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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

--Felicie
Un jeune homme était arrivé et ne lâchait pas sa gorge des yeux. Cela l'amusait beaucoup, d'autant qu'il n'avait pas l'air d'avoir déjà connu les bras d'une femme. Mais au même moment, le gardien ouvrit la porte. Il la prit par le bras : que lui voulait-il ? Et qui était cette Succube ? Sûrement la tenancière. Elle allait devoir l'attendre, mais l'homme semblait avoir une solution de rechange. Il la détaillait sans gêne, avec habitude mais aussi l'œil brillant. Il l'emmena ensuite dans la Rose, dans une alcôve à l'écart, derrière des voiles qui laissaient facilement percer le regard. Félicie en profita pour regarder la pièce. D'autres filles de joie semblaient aguicher les hommes présents, qui ne devaient demander qu'à passer la nuit avec les catins de son espèce.
Félicie se demandait tout de même pourquoi on la tenait à l'écart. Qu'allait-on lui faire subir ? Elle était moins angoissée que la première nuit qu'elle avait passé dans les bras d'un homme. Voilà trois semaines qu'elle était devenue femme, tout en rendant homme un autre. Elle serra son livre des vertus sur sa poitrine, murmurant comme lors de sa première nuit.


Léonard, asperge me spermate tuo et inquinabor !
Abigor, pecca pro nobis !



Elle vit le gardien, qui lui avait dit d'attendre, se diriger vers le bar. Que faisait-elle dans cette alcôve ?
Mhar
L'odeur qui émanait de l'intérieur de la Rose était toujours la même, charnelle, sulfureuse et tendre à la fois. Une maisonnée très acceuillante et réconfortante pour le voyageur en mal d'assouvissement sexuel... mais aussi, puisque nous sommes en terrain neutre, discuter autour d'un verre et faire des connaissances, utiles ou pas. L'ancien Fondateur avait une fois prit son plaisir ici mais ce fût sa seule expérience dans le monde de la chair. Bien qu'il n'était en rien dégoûté par ces lieux ni par ce plaisir si unique, il s'était juré de ne plus recommencer. Il s'en était en effet mordu les doigts peu de temps après. C'étaient les moments où son Autre reprenait le dessus. Tel un lion en cage, cet Autre avait repris ses droits dans des moments cruciaux et avait basculé le destin de quelques personnes... fin inéluctable en somme. Notre homme se connaissait bien, lui et sa part d'obscurité dialoguaient intensément depuis son âge mûr mais il arrivait que le contrôle moral que le "bon côté " exercait sur le corps soit chassé par le sombre et c'était toujours dur labeur pour que le premier revienne au pouvoir. Ce fût lors d'un de ces difficiles épisodes qu'il avait après coup juré de ne plus le faire, son code moral lui interdisant.

L'ombre s'avança dans le couloir de pourpre et entra dans la salle principale où catins, freluquets et faquins s'adonnaient aux jeux de l'amour éphèmère dans une ambiance feutrée et bombée de senteurs lourdes, affriolantes. Certains déjà se touchaient, d'autres montaient, et l'on pouvait d'office voir l'oeil lubrique des jeunes puceaux venus se tester pour leur première fois. Une animosité pure et un havre de libertés, voilà ce qu'était la Rose Pourpre.


Le Fondateur s'accouda au bar, sourire toujours présent, leva deux doigts et commanda deux bières. Il ferma alors les yeux et s'imprégna encore de ce dortoir retrouvé. Une volupté et un calme l'emplirent, le coupant de toute réalité. Il Le sentait. Il arrivait doucement et calmement, mais il pouvait sentir le chaos du diable qui s'agitait à l'intérieur. Oui, le temps est venu, il est venu pour qu'Il revienne, pour qu'Il défende les idéaux purs de Dame Liberté et qu'Il explose de sa quintessence...


Un sourire s'étira de nouveau sur ses lèvres douces et un faible son en sortit :


- Il arrive...

Une petite tisane, Madame Madeleine ?

Son délire fût coupé par le Gardien des lieux. Cette demande le fit revenir à la réalité et le Fondateur releva la tête. Il la secoua en se demandant ce qu'il faisait et regarda alentours. Il vit à côté de lui deux catins de la Rose qui entouraient un homme. La silhouette attendit ses bières et regarda la scène de sous sa capuche, amusé et ensorcelé.


