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La Rose Pourpre, Bordel des Miracles (2ème partie)

--La_sentinelle


Le portier pouvait crever s'il espérait qu'elle ôte sa dague de l'endroit où elle se trouvait.

Ignorant superbement les personnes qui les entouraient, elle avait suivi son maître de sa démarche féline, sauvage.

Orgueil démesuré, voilà c'qui donnait à la sentinelle cet air intouchable. Les paroles de Raven aussi. Elles avaient le don d'la maintenir à flot. D'la faire cavaler aussi.
Sentir ses doigts enserrer les siens.

Assise aux côtés du Mordcoeur elle se pencha et prit ses lèvres, goûtant leur saveur avec force et désir retenus.

Les quittant à regret elle sussura venimeuse :

Oui... Mon précieux...
Tu me sais si bien.
Mais j'enrage... Et sais tu pourquoi ?


Elle fixa son regard gourmand sur les lèvres de son amant et continua :


Cette chienne, sale rouquine.... A qui tu as donné toute lattitude pour faire fleurir ce bordel n'a aucun respect de toi et préfère te laisser moisir hors ces murs comme un foutriquet alors qu'elle devrait se prosterner et t'accueilllir comme un roi... Oui j'enrage mon unique...




--Obscure
Obscure vit bien qu'elle avait dérangé La Sucube et s'en voulait un peu. Elle fut un moment déstabilisée lorsque la reyne pourpre lui dit de descendre avec lui et si Aemilina n'était pas là et bien qu'elle s'en occupe. la servante se reprit bien vite et tourna les talons et alla à l'alcove où se trouvait Valric. Elle poussa doucement les tentures et se mit à genoux pour être à sa hauteur et dit:

Vous pourrez avoir un bain. Je ne trouves pas celle qui s'en occupe normalement, mais La Succube m'a dit d'essayer de la trouver et sinon ce sera moi si vous le voulez bien sûr qui s'occupera de vous. La Reyne pourpre me fait dire aussi que vous aurez une chambre avec de la compagnie. Vous n'avez qu'à m'avertir lorsque vous serez près pour votre bain.

Obscure ne comprenait pas pourquoi elle était aussi gênée. Pourtant, la première fois qu'elle l'avait vu elle n'avait pas manqué de confiance, mais présentement la jeune femme se sentit timide. Chose rare chez elle. Obscure avait toujours été une femme avec plusieurs personnalités. Sa personnalité changeait très souvent. Cela dépendait de la situation et de la personne devant elle. Toujours face à lui à genoux, elle attendait sa réponse. Elle replaça la méche qui depuis le début de la soirée tombait sur ses yeux. L'homme devant elle n'avait pas changé ou presque. Il avait l'air beaucoup plus confiant et son regard n'était pas le même. On dirait qu'il était plus dûr. Obscure avait la langue qui lui démangeait de lui demander de lui raconter ce qu'il a vécu, mais elle se retint...
Lyhra
Avant même que celle des sœurs demeurée plantée en face d’elle n’ouvre la bouche, celle de la Succube s’arrondit en exclamation muette de surprise.

Les tentures s’étaient écartées encore une fois laissant passer … Raven !
Elle ne l’avait revu depuis cette fameuse nuit, quelques mois auparavant où elle avait contre toute attente gagnée la jouissance du quartier pourpre et cela sans bourse délier. De toutes les façons elle n’avait pas encore à ce moment là recouvré le coffret de joyaux que la Miette avait récupéré pour elle dans les ruines du Liquoré et si Raven avait tenté de lui soutiré de l’or, l’affaire n’aurait pu se faire sans bien des soucis.

C’était un bel homme au charme étrange et en tous cas toujours énamouré de sa poissarde à voir comme il lui léchait la pomme.
C’en était écœurant de gâcher bonne marchandise avec cette souillon.
Elle haussa légèrement les épaules, faisant mine d’ignorer leur passage qu’elle avait pourtant suivi du coin de l’œil mais tournée comme elle l’était, rien ne permettait d’affirmer qu’elle avait pu les voir.

