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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

--Liebault


Il sursauta, quand la voix du bel homme se fit entendre, tout près. Un court instant, il leva les yeux vers lui, croisant le regard gris, pour les baisser à nouveau, rougissant. La tâche dorée dans l’iris brun de son œil gauche avait tendance à mettre les gens de mal à l’aise, il l’avait déjà noté. Et il ne voulait surtout, surtout pas que son vis-à-vis se détournât de lui. Rougissant, il se saisit du verre de vin, referma ses doigts graciles dessus, et en bût une longue gorgée. Espérant avoir le courage de répondre au portier.
Pommettes enflammées, il lâcha finalement, la bouche sèche :


Liébault. Voix douce, étranglée, peu assurée, aussi. Variant encore un peu trop entre l’aigu et les graves, il ne murmura que son prénom. Ici, son nom n’était rien. Il n’importait pas. Alors à quoi bon le dire ? La richesse de sa vêture, ses doigts fins plus habiles à manier la plume que l’épée, le regard réprobateur du précepteur dans son dos, tout criait sa noblesse. Ce soir, la Rose accueillait un « fils de ». Peu importait le fils de qui.
Lentement, l’adolescent s’enhardit, dardant ses pâles noisettes sur le cou du bel homme. Juste là, à la base, là ou l’étoffe de la chemise dissimulait le délicat épiderme. Il ne pouvait toujours pas imposer l’ignoble tâche mordorée, marque du Sans Nom pour certains, de la grâce divine pour d’autres, aux yeux clairs. Un timide sourire éclaira une seconde le visage imberbe, court éclat de fierté, à l’idée d’avoir capté l’attention du beau Thorvald. Thorvald. Il prit le temps de réfléchir à la graphie du nom, imaginant déjà comment le calligraphier, enroulant langoureusement les boucles sur le vélin et…
Joues écarlates à nouveau, et regard plongé dans le pourpre de son verre.


Lyhra
Les lourds battants de la porte avant de se refermer avaient vu se faufiler entre eux une silhouette encapuchonnée, denrée courante aux Miracles. Un ramassis de défroqués ! ironisa la Succube en le voyant déguerpir.
Encore un sans-le-sou venu se rincer les deux yeux aux frais de la princesse…

L’inquisition était un fléau pire que la peste, un cousinage du diable lui-même, en parler à voix haute c’était tenter un sort bien funeste, aussi la maquerelle fit mine de n’avoir rien entendu et déjà, les femmes dans l’antichambre de la Rose étaient happées par les velours cramoisis et l’odeur lourde de la poudre à brûler mélangée à celle, fleurie, des pétales qui jonchaient le sol. Une fois les tentures retombées, on était dans le vif du sujet.

La donzelle n’avait point du se montrer suffisamment captivante pour que le géant aux mains douces se retrouve si vite derrière le comptoir, il venait de pousser un verre devant un jouvenceau, le coup d’œil glissa sur ses joues rougissantes puis le contourna pour aviser un homme plus âgé là pour veiller au grain, surement.

Mais d’Ariane ? Point. Elle avait bel et bien disparue et comme manquait aussi un homme entraperçu auparavant, la Succube en conclut que les attraits de la toute jeunette avait trouvé preneur.
Il ferait beau voir que celle-ci on la lui souffle sous le nez ! il fallait régler ça dans la foulée.

Je suis la propriétaire de la Rose annonça t’elle en montrant le bar, une coupe de vin pour commencer ?
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--Kalen.
Kalen

[ Quand un homme passe de l'autre coté du miroir en compagnie d'une voluptueuse démone...]

Kalen n'avait pas bougé du rebord du lit sur lequel il était assis, trop occupé à se laisser conquérir sans y résister par la divine présence de la Belle sulfureuse qui comblait par sa simple présence la piece, en épanouissant lentement un somptueux jeu de jambe félin, emplissant toute la vacuité du lieu où les ténèbres se dissipait devant son air radieux de beauté appétissante.

Même la lueur des chandelles semblaient lécher doucement sa peau, comme si feu lui-même se soumettait à sa maitresse à l'instar du regard de l'homme la savourant visuellement...

Sans se questionner sur les préparatifs, l'homme la vit déposer tour à tour une racine sur le candélabre à l'opposé de Kalen appuyé les mains en arriere sur la couche et ne la perdant pas de vue, puis la "raccompagnant" à lui comme si ses prunelles opéraient une irrépressible attraction, Lucrèce déposant la dernière racine dans un geste précautionneux sur le dernier des candélabres tout à coté du ténébreux qui plongeait déjà sans vergogne son regard dans la sombre abime de se décoleté mis en si délicieuse valeur quand la belle se pencha de l'avant.

Les volutes de fumée se mirent à danser dans les airs en des arabesques presque féminines dans l'expression de leurs courbes empreintes intrinsèquement d'autant de sensualité que Lucrèce, meneuse de ce jeu, dont le rituel, peu à peu, mettant en place l'ambiance, et de son corps délectable symbolisait l'épigraphe de ce chapitre à peine ouvert et dont l'écriture se ferait à deux...

Il ne pouvait faire céder l'ancrage de ses iris de ce corps, sublime Vesta, déesse du feu, qui déjà embrasait son esprit en un lot tumultueux d'envies incendiaires. Les fumigations y étaient pour beaucoup bien entendu, embrumant l'esprit et la raison pour mieux libérer les sens, et lorsque la féline beauté vint alors le rejoindre pour lui tendre ce précieux façon, elle lui proposa un mode de consommation des plus plaisants, à même sa peau...

C'est alors, que répondant en silence de son regard luisant d'espièglerie, Kalen se pencha de l'avant et se saisit d'elle sans réelle force pour l'attirer par la taille pour à son tour devenir conquérant, l'approcher rapidement, et amortissant la "chute" de ses genoux sur lesquels elle se retrouva assise de biais:

Et bien... pour être honnête, c'est une proposition des plus engageantes...