Jouissance d'un revenant :

"Parmi les morts, Il revit,
De la douleur, Il sortit,
De l'attente, Il bondit,
À présent je Vous le dit,

L'Homme qui un jour,
Fût Ensorcelé,
Revient Renforcé,
Au Diable Vos Fichus Préceptes..."
--Fareod



D'autres oiseaux de nuit ne tardèrent pas à suivre les pas du baroudeur, qu'un verre de liqueur avait retenu sur son siège, lui qui hésitait encore quelques instants plus tôt à revenir sur sa décision et à se trouver une auberge bien banale pour dormir, seul.

Mais la volonté de notre homme était bien limitée ce soir là. La matinée avait été chargé en émotion il s'avérait qu'il avait plus de peine que prévu à s'en remettre. La journée du lendemain s'annonçait chargée mais de manière différente, les affaires reprenaient... En théorie, le soir convenait peu à une virée dans le ventre de la cour, et pourtant...

Pourtant il n'y pensait pas... Il ne revoyait pas son itinéraire, il ne reflechissait pas à cette nouvelle mission, il ne prit pas la peine de s'inquiéter pour sa selle inconfortable et irremplaçable depuis qu'il avait dilapidé le budget pour les prunelles envoûtantes d'une embrunaise caractérielle...

Il n'y pensait pas, son regard mordoré ne quittait pas la pucelle, ou quand il le faisait, il y revenait irrémédiablement.
Elle, à part un léger fard aux joues lorsqu'elle avait aperçu son insistance, gardait la tete baissée sur sa coupe, muette et discrète...

S'il la fixait intensément, ce sont les traits de Mathilde qui apparaissaient irrémédiablement. Sa raison devait alors reprendre le dessus pour ne pas qu'il se jette sur la catin et le futur client.

Il devait bien l'avouer, son humeur était morose et, visiblement, aucune des roses réputées de l'endroit ne semblait prêtes, ou capable de le faire changer d'humeur.


Je finis le verre, et je m en vais... pensa-t-il en reprenant une gorgée de son breuvage caustique.
--Kalen.
Kalen



J'ai j' crois de quoi satisfaire vot'e soif mon prince! Et c' n'est pas à la portée d' toute bourse qu' d' boire cette sulfureuse préparation...Mieux vaut n' pas attiser les convoitises...

Et à cela naquit un large sourire s'arquant lentement sur les lèvres de Kalen, s'éfilant sur le coté d'un tranchant ravit, et presque plus que cela, à l'idée de ce qui se jouerait sous peu et qui était l'unique objet de sa venue à la Rose Pourpre en compagnie de Lucrèce...
Kalen avait des envies, qui parfois se faisaient besoins. Seul ce secret breuvage pourrait le mener à parfaire sa soif, puis s'en suivrait ce petit plaisir... spécial... qui permettrait d'autant plus de l'étancher...
Quand s'allient le plaisir à la douce violence, seul persiste ce goût en bouche particulier qui le griserait au possible.


Eclipsons nous! Et je promets d'être très, très...à vot'e goût!


L'homme n'eût même pas besoin d'entre-ouvrir ce sourire pour émettre son opinion, car ses iris luisantes s'ancrant au regard de la Belle diabolique qui sans doute aucun lisait clairement l'accord muet à son propos.
Mais... prenant son temps...
Kalen fit glisser avec gourmandise ses prunelles, longeant la courbe d'un coté de ce visage diaphane, pour se perdre à sa gorge et venir avec langueur mourir au creux de ce somptueux décolleté, digne de la fonction de Lucrèce, pour effleurer du regard le haut du flaconet...
Un appétit en faisant naitre un autre, et sans un mot, il tendit à nouveau son bras en arc pour inviter la Belle à le suivre. La marche ne fut pas longue, et les menèrent au comptoir où l'activité était présente sans pour autant que Kalen n'y ai prit garde. Quoi de plus normal que la clientèle abonde en cette heure déjà tardive?

Et tout en captant le regard du portier pour s'adresser à lui en ces termes :

Pourrions-nous... "prendre congé".... dans une pièce plus discrète s'il vous plait?



