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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

Lyhra
Par mon âme Thorvald, le glaive d’un jouvenceau pourrait bien se lever en ton honneur cette nuit chuchota-t-elle en passant derrière le bar, frôlant doucement le Gardien de la Rose, accessoirement son amant, tout en dardant un œil narquois sur le tout jeune homme dont les joues s’échauffaient délicieusement, montrant son embarras.

Il demandait encore du vin, ce qui le ferait bientôt rouler sous les tabourets du bar, impuissant à brandir quoi que ce soit ! S’il était là pour jeter sa gourme aux orties, Thorvald n’était peut-être pas le meilleur choix possible… !

Baste ! Elle avait d’autres chats à fouetter sur l’heure.

Servir une liqueur de framboise à cette Scath qui venait d’arriver, drôle de nom, drôle de créature qui clampinait seule aux Miracles ; il fallait être folle ou ignorante ou bien un puissant mélange des deux pour s’y risquer car toute la canaille du monde y trainait leurs vilaines chausses pleines de crottes.

Framboise, hum… peut-être pas répondit-elle en bousculant les bouteilles mais de Rose certainement –Rexane en avait commandé un stock impressionnant avant de disparaître on ne savait où- ou une vieille prune ramenée de l’Est des Royaumes ? Cette dernière, poussiéreuse à souhait, fut déposée sur le comptoir par une Succube triomphante, elle vous emporte la bouche aussi surement que la langue d’un homme. Et sans attendre l’assentiment de la fameuse Scath, lui en versa une généreuse rasade au fond d’un gobelet.

Quand à vous, jeune Félicie de Lorraine, puisque tel est votre nom, avant que de vouloir goûter gracieusement aux liqueurs de la maison, il faut en gagner le droit où bien qu’on vous l’offre.
Demi sourire pour adoucir le propos. Mais quoi ? Allait-elle régaler toutes les filles dépoitraillées qui pointaient leur minois ? Il en fallait un peu plus pour entrer dans ses bonnes grâces…

Les écus, eux, disparurent promptement tandis qu’Ariane réapparaissait dans son champ de vision. L’homme qui l’accompagnait arborait une mine bien maussade. Que s’était-il donc passé derrière ses rideaux qui ait pu le mécontenter de la sorte ?

Une question en appelant une autre… elle reprit à l’attention de cette Scath,

Je ne crois pas vous avoir déjà vu par ici –elle voulait dire aux Miracles- quelle curieuse étoile a pu guider vos pas parmi nous ?
_________________
--Felicie
Voilà qu'on lui demandait de prouver son envie de faire ses armes ici. Qui plus est, on lui refusait sa boisson que Thorvald venait de lui promettre. Il fallait qu'elle trouve quelqu'un. Défaisant nonchalamment un lacet supplémentaire de son corset, elle s'approcha de Liébault. Elle lui offrit un grand sourire, tandis que son corset offrait une vue sur la forge naissante. D'une voix douce, elle s'adressa à lui.

Vous me semblez égaré mon doux. Que venez-vous chercher par ici ?


De son pouce, elle lui caressa la joue. Elle comptait bien s'amuser ce soir.
--Kalen.
Kalen

[ Toujours dans la chambre à l'étage... quasi corps à corps avec Lucrèce...]


...il fut interrompu dans ce si délicat dessert qui avait prit une glorieuse ampleur avant même le plat de résistance ne fut encore servit. La Belle à la chevelure de lumière le happait à elle, par les épaules, terminant son attraction physique d'une douce saisie du menton masculin dont infimimment le grain avait cette abrasion d'une barbe naissante, ce dixième de millimètre à vous faire frémir rien que par l'effleurement... Puis longeant le cou de l'homme, le visage égarant son mouvement plus haut, souffles mêlés, et taquinerie de chair, Kalen ne pouvait dès lors que perdre doucement son calme apparent, simple aspect car en dedans son sang était devenu lave, et l'irruption ne pourrait se faire que d'une seule manière, prévisible mais ô combien incertaine quand au moment où sa chair viendrait à trembler en soubresauts.

Le jeu coquin s'inversa, et ce ne fut pas sans plaire au ténébreux quand la catin vint prendre les devants, quoi qu'en l'occurrence nul devant, mais "dessus", le surplombant à présent, lui qui fut prit d'assaut, ressentit cette intenable chaleur de la couverture du lit lui renvoyant sa propre ardeur calorigène...

Son membre suppliait d'autant plus de sentir la sulfureuse se jouer de lui en une cavalcade ondulante, la toison d'or comme unique préliminaire, ses hanches expertes sachant tirer le moindre frisson par sa tanière, hérissant le mâle de toutes les manières possible hormis celle de s'en sentir irrité. Elle s'égarait, sans précipitation, à flatter le cou de l'homme de la pulpe de ses lèvres, jouant de sa peau pour se repaitre elle aussi de sensations car il était dit, bien évidement, que jamais leurs lèvres ne se connaitraient, rien n'empêchait cependant un autre stratagème tout aussi exquis. Kalen ne semblait pas en reste, encore plus sentir le frolemment somptueux des rondeurs mammaires parachever les caresses en irisant son torse de frémissements durant cet explosif contact de leurs peaux, de toutes parts...