Le brouhaha avait dilué leurs paroles et c’était mieux ainsi tant ceux de la Sentinelle l’aurait mis en rage.
Elle savait que Raven s’amuserait de leur inimitié et ferait même plus que cela, il prendrait un malin plaisir à les aiguillonner pour se repaitre du spectacle…

Oui, bien sur, c’est à Raven qu’elle devait tout cela, mais un don est un don, elle l’en avait remercié et lui avait offert certains avantages. Pour elle l’affaire était close et elle ne se sentait liée par aucune obligation ni servitude.
S’attendait il qu’elle se traine à genoux à ses pieds jusqu’à la fin de ses jours ?!
Ce quartier, cette maison, c’est elle qui en avait fait ce lieu enchanteur et elle en payait assez le prix !
Sa poudre ! Il fallait qu’elle la prenne d’ailleurs, pour faire refluer le poison loin dans ses veines… ô Shadahar, je te maudis ! Dieu sait combien de fois elle allait proférer cette imprécation.
Oui, elle payait déjà un prix exorbitant…

Qu’il soit ici la surprenait et qu’ELLE l’accompagne encore plus.
Il ne venait donc pas profiter des Roses du Bordel comme elle lui en avait fait la proposition, gratuitement.
Que voulait-il alors ? Elle le saurait bien assez tôt et reporta toute son attention sur la jeune femme en face d’elle, attendant de connaitre le motif de sa venue…

_________________
pnj
Soulagement de l'entendre dire qu'elle détenait des clés et pouvait les aider... Peut-être leurs pérégrinations allaient-elles enfin se terminer et positivement...

La propriétaire?

Cette question lui échappa comme un petit cri qu'elle fut incapable de retenir. Mais elle n'alla pas plus loin car la belle rousse, sans doute la Succube se dit Anthigone en opérant une incroyable transitivité des égalités, était sollicitée pour autre chose par une des jeunes filles de l'établissement.
Elle laissa alors son regard trainer tout autour, passant sur les les hommes et les femmes présents, revenant au comptoir où la tenancière, charmante par ailleurs, tendait un verra à Ysmaine.
-Ressaisis-toi, tite soeur- lui dit-elle en pensée...

Soudain, son attention fut captée par un mot prononcé juste à côté d'elle par la Succube.
Un lieutenant?...ici?...
Immédiatement sur ses gardes, Anthigone essaya de se calmer en se disant que les deux jeunes filles n'étaient pas si importantes que ca pour que toutes les polices du royaume soient mise en état d'alerte... Pourtant un meurtre restait un meurtre, quelles qu'en soient les raisons, et si les jumelles étaient arrêtées, le châtiment terrible... Elle ne pouvait prendre ce risque, elle avait juré de protéger Ysmaine jusqu'au bout...
Elle repéra le lieutenant en suivant des yeux la dénommée Obscure, repartie le rejoindre. Il fallait absolument se méfier de cet homme et de ses comparses, si jamais d'autres que lui étaient des habitués du lieu...

Elle fut tirée de sa filature mentale par un Pardonnez-moi plutôt bienveillant lancé par la Succube. Elle contrôla alors son inquiétude pour lui faire part de la raison de leur présence.

Et bien, nous sommes ici parce que nous recherchons du travail, ma soeur et moi...

Elle anticipa d'éventuelles questions en ajoutant:

Nous savons de quoi il en retourne, et nous avons discuté de la question. C'est ici que nous souhaitons être, pour le moment, si vous avez de la place et du travail pour nous...


Elle attendit la réponse, ses yeux faisant machinalement des aller-retour entre ledit lieutenant et la patronne de la maison.
pnj
Ses yeux fatigués observaient sans curiosité la scène entre la tenancière du bar et le jeune homme à ses pieds.
Remettre un homme à sa place, elle n'a jamais su faire ça...
A juste mis le sien à la seule place d'où il ne pourrait plus jamais bouger...

Pensées qui l'obsèdent et qu'elles voudraient voir disparaitre.
Regarder avec un plaisir non dissimulé le verre qui se tend et sourire sans rien répondre à l'oeil rieur et la question faussement polie de la belle brune.

Se saisit du verre et observe quelques instants ce liquide qu'elle ne reconnait pas.
En boit une bonne gorgée et laisse le tout exploser dans sa tête qui n'en demandait pas tant.


Ca...

Ecarte son corps du comptoir, la main toujours posé sur le bois, puis revient, dans une vaine tentative d'atténuer les effets de l'alcool. Secoue la tête et attend quelques secondes avant de pouvoir articuler clairement, un air de défi puéril dans les yeux.


Ca me convient parfaitement..Merci..

Plonge ses yeux dans ceux de la tenancière et avale ce qui reste de la liqueur.
La nouvelle expérience qu'elle venait de vivre lui permit de mieux contrôler l'explosion dans sa tête et dans son corps.
Un sourire qui s'ébauche sur une sensation de légèreté.


La vérité, c'est que j'en avais bien besoin..et j'en prendrai bien un autre si possible!
Lyhra
Oui, la propriétaire, en personne.
Vous étiez vous attendue à un homme ?
Ajouta t’elle en souriant de l’expression de surprise qu’elle avait cru voir sur son visage, durant un quart de seconde.