Un pli de regard respectueux du fait de son sourire en conclusion de sa phrase, Kalen tentait de garder contenance quand à l'excitation cérébrale naissante rien qu'en ressentant l'imminence de ce qui le ferait vibrer tout la soirée... auprès de Lucrèce...
--Liebault
Soudain, la porte s'ouvre. Il sursaute, recule d'un pas pour se cogner dans son précepteur. Qui resserre la main sur son épaule, rassurant. Rassurant? Il veut l'empêcher de fuir, surtout, oui!
Sa gorge se noue, quand il lève les yeux sur l'homme à l'entrée. Aristote comme il est beau! Captivé, il le suit du regard alors que celui ci les invite à entrer plus avant dans le bordel. Attiré, il fait un pas vers l'avant, toujours suivi de près par Melchior. Yeux grands ouverts, pour essayer de tout capter de cet univers mystérieux qui s'ouvre à lui pour la première fois. Les senteurs douces, chaudes, le saisissent doucement, apaisantes. La femme au décolleté vertigineux est emmenée ailleurs, vers une alcôve, solitaire. Le bel homme – que fait un homme dans cet antre de féminité ? – l’invite à s’avancer. Fasciné, il approche du bar, toujours piloté par son précepteur. Incapable de détacher son regard de l’imposant homme, il s’accoude, rassuré par la présence muette dans son dos.

C’est à peine s’il remarque le couple à l’opposé, accompagné de la fillette en blanc. Ou celui plus étrange, l’homme sombre et la femme… avide. Non, lui, il regarde le portier. Portier au bar maintenant. Sourire aux lèvres l’adolescent, sans qu’il s’en rende compte. Admiratif. Ca, c’était un homme. Un vrai avec des muscles. Il les regardait jouer les muscles, comme il observait parfois ceux des soldats de la garde paternelle à l’entrainement. Captivé par la force brute, la peau luisante de sueur. Envieux. Non, il n’était pas comme eux. Il ne serait jamais comme eux. Il était bien trop chétif, et manipuler une arme le rendait trop nerveux pour faire un bon guerrier. Lui, il serait un noble gestionnaire. Avec un connétable ayant le sens de la guerre, choisi par son père au moment de son trépas, s’il en avait le temps. S’il héritait. Il avait été très clair. Un héritier avant la baronnie. Sans quoi, il serait moine, et son jeune frère aurait la charge.
Il s’en fichait un peu, lui. Il les aimait ses livres, et passer le reste de sa vie à les étudier au monastère, ça ne lui faisait pas peur non. Mais visiblement, son paternel lui, pensait que malgré tout il ferait un meilleur baron que son frère, encore bébé. Pas vraiment le choix surement. Alors il se retrouvait là, contraint et forcé. A admirer l’homme qui avait ouvert la porte.

Il sursauta quand Melchior prit la parole, juste après l’intervention du sombre. D’une voix sèche et tranchante, il ne laissa pas au portier le temps de répondre à l’homme étrange.


Du vin, pour mon jeune sire, s’il vous plait. Du vin, et une femme d’expérience.

Une grimace déforme le jeune visage. Du vin oui, malgré sa migraine il faut qu’il boive, sans quoi il n’osera jamais ne serait-ce que parler à l’une des femmes qui peuplent ce lieu délicieux. Alors une femme d’expérience… D’expérience de quoi, d’ailleurs ? Il ne savait pas, lui ce qu’il fallait faire. Il n’en avait aucune espèce d’idée. Personne, ni son père pourtant porté sur la chose paraissait-il si l’on écoutait les ragots des soldats, ni son précepteur pourtant censé lui enseigner.
Il ne savait pas, et de nouveau l’angoisse le tenaillait. Gorge nouée, ventre broyé. Il avait l’impression de manquer d’air, alors que les mots de Melchior tintaient douloureusement à ses oreilles. « Du vin et une femme ». Il s’appuya plus lourdement au bar, le visage empourpré de honte, les yeux baissés. Attendant le coup de grâce.



___________________
Mhar
L'ombre regardait partout alentours et reçu enfin ses bières. Il s'en enfila une d'une traite et commença à siroter l'autre. Le jeune homme à côté de lui s'en alla avec les deux catins tandis qu'un jeunot accompagné d'un adulte commandèrent un met des plus délicieux. Mais ce qui intrigua le plus notre silhouette, c'est qu'un baroudeur assis tout seul dans son coin semblait bien morose. Inhabituel pour cet endroit qui regorge de plaisirs divins et de velours onctueux. Un sourire élargit les lèvres de l'ombre. Peut-être pourrait-il commencer à faire ça maintenant... Il se déclina de son siège, laissant l'adolescent virer dans un teint des plus rouges et s'avança silencieusement vers le boudeur.