C'est alors qu'il fut prit de fausse stupeur quand l'or de la soie des cheveux de la divine catin vint porter son ondée toujours plus bas, les lèvres de la Belle propageant leur averse en un fin rai humide dont la trajectoire ne laissait planer aucun doute sur la finalité, et s'agriffant sans force dans un ballet sensuel de caresses où paumes, doigts, et ongles se passaient le rôle tour à tour de cajoler le torse masculin, lorsqu'en appréciatrice elle vint entre-bailler ses lippes pour entamer la dégustation de ce dessert dont l'objet convoité portait à croire qu'il aillait se fendre sous la turgescence...

De haut et de bas, la sublime chaleur moite de papilles tant habituées se délectant, leurs mouvements serpentins, en une cadence langoureuse à faire sombrer dans la folie d'une ivresse commandée par les sens... une visite guidée de cette abysse bucale suivit d'un repli ordonné, non pas par la crainte mais belle et bien pour mieux y revenir...
Ca y était, il venait de percer la fine membrane invisible de la réalité pour sombrer dans l'inconnu de ces ténèbres chaudes et aqueuses à travers lesquels il cheminait sans plus attendre, à tâtons, sans avoir à faire un seul mouvement, mais avec une indécente confiance en l'expertise ainsi démontrée. Rien n'entravait sa marche vers son but dans ce jeu de corps a corps dénudé dont seuls deux êtres licencieux en cet instant savaient faire éclater le splendide partage des plaisirs. Rien de plus délectable que les papilles de la Belle venant le gouter, lui laisser l'impression évanescente de fuite, puis lancer à nouveau la charge sans qu'aucun combat ne se livre... juste le ressac des caresses limbiales en un fourreau fantastiquement agréable....

Le plaisir, ardent, au sein d'un long instant se figeant en une sorte d'éternité relative, le poussait dangereusement vers la perception de voir poindre au loin l'imminence de l'extase.... déjà?
Non... Certainement pas... Il n'en était pas question pour le ténébreux, se doutant de l'effet du liquide, traitement efficace conjointement aux effluves de fumées les ayant fourbemment enveloppés...
C'en était assez, il la voulait suppliante, soumise à tant de choses, et le jeu ne faisait que commencer selon lui, alors, avec infiniment moins de délicatesse, quoi que sans violence.... pour le moment... sa main vint rapidement saisir la soie ondulée de la Belle sulfureuse pour lui ôter le jouet qu'elle taquinait et l'inciter à remonter plus en face de Kalen, la chevelure comme une laisse, mais l'homme ne percevant pas de résistance spéciale de la femme faite prédatrice...

Plus haut, toujours plus haut, puis quand la symétrie en miroir des deux visages se fit parallèle, la jeter sur le coté, s'extraire sans hâte de son emprise, et se redresser sur la couche, prenant le corps diaphane de la belle par les hanches pour mieux les réhaussées ainsi sur le matelas, épaules encore sur le lit... se glisser derrière elle au même instant, sans permission, sans doute, mais surtout sans lui laisser aucun choix... la sommer par des gestes silencieux à un écart plus confortable, les genoux s'ancrant plus fermement sur la surface, dans cette offrande ronde et charnue d'un temple aux portes déverrouillées... lui prendre un poignet, puis l'autre, les marier ensemble en une croix dans son dos et les maîtriser en une prise d'une main... quand de l'autre Kalen "se guida" en une visite sans équivoque de l'âtre presque brulante de ce feu intérieur qu'il enfreignit, presque inclément dans son mouvement.... puis de l'autre main, la saisir presque à l'encolure, de nouveau par cette soie d'or pour enjoindre à relever son menton... et la maintenir ainsi au fil des assauts en elle...

Mentalement, Kalen était devenu comme un loup, la "transformation lycantropique" ayant atteint la final mutation de la psyché du mâle, plus rien ne le poussait à la raison, seul l'instinct parlait sourdement pour mieux la gouverner. Et au sein de cette pièce, l'inclémence devint sévérité, les va-et-vient émettant ce son caractéristique de la bataille des chairs qui par intermittence trouvaient un dur contact, l'ossature du bassin masculin amortie par les rondeurs presque parfaite...

Ordonner...
Diriger ...
Exiger...
Sommer...
Gouverner...
Mener...
Dominer...

Voila ce que le ténébreux recherchait le plus, et se fut durement que sa virilité s'exprima avec force dans le tréfonds féminin donnant son accord moite, réceptacle des envies, calice des plaisirs, qui recevrait tout à l'heure la libation au démon durant cette étreinte diabolique, cérémonie du malin, messe noire de la luxure....

Lorsque le plaisir devient vice... que devient les participants?...
--Lucrece


Pardonnez moi mon Dieu car j’ai pêchée… Il y avait bien longtemps qu’elle avait arrêté ses confessions ecclésiastiques, par trop inutiles du fait de sa sulfureuse vie. L’église condamnait ce qu’elle faisait…ce qu’elle était. Et si c’était pour les flammes de l’enfer qu’elle se damnait à chaque nouvelle entrave aux règles de l’amour physique, alors autant que ce soit avec plaisir et sans regrets…
L’interdit était si…stimulant au fond, et la transgression si délicieuse parfois…comme à cet instant précis !