Si cette jeune femme sait un tant soit peu où elle est, elle sait aussi qui est la Succube…
Quelqu’un peut-il se permettre aujourd’hui d’ignorer qui est la Reyne Pourpre ?

Un sourire facétieux se glisse à mi lèvres lors d’une pensée qui vient tout de suite après avoir prononcé silencieusement son « titre »… Qu’est-ce qu’une … Sentinelle … face à moi ?
Rien qu’une paysanne mal dégrossie qu’on peut toujours affubler d’une jolie robe et de poudre aux joues, elle sentira quand même toujours l’auge à cochons d’où on l’a tirée.

Certains pourraient se dire que le jugement de la Succube est bien dur à l’égard de la bonne amie du sieur Mordcoeur, mais… l’histoire dira qui a raison…


Du travail ? Bien sur… reprit elle en chassant la Sentinelle de ses pensées.
Et votre sœur et vous êtes prêtes à … « ce dont il retourne » j’imagine… ?
Demanda t’elle avec une pointe d’ironie amusée,
Avez-vous quelques expériences dans la manière de contenter les hommes ?
Et je ne parle pas de ce qui se passe dans la couche d’un époux…

On se s’improvise pas catin, pas quand on veut travailler chez la Succube.
Il faut aimer ça et même si c’est pour payer sa croute, il faut le faire avec panache. Une catin aux yeux tristes et qui sursauterait aux moindres attouchements serait une catastrophe pour le commerce et sa réputation, à elle, la Reyne Pourpre.

Il fallait alors s’assurer que ces deux là sauraient faire honneur à la Maison Pourpre.
Une marguerite c’était peut être joli mais ça n’avait rien d’une rose…

_________________
pnj
Tout s'active autour, mais Belombre ne rompt pas le lien qui court entre eux deux. La pâle jeune fille se perd dans le sombre regard. De l'extérieur, leur couple doit détonner.
La jeunesse en rare point commun atténué, par celle presqu'enfantine de Demetria, et celle plus expérimentée de Belombre. Mais dans les teintes, l'allure et la conversation, les différences marquent l'adage qui veut que les opposés s'attirent. Aussi insaisissables l'un que l'autre, ils avaient pourtant partagé lors de cette conversation bien plus qu'il ne semblerait.


Surtout n'arrêtez pas d'être spontanée dans l'éveil de vos émotions, cela fait partie de vos charmes, les brimer serait vous trahir. J'aime à croire, par le rosissement de vos pommettes, d'avoir le plaisir de vous plaire un temps soit peu.

Le principe des émotions est de ne pas toujours les controler... Comme pour appuyer ses propos, les émeraudes se font brillantes, et le rose présent, comme pour rendre cette teinte en carnation naturelle des pommettes de la Vierge.
Oui, vous pouvez même en être sûr. En tout cas, certaines de ses nuances.

Le lien visuel brisé un instant. Le jeune homme se penche sur la table, griffonnant sur un parchemin elle ne sait quelle promesse ou menace, jouant de la cire et de son scel. Escapade profiteuse aux prunelles vertes qui s'en vont chatouiller la salle et les acteurs de la scène qui se déroule au Bordel.
Des allées, venues, de mauvais sketchs et du comique de répétition. Obscure, toujours obséquieuse, des choses qui, servante ou catin, ne changent pas. Comme une envie d'un croche-pattes, comme une envie de la secouer. Incontrôlable. S'aviser qu'elle colle cette fois-ci une tête connue.
Un sourire en esquisse vers Valric, rencontré il y a peu, une discussion écourtée pour cause de promenade en escorte de la Maquerelle pour celui qui portait le nom de Gambiani, avant qu'il ne se fasse conduire dans une alcôve.
Rexanne en posture étonnante, un homme lui ayant sauté aux pieds par dessus le comptoir. Un instant le sourcil se hausse et s'étonne, mais pas le temps de se poser plus de questions, ni même de remarquer La Succube en discussion avec les postulantes, que Belombre a contourné la table, et à côté s'arrête.

Un battement de coeur en raté, en pleine promenade mentale, et le pensant occupé avec un parchemin, elle ne l'a pas vu arriver près d'elle. Sentir la chaleur du corps de cet homme jusqu'à soulever le fin duvet sur son bras... Et rechercher de la prunelle l'onyx de son regard.


J'aurai aimé continuer à deviser avec vous, malheureusement il me reste quelques affaires à régler ce soir qui ne souffre pas d'attendre.

Son souffle qui vagabonde le long de son cou, glissant jusqu'au creux de son oreille...Comme la missive trouve place dans sa menotte.