La main qui la maintenait dans son dos descendit en une caresse et vint taquiner le lacet de tissu noué, et d'un geste bref, il fut relevé de ses fonctions, la pression mammaire aidant avec lenteur dans la reprise de son ampleur à la libération de l'étoffe à baleine du corset devenu réellement inutile, surtout au vu de la façon dont Kalen allait s'abreuver du contenu secret de la petite fiole, tout autant que prendre un avant gout joueur du somptueux arôme de sa peau diaphane....
--Fareod




Direction de l'alcôve

Docilement, il se laissa entraîner par la jouvencelle, n'ayant qu'à peine remarqué son courroux tant la présence de l'encapuchonné l'avait fait monté sur ses grands chevaux. Pourquoi tant de rogne envers cet homme-là, qui à vrai dire, n'avait rien fait d'autre que lui tenir un discours qu'il avait déjà entendu et dont il se méfiait. Il y aurait eu manière plus délicate pour l'éconduire.

En passant devant l'entrée, une flamme rousse attira son attention mais à peine eut-il le temps de vérifier si elle venait de son imagination ou si la belle Scath avait belle et bien mis les pieds dans l'antre empourprée que déjà le rideau se tirait sur son passage. Etait-ce donc ici que sa carrière de catin allait débuter?

Il comptait faire demi-tour pour en avoir le coeur net quand la main douce de la jeune Ariane se rappela à son bon souvenir, toujours serrée dans sa pogne. La remarque de la jeunette fut pertinente, il lui accorda un sourire et sans pour autant la lâcher, l'invita à s'asseoir. Son humeur fut vite dompté par le charme de la pucelle, il s'adoucit avant de commencer:


Je ne voulais pas t'offenser, jeune Ariane, ta fraîcheur est une aubaine dans la cour des Miracles... C'est juste que tu me rappelles quelqu'un... Mais ne doute pas dans charme ni de tes attraits...
--Lucrece


Il sembla que le temps s'était arrêté pour laisser place à un silence et à une observation de l'un comme de l'autre.
La blonde pulpeuse passa des sombres iris à la bouche qu'elle aurait volontiers baiser si son métier ne l'en avait empêché...Un second frisson d'excitation grimpa le long de sa colonne vertébrale lorssqu'elle s'imagina la pulpe de cette bouche glissant sur le blanc de sa peau.

Elle reprit pied au moment où l'attrapant par la taille, il l'attira à lui, la faisant s'asseoir sur ses genoux. Le geste suivant vint délacer le corset qui l'emprisonnait, relâchant l'oppulente poitrine et lui offrant un souffle nouveau. Nul doute que bientôt, le tissu joncherait le sol de la chambre dans un bruissement délicat, presque inaudible. Un plaisir parmi bien d'autre qu'elle savourerait...

La manière qu'un homme avait de la déshabiller en disait tellement long sur ce qu'il advenait ensuite.Elle en avait eu des pressés qui de la même façons s'acquittaient vite de leur besoin dans l'acte, des lents qui eux s'attardaient presque jusqu'à la lassitude, des "violents" tranchants du poignards les lacets pour s'attaquer au plus vite à ses monts appétissants puis qui la malemenait, contrainte...

D'ores et déjà, elle avait cerné une part de Kalen, il n'était guère un débutant dans les jeux de l'amour, les noeuds ne se défaisant pas toujours aussi facilement sous les doigts manquants d'expérience.Lui, il aimait prendre son temps mais pouvait tout autant se laisser gagner par l'impatience comme le démontrait le premier réflexe qui l'avait plaqué au mur une fois la porte close. Et il savait être délicat, la caresse qui avait fait céder le lien corsetté l'avait fait se cambrer légèrement sous le toucher des doigts masculins...la flamme s'était allumée de nouveau dans les yeux sulfureux.

Le flaconnet toujours serré entre pouce et index effilés, elle laissa glisser les doigts de sa main libre dans le col légèrement entrouvert de la chemise, la voilà redevenue audacieuse à souhaits! Elle sait son pouvoir de séduction et ne doute pas qu'il brûle de démarrer leur soirée! A son tour, le lien qui serrait le col, devient mou et la catin, ballade son index sur la peau.
Un moment d'arrêt et elle approche le goulot des lèvres du ténébreux, laissant glisser ce dernier sans en donner le contenu...


Et b'en engages toi mon beau... engages toi!

Le murmure s'attarde sur les lèvres carmines comme un appel, le jeu commencerait de la sorte...


--Felicie
Félicie sourit au plan du gardien, et voulut le remercier e ses paroles d'accueil, en écartant légèremenbt de ses mains son corset pour faire apparaître le haut de la gorge. Qui plus est, ce mouvement ne serait plus à faire plus tard, et ce début de vision serait très bien pour aller discuter avec l'homme.

Merci Thorvald.

Elle le suivit alors jusqu'au bar, pouvant cette fois embrasser du regard toute la pièce, et observer les gens qui s'y trouvaient. Elle aller se poster à côté de l'homme qu'on lui avait désigné quand une dame vint la voir. Se rappelant de la façon dont Thorvald l'avait nommé, elle reprit le même terme. Elle pencha sa tête en avant pour faire croire à un signe de respect, mais ses yeux détaillèrent comme ils pouvaient le corps de cette femme. Ne voulant pas que la propriétaire s'en rende compte, elle accomplit cette inclination très furtivement.

Ma reine, je suis Félicie, jeune provinciale ayant exercée en Lorraine dans un bordel, auprès d'hommes et de femmes.
Je prendrais bien une coupe en effet pour bien commencer cette soirée.
--.ariane.


Il ne lâchait pas sa main. Elle aurait dû s'en offusquer, s'en inquiéter peut-être, mais cette main la rassurait. Et puis, n'était-ce pas ce qu'on voulait pour elle en l'envoyant ici ? Être donnée à un homme en échange d'argent. L'argent d'ailleurs, à quel moment fallait-il le lui demander ? Ses yeux candides se levèrent vers l'étranger, et elle allait évoquer le sujet quand il l'entraîna sur de confortables coussins brodés, lui susurrant de doux éloges.