Le Fondateur ressemblait à un grand trait noir au milieu de ce monde si coloré. Il était la tâche de vitriol dans ce parfum si charnel, comme si sa présence ne s'accordait pas avec l'endroit. Peut-être à cause des raisons qui le menaient ici, qui, contrairement aux habitués, ne relevait pas un caractère sexuel. S'approchant de Fareod, il lui murmura ainsi :


- Une torpeur semble te renfrogner plus bas encore que les enfers l'ami... Il est pourtant pléthore de délices alentours... Si point désir tu ne cherches, permet-moi de te poser cette question : en tant qu'Homme Véritable, que cherches-tu... ?

La silhouette avait eu une voix un peu mielleuse, avec un faible ton fantasmagorique dans les arrières. Était-ce ce fou enfermé dans sa tour d'ivoire, qui, à chaque fois que le Fondateur ouvrait la bouche, riait intensément, à en faire briser ses chaînes qui le retenaient prisonnier ? La silhouette elle-même ne savait pas. Elle sentait juste qu'en son intérieur, elle n'était pas seule. Il y avait autre chose, ou plutôt quelqu'un d'autre qui à chaque instant risquait de prendre le dessus. Il ne la reniait pas, n'en avait pas forcément peur, il se demandait juste s'il était le seul à vivre ça...

Inconnu au balcon :

"Je T'entends au-dessus,
Tes tambours me l'ont appris,
Frappant la peau avec mépris,
À mon vu et à mon su,

Ton identité m'est inconnue,
Tes sentiments pourtant sont miens,
L'Autre vient,
Attend dans l'Obscurité..."
--.ariane.


L'homme qui était entré, encapuchonné, lui faisait terriblement peur, mais elle ne parvint pas à détacher son regard de lui tout de suite. Autour, les conversations glissaient, la température de la Rose montait doucement et amplifiait les parfums. Il était là, mais semblait ailleurs, comme une sorte de spectre. Elle regarda autour, pour voir si les autres personnes le voyaient ou s'il était le fruit de son imagination parfois débordante. Mais non, les gens se poussaient sur son passage, il parla même avec le gardien.

Alors, son regard retomba sur l'autre homme, le premier, un voyageur apparemment, et elle se rendit soudain compte qu'elle observait la salle, perchée sur son tabouret, avec certainement des yeux d'enfant curieux et émerveillé, mais pas du tout les yeux d'une qui viendrait vendre son corps. Elle reprit contenance, dégagea un peu son buste pour faire ressortir ses petits seins. Les paroles de la mère lui revenaient en mémoire : tu reviens avec l'argent ... l'argent ... Saurait-elle faire ce qu'on lui demandait ? Devrait-elle marchander la somme ? La dame rousse le ferait sans doute pour elle, mais si elle ne revenait pas ? Madame Madeleine peut-être ? Elle lui lança un regard de biche aux aguets, réprima ses angoisses en voyant l'air revêche de l'intendante, et vérifia s'il la regardait toujours.

Son regard mordoré ne l'avait pas quittée, emprunt d'envie mêlée de pitié. Faisait-elle pitié ? Ses joues s'empourprèrent, la lueur noire de ses yeux vacilla. La pitié ne rapporterait pas d'écus : que des ennuis si l'homme décidait de la ramener à sa mère (sans l'argent), ou dans un orphelinat, ou une maison de bonnes sœurs. Non, il fallait donc qu'elle fasse envie, et puisque personne ne lui montrait comment s'y prendre, elle ferait comme Ainara.

Elle prit deux coupes de vin épicé, se laissa glisser jusqu'au sol avec d'infinies précautions pour laisser la soie blanche de sa robe immaculée, et s'avança vers lui. Les maudites manches avaient glissé et découvraient ses bras jusqu'à ses épaules de porcelaine. Ses deux mains étaient prises, elle ne pouvait même pas replacer le tissu. Les quelques pas suivants furent un calvaire : il lui semblait être nue et que tous la regardaient. Son cœur se mit à battre la chamade. Elle se raccrocha au regard de l'homme, s'appliqua à marcher avec grâce, un soulier après l'autre, et à sourire comme Ainara, avec confiance et sincérité.

Une fois devant lui, *(devant eux, car l'homme à la capuche s'était interposé)* elle regretta de n'avoir pas préparé une phrase. Elle hésita. Une main maternelle et imaginaire la poussait dans le dos. Maintenant, tu ne peux plus reculer Ariane.


Ariane.