Je vous promets de venir finir cette conversation demain, en attendant, donnez cela à votre "mère".


La pupille qui s'écarquille légèrement, le sourire qui étire timidement les lèvres de la Pucelle, un regard qui fuit un instant, recueillant la promesse, lourde du poids de la missive, qu'elle espère bien, au fond d'elle, voir se réaliser.
Et un frolement, en scel de cette promesse, une douce caresse de ses lèvres au bas de sa nuque, entre deux boucles qui se sont écartées comme pour permettre ce premier contact étranger sur la peau diaphane de la belle. Le rose en rouge carmin, des papillons en tourbillon en elle, un clignement de paupières pour se reprendre, relevant vers lui un minois entre plaisir et perdition.
Personne ne l'aura jamais approchée autant. Bientot viendra l'heure. C'est donc ça, la séduction ? En naïveté séduite, elle espère que le jeune homme sera celui qui aura l'heur de la toucher pour la seconde fois, puisqu'il vient de s'octroyer le premier contact masculin, chaste il est vrai, qu'elle aura eu dans sa vie.

Et de l'imiter, décroisant ses jambes, les recouvrant du tissu fluide qui coule sur sa peau tandis qu'elle se remet à son tour sur ses pieds, lui faisant face.


Bonne soirée Démétria, votre compagnie m'a été très agréable.


Qu'elle continue aussi bien qu'elle a commencé et elle sera bonne.
Merci à vous pour le verre et la conversation, qui me fut agréable également.
Au revoir donc, Belombre.


La jeune fille incline la tête, laissant glisser la rivière rousse sur son épaule, puis plongeant le vert dans le noir une dernière, lui offre un sourire de la même délicatesse que sa gorge qui palpite encore de l'émoi éveillé par un simple affleurement dont elle garde la chaleur sur sa peau.
Et d'un geste, qu'elle accompagne d'un pas, elle s'éloigne de la table.
D'un souffle elle envoie un dernier "Merci" avant de signifier par l'échappée de son sourire vers d'autres horizons qu'il peut s'en aller sans offense.


______________________
--Dusaan


Elle l'avait touché ! Elle l'avait touché ! Elle avait prit son menton entre ses doigts (qui fleuraient des parfums de liqueurs et d'épices), et sa peau en frémissait encore. Ce contact irradiait sur les nerfs de son cou et de sa poitrine, s'infiltrant sournoisement jusqu'au cœur, tel un poison à action rapide.

Sur le coup, Dusaan s'était redressé vers elle, prêt à sacrifier sa joue à une gifle méritée. Mais elle avait parlé. Qu'avait-elle dit, déjà ? Il ne savait plus, tout occupé qu'il était à admirer le mouvement de ses lèvres sensuelles, puis se perdre dans son regard, dans les yeux de Rexanne où était passé un sentiment de ... pas de pitié. Ni de dégoût non plus. De compréhension peut-être. Un bref instant, elle s'était révélée elle-même, sans fard, et il avait eu la sensation qu'elle entrouvrait sa sensibilité.

C'était plus qu'il n'aurait jamais espéré. Il se voyait déjà, palpitant d'envie, approchant ses lèvres, goûtant son souffle, dévorant sa bouche et la culbutant derrière le bar mais ... hum ... il lui restait une once de raison, quelque part, dans un coin de son cerveau malmené. Ca tombait bien, il n'était pas invité :


– Reprenez derrière le bar cette place qui est la votre, et faites moi le plaisir de profiter de mes services : les boissons.

Alors, docile, il s'exécuta. Elle fit son office. Il but. Il donnait à chaque fois une des pièces de Luinwe, qu'il avait dans la poche droite.
D'autres vinrent quémander à la source des doigts de la tenancière.
Lui, s'arrimait au bar. Il avait déjà bien éclusé depuis le début de la soirée. Des bulles de cervelle éclataient à la surface, emportant avec elles mémoire et vanité.
Il la regarda longuement aller, venir et le resservir. Par mégarde, il payait maintenant avec ce qu'il avait dans la poche gauche. De petites perles de verre, bleues, vertes ou rouges, qui reflétaient la lumière avec grâce, éclats insolites.

Il finit par s'endormir la tête sur le bar, propice billot qui mettrait fin à ses souffrances.

Plus personne ne faisait attention à lui quand on entendit le fracas d'un corps qui tombe. Ca ne l'avait même pas réveillé.
--Thorvald
Les entrées se calmaient.
Il devait se faire tard.
A l'intérieur, la Rose était animée et sa propriétaire, inquiète tantôt de la venue de clients, devait se réjouir.