Un instant, elle regretta d'avoir si bien tiré les rideaux. Le regard bienveillant de l'intendante, la force du gardien, la douceur de la maquerelle, désormais absents, prirent alors toute leur importance. Elle s'était mise elle-même à l'écart, dans une situation encore plus périlleuse.

Serait-ce lui, à qui elle devrait s'offrir ? Elle l'observa un instant, discrètement. Il lui semblait fort, assuré, et légèrement maussade. Son cœur se mit à battre à tout rompre. Elle ne voulait pas, elle ne voulait plus. Ou alors, que ce soit déjà fini. Fallait-il que ça dure si longtemps ? Un regard désespéré sur les rideaux clos, et elle inspira calmement. Trouver une phrase, parler d'autre chose, ne pas regarder ses cuisses blanches abandonnées aux yeux masculins, ni la gorge naissante, ni les bras délicats. Oublier ce corps immaculé et ne s'occuper que de lui. Elle plongea ses yeux dans les siens et se rapprocha, caline :


Étiez-vous fâché contre lui ?
Thorvald_
Le jeune garçon était en de nombreux points opposé au colossal gardien de la Rose. Ses mains fines, sa candeur, sa noblesse. Thorvald en avait vu défiler, de ces jeunes puceaux hâtés par le père ou par l'ami de venir perdre leur candeur dans les bras des plus belles catins de Paris. Comme celui qui avait fui devant la Succube. Ils étaient souvent pleins d'apparente assurance, de fierté mal placée, les épaules dégagées, le bec en l'air, prêt à gober ce qui leur semblait dû sans même avoir à se donner le moindre mal pour séduire les belles. Mais celui-ci, c'était autre chose encore. Il ne les regardait pas. Et cet évitement n'était pas seulement dû à sa timidité non. Il regardait Thorvald.

Le gardien, qui avait jadis vendu sa compagnie a de riches parisiennes, l'avait aussi vendu à leurs fils, leurs pères parfois. Jamais leurs maris pourtant (bizarrerie) Il savait donc le regard que se portaient parfois les garçons, la sensibilité accrue dont ils faisaient preuve, l'insistance délicate, la force sourde qui les tenait quand ils l'abordaient. Et c'était bien a première fois qu'il ressentait cela en un client de la Rose. Agréable surprise.

Il chercha à capter le regard de celui qui avait murmuré son prénom "Liébault", des iris clairs rehaussés d'une tache, telle une mouche que s'appliquerait une catin sur le bord de la lèvre, sauf qu'elle lui serait tombée dans l'œil. Singulière particularité qu'il devrait apprendre plus tard à porter avec plus d'assurance, et à en faire sa marque, sa fierté. Transformer le défaut en séduction.

Il en va des taches comme des cicatrices, c'est en les arborant qu'on les fait oublier.
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X
--Liebault


Les yeux se relevent, brusquement, pour croiser ceux du gardien, lorsque ce dernier évoque sa honte, pour se replonger immédiatement vers son verre de vin, dont il boit une longue gorgée. Besoin de se donner une contenance. Pourquoi lui dit-il cela ? S’amuse-t-il de sa honte ? Se moque-t-il de lui, ce bel homme ? Comme il est aisé de se jouer de lui ! Comme il est facile de le faire rougir, lui le frêle, le fragile, le pas-encore-homme ! Pourquoi lui inflige-t-il cela ? Est-ce une sorte d’épreuve ? Pourquoi ne lui amène-t-on pas la femme dont à parlé Melchior ? Qu’on en finisse ! Qu’il n’ait plus à supporter le regard de l’homme. Qu’il n’ait plus à se tourmenter à penser à cette peau qu’il avait vu palpiter, légèrement, dans l’échancrure de son col. Qu’il n’ait plus à se torturer avec ses questions, avec ses peurs, avec ses doutes. Qu’il n’ait plus besoin de chercher à comprendre les relations entre un homme et une femme, et qu’enfin, il sache !
Par Aristote, comme cela avait l’air compliqué ! Pourquoi la belle femme parlait avec une autre femme maintenant, au lieu de rester sous les caresses du bel homme, hein ? Lui, s’il avait été elle… Non, il ne fallait pas qu’il pense en ces termes. Lui, s’il avait été le portier, il… Il n’en savait rien, en fait. Rien du tout.
Lentement, il releva les pâles noisettes vers le regard du portier, baissant un instant les paupières pour cacher la tâche dorée, se faisant violence pour la darder, avec le reste de ses prunelles, dans celles de son vis-à-vis. Et de murmurer, faiblement, la voix rauque :


Pourquoi vous moquer, messire ? Ne suis-je pas déjà assez pitoyable, qu’il vous faille m’enfoncer encore ?

Immédiatement, ses pommettes s’enflamment, il rougit de son audace, et replonge le nez vers son verre de vin, qu’il finit. Au moins, l’alcool dans son corps fait son effet. Enfin, en tous cas, surement l’effet que son précepteur souhaitait. Parce que la présence dans son dos s’éloigne. Il n’ose se tourner, il n’ose vérifier où est l’homme qui a fait son éducation. Jusqu’à présent. Jusqu’au bordel, l’homme aura fait son devoir, mais c’est ici qu’il défaille. C’est ici qu’il s’arrête. L’enfant darde à nouveau ses prunelles dans le regard de l’homme, à mi-chemin entre le défi et la supplique.
Et la voix douce de s’élever, à nouveau :


Puis-je avoir encore du vin, s’il vous plait ?

Du vin oui. Pour avoir le courage de le regarder encore, le bel homme. Ou de lui demander ce qu’il fallait faire. Ou de simplement le regarder, toute la soirée. Lui savait certainement ce qu’il fallait faire.
A nouveau, les joues de l’adolescent s’enflamment, perturbé qu’il est par ses propres pensées.