C'était à peu près tout ce qu'elle pouvait *sortir pour l'instant, avant de s'apercevoir que Fareod avait déjà un verre à la main ... Ne pas bafouiller, ne pas bafouiller. Pourvu qu'ils l'aident ... l'un ou l'autre ...*

*édité*
Kelel
Foutue journée. Foutue soirée. Foutues petites putains qui avaient disparues sans un mot !

Kelel avait quitté le Rat Crevé il y avait un bon moment déjà, et depuis elle s'était fait errante dans les ruelles et venelles crasseuses.
Elle s'amusa d'un vieux rat boiteux en court de route, le fit courir, bondir, frémir, puis un coup de trop eut raison de l'animal.
Triste fin. Mais peu lui chaut, elle poursuivit sa route, évitant les traines-misère, et autres marauds mal dégrossis qui traînaient leur malheur entre les carcasses et débris de la Cour.
Elle se surprit même à vouloir conquérir les toits, comme cette Ombre rencontrée autrefois. Faute de grande réussite, elle se disait qu'il fallait bien un début à tout, aussi avait-elle fait une courte promenade en hauteur avant de frôler une jolie chute comme les charognards les aiment. Manque de chance pour eux, elle s'en était tirée avec de simples contusions.


[ Devant Le Bordel ]

Ce fut donc son corps endolori qui se traîna jusqu'au Bordel de la Rose Pourpre.
Ce n'était pas un hasard si elle se retrouvait là, loin de là même, car elle avait espoir de retrouver les fuyardes. Petites grues écervelées qui avaient quitté le nid. Et si jamais ces radasses n'étaient pas revenues chercher un olisbos à se glisser entre les cuisses frémissantes, alors pourrait-elle éventuellement se détendre en ce lieu de débauche. On ne perd pas le Nord non plus...
Rien de mieux pour se remettre de ses mésaventures, et pour s'ôter de l'esprit ces petites péronnelles, qu'un moment luxurieux et chaleureux au sein d'une Maison réputée pour ses bons et... loyaux services.


« Pauvre petit chat égaré, tu ne retrouves plus le chemin de ta maison... » Un arrêt devant la porte de bois brut. Ses émeraudes parcoururent de long en large la rue jouxtant. Rien à signaler. Rien qui pourrait, en apparence, la faire sursauter et défaillir. Alors, enfin, elle frappa. Quelques coups brefs mais décidés. Par la même occasion l'une de ses mains fila sous les plis de la bure, y fouilla, et en ressortie sans rien. Mais le sourire en coin de lèvres semblait être marque d'une satisfaction.
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Chtonk!
Thorvald_
[Au four et au moulin]

Il était difficile de décontenancer le colossal gardien, pourtant, ce soir-là, une légère désillusion s'empara de lui. Oh, rien de bien méchant, juste un voile de lassitude en servant le vin, et un trait d'inquiétude pour la sublime rousse qui aurait dû réapparaître depuis longtemps. La Rose ne désemplissait pas.
Il manquait de filles.
La serveuse avait disparu.
Mais sinon ... tout allait bien.

Un verre entier de vin disparut dans son large gosier. Il ne buvait presque jamais : l'effet fut instantané. Un clin d'œil au jeune homme qui suivait ses gestes d'un air attendrissant, et le gardien écouta Kalen.


Pourrions-nous... "prendre congé".... dans une pièce plus discrète s'il vous plait?

Thorvald lui adressa un sourire complice et allait faire le tour du comptoir, quand le précepteur qui accompagnait le garçon le coupa dans son élan :

Du vin, et une femme d’expérience.


Voila, voila, installez-vous à votre aise, je reviens.

Les yeux gris de Thorvald croisèrent ceux du jeune homme, tandis qu'il servait un verre qu'il poussa devant lui, de son énorme main. Il se serait bien attardé avec lui, et même plus encore ... Plus tard, peut-être ... Thorvald invita le couple aux étranges pratiques félines à le suivre dans les escaliers. La chambre de Rexane était libre : il ouvrit en espérant que le ménage avait été fait. Même si quelque chose lui disait qu'ils ne s'en préoccuperaient pas longtemps ... Mais tout était parfait, charmant comme l'ancienne serveuse, et parfumé de rose comme tout l'établissement. Il leur maintint la porte ouverte, le temps qu'ils prennent connaissance des lieux, et attendit le paiement.

En bas, déjà, on frappait.

