effaça de l'encadrement de la porte qu'il occupait en totalité, et désigna d'un geste gracieux la direction à prendre, avant de bloquer à nouveau le passage, contraignant la catin à se séparer de sa proie.


Demoiselle, les embauches se font en journée. Nous pourrions faire exception mais La Succube est absente ... à moins que vous ne préfériez avoir à faire à moi pour cette opération ?

D'un regard appuyé, le colosse, sans bouger de sa place, commença à observer la jeune femme sous toutes les coutures, apprécier le décolleté ravissant et les lèvres carmines. La beauté ne suffisait pas, encore fallait-il être fidèle à la Reine ... ou au Roi. Un sourire laissa sans équivoque imaginer la façon dont il lui ferait passer examen ..
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X
--Kalen.
Kalen

Des années à veiller et rester attentif, Kalen à sût parfaire ses compétences et facilement il perçut une présence non loin, s'approchant, mais semblant peser bien peu par rapport au poids d'un homme:

20 mètres de distance, et déjà Kalen face à la porte se fendit d'un léger sourire dont l'arc imparfait se mit à gravir en coin une de ses joues quand il se rendit compte que la trajectoire des pas convergeait vers lui...

15 mètres, il eut la certitude de la nature de ce pas féminin dont la signature sonore, étrange dans sa talonnade, car chaloupé avec une sorte de grâce légère bien qu'inconsciemment exagérée par habitude de charmer...

10 mètres et il reporta avec langueur face à lui sa canne entre ses pieds, les deux mains sur le pommeau d'argent ciselé avec soin, Kalen paraissait immuable, comme une statue d'onyx, mais en lui s'épanouissait une certaine forme d'excitation de ne justement pas se retourner, la laisser dans une sorte de faux dédain théâtrale, mais se laisser lui-même dans ce délicieux doute...

5 mètres, Kalen toujours face à la porte commençait déjà à entendre bruisser les habits d'une jeune femme qu'il commençait à reconnaitre sans même la regarder...

1 mètre et toujours immobile il l'a senti venir perdre ses lèvres en une approche à son oreille pour lui glisser une salutation, attention qui en temps normale aurait pu se montrer dangereuse, dans le sens où il ne laissait que bien peu de monde se rapprocher autant de lui.... C'est alors qu'il vit que ses impressions étaient les bonnes, Lucrèce était arrivée...

Une légère fragrance florale, de l'essence de rose sans doute, vint s'inviter à ses narines et consécutivement à la salutation de la Belle, il surenchérit sans même se retourner :

Bonsoir Lucrèce... c'est avec plaisir que je vois que vous êtes ponctuelle et vous semblez particulièrement bien apprêtée ce soir...

Et se retournant alors lentement il ne put que le confirmer du regard et vint alors adjoindre le geste à la parole en lui ôtant son capuchon:

...et vous êtes délicieuse, je crois qu....

Il fut interrompu par le léger grincement de la porte qui n'opposa cependant aucune résistance, mal gré son poids, mais Kalen s'aperçu bien vite en faisant gentiment volteface que la carrure du portier le lui permettait avec force aisance. Le temps que ce dernier scrute rapidement les alentours, Kalen le sonda d'un coup d'oeil discret pour y voir des paradoxes plus qu'agréables à la vision, force et délicatesse, belle stature et maniéré dans sa façon d'être, Ses vêtures parachevaient avec raffinement ce charisme avec une classe sobre mais efficace.
Les réminiscences du passé de Kalen sur-lignèrent chaque chose qu'il capta visuellement. L'évidence prenait forme devant ses yeux, il connaissait le mimétisme de vivre parmis la volupté des filles de joies, singeant même certaines de leurs formes d'expressions corporelles, Kalen le savait, lui-même ayant travaillé au Bordel de Lyon dans les années 1445, environ, et c'est ainsi qu'il put dégrossir son genre et apprendre le bon parlé en mimant les expressions bourgeoises des gentil-hommes, clients du bordel, ce qui lui permit de réhausser ses mots, ses approches, sa fausse déférence pour se montrer d'autant plus courtois. Sans même le savoir, il se mit alors à apprécier plus que de raison ce portier, par effet inconscient d'appartenance à cette certaine forme de milieu "secret". Le monde de la nuit et ses plaisirs, et ce même métier était leurs affinités.




Bonsoir. Soyez le bienvenu à la Rose. Déposez armes et passez les voiles pourpres.


A ces mots, l'homme esquissa un retrait courtois suivi d'un geste incitant pour lui ouvrir les lieux, au moment même où Kalen le salua, il ne fallut pas plus d'une seconde à ce qu'il se sente si aimablement invité. Voilà que les flatteries entendues sur la Rose Pourpre s'avérèrent être de réels compliments quand à l'accueil, et il entra en boitant de la jambe droite, s'appuyant machinalement à nouveau sur sa canne, en direction de la tenture pourpre séparant le petit vestibule d'entrée de la salle principale. Au détail près que tout à coups...



Demoiselle, les embauches se font en journée. Nous pourrions faire exception mais La Succube est absente ... à moins que vous ne préfériez avoir à faire à moi pour cette opération ?


Un infime laps de temps et sans lever le ton, Kalen retira doucement le capuchon de son pardessus noir, en se retournant. D'une voix calme, empreinte d'application, comme lors de la révélation à demi-mots d'un secret, mais sans regarder l'homme, ses iris sombres glissaient dans la pénombre du vestibule comme pour en évaluer inattentivement la décoration:

Et bien justement jeune homme, elle m'accompagne et est... l'objet de mon "étrange" venu icelieu. Disons qu'il est sût qu'ici les... femmes... travaillant pour la Rose sont et seront toujours fort bien traitées, mais.... mon vice est d'autant plus... inavouable... qu'il ne puisse être pleinement satisfait que si le plaisir s'allie...

...puis en une demi-seconde, accrochant lentement son regard à celui du beau mâle, gardien des plaisirs, sa voix prenant encore plus de lenteur et de douceur à l'instant où il conclu son propos ...

...une petite touche de violence

...rien que de l'évoquer, Kalen sentit son adrénaline l'étreindre d'une exquise façon, l'excitation prenant ampleur, et il paracheva son explication, simplement:



Bien plus que d'une catin, c'est d'un cadre adéquate, dont le raffinement se doit d'être équivalent à la forme que prendra mon plaisir, qu'il me faille espérer "location" et... pour votre établissement, ce sera bien plus lucratif sans pour autant vous desservir... une porte close pour seul témoin de notre nuit "spéciale"...


Tant que la situation n'était pas débloquée, Kalen ne passa pas encore au rendu de ses armes comme précédemment demandé, mais il tendit la main doucement à l'invite de bien vouloir laisser passer la Belle à la chevelure ambrée de reflets solaires, même sous la jalousie de cette lune blafarde....

Je vous serai gré de bien peser la valabilité de ma... "requête" Dit-il sans aucune arrogance ni condescendance, seule la volonté de persuasion était sa volonté de l'instant.
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