La bouche qui n’avait guère vocation à des échanges verbaux de cet ordre, laissa la langue s’emparer de son interlocuteur à la droite stature…Verbiage délicatement œuvré par un savoir faire entretenu car fort prisé en tout lieux du Royaume! La blonde palabrant donc avec ravissement et force de délicatesse, pour ne pas blesser un membre aussi délicat, d’un mouvement félin entama son manège. Telle une suspension à ressort, tantôt retournant vers le ciel, tantôt vers la terre, elle accentua son dialogue chaleureux, presque...moite pour que peu à peu s’élève ce dernier, fermant les yeux pour savourer la mollesse du grain de peau enflammé !
Lucrèce fine gourmet se délectait de ce glissement sur ses papilles autant que le ténébreux frémissant, la communication établie s’attardant un instant tandis que glissaient les ongles jusqu’aux hanches.

Et contre toute attente, ne voulant certainement pas arrêter trop tôt un si délicieux moment, la main masculine vient se nouer dans la blonde crinière resserrant une emprise qui prenait maintenant corps par ce geste. La professionnelle, attirée par Kalen tel un animal maîtrisé par son propriétaire, s’interrogeait sur la suite de ces ébats qui commençaient déjà à la satisfaire…Il devenait plus brusque, entrait il dans le vif de ce qu’il avait prévu ? Passait on au stade supérieur, devait elle résister un peu ? Elle jugerait plus tard, pour l’heure, elle se contenta de se laisser guider jusqu’au visage séduisant, attachant ses opales bleutés au regard de jais.

Pas même le temps d’enjôler, de déplaire ou de quoi que ce soit, elle fut lourdement rejetée à même le matelas. Roulant sur le côté jusqu’à ce que la poitrine s’écrase dans la mollesse du dessus de lit empourpré, la jeune femme eut encore une fois une pensée pour son passé familial. Elle avait encore l’odeur de la boue dans le nez de cette journée où rudoyée plus que d’ordinaire, elle avait atterri dans la rue détrempée de l’averse de la nuit précédente. Elle revoyait les cheveux collés amas brunâtres s’écraser sur ses joues, laissant leur sillon salir la peau diaphane, elle entendait encore le hurlement porcin du père… « D’brouilles toi pour en ram’ner plus…t’ as une croupe Lucrèce, faut ben qu’elle serve à que’que chose gamine ! Fais comme ta mère !»

Les souvenirs s’estompèrent vites, abandonnés au contact de la peau du client actuel qui venait lui redresser cette fameuse croupe en s’agrippant fermement aux hanches faites pour l’amour. Il ne lui laissait plus d’initiatives, reformant l’écart des cuisses à sa convenance, et contraignant les poignets dans son dos . Ainsi donc il aimait dominer, le déclic fut automatique, elle devait se soumettre, elle en avait vu quelques uns des comme lui…Mais peut être si cela lui était offert, changerait elle de décision par la suite.


Pas le temps de s’attarder à ses idées comme elle le faisait, et qui de toute façon seraient vite embrumées par les fumigations, que déjà il était à ses portes, n’attendant pas d’ailleurs qu’elle l’autorise à y entrer, il en franchissait le seuil d’un doigt explorateur d’abord, vite suivit par le gros de l’artillerie conquérante. Cette visite plutôt brusque provoqua un sursaut de la belle, accompagné d’une respiration sans équivoque. La première découverte passée, elle se cambra docilement lorsqu’il vint à la suite réaffirmer son emprise dans la chevelure dorée, l’obligeant à lever le nez, alors même que ses assauts se suivaient un à un. Les yeux mi clos, la lèvre mordue, la respiration haletante, elle était offerte, démone tentation pour un homme qui bien entendu ne recherchait guère les méthodes conventionnelles dans ce divin corps à corps.

La fuite n’aurait de toute manière été impossible tant la prise se resserrait un peu plus à chaque entrée dans son intimité. Elle sentait le bassin gorgé de vie, avide, revenir poser son empreinte sur le rebondi de ses courbes féminines, s’ancrant chaque fois en elle plus profondément, guidé par le phare qui lui aussi subissait les embruns des vagues s’écrasant sur les rochers. Encore un peu plus de cambrure pour profiter encore, elle sentait presque perler une goutte de sueur dans son dos embrasé alors que sa voix cristalline s’élevait comme celle de la mouette survolant un banc de poisson qu’elle convoite.

Mais la docilité n’avait jamais été son fort et l’envie de se libérer pour renverser les rôles ou ne serait ce que s’amuser d’une fureur qu’il lui ferait sans doute payer était trop forte.
Elle avait toujours eu ce goût exquis pour les sensations fortes et frôler encore un peu plus une violence qui n’était pour elle qu’une savoureuse manière de vivre la tentait d’autant plus à cet instant où ses sens décuplant leur perception la rassasiaient pleinement.
La blonde profitant du relâchement qui annonçait une extase toute proche, d’un mouvement ondulant d’anguille se dégagea de la saisie du brun, pivotant à l’aide de sa jambe droite qu’elle fit passer sous son corps, elle parvint à se mettre de côté, puis sur le dos.