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Scath_la_grande
Il y eut une étrange lueur dans les yeux de la maquerelle, comme une sorte de contrariété gardée secrète, pourtant Scath n’avait rien dit de spécial ou bien ses pensées sur l’inquisition et le bûcher étaient devenues si puissantes qu’elles s’étaient transcendées en paroles et avaient passé le cap de ses lèvres sans même qu’elle ne s’en donne compte ? L’embrunaise se mit à douter… avait-elle parlé à voix haute ou pas ? Voilà que cela devenait foutrement dangereux si tout ce qu’elle devait garder bien scellée dans le fin fond de sa caboche se faisait la malle et se dispersait de la sorte… « Un coup à te retrouver pendue au bout d’une jolie corde ma petite ». La donzelle se promit intérieurement de surveiller d’un peu plus près cette langue indocile qui commençait à parler sans l’autorisation de sa raison.

Les voiles pourpres se soulevèrent sur l’antre de la luxure dans une invitation muette de la somptueuse Rousse qui lui fit oublier l’espace d’un instant son dérapage verbal. L’œil de la curieuse capta sur le vif une silhouette qui lui parut familière mais elle ne put s’en assurer tant elle disparut lestement de son champ de vision.

Était-ce vraiment lui ? La rouquine n’aurait pas parié une pièce d’or là-dessus, éventuellement une en bronze, et encore. Elle détourna la tête brusquement, une pointe d’agacement s’écoulant à présent dans ses veines. D’ailleurs qu’est ce que cela pouvait lui faire qu’il se trouve en ses lieux, ça n’était point ses affaires après tout.

Avant de pénétrer dans l’arène du plaisir, elle se délesta de sa cape, ôtant le tissu austère pour révéler une houppelande de riche facture à la teinte bleu roi qui cassait avec le lait de sa peau. Le vêtement était un peu ample par rapport à sa carcasse ténue, ce qui dénotait que la « réelle » propriétaire de cette tenue avait des rondeurs qui faisaient défaut à l’embrunaise. Les bourgeoises avaient une nette tendance à se goinfrer et les petites maraudes à trop courir, ceci expliquant certainement cela.

Ainsi débarrasser la damoiselle passa de l’autre côté du voile, la Grande se sentit comme basculer dans un monde où tout ses sens étaient exacerbés par l’atmosphère transpirant de volupté. Les fauves se rassasièrent avec délectation de l’antre du bordel, jamais encore elle n’avait visité un lieu pareil et elle essaya de ne pas se tortilloner le cou à trop regarder ci et là. Elle ne manqua pas les tableaux aux scènes plus qu’explicitent qui lui jetèrent un léger trouble. Il y avait apparemment des pratiques totalement inconnues à l’esprit de Scath, qui à certaines images plissa des yeux en se demandant si ces positions étaient réalisables… ou pas.

La voix de la succube l’arracha à ses interrogations et lentement la petite rouquine tourna son museau songeur vers elle. Scath n’était pas sûre que la Dame s’adresse à elle personnellement mais son attention fut irrémédiablement attirée lorsque Lyhra se présenta comme la maîtresse des lieux. Un des sourcils roux s’arqua. Point d’étonnement dans ce circonflexe sourcilleux juste un intérêt accru suscité par cette nouvelle. Il était même logique d’après le raisonnement déraisonné de l’embrunaise qu’un bordel tel que celui de la Rose ne pouvait tenir debout qu’avec une rousse flamboyante aux commandes.

Alors que la Grande entrouvrit la bouche pour éventuellement faire montre de son épisodique politesse et se présenter à son tour –‘fin surtout accepter le verre proposé en bonne amatrice de liquide éthylique de toute sorte qu’elle était- une voix qui n’était pas la sienne se prétendit Félicie, se prétendit provinciale et se prétendit même catin. Les prunelles coulèrent dédaigneusement vers la provenance du son félicien et comble de malheur Félicie… aussi… avait le pelage roux. Nom d’une belette à poil ras ! Qu’elle n’aimait pas avoir ce genre de concurrence –déloyale- là. Cette fois-ci le nez se plissa à l’insu de son plein gré, et se tournant vers la Reine, sourire carnassier en coin de lèvres.


On me nomme Scath, je suis… oui qu’est-ce qu’elle était en fait, cliente potentielle, catin en devenir, ou juste visiteuse de passage ? … chanceuse de rencontrer la Grande Patronne, finit-elle par lâcher. Pour ma part j’ai un faible pour la liqueur de framboise… en avez-vous ?

Elle extirpa lentement quelques écus d’un repli caché de sa robe qu’elle déposa sur le bord du bar.
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"Seul Dieu est mon juge"
--Fareod


Dans l'acôve, bien emprunté, l'galant...

Les tentures tirés retenaient les bruits de l'extérieur et rendait la pièce chaleureuse, voir oppressante... Ou cela venait-il de lui... La journée avait été bien chargé en émotion, l'air de rien et il en payait les frais, alors que le paradoxe se créait en son esprit, devant la frêle carrure de la gamine. Pourquoi diable ne pas la laisser courir à son funeste destin, il ne pouvait pas sauver toutes les catins en devenir juste parce qu'elles avaient un air de déjà vu...
Ce qu'il y a, c'est que notre homme, bien qu'en se forçant, ne pouvait imaginer une si gracile silhouette déjà souillée par les fantasmes d'une homme qui pourraient très bien être les siens.

Tout avait été si simple avec la roussse... Ses pensées ne s'y attardèrent pas et son attention se reporta sur sa compagne qui s'approcha, féline et lui posa une question. Il lui adressa un sourire bienveillant et répondit:


Fâché? Non, il m'a juste agacé. Et j'avoue ne pas être d'humeur engageante ce soir. Il y a que ce genre d'hurluberlus hantent la Cour à la recherche d'âme fragile pour les engager dans je ne sais quelle cause, il n'est pas le premier et je dois bien admettre que ce genre de discours me met hors de moi. De plus, il nous a coupé alors que nous tentions d'engager une conversation...