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X
Lyhra
La Rousse cheminait à pas vifs, plus lourdement chargée qu'à l'aller car son ample manteau cachait cette bourse rebondie comme le ventre d'une femme grosse des oeuvres de son époux.
L'époux d'ailleurs ... elle ne l'avait guère vu et s'en fichait comme d'une guigne. La pauvrette qui allait croupir sous son joug avait sa sympathie de femme.
La bourse pesait son poids et la Succube se réjouissait du tintement de ce bel et bon or, facilement gagné qui plus est.
Ses pensées allaient... sautant d'un mot à un autre, de cet hostel à peine quitté à la Rose qu'elle s'en allait retrouver, avec le plus grand des bonheurs, comme à chaque fois qu'un événement la tenait loin de cette Cour putride tant aimée.

Pas un crevard n'aurait arrêté sa course, pas un tire laine n'aurait posé la main sur elle, rien ni personne n'aurait empêché la Reyne Pourpre de rentrer chez elle.

Saint Foutre, elle y était !
Ses talons claquaient les pavés gras de la petite ruelle.
La porte qui donnait sur les cuisines fut ouverte d'une main pressée, fébrile, Thorvald ferait-il sa statue de sel dans la première alcôve ou le surprendrait-elle à lutiner quelques beautés dans une alcôve assombrie ?

Elle déposa rapidement son mantel dans la cuisine et d'une poche secrète retira une fiole d'absolu de jasmin dont une goutte unique fut déposée entre ses seins.

Prête, elle l'était. Plus que jamais.

La bourse est prestement dissimulée dans un coin de cheminée, éteinte. Et la voici qui chaloupe joliment vers la grande salle, le bar, et l'image d'Ariane nimbée de blanc s'imprime sur sa rétine. Une vision angélique si il en fut.
Il y a du -beau- monde à la Rose cette nuit... mais point de Thorvald.

La Rousse se glissa derrière le bar, observant les clients et déplorant le peu de pétales disponibles. Faudrait-il qu'elle-même, cette nuit, vende ses charmes hors de prix ?
_________________
--Lucrece
Et comme elle l'espérait, il n'a lui non plus nulle envie de partager sa couche avec encore une autre de ses consoeurs. Le breuvage autant qu'elle attire alors le regard de Kalen, comme une caresse déjà abrasive de ce qui s'écrira plus tard sur son corps de femme, il la détaille, les yeux luisants.

La promesse muette est là, elle se vendra mais au final y trouvera son compte car ce n'est que ce qu'elle recherche qui importe : le plaisir! Et bien qu'interdit par ce qu'elle est, elle saura se satisfaire de ce qu'on lui donne...encore, comme à l'accoutumé.

Un instant plus tard, la voila de nouveau accroché à l'arc du bras de son "client" qui la mène droit au comptoir afin de demander au colosse qui s'est improvisé serveur un endroit adéquat pour leur échange. Juste le temps de servir un verre de vin à un homme qui accompagne un damoiseau qui semble mal à l'aise et fixe désespérement le gardien et ce dernier les mène vers le lieu qui abritera leur nuit.

L'escalier...elle décide de passer devant le ténébreux,ne serait ce que pour lui offrir le spectacle de sa croupe ondulante à chaque nouvelle marche gravie. Elle s'imagine le regard dans son dos qui glisse sur ses formes comme une promesse d'un après sulfureux, dans une intimité qui se rapproche à chaque pas. Accentuant professionellement le chaloupement de la marche pour y prendre presqu'un malin plaisir à l'aguicher avant l'heure...

Enfin, la destination finale est là...Un coup d'oeil pour balayer la pièce, ce sera parfait. Le décor est soigné, il fleure bon la rose. décidément, tout ne peut que se dérouler à merveille.
Et malgré l'incertitude du traitement qu'il lui réserve et qui ne pourra être pire que celui que s'amusait son père à lui réserver à chaque soirée alcoolisée, elle sourit avec ce charme qui lui a fait sa renommée, attendant qu'il règle les derniers détails avec le grand gaillard qui veille sur la Rose.
Bientôt...bientôt...elle sera sienne!



--Kalen.
Kalen

[ Délicieux paradoxe de gravir un escalier menant aux enfers clos dans une chambrée...]

Tout en gravissant l'escalier, inévitablement Kalen ne put que se repaitre de ce divin spectacle de ce déhanché incendiaire dont l'ondulation aurait pu évoquer un mouvement de négation qu'une tête ou un doigt aurait pu opérer, mais pour l'homme c'était belle et bien une forme d'accord muet tacite qui s'exprimait déjà sur cette croupe appétissante.