Le regard se fit malicieux observant l’homme qui la surplombait encore et qu’elle ne se priva pas d’accrocher à la taille tentant de le faire basculer vers elle ! Les deux mains vinrent encadrer lourdement son visage, le corps masculin se posant tout contre la peau blonde. Les dents de la lumineuse vinrent, joueuses, s’implanter dans l’arrête de l’épaule, grignotant cette dernière jusqu’au cou alors même que les mains guidaient de nouveau l’obélisque vers la grotte aux merveilles. S’agrippant de nouveau aux deux collines du postérieur à grande force d’ongles, elle l’attira de nouveau, une fois, puis deux, puis trois…
Il contraignait, elle savait faire aussi, mais ce n’était que malice…Elle jouait avec le feu…Allait elle payer pour cela ? L’avenir le dirait…


Thorvald_
Le jeune Liebault avait pris la mouche. Dans l'œil. Mais Thorvald n'en prit pas ombrage et se contenta de soutenir son regard incertain et de contempler sa gêne. Le jeune noble venait ici parfaire son éducation, et la Rose était l'endroit idéal pour faire goûter aux jouvenceaux de ce monde leurs premiers émois et leur apprendre l'art de contenter leur future. Même si une fois le mariage réglé, il fallait bien se contenter de ce que le sort avait mis dans son lit, autant allier l'utile à l'agréable ...

Mais de la manière dont s'y prenait le jeune homme, ce serait dans le lit du portier qu'il finirait, et Thorvald doutait qu'il lui apprendrait réellement l'art de déflorer la jouvencelle. Quoique ... en matière de douceur, il était maître. Peut-être saurait-il justement, guider ses mains, détendre ses lèvres serrées, lui faire accepter ses désirs inhabituels, et imprimer dans sa mémoire des images sensuelles, qu'il utiliserait plus tard avec sa promise. Pour peu qu'elle soit docile et armée ... cela pouvait marcher. Ils n'enfanteraient pas, certes, mais vivraient heureux. L'idée fit scintiller l'acier de ses yeux gris, tandis qu'au même moment, la Succube le frôlait. Ses mots murmurés et leur souffle chaud dans son cou lui arrachèrent un sourire prometteur. Il regarda amoureusement ses hanches souples s'éloigner, sa main délicate servir un autre verre pour une cliente, et reposa les yeux sur Liebault en se disant qu'elle ne perdait rien pour attendre ...


Vos joues sont déjà délicieusement teintées. Plus de vin ne saurait que vous endormir. Mais ... un bain, peut-être, saurait vous détendre ? Ou l'intimité d'une alcôve ou, mieux, celle d'une chambre ? Je vous aiderai à vous préparer et vous enverrai ensuite demoiselle à votre goût.


Le gardien avait fait le tour du comptoir, scrutant d'un œil le précepteur qui semblait ne se douter de rien. L'attitude était engageante et ferme : s'il attendait une réponse quant au choix du lieu, le colosse invitait bel et bien le jeune garçon à l'accompagner. Il fallait prendre les choses en main si l'on ne voulait perdre cette belle âme dans les tourments de l'amertume et de la frustration.
_________________
X
--Liebault

Et voila. A nouveau, il ne comprenait plus rien. Les mains crispées autour de son verre désormais vide, à en trembler, il se faisait violence pour ne pas fuir.
Il était venu. Il était entré. Maintenant, il voulait comprendre. Ses joues s’étaient enflammées à nouveau, sous le regard ironique de la belle femme. Elle avait chuchoté au creux de l’oreille du portier, et s’était à nouveau éloignée. Se moquait-elle de lui ? Il réfléchissait de toutes ses forces, refoulant cette pensée. Il se concentrait sur les regards qu’il avait entr’aperçus, et l’éloignement encore. Pourquoi la belle femme ne restait-elle pas sous les mains du bel homme, et réciproquement ? Etait-ce désagréable ?
Pourtant il lui semblait se souvenir que quand il était petit, sa nourrice lui caressait le dos pour qu’il s’endorme, et à cette époque, les rêves qui peuplaient son sommeil n’étaient jamais peuplés d’ombres comme ils l’étaient maintenant. La jeune femme le pressait sur son opulente poitrine jusqu'à ce qu’il s’endorme et… Diable ! D’où sortaient donc ces seins ?
Le temps que ses yeux quittent la vue offerte et remontent jusqu’au visage, la catin avait déjà susurré à son oreille et touché sa joue, le pétrifiant sur place. Son cœur battait à tout rompre, menaçant d’exploser dans sa frêle poitrine. Terrifié. Que fallait-il faire ? Répondre ? L’envoyer poliment chercher un autre client ? La toucher comme elle venait de le faire ? Il retint un frémissement de dégout. Il n’aimait pas non, cette caresse trop pernicieuse. Il y avait trop de sous-entendus dans ce geste pour qu’il le comprenne, et son esprit saturé de choses nouvelles s’y refusait catégoriquement.
Son regard perdu finit par croiser celui du portier. Et il s’y arrima, cette fois, oubliant la tâche dorée, oubliant la honte de cette dernière, oubliant même le percepteur perdu quelque part entre le bar et les alcôves, ou bien peut-être déjà sorti, oubliant le but premier de sa visite, et les menaces l’accompagnant. Il allait comprendre.

Un sourire éclaira son visage fin, et c’est d’une voix qui se voulait assurée qu’il déclara :
Je vous suis. Il avait oublié de préciser où. Peu importait, l’enfant suivrait le portier jusqu’au tréfonds des Enfers, avec l’assurance d’un agneau. Il allait enfin avoir des réponses…

--Ocean.


[Recherche ...]