Ses yeux mordorés s'attardèrent un instant sur sa robe immaculée qui dévoilait ses jolies jambes diaphanes et s'il la trouvait jolie à souhait, il ne parvenait pas à débrider ses désirs. Pourtant, au jeu de la séduction, la belle Ariane n'était pas en reste et se montrait plus qu'avenante, même si le fond de ses yeux indiquait une certaine terreur. Oh pas l'appréhension de se donner pour la première fois, la véritable peur d'une jeunesse avortée, d'un passage à l'état de femme bien trop précoce.

Il ne la lâcha pas des yeux, scrutant ses prunelles, la candeur de ses lèvres roses offertes en apparence, les traits encore enfantins de son visage... Il posa sa seconde main sur la sienne et reprit:


Jolie Ariane, je ne te contraindrai pas, et si tu veux la vérité vraie, je n'ai pas les moyens de payer ce que tu demanderas. Il y a que je te trouve bien jeune pour déjà ne plus croire en l'amour...

Il soupira et la lâcha, un sourire soudain cynique aux lèvres:

Je suis bien prétentieux de te prendre en apparté pour te dire ce que tu dois faire ou ne pas faire... Je n'ai rien d'autres à te proposer que retourner en salle... de plus que notre ami sera sûrement parti.

Il se leva, avait-il d'autre choix...

Seulement écoute, fais attention à toi et ne va pas pas contre ta volonté. J aimerais pouvoir te promettre de veiller sur toi, mais ton destin ne m'appartient pas... Allons-y..

Ses mains la lâchèrent et écartèrent les lourds toiles qui les séparaient du reste de la pièce. D'un coup d'oeil, il constata avec ravissement que l'encapuchonné avait mis les voiles. Et d'un autre, il aperçut la soyeuse chevelure rousse qui ne lui était pas inconnue, au bar. Son sang ne fit qu'un tour. Nul doute sur son identité...
Il reporta son attention sur Ariane, qu'il invita à le précéder tandis qu'il tenait ouvert les pans de tissus. Un sourire un peu triste se peignit sur son visage. Pourquoi tant d'attachement pour une gamine qu'il ne connaissait que depuis un instant? Pourquoi tant se soucier de son sort?

Décidément, la soirée était morose, inhabituelle pour un joyeux luron de son genre. Il n'était pas dans son assiette et se résolut à trouver un endroit où dormir et effacer de son humeur cette mélancolie qui l'avait gagné en quittant l'auberge ce matin.

Regard vers Scath. Allait-il lui parler? Saurait-il seulement quoi lui dire?
--Kalen.
Kalen

A en damner un saint... c'était cette sensation puissante qui étreignait l'esprit de l'homme, et "damné" il l'était probablement déjà depuis longtemps, en attestait son irrépressible besoin de luxure, la femme assise sur ses genoux le poussant autant au vice que lui même désirait la devancer pour l'y entraîner avec lui. Ce jeu taquin du meneur, menée, meneuse, mené, tantôt l'aguichant d'un souffle chaud volontairement orienté vers son cou diaphane, tantôt elle qui le dardait d'une flamme dans son regard évoquant des secrètes envies, tantôt lui qui de sa main jouait du croisillon du lacet de tissu en le retirant de ses ganses, toutes devenues démunies de son attache, tantôt elle qui rien qu'avec sa respiration sourde révélait sans parole un langage explicite... les envies naissantes...

Kalen bouillonnait, mais s'amusait de se contenir, quoi que partiellement, son entrejambe lui paraissait étroitement contenue par son pantalon à géométrie variable uniquement soumise à la volumétrie des désirs qu'elle lui suscitait...
Mais pourtant exquise sensation que de se frustrer soi-même vis à vis du rythme, tout comme le ferait un fin dégustateur de vin, ne buvant que par petites gorgées, appréciant d'autant plus le nectar carmin...
Et ce fut l'abdication du lacet au dos du corset, le lien jeté sans attention sur le coté puis la main revenant à l'assaut de ce rempart d'étoffe pour s'y glisser en une caresse liant fermeté et douceur sur le grain de peau brûlant de la Belle... puis se stoppant, maintenant son échine somptueusement galbée, son autre main saisissant le tissu à baleine à l'entre-seins pour l'ôter dans une langueur exagérée dont seul son regard appréciateur trahissait cette "dégustation" justement.... suivant l'opulence comme un peintre l'aurait souligné de son pinceau, fin trait noir renforçant les contours... Kalen de ses iris de la même couleur ne résistait pas à la voluptueuse hypnose qui le transcendait sans savoir que les fumigations y étaient pour beaucoup mais qu'importe, il était là, pour le plaisir, pour plus que cela encore, se doutant que lui-même serait étonné de l'imprévisibilité de l'instant, dont tous deux seraient les artisans...

Sa main vint explorer sans crainte la plaine de son petit ventre, du bout des doigts, ceux-ci traçant des sillons invisibles de frémissements comme autant de microscopiques bourgeons s'épanouissant sous la concupiscence, puis sa caresse palmaire se renforçant plus nettement, remontant, accompagnée du regard qui spéculait sur la texture de ces monts, puis nouant le geste à l'envie, il gravit un de ces sommets sans aucune trace de précipitation, l'ascension se concluant victorieusement lorsque entre ses doigts roula l'éminence si clairement réactive que parachevée par l'aveu secret de la respiration de la catin, tout convergeait à conforter Kalen dans la réussite de cette cartographie montagneuse...