Dans son "hypnose" des sens, il en oublia même qu'il était mené par le portier, plus rien d'autre que la Belle n'était important et son imaginaire imposa des images contraignant à l'avènement d'un joug dont il ne désirait pas extraire de son allégeance à cette reine de la nuit.

Une petite étincelle, au tréfonds de son âme...
Puis l'adrénaline mêlée d'andorphine s'embrasa, une flamme naissant...
Son regard ne pouvant se départir de la belle qu'il ferait onduler d'une toute autre manière par la suite...
La douce chaleur au creux de son estomac laissa place à l'embrassement...
Le sang atteignant son point d'ébullition dans l'épanouissement incendiaire de son désir...
Ses iris luisaient d'un éclat humide, révélateur de l'alchimie se diffusant dans sa fibre...

Et le palier, arrivant si vite que le brun ténébreux ne se rendit même pas compte qu'il avait monter des marches, sa seule grivoiserie en tête lui ayant promis moult inspirations le moment venu.... délices des sens qui frisait l'ivresse, induit par le savoir-faire si professionnel de Lucrèce que Kalen se félicita de son flaire, ainsi que pouvoir tester la Belle dans sa capacité à soumettre les hommes à la volupté...
Se tournant avec prestance vers le portier, il dû se rompre à regret le faisceau attentif de ses prunelles sur les courbes de Lucrèce, et plongeant sa main dans l'entrebâillement de sa besace, Kalen prit hâtivement le dû pour cette location. Une bourse enflée d'or, que l'homme ne compta même pas tant l'empressement dissimulé de voir ce gardien repartir était présent. Surement même qu'il lui avait donné plus que de besoin, mais qu'importe, à présent seul primait ce qui s'en suivrait...

Merci à vous mon brave.

Pénétrant conjointement à Lucrèce au sein de cette chambrée douillette où dansaient joyeusement les chandelles posées sur leurs candelabres au chevet de chaque coté du lit à baldaquin pourpre.
L'homme n'accorda que sommairement son attention à ce lieu coquet et à l'ambiance intimiste, dont les effluves florales étaient tout du moins réconfortante quand on pense à ces autres bordels dont la suspecte odeur rappelait le poisson, synonyme de fluides déversés dans un coin de la pièce...

Un grincement, la porte se refermait pour parachever la garde de ce secret instant où l'interdit se briserait. L'homme laissa tomber volontairement sa besace qui coulissa de son épaule et heurta le sol dans un bruit de piècettes et de "verre" dénotant quand au contenu. Un longue inspiration, ses doigts agiles faisant sauter sa broche représentant un lys d'argent dans une libération aisée de son manteau à capuchon noir de nuit. Dans tous ses gestes, se lisait la hâte, une ardeur contenu, mais pour combien de temps?...
Son habit fut retiré et pilé en deux sur son bras gauche qui le rejeta dans la seconde, sans soin, sur la table du coté de la porte. Sa respiration dont la célérité ne cessait de croitre prouvait tout ce qui se tramait dans son être et ce fut presque comme un prédateur qui fondit sur sa proie, lorsque captant le regard de la Belle, il libéra cette part animal, et vint la plaquer au mur sans violence, torse contre ce buste charnue et de ses lèvres entama une dévoration presque adolescente dans son impétuosité exquise du grain de peau diaphane de ce cou dont les fragrances féminine allaient pousser l'homme à des confins d'abandon...
--Lucrece


[Derrière une porte close, début d'un brasier humain...]

Pendant que les hommes règlent leur affaire, la blonde dégraffe lentement la cape qu'elle avait jusqu'alors gardé, découvrant un corset couleur crème réhaussé d'une bande dentellée noire qui surmonte une jupe claire fendue jusqu'à la naissance de la cuisse.La fente ouvragée elle aussi laisse apparaître la jarretièrequi galbe le mollet joliment et se termine en un panache de duvet plumé de couleur vive. Elle replie le lourd tissu du manteau et le dépose avec précaution sur la chaise du bureau non loin, encore un tour d'horizon des lieux...Les bougies vont lui permettre ses fumigation, il semble y avoir des bougeoir adéquats pour cela...Et c'est toute à ses pensées qu'elle ne remarque pas que l'échange s'achève.