La jeune Océan. n'avait guère eu le choix, elle devait chercher du travail, elle n'en trouvait guère chez les bonnes gens, elle n'avait pas assez d'éducation pour ça. Mais si elle rentrait chez son oncle en lui disant qu'elle n'avait toujours pas d'emploi c'était le fouet qui l'attendait, déjà une fois il lui avait dit qu'elle n'avait qu'à se vendre, après tout elle était une fille, et les filles dans son esprit n'était bonne qu'à copuler. Avançant dans les ruelles elle était perdue dans ses pensées, la pluie commença a tomber ce qui la rappela à la réalité, il fallait chercher plus activement, si non ça allait mal finir pour elle. L'eau de pluie lui coulait le long des joues, ses cheveux trempés lui donnaient un air de chat mouillé, désormais il lui fallait aussi un abri en plus d'un emploi.

Océan fini par voir une demeure animée, une sorte d'auberge cru-t-elle, elle ne savait si elle pouvait entrer ainsi, ou s'il fallait s'annoncer, optant pour la seconde solution la jeunette prit son courage a deux main et frappa a la porte.

"Toc Toc Toc"

La jeune femme attendit un moment au dehors, entendant rires et autres bruits a l'intérieur, c'était surement un endroit ou ils avaient besoin de petites mains, et Océan était capable de faire n'importe quoi pour ne pas avoir a retourner chez son oncle sans le sous et l'emploi.
Thorvald_
En enfer, les anges trainent parfois leurs ailes.

Liébault, le jeune innocent, à la torture sous la main féminine, capta l'attention de Thorvald qui lui adressa un hochement de tête rassurant. N'aie crainte petit, elle ne te veux que du bien. Mais puisqu'il ne faut pas hâter les choses, le gardien arracha non sans douceur le client aux caresses de la désobéissante Félicie, et l'entraîna vers une petite porte. Nul besoin de le toucher pour l'instant, il lui était acquis et le suivrait partout. Partout pour échapper à cette femme qui semblait le dégouter profondément. Simplement par le fait de sa féminité. Aussi, quand le gardien ouvrit la porte et se retourna, Liébault se tenait-il en effet juste derrière lui, prêt à pénétrer dans l'antre, le ventre des plaisirs et de l'abandon.

Souterrains et charnels, les lieux exhalaient leurs torrides vapeurs parfumées. D'un geste gracieux de la main, le colosse l'invita à descendre l'étroit escalier qui s'enfonçait dans la pénombre rougeoyante. Un système de feux et de conduits secrets réchauffait l'eau des bassins en permanence. Thorvald disparut un instant, pour nourrir les fourneaux. La maîtresse des bains avait disparu, et la dernière sirène n'avait semblait-il pas souhaité la remplacer. Mais les lieux gardaient leur charme mystérieux.

Les faibles lumières des torches jouaient dans les voiles et dans les reflets de l'eau d'où émanaient quelques volutes. Thorvald, habitué, prépara avec minutie linges et onguents, qu'il disposa délicatement sur le rebord du bassin choisi. Puis d'un geste ample, il vida une fiole dans l'eau et vint en faire respirer les restes à Liébault.

Le flacon pourtant vide sentait encore terriblement la rose.
La promiscuité émut soudain Thorvald. Ses yeux gris parcoururent le visage angélique, ce grain de peau si doux, la barbe naissante, le regard buté du jeune homme, qui se muait peu à peu, peut-être, en un rien de curiosité.

C'est à cet instant que là-haut, l'on frappait, mais le gardien était occupé à admirer une tache dans l'œil d'un client. Tache qui ferait tourner bien des cœurs s'il apprenait un jour à la faire jouer en sa faveur. Thorvald posa le flacon et aida Liébault à se défaire de sa chemise. Il n'avait prononcé aucun mot, émis aucun son, laissant s'établir entre eux un langage de gestes et veillant à ne point trop effrayer le damoiseau.

_________________
X
--Liebault


Il avait docilement suivi l’homme, Thorvald, refreinant au mieux son angoisse. Le cœur battant, il avait observé la porte s’ouvrir, le regard s’arrêtant un instant sur la main du portier, aux gestes gracieux, cette main même qui avait effleuré la belle femme quelques instants plus tôt. A nouveau, il tenta de sourire au portier, avant de se glisser devant lui et de descendre lentement les marches, jusque dans l’antre chaud et humide.

Yeux grands ouverts, il découvrait un décor jusqu’alors totalement inconnu. Une sourde inquiétude l’envahit à nouveau, lorsque Thorvald disparut de son champ de vision. Il resta debout, bras ballants, planté au bord d’un bassin, jusqu’au retour de son guide. Incapable de bouger, mais les sens exacerbés, dévorant chaque infime détail de cet environnement inconnu. Le clapotis de l’eau, le chuintement des torches, et surtout, la rose. Cette odeur lourde, voluptueuse, légèrement entêtante.

Il sursauta quand le géant se présenta devant lui, si près, pour lui faire humer le parfum du flacon qu’il venait de verser dans un des bassins. De la rose, encore. Furieux après lui-même, d’avoir été surpris, le regard de l’enfant s’est durcit, il se fait violence pour avoir l’air homme, pour avoir l’air viril, comme son vis-à-vis. Il est si près…

Souffle court, s’échappant par ses lèvres entrouvertes, joue empourprées à nouveau, il lève les yeux, pour capter le regard du colosse. Les paupières s’abaissent un instant, lorsqu’il se souvient de la tâche, pour se relever aussitôt, lorsque les paroles du portier se rappellent à lui. Les pommettes s’échauffent, le cœur battant la chamade, lorsqu’il affronte finalement le regard du bel homme. Incapable de se détacher de lui, il le fixe lorsqu’il dépose le flacon, lorsque les corps se rapprochent à nouveau. Quand les grandes mains effleurent sa chemise, il a un mouvement de recul, paniqué. Avant de se laisser faire, luttant contre l’envie de fuir, vaincue par la curiosité, progressivement, lorsque la riche étoffe tombe sur le sol humide.
Le garçon, le torse nu, les bras ballants, garde les yeux rivés à ceux du géant. Et maintenant ?