Puis, toujours aussi nimbé de lenteur, paradoxe diamétralement opposée par ce qui s'en suivrait tout à l'heure dans un tumulte violent de chair en "combat", Kalen perdit son visage en un mouvement pour qu'à leur tour ses lèvres viennent frôler le lobe de l'oreille de la Belle, lui susurrant une parole secrète que personne ne saurait jamais.... puis happant ce lobe sans départir sa main joueuse de sa "conquête" il suçota doucement celui-ci...

La douceur pour maintenant...
La rudesse pour plus tard...

Et ce fut là un étrange spectacle pour qui les aurait vu, car l'homme passa un bras sous les genoux de la belle assise de biais, et son autre bras raffermissant son contact dans son dos pour se lever ainsi avec elle comme s'il portait sa marié...
Mais aucune forme de sentiment affectif en lui, que l'explosif désir dont la mèche était allumée et qui sous peu mettrait le feu aux poudres...
Il se retourna pour installer Lucrèce à sa place au bord du lit, à son tour assise et le ténébreux prenant de l'audace en s'agenouillant face à elle, un regard de braise lié à celui de la Belle lorsqu'il accrut l'écart de ses cuisses soyeuses jusqu'à ce que la fente de sa jupe ne mette prompt fin à cette coquine tactique mais suffisamment ample pour permettre ainsi de presque se blottir à elle, l'homme lui prenant la fiole des mains, et entamant un jeu dont lui seul commença à étancher sa soif, ses lèvres se rapatriaient au tendre lobe de la sulfureuse, mais pour choir en une inéluctable et exquise chute sans pour autant quitter le satin de sa peau... Divine palpation dégustative suivant la ligne féminine de cette chair, s'abandonnant toujours plus bas pour à présent goûter le vallonnement opulent... sa main se porta plus haut avec la fiole, libérant attentivement, goutte a goutte, le fluide aux saveurs de menthe épicée, la larme roulant sur la peau avec pour seuls obstacles les frissons, le regard relevé de Kalen la suivait pour opérer à la coquine interception, la loi du chaos elle-même participait voluptueusement...

...une strie humide longeant un sein...
...une autre zébrure ondulante se perdant sur l'aréole...
...une traînée s'égarant en une parfaite ligne dans cette vallée...
...un sillage abondant éclatant en une arborescence chaotique sur la rondeur...

...aucune chance au liquide à chaque fois rattrapé dans ce prétexte de dégustation, l'homme fermant les yeux en exhalant son souffle chaud sur la surface qu'il flattait d'attentions pour l'instant gentilles... Lucrèce probablement ne sentant pas que le tambourinement du cœur de Kalen sonnait l'heure de la fougue imminente...
Et soudain, les yeux du ténébreux se rouvrirent nettement, cloués à ceux de la "professionnelle" qui se vit assaillit sans gênes et plaquer par son client, sur le matelas, sa chevelure tombant en pluie d'or, encadrant son visage, et un là nouveau prétexte à remonter plus férocement les striures humides pour n'en laisser aucune trace, revenir plus intensément à la peau de pêche de son cou en une dévoration envieuse sans équivoque...
Ses mains se portèrent à la ceinture retenant cette jupe, la lanière tirée relâchant la barre métallique...
Rien n’allait empêcher le ténébreux d'arriver à ses fins...
--Lucrece


Les doigts experts qui s’attardaient dans son dos sur le lien corseté étaient un véritable délice pour la blonde, elle se plaisait à imaginer, le désir qui l’assaillait alors même que chaque trou de moins laissait apparaître un centimètre de peau satinée.
Lorsque enfin arriva le dernier trou et que le tissu s’en alla rencontrer le parquet ciré, Lucrèce espéra que les bougies jouent encore de leur ombre pour souligner les courbes généreuses et offertes à celui qui soutenait le haut de son corps autant d’une main le long de son échine, que d’un regard semblant se repaître d’un spectacle qu’il n’avait que trop attendu.

Quelques instants avant que les peaux ne se touchent, et la main du ténébreux glissa langoureuse sur les chairs blondes passant du ventre à ses collines, surmontées de monts érigés peu à peu sous le roulement des doigts masculins.
Un frisson de plaisir se glissa lentement le long de sa colonne vertébrale, comme lorsque le froid rencontrait le chaud, incertitude délicate entre embrasement et abandon !
Dans le même temps, elle sentait les renflements des braies de son client battre la mesure le long de sa cuisse, et en réponse à ces derniers, la pointe de ses tétons pulsaient une rythmique similaire, enflammant ses sens à son tour…désir secret d’aller plus avant ressenti au creux des reins. Seul le souffle qui s’accéléra légèrement devait trahir la montée de sève avide qui l’habitait.

Elle n’avait pas été encore trop entreprenante mais déjà comme pour réparer cette erreur, la donzelle commençait à s’aventurer sur les flancs du brun passant outre la chemise de toile et recherchant elle aussi la brûlante caresse de la peau. Le frôlement des doigts de femme qui cherchaient à faire naître parallèlement le même frisson chez l’autre remonta ainsi de haut en bas du torse qui bientôt se retrouva nu de tout tissu, ce dernier devenant plus qu’encombrant à ses entreprises. A peine le temps d’effleurer de la pulpe des lèvres le muscle pectoral que déjà les mains maîtresses avaient repris leur place sur les montagnes potelées.

Un instant plus tard, Kalen était dans son cou, puis près de son oreille dévorant chaque parcelle du corps qu’elle lui vendait. Ecoutant le souffle doux de la voix grave qui lui glissait un presque compliment, comme un aveu à sa faiblesse trop bien dissimulée et qui se perdait peu à peu dans la bouche qui maintenant happait lentement la peau qui recevait quelques secondes auparavant les ferveurs d’un homme au désir exacerbé. Lucrèce sentit ses yeux se remplir de fièvre et son corps l’abandonner alors même que se prolongeaient les caresses doucereuses.