Thorvald avait la sensation d'avoir vécu en une journée, toute une vie, et commençait à ressentir légère fatigue et grande faim. Il jeta un dernier regard dans la ruelle. La pluie continuait de battre les toits et les pavés, rinçant les frasques des derniers jours, effaçant les traces de misère, diluant l'encre de leurs vies pour donner à demain une page blanche et vierge où les destins se mêleraient de nouveau, éternelles réécritures des dieux les plus délurés. Mais pour l'heure, l'encrier avait répandu sa nuit dans la rue noire et silencieuse. Il ferma donc la lourde porte d'entrée, cadenassa les armes des visiteurs dans une malle prévue à cet effet, et rejoignit la salle à son tour.

D'un coup d'oeil rapide, il s'assura que tout était en ordre. Pour autant qu'on puisse parler d'ordre dans un bordel. Il sourit à La Succube, occupée à accueillir la jeune fille qu'il avait fait entrer auparavant. Line était toujours au bar, il s'installa entre elle et Chloé, tout en glissant une main amie sur les épaules de la douce ondine.


Chère Rexanne, je sais qu'il n'est point l'heure, mais n'auriez-vous pas sous la main quelque douceur capable de calmer mon appétit ?


Ses propos à double sens s'accompagnèrent d'un malicieux sourire empli d'innocence feinte. Puis il constata que le soldat et Obscure avaient disparu. Il en fit discrètement part à Chloé qui surveillait son monde d'un œil implacable depuis le comptoir.

La jeune souillon se laisserait-elle finalement tenter par les joies du tapinage ? ... La prostitution est faite de plus de sacrifices que de joies, mais elle garde une part d'agréables surprises que chacune espère intérieurement en montant avec un client.

N'est-ce pas, Dame Chloé ?


Faire parler l'Intendante la ramènerait peut-être à de meilleures dispositions. Il ajouta dans un demi sourire entendu que cet instant palpitant de la découverte de l'autre, prélude à de potentiels délices, lui manquait presque.


Si vous avez parfois quelques nobles dames en quête d'extase et prêtes à y mettre l'argent de leur époux, ou même l'inverse ... pensez à moi.

Heu ... dites-moi, voulez-vous que je le ramasse et le mette dehors ?


Il désignait du menton l'homme étalé devant le bar, ivre mort.

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Rexanne
- La vérité, c'est que j'en avais bien besoin... et j'en prendrai bien un autre si possible!

Celle des jumelles qui se tenait devant elle avait parut à premier abord un peu secouée lorsque le chemin de son gosier fut honoré du passage de sa liqueur tumultueuse. Mais finalement elle finit son verre d’un coup, après avoir ancré son regard dans celui de la tenancière du bar, comme si elle voulait lui signifier qu’elle relevait le défit, le poussant même au point de commander une nouvelle fois la même chose.

La brunette facétieuse lui décocha un clin d’œil tandis qu’un nouveau verre, plein, glissait devant elle. Les verres pleins se succédaient également devant le phénomène qu’elle avait eu à ses pieds et qui avait docilement reprit sa place derrière le bar. En échange de chaque verre des pièces de monnaie tintaient sur le comptoir avant de venir grossir la bourse secrète de la Rose. Lorsque les pièces furent épuisées se fut le tour de perles en verre multicolores et ma foi plutôt jolies. Les rouges particulièrement lui avaient tapé dans l’œil, faudrait qu’elle les négocient le lendemain lors du partage car elle se voyait bien en orner son cou estropié.

Le flot de clients entrant se tarissant, Thorvald finit par regagner la salle et plus particulièrement le bar, une main déposée sur l’épaule de la douce Line qui n’échappa pas à l’attention de la Maitresse des boissons.

- Chère Rexanne, je sais qu'il n'est point l'heure, mais n'auriez-vous pas sous la main quelque douceur capable de calmer mon appétit ?

Les paroles, dont son esprit retord ne manqua pas de relever le double tranchant, firent naître une nouvelle lueur amusée dans ses pupilles étincelantes. Toute la soirée lui demanderait-on de calmer un appétit ? Le sourire d’apparence innocente qu’il lui offrait de concert acheva d’établir son envie d’entrée dans la danse, un sourire éblouissant et ouvertement taquin aux lèves.


– Il n’y a point d’heure pour se faire plaisir, voyons ! Lorsqu’une envie se fait sentir c’est toujours la bonne heure.

Un regard espiègle plus tard, elle voltait et gagnait la cuisine pour y fouiner parmi les plats que Baba prévoyait toujours, pour les clients affamés comme pour le personnel du bordel. Elle se saisit de pain frais et encore tout chaud, d’une terrine et d’un bocal de cornichons au vinaigre, puis revint vers le bar les bras chargés avant de déposer le tout devant le portier avec un sourire entendu.