_________________
--Kalen.
Kalen




Lucrèce donnait plus qu'elle ne le croyait, elle n'acceptait pas seulement la contrainte, mais en jouait, et en cela, comme l'aurait fait le démon tentateur, Kalen venait de prendre possession de son âme, siège de tous les désirs, se l'appropriant, en domination totale malgré l'illusoire sentiment de contrôle que s'offrait la belle qui échappa un instant à sa vigilance, le ténébreux trop concentré sur son propre plaisir, la coquine dupeuse se jouant de la situation, s'extrayant de l'emprise du mâle qui tout autant emplit de "mansuétude" que de curiosité, laissa du mou pour mieux ramener à lui sa proie, plus tard. Sa prise délectablemment sensuelle, féline, sur cette couche, le toisant avec malice comme par défi, l'or de sa chevelure aussi langoureusement étalée qu'elle, peut-être voulait-elle le provoquer pour accroitre son doux "châtiment"?...
Pour le moins accueillante, elle l'attira alors par les hanches entre la soie de ses cuisses dans une étreinte possessive et affirmée. Il semblait être alors à égalité son amant que son client, et pouvait presque le déchiffrer dans le chatoiement aqueux des iris de la Belle...

Et c'est là que Kalen sombra, pleinement, dans une réminiscence venant se calquer à la réalité, persistante, son évanescence interrompu par le subterfuge des substances se combinant. Là sur le corps de Lucrèce, se n'était plus elle, mais le souvenir d'Eleonore Depasquier, la meilleure ennemi du ténébreux, elle aussi blonde comme les blés, et ce souvenir sur substituant graduellement à la réalité en affirmant sa présence, il se rappelait alors ce jeu d'amour suivit de mort, de ce jour où contre un mur il avait saillit Eléonore dans un bordel de Lodève en aout 1457... ce même jour où il l'éxecuta...
Depuis cette période il prit le gout d'allier au plaisir de la chair bien d'autres ambivalences dont celle de la mort et de la domination...

Kalen se maintenant des deux mains de chaque cotés de Lucrèce, se raccrocha à la réalité quand il fut capté par la lueur du regard de la professionnelle, une tout autre brillance que celle qu'arborait Eleonore , et bien heureusement, car cela aurait pu faire basculer le mâle dans un état de transe de meurtrière rien qu'en laissant libre cours à sa rage contre son ancienne ennemie se substituer à la volupté de l'instant...
Un soupire, presque de soulagement, que la belle aurait pu interpréter comme du plaisir, perça les lèvres de Kalen quand la lumineuse blonde se mit joueusemment à le dévorer de l'émail de ses dents, doucement, en une succession d'infimes morsures sur son épaule comme une pomme, croquant goulument son sacrilège qu'elle consommait largement quand l'homme s'égara à nouveau en elle sous l'encouragement griffu de ses deux mains s'emparant de ses rondeurs fessières pour mieux l'inciter à la visite renouvellée de son antre, et elle n'y employait pas plus de douceur que ne l'avait fait au préalable Kalen... bien au contraire elle semblait aimer assaisonner l'acte de la même fougue, toute en longueur déployée...
Elle avait beau le contraindre, c'était d'autant plus agréable qu'il y mettait du sien, presque en anticipant les aller et venues plus nettes, brusques, sans relâche perpétrées en elle d'une inclémence mettant à mal ses parois au suintement sans équivoque...

Le rut des prédateurs... l'accouplement des carnaires... le coït des fauves... dans un corps à corps endiablé, brusque, des élans secs faisant remonter et redescendre à intervalles régulier la belle sur le matelas... et Kalen haletant perdant son visage au creux d'une de ses oreilles...

Dans un murmure...

Vas-y Lucrece... étonnes-moi encore plus...
--Ocean.


La jeune fille attendit patiemment sous la pluie battante, peut être fallait-il entrer sans attendre. Hésitant entre repartir et entrer, la jeune fille fit plusieurs fois demi tour mais revenait finalement devant la porte... Enfin, elle prit sa décision, le froid lui engourdissait les mains, et ses vêtements trempés suivaient les courbes de son corps galbe.

Sa main atteignit la porte et se fut fait, elle entra, se trouvant dans une sorte d'anti-chambre pourprée, la lueur était faible, la jeune fille aperçut entre les rideaux une lumière plus vive, et les écarta d'une main, quel ne fut pas sa surprise de découvrir des femmes court-vêtues, et des hommes en tout genres, elle ne passa que la tête et observa, est-ce vraiment bien l'endroit pour trouver un travail? Elle hésita encore puis l'idée de son oncle réapparut, elle secoua la tête et s'avança, une place de simple cuisinière ou de serveuse, il devait bien y avoir ça ici...

La jeune fille passa a travers la salle en hésitant, s'excusant presque d'apparaitre ici, les yeux baisés, elle s'approcha du comptoir et demanda d'une voix faible ou se trouver le tenancier.