La porte se referme un instant plus tard dans un grincement et un sonde verre qui tinte la suit presque aussitôt. Les deux bruits conjoints, la font presque sursauter et lorsqu'elle se retourne, elle n'a pas le temps d'ouvrir la bouche que déjà elle se retrouve le dos collé au mur d'une manière assez délicate, le corps de l'homme en contact rapproché avec le sien.

Ses yeux se fondent dans ceux du brun qui, lui, a déjà plongé dans le cou qu'elle offre avec bienveillance. Les lèvres se font avides sur la peau diaphane aux tendres effluves florales. Elle savait qu'il avait faim, mais à ce point...
Et c'est presqu'à regret, qu'elle rompt pour un bref moment seulement ce début d'intimité volcanique.


Tout doux beau sire, tout doux!, alors que les mains masculines glissent vers un échange qui s'annonce enflammé.l' breuvage qu' je vous avais réservé vous est il d'venu égal?

En bonne professionnelle, elle sait que l'attente augmente encore le désir, et elle a soif de ce plaisir qu'elle peut lui procurer.Les lèvres charnues s'aventurent en direction de l'oreille, frôlant cette dernière d'un souffle, alors que les doigts éffilés attrapent le flaconnet dans le corset serré. Le sortant pour lui mettre sous le nez, elle ne manque pas de laisser glisser le verre froid sur la peau du cou de Kalen avant de l'amener au niveau de sa joue. Un regard qui invite et un battement de cils...
Que va-t-il décider continuer ses expéditions en troussant directement les jupes ou bien goûter aux délices de sa mixture et lui laisser le temps de mettre ses essences de jusquiame à brûler?
Peut être même aura -t-elle droit à une goutte du breuvage qui sait...
Elle sonde le client des yeux, séductrice à souhait, attendant qu'il choisisse!


Thorvald_
Thorvald fit bondir la bourse d'or dans sa main. Voila qui ravira la Succube, se dit-il. Le trésor de la Rose, depuis la vente échouée de la vierge, était au plus bas, mais la soirée ne manquerait pas de le faire gentiment croitre. Dernier regard sur la porte qui venait de se fermer. Cet homme, Kalen, avait beau prendre d'ombrageuses allures, il était comme tous, il mourait d'impatience. Un sourire énigmatique étira une fossette sur sa joue imberbe, et le colosse redescendit les escaliers.

Avant de se présenter, il se passa la main dans les cheveux, sa boucle d'oreille scintilla, l'éventuelle gêne s'envola. Il scruta la salle, tout se passait bien. Un sourire à la demoiselle qui l'attendait dans une alcôve, et il tourna la tête vers le bar, et là, ... là ... ses yeux s'illuminèrent.
Elle était revenue, splendide.

Il se glissa derrière La Succube pour, d'une main, servir deux verres et dit, juste pour elle :


Je ne sais ce qui me ravit le plus, de ta présence ou de ne plus avoir à tenir le bar.

Le ton était malicieux. Petite vengeance personnelle. Mais sa grosse main, restée sur la délicieuse hanche de la rousse au passage, disait discrètement la réponse. Il posa l'or devant elle, prit avec grâce les deux coupes de vin en désignant l'alcôve du menton, et ajouta :

Une nouvelle fille ... je te l'envoie ensuite ?

Le "ensuite" ne disait pas ce qui se passerait entre temps ... lui-même attendait de savoir à quelle sauce elle serait mangée.
Après la réponse de sa Reine, Thorvald rejoignit Félicie.


Ainsi, vous souhaitez rester parmi nous ... avez-vous une sorte de ... spécialité ?

Il lui proposa un des verres, s'installa confortablement et, avant de porter le vin à ses lèvres :


A propos, je m'appelle Thorvald.
_________________
X
--Felicie
Le gardien revint. Il s'installa dans l'alcôve et lui proposa un verre. Il souhaitait la connaître un peu plus.

Il me plairait en effet de rester parmi vous, vous avez tout compris. Une spécialité ? Ma foi j'aime autant les hommes, mais n'ai jamais découvert les femmes, et ne rechigne pas à la tâche. Je viens d'un bordel lorrain, dans lequel passent de temps en temps quelques hommes, et c'est là que ma virginité m'a été ôtée. Seulement, la province offre peu de distractions, et peu de monde connaissent le bordel. Aussi me suis-je dit qu'en venant découvrir la capitale, je pouvais espérer voir plus de monde et exercer mieux ma "profession" en regardant mes semblables.

Le gardien s'étant présenté, elle ramena ses cheveux roux sur son corset, et se présenta à son tour.

Je suis Félicie.


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