A sa grande surprise elle le retrouva en pleine « discussion » avec Chloé, il avait peur de rien le gars ! Quelques nouveaux verres furent servis à Dusaan bien qu’il était maintenant évident à son œil de connaisseuse qu’il était désormais gris. Pourtant il semblait tenir à continuer à ingurgiter la boisson à une vitesse vertigineuse et ce n’était pas son rôle de l’en empêcher, aussi lui servait-elle toujours ses verres sans protester, le regard amical et le sourire aux lèvres…

Jusqu’à ce que ce malheureux corps ne puissent plus éponger et s’affale sur le comptoir avant de choir à même le plancher. Thorvald se proposa immédiatement pour le soulever et le remettre dehors bien sur, mais la proposition chiffonna la belle. Il n’était pourtant pas question de lui permettre de coucher à la Rose, du moins pas sans compagnie aucune, et elle le savait. C’était juste que bien que l’aspect d’un roc, la brunette elle n’ignorait pas l’empathie et elle comprenait que trop bien pourquoi cet homme se retrouvait par terre à l’heure actuelle. Un bordel, quelle meilleure solution pour partager sa couche avec une femme consentante à moindre effort ? Et pourtant lui était resté seul après avoir essuyé trois refus. Vraiment pas de bol...

Elle secoua donc la tête en dénégation, le regard pausé sur le portier serviable.


– Je m’en occupe. Finis donc plutôt ton en cas au calme.

Joignant aussitôt le geste à la parole elle fit le tour du comptoir pour aller relever son œuvre. Usant de sa poigne non négligeable de mercenaire qui en avait vu, elle eut tout de même bien des difficultés à remettre l’homme sur pieds, un bras passé sur son épaule tandis qu’elle le maintenait par la taille.

– Allons, debout. A ce stade c’est votre couche qu’il vous faut regagner sans tarder. Je vous conseille de penser à boire pas mal de flotte, ça vous évitera un mal de carafon trop cuisant demain. Peut-être même que vous serez le soir assez en état pour revenir nous voir !

Si ses jambes acceptaient encore le porter ils gagneraient sans plus d’encombres le hall d’entrée et sa porte. Toujours était-il que s’était la direction qu’elle tentait de lui faire prendre.
{chloe_la_douce}
Décidement, il était aussi doué avec ses pieds qu'avec sa langue !
Sous entendre qu'elle savait quelque chose de l'émotion d'une fille montant avec un client, c'était bien mal la connaitre.
Elle répondit d'un ton assez glacial pour faire geler un volcan en toisant l'importun du haut de son tabouret.


Citation:
... La prostitution est faite de plus de sacrifices que de joies, mais elle garde une part d'agréables surprises que chacune espère intérieurement en montant avec un client.

N'est-ce pas, Dame Chloé ?


- Je ne vois pas trop quelle surprise peut être agréable, provenant par exemple, d'une brute de votre espèce.
Mais je suis mal placée pour savoir ce que ressentent les filles quand elles sont à l'ouvrage. Contrairement à vous, elles le font avec coeur et conscience.


La phrase suivante fit parvenir un sourire mauvais sur les lèvres de l'intendante. Ainsi, c'était pour ça qu'il avait frappé Anma : limiter la concurrence !
Il escomptait visiblement se faire sa propre clientèle féminine et il avait mis hors concours le seul homme habilité à vendre ses services à la Rose. Tout s'expliquait finalement.
Un petit rire mauvais la secoua.


-Vous ? Vendre vos charmes à une femme ?
Mais vous rêvez ! Quelle femme serait assez folle ou assez en manque d'homme pour vouloir payer un rustre. Si vous voulez pratiquer ce genre de choses, allez donc trainer dans une ruelle. On ne propose pas de marchandise avariée à la Rose.


Dégoutée, elle se leva de son tabouret et alla prêter main forte à Rexanne. Elle préférait encore la compagnie d'un ivrogne mal embouché à la présomption du fat portier.
Jamais elle ne lui pardonnerait ce qu'il avait fait à Anma, surtout pas maintenant qu'elle avait percé ses motivations à jour.

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--Thorvald
Thorvald avait souri aux sous-entendus coquins de Rexanne et l'avait remerciée pour l'en cas. Il avait noté le tutoiement, conscient ou non, auquel elle était passée, sorte de considération nouvelle pour son statut à la Rose. Il la regardait se démener avec le client aviné tout en écoutant Chloé d'une oreille. D'ici on pouvait l'admirer sans le paravent que faisait d'ordinaire le comptoir. Habile et expérimentée, elle soulevait l'homme avec technique pour le traîner vers l'entrée.