Le renversement arriva à ce point de départ, à ce moment où déjà l’on ressentait qu’ils étaient loin de s’appartenir complètement et que cela pourraient durer des heures tant que l’extase des sens ne seraient pas atteinte. La catin, portée à la manière d’une jeune promise comme elle ne le serait jamais plus, fut déposée sur le bord d’un lit loin d’être conjugal. Aussi démunie que ces innocentes qui, elles, n’ont pas encore goûté à cette luxure qu’elle s’apprête à lui donner, elle laisse les larges paumes écarter nonchalamment les cuisses galbées qui n’iront guère plus loin que ce que permet la jupe qui un peu troussée laisse entrevoir la jarretière de dentelle noire qu’elle porte.

Rapidement délestée de la fiole contenant le tonique dont il a pris commande lors de leur précédent rendez vous, la main de la professionnelle se glisse dans les cheveux encadrant le visage qui est revenu se perdre près de son oreille et qui glisse inéluctablement du cou à l’arrête de l’épaule jusqu’à revenir se désaltérer sur le sein galbé qui abrite un battement sourd et effréné dû aux assauts répétés d’un cœur en pleine excitation.

Le liquide froid glissant sur la peau vient calmer quelques peu l’ardeur de l’organe alors que le ténébreux se repaît de la préparation à même le satin du sein frissonnant goutte après goutte. Le visage se relève soudain, les opales aussi enflammées que les corps se croisent dans un éclair de connivence qu’offre les attraits d’un échange charnel de la sorte et bientôt le matelas épais vient recevoir le dos de l’empoisonneuse plaquée par un Kalen fougueux et audacieux. Plus une trace du breuvage ne subsistait lorsqu’il parvint au creux du cou où battait férocement la carotide sous la peau qui ne demandait qu’à être happée de nouveau..

Les mains de la blonde loin d’être inactives, glissaient le long de l’échine, accentuant leurs caresses délicates et veloutées au niveau des reins. S’aventurant parfois un peu au delà pour aller chercher la rondeur du fessier qu’elle agrippait jusqu’à y enfoncer légèrement les ongles avant de remonter au bassin dans un frôlement contrôlé.
Pas même le temps d’essayer de se redresser pour à son tour attaquer le cou joliment offert, que la ceinture qui retenait sa jupe se relâchait jusqu’à rejoindre le reste des vêtements amassés au sol.

La catin loin d’être déboussolée, enhardie ses explorations sensorielle au cœur des braies, glissant une main vers les renflements qui semblaient vivre sous le tissu. La menotte rencontra une péninsule qui commençait à se dresser fièrement tel un monument de plusieurs étages. Elle y laissa courir ses doigts négligemment jouant le chevalier qui lors des tournois de sa lance fait glisser l’anneau le long de celle ci. Mais le mouvement s’harmonisa à celui des marées tantôt montant, tantôt descendant laissant la chaleur presque estivale envahir la paume.

C’est seulement alors, qu’elle délaça le pantalon du sire, laissant l’habit choir de par son poids jusqu’au haut des bottes sombres découvrant l’objet tant convoité par la professionnelle.
Le feu poussé par le vent s’était peu à peu embrasé, doucement sous la brise…
Le vent ne demandait qu’à redoubler pour aviver les braises qui deviendraient alors brasier !
Plus tard…bien plus tard… le vent soufflerait encore…


--Kalen.
Kalen

Ainsi mis au jour, démuni peu à peu de ses vêtures, le ténébreux ne renonçait en rien à sa prédominance mais qu'il était bon d'être couvert d'initiatives si sensuellement obstinées, d'une femme qui émettait l'envie d'égaliser les nudités, le pantalon de Kalen hâtivement soumis à la gravité et pour seul obstacle final les bottes... mais la fiole à demi-vidée toujours en main fut confiée à Lucrèce pour qu'alors s'ensuive un rapide redressement de l'homme ressentant sur sa partie intime l'écho de la caresse qui ne désirait qu'à être renouvellée dans un perpétuel ressac. Son regard détaillait ce corps délicieux, félinemment lascif tout le long, atermoyant l'illusoire trêve des coquines flagorneries....

Le son distinct des bottes une à une abandonné fut comme le son du glas annonçant le dépouillement vestimentaire, clos par le bruissement ténu de l'étoffe du pantalon sur le plancher.

Mais contre toutes attentes, le regard de Kalen se borda d'un brin malicieux, son sourire s'arquant sous la contrainte d'une idée des plus déterminées...

Et comme pour un adoubemment en présence de sa chimérique souveraine, un genou à terre, puis l'autre le rejoignant, le ténébreux à l'instar du serpent, n'avait quitté sa proie du regard, bien au contraire l'intensité se fit plus vive, ses mains expertes se lancèrent déjà à l'assaut de ma jupe pour la faire glisser sur l'opalescent grain de peau de ces cuisses réhaussées de bas, qui se montreraient sous peu des plus invitantes à l'accueil, proportionnellement à leur indécent écart...

Toutes ses folles sensations n'étaient que le pure fruit de ce qu'attendait la ténébreux, et dans son agenouillement, se traduisit son dessein, ses mains relevant doucement les genoux de la Belle qui devait se douter de la suite...

Un mouvement, prolongé d'une caresse, et les paumes se glissèrent maintenant sous le pli des chaque genou pour mieux maintenir entrouvertes les portes du palais des délices, son visage s'égarant dans une douce précipitation mesurée pour étancher à même la source sa soif, dégustant l'épanouissement d'un bourgeon sous les augures printanières du plaisir, sans force dans le geste, juste de l'attention pesée et pour seul but de la faire se damner à son tour, vibrer sous sa langue, onduler de sensations sans équivoques et pourtant sous la forme sibylline particulière de la prise de plaisir féminine, naissant d'un rien mais s'élevant comme la furieuse vague d'écrasant sourdement sur la falaise de ce corps pris d'infimes spasmes mais révélateurs que nulle simulation possible ne fut mimée....