"Bonjour...Excusez moi, je voudrais voir le tenancier, je cherche un travail..."

Océan regardait obstinément ses lacets et se tordait les mains, pas très alaise dans cet environnement.
--Lucrece


L’échine se courba une fois encore, soulevant le dos du matelas, geste ponctué d’un agréable gémissement, alors même qu’un souffle vocal se perdait dans l’écoutille grande ouverte de la blonde dont la tête encore à même le couvre lit permettait le point d'équilibre de ce buste submergé de frissonantes sensations. Un instant auparavant, elle avait pourtant cru le perdre, les iris d’ébène ayant viré à un sombre plus prononcé encore qu’à l’ordinaire, mais bien vite, il avait retrouvé sa vigueur en reprenant ses brusques mouvements de bassin guidé par sa propre impulsion. Intrigante sensation que celle d’être avec un autre, rapidement chassée par sa demande susurrée. L’étonner, elle ne demandait que ça...manquait juste son aval, qu’elle recevait à cet instant avec délice, entre deux caresses et une entrée triomphante du mâle qui la surplombait dans son intimité.

Un sourire coquin s’étala alors sur les lèvres carminées, qui se lancèrent à nouveau à l’assaut du cou alors que les mains féminines s’emparaient de leurs homonymes masculines et que se redressant, la catin vint, renverser les rôles...la chatte prenant le dessus sur le loup au centre de ce lit pourprement leur ! A califourchon, sur le ténébreux, Lucrèce n’avait plus qu’une pensée…le clouer au matelas ! L’y attacher avec délicatesse, mais avec force cependant, l’idée avait germée, et c’est en glissant sa main disponible sur le torse nu du corps auprès du sien qu’elle s’en alla cueillir sa ceinture de corde abandonnée au pied du lit de l'autre menotte.

Une fois munie de cette dernière, elle ramena les mains de Kalen au dessus de sa tête, et ligota fermement celles ci avec la dite ceinture. Elle se redressa offrant à son client, une vue de son propre buste dénudé, cheveux tombant en cascade le long de ses épaules, les ombres lumineuses des bougies jouant avec grâce sur la peau parfumée. Et contre toute attente, plutôt que de lui laisser cette vue qu'il semblait affectionner à en croire la convoitise qu'elle lisait dans ses yeux, elle lui offrit son dos, s'installant à califourchon sur sa monture devenue favorite.

La catin oeuvra dans un premier temps à réveiller le levier qui avait perdu de sa droiture lors de ce moment de répit en y frottant son coquillage humidement nourri après ces différentes marées. Pourtant, ce n’étais pas cette antre là qu’elle lui réservait mais une toute autre plus sombre et encore peu visitée… Rares étaient d'ailleurs ceux qui étaient prêts à se damner, au risque d’être excommuniés pour avoir goûté à ce plaisir encore plus interdit, bien loin d’un échange classique lié à la simple procréation ! Mais la blonde sentait que Kalen, ne craignait en rien ce châtiment et qu’au contraire, il aimerait assez cela...

Le privilège était grand en tout cas, car une certaine confiance était nécessaire, mais cette nuit là, nulle question de confiance, elle avait envie de se faire violence, de goûter encore un peu plus à l’interdit, de poursuivre encore cette damnation exquise chaudement entamée. Et c’est donc de sa main experte qu’elle guida le gourdin vers une autre découverte.
Puis, elle imprima un mouvement ondulant à son bassin et laissa l'obélisque l'initier aux joies du ciel. Elle en serait presque venu à regretter qu'il ne puisse la toucher si, elle ne savait pas son regard posé, presque caressant sur la cambrure de son dos qui se mouvait avec grâce variant son itinéraire pour toujours aller à la rencontre du droit édifice. La longue chevelure blonde caressait son dos, alors que sa tête penchée vers l'arrière indiquait un délice tout autre que celui le précédent. Mais, elle avait cela dit gardé cette fougue, et cette manière brusque de contact qu'ils avaient établis, ne cherchant nul adoucissement dans cette relation enflammée, sulfureuse de désir et de plaisir.

Elle était maîtresse de ce que son corps ressentait, maîtresse des frissons du sien, les exhalaisons de la bouche du ténébreux lui donnant un sentiment de contrôle illusoire, puisqu'elle n'était qu'un objet de tentation vendu à ce diable là... L'envie d'être punie s'insinuait encore plus durement dans les veines en ébullition, des idées toutes plus saugrenues s'invitant en son esprit, résultantes des brumes végétales. La jusquiame, lui laissait appercevoir tout un autre monde... Et elle dansait toujours, ballerine délicate en arabesque sur une de ses pointes, mêlant les pas, virevoltant tantôt dans un délicat entrechat, tantôt dans un violent grand jeté...Elle dansait abandonnée, offerte, pour elle et pour lui, seul public de ses déhanchements.

Puis, se rappelant qu'un plaisir qui dure n'était jamais négligeable, elle cessa son ballet, laissant son porteur se reposer près de son fessier. Et se retournant ensuite vers Kalen, délesta une de ses jambes d'un bas de soie...le fragile tissu oublié, un instant après, glissait sur les paupières, obscurcissant la vue de ce dernier, elle dégagea alors les mains...Une nouvelle expérience sensorielle serait sûrement à prévoir...