Mais je suis mal placée pour savoir ce que ressentent les filles quand elles sont à l'ouvrage.


Il haussa un sourcil, signe de dépit mêlé d'une pointe d'exaspération. Il en avait vu des mal léchées, mais celle-ci, c'était vraiment le summum ! Qui avait bien pu l'affubler d'un surnom pareil, et qu'est-ce qu'Anma avait bien pu lui trouver ? ... Tant de questions mystérieuses dont seul le démon connaissait les réponses. Ne voulant point attiser ce feu qui n'avait rien de sensuel, il garda ses pensées profondes. Toutefois, il se pencha vers elle avant qu'elle ne déguerpisse, et répondit avec une politesse mêlée d'ironie ; tout ce qu'elle détestait chez lui, mais puisqu'il n'était pas fichu de s'en faire apprécier, il n'était plus à cela près.

Chère Chloé, je ne savais pas que vous ne mettiez point la main à la pâte. Veuillez excuser l'offense que j'ai pu vous porter bien malgré moi. J'étais persuadé qu'une Intendante connaissait le métier.

Je ne vous proposerai pas mes services pour compléter votre formation. En effet, je sens comme une pointe de rancune en vous. C'est étrange, non ? Vous n'allez pas me dire que vous m'en voulez encore pour cette bagarre dans le noir où votre protégé a pris un mauvais coup. Je vais vous avouer que si j'avais eu le choix, je l'aurais touché d'une toute autre manière ... D'ailleurs à ce propos, s'il le permet, je monterai lui présenter mes excuses et prendre de ses nouvelles.

Thorvald marqua un arrêt, le temps pour tous les deux d'imaginer la scène. Il piqua un cornichon dans le bocal, le croqua et lécha le bout de ses gros doigts, délicatement, un par un. Le vinaigre donnait sens à ces petits avortons verts et inoffensifs. Il en allait de même, parfois, chez les êtres humains. Il reposa alors son regard sur Chloé qui faisait mine de s'affairer derrière le bar.

Un cornichon, Dame Chloé ?

Avant la salve qui ne se ferait certainement pas attendre, il se remplit l'estomac des délices que lui avait apportés la belle tenancière.

L'intendante allait-elle l'en traiter, de cornichon ; ou bien l'ignorer superbement ? Oui, c'était peut-être ce qu'il aurait dû faire au départ, l'ignorer ... Il jeta un coup d'oeil vers l'entrée où l'arrivée opportune d'un client tardif donnerait prétexte à échapper à la harpie diabolique.

_________________________
pnj
La soirée avançait.

Le vieux colosse était toujours accoudé au bar, buvant à longues gorgées sa chope de bière, qui était régulièrement remplie par les soins de Rexane.

Comme il n'était pas le seul client au comptoir, les conversations avec la belle serveuse étaient bien souvent brèves et sans cesse interrompue.

En contrepartie, l'un et l'autre s'envoyaient à intervalles réguliers, clins d'oeil et sourires, charmants pour l'un, charmeurs pour l'autre.

Les clients affluaient, réclamant bière, verre de vin et autres alcools variés. Certains se montraient parfois désagréables, mais la jolie brunette savait se défendre. Nul besoin de muscles ou d'épées quand on a la langue aussi acérée…

La chaleur était fort agréable, tout comme le brouhaha léger qui fredonnait dans la pièces et du coup, Barthélemy manque par deux fois de tomber de son tabouret en s'assoupissant.

La deuxième fois qu'il se reprend, il constate que Rexane se retourne vers lui, et s'avance en jouant des hanches. Elle s'appuie sur son comptoir juste en face de lui, dévoilant davantage la profondeur de son décolleté et la cambrure de ses reins.

Soudain, il n'est plus question de fatigue, la vigueur reprend possession de tout le corps du vieux guerrier et il sent le sang affluer…

– La nuit avance, cheminant vers ses promesses… J’espère que la fatigue ne vous gagne pas déjà !

Les paroles chuchotées à l'oreille ne font qu'augmenter le désir croissant du grand homme. Tout en laissant son regard vagabonder du côté de la poitrine si bien suggérée de la jeune femme, il répond d'un ton faussement outré.

Moi ? Fatigué ? Allons bon ! Il faudrait être fou pour céder au sommeil alors qu'une demoiselle aussi ravissante que vous m'est promise pour ce soir.

Clin d'œil amusé.

Et bien que j'apprécie la douceur des bras de Morphée, je ne doute pas que reposer dans les vôtres sera autrement plus agréable…

Il sourit et pousse doucement sa chope vers elle.