Exquise saveur saline d'un embrun déposé sur ce repli presque caché, mais prompt à éveiller à d'autres inventions quant à soumettre ce corps l'étreindre dans d'improbables imbrications... Ce fut presque une coquine aliénation, fait de devenir étranger à soi-même, de perdre l'esprit, de ne même pas vouloir le retrouver, et ainsi laisser le trouble psychique si profond le priver de ses facultés mentales à l'exclusif profit sensoriel...

S'emporter, savourer, encore et encore, sans pouvoir s'arrêter tant les infimes plaintes presque inaudibles le poussait à la persévérance...

Et pendant tout ce temps s'égrainant exquisement, les fumigations s'étaient alliées à la décoction secrète au gout de menthe, traitresse sucrée, pour ourdir ce voluptueux complot sur la volonté de Kalen, s'engouant... Se passionnant... S'enthousiasmant d'une manière excessive et prévisiblement éphémère, pour ce qu'il taquinait de sa langue, et plus tard couvrirait de façon inédite la Belle de ses assauts sans retenue....
--Lucrece


Le pantalon ne fut bientôt plus qu’un souvenir tout comme les bottes promptement expédiées au pied du lit. La fiole qu’elle lui avait concoctée, loin d’être finie revint à sa créatrice qui compris qu’elle en serait alors elle aussi bénéficiaire. Le passage d’une main à l’autre fut aussi prompt que caressant. Et après une seconde d’hésitation sur le fait de rester maîtresse d’elle même, vite oubliée sous l’effet de la Jusquiame, le nectar doré fut absorbé d’un trait par la pulpeuse damoiselle. Le flacon vide alors jeté négligemment sur le plancher, se brisa dans un tintement cristallin en une myriade de larmes brillantes et coupantes. Peu importait, les sens étaient ailleurs, concentrés à un plaisir commun tout autre.

Les mains de Kalen glissèrent le long du buste féminin pour s’attaquer à la jupe de fine dentelure, Lucrèce souleva donc avec grâce le fessier qui bloquait cette dernière. Le vêtement presque transparent glissa sur les cuisses frôlant la peau qui se réveilla aussitôt hérissant chaque grain de celle ci en un frisson. Les bas blancs, qui gainaient de soie les jambes laissant là encore le plaisir d’un déshabillage à venir si on le souhaitait, apparurent après ce glissement frissonnant. Chacun trouvait satisfaction dans de petits riens qui parfois allaient jusqu’à cette découverte tardive de la peau encore pour le moment emprisonnée sous un voile délicat.

Déjà agenouillé devant la terre promise, le ténébreux, ne put que s’accrocher avec ravissement aux genoux surmontés de jarretières ajustées avec soin quelques heures plus tôt. Elle avait préparé chaque chose pour qu’il n’oublie pas et revienne …Et à cet instant le plaisir qu’elle prenait à ces ébats ne demandait qu’à se renouveler encore. Cette idée s’ancra d’autant plus lorsque, loin de prendre tout ce ravissement qu’elle vendait à son unique compte, il se mit à partager !

Aucun autre n’avait été jusqu’à ce lèchement de flammes qui glissait sur les tendres portes de son antre qui peu à peu s’ouvrirait à lui, accueillante. Les papilles gourmandes s’aventurant sur des chemins sinueux, inexplorés dans leur saveur, furent récompensées de leur délicieuse dégustation par un corps qui ne contrôlant plus son électricité la laissait jaillir sous de nombreux soubresauts. La respiration devint haletante et ponctuée de gémissements, la main glissante sur les cheveux, incitant à un repas prolongé.

Dans cette agitation corporelle, les volutes de fumées se dessinaient sensuelles, enivrantes provoquant un état presque extatique. Lucrèce perdait pieds, s’abandonnait sous les effets de ses propres dangers et de cette vibrante découverte. Elle en demandait encore, loin d’être rassasiée. Mais, se rendant soudain compte dans une infime lueur de lucidité qu’elle manquait de professionnalisme, elle ne put qu’attraper avec douceur à la suite des épaules le menton de son client.

Et venant à son tour glisser sa langue le long du cou, elle remonta le visage, caressant de son nez, la joue, laissant la chaleur de son souffle frôler les lèvres interdites. Et se transformant à son tour en dominante, elle fit en sorte que le dos de Kalen rencontre lui aussi le moelleux matelas, venant alors s’asseoir à califourchon presque sur le jeune volcan qui ne demandait qu’à se réveiller.

La catin itinérante, retrouva son air enjôleur alors que les paumes, se glissaient le long du torse et qu’en un mouvement digne d’une cavalière de la haute noblesse, elle entamait un trot enlevé, le fessier devenant moyen de caresse face à un monument digne des standards égyptiens. L’eau humide face à la chaleur du feu de ce bâtiment qui ne demandait qu’à être pris d’assaut. Le cou quand à lui était déjà envahi de baisers alternés de suçotements langoureux qui sans nul doute faisaient naître des sensations qui glissaient le long de l’échine pour éclater en petites bulles hérissées en haut du dos, poussant la blonde à plus d’audaces encore.

La « cavalcade » après quelques instants s’acheva, la jeune femme ne se suffisant plus de cette peau chaste qui jouxtait le visage. Elle s’attela à cheminer de nouveau vers la péninsule laissant glisser sa chevelure le long des muscles pectoraux alors que la pulpe des lèvres gonflée de désir et chaleureuse laissait son sillon s’imprimer jusqu’à un but qu’elle atteignit en ondulant telle un aspic entre les roseaux.

Ne restait plus qu’à glisser la bouche vers son dessein…mais elle le fit languir…jusqu’au moment où elle même ne put plus attendre… Ce qui s’ensuivit fut assez claire une danse langoureuse entre une bouche délicate et un bâton dressé vers des cieux plafonnés…
Les mains continuaient quant à elles de glisser sur le torse dénudé…

Une rafale de vent de plus venait de souffler sur les corps imbriqués…Une rafale encore douce…


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