Thorvald_
[Aux bains]

Un instant il capta dans le regard du jeune homme un rien de rébellion mêlée de crainte. Un léger mouvement de recul, puis Liébault se reprit, ému, craintif, intimidé, et s'abandonna à sa curiosité, à sa quête de savoir. Savoir ce qu'il était vraiment, savoir ce pour quoi son cœur flanchait. Donner une réponse à ses questions adolescentes : suis-je masculin, féminin ... que voir en l'autre si déjà je ne me vois moi ... Questionnements infinis dans lesquels le gardien avait tranché. Je suis tout et je vois en l'autre au-delà de son enveloppe.

Thorvald regarda la chemise au sol, puis le jeune homme, ses mains, son torse dénudé dont il sentait presque la tiédeur, ses yeux où les peurs s'étaient apaisées. Il attendait la suite, espérait un guide, une explication de son émoi, ignorant que Thorvald avançait sans calculs. Sans le quitter des yeux, le colosse acheva de le déshabiller, lentement, ne laissant troubler le silence que le froissement du tissu et le claquement du cuir sur le sol. Après s'être relevé de l'avoir aidé à ôter ses bottes, le géant recula d'un pas et le regarda sans honte, simplement, admirant cette parfaite et naturelle nudité offerte à lui, ces courbes encore timides, la douceur du duvet, les mouvements incertains. D'un geste ample il l'invita à pénétrer dans le bassin et à profiter de la chaleur de l'eau, réconfortante et protectrice. L'eau qui drape et dévoile à la fois, qui porte et qui transporte.

Profitant de cette incursion aquatique, tandis que Liébault lui tournait le dos, Thorvald se déshabilla à son tour et se glissa silencieusement dans le bassin. L'instant d'après, il était contre le jeune garçon, onguent en main. Il savait qu'il devrait se contenter de le préparer pour accueillir un des pétales de la Rose, simplement le mettre en confiance, le laver de toute honte, rincer sa timidité, et passer le relais. Mais à nouveau ce corps si svelte et doux l'attirait, et il doutait lui-même de comment tout cela allait se terminer. Il se frotta les mains entre elles et entreprit d'étaler la pâte odorante sur les épaules nouées du jeune homme.

_________________
X
--Liebault


Et les mains du géant de s’affairer sur lui encore, le déshabillant comme une servante de bain l’aurait fait. Pourquoi faisait-il cela pour lui ? Ce n’était de toute évidence pas son rôle en ces lieux !
Troublé, l’enfant rougit, baissa les yeux, les releva, pour les baisser à nouveau, cherchant des réponses à des questions trop floues. Il finit par se laisser manipuler, comme s’il était chez lui, dans sa chambre, et que son valet s’occupait de lui. Il ferma les yeux, pour ne plus penser à l’homme qui le dévêtait, pour voir un serviteur à sa place, pour essayer de se sentir à l’aise, pour essayer de retrouver des repères.
Rien de plus difficile.
Le clapotis de l’eau, la chaleur moite, le lourd parfum de rose, le froissement doux du tissu et le bruit sec du cuir sur le sol humide étaient impossible à oblitérer totalement.

Il ne rouvrit les yeux que lorsque les mains se furent éloignées de lui, après lui avoir retiré sa dernière botte. Levant le regard, il croisa celui du colosse, qui le détaillait, sans gène. L’adolescent rougit, tenta de balbutier quelques mots, mais ne se déroba pas au regard inquisiteur. Ravi tout de même de se glisser dans l’onde, masquant, ne serait-ce qu’un peu, sa jeune virilité. Dos tourné au bel homme, pour dissimuler ses joues empourprées.

Perdu dans ses questionnements sans fin, il n’entendit pas Thorvald se glisser dans le bassin, et sursauta lorsque ses mains se posèrent sur lui. Furieux de s’être laissé surprendre, à nouveau, il serra les poings, bras plaqués le long du corps, tendu au possible. Pour finir par se détendre, imperceptiblement, se laissant aller contre les grandes mains. Il restait silencieux. Les questions tourbillonnaient dans son esprit, trop, trop vite, pour qu’il puisse les formuler. Il ferma à nouveau les yeux. Concentré sur le contact des mains sur ses épaules, l’odeur de l’onguent, la douceur de l’eau, le souffle du colosse, il essayait de toutes ses forces de repousser l’angoisse et l’incertitude.


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--Felicie
Félicie avait du abandonner son petit homme pour le laisser aux mains de Thorvald. Mais elle ne comptait pas en rester là. Voyant les deux hommes disparaître derrière une petite porte, elle eut une grande envie d'être curieuse. S'assurant qu'on ne la regardait pas, elle passa elle aussi la porte, après avoir laissé un temps suffisamment long à son sens pour que les deux hommes puissent s'éloigner. Elle descendit à son tour l'étroit escalier. Elle se rejeta dans l'ombre en voyant les deux mâles. Thorvald déshabillait le jeune homme et l'installa dans le bain. A son tour, il se déshabilla et pénétra à son tour aux côtés de Liébault. Félicie ne perdit pas une miette de ce spectacle offert à elle en toute discrétion. Elle espérait continuer à assister à la scène, mais elle voulait également se trouver au milieu des deux hommes pour goûter à leurs corps qui venaient de lui faire tant d'attirance. Elle venait de voir leur deux virilités de loin, et elle aimerait maintenant les voir de plus près, et pourquoi pas les sentir sur son corps.
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