Auriez-vous la bonté de m'accorder un peu de courage pour l'attente qu'il me reste à subir ?
pnj
Vous étiez vous attendue à un homme ?

La question la laissa silencieuse un court moment, le temps qu'elle se ressaisisse et qu'elle détache son regard du militaire qui s'éloignait, pour le plonger dans celui
de la Succube.


M'attendre à un homme?
Non non, je ne m'attendais à rien, à part peut-être ne pas tomber directement sur la.. patronne, je pense...


Elle attendait avec une impatience non dissimulée la réponse à sa demande de travail. Et le fait qu'elle entrouvre la porte à cette possibilité, malgré les questions qu'elle vient de poser et qui sont autant de conditions auxquelles Anthigone ne se trompe pas, la soulage immédiatement du poids qu'elle portait sur ses épaules depuis deux semaines.
Elle réfléchit quelques instants avant de répondre.. Elle n'avait d'autres choix que de mentir ou de dire l'exacte vérité.
Elle opta, en hésitant, pour la seconde option. Mais si elle voulait sécuriser leur avenir, à sa soeur et elle, elle se devait de jouer cartes sur table.

Et bien, pour être tout à fait franche, nous n'avons jamais travaillé ni l'une ni l'autre dans une maison comme la vôtre....dans un bordel quoi.
Mais nous sommes toutes deux conscientes de ce qui nous sera demandé ici, et parfaitement aptes à le faire... Du moins si on nous laisse le temps de nous adapter à la maison...


Son regard se déplaça vers sa soeur. Elle n'en était plus à son deuxième verre mais elle semblait bien, ce qui rassura la jeune fille.
Ysmaine leva la tête et posa ses yeux sur elle. Alors elle n'hésita pas à lui faire un signe discret pour qu'elle les rejoigne. Quand sa soeur fut près d'elles, elle reprit.

Je ne sais pas sur quelles bases vous nous accepterez ou pas.. Mais si tel était le cas, j'aurai une demande à vous faire...
Serait-il possible que ma soeur et moi travaillions en duo?...
Nous voudrions rester ensemble.. être un..lot, en quelque sorte..

Un coup d'oeil sur sa soeur la trouva grave mais attentive. Elle se retourna alors de nouveau vers la Succube, la suite de la négociation étant dans son camp.
Valric
Oeil observateur - Bien assied dans l'acôve

Son verre était bien arrivé. Porter le récipiant jusqu'à ses lèvres fines pour faire doucement glisser et rouler le liquide sur sa langue remplissant ses poumons de ce fait de l'odeur des arômes et des parfums de la Rose. Pour la première fois depuis longtemps il chassa les évènements qui s'en venait de sa tête. Il se laissa tout simplement bercer par les notes olphaltiques de l'endroit. Ses muscles tendus ses relachèrent un peu...

C'était un peu l'histoire de sa vie... Courrir le Royaume pour la paix mais faisant la guerre... Ironiquement, son travail était des plus cruels. S'investir dans la voie des armes en pleine conscience du sacrifice infligé. Faire la guerre pour la paix... Contrairement à ces soldats à l'esprits lessivé ou ceux qui fébrillement s'engage dans les Ost de Province, lui il était le Gambiani, l'homme de guerre toujours présent sur tout les fronts. Celui que l'on emplois pour sa froideur et son calme implacable devant le chaos. Celui qui est là lorsque la situation l'exige, cette fois, il ne pouvait pas dire non... On le demandait pratiquement à genoux.

Un peu comme ce drôle qui sauta derrière le bar voir la tenancière... Supplier... C'était chose à laquelle il ne s'était jamais abaissé! Le Gambiani demande et à défaut exige! Faible souvenir et légé sourire de l'époque où il fut "diplomate"... Que de discussions futiles et sans fondement... C'était un travail qu'il n'aurait pu faire après tout. Il avait bien comprit par l'expérience des fronts que l'on obtient bien plus en demandant poliment une arme à la main qu'en demandant simplement poliment...

Il profita de ce sourire pour le revoyer à la pucelle Démétria assise non loin... Regardant la scène brièvement, il l'invita du regard lorsqu'elle serait "libre" et si le coeur lui en disait... Puis Obscure revena à ses côtés.


Et bien qu'il en soit ainsi. Faites ce que la Reyne Pourpre vous a dit et avertissez-moi quand le tout sera près. Pourriez-vous me dire aussi qui sont ces jeunes femmes dont l'une d'elle a jetté un regard vers moi? À vue de nez je dirais que ce n'était pas le genre de regard auquel je m'attendais...

Sa main se glissa dans ses cheveux en bataille et le verre à ses lèvres.
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